Ambre.
- Quatrième jour à bord de l'Etoile Céleste.
La famille Wolback-Pendragon avait décidé de voyager, de partir de Saint Liziers pour se changer les idées. La petite tornade blonde était d'ailleurs ravie de ce voyage. Elle aimait sa maison mais préférait encore plus partir, voyager en calèche et voir de nouveaux paysages. Elle observait et admirait la nature qui s'offrait à elle et changeait au fil des jours et au fil des duchés. C'était fou, d'ailleurs, ce que ça pouvait changer d'un endroit à un autre ! Faudrait qu'elle étudie cela de plus près, quand elle sera grande.
L'autre plaisir qu'elle avait, durant ce voyage, était les échanges de courrier avec son tonton Dante. Oui, le Dante Tommaso Ceresa. Celui qu'elle considérait comme son chevalier-prince depuis qu'ils s'étaient retrouvés à lanoblissement de sa maman-Thais. Depuis ce jour-là, la petite ne pouvait se passer de lui. Elle l'aimait tout simplement, à un tel point ! Dante était un autre pilier dans sa vie, différent de celui que formait sa famille, qu'elle gardait rien que pour elle. Amoureuse et possessive, la petite Ambre, elle était comme cela. Dante était son prince-chevalier à ELLE et sa correspondance avec lui était secrète, privée. Surtout depuis qu'elle avait appris à lire et à écrire un peu. C'était génial !
Ce jour-là, donc, elle reçu une nouvelle lettre de son tonton.
Ambre était sur le pont, à jouer avec son chat - qui visiblement aimait le bateau - lorsque le pigeon arriva, tout essoufflé. Il se posa alors près des deux, surement pour éviter le félin qui le zieuté déjà en se léchant les babines.
Ah ! R'garde c'est Zio* !
Ze sais pas comment qui fait le pizon pour ratrouver nous. Faudra qu'on demande, hein 'Liot ?
Oui, en secret aussi, Dante lui apprenait quelques mots d'italien sans que personne ne le sache. C'était leur dialecte secret, aussi.
Sachant à présent faire -avec très peu de douceur, certes- la blondinette détacha la lettre et attrapa l'animal pour l'enfermer dans une cage, le temps de lire et de répondre. Elle fila alors dans sa cabine, s'assit sur le lit et lu la lettre, tout sourire.
Alors, i veut que on lui raconte comment que c'est la mer. Pis i veut bien que tu vientes avec moi sez lui ! C'est cro souette ! Aller on répond à lui.
Aller hop ! Ambre prit vélin et plume, s'installa, tira la langue et commença à écrire :
Coucou Zio Sevalier.
Tien, tu a zamé di a moi coment on dit sevalier en langue de toi ! Cé quoi ?
Sinon, le voyaz i se pass cré bien ! On se amuse bocou avec 'Lis é p'pa é m'moune. On arive demin en plus alor za sui contente. On é a Vane demin, tu é où toi ? Tu mank bocou a moi, bocou bocou. é Eliott il é conten de pouvoir viendre ché toi avec moi. On va cro s'amusé ensemble !
Sinon, pour la mer, ben la ze sui dan la cabine la alor ze voi pa tro. Mais y a bocou de vague dehor é cé tro bo ! Y a dé poisson ossi é dé oizo gro gro com ca ! Pi le bato il é ... heu... grande. Com ca ? Il y a plin de cabine é un pon é dé voile. Cé souette. Aelis el é cro contente com el veu etre une pirate. Pi Eliott il aime tro le bato aussi ! Za une laisse pour le tiendre pour pa que il tombe.
Pi on voi quan nou ? Tu é en bertagne alor ? Pi tu a la sansse de avoir une cicartrice ! Ze peu avoir une aussi ?
Bon alé ze va voir 'Liot il veu manzé le pizon.
Ti viglio bene per sempre Zio ! (Za écri bien hein ?)
Ambre.
Pigeon reprit, la lettre fut attachée à sa patte et Ambre lâcha l'animal dehors en espérant qu'il trouve Dante. Ambre, quant à elle, retourna à ses occupations de petite fille : jouer jouer et jouer encore, jusqu'à ce qu'ils arrivent à Vannes.
Zio : tonton
Grande : Grand
Ti viglio bene per sempre Zio : je t'aime beaucoup pour toujours tonton
Grande : Grand
Ti viglio bene per sempre Zio : je t'aime beaucoup pour toujours tonton
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