Grimoald
Qui aurait put l'entendre ? Le jeune Grimoald ne parvenait plus à crier. Perdu, il était perdu. Il était seul avec cette petite fille, seul avec son atrocité. Était-ce cela d'être un adulte ? un homme, un vrai ? La cruauté, la vie d'une enfant, était-elle un passage obligatoire pour devenir un "homme d'arme" ? Rien de chevaleresque dans l'évocation de ce dessein pour le jeune nain. "Homme d'arme" signifiait pour lui Vengeance. Un homme d'arme sait manier l'épée aussi bien que la dague, un homme d'arme est grand et fort, un homme d'arme ne se laisse point marcher sur les pieds. Un homme d'arme avance froidement, son cur ne faiblit point... Un homme d'arme rend coup pour coup, sans faiblir, sans honte, sans scrupules, sans se soucier ni des règles ni d'un quelconque code. Point d'honneur là-dessous, point de bravoure. Du sang, juste du sang. Du sang, des cris, des supplications, des larmes. Du sang qui doit couler, du sang qui doit effacer ses stigmates, du sang qui doit laver son humiliation.
Mais pour l'heure, son seul dessein était de garder cette petite fille en vie. Combien de temps encore ? Y aurait-il un miracle ? Qui aurait put l'entendre ?
Pour l'heure, il mêlait ses larmes à celle de la petite. Il la serrait contre comme si, par sa présence, - par le fait qu'il soit là, qu'il soit bien là, que pour elle, contrairement à la petite Lilly, il soit là. - il pouvait effacer son crime.
Il ignorait tout de cette petite. Peut-être même était-elle proche de la précieuse Sébilia. Quand bien même il le saurait, le jeune Grimoald ignorait que le "C" gravé profondément au stylet dans la chair tendre de sa fesse droite... c'était le C de Corleone...
- Il ne faut pas partir... Tout... tout ira pour le mieux, tu.. tu verras. Tu... tu n'auras plus mal, tu... tu ne vas pas partir... je te le promets... C'est promis.
Sa voix était à peine audible et si teintée d'angoisse que ses paroles était à peine crédibles. Pourtant, sa voix avait suffit à masquer les bruits de pas, de pas de course, qui avançaient.
Son front contre celui de la petite, il n'avait point vu Marie-Alice sortir de la pénombre.
- Pousse-toi Grimoald, il faut la ramener, il faut la soigner.
Cette voix, il la reconnaissait. A peine eût-il le temps de réagir et de relever la tête pour s'assurer que cette voix n'était point le fruit de sa tête embrouillée qu'elle lui tendait son épée pour se saisir de la petite.
Pas le temps d'hésiter, ni de lui esquisser un faible hochement du chef en signe de reconnaissance.
Non, car Victoire arriva soudain. Elle non plus, il ne l'avait point entendu arriver.
Elle s'assurait que c'était bien eux, et au moment où Grimoald allait acquiescer et se montrer un peu plus explicite que les larmes qui coulait sur son minois d'ange-enfant...
- Non ! NON ! ... Pas... Toucher... Moi !
La petite secoue la tête. Le jeune nain lance alors un regard inquiet aux deux femmes.
Il connait les talents de Victoire, c'est elle qui l'a ramené d'entre les morts, qui lui a rendu la vie. Du moins, c'est ainsi qu'il voit la chose.
Marie, il ne l'a connait point vraiment. Elle ne représente pas une menace pour lui, au contraire. Très habile avec une paire de chausse pour corriger l'insolence, il ignore cependant ce qu'elle peut faire pour cette petite, il ignore où elle compte l'emmener.
Alors il les regarde tour à tour Victoire, Marie, et l'épée qu'elle lui tend. Il secoue doucement la tête. Il repose son front tout contre le siens pour la rassurer, pour lui dire qu'il reste là et qu'il veille.
Regardant à nouveau les deux femmes, il murmure entre deux sanglots :
- Il... il faut faire quelque chose...
Elle... elle ne doit point mourir...
Je vous en prie...
Et il resserre son étreinte sur la petite pour lui assuré qu'il ne bougeront pas d'ici.
Il ne parvient pas à faire cesser ses larmes. Être là, c'est tout ce dont il est capable.
Quand soudain !
- LÂCHEZ-LA ! DEGAGEZ VOS SALES PATTES DE MA NIECE !!!!!
Regard effrayé du jeune nain. Il ne distinguait que la forme et cette forme, ce cri... ça n'annonçait rien de bon.
Que faire ?
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Mais pour l'heure, son seul dessein était de garder cette petite fille en vie. Combien de temps encore ? Y aurait-il un miracle ? Qui aurait put l'entendre ?
Pour l'heure, il mêlait ses larmes à celle de la petite. Il la serrait contre comme si, par sa présence, - par le fait qu'il soit là, qu'il soit bien là, que pour elle, contrairement à la petite Lilly, il soit là. - il pouvait effacer son crime.
Il ignorait tout de cette petite. Peut-être même était-elle proche de la précieuse Sébilia. Quand bien même il le saurait, le jeune Grimoald ignorait que le "C" gravé profondément au stylet dans la chair tendre de sa fesse droite... c'était le C de Corleone...
- Il ne faut pas partir... Tout... tout ira pour le mieux, tu.. tu verras. Tu... tu n'auras plus mal, tu... tu ne vas pas partir... je te le promets... C'est promis.
Sa voix était à peine audible et si teintée d'angoisse que ses paroles était à peine crédibles. Pourtant, sa voix avait suffit à masquer les bruits de pas, de pas de course, qui avançaient.
Son front contre celui de la petite, il n'avait point vu Marie-Alice sortir de la pénombre.
- Pousse-toi Grimoald, il faut la ramener, il faut la soigner.
Cette voix, il la reconnaissait. A peine eût-il le temps de réagir et de relever la tête pour s'assurer que cette voix n'était point le fruit de sa tête embrouillée qu'elle lui tendait son épée pour se saisir de la petite.
Pas le temps d'hésiter, ni de lui esquisser un faible hochement du chef en signe de reconnaissance.
Non, car Victoire arriva soudain. Elle non plus, il ne l'avait point entendu arriver.
Elle s'assurait que c'était bien eux, et au moment où Grimoald allait acquiescer et se montrer un peu plus explicite que les larmes qui coulait sur son minois d'ange-enfant...
- Non ! NON ! ... Pas... Toucher... Moi !
La petite secoue la tête. Le jeune nain lance alors un regard inquiet aux deux femmes.
Il connait les talents de Victoire, c'est elle qui l'a ramené d'entre les morts, qui lui a rendu la vie. Du moins, c'est ainsi qu'il voit la chose.
Marie, il ne l'a connait point vraiment. Elle ne représente pas une menace pour lui, au contraire. Très habile avec une paire de chausse pour corriger l'insolence, il ignore cependant ce qu'elle peut faire pour cette petite, il ignore où elle compte l'emmener.
Alors il les regarde tour à tour Victoire, Marie, et l'épée qu'elle lui tend. Il secoue doucement la tête. Il repose son front tout contre le siens pour la rassurer, pour lui dire qu'il reste là et qu'il veille.
Regardant à nouveau les deux femmes, il murmure entre deux sanglots :
- Il... il faut faire quelque chose...
Elle... elle ne doit point mourir...
Je vous en prie...
Et il resserre son étreinte sur la petite pour lui assuré qu'il ne bougeront pas d'ici.
Il ne parvient pas à faire cesser ses larmes. Être là, c'est tout ce dont il est capable.
Quand soudain !
- LÂCHEZ-LA ! DEGAGEZ VOS SALES PATTES DE MA NIECE !!!!!
Regard effrayé du jeune nain. Il ne distinguait que la forme et cette forme, ce cri... ça n'annonçait rien de bon.
Que faire ?
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