Grimoald
Le jeune nain supplie, il appelle, il pleure.
Il baigne son minois d'enfant innocente et caresse son front comme si un peu d'eau fraîche, des sanglots et des larmes pouvaient la faire bondir d'un coup d'un seul.
Il veut sauver cette petite qu'il a lui même transpercé de son épée. Il veut sauver cette petite car cette petite, c'est son amie Lilly. Lilly et non Lili... Lilly est au Ciel, et pourtant, son rire d'enfant le hante encore. Il ne le hantait plus. D'autres fantômes, d'autres rires l'avaient remplacé. Mais à la vue de ses yeux qui s'écarquillent, de son épée plantée dans le flanc de la petite, de se petite masse qui perd alors toute conscience, toute vie... à cette vue, le rire de la petite Lilly était revenu le hanter.
Et près de ce ruisseau, caressant le front de la petite... c'est la petite Lilly qu'il supplie de rester en vie.
Ce rire qui le hante, c'est son amie qui lui fait comprendre que le flanc de cette petite était comme le siens. Si la petite mourrait, c'est comme s'il abattait sa défunte amie.
Alors il implore, il veut qu'elle vive ! Peut-être que si cette petite recouvre la vie, son amie vivrait aussi ?
Tout se mélange dans sa petite tête. Il est incapable de penser à tout cela. Il est dans un état de semi-conscience. Ses mots s'échappe de sa bouche et ses gestes sont comme poussés par une force qu'il ne maîtrise pas tout à fait.
... C'est alors qu'il avait perdu tout espoir que la petite remua enfin.
Au départ, elle remue un peu. Elle ouvre les yeux. Elle souffre, cela se voit. Mais le jeune Grimoald sanglote entre ses deux genoux. Il ne voit point la petite qui remue, qui recouvre peu à peu connaissance.
Et puis soudain, une voix. Une voix qui n'est point celle de son amie. Alors il redresse la tête et il voit. Il la voit. Tête redressé, yeux ouvert... elle le fixe. Est-il entrain d'halluciner ? Est-ce que cette mobilité recouvrée est aussi réelle que ce rire qui le hante ?
Elle essaye de lui dire quelque chose. Elle lui demande comment il sait... Que sait-il ?
Le blondinet glisse à nouveau sur ses genoux comme il le fit un peu plus tôt pour rattraper la gamine dans sa chute. Le frottement, sur ses plaies à peine cicatrisées, ne le fait point souffrir. Il ne ressent rien. Il veut seulement savoir... Que sait-il ?
Il veut le lui demander mais ses yeux se referment et sa tête tombe à nouveau sur l'herbe grasse.
Incapable de crier, il glisse sa senestre au petit doigt manquant sous sa nuque. Son gant de fer censé masquer ce stigmate d'une nuit d'horreur gît quelque part dans l'herbe autour. Nul besoin de cela à présent. Il n'y a plus de guerre, plus de combat.
Il se penche sur le petit corps et vient caler la tête petite tout contre son avant-bras. Dans le même temps, ses yeux se rouvrent, ils semblent le chercher. Dans les même temps, ses lèvres remuent. Elle est affaiblie mais ses mots parviennent à bon port...
Comment sais-tu, Grimoald... « Que je je mappelle Lili ? »
Et là, c'est comme un éclair qui transperce le jeune nain de part en part.
C'est une déchirure dans le coeur, un choc violent qui lui coupe la respiration.
C'est une claque monumentale qu'il reçoit à cet instant. Une claque qui l'étourdie, qui lui ferait perdre connaissance si la petite ne faiblissait pas à nouveau.
Car la petite tête retombe à nouveau et ses petits yeux se ferment.
Elle sappelait Lili... Cette petite fille qui transpirait Lilly... cette petite fille qui pourtant n'était pas Lilly... elle était Lilly.
Il y avait là de quoi faire frémir le plus courageux des hommes. Et le jeune Grimoald n'était, malgré ses dix-huit printemps, encore qu'un enfant.
Alors, les visages inondé par les larmes, il redressa la tête de la petite, la serrant contre son petit torse et posant son front contre le siens.
D'abord incapable de sortir le moindre son, il parvient enfin à lui parler. Sa voix était étouffé par les sanglots, mais ses paroles restaient tout de même compréhensibles.
-"Je suis là, Lilly... Cette fois, je suis là...
C'est moi, Lilly... C'est moi... Grim'... Grimoald...
Je suis là, Lilly... Cette fois, je suis là...
Reste avec moi, Lilly... Je t'en prie, reste avec moi, Lilly...
C'est moi, Lilly... Tu te souviens, Lilly ?
C'est moi... Grimoald... Ton ami pour la vie, Lilly...
Ne pars pas, Lilly... Je t'en prie, ne pars pas... Pas cette fois, Lilly... Pas cette fois..."
Et avec sa dextre, il cherchait les doigts de la petite Lili.
Comme si son front contre front, sa main dans sa main, pouvait retiré l'épée du flanc de la petite fille et lui rendre la vie...
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Il baigne son minois d'enfant innocente et caresse son front comme si un peu d'eau fraîche, des sanglots et des larmes pouvaient la faire bondir d'un coup d'un seul.
Il veut sauver cette petite qu'il a lui même transpercé de son épée. Il veut sauver cette petite car cette petite, c'est son amie Lilly. Lilly et non Lili... Lilly est au Ciel, et pourtant, son rire d'enfant le hante encore. Il ne le hantait plus. D'autres fantômes, d'autres rires l'avaient remplacé. Mais à la vue de ses yeux qui s'écarquillent, de son épée plantée dans le flanc de la petite, de se petite masse qui perd alors toute conscience, toute vie... à cette vue, le rire de la petite Lilly était revenu le hanter.
Et près de ce ruisseau, caressant le front de la petite... c'est la petite Lilly qu'il supplie de rester en vie.
Ce rire qui le hante, c'est son amie qui lui fait comprendre que le flanc de cette petite était comme le siens. Si la petite mourrait, c'est comme s'il abattait sa défunte amie.
Alors il implore, il veut qu'elle vive ! Peut-être que si cette petite recouvre la vie, son amie vivrait aussi ?
Tout se mélange dans sa petite tête. Il est incapable de penser à tout cela. Il est dans un état de semi-conscience. Ses mots s'échappe de sa bouche et ses gestes sont comme poussés par une force qu'il ne maîtrise pas tout à fait.
... C'est alors qu'il avait perdu tout espoir que la petite remua enfin.
Au départ, elle remue un peu. Elle ouvre les yeux. Elle souffre, cela se voit. Mais le jeune Grimoald sanglote entre ses deux genoux. Il ne voit point la petite qui remue, qui recouvre peu à peu connaissance.
Et puis soudain, une voix. Une voix qui n'est point celle de son amie. Alors il redresse la tête et il voit. Il la voit. Tête redressé, yeux ouvert... elle le fixe. Est-il entrain d'halluciner ? Est-ce que cette mobilité recouvrée est aussi réelle que ce rire qui le hante ?
Elle essaye de lui dire quelque chose. Elle lui demande comment il sait... Que sait-il ?
Le blondinet glisse à nouveau sur ses genoux comme il le fit un peu plus tôt pour rattraper la gamine dans sa chute. Le frottement, sur ses plaies à peine cicatrisées, ne le fait point souffrir. Il ne ressent rien. Il veut seulement savoir... Que sait-il ?
Il veut le lui demander mais ses yeux se referment et sa tête tombe à nouveau sur l'herbe grasse.
Incapable de crier, il glisse sa senestre au petit doigt manquant sous sa nuque. Son gant de fer censé masquer ce stigmate d'une nuit d'horreur gît quelque part dans l'herbe autour. Nul besoin de cela à présent. Il n'y a plus de guerre, plus de combat.
Il se penche sur le petit corps et vient caler la tête petite tout contre son avant-bras. Dans le même temps, ses yeux se rouvrent, ils semblent le chercher. Dans les même temps, ses lèvres remuent. Elle est affaiblie mais ses mots parviennent à bon port...
Comment sais-tu, Grimoald... « Que je je mappelle Lili ? »
Et là, c'est comme un éclair qui transperce le jeune nain de part en part.
C'est une déchirure dans le coeur, un choc violent qui lui coupe la respiration.
C'est une claque monumentale qu'il reçoit à cet instant. Une claque qui l'étourdie, qui lui ferait perdre connaissance si la petite ne faiblissait pas à nouveau.
Car la petite tête retombe à nouveau et ses petits yeux se ferment.
Elle sappelait Lili... Cette petite fille qui transpirait Lilly... cette petite fille qui pourtant n'était pas Lilly... elle était Lilly.
Il y avait là de quoi faire frémir le plus courageux des hommes. Et le jeune Grimoald n'était, malgré ses dix-huit printemps, encore qu'un enfant.
Alors, les visages inondé par les larmes, il redressa la tête de la petite, la serrant contre son petit torse et posant son front contre le siens.
D'abord incapable de sortir le moindre son, il parvient enfin à lui parler. Sa voix était étouffé par les sanglots, mais ses paroles restaient tout de même compréhensibles.
-"Je suis là, Lilly... Cette fois, je suis là...
C'est moi, Lilly... C'est moi... Grim'... Grimoald...
Je suis là, Lilly... Cette fois, je suis là...
Reste avec moi, Lilly... Je t'en prie, reste avec moi, Lilly...
C'est moi, Lilly... Tu te souviens, Lilly ?
C'est moi... Grimoald... Ton ami pour la vie, Lilly...
Ne pars pas, Lilly... Je t'en prie, ne pars pas... Pas cette fois, Lilly... Pas cette fois..."
Et avec sa dextre, il cherchait les doigts de la petite Lili.
Comme si son front contre front, sa main dans sa main, pouvait retiré l'épée du flanc de la petite fille et lui rendre la vie...
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