Florine
J'observais un instant le vélin que je m’apprêtais à gratter de ma plume d'oie achetée pour l'occasion. L'encrier était déposé sur le coin de la petite table où j'avais installé mon nécessaire. Dans ma tête résonnaient une à une les phrases que je venais d'élaborer silencieusement. Ma lettre se devait d'être convaincante, sans quoi cette tentative auprès de la Comtesse serait vaine.
Je pris une grande inspiration, trempai la plume d'une blancheur immaculée dans l'encre noire et attaquait le vélin de la petite pointe.
Je pris une grande inspiration, trempai la plume d'une blancheur immaculée dans l'encre noire et attaquait le vélin de la petite pointe.
Citation:
A vous, Comtesse de la Marche et du Limousin,
Respectueusement,
Flore Coutenier.
- Je me présente, Flore Coutenier, humble descendante de drapiers flamands. Grâce à mes origines, j'ai pu fonder la Maison Coutenier à Paris où je vends moult tissus de qualité, provenant essentiellement des Flandres, mais aussi d'Orient. Ces riches étoffes conviennent parfaitement à une Comtesse de votre rang qui se doit d'être vêtue des plus beaux tissus qui puissent exister.
Il se trouve que les affaires me forcent à rester en ce beau Comté de la Marche et du Limousin quelques temps. Peut être puis-je espérer un entretien avec votre noble personne où je vous presenterai des échantillons de mes plus belles étoffes ?
Veuillez pardonner la liberté que je prends à vous adresser cette lettre.
Respectueusement,
Flore Coutenier.
Je sortis au dehors et trouvai aisément un petit mendiant qui accepta de remettre ma lettre au château comtal contre quelques écus.
Il ne me restait plus qu'à attendre qu'une réponse me parvienne, si seulement mon audace plaisait à la Comtesse.
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