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La gargote Bourguignonne : [IG/RP] Fronde: Escarmouches et Compagnies

Kayhan
[Campement du Coeur Navré - Quand on compte les pains avant de compter les gnons]

C'est effervescence au campement.
Y en a qui paniqueraient au milieu de ce remue ménage.
La brunette elle, elle est "collée".

Un abus de son ingénieuse mais néanmoins fortuite invention de la veille lui a collé une gueule de bois du tonnerre.
La lilagnôle, qu'elle appelle ça : ou quand on fait distiller du Lilas non pas par un parfumeur mais par souci d'économie, par le vioque du coin qui a un alambic et fabrique habituellement de la liqueur maison pas chère.
L'avantage : elle a non seulement pu remplacer l'essence du flacon pété du patron, ce qui lui évitera de se faie buter, mais en plus elle a découvert qu'on pouvait biber le produit, contrairement à l'essence de Lilas.


'tain par contre ça tabasse....

Qu'elle se dit en commatant allongée sous un arbre, ses noisettes essayant de suivre le balet d'une Estainoise qui se démène.
Le pire c'est qu'elle a même pas honte de glander là, la Kay.

Puis c'est là que les ennuis ont commencé...


Kayyyyyyyyy ! Va falloir que tu te colles à la logistique…..
J’veux un inventaire précis et une distribution fine et esthète de chaque jour.


Gnééééé ?! Ah... Ouais-ouais !

Un effort incommensurable, et avec peine elle se relève, essuyant ses mains pleines de terre sur ses braies.
Un petit regard sur la charrette dont le contenu est à inventorier.


Oh... Ah oué.... Quand même.... T'es pas rendue ma p'tite...

A peine le temps de compter les miches d'une cagette que...

Bon, tu vois avec Kay….faudra les charger dans l’chariot de bric et de broc. Et vu le temps qu’il fait, on pourra peut être bien tous en prendre une sur nos épaules, ça nous réchauffera !

Quiiiiicéééé qui voit qui avec moi ? De quoi qu'on se chauffe les ép... Gnmpf !

Et la voilà chargée par Miss. d'un paquet de peaux lourdes comme pas permis.

Nan mais moi j'en fous quoi de ç.....

Kayyyyy, y’a un problème de boules !

Ah nan mais là moi aussi j'commence à avoir les bou... Hein ?!

Elle regarde effarée un monticule de boules de neiges devant un Dams dont l'air gêné laisse présager qu'il en est le joyeux propriétaire.

En cette saison ?! Maaaarde... J'boirai plus jamais de lilagnôle...

Elle est donc là, devant la charrette bondée, plus d'une douzaine de peaux sur les bras, devant un monticule de quoi... bien 40 boules de neiges, en plein milieu du mois de mai, avec autour une Esta qui virevolte en donnant des consignes et sous les mêches une migraine à se faire sauter les tempes sur un cailloux.

Comment j'me suis démerdée... Y a pas dix minutes je bullais sous un arbre...

C'est l'histoire de ça vie qui se résume en cet instant.

Interpelant Estainoise qui lui passe sous le nez en parlant de pot d'aisance, elle lâche avec un air perdu :

Et donc je jette les miches, j'inventorie les peaux, et je répartis les boules, c'ça... ?

*Air consterné d'Esta*
*Air goguenard de Kay*


...

J'plaisaaaaante !

L'art d'être agaçante en deux leçons. Leçon n°1.

Elle constate qu'Estainoise a l'air de quelqu'un qui peut potentiellement lui mettre une tourte dans le nez, là.
C'est donc benoîtement qu'elle pose les peaux dans la charrette et reprend son comptage de miches en cagettes.



[Six heures plus tard...]

Les peaux, réglé.
Les miches, réglé.
Les boules....

Les boules visiblement, elles sont possédées par le démon parce que, rien à faire, pas moyen de s'en débarrasser.
Enfin, pas par les voies naturelles... Les voies normales quoi !


Pour autant, le tas a disparu, et la brunette se marre toute seule lorsqu'elle revoit passer une Estainoise toujours en mode tornade.
Visiblement, le regard perplexe de la Leftenante de la Compagnie en dit long sur ses interrogations quant à la disparition de la montagne gelée.


Ouais non mais j'trouvé qu'en faire... J'les ai fichues dans la paillasse de Dams.
Après tout c'est les siennes. 'vont fondre pis comme ça lui aussi les aura au frais ce soir, les boules...


Elle montre ses mains bleuies par le froid, et lui présente son sourire goguenard n°2 : c'était l'heure de la seconde leçon pour être pénible à vivre.

J'en ai bavé mais ça valait le coup !
Vivement ce soir qu'on entende monter le hurlement qui sort d'la tente...
Non mais 40 boules en mai, aussi hein ! Faut être complètement givré !


La logistique, certains trouvent ça rébarbatif.
D'autres s'éclatent, visiblement.

_________________
Falco.
Semur. Joyeuse bourgade


La féodalité à l'état pur, celle que chante les troubadours, est le cadre de vie réel de Falco de Cartel.
La noblesse ce n'est pas des titres, pas que.
C'est le luxe dingue de pouvoir faire ce qu'il vous chante et d'avoir une mesnie qui gère le comment.
Quand le preux paladin combat le dragon, on ne cause pas du village croulant de taxes pour financer son armure en tungstène.
Ni de l'écuyer qui a péri grillé dans la grotte en disposant les éclairages valorisants en prévision des scénes épiques.
Encore moins de la troupe , des chariots, des palefreniers,bouviers, cuisiniers, lingères qui se tartiflent la logistique .

En contre partie, car il y en a une.
On est supposé faire les bons choix.
Sinon un beau matin personne dépose au pied du lit vos chaussettes de maille ou a déjà sellé votre palefroi.
Et quand vous allez en guerre contre une sombre brute vous êtes un rien esseulé.

Falco de Cartel a la chance honteuse d'être entouré de gens ultra compétents.
Avec des styles variés, certe.
Auréolé d'un parfum de Lilas de contrebande, il s'adonne à la lecture.

Depuis le début de la Fronde il échange avec Namaycush.




Trop de bornes ont été franchies, trop de limites dépassées.

Sans doute, ton art de la voltige trompera les réguliers royaux, pas moi. Nous nous connaissons mon Gypaète, partenaire ou adversaire, allié ou confronté, meilleur ennemi que je suis puisse avoir.

Sans doute un jour, pourrons-nous mettre l�ardoise sous la pluie, effaçant l'addition de ton bras comme de ma fille.

Depuis longtemps mon horizon a franchi les frontières de France, ainsi ceux que tu appelles mercenaires ne sont tout au plus des compagnies alliées, rendant le fer à un homme qui l�a porté ailleurs. L�amitié des hommes d'armes, parfois de larmes, naît souvent du respect de la manière de faire de l'assaillant.

Quand l�on fait appel à nous, il est trop tard pour la discussion, trop tard pour revenir en arrière, il ne nous reste plus qu'à aller au bout. Sans pitié, sans quartier, nous briserons le bec de ton employeur.

Je tâcherai de veiller à ce que l'on considère les tiens comme soldats et non brigands, selon le droit de la guerre.

A bientôt Crapule, je t�embrasse.

P.S. : As-tu déjà tiré les osselets qui te servent de runes du fond de ta besace ?


Oh oui, Namay...Mes dés d'os roulent chaque jours...Et l'Echiquier se complète. Ton Ost est puissant, nos chevaux sont vifs.
Hum...Si tu savais comme il me plait , encore une fois, de servir le camp donné perdant..


Semur, paisible bourgade, grouille de combattants.
L'oriflamme de Digoine flotte avec celui du Coeur Navré.
Beaucoup de chevaux.
C'est une chose qui évolue dans le royaume.
Tandis que les Ost royaux et ducaux restent chevillés à leur pietaille, les capitaines de guerre préférent l'agilité blindée des montures.

Il leur manque une chose.
Mais comme tout, il a une confiance absolue en sa troupe pour la dénicher.

Effroi et stupefaction du Ponant quand Cavalerie de Touraine déferla jusqu'à Bourges .
Car en sus de charger à l'improviste contre plus fort qu'eux, ces corniauds cannonaient l'ennemi piéton avec des couleuvrines.

Artillerie de campagne.
Une boule de neige incongrue fond à sa gauche, lancée rageusement par il ne sait qui.


Quelqu'un a vu une bouche à feu de petit calibre dans ce foutu bled?
J'en veux une attelée...Le Lys se fauche à la mitraille cette année!

_________________
Miss.
[Sémur. Quand on cherche à s'occuper.]

La brune s'était fait taper sur les doigts car elle était trop chargée. Comme toujours. Elle avait beau expliquer que pour une fois, ce n'était pas de sa faute .. Rien à faire ...

- Mais le sel c'est Esta qui en avait plus besoin .... La nourriture .. J'ai toujours peur d'en manquer ! Puis les peaux ... C'est ce que Ale m'a donné avant de mourir. Qu'y puis-je ?

Moue dépitée sur le minois en regardant sa charrette, il est vrai que ca dépassait de tous les côtés ...

- Kay va réussir à bien répartir tout ça, j'en suis sûre. Si vous me cherchez je suis dans le coin ... Je vais cueillir des violettes.

Oui, la nouvelle activité de Miss ces dernières heures était de récupérer un maximum de violettes pour en faire une liqueur. La même principe que la Lilagnôle mais avec de la violette !

Un misérable petit panier rempli en une heure ... Un soupir désespéré fit alors surface. Elle n'y arriverai jamais seule, une charrette de Lilas est beaucoup plus facile à trouver qu'une charrette de violette ...
Une idée lui vint alors.
Jupons dans une main et panier dans l'autre, elle s'approcha d'un champ où plusieurs paysans travaillaient.
Elle se racla la gorge et poussa la voix :


- Le Bonjour Sémurois !
Dites, ça vous dit une petite mission bien payée ?


Sourire en coin dessiné sur la face, la brune promit des peaux aux courageux paysans s'ils lui trouvaient beaucouuuup de violettes.
Pendant ce temps, la Bourguignonne chercherait une solution pour séparer ses doigts collés. Ah oui, autre péripétie arrivée à la brune .. Alors qu'elle voulait aider sa copine de picole à réparer la fiole de lilas cassée, elle s'était collée deux doigts avec la colle qui sentait le poisson ...




De longues heures passèrent.
La donzelle n'avait pas eu le courage de séparer ses doigts avec sa dague ... Sous le regard vide de Marcel.
Cependant, son sourire réapparut lorsqu'elle vit les paysans revenir avec une charrette pleine de violette.
Comme convenu elle leur donna quelques peaux ainsi que des écus puis s'élança vers le campement, toute joyeuse.


- Kayyyyyyyy, j'ai les violetttes !

Plus qu'à aller chez le vieux se faire faire la gnôle et ébouillanter ses doigts .. Vu que c'était la dernière solution.
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Calico
[Campement sémur]

La fin de l'histoire s'était bien terminée. Enfin juste celle du chapitre 1, celle où Cali cherchait les membres du coeur ou du choeur peut être. Le chapitre 2 ne s'étaient pas trop mal passé non plus, celui où Cali prenait ses marques avec les membres, surtout féminins de cette troupe bien singulière. Il fallait être fou pour ne pas les trouver vraiment sympathiques voir attachants.
Falco s'entourait bien. Qui pourrait le lui reprocher? Elles étaient belles, insoumises, intelligentes et amusantes...ET.....Esta lui avait fait l'honneur de lui fourguer une belle épée en prime. Ils avaient de quoi armer une garnison entière à voir la charrette pleine d'armes qui trônait dans le campement.
Fière de son nouveau joujou au fil aussi tranchant d'un rasoir de barbier, Calico portait son épée bien visible dans son fourreau flambant neuf, à sa taille.

Depuis quelques jours déjà, la lilagnôle coulait à flots en taverne et dans le campement, c'était la toute nouvelle boisson qui faisait fureur. La gniole était dépassée et la bière bien fade à coté de ce breuvage divin qui faisait des émules. Tout ce qu'espérait la brunette s'était l'inexistence d'effets secondaires car elle se demandait si le ragondin diarrhéique de Kay ne s'adonnait pas à ce nouveau péché.
Quoiqu'il en soit, c'est après une belle gueule de bois qu'au lendemain Cali vit un tas de peaux dans le campement. Elle se frotta les yeux encore crottées avec une haleine fétide, entre mouffette et lilas, et observa le fatras de peaux. N'y une, ni deux, elle cavala vers Estanoise.

Après un petit tour du campement, elle l'aperçu.

Esta, dis moi y'a tout un tas de peaux dans le camp. Je demande même pas si y'a d'la peau humaine dans le lot, vu que Falco se balade avec un crâne, plus rien ne m'étonnera mais me dis pas que vous allez tanner?
Ca pue grave ce truc déjà à la base et c'est à côté de ma tente. J'étais ronde comme une queue de pelle hier soir mais me dis pas que je vais devoir boire comme un trou encore et encore pour me farcir cette émanation pestilentielle pendant des jours?
Je sais que je viens d'arriver mais je suis toute jeune et j'ai besoin de repos, je ne sais même pas si j'ai terminé ma croissance. Je veux pas jouer ma diva car dernière arrivée, dernière à ouvrir sa bouche, mais vous pouvez pas foutre la charrette ailleurs.

La brunette lui fit sa tête de petite fille battant des cils avec une moue merveilleusement candide.

Je sais que t'as du boulot, dis moi oui et je le ferais moi même au pire.
_________________
Falco.
Journal de bord du Coeur Navré


Tonnerre.
20 Mai 1460

Il est plaisant de guerroyer pour la Fronde, il est exécrable de supporter les minables pleutreries politiques de Bourgogne.
La plupart de ceux gravitant autours du Conseil n'ont en vue que la satisfaction du peuple et ne pas froisser le Von-Araigne.

En Bourgogne se joue une autre idée de la Couronne et du Royaume, un Occident quittant les âges obscurs mais le courage politique n'est pas leur fort, pas plus qu'il n'existe en Touraine ou ailleur.

De basses intrigues ont faillie causer notre perte.
Leur Capitaine Caminho, sottard sournois, à brouillé les codes militaires (retiré les agrements des armées) alors que nous allions lancer une offensive des plus risquées.
Deos est bienveillant.
Nous avons pu stopper la manoeuvre in extemis et, comble de l'ironie, l'Ost Royal que nous avions rencontré à Tonnerre a reculé jusqu'à Troyes pour panser ses égratignure.
Loué soit le manque de témérité de ces gens la.

NOTE:
Soumettre à Eusaias de récompenser cette Matalena qui a sauvée nos troupes d'un massacre.

Ce matin nous sommes devant Tonnerre.
L'Ost Royal de Troyes n'a pas réitéré son contre.
La Cavalerie se conduit admirablement.
Deos a des prophétes, j'ai le luxe d'être épaulé par 4 grâces.

NOTE:
Cosnes est tombée , victime des pillards du Renard, du Berry.
Bonne leçon pour ce bled abominable de suffisance paysanne.
Et signal clair pour Eusaias: Berry, comme Ponant , ne peut et ne sera jamais un allié fiable. Juste un vautour maraudant aux abords du Royaume pour se nourrir.


Il pleut à vaches qui pissent ce dimanche.
Falco de Cartel a fait stopper la troupe dans une cour de ferme cossue.
Foin sec, herbe grasse pour les chevaux, puisard sain.
Les habitants ont été prié de ne pas quitter la maison et de préparer une soupe grasse.

Son épée à saignée un porcelet quand ils ont gémi ne pas posséder de reserves.
Ayant terminé de rédiger son journal de bord il regarde la pluie, assis sur un seau à l'envers. Humant au dos de sa main un reste de fragance de Lilas.

Ma Dame...J'aurai préféré cent fois vous ravir de Dijon et son nid de vipères. Et me voilà à porter le fer aux bornes des terres du Roy.

A quelques centimètres de ses bottes, l'eau coulant du toit de la grange tinte sur son écu aux armes d'Oserez.

_________________
--Gaffeuse.
C'était en suçant un morceau de caramel fait maison que Gaffeuse écoutait les commentaires. Elle sourit à celui concernant le prise de Cosne. Elle était ravie de cette nouvelle elle aussi. Le maire Murdock avait affiché en halle un message laissant penser qu'il était partisan de la félone Estainoise. Il valait mieux que ça soit des berrichons plutôt que des félons qui tienne la mairie. Elle aiderait à la reprendre évidemment. Espérant que le nouveau maire soit quelqu'un de confiance.

Normal que les villes tombent maintenant. Vous avez tellement écoeuré le peuple que tout le monde part. Les villes se meurent et on ne trouve plus assez de défenseurs. Mais vous vous en moquez bien. Tant que vous possédez encore votre pouvoir. Le bien être du peuple ne pèse pas plus lourd qu'un petit pois dans la balance à vos yeux. En tout cas, on sait à présent ce que vous pensez du peuple. Vous osez afficher des insultes noir sur blanc. Bravo
Danavun
[Devant Tonnerre, après la tempête]

Ainsi donc ils étaient revenus à Tonnerre. Et la plaine était encore là... la terre avait bu le sang, et on l'avait débarrassée des cadavres, mais elle était encore ouverte et retournée, éventrée par la bataille. Sur sa gauche il y avait le bois qui leur avait, jusqu'au dernier moment, caché l'ennemi. Et au loin, devant lui, sur une légère butte comme pour le narguer, se dressait le tilleul. Danavun croqua dans son oignon et éperonna son roussin.


Hop, Andouille !

Et la bête se mis en route vers le tilleul solitaire. Danavun avait profité d'un moment de relâche dans le campement, après la soupe, pour s'esquiver discrètement. Il voulait prendre un peu d'air et faire quelques cueillettes qui ne concernaient que lui.

Il était un peu inquiet : en s'éloignant ainsi de ses compagnons, il prenait le risque de tomber à l'improviste sur une troupe de loyalistes, et ce n'était pas le bâton qu'il avait acheté à bas prix au chef de la cavalerie du Cœur Navré qu'il irait bien loin. Mais le trot paisible d'Andouille le rassurait. Alors il se mit à chanter, de la voix claire qu'il avait quand il était seul et qu'il n'avait pas à jouer l'incapable.


Des vagabonds ce matin sont passés –
Où sont-il allés ? –
Gracieux dans la lumière du matin
Leur bannière en vent
Ils te suivaient en silence
Dans la montagne froide


Il régnait autour de lui un calme absolu. Le vent était tombé, et les corbeaux partis avec les deniers cadavres. Sa voix, tranquille, ne portait guère plus loin que les pas d'Andouille dans la terre meuble. L'air était frais, et s'il frissonnait sous sa brigandine cela lui rappelait comme il était vivant. Il avait vu une bataille et vécu.

A travers la forêt
Jusque dans ta tombe
Où sont les oiseaux
Et ondulent les herbes hautes
Ils ne te connaissent plus.

Oh oh oh oh oh, oh oh oh...


Il était au pied de la butte, désormais, et il descendit d'Andouille pour cette ascension, comme pour un pèlerinage. Sitôt libre, Andouille s'éloigna pour aller paître un peu plus loin, visiblement heureux d'être brièvement débarrassé d'un si peu aimable cavalier. Danavun se demanda si le vieux roussin était, lui aussi, incommodé par son odeur.


Chère ombre qui te portes si bien,
Comment le corps peut-il mourir ?
Toi qui me dis tout,
Tant que c'est vrai...


Le fragment inférieur de sa lance avait disparu, mais personne n'avait pris la peine d'en arracher la pointe du vieux tilleul solitaire. L'empoignant à deux mains, Danavun tira de toutes ses forces, mais ce ne fut qu'en utilisant son pied pour pousser contre le tronc qu'il parvint à l'en arracher. Il contempla la pointe émoussé en souriant, et redescendit vers le roussin.

Je suis allé dans la ville un matin,
Somnolant des songes de ma mort...
Je ne vois plus personne qui me soit cher.


Il avait pris la direction du bois, à présent. Il avait fait une erreur, la veille. Il le savait, il n'aurait dû faire goûter ces deux drilles à son philtre des loups. D'abord, parce qu'il ne pourrait pas en fabriquer davantage alors qu'il voyageait avec une armée autour de lui et qu'il n'était jamais seul, mais aussi parce que l'on risquait de finir par se poser des questions. Pour le moment, les déclarations des deux jeunes femmes avaient visiblement été considérées comme les élucubrations de deux ivrognes – ce qu'elles étaient, sans aucun doute. L'une d'elle avait menacé d'écrire au Marquis.
Quand Danavun entra dans l'ombre des frondaisons, il était difficile de déterminer si c'était de froid ou de peur.


Chère ombre qui te portes si bien,
Comment le corps peut-il mourir ?
Toi qui me dis tout,
Tant que c'est vrai...


Il ne trouverait certainement pas de mandragore ici, ni de belladone. Du tue-loup, de l'herbe à poules, peut-être. Quelques racines qui pourraient être utiles, et des mousses. Des herbes blanches. Cela suffirait, pour un temps.

Marie,
Je ne sais pas ce que j'ai fait...
Je me tourne vers le démon.
Je ne sais pas ce que j'ai fait...
Je me tourne vers le démon.

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Danavun, médicastre et pourfendeur de tilleuls.
Illona
[Tonnerre-Pas de Brest mais des tavernes et une muette]

L’adolescente avait quitté Troyes sans encombre à la nuit tombante la veille. La ville en effervescence grouillait de soldatesque, d’étendards dorés et blasonnés d’animaux légendaires. Route nocturne comme il y avait longtemps qu’elle n’avait fait, serrant machinalement contre ses vieux vêtements trop courts ses économies et l’épée récemment acquise. Durement même, vu l’état du marché local.

Le guet bourguignon pourtant lourdement équipé à vue de nez n’avait prêté aucune attention à elle lorsqu’elle avait franchi les lignes. Et ce n’était pas pour lui déplaire d’ailleurs. Elle aurait vu d’un mauvais œil de se faire houspiller pour si peu. Et surtout, elle aurait été sacrément embêtée. La plupart des petits fonctionnaires employés à ces postes s’impatientaient qu’elle ne puisse répondre de vive voix… Tout autant que les gens qu’elle croisait. En taverne, au marché, tous grommelant et pestant qu’elle sache écrire, assez bien d’ailleurs, mais qu’aucun son ne franchisse ses lèvres. Du moins aucun mot.

Mais elle avait quand même osé franchir la porte de l’une d’elles – taverne, pour ceux qui n’auraient pas suivi- et en dépit de débuts qui auraient pu être perçus comme difficiles, avait réussi à communiquer peu ou prou avec les deux femmes qui s’y tenaient. Même si elle devait certainement paraître sauvage, avec ses petits grognements et son corps presque recroquevillé sur les achats qu’elle s’était empressée de faire en arrivant. Si elle avait parlé elle en aurait crié de joie De la viande !!!, et si elle avait été de nature expansive elle en aurait sautillé… Elle s’était contentée de remplir sa besace et de payer, esquissant un sourire qu’elle espérait gracieux aux bouchers pour leurs étals généreux et si bien achalandés.

Puis elle avait écouté les deux femmes, décrivant leur Seigneur… D’ailleurs était maintenant ancrée dans la tête d’Illona l’image d’une de ces gargouilles hideuses qui ornent les cathédrales romaines… Et c’est cette bête là qu’on l’avait invitée à rejoindre. Elle en était circonspecte l’adolescente. Et toute concentrée… S’il lui fallait écrire, encore fallait-il qu’elle trouve vélin point trop usagé, et les siens étaient si fins à force d’être grattés et réutilisés qu’elle en avait presque honte. Et pis et pis… Fallait-elle qu’en plus elle débusque un pigeon, un fox à poil ras ou n’importe quelle bestiole susceptible de porter son hypothétique missive où elle ne savait pas trop quoi écrire… Misère, c’est pas gagné…
Kayhan
[Tonnerre - I hear thunder but there's no rain]

Qu'eeeeeest ce que je suis vaseuse...
Heureusement que ça a pas cogné cette nuitée, finalement !


Se dit l'échevelée tandit qu'elle se traîne vers la première auberge venue.
Elle n'est pas fraîche, depuis la veille.
Encore elle se demande si son état ne serait pas lié au petit remontant à base de gnôle pris à la gourde de ce type se disant médicastre de Josselinière Junior.

Danavun.
Il avait rechigné à en offrir lorsqu'elle l'avait croisé la veille, avec son amie Miss, en taverne de Sémur.
A contre coeur pourtant il avait cédé finalement et pour la suite et bien...
Elle avait du mal à s'en souvenir.

Vaguement elle arrive à se rappeler quelques détails incongrus, comme ce papillon géant qui voulait enlever Miss, ou ce minuscule poney bleu qui squattait sous la table.
Le restant était bien vague.
Le réveil fut à la hauteur des délires qui avaient encombré son sommeil.

La nausée la saisit quand elle pousse la porte de l'auberge, pour rejoindre Estainoise.
Faudra quand même qu'elle comprenne un jour ce qui l'a mise dans cet état, elle qui tient si bien la picole habituellement...

Rencontre inhabituelle, et pourtant à force de rôder en taverne, elles en croisent des voyageurs pas communs : une gamine muette.
La pensant un peu simplette au début, bien vite la brune se rend compte que l'oiselle est peut être sans voix mais n'est pas sans jugeotte.
La toque de recruteuse est prestement renfilée !

Spécialité de la Kay, faire de la retape chez les chiens errants, reîtres désoeuvrés, épées sans maîtres, chiens fous, voleurs de poules, niards abandonnés qui se promènent avec cet air du "j'en veux au royaume en entier".

Rapidement la petite Illona est classée dans la caboche pouilleuse dans la catégorie des "niards pas gâtés par la vie mais ont le sens de la démerd'e".
Elle lui dresse donc un portrait de la compagnie.

***

Guézguézé le Coeur Navré en trois leçons :

Premièrement, très effrayant si on ne s'y attend pas : l'ambiance !
On a vite l'impression de vivre dans une grande famille composée de cousins germains un peu barges.
De ces cousins dont on se dit que quand même, ça craint, mais qu'on passe son temps à coller parce que bon, on s'y attache vachement !

Deuxièmement, le chef.
Le tableau est simple à dépeindre : Croque mitaine très (très très très.... très !) laid mais brillant et juste, et qui même s'il est craint n'éventre pas ses gars quand y a accumulation de boulettes tailles XXL.
Miss et elle en sont sans doute le meilleur exemple avec le record pour l'instant inégalé d'une cagade par semaine minimum (les petites semaines).

Troisièmement, on s'entraide et on est tolérants.
On laisse pas calancher bêtement les équipiers qui crèvent la dalle et peuvent pas suivre.
On arme les crevettes même s'ils cassent le matériel un jour sur deux.
Et aux vieux, on leur donne des surnoms affectueux (pour le coup elle taira quand même que Doko c'est "Papy Chéri" et Falam "Vieux Beau").
On pratique un peu de tout au sein des rangs : la Réforme, la méthode Romaine, le vide astral spirituel.
Pour autant jusqu'alors ça n'a posé aucune difficulté, mais simplement des discussions parfois surréalistes (surtout quand elle même, de confession romaine, soutient à Estainoise, réformée, que si-si il existe une magie réformée même que Falco il fait rien que lui jeter le mauvais oeil).

Elle ajoutera finalement un quatrièmement en guise de conclusion.
Y a un côté addictif.
Comme avec un paquet d'amandes grillées : on a du mal s'arrêter.
Du coup, mettre les voiles même quand on est d'humeur ronchon, c'est dur !

***

La gamine reste silencieuse, ça va se soit.
Du coup, Kay ne saurait pas trop dire si le portrait brossé est satisfaisant.
Elle a sauté les passages sur les escarmouches sanglantes, les torgnoles dispensées sur les noeuds, les séances de cavalcades en armée.
Ça, Illona peut s'en douter rien qu'en regardant la mise des deux cavalières qu'elle a sous le nez.

On verra bien...

Se dit la brunette en laissant Illona aux mains d'Esta pour aller vaquer à ses occupations (glander, donc).

Ça ferait une bonne cavalière cette gamine.

Muette certes.
M'enfin comme Kay cause pour deux voir trois...
Ça ne devrait pas poser de difficulté notable...

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