Trixolas
Il était là, à ses côtés. où pouvait-il bien se trouver sinon auprès d'elle?
Ils avaient quitté Joinville la veille et avait fait halte aux alentours de Dijon, installant un campement de fortune afin de se reposer d'une si longue chevauchée.
Aryanha avait émis le désir de se rendre en la capitale, ce qu'il avait tout d'abord refusé. L'armée d'Eusaias s'y trouvait et il n'avait nul désir de se retrouver seul face à ses soudards.
Mais devant son insistance, il s'était résolu à l'accompagner.
Laissant leurs compagnons sur place, ils avaient donc enfourchés leurs chevaux et prit la direction de Dijon, Trixolas ayant pris la peine de se vêtir d'une longue pélerine dont l'ample capuche dissimulait ses traits certainement connus de quelques félons.
Après tout, n'était-il pas membre de Burgundia Nostra?
Son fervent soutien au duc légitime n'était pas à mettre en doute.
Bientôt ils arrivèrent en ville et arpentèrent les rues de la capitale dans laquelle, à sa grande surprise, le calme semblait revenu.
Visiblement les quelques soldats présents n'étaient pas ceux d'Eusaias, ces derniers devaient se tenir du côté du château vraisemblablement.
Mais son étonnement fut de courte durée lorsqu'il reconnut les étendards de l'armée de Bobbynight, l'ancien capitaine, tête de liste de Baffe.
Leur pérégrination les conduisit aux alentours de la mairie et c'est ensemble qu'ils prirent connaissance de l'affiche déposée par Bobbynight et des commentaires qui en découlaient.
La surprise put se lire sur le visage du joinvillois lorsque l'ancienne juge prit la parole et il lui chuchota quelques mots à l'oreille une fois son discours terminé.
- J'espère bien que tu ne crois pas ce ramassis d'immondices professées par Bobbynight!
N'y tenant plus, il rejeta sa capuche en arrière et prit la parole, s'adressant à la foule des badauds présents en ce lieu.
- Comment la tête de liste de Baffe peut-elle se faire l'émissaire de la paix?
Comment croyez-vous que son armée est entrée en ville si ce n'est avec le consentement du félon? Félon qu'il soutenait déjà ouvertement en le comptant parmi ses colistiers lors des dernières élections!
Dijonnais, on vous ment, on vous spolie!
Qui donc a anéanti à néant votre volonté de voir messire Ezio maire de votre ville?
Bourguignons, on vous ment, on vous spolie!
Qui donc a destitué un conseil ducal et un duc légitimement élus par votre volonté, par votre désir de changement?
Eusaias et sa clique ont peur de se faire déloger par les armées royales qui doivent protection à un duché vassal comme l'est la Bourgogne.
Eusaias et sa clique ont peur de s'attirer les foudres de tous les bourguignons qu'ils bafouent en prenant ainsi, par la voix des armes, leur capitale et leur château.
Voilà pourquoi ils viennent vous parler de paix, voilà pourquoi ils vous parlent de mettre en place une régence.
Mais qui assurera cette régence sinon leurs amis qui n'ont pas eu le courage d'afficher ouvertement leur soutien au félon!
N'écoutez pas la charolaise, elle vous ment éhontément.
Comment croyez-vous que le Bouillon a pu, sans même combattre, entrer dans une ville dont elle était sensée assurer la défense si ce n'est en le laissant faire?
Pourquoi croyez-vous qu'elle a détruit son armée dès la ville prise sinon pour n'avoir à combattre l'armée d'Eusaias sur ordre ducal.
N'écoutez pas la charolaise quand elle tient des propos mensongers sur votre duc!
Voilà une femme qui porte aux nues sa politique de la coquille vide lorsque des brigands prennent une mairie et qui se scandalise lorsque le duc en fait de même.
Pensez-vous que laisser les caisses du duché aux mains du félon eût été judicieux?
Pensez-vous qu'il n'aurait pas utilisé cette trésorerie pour nourrir son armée, acheter des armes, recruter encore et toujours plus de mercenaires?
Le duc Delamark comptait partir vers Chalon afin d'organiser la résistance, lever des armées pour reprendre Dijon et le château.
Bourguignons, défiez-vous d'Eusaias et de toute cette clique qui le soutient.
Voilà des gens prêts à tout pour garder une once de pouvoir, même lorsque la majorité d'entre vous se sont, par leurs votes, prononcés à leur encontre.
Voilà des gens qui, sous prétexte d'oeuvrer pou le bien du duché, se permettent de vous humilier en pissant allégrement sur le verdict des urnes.
Bourguignons, souhaitez-vous un duché dans lequel vous n'avez pas votre mot à dire?
Souhaitez-vous un duché dans lequel on peut destituer par les armes un maire, un duc, légitimement élus?
Souhaitez-vous un duché dans lequel un candidat à une élection peut se prononcer sur l'invalidation d'un autre candidat à ces mêmes élections?
Souhaitez-vous un duché dans lequel seuls quelques uns s'arrogent tous les pouvoirs, à n'importe quel prix, tolérant quelques rares opposants à la condition qu'ils ne leur fassent pas trop d'ombre?
Si à une seule de ces questions vous répondez non, en votre âme et conscience, rejoignez les loyalistes.
Regroupez-vous ici et là, désobéissez, n'aller pas à la mine, ne payer pas vos impôts si vous savez votre maire fidèle au félon Eusaias. Ne lui donnez pas les moyens de vous écraser encore plus.
Luttez, et ensemble débarrassons-nous de cette chienlit qui souille la Bourgogne depuis bien trop longtemps.
Le joinvillois tourna son regard vers sa compagne et lui chuchota dans un souffle : rejoins moi où tu sais si tu le souhaites toujours.
Puis il éperonna son canasson et traversa quelques ruelles de Dijon à toute allure, prenant la direction du sud, la direction de la capitale de la Bourgogne loyaliste.
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Ils avaient quitté Joinville la veille et avait fait halte aux alentours de Dijon, installant un campement de fortune afin de se reposer d'une si longue chevauchée.
Aryanha avait émis le désir de se rendre en la capitale, ce qu'il avait tout d'abord refusé. L'armée d'Eusaias s'y trouvait et il n'avait nul désir de se retrouver seul face à ses soudards.
Mais devant son insistance, il s'était résolu à l'accompagner.
Laissant leurs compagnons sur place, ils avaient donc enfourchés leurs chevaux et prit la direction de Dijon, Trixolas ayant pris la peine de se vêtir d'une longue pélerine dont l'ample capuche dissimulait ses traits certainement connus de quelques félons.
Après tout, n'était-il pas membre de Burgundia Nostra?
Son fervent soutien au duc légitime n'était pas à mettre en doute.
Bientôt ils arrivèrent en ville et arpentèrent les rues de la capitale dans laquelle, à sa grande surprise, le calme semblait revenu.
Visiblement les quelques soldats présents n'étaient pas ceux d'Eusaias, ces derniers devaient se tenir du côté du château vraisemblablement.
Mais son étonnement fut de courte durée lorsqu'il reconnut les étendards de l'armée de Bobbynight, l'ancien capitaine, tête de liste de Baffe.
Leur pérégrination les conduisit aux alentours de la mairie et c'est ensemble qu'ils prirent connaissance de l'affiche déposée par Bobbynight et des commentaires qui en découlaient.
La surprise put se lire sur le visage du joinvillois lorsque l'ancienne juge prit la parole et il lui chuchota quelques mots à l'oreille une fois son discours terminé.
- J'espère bien que tu ne crois pas ce ramassis d'immondices professées par Bobbynight!
N'y tenant plus, il rejeta sa capuche en arrière et prit la parole, s'adressant à la foule des badauds présents en ce lieu.
- Comment la tête de liste de Baffe peut-elle se faire l'émissaire de la paix?
Comment croyez-vous que son armée est entrée en ville si ce n'est avec le consentement du félon? Félon qu'il soutenait déjà ouvertement en le comptant parmi ses colistiers lors des dernières élections!
Dijonnais, on vous ment, on vous spolie!
Qui donc a anéanti à néant votre volonté de voir messire Ezio maire de votre ville?
Bourguignons, on vous ment, on vous spolie!
Qui donc a destitué un conseil ducal et un duc légitimement élus par votre volonté, par votre désir de changement?
Eusaias et sa clique ont peur de se faire déloger par les armées royales qui doivent protection à un duché vassal comme l'est la Bourgogne.
Eusaias et sa clique ont peur de s'attirer les foudres de tous les bourguignons qu'ils bafouent en prenant ainsi, par la voix des armes, leur capitale et leur château.
Voilà pourquoi ils viennent vous parler de paix, voilà pourquoi ils vous parlent de mettre en place une régence.
Mais qui assurera cette régence sinon leurs amis qui n'ont pas eu le courage d'afficher ouvertement leur soutien au félon!
N'écoutez pas la charolaise, elle vous ment éhontément.
Comment croyez-vous que le Bouillon a pu, sans même combattre, entrer dans une ville dont elle était sensée assurer la défense si ce n'est en le laissant faire?
Pourquoi croyez-vous qu'elle a détruit son armée dès la ville prise sinon pour n'avoir à combattre l'armée d'Eusaias sur ordre ducal.
N'écoutez pas la charolaise quand elle tient des propos mensongers sur votre duc!
Voilà une femme qui porte aux nues sa politique de la coquille vide lorsque des brigands prennent une mairie et qui se scandalise lorsque le duc en fait de même.
Pensez-vous que laisser les caisses du duché aux mains du félon eût été judicieux?
Pensez-vous qu'il n'aurait pas utilisé cette trésorerie pour nourrir son armée, acheter des armes, recruter encore et toujours plus de mercenaires?
Le duc Delamark comptait partir vers Chalon afin d'organiser la résistance, lever des armées pour reprendre Dijon et le château.
Bourguignons, défiez-vous d'Eusaias et de toute cette clique qui le soutient.
Voilà des gens prêts à tout pour garder une once de pouvoir, même lorsque la majorité d'entre vous se sont, par leurs votes, prononcés à leur encontre.
Voilà des gens qui, sous prétexte d'oeuvrer pou le bien du duché, se permettent de vous humilier en pissant allégrement sur le verdict des urnes.
Bourguignons, souhaitez-vous un duché dans lequel vous n'avez pas votre mot à dire?
Souhaitez-vous un duché dans lequel on peut destituer par les armes un maire, un duc, légitimement élus?
Souhaitez-vous un duché dans lequel un candidat à une élection peut se prononcer sur l'invalidation d'un autre candidat à ces mêmes élections?
Souhaitez-vous un duché dans lequel seuls quelques uns s'arrogent tous les pouvoirs, à n'importe quel prix, tolérant quelques rares opposants à la condition qu'ils ne leur fassent pas trop d'ombre?
Si à une seule de ces questions vous répondez non, en votre âme et conscience, rejoignez les loyalistes.
Regroupez-vous ici et là, désobéissez, n'aller pas à la mine, ne payer pas vos impôts si vous savez votre maire fidèle au félon Eusaias. Ne lui donnez pas les moyens de vous écraser encore plus.
Luttez, et ensemble débarrassons-nous de cette chienlit qui souille la Bourgogne depuis bien trop longtemps.
Le joinvillois tourna son regard vers sa compagne et lui chuchota dans un souffle : rejoins moi où tu sais si tu le souhaites toujours.
Puis il éperonna son canasson et traversa quelques ruelles de Dijon à toute allure, prenant la direction du sud, la direction de la capitale de la Bourgogne loyaliste.
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