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Tonnerre n'annonce pas forcément orage.

Rodrielle
    [Quelque part, au chevet de Lili]


L'italienne ne prend même plus la peine de répondre à la brune ennemie. D'ailleurs, elle ne l'avait qu'à peine entendue, trop concentrée sur la petite Lili et sur larme qui l'avait touchée. Mais la puce semblait se battre et tourna la tête vers elle pour lui dire bonjour... Et sa gorge se noua. "Mamma"... Un mot trop entendu, trop de promesse... Un mot qui l'avait mené, il y a quelque mois, à tomber dans la drogue et l'alcool. Un mot qui signifiait beaucoup (beaucoup trop) pour les enfants... Sebilia, Xarius, Elouan... Un mot dont ils usaient, parfois avec lequel elle ressentait de la déception de leur part mais également beaucoup d'espoir...

Devait-elle lui dire qu'Erwelyn, sa vraie maman (du moins adoptive), n'était pas là ? Non... Elle jouerait même se rôle de Mamma pour l'instant, si cela pouvait l'aider. Rodrielle demanda donc aux filles de l'aider à s'asseoir près de Lili, jetant un regard à Victoire qui avait commencer à la soigner comme pour lui dire qu'elle ne bougerait pas quoiqu'elle dise. La matriarche Corleone attrapa alors une main de Lili et lui caressa le front.

Sono qui, principessa. Tout va bien se passer...

Elle tente de lui sourire, pour masquer sa propre inquiétude. La blessure est profonde. Victoire demande une sacoche mais l'italienne laissera les autres faire. Pour l'instant, elle écoute la petite qui tente d'expliquer la raison de sa présence sur le champ de bataille. Dante, elle connaissait... L'italienne grimaça lorsque Lili lui apprit qu'il était partit. Et Ti Lion ? Qui était-ce ? Eusaias, peut être ? Ou un autre membre de la famille ?

Shhtt, ce n'est pas grave...

Et la voix de l'homme-enfant prend la suite. La Tatouée n'avait pas remarqué le regard livide qu'il lui portait. Pour elle, son teint blanc et sa peur étaient du à son crime et au risque de voir la petite partir. Mais l'italienne lui lança tout de même un regard plein de reproche. De promesses aussi, d'ailleurs... Celle de lui faire payer ce geste plus tard... Une longue et douloureuse vengeance. Il n'avait pas fini de voir les Corleone, Grimoald.

"- Victoire... elle... elle va s'en sortir ?"

La question fait se tourner la Tatouée vers cette Victoire. Pourvu qu'elle dise oui... Mieux valait également pour elle. Puis le regard du jeune homme se porte à nouveau sur elle. Froncement de sourcils.

Quoi ?

N'allait pas lui demander d'être aimable. La situation était trop critique pour avoir un semblant d'amabilité dans la voix, surtout avec celui qui avait fait du mal à sa petite nièce.




Sono qui, principessa = je suis là, princesse.

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Lililith
Je m'appelle Victoire, je vais ôter cette épée, pour cela je te demanderai de prendre une longue inspiration et la maintenir le plus longtemps possible avant de relâcher.

La Minusculissime ouvre à nouveau les yeux. Respirer, ça elle peut encore. La bloquer, ça va être plus dur parce que ça la démange de partout mais elle va faire comme elle peut.
L’ange la rassure. Piquer ? Juste piquer ? Pas plus que là, maintenant ?
Le regard se tourne ver l’italienne qui lui attrape la main. Elle peut lire dans ses yeux l’étonnement, ou quelque chose s’y approchant. Elle regrette, l’espace d’un instant, le contact avec l’homme-enfant. Lui expliquer, que parce qu’elle est la figure de proue de la Famiglia, pour Lili elle est et restera la Mamma, bien que n’étant « que » sa tante ? Du coin de l’œil elle perçoit le sourire de la brune. Qu’a-t-elle dit, déjà ?
Ah oui, respirer… Hmmph. Bloquer. Penser au fées. Penser aux fées. Penser aux fées qui sont là. Qui sont là et qui vont se moquer d’elle si elle n’est pas brave. Si elle n’est pas brave, Pandou ne voudra plus revenir chercher des caresses dans les bras d’une lâche. Les fées-Pandou-Nina-Jeanne-Maman-maman-Mamma-Grimoald-les fées. Et c’est reparti pour un tour. Se mordre les lèvres à se les faire saigner pour ne pas hurler. « Juste piquer », hein ? Les Grands sont-ils donc réellement tous des menteurs ?
La peau de sa plaie lui semble se rétracter sur elle-même, lui hurler leur désespoir. Oui, ça fait mal. Trop mal. Les yeux se referment à nouveau.


« - Victoire... elle... elle va s'en sortir ? »

Le désespoir transpire dans sa voix. Lili ne prend pas la peine de répondre. Evidemment qu’elle va s’en sortir, puisque la Forme lui a permis de revenir ! Evidemment, puisque les fées sont là pour la veiller ! Evidemment, puisque la cheffe de la Famiglia lui tient la main ! Evidemment, puisque la douleur est telle qu’il lui semble impossible de mourir, parce que ce serait trop doux comparé au supplice qu’elle endure là !
Lili comprend. Le déclic vient de s’opérer. Elle ouvre les yeux. Un an. Il lui aura fallu un an pour comprendre. Il lui aura fallu attendre d’être blessée, gravement, pour savoir. Savoir que l’humain est cruel et violent de nature. Savoir que la douleur peut être telle que l’on peut souhaiter mourir pour y mettre fin. Savoir que, ce que lui répétait sa maman –à savoir qu’elle n’était PAS une autre version de sa Maman, qui aurait bien voulu ne plus l’avoir dans les pattes- était vrai.
Savoir que sa Maman était morte, à cause de ces Gens qui, un soir, avaient décidé de la tuer.
« Lili ! Prends, prends cette bourse ! Tu vas trouver quelques écus dedans, et deux miches de pain ! Pars, loin, très loin, et ne reviens pas !
- Et toi, Maman ?
- Ne reviens pas !
- Maman, j’ai peur…
- Ne t’en fais pas Lili.
- Maman..
- Pars, Lili ! Je t’aime ! »
Elle avait tout trouvé comme sa mère avait dit dans la besace. La première nuit, elle s’était recroquevillé au pied d’un arbre, pour le lendemain retourner chez elle. Cela avait été comme si rien n’avait existé. Ni sa Maman, ni sa vie, ni sa maison. Plus rien, sinon du noir. Oh, comme elle avait détesté cette couleur ! Alors elle avait obéi, et était parti.
« Je t’aime »…
Presque son dernier cadeau. L’avant-dernier avait été la mèche de cheveux retrouvée au fond. Le dernier était passé par Ninouchka : le parfum de Lilas.
La douleur s’est faite moins forte ; l’objet intrus ayant déguerpi. Un sourire ténu apparaît sur sa bouille.


J’ai… Moins… Mal.

A-t-elle conscience, qu’en quelques instants elle est passée de la douleur à la tristesse, puis à la joie pour revenir à la douleur, et que cela a dû se remarquer parce que les Grands ne sont pas idiots ?
Non.

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Grimoald
Le temps semble s'arrêter soudain. Il n'y a plus rien d'autre que le souffle du vent qui s'engouffre, étouffant tous les murmures, tous les éclats de voix; étouffant tout et ne laissant aux oreilles de l'homme-enfant qu'un brouhaha opaque et inquiétant.
De ce brouillard sonore s'échappait des rires bruyants, des cris d’exhalation, d'excitation, de jubilation. Des cris hystériques, des rires et des cris incessants, angoissants.
Où étaient passés Victoire, Marie, la Brune, la Petite et la Rousse ? Il n'y avait plus rien d'autres que ces longs cris aigües et perçants, que cette Blonde, cette Mamma, elle aussi au chevet de la petite Lili.
C'est d'ailleurs elle, la petite, qui l'extirpa quelques instants, par une sorte de râle, de cette tourmente infernale.


- J’ai… Moins… Mal.

Quelques instants seulement, un court instant de répit, de calme, de silence, de lucidité. Un court un instant pour la petite fille, rien que pour la petite Lili. Un bref instant où il serra sa petite main – L'autre main étant occupée par la Mamma – pour la rassurer, pour lui montrer qu'il était toujours là même si, au fond, il était ailleurs.
Il aurait aimé lui demander pardon. Il aurait voulu couvrir cette petite main de chaud baisers, la couvrir de larmes et lui demander pardon. Mais déjà, la culpabilité était balayée par la terreur et la haine...
Le brouillard reprenait ses droits et ses prunelles quittaient la petite Corleone pour le minois de la Grande.
Ces cris hystériques, c'était ceux de Sebilia. Celui-ci ! Il le reconnaissait ! Ce cri, il recouvrait le « Quoi ? » sec de Rodrielle.
L'hostilité, les prémices d'un dangereux dessein – Dangereux pour lui ! – , la menace que pesait sur ses épaules... Sans doute avait-il vu tout cela sans vraiment le voir. Peut-être l'avait-il senti sans vraiment le sentir. Sinon... Comment expliquer ce qu'il s'ensuit ?

Reprenons à ce simple « Quoi ? » qui ne parvint aux oreilles du jeune Grimoald qu'à travers un long cri strident, un cri chargé de haine, un cri chargé d'une effroyable folie. Ce cri, rappelons-le, il le reconnaissait. Et pour cause !
Ce cri, c'était cet abominable cri que la Précieuse était allée chercher au plus profond de ses entrailles tandis qu'elle s’apercevait que le sang qui jaillissait du petit doigt qu'elle venait d'arracher au jeune nain avait maculé sa robe. C'était ce cri assourdissant qui avait inondé la forge souterraine alors qu'elle lançait à toute volée le petit morceaux d'os et de chair contre le mur suintant, comme un vulgaire objet, comme un détritus qui nous embarrasse et dont on se débarrasse.
Les prunelles du jeune homme, d'ordinaire bleue-grises, virèrent alors au gris bleuté comme si elles se muaient soudain en verre.
C'était des prunelles de fantôme, de petit être dépossédé de son âme, des prunelles de glace, qui fixaient alors le minois de la Blonde tandis que ses lèvres remuaient, fébriles.
Les autres autour ne saisirent probablement pas le murmure qui s'échappait de ses petits lèvres tremblotantes. Pourtant, ce n'était point un murmure dénué de sens et l'apostrophe était parfaitement claire pour qui se trouvait tout près de lui...


- Chienne...

Où était-il ?
Dans une vielle forge souterraine, quelques mois plus tôt, nu et enchaîné, à la merci du Borgne et de la Précieuse, du Fer et de la Lame...

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Mariealice
Les guerres se ressemblaient toutes et pourtant chacune était différente. Le sang et les blessures étaient habituelles, se retrouver à soigner quelqu'un sur le champ de bataille pouvait arriver mais une fillette qui n'aurait pas dû se trouver là... C'était assez surréaliste mais qu'est-ce qui ne l'était pas dans cette histoire au fond?

Victoire avait pris les choses en main tandis que chacun se regardait plus ou moins en chien de faïence, trêve fragile et si facilement rompue si quelque chose n'allait pas. Et dans ce cas précis, si cette enfant ne s'en sortait pas. Pourquoi avait-il fallu qu'elle s'en mêla?

Victoire donc retira l'épée et demanda de quoi panser la plaie. La brune récupéra la besace et sortit ce qui était demandé, tendant le tout à la jeune femme, restant à ses côtés au cas où... Elle écoutait d'une oreille distraite ce que racontait la blessée, bien trop plongée dans ses observations des gens autour tout en tâchant de voir ce que l'hospitalière faisait pour entendre vraiment. Peut-être que les mots avaient un sens, une explication. Par contre ce que dit Grimoald lui fit tourner la tête pour le regarder.


Je ne sais pas Grimoald. Je l'espère.


Mentir pour rassurer tout le monde? Non, elle ne le ferait pas. L'espérer? Oui c'était vrai. Parce que tout simplement elle était bien trop jeune pour mourir, bien trop jeune pour être là, à terre, à perdre son sang. Puis ses yeux reprirent leur vigilance, croisant le visage de chacun à son tour, croisant parfois celui de Grimoald et ne pouvant s'empêcher de se demander où il était parti au vu de son regard. Mais ce n'était ni le lieu ni le moment de le lui demander.

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La madame elle doit changer cause qu'elle est mariée et autre chose... Fin ça revient quand elle peut hein...
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