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[RP] À l'encre sympathique

Aimbaud
Citation:

    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours et Duc de Corbigny,
    À Blanche da Lua, Marquise de Gondomar, Ambassadrice de Castille,
    Salut et respects.

    De nombreux mois ont passé depuis votre dernière escale en France. Je viens par ce courrier m'enquérir de votre santé et de celle de votre époux. Aussi vos enfants grandissent-ils bien ? Je suis pour ma part passé par un bien fiévreux mal, qui me fit tenir le lit tout le début du printemps. Ma santé s'en trouve heureusement désormais renforcée, et je puis vaquer à mes devoirs, en mes fiefs ainsi qu'en Bourgogne, où des contestations tonitruent. Le Roy soulève des émules, dont vous savez le meneur... Il faut en ces temps difficiles, calmer les soulèvements et tenir l'arme prête aux mains.

    Ma femme, marchant vers Rome depuis huit mois, ne peut hélas se joindre à moi dans les amitiés que j'envoie vers votre famille. De là où elle se trouve, elle prie cependant pour vous, j'en suis certain.

    Aristote vous ait en sa sainte garde,

      Aimbaud de Josselinière




    PS : Pardonnez mon écriture. Je n'ai pas fait d'effort, les mots sont sales et illisibles. Si tant est que vous soyez dans la pénombre, vous vous y abîmerez les yeux. S'il vous plait, lisez ceci tout près d'une bougie.


À l'encre sympathique :

Citation:



    Ma belle dame,
    Mon amour !

    Je prie pour que vous trouviez ces mots au verso de ma lettre. J'ai usé de vinaigre pour vous les écrire. Le parfum n'est pas fameux, je m'en excuse ! Mais peut-être, si vous ne jugez pas le stratagème trop imprudent, pourrions-nous ainsi laisser parler la plume aussi librement qu'auparavant (cet avant où votre señor n'avait pas encore l'oeil sur vos correspondances)... Ma Blanche. Ma petite femme. Me reviendrez-vous pressément ? J'ai tout le jour à l'esprit notre entrevue dernière en les bois de Décize... Il faut m'ôter le souvenir de votre peau ou bien les raviver... Mais me laisser à un songe de vous, une imagination bête, impalpable et meurtrissante, ça...! J'aime encore mieux perdre la mémoire. Euh... Non, faux. Je dis des cruautés... Les pensées de vous sont tout ce que je possède de joli, je les veux conserver jusqu'à la tombe et dans la mort, les emporter même avec moi, en petites parcelles dans la terre où l'on m'ensevelira.

    Vous êtes une source chaleureuse dans ma tête d'idiot, je m'y reclus de temps à autres, claquemuré avec moi-même. Et je pense rien qu'à votre esprit et votre corps, je songe à ce que vous dites et ce que vous faites au moment présent. J'essaye souvent de vous imaginer rêveuse à mon propos, point malheureuse, juste aimante et compatissante. Narcissique de ma part... Ne m'en tenez pas rigueur, c'est qu'il est moins pénible de me voiler la face, que d'imaginer sur vos hanches les mains de votre époux. Et je sais, pour ma douleur, qu'elles y sont souvent...

    Aristote nous enseigne qu'il est ruineux pour l'âme d'être plein d'envie et de jalousie. C'est une des leçons les plus dures que je me doive d'appliquer... Mais une simple question, ma dame. À force de partager la couche de votre époux, se peut-il que vous vous émouviez de sa personne ? Si vous vouliez bien m'assurer une fois encore, une toute petite fois, que vous ne concevez pour cet homme pas d'heureux sentiments, et que c'est à moi qu'appartient votre affection, j'aurais l'esprit en repos. Que sais-je si vos inclinations pour moi n'ont pas suivit le vent ? Vous ne m'écrivez pas, et restez secrète en toutes occasions de me voir. Et puis la constance des femmes m'est terra icognita... Si votre coeur va comme vos humeurs, vous m'aimez inégalement à chaque heure. Je suis peut-être lourd, là ?

    À mon dam, je ne sais pas aimer sans être jaloux... Aussi l'amour que j'éprouve se corrompt dans des humeurs fielleuses et je les sais qui m'empoisonnent les sangs. Mais j'essaye de toutes mes forces de garder pour vous des pensées pures et point mélancoliques. La chose terrible que le coeur, mon bel amour...

    Je brise là, au bas de la page. Et je l'embrasse en songeant bien à vous.

    Votre serviteur,


    Aimbaud




_________________
Aimbaud
Citation:

    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours et Duc de Corbigny,
    À Blanche da Lua, Marquise de Gondomar, Ambassadrice de Castille,
    Salutation.

    Je vous écris afin de vous faire savoir que mon épouse aimée s'en est revenue de Rome saine et sauve. Nous vous envoyons tous deux notre amitié et nos bons souvenirs de Bourgogne.

    Aristote veille sur vous et votre famille,

      Aimbaud de Josselinière





À l'encre sympathique, au verso :

Citation:



    Gwenn,
    Ma dame,

    L'envie m'est ferme de venir en Espagne. Il me faut vous voir, puisque vous ne trouvez pas le temps de m'écrire, accaparée par toutes ces mondanités espagnoles et vos devoirs d'épouse. Ou alors vous avez brûlé ma lettre en l'approchant trop des flammes ? Bah... Je comprends qu'il vous faille reléguer votre amant au second plan, il peut bien attendre puisqu'il vous pardonne tout.
    Si je viens en chair et en os — non plus bout de papier — toquer à votre porte, vous permettrez que l'on m'ouvre, ou feindrez-vous d'avoir du point-de-croix à finir ? Prévenez-moi tout de suite, afin que je n'essuie pas vainement l'effort des trois-cent-trente-sept lieues qui me séparent de votre Castilla y León (j'ai fait plusieurs fois le calcul, voyez-vous).

    RAH ! Et c'est à cause de vous que j'emprunte ce ton qui ne me ressemble en rien ! Je voudrais vous écrire des vers doux, mais l'ironie de votre silence me coupe toute l'inspiration ! Je n'ai plus au bout de la plume que des mots corrompus, à la couleur de cette encre toute aigre... Vous allez vous moquer de mes énervements. Riez soit, mais prenez-moi un peu au sérieux quand je vous dis qu'il faut m'écrire. Et tous les jours. Parce que les distances changent TOUT. Quand on est loin, un silence, ce peut signifier : "Je préfère danser la saltarelle que vous écrire." ou bien "Je suis mourante." ou bien "Astaroth est l'amour de ma vie." ou bien "Je boude." ou bien QUE SAIS-JE !

    Dieu que je voudrais être cette lettre, me cacheter, et m'envoyer tout droit entre vos mains pour SAVOIR ce que vous FAITES, à quoi vous PENSEZ, si vous SOURIEZ, si vous vous en FOUTEZ. Et vous diiiiire... de vive voix ! Que votre amant se meurt de vos dédains, de vos occupations de femme mariée, du temps qui se passe inlassablement à penser à vous alors qu'il devrait être à la division rationnelle des semences de son duché ou à cette **$!'#** de formation accélérée à l'arbalète pour ses archers... Alors même que sa femme — la mienne — est revenue de Rome après des mois de prière et de baisers sur l'anneau de sa Sainteté le Pape, pour qu'un héritier Josselinière vienne à naître, laquelle venue ferait tonner de joie le coeur de ma suzeraine qui n'en peut mai de me souhaiter d'être PÈRE, alors même, donc, que mes devoirs frappent à la porte de ma tête comme un bourdon, je vous crie que je ne veux que vous !

    Je ne veux que vous.

    Puis-je venir sur les terres de votre époux ? Quand, et pas quelle astuce, consentirez-vous à me revoir ? Je veux bien risquer d'être pendu, pour une nouvelle heure avec vous. Vous prétexterez. L'on inventera une excuse, un tour de passe-passe. Répondez seulement que vous voulez toujours de moi et j'orchestre ma venue ! Dites que votre coeur est resté constant, comme le mien.

    J'ai songé avec plus d'assiduité au fils que vous mites au monde, et j'observe son portrait bien souvent comme il se doit. Si cela vous agrée, je pourrais, lors de ma venue, si votre señor n'est pas dans les parages, éventuellement, le voir.
    Prenez une décision et faites-la moi connaître.

    Je vous aime plus qu'il n'est sensé,

    Votre serviteur,


    Aimbaud




_________________
Blanche_
Citation:
Merveilleux, merveilleux.

Avoir des nouvelles de cette Chère Clémence me ravit. Ravit, dis-je. Oh, très certainement que si elle ne s'était pas invitée à Valdecorneja sur sa route de retour, j'en aurais été très peinée de devoir attendre le mois de mai pour Enfin la revoir!
Transmettez-lui toute mon amitié.

Blanche da Lua


A l'encre sympathique, au verso. Jus de citron.

Citation:
Mon très cher amour,

Un mot de vous réveille mon coeur, un second l'enflamme. J'ai souffert mille morts à cacher votre pli sans y pouvoir répondre, une seconde lettre m'achève... Ah, si peu de place pour répondre, et pourtant tant de mots se pressent à ma plume...!
Il nous faut nous voir, je ressens le désir de vous dans tous mes os ; ma peau se languit de la votre, et mon Âme, doux Amour, n'a de cesse de chercher la votre... Où je vais je sens l'odeur de vous. Et vos mots me poursuivent... J'entendis votre voix me lire votre lettre. Assurément, vous étiez là, et tandis que je gardais le papier plié dans mon corsage, résonnait-elle encore à mes oreilles, et mon coeur. Je sens le souffle de votre impatience collé à la mienne, j'ose espérer que vous n'avez porté crédit à vos propres inquiétudes... Là, lasse, j'aimerais vous garder de chacune d'elles, je n'aurais de cesse de vous faire comprendre l'étendue de ma passion, s'il le faut je consentirai à la folie que vous m'ordonnez.
Mon coeur me le dicte, je vous invite à venir ; gardons cette manière de nous écrire le temps qu'il le faudra.

Vous revoir, sitôt que je pourrai...! J'en mourrai si je ne le puis. Me lisez-vous, entendez-vous ma voix? J'aurais presque vos mots au bout de mes lettres. "Ne faites pas de bêtises..!" vous pourriez me le dire. Blanche, ma mie...
J'ai reçu une invitation pour Paris. Et la Bourgogne, ainsi qu'Orléans. Compromettons-nous dans cet amour, je n'ai plus aucun espoir d'être rédemptée, et trouvons à la Castille ou la France le juste théâtre de cette damnation. J'y ai plus de contentement qu'une éternité pure auprès de mon époux. Aimbaud, pour l'amour de vous je ferais n'importe quoi. Me lisez-vous, entendez-vous ma voix ? Je vous aime encore.

Ardemment,

Blanche

_________________
Aimbaud
Citation:

    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours et Duc de Corbigny,
    À Blanche da Lua, Marquise de Gondomar, Ambassadrice de Castille,

    Vraiment ? Ma femme vous a rendu visite ? Diable, il faudrait qu'elle m'entretienne un peu mieux de ses déplacements. Le dialogue, ma dame, le dialogue ! C'est le mortier du couple, je ne fais pourtant que le lui répéter. Ah cette brave Clémence est une tête de mule, mais après tout je suis quand même bien heureux de l'avoir épousée.

    Toutes mes cordialités à votre époux et à vos fils,

      Aimbaud de Josselinière





À l'encre sympathique, vinaigre.

Citation:



    Ma c'harantez,

    J'ai bien du trouble et de l'émoi en vous lisant... Qu'elle est belle, votre écriture... Ici, vous avez hésité, là, vous vous êtes empressée... C'est beau, c'est beau ! J'ai noyé ma figure dans votre bout de papier. Cestui-là a bien mal imité vos mains sur mon visage, mais il m'a semblé faire souvenir de votre parfum. Ah ma belle dame, vos mots enhardissent mon désir et m'apaisent à la fois. À penser fort à vous, parfois, je reste des heures dans l'oubli de tout, de mes devoirs mêmes les plus simples : respirer, dormir ! J'ai le mal d'amour. Les gens autour de moi n'y comprennent rien, il n'est personne à qui je puisse parler de cela, il n'est pas de médecin qui puisse me prescrire des poudres contre cette douleur... Vous, mon doux remède, me faites cruellement défaut...

    Si vous saviez, j'ai le sang qui bout à la pensée de vous. Et je veux crier que j'existe ! Remercier le ciel ! Tempêter ! J'ai tant de manques et tant de forces qu'il me faudrait faire éclater au grand jour, parce que vous n'êtes PAS là ! Car c'est une FOLIE que cet amour, à la fin... Il tambourine, il m'épuise !... Ça n'est sûrement pas bon de vivre si fort...! À la faveur de pareilles ardeurs, c'est un coup à vous faire trépasser... Je m'énerve, et puis je promène partout mes angoisses silencieuses... Je ne dis mot à personne, vous savez, je joue la comédie... Je fais une belle façade, ainsi nul ne peut soupçonner l'existence de cette sorte de cour en mon coeur, où il n'y a que vous, vous et encore vous, jusqu'au dernier battement. J'y loge tout ce qu'il y a de meilleur en moi... Et mes effrois aussi... Si je vous perds... J'y pense souvent. Si je vous perds, plus que je ne vous ai déjà perdue... Mon âme saigne, rien qu'à me faire le théâtre de votre mort.

    Cela me ressemble si peu, d'avoir des pensées macabres ! Dites-moi, vous, pourquoi j'ai tant l'inquiétude de vous perdre... Je suis donc l'avare qui, à trop aimer son or, pense sans cesse qu'on va le lui enlever ? C'est PIRE. Vous n'êtes pas de l'or... L'or se remplace, il fluctue, il se frappe et se re-frappe. Mais vous, ma Blanche, vous êtes unique. Vous êtes MA Blanche, comprenez-vous ? Parce que vous êtes Banche de Castille et que je suis Aimbaud de Josselinière, vous êtes à moi... Toute la cour d'Espagne et de France mendie vos regards, mais vos beaux yeux m'appartiennent. Ils peuvent bien clamer leur bon droit sur vous, votre époux, la Castille, le Saint sacrement du mariage ! Tout cela n'est RIEN ! C'est vous. Et c'est moi. Ma Reine, mon amante...
    Ma sainte ici-bas...
    Soyez toujours la clarté autour de moi, ma fenêtre sur le monde, laissez-moi éternellement tendre vers vous les mains, jusqu'à nos cent ans. Et puis après, le paradis solaire... Vous serez avec moi dans la lumière, non pas dans la froideur des enfers. Dieu sait la pureté de notre affection. Au jour du jugement, c'est à ceux qui nous ont tenus séparés l'un de l'autre qu'on désignera la porte des damnés. J'y crois dur comme fer.

    Nous, ça n'est pas comme tous les autres... L'on ne commet pas un péché, l'on est dans le Vrai. Il faut m'aimer encore, et encore, parce que je vous jure que j'ai raison. Redonnez-moi votre visage, rendez-moi pressément votre chaleur. Soyez toujours celle qui m'étonne et m'impressionne. Je m'enhardis de vous revoir... Soyez claire avec moi, dites moi et quand. Je ferai la route sur le champ.

    Avez vous peur de ce qui va venir ? Auparavant je voyais l'avenir radieux, j'imaginais le passer à vos côtés. Mais aujourd'hui pour nous infidèles, j'éprouve surtout des craintes. J'ai peur de ruiner votre réputation si un jour on murmure à notre propos... Peu me chaut mon honneur, mais celui d'une femme est si vite sali par les bouches des médisants... Je veux vous garder sauve d'aucune peine et d'aucun commérage. Peut-être étais-je moins bête à mes quatorze ans, lors je me souciais peu des on-dits pourvu que vous passiez vos heures à m'embrasser. Aujourd'hui je suis conscient que si l'on sait notre liaison, nous courrons un péril. Las, je ne connais pas l'humeur de votre époux, est-il suspicieux ? Vous fait-t'il violence ? Allons bon. L'enfer ? Bagatelle... Franchement, c'est la mauvaise fortune que je crains. Soyez très prudente.

    Ces trois mots, encore : je vous aime.


    Aimbaud




_________________
Aimbaud
Citation:

    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours et Duc de Corbigny,
    À Blanche da Lua, Marquise de Gondomar, Ambassadrice de Castille,
    Salutation.

    De brèves nouvelles de vos amis de France. Nous logeons à Nemours depuis le solstice, il y fait très bon et la chasse est excellente. Nous avons fait serment d'allégeance au Roi de France, et flânons souvent à la cour. Il ne manque plus que la venue d'un héritier pour combler la famille Josselinière-L'Épine.

    Nous vous souhaitons un très bel été.

      Aimbaud de Josselinière





À l'encre sympathique, au verso :

Citation:



    Blanche,

    Je vous aime plus que vous ne m'aimez. Tant pis. Je veux bien être celui des deux qui se languit, du moment que vous m'écriviez de temps en temps. Et puis c'est normal... Vous n'avez pas qu'une seule âme à chérir, vous... Il y a vos fils, qui prennent de la place dans les lotissements du coeur. Il est normal pour une mère, je gage, d'y bien loger ses enfants, au détriment du reste. Mettez-moi dans une mansarde, un bout de grenier, peu m'importe l'inconfort, j'y serai bien... Mais de grâce, s'il vous plait : pas les oubliettes...!

    Vous aurez deviné que je plaisante... N'allez pas vous imaginer que je sois bête au point de penser que vous puissiez songer que je puisse me figurer que par hasard vous m'aimez moins. Tout de même, il serait intéressant qu'un de ces physiciens qui se proclament de la "Renaissance" invente une sorte de balance à peser les sentiments. Vous y appuieriez votre sein, votre joli sein — si seulement ma main pouvait être l'assiette de cette balance-là ! — et ainsi nous comptabiliserions vos battements, trente-cinq, deux-mille-cinq-cent, trois mille millions à la minute, tout cela convertit par quelques rouages, en onces de plomb ! Quoi ! Dix mille milliards de livres ! C'est trop, notre balance va rompre ses fléaux ! Vous m'aimez tant, ma dame ?

    Maudites soient les sciences, dois-je tout inventer moi-même ? Que nous importent les calculs d'astrologie, la médecine des humeurs, l'architecture en coupole, les compas de navigation, ou encore ce truc foireux qu'on appelle l'imprimerie... Tout ce que nous voulons découvrir est dans le coeur de nos dames !

    Mais je vous fais confiance. C'est mon devoir d'amant d'avoir foi en vous, de n'être pas suspicieux ni de vous accabler de questions, d'être à l'écoute, aux aguets, à attendre vos lettres, d'être PATIENT. Vous m'aimez plus, quand j'endure ? C'est de notoriété commune, les femmes ont besoin de se faire désirer. Bon... Eh bien je désire.
    Vous venez à Paris ? Je viens en Espagne ? On va chez vous ou on va chez moi ? Hum. J'étais plus poète dans mes autres lettres. Mais peut-être que la poésie vous assomme, alors je tente un discours plus vilain. À vous de choisir, des vers ou de la prose, pour vous dire que votre peau me manque ? Que je veux vous bécoter des pieds jusqu'au front, passer votre mur d'enceinte par la porte d'honneur, et vous faire visite tout le temps qu'il vous plaira, dans la joie ! Oui, ma belle Blanche, que l'on se partage un peu de joie ! Ça vous irait ?

    Je suis fatigué d'espérer à votre réponse, mais je comprends... Moi, je peux écrire comme je veux, ça n'est pas Clémence qui fouillerait mes lettres. Vous, c'est différent et compliqué. Faites comme vous pouvez, j'attendrai gentiment... Voilà. J'attends.

    Combien de baisers ?... Une pelletée. Non. Dix mille milliards...


    Aimbaud





_________________
Blanche_
Citation:
Cher ami,

Assurément, il me plait fort de connaître l'état de santé de votre femme, mon amie Clémence, étant moi-même encore bénie par une grossesse. Cependant, ayant souvenir qu'elle peinait étrangement à vous combler sur ce plan je ne souhaiterais pas rajouter à sa souffrance en vous demandant des nouvelles. Et puis, si après avoir rencontré le pape elle ne peut plus faire grand chose d'autre qu'attendre ; attendre d'être autant bénie que moi.
Quelque part un enfant est signe que le Ciel nous pardonne et nous approuve. J'ai souvenir de cette réflexion lors d'une confession à Arousa, et ainsi le père disait "Marquise ma fille, Dieu semble aimer une troisième fois votre maison." Il est sûr qu'il aime aussi la maison l'Epine, donc tout ce qu'il faut faire en attendant qu'il l'aime encor un peu plus, c'est prier.

Chassez-vous encore souvent? Si c'est le cas vous pourriez inviter mon époux chez vous, lorsque nous nous rendrons sur les terres de Della de la Mirandole qui sont somme toute relativement proches de la Bourgogne. Ce serait l'occasion d'initier mes fils à l'abattage des bêtes, Johann héritant bientôt de sa première terre.

Amitiés à votre femme,

Blanche de Castille


Au citron :

Citation:
Mon cher amour,

J'écris vite et mal ces quelques mots qui ne sauront pas te traduire tout l'amour que j'ai pour toi. J'ai grand peine à les imaginer purs, alors qu'ils sont écris d'acide de fruit, qu'ils disparaissent sous la pression de ma plume, et que tu ne pourras les lire qu'en te cachant. Oh, et pourtant, c'est toute la tendresse de mon amour immense que j'y couche, c'est toute sa simplicité naïve, et c'est toute son honnêteté blanche ; jaune de trahison, et de constance.
Je me languis de toi à longueur de temps. Puisque le destin nous l'offre, retrouvons-nous en France quand j'y serai. Je saurai me dérober à la surveillance d'Astaroth, et mon amitié pour Della suffira à m'assurer de sa confidence.

Amant, ami, mon frère et père, fils, voisin, mon tout, ma toute vie, il me faut trouver quelque subterfuge pour être tienne à nouveau, sinon hors de tes bras je ne saurai plus vivre. Tu as happé mon âme ainsi que moi j'ai pris la tienne, je l'ai gardée avec moi pour que si je meurs de ne te retrouver elle m'accompagne jusqu'à la fin.
J'ai peur...

Tendresse
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_________________
Aimbaud
Citation:

    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours et Duc de Corbigny,
    À Blanche da Lua, Marquise de Gondomar, Ambassadrice de Castille,
    Salutation.

    Je suis bien heureux que le ciel bénisse la maison Lua d'un futur héritier. Ce sera à n'en pas douter un nouveau garcelet. Soyez assurée qu'à Nemours, et selon vos conseils, nous prions pour obtenir les mêmes grâces. Jusqu'à présent nos voix peinent à trouver un écho favorable, mais le temps finira sans doute par nous prodiguer ses largesses.

    Je chasse plus qu'à mon tour, pour répondre à vos questions. J'y consacre le plus clair de mon temps en la saison. J'aurai grand plaisir à mener votre époux, ainsi que vous (car j'ai souvenance de vos aptitudes à la vénerie), traquer un jour la bête dans les bois de la Commanderie.

    Cordialement,

      Aimbaud de Josselinière





Citation:


    Quand vous y serez ? Quand vous y serez...! Quand, Bon Dieu ? Quand vous y serez... La belle nouvelle ! Cela va-t'il durer, à se revoir tous les trois ans ? Vous me paraissez si loin, vous êtes si loin, franchement... que parfois j'ai l'impression que vous n'existez même plus. Vous ne savez pas, vous, que partout où vous n'êtes pas, je suis en exil ! Vous ne comprenez rien, ou bien ? Je ne me souviens plus de ton visage ! JE NE ME SOUVIENS PLUS. Un portrait de toi, ou je deviens fou ! Une mèche de cheveux ! Pourquoi n'êtes-vous pas là, maintenant ? Pourquoi est-ce si long ? Et pour mon malheur, déjà enceinte !

    L'imbécile. Veut-il repeupler l'Espagne ? Moi j'oublie ce que j'aime le plus, et vous, il vous fait des petits ! Le monde entier s'acharne à tuer notre liaison à petit feu ! Dieu me punit tous les jours ! Je n'ai que des injures à la bouche au lieu de mots d'amour ! Je vous aime tant, je t'adore et j'espère, j'espère à chaque lendemain poser la main sur toi. Mais le lendemain est suivi d'un surlendemain, ce surlendemain, tu ne m'appartiens plus ! Mille surlendemains, je suis malheureux. Il n'y a pas d'équité en amour ! Il n'y a pas d'amour heureux. Mon bel amour, mon cher amour. Ma déchirure... Ce qu'il faut de regrets, pour payer un frisson...*

    Je suis tout seul, dans cette histoire. Quand alors ? Je ne veux plus vous embrasser là, le parchemin n'a pas le goût de vos baisers.





*Louis Aragon

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Aimbaud
Citation:

    D'Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours et Duc de Corbigny,
    À Blanche da Lua, Marquise de Gondomar, Ambassadrice de Castille,
    Salutation.

    Votre époux ainsi que vous viendrez-vous aux joutes de la Saint Privat au château du Tournel en Languedoc ? On augure une fête grandiose et des tournois mémorables. Dois-je vous féliciter pour la naissance ou la délivrance n'est-elle pas arrivée ? Quoi qu'il en soit, recevez mes félicitations.

    Aristote garde votre famille,

      Aimbaud de Josselinière





Citation:


    Il ne faut plus écrire. Clémence sait nos astuces et met les mains dans mes papiers. Aussi je me suis confessé, je vous supplie d'en faire autant... Cette liaison nous cause du tort. Elle m'en cause, à moi, peut-être assez pour deux. Continuer d'écrire ces lettres, c'est se consumer de chagrin. Efforçons-nous de nous comporter en amis. Si vous y avez songé comme moi, vous savez qu'il n'est pas d'autre issue à cet amour. Je ne vois plus de solution, seulement des interdits. Si Clémence a pu percer nos lettres à jour, votre époux le peut tout autant. Et je crains plus l'épée espagnole que les injures de ma femme. Nous mettons là nos vies, terrestres comme célestes, en danger... Et pour quoi... Du parchemin... Je ne peux continuer d'écrire maintenant, parce que chaque mot, chaque justification, me poignarde avec une lenteur exécrable. Tout ce que j'écris là est un complet mensonge que la raison me force à prononcer... La vérité vous la savez.

    Je vais vous blesser, aussi bien que je me blesse, et, ma Blanche, je vous implore de me pardonner pour cela. Je vous implore de revenir en France, de me revoir, de me parler, de feindre l'amitié. C'est la seule façon que j'aurai de vous revoir. Le jour où je cesserai de vous aimer est loin d'être venu.

    Je vous le dis une toute dernière fois. Je vous aime.



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