--La_nonne
[Affres de douleur. Puits de folie. Ô Très-Haut, serait-il lheure ?]
Laurelle cligna des yeux juste avant quune ombre rapide ne vienne sabattre violemment sur sa mâchoire. La chaise vacilla. Hésitant entre diverses positions. Mais heureusement, elle resta sur ses pieds. La blonde loupa un battement de cur. Sur le moment elle fut simplement sonnée, engourdie. Et puis, soudain, avec virulence apparut le monstre de souffrance. Lui avait-elle cassé quelque chose, lhérétique ? Non. Mais pour une personne peu habituée à se faire maltraiter ces dernières années, cela faisait sacrément mal. Elle réprima difficilement les larmes qui menaçaient de poindre dans ses yeux. Elle tenta déviter à sa salive de pendouiller lamentablement sur son menton, ce qui produisit une sorte de bruit assez moche daspiration et de déglutition. Et puis linconnue arracha le couteau du bois, pour la menacer, les yeux luisants de colère, le geste pratiquement tremblant de rage.
La peur sinsinua de nouveau dans les veines de la nonne. Et puis commencèrent les inepties. Un courage face à la mort Egoïsme La blonde ne réagit pas, dautant quune lame venait de se poser contre sa gorge. Son cur battait la chamade dans sa poitrine et elle maîtrisait difficilement son souffle. Mais elle ne lâcha pas la silhouette féminine des yeux. Il valait mieux affronter les choses. En silence, si elle voulait que ça ne soit pas trop grave, pour linstant. Une goutte de sueur vint perler sur sa nuque et commença sa lente descente jusquau creux de ses reins, pour venir mourir dans son vêtement. Une goutte glacée, salée, presque acide. La brune avait perdu son être cher un jour de mars. Laurelle était prête à parier quelle en connaissait la date exacte et quelle aurait pu donner le nombre de jours précis écoulés depuis lheure fatidique. Mais lecclésiastique nalla pas plus loin dans ses pensées car toute son attention fut soudain ramenée à sa chair. Sa chair qui souffrait. Sa chair malmenée. Sa chair coupée, sans aucune pitié. Sa chair tranchée par une lame froide tenue par une âme glaciale. Laurelle étouffa un cri de surprise, deffroi et de douleur. Quelques larmes coulèrent sur sa joue. Et ses mains entravées se crispèrent, se convulsèrent tandis que dans un reflexe instinctif elle eut voulu les porter à son cou. Un sang, chaud, poisseux, odorant, se mit à couler doucement. La brune la laissa alors tranquille mais continua de parler. Laurelle ne lécoutait pratiquement plus. Elle tâchait de ne pas crier. Elle tâchait de ne pas intervenir dans le délire de cette femme. Elle tâchait de reprendre son souffle. Elle tâchait de passer outre la douleur. Elle Se mit à prier le Très-Haut. Mais celle dont elle ignorait le nom nen avait pas fini. Après un discours défaitiste elle passa derrière Laurelle. Cette dernière se contracta, dinstinct. La lame sur sa nuque. La peur au ventre. Le souffle perdu. Le cur au bord des lèvres. Et puis, un murmure à son oreille. Ignoble qui susurre.
Encore une contradiction. Mais allez donc lui faire relever Elle nécoute pas. Comme dit lexpression, cest comme pisser dans un violon. Sauf que là, en prime, le violon est armé, dangereux, en colère et quil vous veut du mal. La nonne ouvre tout de même la bouche, mais elle ne dira rien Simplement un nouveau cri étouffé lorsque la lame pénètre de nouveau sa chair, brièvement.
La brune se dirige de nouveau vers la paillasse, sous lil douloureux et triste de la blonde qui regarde dans le vague, dans lobscurité retranchée dans les coins de la pièce. Les inepties pleuvent, encore, toujours, inlassablement tandis que la douleur bat dans le corps de Laurelle qui ne voit même pas que lhérétique assassine sauvagement un coussin. Perdue dans ses prières, la blonde ne lécoute plus, ne la regarde même plus. Jusquà ce quun bruit de déchirement de tissu nattire son attention. Les iris cherchent, hagardes, et rencontrent la tortionnaire qui tient une bande, qui continue à déverser sa haine. Zyg. Un nom. Qui ne lui dit même rien. Soupir. Et Voilà que la bandelette de tissu vient lui mordre la chair. La bouche est bâillonnée. Attachée, rendue muette, voilà que Laurelle est donc asservie. Possibilité de sen sortir ? Néant. Elle ne peut même plus tenter de la raisonner. Mission échouée. La mort lattend, cest certain. Elle nécoute plus. Jusquà ce que la main fraiche ne vienne se poser sur le front suant. Interrogation. Loreille se tend. « Navrée de ne pas être légoïste que vous décrivez ! ». Cette femme navait décidément rien écouté. Elle aurait bien secoué la tête, mais elle était maintenue, et la lame sous son menton ne lui inspirait rien de bon. « Quant à devenir reine, je nen ai strictement aucune envie, voyez-vous » elle prenait donc tout au pied de la lettre ? Laurelle navait fait que reprendre ses mots propres, son règne en enfer
Le mot « ouvert » résonna dans ses oreilles, en même tant que la douleur vrillait dans son être.
Douleur. Assourdissante. Douleur. Abrutissante. Douleur. Déconcentrante. Douleur. Perfide. Douleur. Effrayante. Douleur. Atroce. Douleur. Lancinante. Douleur.
Cri arrêté par le bâillon. Cri qui manque de la faire sétouffer.
Haletante.
Sanglante.
Perdue.
Une certitude.
Elle va mourir ici
Il est lheure Laurelle
Prières.
Laurelle cligna des yeux juste avant quune ombre rapide ne vienne sabattre violemment sur sa mâchoire. La chaise vacilla. Hésitant entre diverses positions. Mais heureusement, elle resta sur ses pieds. La blonde loupa un battement de cur. Sur le moment elle fut simplement sonnée, engourdie. Et puis, soudain, avec virulence apparut le monstre de souffrance. Lui avait-elle cassé quelque chose, lhérétique ? Non. Mais pour une personne peu habituée à se faire maltraiter ces dernières années, cela faisait sacrément mal. Elle réprima difficilement les larmes qui menaçaient de poindre dans ses yeux. Elle tenta déviter à sa salive de pendouiller lamentablement sur son menton, ce qui produisit une sorte de bruit assez moche daspiration et de déglutition. Et puis linconnue arracha le couteau du bois, pour la menacer, les yeux luisants de colère, le geste pratiquement tremblant de rage.
La peur sinsinua de nouveau dans les veines de la nonne. Et puis commencèrent les inepties. Un courage face à la mort Egoïsme La blonde ne réagit pas, dautant quune lame venait de se poser contre sa gorge. Son cur battait la chamade dans sa poitrine et elle maîtrisait difficilement son souffle. Mais elle ne lâcha pas la silhouette féminine des yeux. Il valait mieux affronter les choses. En silence, si elle voulait que ça ne soit pas trop grave, pour linstant. Une goutte de sueur vint perler sur sa nuque et commença sa lente descente jusquau creux de ses reins, pour venir mourir dans son vêtement. Une goutte glacée, salée, presque acide. La brune avait perdu son être cher un jour de mars. Laurelle était prête à parier quelle en connaissait la date exacte et quelle aurait pu donner le nombre de jours précis écoulés depuis lheure fatidique. Mais lecclésiastique nalla pas plus loin dans ses pensées car toute son attention fut soudain ramenée à sa chair. Sa chair qui souffrait. Sa chair malmenée. Sa chair coupée, sans aucune pitié. Sa chair tranchée par une lame froide tenue par une âme glaciale. Laurelle étouffa un cri de surprise, deffroi et de douleur. Quelques larmes coulèrent sur sa joue. Et ses mains entravées se crispèrent, se convulsèrent tandis que dans un reflexe instinctif elle eut voulu les porter à son cou. Un sang, chaud, poisseux, odorant, se mit à couler doucement. La brune la laissa alors tranquille mais continua de parler. Laurelle ne lécoutait pratiquement plus. Elle tâchait de ne pas crier. Elle tâchait de ne pas intervenir dans le délire de cette femme. Elle tâchait de reprendre son souffle. Elle tâchait de passer outre la douleur. Elle Se mit à prier le Très-Haut. Mais celle dont elle ignorait le nom nen avait pas fini. Après un discours défaitiste elle passa derrière Laurelle. Cette dernière se contracta, dinstinct. La lame sur sa nuque. La peur au ventre. Le souffle perdu. Le cur au bord des lèvres. Et puis, un murmure à son oreille. Ignoble qui susurre.
Encore une contradiction. Mais allez donc lui faire relever Elle nécoute pas. Comme dit lexpression, cest comme pisser dans un violon. Sauf que là, en prime, le violon est armé, dangereux, en colère et quil vous veut du mal. La nonne ouvre tout de même la bouche, mais elle ne dira rien Simplement un nouveau cri étouffé lorsque la lame pénètre de nouveau sa chair, brièvement.
La brune se dirige de nouveau vers la paillasse, sous lil douloureux et triste de la blonde qui regarde dans le vague, dans lobscurité retranchée dans les coins de la pièce. Les inepties pleuvent, encore, toujours, inlassablement tandis que la douleur bat dans le corps de Laurelle qui ne voit même pas que lhérétique assassine sauvagement un coussin. Perdue dans ses prières, la blonde ne lécoute plus, ne la regarde même plus. Jusquà ce quun bruit de déchirement de tissu nattire son attention. Les iris cherchent, hagardes, et rencontrent la tortionnaire qui tient une bande, qui continue à déverser sa haine. Zyg. Un nom. Qui ne lui dit même rien. Soupir. Et Voilà que la bandelette de tissu vient lui mordre la chair. La bouche est bâillonnée. Attachée, rendue muette, voilà que Laurelle est donc asservie. Possibilité de sen sortir ? Néant. Elle ne peut même plus tenter de la raisonner. Mission échouée. La mort lattend, cest certain. Elle nécoute plus. Jusquà ce que la main fraiche ne vienne se poser sur le front suant. Interrogation. Loreille se tend. « Navrée de ne pas être légoïste que vous décrivez ! ». Cette femme navait décidément rien écouté. Elle aurait bien secoué la tête, mais elle était maintenue, et la lame sous son menton ne lui inspirait rien de bon. « Quant à devenir reine, je nen ai strictement aucune envie, voyez-vous » elle prenait donc tout au pied de la lettre ? Laurelle navait fait que reprendre ses mots propres, son règne en enfer
Le mot « ouvert » résonna dans ses oreilles, en même tant que la douleur vrillait dans son être.
Douleur. Assourdissante. Douleur. Abrutissante. Douleur. Déconcentrante. Douleur. Perfide. Douleur. Effrayante. Douleur. Atroce. Douleur. Lancinante. Douleur.
Cri arrêté par le bâillon. Cri qui manque de la faire sétouffer.
Haletante.
Sanglante.
Perdue.
Une certitude.
Elle va mourir ici
Il est lheure Laurelle
Prières.