Roxannemontfortlaval
"J'avais quitté Bretagne,
De son Océan, l'eau reflétait des cieux la lumière agitée.
Mon char fuit, de Retz s'élevaient les côteaux
Et des Pics du Calvaire éclairant les berceaux
Les rayons du printemps, doux gage d'espérance
Du mont religieux semblait bénir la Breizh.
Bientôt j'atteinds Nantes et ses jardins pompeux
Des grandeurs d'Elfyn, témoins majestueux
Ces bois, ce mont sacré, ces campagnes fleuries
Poursuivaient de mon coeur, les vagues rêveries.
De profonds souvenirs, le charme ou la douleur
Elevaient en mon âme un besoin de bonheur
De voir heureux autrui, de contempler l'image
Du beau, du vrai, du bon, ce céleste assemblage
N'est-il donc qu'un fantôme, et ces traits isolés
Qui sur ce vaste monde à nos yeux étalés
Offrent le goût, ses arts, la nature et sa grâce
Ailleurs esprit, beauté, bonté qui les surpasse
Plus loin, rigide, honneur, innocence, vertus
En un tout réunis ne seront-ils point vus ?
Quels lieux et cependant ma voiture légère
De cahots en cahots avançaient sa carrière..."
(Louis François de Dion, Comte de Montfort, 1720-1794 légèrement remanié à la Roxanne sauce)
Le peuple était convié en la chapelle ardente afin de venir dire un dernier adieu à leur souverain. Qu'il fut aimé ou moins aimé, en ce jour, chacun pouvait venir exprimer son hommage, en tout respect.
Les Trente avaient ordre de raccompagner au-dehors les plus virulents qui oseraient en franchir les portes et Roxanne espérait vraiment que personne n'en arriverait à ces extrêmités là en de telles périodes de deuil et de recueillement.
Frêles épaules en apparence mais qui pourtant portaient la charge de faire respecter les dernières volontés de ce grand-oncle dont elle ressentait déjà l'absence. Elle vivait comme dans un monde second, se raccrochant à l'organisation de ces obsèques. Ainsi elle évitait de penser. Epreuves qu'elle traversait en silence, sans un mot ou si peu, d'autres évènements intimes venant se greffer à ce deuil déjà si douloureux.
Le lit de parement et sa dépouille Grand-Ducale venait de faire son entrée dans la chapelle ardente, portée par les Trente. Elfyn de Montfort venait de recevoir les hommages militaires de tous les soldats bretons.
Et durant quatre jours, c'est maintenant exposé à la vue de son peuple, qu'il allait recevoir l'hommage de celui-ci.
Le cercueil était volontairement resté ouvert. Il était paré de sa couronne grand-ducale, richement sertie, et portait tous ses atours de sacrement.
Son visage semblait reposer en paix, toute trace des dernières souffrances qu'il avait pu éprouver toutes ces semaines ou la maladie le terrassait jour après jour, et que la jeune fille lui avait connu, s'était estompées. Il était désormais dans son monde à lui...
Les Trente s'étaient organisés et avaient mis en place un ordre de relaiement. Alors que les chevaliers et escuyers de la famille Montfort veillaient sur la dépouille de leur souverain, les autres membres des Trente surveillaient les abords de la chapelle ardente.
L'heure était venu pour tout le peuple de Bretagne de faire ses adieux à son Grand-Duc avant la cérémonie religieuse qui se tiendrait dimanche...La Chevalier de Langolen veillait auprès de son grand-oncle. Immobile, à la tête de son patriarche, à sa senestre et tournée vers lui, les larmes retenues ces dernières heures coulaient. En toute dignité.
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De son Océan, l'eau reflétait des cieux la lumière agitée.
Mon char fuit, de Retz s'élevaient les côteaux
Et des Pics du Calvaire éclairant les berceaux
Les rayons du printemps, doux gage d'espérance
Du mont religieux semblait bénir la Breizh.
Bientôt j'atteinds Nantes et ses jardins pompeux
Des grandeurs d'Elfyn, témoins majestueux
Ces bois, ce mont sacré, ces campagnes fleuries
Poursuivaient de mon coeur, les vagues rêveries.
De profonds souvenirs, le charme ou la douleur
Elevaient en mon âme un besoin de bonheur
De voir heureux autrui, de contempler l'image
Du beau, du vrai, du bon, ce céleste assemblage
N'est-il donc qu'un fantôme, et ces traits isolés
Qui sur ce vaste monde à nos yeux étalés
Offrent le goût, ses arts, la nature et sa grâce
Ailleurs esprit, beauté, bonté qui les surpasse
Plus loin, rigide, honneur, innocence, vertus
En un tout réunis ne seront-ils point vus ?
Quels lieux et cependant ma voiture légère
De cahots en cahots avançaient sa carrière..."
(Louis François de Dion, Comte de Montfort, 1720-1794 légèrement remanié à la Roxanne sauce)
Le peuple était convié en la chapelle ardente afin de venir dire un dernier adieu à leur souverain. Qu'il fut aimé ou moins aimé, en ce jour, chacun pouvait venir exprimer son hommage, en tout respect.
Les Trente avaient ordre de raccompagner au-dehors les plus virulents qui oseraient en franchir les portes et Roxanne espérait vraiment que personne n'en arriverait à ces extrêmités là en de telles périodes de deuil et de recueillement.
Frêles épaules en apparence mais qui pourtant portaient la charge de faire respecter les dernières volontés de ce grand-oncle dont elle ressentait déjà l'absence. Elle vivait comme dans un monde second, se raccrochant à l'organisation de ces obsèques. Ainsi elle évitait de penser. Epreuves qu'elle traversait en silence, sans un mot ou si peu, d'autres évènements intimes venant se greffer à ce deuil déjà si douloureux.
Le lit de parement et sa dépouille Grand-Ducale venait de faire son entrée dans la chapelle ardente, portée par les Trente. Elfyn de Montfort venait de recevoir les hommages militaires de tous les soldats bretons.
Et durant quatre jours, c'est maintenant exposé à la vue de son peuple, qu'il allait recevoir l'hommage de celui-ci.
Le cercueil était volontairement resté ouvert. Il était paré de sa couronne grand-ducale, richement sertie, et portait tous ses atours de sacrement.
Son visage semblait reposer en paix, toute trace des dernières souffrances qu'il avait pu éprouver toutes ces semaines ou la maladie le terrassait jour après jour, et que la jeune fille lui avait connu, s'était estompées. Il était désormais dans son monde à lui...
Les Trente s'étaient organisés et avaient mis en place un ordre de relaiement. Alors que les chevaliers et escuyers de la famille Montfort veillaient sur la dépouille de leur souverain, les autres membres des Trente surveillaient les abords de la chapelle ardente.
L'heure était venu pour tout le peuple de Bretagne de faire ses adieux à son Grand-Duc avant la cérémonie religieuse qui se tiendrait dimanche...La Chevalier de Langolen veillait auprès de son grand-oncle. Immobile, à la tête de son patriarche, à sa senestre et tournée vers lui, les larmes retenues ces dernières heures coulaient. En toute dignité.
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