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[RP] Et la nuit descend sur les sapins (bientôt) blancs…

Theolenn
De toute façon il fallait répondre à l'invitation sans tarder, aussi se leva-t-elle pour prendre plume et parchemin. C'est dans le mouvement qui suivit qu'elle perçut la présence d'un observateur inattendu… mais qu'elle reconnut à la seconde même où ses prunelles se posèrent sur lui: l'homme du marché!

La main sur la dague ne lui échappa guère plus. Pourquoi ce grand diable était-il sur la défensive? N'était-ce pas plutôt elle qui, prise au dépourvu, n'en menait pas vraiment large? Elle choisit le bluff, tactique qui jusqu'ici lui avait plutôt bien réussi, et illumina son visage d'un sourire épanoui.


- Vous? ...la question vraiment stupide qui trahit une évidence pour masquer la surprise tout en l'évoquant.

Non!… ça ne pouvait pas être… quand même!
Sous le sourire persistant, les doutes quant à l'humour décalé de l'au-delà se révélèrent dans toute leur splendeur.

Mais, petit à petit, son imagination fantasque prit le dessus, et dans le sauvage qui se présentait à elle, elle vit un forban, un corsaire, un flibustier, un pirate au long fleuve et son sourire, qui l'instant d'avant n'était que carapace, devint sans conteste un signe de bienvenue.
Finalement, la belle l'avait sa réponse pour Montpellier, il ne restait plus qu'à convaincre la bête que c'était là terre promise…


- Mais oui bien sûr! Où ai-je la tête? Vous êtes venu pour l'annonce!!!

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Morelius
- Oh... vous...

La jolie pintade de l'autre jour... la fameuse visite en taverne dont il ne gardait plus aucun souvenir. C'était à se demander qui avait finalement tenté de plumer l'autre. Il décida de rester méfiant sans cependant rater l'opportunité s'il y en avait une à saisir...

Contrairement à bien d’autres, Morelius n’était pas tombé dans la carrière d'homme de main en suivant la voie royale qui consiste à être un gamin des rues et à essayer de survivre. Sans attaches ni alliés, il avait hérité fort jeune d’un pécule assez confortable pour voir venir quelques années, sans toutefois pouvoir en faire une rente. C’était un être méthodique qui, avant de faire le choix d’un métier qui l’engagerait pour la vie, avait longuement étudié toutes sortes de possibilités, comme ressemeleur, boucher, tanneur, ferblantier, arracheur de dents, conducteur de caravane, pêcheur en rivière, charbonnier, bouilleur de chats et de chiens, chirurgien, chiffonnier, baladin, égoutier, cordelier, fabricant de chandelles, de babouches ou d’arbalètes, vendeur de poterie de jardins, poète, boulanger, grossiste en roues de chariots, mendiant, scribe, embaumeur, et bien d’autres. En fin de compte, après avoir mis dans des colonnes tous les inconvénients et avantages de chaque carrière et noté chacune grâce à un ingénieux système de points, il en avait tiré la fort juste philosophie que la malhonnêteté était de bien meilleur rapport, et avait fait acte de candidature à la première annonce un peu louche qui lui était passé sous les yeux.

Ce qu'il fit une fois de plus, sans même avoir eu l'annonce sous les yeux.


- Ah tiens, oui dame, me voici pour l'annonce justement.
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Theolenn
Il avait toutes les qualités qu'elle avait imaginées et pour couronner la liste, elle ajouta celle de fieffé menteur.
Mais aurait-elle pu le lui reprocher? Evidemment non puisqu'il n'y avait jamais eu d'annonce…
D'un geste, elle l'invita à prendre place à l'autre bout du banc où elle venait de reposer son… pourquoi s'embêter à être modeste?…sublime fessier.


- Donc, comme vous le savez déjà… Ca c'était jouissif! Elle allait pouvoir fixer toutes sortes de conditions sous prétexte qu'il savait pourquoi il était làj'ai besoin d'un homme capable de marcher 5 jours durant et ce quel que soit le temps, qui sache allumer un feu de camp même avec du bois mouillé et y cuisiner des plats raffinés en moins de temps qu'il n'en faut pour que mon estomac ne commence à s'impatienter.
Si possible du gibier frais mais dont je ne sois point témoin de la mise à mort, je suis gourmande mais néanmoins sensible à la souffrance animale, voyez-vous…
Il va sans dire, mais je le précise quand même, que vous devrez être capable de manier l'épée et la dague afin de me protéger en toute circonstance
*…et particulièrement de vous…* ajouta tout bas la voix de sa lucidité.

- Ca, c'est dans un premier temps.
Elle toussota, feignant de s'éclaircir la voix alors que le seul but de la manœuvre était de gagner du temps pour inventer la suite.
- J'ai soif… je ramène de quoi nous désaltérer dans un instant.

Interlude mis à profit avec rendement maximum, elle réapparut et continua son monologue tout en servant un verre d'Hypocras à son "invité".
- Aucune question quand à notre destination ne vous sera permise. La discrétion est la clé de la réussite de cette mission mais ça, vous l'avez déjà compris je suppose.

Petit coup d'œil pour prendre la température de l'individu et savoir si le manège tournait rond et avait une chance de porter ses fruits, puis reprise d'offensive:
- Une fois sur place, je me ferai passer pour ma cousine partie guerroyer du côté de… Oh je ne sais plus, elle migre tout le temps!… et je porterai le nom de Theolenn de Montmélian, ma couverture favorite. Gloussement intérieur…de pintade, de quoi d'autre? Donc autant vous y habituer en chemin et ne plus m'appeler que par ce nom.

Son verre était déjà vide!!! Sans broncher elle le resservit en respectant le principe de la mayonnaise qui, si on veut qu'elle ait belle allure, consiste à ne rajouter de l'huile qu'une fois la dose précédente incorporée au mélange qui doit monter.

- Comme l'annonce le stipulait, il y a quelques connaissances techniques à maîtriser: la lecture au sextant, la reconnaissance de drapeaux, la signification des panneaux et bouées et avoir des notions concernant les différents codes de navigation. Entr'autres… mais mieux valait rester vague dans ce dernier mot si elle voulait qu'il accroche.

- J'espère aussi que vous n'avez pas le mal de mer ou alors que… vous savez nettoyer vos… hum… retours gastriques. Car il ne s'agissait surtout pas que les rôles s'inversent, ce serait un comble!

Troisième Hypocras pour lui alors qu'elle humectait à peine ses lèvres dans son premier verre afin de ne pas perdre le fil de la trame qu'elle tissait. Mais la jeune femme oubliait quelque chose d'important, elle en eut l'intime conviction, mais quoi ?
Oups oui, quelle dinde! Elle reprit son sourire innocent, gage évident de sa bonne foi, et finit par la seule chose qui lui semblerait probablement digne d'intérêt:


- Comme nul ne l'ignore en ces terres savoyardes mon père, le seigneur d'Estérel, n'est jamais regardant à la dépense quand il s'agit du bien-être de sa fille adorée. Si vous vous montrez particulièrement zélé quant à la bonne garde de ma personne et de mes biens, il saura vous récompenser au centuple de vos efforts … une fois que nous seront revenus à Chambéry.


Petit passage à vide, les dés étant jetés, il ne lui restait plus qu'à regarder le score…

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Morelius
Dame Theolenn, un peu de sérieux je vous prie. Il en sera selon vos termes, ou presque...

Appuyé contre le mur du chalet, Morélius avait écouté la dame de Montmélian égrener ses conditions. Ses nombreuses conditions... Ses très nombreuses conditions. Au point qu'il s'était demandé si elle ne cherchait pas à le dissuader d'accepter. Mais finalement, elle était personne culottée selon son cœur, et il en avait plus qu'assez de tondre les moutons et égorger les porcs de la capitale savoyarde, même si c'était là un gras commerce.

Seigneur d'Estérel... Mmmmm... Je ne sais si comme beaucoup d’entre vous autres filles de biens vous avez le but étrange de laisser votre nom dans l’histoire d’une manière ou d’une autre. Mais sachez que rares sont celles qui réussissent.

En fait, il n’est que trois types de gens qui parviennent jamais à changer l’histoire du monde par leurs actions.

La première, c’est celle des génies inspirés, des êtres supérieurs, des hommes que Dieu aura doté d’un talent exceptionnel, et qu’ils auront utilisé à bon escient.

La seconde race, c’est celle des chefs, des leaders charismatiques qui, poussés par leur propre ambition ou motivés par une cause quelconque, parviennent à lever des foules de partisans fidèles.

La troisième race, c’est ceux qui possèdent une arme et qui savent faire ça.


Le mercenaire se détourna vivement de son auditrice, extirpa une dague de sa manche et la tira à une vitesse ahurissante. Le projectile suivit une course de vingt pas avant de traverser une vieille courge qui, plantée sur un poteau, figurait la tête d’une malheureuse victime.

Morelius n’était pas la seule fine lame sur le marché de la location, loin de là. Néanmoins, son adresse étonnante et son sens pédagogique, ainsi que le
fait qu’il soit un des rares à ne jamais prendre parti autre que celui de l'or, lui valaient une clientèle fidèle. Ce qui ne l’empêchait pas, de temps en temps comme ici, de faire une petite démonstration auto-satisfaite aux jeunes clientes, histoire de bien montrer qui était du bon côté du manche, qui protégeait qui et pourquoi.


On part quand ? Vous aimez la citrouille ?
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Theolenn
Le "Tchoufff..." de la courge qui se dégonfle fut à l'image de l'assurance de sa spectatrice.
Elle blêmit … mais comme crâner était la seconde nature de cette "cliente", elle bredouilla un...

- Je n'imaginais pas le danger … cucurbite assez pour se cacher dans un endroit aussi…
...qui, à défaut d'être compréhensible, lui permit de ne pas perdre complètement la face.


- Vous êtes… vous êtes partant !!!???!!!
C'est là qu'on découvre que sur le visage d'une fille aussi peut naître un sourire carnassier.

Et Dharma fit son entrée en scène…
Theolenn la repéra du coin de l'œil. Elle louvoyait en loup voyant.
Une seconde plus tard, dans un coin de sa cervelle à présent avertie de ce que cet homme était capable de faire, se forma le mot DANGER.
Son geste fut double et synchronisé à la perfection tant la peur de l'impair fut important. Tandis que sa main droite s'abattait un peu brutalement sur celle du mercenaire, arrêtant toute possibilité d'action, la gauche intimait au chien un arrêt immédiat. Le tout fut illustré d'un NON ! sonore et sans appel.
(Je gage que 500 ans plus tard, elle eut été fin prête pour régler la circulation …^^)

- Mo… Zut c'était quoi son nom encore ? Moyen mnémotechnique, vite! Une plante… avait-elle pensé la première fois qu'elle l'avait entendu, une plante des chemins à petites feuilles lancéolées … ???… Morelle ? … Oui !!!!… Morelius, je vous présente mon autre moi-même, Dharma. S'attaquer à elle, c'est s'attaquer à moi!

La vieille chienne grise, confiante, attendait sans exprimer quoi que ce soit. Aucun grondement, même sourd, ne s'échappait de sa gueule dont les crocs restaient d'ailleurs cachés, mais la fixité de son regard, braqué sur le mercenaire, ne garantissait pas sa sécurité absolue non plus.

- Ami dit-elle simplement au chien qui sur un signe discret s'approchait avant de s'arrêter à ses pieds.

- Dharma est l'être le plus fidèle qu'il m'ait été donné de rencontrer. Sa vie m'importe autant que la mienne, si vous la traitez avec respect, vous l'apprivoiserez à coup sûr.

La téméraire descendit son verre d'une seule traite tant elle avait eu chaud. L'aventure s'annonçait conforme à sa définition; pleine de défis, à la limite du contrôlable et sans prévisions. Du bonheur pur!

L'homme aimait-il les messages codés?

- On part… dès que la citrouille sera redevenue carrosse… Soyez vigilant!

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Morelius
Comme tout naturellement il se demandait comment diantre un tel animal avait pu approcher sans qu'il l'entende, pris qu'il était par sa démonstration, les effluves odorantes et musquées de cet animal qui lui était familier lui chatouillèrent malencontreusement le nez : un chien, un loup, ou un bâtard des deux, évidemment ! Et la bête fauve le fixait d'un air au moins aussi mauvais que celui qui émanait de sa toison, et Morelius lui aurait probablement fait un sort -vu le peu de sympathie qu'il portait à l'engeance, s'il ne s'était souvenu que Dame Theolenn était de ces voyageuses qui semblaient entretenir de bien étranges liens avec ces bestiaux là. De plus celui qui se tenait devant lui semblait plus curieux que méchant, et Morelius, qui n'avait rien avalé depuis mâtines jusques à vêpres n'eut pas le courage de chercher affrontement.

Même si cette bête n'était pas plus grosse que lui, et ses crocs pas plus affutés que son épée, a bien raison celui qui dit, que d'entre tous les animaux, les pires sont les plus petits, et qu'il advient que de petites causes produisent parfois de grands effets, ainsi qu'on le voit des belettes, hermines, et furets, qui s'attaquent volontiers à gibier cent fois plus gros qu'eux, se jetant sans merci à leur cou pour les saigner et les affaiblir.

Et Morelius, qui n'était plus d'humeur :


- Venescaille ! Comment ? Un loup gris ? Me voilà bien ! Mais où faudra-t-il que je me cache pour échapper à cette calaminé vivante ? Commère Ysengrine je te préviens : tête de sachet, enclume à quatre pattes, si tu me montres tes quenottes, je te mets la main dessus, je te transforme en pardessus. Tu cesseras bien tous tes tours, car tu vivras de mauvais jours.
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--Ferblanc
- Allez, allez ... Ménagères, Ferblanc est de retour, sortez vos vieux couteaux, vos hachoirs à viandaille, vos ciseaux de tisserand, vos épées rouillées par les ans... Le magicien de la lame est dans votre village. Profitez, profitez tant qu'il est temps!!!

La voix étonnamment claire du vieillard portait loin.

- Allez, allez... Qu'on se le dise et qu'on prépare le pinard et les victuailles!!!

Il s'approcha du chalet, s'assit sur le banc pour observer un instant, ne vit aucun mouvement aux fenêtres et décida de visiter le lieu plus en profondeur...
--Fourmi_la_voisine
- Pom pom pom… Quand vla t'y le soleil, l'travail est pour ma pomme…chantait la voisine sur un air bien à elle.

La dame avait dit "Toutes les deux semaines" mais après tout, si elle avait été là pour le voir, elle n'aurait pas eu besoin de venir, logique!
Et puis c'était déjà bien qu'elle ait accepté d'y faire un saut de temps en temps, dans son gourbi. Elle voyageait pas juste pour prendre du bon temps, elle!

Fourmi aborda le dernier tournant, reconnaissable entre toutes par ce balancement du corps qui n'avait rien de glamour mais tout du bibendum. Mais bien stupide aurait été celui ou celle qui se serait arrêté à ce détail car il suffisait de prendre la peine de bavarder un peu avec elle pour se rendre compte que sous ses manières gauches et bourrues, la femme était affable et toujours prête à aider son prochain, à sa façon.

Essoufflée par les 500 mètres qu'elle venait de parcourir dans la demi-heure, elle profita du banc et des quelques timides rayons de soleil de ce jour de printemps pour reprendre contenance. Elle avait beau savoir qu'il n'y aurait personne, c'était une question de savoir-vivre! Sa mère, cette honnête-femme-que-Dieu-ait-son-âme, lui avait inculqué les bonnes manières: on ne se présentait pas chez les gens la mine défaite et le visage en sueur!


- Allez… quand faut y aller, il est pas temps de rêvasser ! dit-elle au moucheron qui passait dans son axe de vision. Ainsi fut dit, ainsi fut fait.

Mais!!!… c'est que la porte était à moitié ouverte! Elle aurait quand même pu venir la prévenir la dame de Montmélian et que je t'en fiche des titres ronflants, parvenue de pacotille ! C'est-y pas manque de respect de faire venir une femme honnête dans son état pour constater que c'est pour rien? J'vous le dis moi, le monde court à sa perte avec les manières des gens de maintenant!
La Fourmi décida d'aller lui dire de vive voix ce qu'elle pensait de ce genre de pratique, non mais! … et resta coite devant le spectacle du chalet dévasté par une tornade chapardeuse.


- Oh ben ça !!! dit la fourmi les mains plaquées sur ses joues… Oh ben ça! Pauv' dame…elle va pas être bien heureuse de rentrer!
Puis elle se mit à l'ouvrage pour tout bien ranger, reprenant ses "Oh la pauv' dame!"… à chaque pause qu'elle prit, c'est-à-dire plus d'une bonne centaine de fois...
--Labello_bois
Labello, 1m 60 à tout casser, la quarantaine sonnante et trébuchante, était bûcheron de son métier. On aurait même pu dire qu'il était expert vu qu'il s'était perfectionné dans trois essences: le chêne, le hêtre et le bouleau… mais comme on est pas chien en Savoie, nul ne pensera que c'est parce que c'était les seuls spécimens ligneux qu'il était capable de discerner. Non, personne …

Labello arrêta sa jument de trait devant le chalet de la dame et prit le temps, consciencieux, de se gratter le front qu'il avait large et sans une ride.
Il suffisait d'attendre un peu et les idées lui revenaient toutes seules, après il s'arrangeait pour les organiser, tout un art.


- J'a compris! dit-il en sautant à bas de sa carriole. Il avait cette particularité, qu'on est nombreux à partager, de se parler tout haut à lui-même. Ca évite la solitude et vous laisse très souvent satisfait par manque d'élément contrariant comme répondant.
- J'va les mette là, et Xylo viendra les ranger à l'abri où qu'elle a dit…

Xylo, c'était son fils cadet au Labello, 15 ans et déjà plus toutes ses dents mais le bras fort et le génie du rangement. Si bien que dans ses moments de vacance, c'est-à-dire le dimanche exclusivement, il sculptait des jeux d'emboîtements avec les déchets des grumes débités le reste de la semaine. Un artiste qui s'ignorait et qu'on ne découvrirait probablement jamais, vivant à l'abri des regards et des tentations du monde. Un vrai quoi!

Labello mit 14 minutes et 23 secondes à tout décharger en vrac et s'en reprit sa route, à l'envers.
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