Enfin ils ont repris la route.
Le voyage est très agréable. Les deux compères discutent de choses et d'autres, de façon légère et frivole. Ils rient, sourient, s'entendent. Les silences sont tout aussi harmonieux.
Vraiment agréable.
Ils n'ont pas trainé pour couvrir la distance séparant Thouars de Poitiers et, à la tombée de la nuit, ils arrivent enfin à l'orée d'un bois annonçant la ville la plus au nord du Comté. _Si je vais bien ? Dites donc, petite, vous savez à qui vous vous adressez ? Croyez vous que cette marche aurait pu m'épuiser ? Que nenni, elle me repose, m'apaise. Une promenade de santé.
Il lui sourit. Il en rajoute évidemment, mais c'est vrai, cette promenade n'est qu'une formalité. D'autant qu'elle se déroule sans embuche jusqu'à présent. _Et bien vous faites ce que vous voulez, mais moi j'ai déjà élu domicile en ces lieux. Je dors toujours à la belle étoile, Tenez, cet arbre me semble parfait
Il désigne en grand chêne sous lequel se repose une vache. _Voyez, cette vache est une très bonne amie à moi et elle se fera un plaisir d'accueillir deux voyageurs. Sa demeure est en outre assez spacieuse pour que nous préservions chacun notre intimité. Encore que cela ne me dérangerait aucunement de la partager.
Il ricane et s'approche de l'arbre. _ Alors, auberge ou grand chêne ?