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[RP] Je t'ai fait danser... Pars avant que je ne recommence

Finn
La situation s’était durement détériorée pour sa cible. Si bien, que la tournure précipitée que prirent les choses le laissa coi. Sa réflexion avorta sur de nouvelles questions à l’arrivée impromptue du Von Frayner. Il fut témoin de la messe-basse, misant sur une menace induite par la pression nerveuse, et d’autant plus mortelle, des doigts du raffiné sur la gorge du primitif. Quoi de plus normal, attendu que ce dernier venait d’entailler grossièrement l’excellence de traits vierges de toute offense. Et Finn devinait sans peine qu’ils vouaient à la pureté d’une telle beauté, un même culte fanatique voire rancunier lorsqu’il était bafoué par l’Infidèle.

L’oiseau blessé sembla battre de l’aile à sénestre. Il s’éveilla, chancelant, pour se joindre à l’étrange réunion de trois volontés contrariées qui, pourtant, s’accordaient sur le même dessein. Jacqot pouvait compter ses dernières bravades, la lueur meurtrière qu’arborait froidement l’éclat limpide de ses prunelles cerclées de sang ne manquait pas de transparence à ce sujet. Et personne ne saurait décemment contrecarrer une telle ambition. Pas même l’Irlandais, qui se tenait là, maintenant son ultimatum sous le roulement perplexe de ses phalanges contre la fusée de son arme. Il ne savait trop que penser du retournement, si ce n’est que tout cela daubait sévère. L’ignorance était reyne, enfantant l’incertitude qui trônait royalement sur les traits de Cazayous.

Il était pressé, mais refusait de laisser pourrir et se gangréner une affaire comme celle-ci dans un lieu sur lequel il n’aurait plus aucun contrôle une fois déserté. Alors il cogitait sec, scrutant avec une certaine retenue ses comparses du soir. Le Von Frayner paraissait avoir déjà scellé son sort, promettant mille tourments au destinataire de sa parure létale. Quant à la Rose aux pétales écornés, ses épines se profilaient, saillants, sur l’écorce hospitalière gorgée d’une sève finalement bien amère.


- « Ton tour arrive, ma sœur, mais accordons d’abord à celui-ci le droit de s’épancher en confesse. »

Complice mais ferme, le ton de l’ex-clerc se voulait conciliant, mais surtout, il réclamait des réponses. L’estoc en retrait de sa voisine, le choix des armes lui était consenti pour que le jour se fasse sur cette sombre histoire.
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--Jacque_
Mourir mais pas sans se battre un peu.

Il est tenu par celui qui l'avait payé pour faire tout cela. Blesser la belle jeune femme. Il se rappelait de ses mots "fais la danser comme une poupée de chiffon". Il l'avait fait. Un peu trop peut-être. Puisqu'elle avait crié. Pas assez peut-être, puisqu'elle revenait déjà à elle. Instant d'incompréhension. Elle n'est pas si faible qu'elle n'y paraît. Il la regarde se relever, puis sans lui prêter plus d'attention que cela, il regarde l'homme qui tient la bâtarde... Il réfléchit. Il cogite à tout rompre, cherchant une solution. Provoquer, et trouver une astuce, rapidement. Et la voilà proche, qui tire l'épée. Une conviction, un pressentiment. Il ne fait pas confiance au Judas qui le retient prisonnier de son étreinte. Sa pression sur sa main ne fait que l'augmenter. On ne joue pas si facilement avec lui... Il ne veut pas. Il ne les laissera pas faire... Il trouvera une astuce. Quitte à corrompre l'homme qui le tient et le paie ?! Peut-être.

Puis-je à mon tour m'en prendre à plus faible que moi ?

Une lueur de défi traverse le regard de glace de Jacques qui longe alors la lame tendue par Rose pour venir terminer sa course sur son visage à l'arcade sourcilière fendue. Sourire narquois, pervers, et rassuré. Il n'a pas peur, le Jacques. La souffrance, la mort, c'est son gagne-pain. Il la cotoie tous les jours. Il l'aime, l'adule même. C'est sa vie. Une vie faite de souffrance et de mort disséminé autour de lui. Et en lui. Il est souffrance. Il est une allégorie de la mort. Il imagine alors un scénario des plus improbable... Il se fait toute une histoire dans sa tête.

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Il se fait alors provocateur. Pour mieux l'énerver. Car il sait que les gestes sont moins maitriser dans la colère. Et puis, s'il peut finir son travail en l'humiliant encore plus....Il persifle alors entre ses dents :

Je vous pensais plus courageuse que moi, damoiselle. Et puis réfléchissez tous deux... enfin trois... Si vous me tuez... vous n'saurez jamais qui m'envoyait

Tout en terminant sa phrase, il tente de donner un grand coup de coude dans le plexus de celui qui le retient, Judas. Pas assez pour l'assommer réellement, suffisamment pour lui couper quelque peu le souffle et le forcer à reculer malgré lui, tout en donnant un coup de genoux dans l'épée de la malheureuse. Il tente finalement de se laisser tomber en arrière, sur son employeur. Il veut le faire tomber, et l'écraser suffisamment pour l'assommer quelque peu et le prendre en bouclier. Il lâche entre deux souffles de respirations entrecoupés.

Quel lâche est-il... Judas Von Frayner pour n'oser me tuer de ses mains. Il laisse cela à une pauvre jeune femme innocente. Messire à la bâtarde est tout aussi téméraire... La beauté masculine. Charmes et atouts intraitables...

Il ne peut se sauver. Il sait qu'il mourra dans cette taverne, ce soir même. Sans aucun doute. Mais il se battra jusqu'au bout. Il ne leur facilitera pas la tâche. Ni à elle, ni à lui. Le troisième il n'en a que cure. Il tient alors Judas, comme celui-ci le tenait auparavant et exerce une légère pression sur sa main, comme il le lui avait fait. Et maintenant ... ?

Et maintenant, que comptez-vous faire tous deux ?!

Il savait qu'ils n'ignoraient pas qu'il était capable de tuer le Von Frayner sur le champ. C'était si facile, et il était si affreux que cela ne lui poserait aucun soucis. Il n'était pas à un meurtre de plus. Il commença à tourner doucement dans la taverne, avec son bouclier vivant, sans quitter ses deux assaillants des yeux. Que ferait-il face à cette situation ? C'était l'occasion aussi de vérifier pour Judas la façon dont les deux autres le considérait. Puisque tous trois semblaient se connaître. Le temps sembla s'allonger, durer interminablement, dans cette situation peu prévisible, et fortement rocambolesque. Jacques finit malencontreusement par poser son pied sur les gouttes de sang de Rose, encore fraîche sur le sol, et glisser, tombant sur le dos... Sonné plus qu'assommé. C'en était finit de lui. Incontestablement. Il ne parlerait pas. S'il le faisait, il savait que Judas le ferait tuer par la suite. Et la vie de fugitif il aimait cela. Celle de traquée ne l'intéressait pas le moins du monde.
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Sa vision utopique prit fin. Elle n'apportait aucune solution. Il ne lui restait rien que la fatale réalité. Judas ne ferait rien. Il le sentait. Un regard vers rose et l'homme de lâcher :

Puisqu'aucun des hommes n'en a le courage, faites-vous ce plaisir gente damoiselle. Attachez moi les mains, les pieds, et tranchez moi la tête, que vous ne sauriez voir davantage. Le coeur, c'est inutile. Vous avez dû le remarquer, je n'en ai pas.

Il ne dira rien de plus, ne fera pas un geste de plus. A la question de indirecte de l'irlandais il ne répondra pas. Il attendra simplement sa fin. Tomber pour une mission aussi ridicule. Pour une trahison aussi maigre et hilarante. Il était déçu. Mais il mourrait en riant. Ah l'ironie du sort...
Rosalinde
Oh, il la provoque, avec son sourire, vil personnage qu'il est... Elle se fait violence pour retenir son bras, quand elle n'a envie que de lui entailler la gorge, le voir vomir son sang, qu'il paie. Mais l'Irlandais réclame une confession. Que la lumière soit. Ces dévots étaient bien tous les mêmes. Tous à penser qu'il n'était de cause perdue, que toutes les âmes pouvaient être sauvées. Non, Finn, tu te trompes. Il est des âmes si corrompues que malgré toutes les pénitences, et toutes les confessions du monde, elles n'atteindront jamais le Paradis. Si le Paradis existe. Elle n'en est pas sûre, d'autres ont cru que les âmes des morts franchissaient le Styx contre une obole, d'autre encore ont enveloppé leurs macchabées éviscérés dans des bandelettes de lin... Et encore, elle ne s'est pas informée sur les pratiques funéraires des Indes, mais imaginant ce grand pays si exotique, cela devait sans doute regorger de trésors d'originalité. Il faudrait qu'elle se renseigne, lire nourrissait son insatiable curiosité, et allait de paire avec ses besoins de solitude. Mais là était son problème. Elle réfléchissait trop, ignorant sciemment que "croire" est différent de "savoir".

Mais pour le moment, la question se faisait plus pressante. Savoir s'ils devaient confesser Jacques... Cela pouvait être utile, de le faire parler. Et pourtant, rien n'indiquait qu'il avait agi sur ordre de quelqu'un, du moins ne l'avait-il pas mentionné... Un court instant, ses prunelles glissent vers Judas. Non, cela ne pouvait pas être lui, il ne prendrait pas tant de risques, autrement. Le Von Frayner était plutôt du genre à commander qu'à agir. L'homme au bliaut bleu avait pu s'en prendre à elle par pure cruauté... C'était d'ailleurs ainsi qu'elle envisageait les choses, ne se connaissant pas d'ennemi personnel, du moins pas en ce moment. Alors à quoi bon l'écouter ? Si c'était pour entendre une litanie de jérémiades larmoyantes, elle passait son tour. Foutues bondieuseries.

Il lui demande, à elle, de se charger de mettre fin à ses jours. Demander à être décapité par un bras aussi faible, à coup sûr, c'était du masochisme, et si elle avait pu, sans doute la rousse aurait-elle eu en tête l'affreuse histoire de l'exécution de la future Mary Stuart. Mais cela révélait au moins une chose. Il ne désirait pas de confession. Pas de chance pour toi, l'Irlandais. Alors, doit-elle le tuer ? Elle se fait un instant juge. Oh, la sentence est vite trouvée. Tu ne te repends pas. Et qui a frappé, frappera. Ce sera donc la mort. Élimination des nuisibles. Cauchemars et frayeurs nocturnes futures évitées. Ce serait à se demander pourquoi s'être posé la question.

L'arme est brandie. Et posée, là, juste à l'endroit de son cœur.


- C'est ce que nous verrons. Cela ne me dérange pas de vous transpercer deux fois, si nécessaire.


Sonnez l'hallali, il est l'heure de la mise à mort. Il ne parlera pas, il l'a dit. Alors, d'un coup sec, elle se fait Parque, et tranche le fil de sa vie.
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Judas
Qu'il est facile de prendre la vie, hein Rose... Cette vie que 'ai voulu aussi t'arracher parfois, sans réellement m'en donner les moyens. Cette vie que jamais je ne volais de mes mains mais par procuration, à la noble dit-on, à la lâche. Judas a un mouvement de recul, non sans un frisson de léger dégout lorsqu'elle abat Jacques. Rose n'aime pas se salir, c'est bien connu. Aussi cette extrémité pousse le satrape à se dire que sans doute, elle s'est retranchée dans un état de colère ou de grande peur, peut-être un peu des deux. Le corps est lâché, les mains gantées ne l'empoignent plus. Il chut sous les yeux d'un Frayner assouvi. Le limier a eu sa soirée agitée, et même quelques séquelles, oui c'est une nuit prolixe pour s'exaucer. La faim justifie les moyens.

Senestre vient ceindre le bras paraissant presque fébrile de la rousse, parant tout évanouissement qui pourrait aggraver le cas de notre Rosalinde, regard à Finn, la dextre pendant qu'il enjambe le corps mourant et spasmodique s'enquiert d'ôter l'épée du joug qui l'étreint.

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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles... Entrez dans la danse.
--Jacque_
La mort ne frappe pas, elle endort

La douleur. C'était sa religion. Il était fou. Il aimait la douleur. Tant la provoquer que la subir. Peut-être voulait-il mourir, comme tant d'autres qu'il avait tué froidement, avec un plaisir intense... Peut-être voulait-il ressentir ce qu'ils avaient ressenti. Pour que la boucle soit bouclée. Que le cercle soit parfait. Que sa vie s'achève dans un apotéose...
Ce qu'il ignorait seulement, c'est qu'il n'avait pas réellement peur. Peut-être pensait-il qu'elle n'en serait pas capable. Peut-être la pensait-il aussi faible qu'il l'avait vu avant. Démunie, désoeuvrée. Perdue. Seule. Peut-être pensait-il qu'une femme n'aurait pas le cran nécessaire. Surtout elle, qu'il avait vu crier, qu'il avait transformé en danseuse automate...

L'ironie du sort... Mourir des mains d'une femme. Mourir d'une action aussi simplette. Mourir. Maintenant. Comme ça. Par sa victime. Pour sa vengeance. Ignorait-elle cette belle enfant, que malgré sa mort, son visage hanterait ses nuits. Qu'il la poursuivrait un long, très long moment dans sa vie. Même si l'on parvient à semer ses poursuivants, à éliminer ses rétractaires, ses ennemis, les cauchemars eux, ne vous lâchent jamais. Il avait sans doute imprégneé assez d'image de son visage atroce, de son regard pervers, de ses gestes violents dans sa petite mémoire de rousse à robe à nouettes. Probablement. Il en était sûr au fond de lui. Pourtant, elle n'était pas si faible que ça... Il le savait... Et cela le faisait douter quelque peu. De son travail en soit. C'était le meilleur des emploi... Les missions qu'il préférait... Tuer était simple. Terroriser, blesser, humilier et hanter, c'était bien plus difficile. Perdurer dans la mémoire, malgré l'absence.

L'épée fut posée sur son torse. A l'endroit de son coeur, si tant est qu'il en aie un. Sourire ironique. Sourire narquois. Sourire désabusé. Ou sourire blasé ? Qu'on en finisse... Il attend. Ne quittant pas la rousse des yeux, pour ancrer le mieux possible sa vision dans sa mémoire justement... Alterner un regard narquois, pervers, et un regard pathétique, presque demandant grâce... Jouer. Jusqu'au bout. Avec la vie. Avec le vivant. Avec elle. Autant en profiter. La pression augmenta, imperceptiblement. La phrase fut lâchée. Presque persiflée. Deux fois ?! Mais quel humour pour une si fragile... La réflexion est coupée, l'épée enfoncée. Il finit par tomber, étalé sur le sol, sans vie. S'il avait encore pû réfléchir il aurait été déçu du peu de douleur que cela procure. La mort ne frappe pas, elle endort. Surtout avec la surprise. On avait beau l'avoir prévenu, il restait persuadé qu'elle n'oserait pas. Et finalement... Tout était allé si vite. Les espoirs de souffrances atroces derrières sa profession s'envolait avec lui. Il n'avait été qu'illusion et vice. Il n'était plus. Plus rien. Le monde ne s'en porterait pas tellement mieux, mais ce qui était sûr c'est qu'il ne se porterait pas moins bien... Elle continuerait son chemin, elle tournerait toujours de la même façon. La vie ... cloche.
Finn
La victime rendit son verdict, implacable. Aucune objection chez l’Irlandais, lui qui n’avait eu que le bon goût de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
A moins que ce ne soit l’inverse.

La pièce fut plongée dans le silence, celui du mort. Jamais plus il ne parlerait. Rose s’était montrée convaincue de cela dès le départ.
Et pourtant, qui pouvait se targuer de pouvoir tenir sa langue lorsqu’elle est chatouillée avec habileté ? Personne.

Par expérience, l’Irlandais aurait pu affirmer sans ciller que la torture était le crochet capable de faire céder toutes les volontés, de faire éclater toutes les vérités. Mais il se retînt. On ne lui en avait pas laissé l’occasion, et il valait peut-être mieux ne rien savoir.

De toute façon, il n’avait plus le temps pour ça. Il était trop tard.


- « Vous devriez emballer ça. », lâcha-t-il cyniquement en désignant le macchabée du pied.

Il n’aiderait pas. Il devait filer, et si ce n’est à l’anglaise, alors à l’Irlandaise.
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