Quiou
[Pandémonium deswaardien]
Où se trouve-t-on ?
Nulle part. Ou ailleurs.
Chez la Terreur, nouvellement installée à même la plus luxueuse auberge, le plus mirobolant tripot de celui quon nomme Archiduché.
Elle est assise, elle est penchée, fredonnant allègrement un contrepoint à voix basse, oscillant légèrement la tête davant en arrière, suivant le rythme de la mélodie fantasque.
Pas de musique, en vérité, ni de chants doiseaux.
Peut être des hurlements. Oui, des hurlements dégo, voila ce quelle entend, ce quelle imagine doucement.
Et cest le staccato des curs déchainés qui animent les fugaces éclairs de lucidité de la Vicomtesse, aux prises pour le moment avec quelques réflexions et autres compliments daffliction par trop obscures, par trop écervelés pour être décemment partagés.
Car, le lecteur averti qui connait un tant soit peu notre chère amie se doute de la teneur de ses lubies et, quant aux autres, libre à eux de découvrir peu à peu lampleur de monstruosité de cette figure à jamais stoïque et oserai-je le dire - dérangée ?
Les mains blanchâtres, blafardes, restent donc raidies et serrées, puis se détendent sous la force de lépuisement, tandis que les ongles voraces, véritables rapaces, se retirent de la hyaline chair marquée à vif, comme soudain tatouée par quelques fers.
Dès lors la Deswaard se redresse-t-elle de la couche jolie sur laquelle elle a échoué il y a de cela quelques temps, que lon ne saurait précisément déterminer.
Elle tâtonne prestement sa coiffe pas même dérangée et très certainement sertie de sombres joliesses quelle nest guère en mesure de réellement apprécier, pour finir par saventurer jusquà la porte même de sa chambre, porte quelle ouvre, quelle traverse en passant sous le chambranle pour rejoindre quelques membres de sa société qui sattroupent là, en bas, se réfugiant aux abords des tonnelets de bière quils ne consomment quavec parcimonie par peur dêtre pris, fuyant les parages du noir plumage de la Chancelière trop souvent aigrie.
Maldeghem a infesté cet endroit bourgeois, prête à corrompre la stabilité, le calme et la volupté de Saumur la condamnée.
Adoncques, eux sont attablés, rajustant leur mise à son arrivée, tandis quelle, elle ne sattarde pas et prend le parti de la liberté en murmurant lentement un bref et discret « Il me faut respirer ».
Comme si tu avais besoin de justification, comme sil fallait mettre quelques maux sur ta présente situation.
Elle sort.
Elle a un but, elle a été invitée.
Ou du moins, sest-elle imposée.
Elle est dès lors suivie de près, marchant parmi la fange bouillonnante, le bourbillon démotion, la lie suppurante dune décadence décatie, sans même se retourner pour que lui soit dévoilée lidentité des quelques courageux, des moins frileux, des peu enviés et des tristes malheureux.
Cest quelle sen moque, toute tournée quelle est vers une Kermorial patientant certainement de-ci de-là, trépidant surement démoi, rageant, grondant tel le pire animal blessé, meurtri, humilié et à jamais abasourdi des turpitudes quelle se sera attardée à lui infliger.
Où es-tu, Kermorial, que je te fasse passer lenvie de rire, lenvie de croire, lenvie de vivre dans lespoir, que juse ta volonté, que je tenfonce dans le plus pire des déboires, que je tadmire patauger, que je me gausse de te voir médusée, que je timpose la douleur, que tu plonges dans la plus horrible torpeur.
Que tu souffres de me savoir plus Terreur que jamais.
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Où se trouve-t-on ?
Nulle part. Ou ailleurs.
Chez la Terreur, nouvellement installée à même la plus luxueuse auberge, le plus mirobolant tripot de celui quon nomme Archiduché.
Elle est assise, elle est penchée, fredonnant allègrement un contrepoint à voix basse, oscillant légèrement la tête davant en arrière, suivant le rythme de la mélodie fantasque.
Pas de musique, en vérité, ni de chants doiseaux.
Peut être des hurlements. Oui, des hurlements dégo, voila ce quelle entend, ce quelle imagine doucement.
Et cest le staccato des curs déchainés qui animent les fugaces éclairs de lucidité de la Vicomtesse, aux prises pour le moment avec quelques réflexions et autres compliments daffliction par trop obscures, par trop écervelés pour être décemment partagés.
Car, le lecteur averti qui connait un tant soit peu notre chère amie se doute de la teneur de ses lubies et, quant aux autres, libre à eux de découvrir peu à peu lampleur de monstruosité de cette figure à jamais stoïque et oserai-je le dire - dérangée ?
Les mains blanchâtres, blafardes, restent donc raidies et serrées, puis se détendent sous la force de lépuisement, tandis que les ongles voraces, véritables rapaces, se retirent de la hyaline chair marquée à vif, comme soudain tatouée par quelques fers.
Dès lors la Deswaard se redresse-t-elle de la couche jolie sur laquelle elle a échoué il y a de cela quelques temps, que lon ne saurait précisément déterminer.
Elle tâtonne prestement sa coiffe pas même dérangée et très certainement sertie de sombres joliesses quelle nest guère en mesure de réellement apprécier, pour finir par saventurer jusquà la porte même de sa chambre, porte quelle ouvre, quelle traverse en passant sous le chambranle pour rejoindre quelques membres de sa société qui sattroupent là, en bas, se réfugiant aux abords des tonnelets de bière quils ne consomment quavec parcimonie par peur dêtre pris, fuyant les parages du noir plumage de la Chancelière trop souvent aigrie.
Maldeghem a infesté cet endroit bourgeois, prête à corrompre la stabilité, le calme et la volupté de Saumur la condamnée.
Adoncques, eux sont attablés, rajustant leur mise à son arrivée, tandis quelle, elle ne sattarde pas et prend le parti de la liberté en murmurant lentement un bref et discret « Il me faut respirer ».
Comme si tu avais besoin de justification, comme sil fallait mettre quelques maux sur ta présente situation.
Elle sort.
Elle a un but, elle a été invitée.
Ou du moins, sest-elle imposée.
Elle est dès lors suivie de près, marchant parmi la fange bouillonnante, le bourbillon démotion, la lie suppurante dune décadence décatie, sans même se retourner pour que lui soit dévoilée lidentité des quelques courageux, des moins frileux, des peu enviés et des tristes malheureux.
Cest quelle sen moque, toute tournée quelle est vers une Kermorial patientant certainement de-ci de-là, trépidant surement démoi, rageant, grondant tel le pire animal blessé, meurtri, humilié et à jamais abasourdi des turpitudes quelle se sera attardée à lui infliger.
Où es-tu, Kermorial, que je te fasse passer lenvie de rire, lenvie de croire, lenvie de vivre dans lespoir, que juse ta volonté, que je tenfonce dans le plus pire des déboires, que je tadmire patauger, que je me gausse de te voir médusée, que je timpose la douleur, que tu plonges dans la plus horrible torpeur.
Que tu souffres de me savoir plus Terreur que jamais.
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