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[RP Ouvert] « Le Rampo' Royal »

Gabrielle_blackney
[Prose ou poésie
Tout n'est que prétexte
Pas la peine de t'excuser
Muse au égérie
Mes petites fesses
Ne cessent de t'inspirer*]

[Au bar]


Gabrielle soupira aux paroles de la blonde. Détourner l’attention. Elle ? Soyons sérieux. Elle, qui ne porte que des braies, boit comme un marin anglois, rit trop fort et jure dans la langue d’outre manche comme elle respire.
Elle jeta un œil derrière elle, suivant l’indication d’Astana. Bloody hell** ! Ils lui regardaient le popotin ou elle rêvait ?

Même Marin semblait avoir le regard qui vrillait. Décidément, on faisait bien grand cas des liens du sang alors qu’ils n’empêchaient ni les regards, ni… le reste. Ceci dit, ils ne se connaissaient que depuis très peu. Mais Gabrielle avait été obligée d’expliquer la nature de sa relation avec Enzo, puisque son cousin Alcalnn semblait décider à clamer ses exploits dès qu’il en avait l’occasion. Bref, une nièce pas très vertueuse qui s’était trouvée un oncle qui ne l’était guère plus. Ils avaient donc conclu un marché : elle la fermait sur la véritable identité de Marin et ses activités souterraines, en échange, il taisait ce qu’il savait des rapports peu aristotéliciens de Gabrielle avec Enzo. Officiellement, ce soir, ils ne se connaissaient pas, et elle se contenta donc d’un neutre salut de la tête. Sitôt une nouvelle famille découverte, sitôt dans les combines et la dissimulation… Enfin, ça les arrangeait tous deux, lui comme elle. Et puis, c’est toujours utile, un complice, même s’il a les traits d’un oncle guère plus âgé que vous.

Et elle ne dit rien non plus à Astana sur qui elle était vraiment. Elle avait un rôle à jouer et elle le jouerait donc. Après tout peu lui importait ce que l’inconnue pouvait bien. Elle ne partagea même pas le fond de sa pensée qui était que les hommes étaient des crétins, des fesses serrées dans une robe et voilà que leur regard change, que le macho se réveille, que le mâle se fait coq, et dire que des tas de femmes s’en trouvaient flattées.

Gabrielle était toujours debout, elle veillait à ne pas s’accouder sur le bar comme elle en avait parfois l’habitude. Elle se tenait donc droite, tentant d’oublier la tenue qu’elle portait et qui semblait… efficace, à défaut d’autre chose. Elle hésitait à s’asseoir, si elle était là pour distraire, il semblait bien que rester debout semblait la meilleure option, en même temps, femme-objet c’est pas franchement ce qu’elle maitrise le mieux. De toute façon, quand les choses sérieuses commenceraient, elle irait bien trainer autour de la table, voir les cartes, ressentir le jeu et l’adrénaline qui va avec, à défaut de pouvoir participer.

Valériane, ne pensez-vous pas que Gab ferait une excellente gagneuse là où vous avez-vous habitudes ?

Pit. En d’autres circonstances, elle lui aurait envoyé son poing en pleine gueule. Se faire traiter de catin n’est pas une chose qu’elle acceptait facilement. Surtout pas après les rumeurs que cette peste d’Hélène faisait courir sur elle. Mais elle se retint, ça aurait fait désordre et elle s’en voudrait de gâcher la soirée en répondant à une provocation idiote. Elle se contenta d’un regard noir. Il n’aurait désormais que son mépris et rien d’autre. Avec un peu de chance, il se ferait plumer au jeu et c’est elle qui savourerait.
Tout à son agacement, elle jeta à peine un oeil sur Valériane, qui, elle, maitrisait à fond le jeu de l’ondulation fessière et de la séduction et qui serait sûrement très à son aise ce soir.

Elle reporta donc son attention sur le type du bar, arrivé avec Isleen qu’elle connaissait un peu et qu’elle aimait bien au demeurant. La petite irlandaise aussi avait fait un effort vestimentaire, elle était ravissante comme ça.
Pas le temps d’ouvrir la bouche pour commander un verre qu’une main vint se plaquer juste au dessus du fessier si regardé. Une main qu’elle reconnaitrait entre mille, la seule autorisée à se glisser ici. Elle sourit à son propriétaire, puis reposa son regard sur le type du bar.


Ca sera un calvados, je vous remercie.

Ca n’est pas parce qu’on ne doit pas boire, qu’on ne peut pas tremper ses lèvres dans un verger normand. Juste une gorgée ou deux… Elle allait appliquer une vieille technique qu’elle avait souvent utilisé, faire croire qu’elle buvait sans presque toucher à son verre. Un savoir faire utile dans les ports anglois parfois.

Tous des gens de bonne compagnie ?

Oui. Ou pas.


*Mylène Farmer (pardon aux familles toussa, mais j’étais obligée !)
**Bordel de m*erde

_________________
Isleen
[A la table de jeu]


Elle note du regard le signe de tête du Blackney, celui de Lobrec, le regard de Gabrielle, répondant à son salut, pour les autres, elle s’en soucie comme d’une guigne, même si elle s’en fait la réflexion. De toute manière, elle n’est pas là pour faire des amabilités et des ronds de jambes, et quand bien même il faudrait, qu’elle en est incapable, trop habituée à dire directement ce qu’elle pense. Pour autant, Isleen a le vernis d’éducation donné par son paternel, ce qui n’est pas rien, même toute batarde qu’elle est, elle salut donc les nouveaux venus d’un simple signe de tête, on ne lui en demande pas plus de toute manière. Et comme disse si bien certain "On ne demande pas au bas peuple de nous faire la conversation tout de même !".

Chemin faisant ses pensées l’amènent au cœur même du pourquoi elle se trouve là, en se demandant combien d’autres joueurs viendront autour de la table. Loberc semble être l’un des rares ici à savoir combien viendront jouer à perdre, jouer à gagner. D’ailleurs, en pensant au maître des cartes, elle a du travail ! "Hop hop hop au boulot Isleen". La rouquine passe en mode" boulot" et fidèle à elle-même se rapproche de Lobrec, le contourne dans un sourire et prend le paquet de carte dans ses mains. Elle se prend le droit de le faire, elle est là pour ça après tout, il aimera ou pas elle s’en moque, elle vérifie les cartes.

La première, est retournée dans un sens puis dans l’autre, détaillée de pied en cape, aucun coin écorné, aucune marque visible. Fort bien. Voyons la suivante. Pareille. Une autre au milieu du paquet. Identique. Parfait. Elle continue avec deux, trois autres pris au hasard dans le paquet puis chose faire, elle brasse les cartes, les mélanges, s’assurent de leur maniabilité, se fait plaisir par la même occasion en les manipulant surtout, en témoigne le sourire qui s’esquisse alors que ses onyx ne les quitte pas alors que les cartes voltigent entre ses mains. La rouquine a plus d’un tour dans son sac, pas bien vieille, mais elle en a fait et vu des choses à trainer là ou il ne faut pas, au désespoir de son paternel.
Ce petit plaisir fait, l’irlandaise repose les cartes à leur place, et pose son regard sur Lobrec, enfin le lève vers lui dans un léger sourire.


Elles sont bonnes.


Pas qu’elle n’a pas confiance, s’il est le maître des cartes choisi pour cette partie, ce n’est pas pour rien, mais elle se doit de vérifier, pour s’assurer, assurer les joueurs déjà présent que les cartes n’ont pas été trafiquées, qu’il n’a pas été payé pour fausser le jeu. Elle fait son job que ça plaise ou non. S’il est intelligent il comprendra, sinon ben, elle s’en moque. Alors réaction ?
--Phylibert



[ Au bar puis près de la table de jeu ]

Boulot, boulot, boulot ! A dire vrai, elle est parfois un peu usante, sa langoustine ! Pas de câlin pendant le rampo, lui a t-elle répété ! Le turbin avant la bagatelle ! Saperlotte, c'est une grande première ça, pour notre asticot ! Alors bon, première remarque ! Si l'homme et la femme avaient été conçus pour que leur priorité soit de travailler, celui qui gère tout, là-haut, n'aurait pas inventé en même temps la fatigue, la sueur, le sommeil, toutes ces pénibles contraintes du quotidien ! Faut rester un brin logique, non ? Il les aurait modelés afin qu'ils soient increvables ! Il en aurait fait des bêtes de somme ! Et ce n'est pas le cas !

Deuxième remarque, moins philosophique, plus terre-à-terre. Sûr que la puce a ses principes, son code de vie, sûr aussi qu'elle désire épater ou contenter ce mystérieux personnage qui fait appel à ses services, ça, Phyl peut l'admettre, même si ça le met en rogne de ne pas connaître cet enfoiré ! Mais l'appel des sens, elle en fait quoi, sa poulette, sa rouge fleur d'Erin ? Elle en fait quoi de cette douce chaleur qui s'invite dans le creux de ses reins lorsqu'il la regarde, vêtue avec cette rare élégance, cette classe innée qui la différencie du commun des mortels et particulièrement de certaines potiches présentes dans la salle ? Elle en fait quoi des bras de son Phyl, de ses mains, de ses doigts, qui, jusqu'à l'extrémité de la plus infime de ses phalangettes, sont irrémédiablement attirés par ses courbes exquises quoiqu'éthérées.

Bref, vu que ça commence à se bousculer au comptoir, notre bonhomme se voit contraint de refréner un instant ses élans gentiment libidineux, ce désir irrépressible d'aller cajoler un brin la face pile de son joli moustique. Il planque son verre derrière une curieuse tourie dont il n'a pas encore goûté le contenu – ce qui ne devrait pas tarder – et s'intéresse de plus près aux deux zigs qui ont rejoint le bar. Un plus âgé, la grande classe, qui a salué aimablement tout ce qui passait à sa portée. Phyl l'a observé un moment, du fait qu'il était l'un des premiers arrivés, du fait aussi qu'il ne semble pas aussi infatué que la plupart de ses congénères. Plutôt sympa, en somme. L'autre, le plus jeune, vient manifestement spécifier aux yeux de tous que la charmante brune plantée au bar est sa propriété. Un peu à l'image de ces animaux qui déversent trois gouttes d'urine sur les objets auxquels ils tiennent, pour les marquer de leur odeur, en signe d'avertissement pour les collègues. La brune, dont le fessier accroche la plupart des regards salaces, fait preuve d'amabilité envers notre Phyl. Elle est bien foutue, ce qui rappelle à notre bonhomme un petit jeu auquel il s'amusait autrefois. Le jeu des cotations. Une cote sur dix attribuée à ceux qui l'entourent, en se basant sur le physique et sur son ressenti vis-à-vis d'eux. Alors, pour la donzelle aux cheveux blancs : deux sur dix, et c'est bien payé. La brunette : huit, et c'est largement mérité. Le vieux : huit aussi, pour sa distinction et sa courtoisie. Le jeune beau : six. Un peu théâtral, sans doute, un peu « m'as-tu vu », mais il semble évident que le coco éprouve un sentiment pour cette fille, et ça, c'est plutôt pas mal, c'est un point commun avec ce que ressent notre Phylibert pour sa rouquinette. Bon, il affinera ses cotes durant la soirée, en fonction des événements. Par contre, une note qui n'évoluera pas, et qui atteint les sommets, c'est celle qu'il attribue à son Irlandaise : douze sur dix, au minimum ! Diantre ce que l'on fait de jolies choses là-bas !


Voilà, à votre santé. Passez une excellente soirée ...

Désireux de ne pas déplaire, Phyl se fend d'un large sourire en servant le Calva et les deux Armagnac, il dépose les verres face au trio, patiente un tantinet encore, puis il se glisse en-dehors de son domaine. Juste pour trois minutes hein, il ne déserte pas ! Destination : la puce ! Il emporte un verre de vin pour la brindille, bien entendu, laquelle, en certaines circonstances, fait preuve d'une sacrée descente, une descente aussi vertigineuse que la face nord des grandes Jorasses. Elle lui tourne le dos, ce qui lui offre un merveilleux panorama sur l'amphore fragile de ses hanches, et notre zigoto pose doucement la main sur sa taille de fillette. Sa bouche frôle la joue de sa princesse, une joue de porcelaine enveloppée d'une cascade rouge feu. Avec des fleurs sauvages plein les yeux, avec des p'tits cœurs plein la voix, il lui murmure doucement, afin qu'elle soit la seule à l'entendre ...

Mon joli farfadet d'Irlande, mon merveilleux gobelin venu tout droit des vertes collines où s'accrochent les blancs nuages, là-bas, dans les îles lointaines, voilà ton Phylou préféré, qui te confirme après un examen approfondi des donzelles ici présentes que tu es de très très loin la femme la plus divine et la plus somptueuse de l'assemblée, mon mignon trésor. Ma chérie, crois-tu que je pourrais avoir un bisou avant que la partie ne commence, et que tu deviennes le maillon le plus indispensable de cette soirée, ma tourterelle toute belle.

Notre Phyl, un flatteur ? Vous voulez rire, j'espère !

Astana
    [Au bar]

Une main vint se glisser sur les reins de sa voisine. Masculine. Par simple curiosité, ses yeux remontèrent jusqu'au visage de son propriétaire. Ah ! Le jeune noble. Soit. Au cas où le message n'aura pas été suffisamment clair, il appuya tout ceci d'un sourire courtois. Mise en garde silencieuse ? Astana frémit légèrement, n'osant imaginer quelle aurait été sa réaction à elle si un homme avait eu le malheur de poser sa main à cet endroit-là. Très certainement qu'elle lui aurait envoyé la dextre en pleine poire, ou son poing dans le nez ; et encore... Duc, noble ou gueux... peu importait à ce niveau là. C'était le même tarif pour tout le monde. Des hommes étaient même morts ou avaient été sacrément amochés pour moins que ça. M'enfin bon. La danoise termina son verre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et ne cilla pas. Bois-sans-soif ? Très certainement. Mais avant qu'elle ne puisse joindre sa commande à celle des autres, le jeune blond s'adressa à elle.

Léger constat. Regard qui vint accrocher le sien. Franchement.


Astana Sørensen. A qui ai-je l'honneur ?

Pas de fioritures. Juste le strict nécessaire.
Si les paroles et le ton s'étaient voulus fermes et sans appel, glacials, son attitude elle, démontrait une aisance particulière.
Ses mouvements étaient fluides, confiants.
Un rictus apparut à la commissure de ses lèvres.

Puis trois verres apparurent devant eux, comme ça. Suivie par la voix mielleuse du tenancier. Elle reporta les yeux sur lui, qui semblait la détailler comme un morceau de viande avariée. Presque avec dégoût, le regard torve en prime. Un sourcil blond se arqua au dessus des azurées acier, par réflexe, tandis qu'elle lui adressa une oeillade des plus sinistre. Quoi ? Tout ça parce qu'elle n'avait pas dit merci, ou ne l'avait pas regardé comme il se devait ? ... Astana : toujours à se faire des ennemis sans rien faire. Délit de faciès peut-être ? Peu lui importait, de toute façon. Dans ce pays, c'était marche ou crève. Ouvre ta bouche ou courbe l'échine. Il n'y avait pas d'entre deux. Alors elle n'allait très certainement pas s'encombrer avec des remords inutiles, ou subitement se transformer en une créature adorable qui papillonnerait des cils. Et encore moins pour un inconnu à la susceptibilité accrue qui ne connaissait même pas son boulot. Etait-il utile de préciser qu'ils n'étaient pourtant pas censés être ennemis mais du même coté de la barrière ? Boarf. Non plus.

L'échange n'avait duré que quelques infimes secondes... Aussi reporta-t-elle les yeux sur son interlocuteur de base.


Vos adversaires vous semblent-ils à la hauteur ?
_________________
--Mdj_rampo


[Pas bougé - à peu près au milieu de la place.]

Sept, huit, neuf. Marin Bellay Du Plessis, Pit et une dame inconnue. Un grognement. Léger, bien cacher, une rumination secrète. C'est que Loberç avait connu des gens beaucoup plus cordiaux avec lui, et qui prenaient le temps de bien venir s'identifier à lui. Les yeux sombres de l'homme se posèrent sur le vélin. Pit y était inscrit. Marin, du tout. Il inscrit donc ce dernier, et raye l'autre, préférant se concentrer à sa tâche plutôt que d’écouter ce qui se passe autour. Loberç est tout de même étonné, il y a de tout ce soir. Des nobles, des pas nobles du tout. Des gens qui viennent jouer, d’autres non. Les joueurs puent le fric, ça c’est clair, mais tous n’ont pas le sang bleuté, et ça aussi, ça se voit. Ça pourrait faire rire notre homme, mais du tout. Au contraire, des gens de rangs différents ensembles ça peut faire brûler. Et il faut alors faire attention.

Loberç se décida donc à bouger, allant vers la direction du dit Pit pour connaître le nom de sa compagne voluptueuse qui aurait bien pu faire frémir sa moustache s’il en portait une. Sauf que la rouquine attira son attention. Elle faisait quoi là… Soupir. Il ne peut que concéder qu’elle fait bien son travail le jeune rousse. Si Loberç se sent vexé ? Dans son orgueil, peut-être un peu, mais sinon, pas plus que ça. Après tout, lui-même aurait fait pareil s’il était à sa place. C’est seulement la preuve que cette partie est prise au sérieux, et qu’elle prend son travail à cœur. Donc l’homme la regarde un instant avant de hocher simplement la tête et lui offrir un sourire. La laissant à l’homme qui a quitté le bar. Quitté le bar ? Les yeux de l’homme du sud se fronce légèrement, observant d’un mauvais œil cette main qui s’est glissé sur la hanche de la rousse. Il devrait peut-être travailler, au lieu de déranger sa compagne qui, elle, le fait, son boulot.

Toutefois, il se tait. Il surveille simplement. C’est ce qu’on lui a demandé après tout. Un homme s’est déjà installé à la table, et l’homme avec la femme voluptueuse s’y était rendu. Loberç se rapproche donc, courbant légèrement le dos, poli, mais sans plus. N’oublions pas qu’il est un peu agacé qu’on ne vienne pas se présenter à lui. C’est qu’il n’est pas un arbre au milieu de la pièce qui attend gentiment et fait des sourires niais. Non. Et c’est la moindre des choses de remarquer ne serait ce qu’un peu qui sera le maitre du jeu de cette partie et de venir se présenter à lui. Mais bon. Ça semble tendu comme atmosphère tout de même. Planté devant Pit, Loberç le regarde un moment.
– Maitre du jeu de cette partie, Loberç. Vous êtes Pit, pourriez-vous me dire qui est votre invitée ? Il n’attendit toutefois pas la réponse de suite regardant l’assemblée, et s’adressant cette fois à tous. – Je ne crois pas la liste complète, mais si cela ne gêne personne, il serait peut-être bien de s’installer. Que l’on puisse commencer la partie. Si d’autres arrivent en route, nous leurs ferons une place en temps et lieu. Parfait ?
Euzen
    [Dans la rue, à quelques parts du lieu X]


Léger coup d’œil vers sa compagne … Elle était superbe !

Compagne … Depuis quand nommait-il ainsi, mentalement, la jeune baronne ? Depuis … Oui, depuis leur nuit. Pourtant, elle ne l’était pas, pas vraiment, puisqu’elle ne serait jamais véritablement à lui. Et il se refusait de la désigner comme son amante même en pensée. Trop vulgaire, trop courant, trop simple pour elle. Elle méritait mieux. Alors l’illusion qu’ils s’offraient pour ce bref interlude était … Plaisante, attrayante, presque rassurante. Jouer à faire comme si … Quand ils n’étaient que deux, quand personne ne pouvait prendre le risque de les surprendre et, à cause de ceux-là, d’anéantir la réputation de la jeune fille. Et quoi de plus anonyme qu’une ville dans laquelle personne savaient qu’ils iraient ? Rien. Et combien de chance y avait-il pour qu’ils connaissent là-bas, quelqu’un susceptible de les trahir ? Une sur … Beaucoup, assez pour qu’ils puissent sans remords, prendre le risque.

Alors quiconque les croise ainsi dans la rue, sans garde et sans chaperon, pouvait les prendre sans difficulté pour un couple de jeunes mariés. S’ils savaient …

Le bras de sa jolie muse sous le siens, silencieux comme ils savaient l’être parfois, les deux jeunes gens évoluer tranquillement jusqu’à arriver en vue du lieu des réjouissances. Le Corniaud avait été agréablement surpris en recevant l’invitation. Un Ramponeau sans plafonnement du gain … Quel joueur ne serait pas tenté ? Aucun. Surtout quand on en a les moyens. Et qu’à cela ne tienne, le blond pouvait les avoir … D’ailleurs, les coins des lèvres du jeune homme s’étirèrent en reconnaissant la silhouette devant l’entrée de la salle. Augustin … Comme il le lui avait demandé, l’espagnol était venu en fiacre, amenant avec lui le coffret contenant les mises. Trop encombrant et trop voyant pour qu’il le trimbale lui-même sous le bras dans les rues. Si vous ne voulez pas aller en enfer … Ne tenter pas le diable. Et le Navailles n’avait pas l’intention de le faire avec un butin si précieux. L’italien et la farouche viendrait peut-être ensuite, à la bonne guise du premier. C’est qu’avoir une esclave à miser peut-être un bon argument dans ce genre d’endroit …

Quand la porte s’ouvrit, il tourna légèrement de côté pour laisser libre champs à son Inspiration et profita qu’elle fut déjà entrée, pour glisser deux mots à l’oreille de son comparse, désignant le coffret en posant une paume dessus.

- Ne le quitte pas d’un pouce et reste en retrait. Observe tout le monde et s’il y a un souci, fait le moi savoir …

Méfiant le Corniaud ? Toujours. Mais avant qu’il ne puisse faire un pas à l’intérieur, un garde les stoppa. Poser les armes … hum … l’idée ne lui plaisait guère mais, à l’aspect du mastodonte, il ne fit pas d’histoire. Notez, un Montbazon qui ne proteste pas est un Montbazon qui a quelque chose à cacher. Et s’était bien le cas de ce dernier. D’un geste, il écarta les pans de sa cape, révélant ainsi au gorille qu’il ne portait pas d’épée au flan. Il ne maniait jamais ces bêtes-là, leur préférant la hache, plus rustre, plus vulgaire, plus … lui. Mais l’esthétisme d’une telle arme était douteuse pour une sortie en charmante compagnie, alors dans ces moments-là, il optait pour une dague qu’il décrocha de sa ceinture et tendit au gardien, faisant signe à l’espagnol d’en faire autant.

- Pouvons-nous entrer à présent ?

L’œil inquisiteur, le garde mit quelques instants avant de se décaler. A partir de ce moment, le Corniaud se su surveiller. En quelques enjambée, il fut de nouveau prêt de Nahysse, avec l’agréable sensation du poignard restait dans sa botte contre son mollet … A n’en pas douter, Augustin était dans le même cas que lui, au sourire de connivence qu’échangèrent les deux comparses avant que l’officiel valet se retire dans un coin de la salle, son précieux en main, à attendre le début des festivités. Petit tour de la salle du regard unique, l'organisateur ne fut pas long à être repairé. En plein centre de la pièce, seul. D'un pas souple, il s'en approcha.

- Le bon soir Sieur, Euzen de Montbazon-Navailles, je viens pour jouer. Et permettez moi de vous présentez ... ma compagne ? ... Nahysse de Plantagenet.

Volontairement, il omit les titres de la jeune femme. Ils ignoraient qui se trouvaient là et n'avaient aucune envie de tomber sur un coupe-gorge à la fin de la soirée. Une main placé dans le creux des reins de sa compagne alors que ces lèvres effleurées son oreille, le jeune Navailles murmura, laissant ainsi le temps à l'organisateur ... bah de s'organiser.

- Que désirez-vous boire ?

Il étudierait les invités une fois installer à la table de jeu ...
_________________
Nahysse
[Plutôt dans l’après-midi]


Un reflet de lumière virevoltait dans la chambre et le rire cristallin de la jeune baronne cascadait tandis qu’elle roulait sur le lit tentant d’échapper à la poursuite de celui-ci. Son corps nu n’était couvert que de ses boucles blondes lâchées dans son dos et caressant la courbe de ses reins. En appui sur ses coudes, elle leva ses azurs vers son complice et posa son menton sur son épaule.

Allons-y ensemble.

La veille au soir, son bel Euzen avait reçu une invitation bien particulière et Nahysse mourrait d’envie d’y répondre favorablement. Elle essayait une nouvelle fois de le convaincre qu’elle ne risquerait rien. C’est alors que le reflet que son compagnon dirigeait à l’aide d’un petit miroir, vint sur son visage l’éblouissant.

Haaaaaaaaaa

Et son doux visage trouva refuge derrière un oreiller. Mais c’est alors qu’Euzen fondit sur elle. Finalement, ils iraient à cette soirée.


[Au lieu X, dans la salle près du bar]


La petite blonde s’accrochait fermement au bras de son bel Euzen pour ne pas sautiller partout comme une enfant.
Ce genre de soirée, c’était tout nouveau pour elle. Et l’inconnu, elle aimait ça ! Elle savait bien qu’elle avait bien fait de s’acheter cette robe !
Pour l’occasion, la petite baronne portait sa toute nouvelle acquisition, une robe d’un bleu saphir au col large découvrant ses fines épaules et dont les broderies d’argent et de perle rehaussaient le décolleté. Décolleté qui pour l’heure était bien trop fourni, bien plus que lorsque le tisserand la lui avait livrée taillée sur mesure. Il y a quelques semaines, elle rentrait parfaitement dedans. Aujourd’hui, elle se sentait un peu plus serrée. Elle avait même été contrainte de serrer d’un cran de moins son corset pour éviter de tomber en syncope. C’était évident, elle avait pris du poids.
Ajouter à cela la fatigue, elle couvait quelque chose.
Mais quoi donc ? Habituellement ce sont des poussées de fièvre qui la maintiennent au lit un jour ou deux. Jamais elle n’avait éprouvé cela auparavant.
Néanmoins, Nahysse s’empressa de chasser ses préoccupations de son esprit. Ce soir c’était fête et hors de question de gâcher leur petite escapade dans le Sud. La Farouche l’agaçait déjà assez comme ça. Ah celle-là !
Quand Euzen les présenta à l’organisateur, elle crut bon d’ajouter avec un petit sourire niais :


Je le regarderais jouer.

Bah oui, elle n’y connaissait rien et pis elle n’avait plus d’écus à jouer, tout était passé dans ses deux dernières robes dont celle qu’elle portait actuellement.

Que désirez-vous boire ?

Très bonne question ! En ce moment, il n’y avait pas grand-chose qui ne finisse pas par l’écœurer. La petite baronne se pencha vers son compagnon, lui assurant une jolie vue.

Une petite liqueur de thym.

Une spécialité de la région, produite par des moines sur une île. On lui prêtait des vertus curatives. Peut-être que cela l’aiderait à se sentir mieux. Un petit sourire en coin étira ses lèvres framboises tandis que ses azurs parcoururent la salle afin d’observer un peu les autres « invités ». Elle ne serait de toute évidence pas la seule femme mais peut-être bien la seule vraie potiche. Comme elle se sentait grosse et boudinée à côté de ces beautés !
_________________
Isleen
[Toujours à la table de jeu]

Un sourire répondit à un autre sourire, il avait compris qu’elle ne faisait que le métier pour lequel on lui avait demandé de venir, nulle animosité de sa part, comme certain mâle pouvait le ressentir lorsqu’une puce comme elle se mêle de leur affaire, et/ou leur fait comprendre qu’ils font fausse route. Surement que de leur hauteur, ça leur donnait l’impression de se faire reprendre par une gosse, et forcément personne n’aime être repris pour une erreur commise. Lorsqu’il s’agit d’une gosse encore moins, et malheureusement la rouquine a souvent cet air juvénile sur la frimousse, ce qui à de quoi exaspérer, même elle ça l’exaspère d’avoir l’air d’une mioche à peine sortie de l’enfance. Quand donc aura-t-elle ses formes pleines, entières, voluptueuses qu’abordent les autres femmes ici ? Hein quand ? On cache sa frustration comme on peut alors l’irlandaise tourne le dos au reste de la salle, se plonge sur les cartes jusqu’au moment ou une main se pose délicatement sur elle à un endroit ou tout autre ce serait déjà prit un revers bien senti.

Et le sourire qui avait disparu de son visage l’instant d’avant vient à nouveau éclairé son visage. Phylibert ! Elle aurait du s’en douter qu’il trouve le moyen de s’échapper de son comptoir pour venir lui donner un baiser, une marque de tendresse, d’amour, alors qu’elle lui avait dit non, qu’il avait dit oui à ce non, il n’avait d’ailleurs pas eu le choix. Et là il lui apporte un verre, un pot de vin accompagner de compliments pour l’amadouer.

Phyl !


Dans un murmure ou perce une petite note amusée la rouquine se retourne vers son échalas adoré, lève le regard, comme à l’accoutumer vers lui.

Me semblait qu’on avait dit pas de bisous, pas de câlin, juste le travail …

Elle est faussement énervée la rouquine, c’est qu’elle commence à le connaître le loustic, c’est un tactile, effusif dans ses sentiments, volubiles en paroles, un gars du sud né dans le nord, qui caresse, embrasse, touche, tout le temps toute la journée s’il le pouvait. Parfois il l’étouffe presque. C’est tellement différent de tout ce qu’elle est, elle fait des efforts mais il lui arrive de trouver que c’est trop, elle n’arrive pas à lui rendre tout ce qu’il lui donne, elle n’est pas expansive, en comprenant ça on comprend tout. Il l’est, elle ne l’est pas. Elle le connaît donc son échalas, elle sait qu’il le veut son bisou, il ne bougera pas tant qu’il ne l’aura pas, elle le voit dans ses yeux, dans cette lueur dans le regard. Et s'il ne l'a pas là maintenant, il trouvera un autre moment dans la soirée pour venir jusqu’à elle pour en avoir un, c'est un drogué, un drogué de bisous. Un sourire. Ce n’est pas si mal d’être petite, la voilà dissimulée à la vue de tous, lui assurant une certaine intimité qui lui permet d’exhaussé le vœux de son Phléasc*. Les onyx malicieux, la rouquine tire doucement sur la chemise de son homme, pour qu’il se penche un peu plus vers elle, avant de poser un baiser sur ses lèvres, doux et aérien alors que la voix du Loberc résonne dans la salle appelant les premiers joueurs à prendre place.

Merci pour le verre, mo Phléasc. Maintenant au travail ! Pas d’autres baisers avant la fin. Y a foule, tu vas avoir du boulot !

La rouquine le pousse vers le bar en insistant sur les derniers mots, il sait qu’il ne doit pas revenir, qu’il doit tenir son rôle correctement. S’il ne le fait pas, la prochaine fois s’il y a, elle travaillera seule, sans lui. La rouquine sait ce qu’elle veut, ne veut pas, elle peut même être totalement intransigeante là dessus, frisant le ridicule. Un dernier regard, un sourire alors qu'elle regarde son Phyl, retourner à son comptoir.


édit : petites corrections de fautes de frappes
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pas là jusqu'à début juillet
Gabrielle_blackney
[I want to play a game*]

[Au bar puis à la table de jeu]

Ca ne serait pas une soirée ordinaire.
Déjà Enzo semblait disposé à socialiser. Elle le regarda pendant qu’il se présentait à la blonde très blonde qui avait un nom bien étrange. Une fille du nord. Gabrielle en avait déjà rencontré, des peuples de marins ces gens là et ils en arrivaient parfois à Douvres.


- "Blackney. Enzo Blackney"

Gabrielle sourit à l’homme derrière le bar pour le remercier quand il déposa les verres sur le comptoir en chêne. Elle soupira légèrement en regardant l’alcool. Elle allait devoir contrôler sa descente et ne pas faire comme sa voisine qui, elle, semblait n’avoir aucun problème d’estomac. Ca ferait désordre de vomir au milieu des cartes. Et puis, elle avait son infusion d’anis. Ca serait bien la première fois que Gabrielle assisterait à une partie de ramponneau sans abuser de la bouteille. Les cartes ça va avec la boisson. Enfin, elle portait une robe, Enzo était aimable alors elle n’était plus à une bizarrerie près.
Elle reporta son regard sur Enzo et Astana qui venait de lui demander ce qu’il pensait de ses adversaires.
Et lui de la regarder avec son petit sourire narquois. Un sourire d’Enzo typique quoi.


- "J’en jugerais une fois en jeu…"

Gabrielle se demanda un instant quelle serait l’humeur d’Enzo s’il venait à perdre. Et à perdre beaucoup de surcroit.
Elle jeta un œil sur l’homme qui se tenait à côté de lui. Germain de quelquechose. Souriant, serein, la force tranquille. Soit il était très bon joueur et sûr de son coup, soit il était très bon bluffeur. L’idée qu’il ne fut pas à quelques centaines - voire un peu plus - d’écus près ne traversa pas l’esprit de Gabrielle qui n’avait pas la moindre idée qu’un tel détachement fut possible.

La voix du maitre des cartes les invita à venir s’asseoir et à commencer la partie. Ah ! Enfin !
Elle regarda Enzo qui ne semblait pas ravi de voir Isleen fricoter avec le barman. Elle retint un sourire en croisant le regard accusateur du Normand. Ca n’était pas le moment de le contrarier. Pas avant une partie de ce niveau. Pourtant elle les comprenait les tourtereaux, elle embrasserait bien Enzo elle. Mais elle se contenta de sa main au creux de ses reins qui la guida vers la table. Elle le laissa choisir sa place. Pas celle qu’elle aurait choisi mais c’est personnel le choix d’une place à une table de ramponneau.
Pendant que les choses se mettaient en place, elle resta là, debout contre Enzo, lui passant une main sur la nuque et comme personne ne semblait vraiment faire attention à eux, elle se pencha vers lui, l’embrassa sur la joue et lui glissa

Bonne chance… que tu perdes, je m’en fiche, mais ne laisse pas Pit gagner.


Elle lui sourit puis se redressa au moment où un autre couple entrait. Ils étaient jeunes et tout à fait charmants. Gabrielle jeta un œil à Marin, puis sur le jeune blond. Se pourrait-il qu’il s’agisse là d’Euzen, son cousin inconnu ? La description correspondait.
Il se présenta au maitre du jeu et elle n’eut plus de doute. Oui, c’était lui, son cousin, le neveu de sa mère… et de Marin donc. Elle sourit intérieurement en pensant que niveau cousin, elle était plutôt gâtée. Elle jeta également un œil à sa compagne et envia secrètement son décolleté bien plus généreux que le sien. Gabrielle soupira et reporta son attention sur Enzo et sur son verre de Calvados qu’elle n’avait pas encore touché.

Il était temps que le jeu commence.


RP écrit avec la participation et l’accord de JD Enzo

*Je veux jouer à un jeu (John dans le film Saw II)

_________________
--Phylibert


[Près de la table de jeu puis au bar ]


Le bougre n'est pas retors, non. Ce n'est pas pour montrer à tous ces pedzouilles élégants et arrogants que la puce est sienne qu'il est allé caresser ses hanches de poupée et l'embrasser tendrement. Non. C'est un besoin irrépressible, c'est une exigence qui se manifeste toutes les deux secondes, et parfois moins que ça. Sa brindille c'est son oxygène. Mais bon, ne le répétez à personne, mais tant mieux si ça cloue le bec de tous ces gugusses qui contemplent les donzelles des autres avec des yeux énamourés ou des billes de merlans frits. Voilà, les lèvres de ses « trois p'tites pommes d'amour » ont épousé les siennes, il l'aime, elle l'aime, et notre Phylibert ne désirait rien de plus. L'est tout content. Il prend même d'excellentes résolutions : il va tâcher de ne pas perturber la tâche de son farfadet, car la partie va sans doute commencer bientôt. Le vieil épouvantail l'a annoncé.

Et maintenant, au boulot. Ça se presse autour du bar comme des merles sur les branches d'un cerisier, au milieu de l'été. Phyl réintègre son domaine, astique rapidement le haut du comptoir avec ce qu'il trouve, un vieux bout de chiffon délavé, il aligne quelques bouteilles comme s'il était soudain indispensable que la file en soit parfaitement rectiligne, puis il zieute. Finalement, ça va, ça vient, autour du bar. Certains emportent leurs verres et vont tout saloper en les déposant partout, mais bon, il est barman lui, pas soubrette ni bonniche.

Diantre ! Ce tendre intermède avec sa douce fleur d'Irlande lui avait fait oublier la blondasse avec son accent du nord. Le vrai nord, le nord de l'Europe, pas son nord à lui, son nord de la France. Cette haridelle lui a jeté un regard agressif quelques minutes auparavant, elle a bien compris qu'il ne savait pas l'encadrer. Il n'en a rien à cirer de cette potiche, mais il lui adresse une œillade identique. Dédain et ironie se mêlent dans ses prunelles myosotis. Puis bon, il va pas non plus en chier une pendule, aussi longtemps qu'elle ne l'importune pas il va laisser couler. Il bosse, lui, il n'est pas v'nu pour glander !

--Germain.de.chavigny


[Au bar puis à la table de jeu]

Il est bien ce jeune homme, il a bon goût. En matière d’alcool. Pour la brune, Germain a un peu d’éducation et ne dira rien sur ce qu’il pense. En tout cas le geste du Blackney est sans équivoque, ça n’est pas sa sœur, non. Et manifestement, il tient à ce que ça se sache. Germain sourit, lui aussi a été jeune et fier de sa femme.
Il incline légèrement la tête ver l’homme qui dépose les verres pour le remercier. Lui n’est pas venu pour se faire des relations, il connaît déjà tellement de monde, alors il regarde et il écoute. Il regarde la brune sourire au jeune noble, il regarde le type derrière le bar s’éclipser pour aller roucouler avec la petite rousse, il regarde la blonde du bar discuter avec Enzo. Il jette également un œil à l’homme qui, depuis son arrivée, s’est installé à la table, le chapeau bien vissé sur la tête.

Mais la voix du maitre du jeu les invite à venir s’installer. Le jeu va commencer. Germain est impatient mais n’en laisse rien paraître. Il laisse Blackney et sa compagne se diriger vers la table et leur emboite le pas, son verre d’Armagnac à la main.
Il a déjà repéré la place qu’il veut. Sans hâte, il s’installe et prend une gorgée d’alcool. Et de nouveau il observe. La brune qui câline un peu son bel amoureux et lui glisse quelques mot à l’oreille, le brun au chapeau qui ne dit rien, l’autre homme avec sa compagne. Et les petits nouveaux. Tout aussi jeunes, beaux et riches qu’Enzo et sa brune. Tout aussi agaçants. Germain soupire légèrement. Sa jeunesse est loin.

Il reprend une gorgée d’alcool et se retient de tapoter la table avec ses doigts.
Oui, Germain est impatient. Il est venu pour jouer.
Alors jouons.
Marin_bellay
[A la table de jeu]

Sacrebleu!

Marin baissa la tête brusquement, enfonça son chapeau et se cala le plus profondément possible sur son siège. Nom d’une catin vérolée, demain il aurait des comptes à régler avec ceux qui disaient être ses «informateurs»! Des guignols doublés d’incapables oui! Ses réseaux efficaces et réactifs d’antan n’étaient donc plus qu’un lointain souvenir. Le système était sacrément grippé et il faudrait du temps avant que tout ne fonctionne à nouveau comme avant. Mais du temps, il n’en avait malheureusement pas! Dans quelques heures, tout serait joué.

Certes il n’était pas le seul à être dans le flou, Loberç manquait visiblement lui aussi d’informations, il l’avait vu ajouter de nouveaux noms à sa liste, mais cela n’excusait pas tout! Ces «amis» avaient fait preuve d’un amateurisme particulièrement poussé! Euzen, son neveu encore inconnu il y a peu, venait de faire son entrée, la bouche en coeur, et pire que tout, il venait jouer! Les choses allaient se compliquer bougrement vite. Impossible de se dissimuler très longtemps en étant assis à la même table de Ramponneau. Diantre! Comment allait-il bien pouvoir lui expliquer son changement d’identité!
Bon sang de bois! Il n’avait guère besoin de ce type de surprises. Et qu’est-ce que le rejeton de Balian faisait si loin de Limoges? Peu avant de quitter la ville, ils s’étaient pourtant vu et avaient partagé quelques chopes, mais Euzen n’avait pas pipé mot. Rien, absolument rien ne laissait supposer une escapade dans le Sud, avec Nahysse de surcroît.

Inutile de chercher des explications, ce qui importait pour le moment c’était de trouver des solutions! Et ses options étaient forcément plus que limitées. Il fallait commencer par se détendre et surtout ne pas se faire remarquer. Euzen était dans la place, Marin n’avait plus d’autres choix que donner le change.


Alors qu’il essayait de se donner une contenance, le visage toujours pointé vers le sol, il entendit des cris fuser à quelques pas de lui. Relevant discrètement un coin de son couvre-chef, il comprit rapidement la raison de l’agitation. Une silhouette imposante, et malheureusement par trop familière, tentait de se faufiler dans sa direction. Enfin, se faufiler… c’était vite dit, Pierrot était une marmule* pour qui se faufiler signifiait prendre le chemin le plus court et enfoncer tout ce qui dépassait. La main sur le front, le regard las, Marin ne put s’empêcher de soupirer en le voyant approcher.

Quand il fut arrivé aux côtés du Balafré, le fort-à-bras, essouflé, le visage perlé de sueur, se pencha vers lui en s’essuyant du coin de la manche et lui chuchota :


«Patron, Le Lépreux vous fait dire qu’y a des nouveaux friqués qui vont venir, dont un gars qui s’appelle…»

«Euzen.» le coupa Marin, exaspéré. Le nom était tombé comme la hache du bourreau et Pierrot resta bouche bée à le regarder.

«Han Patron, c’est pour ça que vous êtes le patron…»

Le visage impassible, une lueur de découragement pointa dans le regard du jeune noble.
Note pour plus tard**, demander à Grognard de ne plus jamais envoyer Pierrot pour autre chose que des interrogatoires musclés!
Tout en remuant la tête de dépit, il se dit que malgré tout, l’information lui arrivait, et c’était bien là l’essentiel.

Alors que Pierrot repartait de son pas léger, faisant choir quelques verres sur son passage, Marin regarda autour de lui la table se remplir peu à peu. Du coin de l’oeil il aperçu le garçon que Gabrielle serrait de très (trop?) près. Pas de doute, voici donc le jeune Blackney. Au moins, sa nièce avait un goût certain en matière de mâle. Il était beau, grand, fort et jeune. Tout pour être haï. La soirée nous dirait si le chant du jeune coq était à la hauteur de son plumage!
Un petit sourire narquois lui apparu au coin des lèvres.
Il continua à promener son regard dans la pièce. La blonde glaciale au bar ne jouerait pas et c’était bien dommage! Les beautés atypiques étaient suffisamment rares dans le Royaume pour ne pas être immédiatement repérées. Les tavernes étaient en général remplies de déesses aux formes avantageuses, belles et intelligentes… Enfin, à ce qu’elles disaient. En grattant un peu le vernis, la réalité était souvent tout autre. Bref, si la jeune femme avait participé à la partie, il eut été plus aisé de faire sa connaissance. Cependant, il espérait qu’une opportunité se présente, et il n’hésiterait pas à lui proposer un verre en sa compagnie. Essayons de joindre l’agréable à l’agréable!
Il ne ferait par contre pas ce type de proposition à la petite rouquine, charmante au demeurant, mais qui semblait porter une immense pancarte «chasse gardée» dans le dos, un cadeau sans doute laissé par l’homme au bar. Il ne respirait pas la sympathie donc non, il ne prendrait pas le risque. D’autant que la façon dont sa dulcinée vérifiait les cartes trahissait la professionnelle. Une consoeur donc. Voilà qui allait pimenter la partie…

Il jeta un dernier regard à celui qui venait de prendre place. C’était le joueur le plus âgé et celui qui l’impressionnait le plus. Rien ne semblait avoir de prise sur l’homme, qui regardait le monde autour de lui avec une condescendance appuyée et naturelle. Il avait un je-ne-sais-quoi qui dérangeait fortement Marin.

Il y avait donc au moins un bluffeur né à cette table et s’il avait deviné juste, Marin aurait un, petit, avantage pour cette partie qui promettait d’être d’anthologie. En garde, messires… l’assaut va commencer.




*"quelqu'un de très costaud" en argot breton
** Certains reconnaitront la phrase préférée de Parker Lewis (qui ne perd jamais!). Et oui j’assume!
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