Dante.tommaso
La Bretagne. Destination quil sétait choisi depuis bien longtemps sans pour autant pouvoir y retourner comme il le désirait. Mais le destin avait décidé de lui donner un coup de pouce en mettant sur sa route le jeune Arzur de Montfort qui devait rentrer au pays. Sans même se poser de question, Dante lui avait alors proposé sa compagnie durant le trajet. Il était vrai quen ces temps troublés, il valait mieux voyager accompagné quen solitaire. Et bien leur en prit car la route fut jalonnée de rencontres fort peu agréable. Sans le sou, le ventre criant famine, contre mauvaise fortune, le petit groupe avait fait bon cur, se serrant les coudes. Et ils étaient arrivés tous saints et saufs à Rennes.
Dès lors, il ne restait plus quà Dante à trouver le chemin qui menait au domaine de la Marquise de Cesson. Porteur encore de ses longues missives quils avaient échangés durant des semaines, missives bien logées dans sa besace de cuir qui ne le quittait que rarement, il avait chevauché à travers la campagne après avoir laissé Arzur en bonne compagnie sur la place du marché et Ellis au couvent. La jeune fille ne se sentant pas au mieux de sa forme avait décidé de rejoindre les surs afin quelles la soignent. Dante navait omis aucune objection quant à sa décision. Tous deux ne se parlaient plus guère et bien malgré lui, le Vénitien se détachait de la blondinette qui laccompagnait depuis des mois. A force de lui résister, Dante avait fini par voir en la jeune fille plus une amie quune éventuelle compagne. Et il savait que lavenir ne se ferait guère avec elle mais cela était une toute autre histoire.
Chassant ses pensées funestes concernant loisillon, Dante prit donc la direction quon lui avait indiqué depuis la place du marché mais entre la langue bretonne quil ne maitrisait absolument pas et les indications hasardeuses, le Vénitien sétait perdu. Soupirant de frustration, il descendit de son cheval, prenant le temps de caresser sa robe de velours soyeux qui doucement se mêlait à ses doigts. Mais lanimal se mit à hennir comme sil voulait manifester son désaccord avec Dante.
- Tout doux mon beau, toi et moi on nest pas arrivé jusque là pour baisser les bras hein ! Allez un effort encore, je suis certain quon va trouver Croyons en notre bonne étoile.
Prenant les brides entre ses doigts, Dante tira doucement son compagnon afin de lui donner lenvie de le suivre. Il comprenait que le cheval soit épuisé après ces jours de trajet en large du pays mais Dante voulait absolument arriver sur le domaine de Marie. Elle lui avait offert lhospitalité certes mais cétait surtout parce quil ne désirait voir personne dautre quelle en premier. Il ne connaissait quelle ici et cette route, il lavait fait pour être à ses côtés, la rassurer, lépauler, lui offrir cette amitié quil lui vouait sans bornes. Jamais il naurait pensé à autre chose à lheure actuelle.
A lembranchement dun chemin, il tourna à gauche puis à droite et après sêtre une nouvelle fois arrêter afin de fulminer contre sa bêtise, il grimpa sur le dos de Nero. Petit coup dans les flancs du talon de ses bottes et les deux compères étaient repartis de plus belle mais cette fois en trottinant. Et soudain, au détour dun chemin, le domaine lui apparut au loin. Un dernier doute lenvahit, après tout, cela pouvait être nimporte quelle demeure dun noble breton et puis sapprochant, il avisa les deux gardes, visages graves, qui défendaient lentrée du pont-levis. La Bretagne était en deuil et Dante ne pouvait quimaginer la peine au travers du visage de ses hommes de garde. Il les salua dun signe de tête puis après sêtre légèrement éclaircit la gorge, se présenta.
- Je me nomme Dante Tommaso Ceresa et je viens rendre visite à la Marquise de Cesson, Marie de Kermorial.
Il sentit une légère suspicion dans le regard de lun des gardes, sans doute son accent italien lui avait fait mal prononcer le nom de Marie. Dante eut un doute, se sentit soudainement petit sur ces terres qui nétaient pas sienne mais il navait rien à craindre du moins il se rassurait comme il le pouvait. Fermant les yeux lespace de quelques secondes, il sentit ses muscles se crisper. Non sa marquise naurait pas omis de prévenir ses gens quelle lattendait et soudain, la voix dun des gardes résonna.
- Allez-y !
Le Vénitien ne demanda pas son reste et comme si les mots avaient eu un sens pour Nero, ce dernier savança de lui-même, traversant le pont-levis jusque dans la basse cour du château. La respiration se précipita tandis que le regard azuré trainait sur le moindre endroit où il se posait, marquant dans sa mémoire les détails quil pouvait. Posant pied à terre, il chercha les écuries afin de confier sa monture à un palefrenier, ce qui fut fait dans les minutes qui suivirent, et légèrement perdu, dans ce nouvel espace quil ne connaissait pas, Dante chercha cette silhouette particulière quil reconnaitrait entre mille.
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Dès lors, il ne restait plus quà Dante à trouver le chemin qui menait au domaine de la Marquise de Cesson. Porteur encore de ses longues missives quils avaient échangés durant des semaines, missives bien logées dans sa besace de cuir qui ne le quittait que rarement, il avait chevauché à travers la campagne après avoir laissé Arzur en bonne compagnie sur la place du marché et Ellis au couvent. La jeune fille ne se sentant pas au mieux de sa forme avait décidé de rejoindre les surs afin quelles la soignent. Dante navait omis aucune objection quant à sa décision. Tous deux ne se parlaient plus guère et bien malgré lui, le Vénitien se détachait de la blondinette qui laccompagnait depuis des mois. A force de lui résister, Dante avait fini par voir en la jeune fille plus une amie quune éventuelle compagne. Et il savait que lavenir ne se ferait guère avec elle mais cela était une toute autre histoire.
Chassant ses pensées funestes concernant loisillon, Dante prit donc la direction quon lui avait indiqué depuis la place du marché mais entre la langue bretonne quil ne maitrisait absolument pas et les indications hasardeuses, le Vénitien sétait perdu. Soupirant de frustration, il descendit de son cheval, prenant le temps de caresser sa robe de velours soyeux qui doucement se mêlait à ses doigts. Mais lanimal se mit à hennir comme sil voulait manifester son désaccord avec Dante.
- Tout doux mon beau, toi et moi on nest pas arrivé jusque là pour baisser les bras hein ! Allez un effort encore, je suis certain quon va trouver Croyons en notre bonne étoile.
Prenant les brides entre ses doigts, Dante tira doucement son compagnon afin de lui donner lenvie de le suivre. Il comprenait que le cheval soit épuisé après ces jours de trajet en large du pays mais Dante voulait absolument arriver sur le domaine de Marie. Elle lui avait offert lhospitalité certes mais cétait surtout parce quil ne désirait voir personne dautre quelle en premier. Il ne connaissait quelle ici et cette route, il lavait fait pour être à ses côtés, la rassurer, lépauler, lui offrir cette amitié quil lui vouait sans bornes. Jamais il naurait pensé à autre chose à lheure actuelle.
A lembranchement dun chemin, il tourna à gauche puis à droite et après sêtre une nouvelle fois arrêter afin de fulminer contre sa bêtise, il grimpa sur le dos de Nero. Petit coup dans les flancs du talon de ses bottes et les deux compères étaient repartis de plus belle mais cette fois en trottinant. Et soudain, au détour dun chemin, le domaine lui apparut au loin. Un dernier doute lenvahit, après tout, cela pouvait être nimporte quelle demeure dun noble breton et puis sapprochant, il avisa les deux gardes, visages graves, qui défendaient lentrée du pont-levis. La Bretagne était en deuil et Dante ne pouvait quimaginer la peine au travers du visage de ses hommes de garde. Il les salua dun signe de tête puis après sêtre légèrement éclaircit la gorge, se présenta.
- Je me nomme Dante Tommaso Ceresa et je viens rendre visite à la Marquise de Cesson, Marie de Kermorial.
Il sentit une légère suspicion dans le regard de lun des gardes, sans doute son accent italien lui avait fait mal prononcer le nom de Marie. Dante eut un doute, se sentit soudainement petit sur ces terres qui nétaient pas sienne mais il navait rien à craindre du moins il se rassurait comme il le pouvait. Fermant les yeux lespace de quelques secondes, il sentit ses muscles se crisper. Non sa marquise naurait pas omis de prévenir ses gens quelle lattendait et soudain, la voix dun des gardes résonna.
- Allez-y !
Le Vénitien ne demanda pas son reste et comme si les mots avaient eu un sens pour Nero, ce dernier savança de lui-même, traversant le pont-levis jusque dans la basse cour du château. La respiration se précipita tandis que le regard azuré trainait sur le moindre endroit où il se posait, marquant dans sa mémoire les détails quil pouvait. Posant pied à terre, il chercha les écuries afin de confier sa monture à un palefrenier, ce qui fut fait dans les minutes qui suivirent, et légèrement perdu, dans ce nouvel espace quil ne connaissait pas, Dante chercha cette silhouette particulière quil reconnaitrait entre mille.
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