Odenaiss
elle sappellerait Tourmente.
Dune rumeur était née lenvie. Une envie qui avait germée au fond de son esprit après quelle eut surpris une conversation près dune arche sombre alors quelle errait dans les venelles alençonnaises pour se distraire dun mal-être oppressant. Et elle lavait cherché longtemps le fameux bouge. Celui qui daprès certains « on dit », se cache encore, comme honteuse de son existence, tenant à labri de bien des regards un de ces lieu clandestin proposant quelques paradis artificiels et susceptibles de répondre à ses vices nouveaux De ces vices qui permettent doublier les maux de lesprits qui assaille, des maux que lon pense résorbés, que lon croit oubliés, mais qui ressurgissent, incontrôlables
A première vue, rien ne laissait deviner que lon puisse découvrir quelconque trésor derrière ces murs. Il ny paraissait rien de plus au vu de la sobre façade que létablissement offrait, quune banale auberge parmi tant dautres.
La porte de cette dernière sétait alors ouverte sur un genre de tripot mal famé et lombre quelle était, et qui navait fait que se fondre dans la masse des badauds arpentant la ruelle, sy était glissée sans même se soucier de savoir si on ly avait vu pénétrer.
Les deux pieds dans létablissement, elle fit quelques pas rejoignant le comptoir sur lequel elle se pencha légèrement échangeant quelques fugaces paroles, et ce avant de tirer un tabouret et de sy abandonner. Dans lattente de voir venir à elle ce dont elle avait fait demande, le regard court les tables, dévisage les occupants. Les doigts, quant à eux, tapotent dans un geste devenu nerveux, le plan du comptoir.
La patience ce soir nest pas de mise. Elle a soif du juste, du subtil et du puissant*. De ce qui, au cur du pauvre comme du riche, pour les blessures qui ne se cicatriseront jamais et pour les angoisses qui induisent lesprit en rébellion, apportes un baume adoucissant.
Ce soir encore livresse sera sa meilleure amie.
Et pour commencer, les lèvres viennent embrasser les pourtours dun verre à vin corolle avant de simbiber dun blanc liquoreux.
Et le verre se pose pour répondre à la venue dun homme dont la face reste cachée tandis que ses mains saffairent à libérer lescarcelle qui pend à sa ceinture et de labandonner dans le creux dune main qui se tend derrière le comptoir.
" Si du rêves tu veux avoir paie ! "
" Cest par là Suivez-moi "
Et la Brune de sexécuter, se retournant une dernière fois sur lhomme du comptoir qui déjà soccupe à répondre à dautres demandes et de suivre le chemin quon linvite à prendre.
Après une traversée de la salle, ils avaient rejoint une porte qui sétait ouverte sur un long corridor à peine éclairé. Derrière eux, la porte refermée, on pouvait encore entendre sélever les voix et les rires des habitués qui progressivement, au fur et à mesure quelle senfonçait dans la profondeur du couloir, disparaissaient.
Arrivée au bout de ce dernier, elle avait eu cette étrange sensation de descendre, comme si les caves de létablissement allaient être refuge à livresse de ses songes. Et sur sa fin, venait se dresser devant eux un épais rideau fait de rouge et dor. La main de laccompagnateur repoussa dun revers cette porte imaginaire et invita dun geste gracieux la Brune à pénétrer les lieux et pendant quelle sy engouffrait, une odeur dopiacé venait déjà à sa rencontre. Elle continue davancer. Soudain son regard se porte sur un homme qui se trouve penché au dessus dune lampe, allumant une pipe longue et fine. A son tour elle sabandonne sur lépaisseur soyeuse dun matelas.
* citation reprise à Ch. Baudelaire
- [ Quelque part en Alençon - une âme troublée ]
Dune rumeur était née lenvie. Une envie qui avait germée au fond de son esprit après quelle eut surpris une conversation près dune arche sombre alors quelle errait dans les venelles alençonnaises pour se distraire dun mal-être oppressant. Et elle lavait cherché longtemps le fameux bouge. Celui qui daprès certains « on dit », se cache encore, comme honteuse de son existence, tenant à labri de bien des regards un de ces lieu clandestin proposant quelques paradis artificiels et susceptibles de répondre à ses vices nouveaux De ces vices qui permettent doublier les maux de lesprits qui assaille, des maux que lon pense résorbés, que lon croit oubliés, mais qui ressurgissent, incontrôlables
A première vue, rien ne laissait deviner que lon puisse découvrir quelconque trésor derrière ces murs. Il ny paraissait rien de plus au vu de la sobre façade que létablissement offrait, quune banale auberge parmi tant dautres.
La porte de cette dernière sétait alors ouverte sur un genre de tripot mal famé et lombre quelle était, et qui navait fait que se fondre dans la masse des badauds arpentant la ruelle, sy était glissée sans même se soucier de savoir si on ly avait vu pénétrer.
Les deux pieds dans létablissement, elle fit quelques pas rejoignant le comptoir sur lequel elle se pencha légèrement échangeant quelques fugaces paroles, et ce avant de tirer un tabouret et de sy abandonner. Dans lattente de voir venir à elle ce dont elle avait fait demande, le regard court les tables, dévisage les occupants. Les doigts, quant à eux, tapotent dans un geste devenu nerveux, le plan du comptoir.
La patience ce soir nest pas de mise. Elle a soif du juste, du subtil et du puissant*. De ce qui, au cur du pauvre comme du riche, pour les blessures qui ne se cicatriseront jamais et pour les angoisses qui induisent lesprit en rébellion, apportes un baume adoucissant.
Ce soir encore livresse sera sa meilleure amie.
Et pour commencer, les lèvres viennent embrasser les pourtours dun verre à vin corolle avant de simbiber dun blanc liquoreux.
Et le verre se pose pour répondre à la venue dun homme dont la face reste cachée tandis que ses mains saffairent à libérer lescarcelle qui pend à sa ceinture et de labandonner dans le creux dune main qui se tend derrière le comptoir.
" Si du rêves tu veux avoir paie ! "
" Cest par là Suivez-moi "
Et la Brune de sexécuter, se retournant une dernière fois sur lhomme du comptoir qui déjà soccupe à répondre à dautres demandes et de suivre le chemin quon linvite à prendre.
Après une traversée de la salle, ils avaient rejoint une porte qui sétait ouverte sur un long corridor à peine éclairé. Derrière eux, la porte refermée, on pouvait encore entendre sélever les voix et les rires des habitués qui progressivement, au fur et à mesure quelle senfonçait dans la profondeur du couloir, disparaissaient.
Arrivée au bout de ce dernier, elle avait eu cette étrange sensation de descendre, comme si les caves de létablissement allaient être refuge à livresse de ses songes. Et sur sa fin, venait se dresser devant eux un épais rideau fait de rouge et dor. La main de laccompagnateur repoussa dun revers cette porte imaginaire et invita dun geste gracieux la Brune à pénétrer les lieux et pendant quelle sy engouffrait, une odeur dopiacé venait déjà à sa rencontre. Elle continue davancer. Soudain son regard se porte sur un homme qui se trouve penché au dessus dune lampe, allumant une pipe longue et fine. A son tour elle sabandonne sur lépaisseur soyeuse dun matelas.
- Opium.
Ô douce ivresse,
divine paresse,
fait moi oublier,
même pour un instant
ces enfers qui ont fait ma vie
et mène moi aux portes de ton paradis.
* citation reprise à Ch. Baudelaire