Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Et la nuit descend sur les sapins (bientôt) blancs…

Angel_de_chevelu
Angel accepta la pomme de bonne grâce et sans attendre la fendit par le milieu sur le fil de sa dague, avec la ferme intention d'en croquer la moitié de suite, et de conserver l'autre pour la sortie de la messe.

- Voyez ma dame Theolenn comme Dieu est partout. Il a laissé au croyant sincère, dans la nature, assez de signatures pour tout son Magistère.

La Pomme, pour ne citer qu'elle, si vous la ainsi fendez à l'Équateur, voyez son dessin évocateur : Pentagramme sacré des Éléments Divins, et la Terre, et l'Eau, le Feu, l'Air, et l'Éther, s'y montrent en entier sans que nul ne s'étonne. Il suffit pour voir, d'observer autrement que le commun des hommes, de couper la pomme dans le sens le moins habituel.



Mais arrêtons ce beau sermon : je n'ai pas prétendu vous montrer quoi que ce soit. Que chacun pense ce qu'il veut : car ce que la raison n'a jamais pu construire, il la laisse impuissante à pouvoir le détruire.

Mon cheval m'attend dehors. Estes-vous bien montée ? Voulez-vous partager ma selle ? Nous pouvons aussi cheminer à pied, nous ne sommes point si tant en hâte, et ainsi ces nouvelles chausses se feront à vos pieds.
Theolenn
Elle y vit une fleur… ou une étoile, et sourit sans rien dire.
N'empêche que ça la fit réfléchir…
Non, pas à l'existence du Dieu d'Angel, qui existait bel et bien puisque lui, cœur et âme, en était profondément imprégné… non, plutôt aux concordances très indirectes de leurs croyances respectives. Durant toute son existence elle avait vu des signes, partout, comme autant de réponses à ses questions muettes. Depuis qu'elle avait pu donner un nom aux choses qui l'entouraient, elle dérivait leur signification superficielle. Ainsi, depuis l'enfance, à la moindre hésitation quant au chemin à suivre, elle cherchait la solution dans la forme d'une pierre, dans la direction suggérée par une bûche mal rangée, dans la torsion d'une branche… et ça marchait! Presque toujours…
Elle ne dit rien de tout cela parce qu'elle se doutait de sa réponse. Pour lui, c'était Dieu qui la guidait parce que se perdre n'était pas dans les projets qu'il avait pour elle…
Pourquoi pas? Peut-être l'intuition à laquelle elle carburait n'était-elle pas … le fait du hasard de sa naissance.
Comme ce devait être apaisant de ne plus être dévorée par des doutes…

La question du mode de cheminement demandait réflexion.


- Marchons… ma jument est au pré depuis plus d'un mois, je l'aperçois de temps en temps et c'est un euphémisme de dire qu'il me faudrait autant de temps pour la rendre présentable… Quant à partager votre selle, à tous les coups, cela fera jaser…
Moi, ça ne me préoccupe guère mais vous, vous êtes du pays… ça risque de vous gêner…

- Oui, marchons, c'est mieux…


Elle referma la porte derrière eux et en glissa la clé derrière l'éclat de bois d'un rondin qui formait le chambranle. Impossible à détecter une fois ce dernier remis en place.

- Dites-moi, Angel, vous me semblez féru d'histoire… Que savez-vous sur le siège de Carcassonne par l'ost en 1209 ? A midi, voyez-vous, j'ai mon tout dernier cours de Stratégie Avancée et si l'examen porte sur ce sujet, je suis cuite …

_________________
Angel_de_chevelu
Dame ! S’il est un détail dont vraiment je me moque,
C’est de faire jaser, les fats de mon époque.
Car pour mon grand bonheur, j'ai plus que l'on ne pense,
Si pour mille ennemis, une seule amie compense.


Il lui présenta donc son bras avant de s'engager sur le chemin qui descendait vers la cité des ducs.

Chemin faisant, il chercha souvenance de ce que Tomaso avait bien pu lui apprendre, lors de son éducation à Pavone, sur ce fameux siège de Carcassonne. Diantre, c'était que l'affaire remontait à plus de deux siècles et demi, et avait eu lieu en France, à l'étranger... il y avait déjà tant à se souvenir sur l'histoire de Savoie. S'il fallait en plus apprendre les guerres étrangères !

Toutefois il lui revint à l'esprit que l'on associait souvent de la cité languedocienne à une mystérieuse dame Carcas, et il lui plut d'imaginer le parallèle entre le siège d'une cité et celui du cœur d'une dame.


Ah, la guerre de siège... tout un art, patience et persévérance en sont les clés. On ne brûle que de monter à l'assaut des tours et à combler les douves... mais une attaque trop tôt lancée et c'est la victoire qui vous échappe !

Attention toutefois qu'à attendre le moment idéal, il se peut que rien ne bouge jamais; un peu de folie est parfois nécessaire pour faire le pas qui mènera à la victoire. Le bon stratège usera en siège d'un peu de folie parce que - à la guerre comme en amour- il n'est pas possible de tout prévoir.

Je gage qu'un bon stratège n'est pas celui qui prend la cité à la force d'un assaut, mais bien celui qui en obtient la reddition sans conditions.
Theolenn
Sa réaction la souffla… autant qu'elle lui plut.
Tant de spontanéité dans la défense de convictions si chères à son propre cœur, c'était presque trop… Avait-il de plus conscience de s'exprimer en vers?

Aussi, lorsqu'il lui présenta son bras, c'est sans hésiter une seconde, qu'elle l'enlaça du sien. Si c'était un rêve, elle s'en apercevrait bien assez tôt, en attendant, si réveil il devait y avoir, autant qu'il soit le plus éloigné possible de l'instant présent dont elle comptait bien profiter autant que faire se pourrait.

La suite l'interpella différemment.
Au début, persuadée qu'il ne parlait que de l'art de la guerre, elle fit l'effort de rester concentrée sur chaque parole prononcée… puis le déclic se fit!
Mais c'est qu'il ne pensait pas du tout à ça, le bougre! Il songeait à ses conquêtes!!!

Ce n'était pas si bête au fond… elle devait l'avouer, ce qu'elle se garda bien de faire. Au contraire, il y avait là moyen de découvrir l'art de la stratégie masculine et ça… c'était très amusant. Feignant de n'avoir point compris le jeu de parallèle auquel il s'adonnait, elle continua sur un ton d'une neutralité calculée. Exercice périlleux pour qui la connaissait.


- Toute initiative dont on connaîtrait par avance l'issue, perdrait tous ses attraits, ne trouvez-vous pas?
Ce serait se priver des bienfaits de l'imagination qui enchante nos nuits d'espoirs, perdre la précieuse adrénaline qui nous permet de nous sentir vivre si fort… quelquefois.


Sentant qu'elle dérivait sur le mode qu'il avait choisi, elle rectifia le tir…

- En même temps, à quoi peuvent bien rêver les habitants d'une ville assiégée?
M'est avis qu'ils ont seulement du mal à trouver la moindre parcelle de sommeil tant la peur que ce soit leur dernière nuit est immense…

- Et que pourrait bien faire un bon stratège pour obtenir la reddition sans conditions d'une ville comme Carcassonne où on demande à l'assiégé, si mes quelques souvenirs sont bons, de perdre ses convictions profondes pour garder la vie…


Le regard qu'elle tourna vers lui était sombre et interrogateur.

- Que choisiriez-vous, vous?… Imaginons que vous puissiez rester en vie à la seule condition de livrer quelques-uns de vos amis les plus chers sous le prétexte fallacieux qu'ils ne louent pas Dieu selon les mêmes rites que Rome. Et que dans le cas contraire, on vous promet à tous une longue agonie…

En somme, elle lui demandait de jouer en défense, un rôle dont l'importance, quoique primordiale, était bien trop souvent oubliée.

_________________
Angel_de_chevelu
Angel prit longuement le temps de mûrir sa réponse, tant la question lui semblait biaisée. Les croisades étaient choses du passé, et pour les bien juger il aurait fallu être homme de leur temps. Lui personnellement se refusait de les juger avec ses valeurs à lui, celles du XVeme siècle.

- Ma dame, je ne saurai trop répondre sur la reddition de Carcassonne, si les conditions furent celles dont vous me faites part. Car je suis convaincu que par la guerre on n'obtient que des gains matériels, et que l'on ne combat pas les idées par le fer, mais avec d'autres idées.

Il est toujours dangereux - et vain - de mêler guerre matérielle et guerre spirituelle. Les stratégies, comme les objectifs, ne sont pas les mêmes. Un bon stratège ne cherchera par la reddition qu'à s'emparer de son objectif militaire, la cité ou la forteresse, avec un minimum de pertes. C'est pourquoi il devra veiller à ce que la reddition demandée soit honorable, et pour ceci montrer clémence envers les assiégés. On ne demande pas à quelqu'un de quitter un lieu sans lui montrer une porte de sortie. La mort n'en est pas une.


La deuxième question de Theolenn était beaucoup plus facile, aussi y répondit-il en souriant, par une de ces pirouettes qu'il affectionnait tant lors des cours de dialectiques de Tomaso:

- Quand à dénoncer mes amis hérétiques au prix de leur vie, je crois que la question ne se poserait même pas. Car s'ils étaient vraiment mes amis ils se dénonceraient d'eux-même pour sauver la mienne, ne croyez-vous pas ? Moi, en tout cas, si j'étais hérétique, je le ferai.

Faisons l'amour, faisons la guerre:
Les deux métiers sont pleins d'attraits.
La guerre au monde est un peu chère,
L'amour en rembourse les frais.

Que l'ennemi, que la bergère,
Soient tour à tour serrés de près;
Quand on a dépeuplé la terre,
Il faut la repeupler après !
Theolenn
- Vous êtes homme de grande intelligence, Angel... mais, et ce n'est aucunement un reproche, vous êtes un homme de cœur également... et vos amis ont bien de la chance. Vos ennemis aussi, malheureusement...parce qu'il est très simple de faire d'une vertu, un talon d'Achille...

Oui, toutes les guerres sont matérielles... certaines le sont sans conteste, je pense aux invasions vikings qui n'avaient pour but que pillage et accroissement de richesses. Mais au moins avaient-elles le "mérite" d'être claires... Les autres sont plus pernicieuses et c'est pourquoi j'avais précisé que le prétexte du siège de Carcassonne était fallacieux... Une guerre spirituelle ne l'est que pour les âmes simples et confiantes, pour ceux qui, de toute bonne foi, risquent leur vie pour des idéaux... Mais ceux qui les décident n'ont pas cette excuse... la plupart du temps, il y un intérêt d'une toute autre nature derrière leurs belles paroles, un intérêt bien plus... terre à terre.

- Combattre des idées par d'autres serait une solution idéale, dans un monde idéal, entre gens de même niveau, dotés d'âmes pures, d'esprits ouverts, de cultures similaires... autant dire... que vous êtes un utopiste.


Elle s'arrêta net... la fulgurance d'une révélation est parfois étonnante!
Elle lâcha son bras, prit son visage sauvagement entre ses paumes et sans aucune intention "malhonnête" appliqua un baiser joyeux sur sa joue gauche.


- Angel, vous êtes un génie!

Puis elle reprit son bras comme si de rien n'était... amusée par son air stupéfait, l'invitant à reprendre leur vitesse de croisière.

- Je vais biaiser...
Si je tombe sur cette question, au lieu d'y répondre par des faits précis, je vais leur donner mon avis comme si... comme si j'étais allée voir plus loin que la matière, comme si je l'analysais après y avoir mûrement réfléchi... Mon père dit toujours "Plus c'est gros, plus ça passe"... ce sera l'occasion de le vérifier.


Ses appréhensions se muèrent en excitation, elle y vit un signe...

La seule guerre que j'estime est celle que je me fais
Quand une angoisse s'obstine à tuer mes projets
Mon cœur est un endroit où palpitent des passions
Que j'exprime un peu trop, excluant ma raison...

Serait-ce la raison, cet ennemi obstiné
Qui jaloux de nos ailes, voudrait les supprimer?
La guerre est un enfer qui vous ôte la vie
L'amour, s'il est sincère, est un grain de folie...

_________________
Angel_de_chevelu
Angel n'était pas mécontent que la "leçon" de stratégie fut arrivé à si bonne fin. Theolenn avait l'air satisfaite de ses conclusions, il l'était aussi.

De l'intelligence et du cœur... un utopiste, lui avait-elle dit. Il en avait bien conscience, et n'allait pas la détromper. Au contraire, selon lui, c'étaient bien les utopistes qui faisaient avancer le monde.


- Et pendant que tous les grands stratèges se liment la cervelle avec le jeu gratuit des hypothèses et des conséquences, cherchant des preuves, croyant aller partout, n'arrivant nulle part, l'utopiste, lui, fait un pas. Un pas ? Voilà qui est bien peu, diront ces doctrinaires. Et qu'importe ? Car c'est pas de géant: un seul pas, mais le bon. Les grandes théories sont grises, belle dame. Seul pousse vert l'Arbre de la Vie.

L’église se dessinait au bout de la route, et leur "pèlerinage" prendrait bientôt fin dans la messe dominicale du père Synesios.

- Theolenn, mon amie - si vous me permettez cette appellation d'origine incontrôlée - le son de nos pas sur cette route me fait songer à chaque étoile que compte le ciel de la longue nuit qu'est notre époque. Lorsque je foule la poussière des chemins, c'est toujours vers le firmament que se tournent mes regards.

Je crois que les âmes éveillées de notre sorte ont logés dans le cœur tous les astres du monde comme autant de larmes ou d'émeraudes, selon que nous soyons tristes ou pleins de joie. Nous portons en nous les chagrins les plus secrets, les plus futiles de l'univers. Mais nous semons aussi les lumières les plus pures dans les cœurs.

Ne nous soucions ni de l'or, ni du temps, ni de la mort qui effraie tant les hommes, mais seulement de l'amour, de la beauté, de la poésie. Ainsi, loin des lois du monde, nous régnons en souverains sur nos nuits, nos songes, l'imaginaire, et nous ne pouvons mourir : l'infini est notre compagnon de route.


Redoutant de s'être laissé entrainé un peu loin par la poésie du moment, Angel en revint vite à un sujet plus terre à terre.

- Sentez-vous encore vos pieds ? Les chausses se font-elles à vous et vous à elles ?
Theolenn
Elle eut envie de rire, et tout de suite après de pleurer… mais parvint à maîtriser l'ensemble de ces pulsions paradoxales, en affichant un sourire dont le caractère était suffisamment étrange pour qu'il ne laissa rien deviner de ce qu'elle ressentait à cet instant.

- Je n'ai jamais eu l'impression de semer la moindre lumière dans un cœur... dit-elle dans un souffle, presque pour elle-même…ou alors, elle devait être bien faible.
De toute façon, les lumières finissent toujours par s'éteindre, alors à quoi bon?


Elle secoua la tête comme pour chasser les pensées qui revenaient la hanter et dont elle s'était crue à jamais libérée. Puis, sautant du coq à l'âne, et en l'occurrence, du cœur aux pieds, elle lâcha une nouvelle fois son bras pour se diriger vers un confortable rocher plat qui jouxtait le chemin, et qu'on eut pu croire posé là au seul dessein de lui offrir un siège temporaire…

- Je ne sentais rien jusqu'ici et à vrai dire, je les avais même oubliées tant vous avez l'œil perspicace en matière de mesure mais… il me semble… peut-être qu'un petit caillou … et ce n'est probablement qu'un grain de sable… je préfère vérifier…

Tout en délaçant sa chausse gauche, elle ajouta…

- Parce que si je suis encore ici cet hiver, je compte bien les mettre à rude épreuve en les faisant cavaler par monts et par vaux dans vos belles forêts. Je rêve de neige et de lacs glacés, et pour tout dire, j'ai repéré une vieille luge à l'arrière du chalet, ça m'a donné des envies monstres de glissade. Enfin, il faut encore que je la fasse vérifier, elle est peut-être hors d'état…

Elle prit conscience que tout en palpant l'intérieur de la chaussure à la recherche du gravier perdu, elle jacassait.

- Angel… je parle, je parle, sans penser que peut-être mon verbiage vous met en retard. N'hésitez pas à prendre de l'avance si tel est le cas.

_________________
Angel_de_chevelu
- Oui, Theolenn, les lumières finissent toujours par s'éteindre... Tout comme les hommes finissent toujours par mourir. Mais est-ce une raison suffisante pour ne point vivre ? Ôtez plutôt ce vilain caillou qui vous donne de si sombres pensées...

Angel s'attarda donc au bord du chemin pendant que la dame se déchaussait sur son rocher. Le clocher de l'église appelait déjà les fidèles à la messe, mais peu lui importait d'arriver en retard.

- Prendre de l'avance ? Et vous laisser seule affronter le reste du chemin ? Si c'est vostre première messe, vous êtes une cible de choix pour le Sans-Nom qui essayera sans doute de vous empêcher de rejoindre les lieux consacrés. Il faudra que je vous raconte quelques légendes locales qui n'en sont peut-être pas...

Il lui lança alors un sourire mystérieux, qui mélangea confusément la part de plaisanterie et la part de sérieux de ces dernières paroles.
Theolenn
Aie !… je l'ai

Son air était triomphant. Elle brandit une petite chose impossible à discerner à plus de quelques centimètres de distance.
Elle avait retiré son bas en catimini et se massait à présent le côté interne du talon avec le pouce de la main droite.


- Ni caillou, ni grain, c'était une écharde… et votre chausse est déclarée innocente! …affirma-t-elle en riant.

Rhabillant son pied, elle fronça les sourcils, refaisant pourtant les nœuds sans même y penser. Comme quoi, parfois, trop de réflexion nuit à la compréhension…


- Tout ce qui existe a un nom, non? Ce qui fait que ce qui n'en a pas, n'existe pas… Alors comment peut-on craindre le non existant?

Poursuivant cette pseudo méditation semi dérivante…

- De toute façon, vous êtes mon gardien, vous l'homme qui portez un prénom si approprié à cette fonction… et le ton, et le sourire, se firent gentiment taquins.

Cela arriverait-il à cacher ce qu'il avait intuitivement deviné, malin qu'il était?
A masquer cette soudaine appréhension qui repointait le bout de son nez à l'idée de découvrir un des moteurs spirituels de l'humanité?
Son sourire à lui, mi-fugue mi-raison, nourrit davantage un début de suspicion.


- J'adore les légendes mais je vous préviens… je les veux poussées à leur paroxysme. Surtout si elles font peur … ce qu'elle devinait aisément.
J'aime sursauter, frissonner, sentir tous les poils qui se hérissent de la tête aux pieds… et après, je bois… sinon je ne dors pas de la nuit.

Elle quitta le rocher. Elle était prête…

_________________
Theolenn
Ô temps, suspends ton vol!écrit le poète.
Contre toute attente, se pourrait-il que sa prière ait été entendue?

Pendant que les âmes voguent vers des contrées lointaines, cherchant le contact du divin, les corps se mettent en pause.
Tant et si bien que parfois les cœurs battent si lentement qu'on les croirait morts.
Mais est-ce que ça meurt un cœur?

_________________
Theolenn
1. Préparer Pietra
2. Acheter de quoi manger pour quelques jours
3. Ne pas oublier la couverture

Elle prend un sac de voyage, y jette quelques affaires de rechange.

Les jours de brouillard ont remplacé les jours de rimes.
Le paysage est toujours aussi beau mais son regard s'est perdu bien au-delà.
Les coïncidences? C'est comme vous voulez…


- Dharma, on y va…

...ou quand le Très-Haut devient le Très-bas.

_________________
Theolenn
27 jours… et pas un seul de repos.

Chambéry - Montpellier, Montpellier - Niort, Niort - Montpellier, Montpellier - Chambéry pour un résultat qui vaut bien plus que de l'or: la liberté absolue !
Le Poitou rayé définitivement de sa carte émotionnelle, la voilà prête à vivre.

27 jours… et pas un seul brigand sur les routes, feignants!

_________________
Theolenn
Etait-ce l'hiver qui donnait autant l'impression de végéter?
Tout était lent…endormi, absent.
Etait-ce la neige qui faussait ses sens ou était-ce elle qui s'encroûtait tout simplement?

Il faut toujours un matin pour décider d'un changement, et ce matin fut celui-là.
Premier repas avalé, elle sortit. Le soleil brillait franc, c'était de bonne augure.
Elle s'assit sur le vieux banc et ressortit la lettre de Montpellier…

Un appel à l'aventure, si on lisait entre les lignes c'est ce qu'on y découvrait, et l'aventure était exactement le souffle de vie qui lui manquait à cet instant précis.

Elle réfléchit… et dans sa cervelle d'ex torturée se formèrent les colonnes de bonnes et de mauvaises raisons qui feraient que… qui empêcheraient de… qui risquaient de…
Mais qui risquaient de quoi Parbleu ???


*Allons, sois honnête… (Rhaaa, la petite voix!) … la seule chose qui te retient c'est que l'aventure en solo, c'est comme de voir le monstre du Loch Ness sans pouvoir le dire à personne, ça a un goût de frustration, non ?*

Et elle repartit dans d'autres supputations… Lui, impossible, à part ses calculs de rendement maximum rien ne l'intéresse, lui… faut tout prévoir 6 mois à l'avance, donc non… celui-là, trop craintif, j'aurai jamais assez d'énergie pour le consoler en permanence et surtout aucune envie de jouer à la maman… et lui, trop occupé à faire briller ses titres de pacotille… Wahou, le bilan!

Elle regarda le ciel bleu d'azur au cas où l'autre là-bas, le Très-Pernicieux, le Très-Hautain, l'Ultra-Egoïste, le Vrai Judas… au cas où il aurait envie de se racheter la face… Oui? Non? C'est sûr que dans une telle situation, à part l'apparition d'un deus ex machina, elle ne voyait pas trop d'où viendrait un quelconque miracle…

Vraiment?

_________________
Morelius
Vraiment... le reste du voyage se déroula sans incident. Le ciel s'était peu à peu dégagé malgré la neige qui blanchissait toujours la campagne, de même que l'humeur de notre héros fourbu. Et tandis qu'il descendait des misérables terres des Bauges pour traverser des riantes prairies peuplées de chalets entourant Chambéry, les chansons paillardes et héroïques reprenaient leur incessante farandole dans sa bouche, qui avait profité de ce qu'il traversait un hameau vaguement civilisé pour se ravitailler en vin et en bière. En fin de compte, de cette meurtrière mission, il s'en tirait vivant, et bientôt riche d'un paquet d'écus durement gagnés.

Et tout en s'imaginant sa nouvelle fortune, Morelius s'arrêtait auprès d'un chalet isolé et observait de haut les remparts verdis de lierre de Chambéry jouer avec les courbes de la Leysse et de l'Albanne. L'homme aux cheveux blancs considéra longuement la cité, dont il connaissait, maintenant qu'il y avait passé tout l'hiver, toutes les ruelles, tous les égouts, toutes les cheminées. Maintenant riche d'or et d'expérience, confiant en sa bonne étoile et auréolé du prestige qui entoure tout mercenaire qui survit à sa première mission, il ne doutait pas une seconde d'avoir devant lui un brillant avenir riche de joyaux, de femmes, de sang, de coups fourrés, de passions immenses et de peines insondables.

Débarrassé par ces violents événements de tout complexe et de toute timidité, il observait maintenant la ville étalée dans sa combe, ses rues et ses places dessinant comme un gigantesque échiquier où il comptait bien pousser quelques pions et remporter quelques victoires.

Hors le chalet contre lequel il se soulageait à présent du chemin parcouru en contemplant la cité des Ducs avait beau être isolé, il n'en sembla tout à coup pas moins occupé. Au bruit grinçant des gongs, Morelius rangea rapidement son attirail et porta la main à sa dague.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)