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[RP] Parce qu'on ne rigole pas avec n'importe quoi!

Enguerrand_de_lazare
(RP semi ouvert, un p'tit MP si vous voulez participer)

[Montargis – Campement de la Licorne]

Partout alentours ce n’étaient que tentes hâtivement montées aux couleurs bigarrées, fanions et bannières flottant au vent, chacun et chacune frappée des symboles d’appartenance de leurs possesseurs.

Fanions et bannières flottant, comme à l’accoutumée, d’ailleurs, à croire que ledit vent étant de mèche avec ces pièces d’étoffes là, dont le seul et unique objectif dans leur misérable existence était de claquer avec ostentation, montrant ainsi leur supériorité face à toutes ces autres bêtes et stupides pièces d’étoffe tout juste bonnes à péniblement onduler sous l’effet d’une malencontreuse brise.
Le vent donc, de mèche, prenait plaisir non fin, ou secrètement monnayé, à souffler joyeusement pour que ces premières puissent gentiment se la péter et montrer à quel point elles pouvaient en jeter.

Dans le campement par ailleurs, ce n’étaient que mouvement et agitation, chacun vaquant à ses particulières occupations.

Le fier Chevalier astiquait et briquait sans discontinuer son étincelante armure en vue d’une hypothétique bataille à venir, car il n’y a rien de pire que de devoir combattre sans refléter sur sa cuirasse les premiers rayons du soleil marquant le commencement du combat promis.

Le vieux guerrier, habitué aux champs de bataille, expérimenté parmi les expérimentés, veillait soigneusement à prendre soin de ses bonnes et vieilles chausses, tout combattant se respectant se devant de savoir que celui qui mal chaussé était ne pourrait pas de la guerre revenir, ou alors, à la limite, mais au prix d’épiques ampoules et de mémorable macération des arpions qui en laisseraient pantois femmes et enfants laissés à la maison.
Sans compter par ailleurs qu’une bonne paire de chausses bien entretenue n’avait pas son pareil pour la course effrénée, tant dans le but d’arriver premier au pillage et à la picorée que pour se carapater au plus vite dans l’éventualité où Mars aurait décidé de jouer un mauvais tour à l’armée qui se voyait déjà dormant dans la couche des futures veuves.

La jeune recrue, quand à elle, tentait vainement de stopper cet irrépressible mouvement de claquement de genoux, faisant s’entrechoquer l’une contre l’autre les deux cagneuses articulations, transformant par endroits le campement, car la jeune recrue, sachez le, avait tendance à se regrouper, tel les bancs de krill prêts à se faire dévorer par l’affamée baleine, en véritable concert de percussions, ode bien involontaire à la Sainte Trouille et à son vieux compagnon l’accélération du transit intestinal.

Autour de ceux là, c’était plutôt l’habituel tableau de la Comédie Guerrière, avec son cortège de personnages tout aussi caricaturaux qu’éternellement réutilisés, au point parfois de les voir usés jusqu’à la corde, élimés par des années et des années de guerre et de conflits, de ceux donc que l’on ne pouvait oublier et qui, bien qu’ils aient parfois tendance à considérablement nous agacer, en arrivaient parfois à faire se déclencher en nous une pointe de sentiment amical, vague attachement à une figure tant et tant de fois croisée qu’elle en devenait familière et presque proche.

Seule ombre à cet idyllique tableau, cette fresque guerrière déroulant premiers et arrières plans sans aucune imperfection, nulle trace des habituelles ribaudes et femmes de petite vertu habituellement accompagnant toute colonne armée qui se respectait, tant les délices de la chair allaient de pair avec la joie de s’étriper dans un esprit de franche et camarade animosité.

N’allez pas croire qu’il s’agissait là d’un choix par toute la troupe démocratiquement décidé. Non point. Mais d’aucuns de ces messieurs défendant vertu, foi, honneur et autres billevesées, avaient décidé, en leur fierté mal placée et étroite, et peu large d’esprit, âme pure, que ces dames là (ou hommes, parfois, à ce qu’il paraissait) ne pouvaient vaquer à leurs habituelles occupations, la Noblesse de leurs actions ne pouvant être entachée par commerce de bas étage et sexuel marchandage.
Et autant vous dire que pour la piétaille de base, celle qui, recrutée en les champs et faubourgs traversés pour servir de chair à acérée ferraille, cette dernière décision n’était pas du plus bel effet. Il est vrai que quitte à mourir la bidoche à l’air étripé en quelque terrain de bataille, il valait mieux, au moins, avoir ventre plein. Et bourses vides.

Or donc, en ce joli maelstrom, rassemblant Ordres Royaux, mercenaires, troupes royales et noblesse volontaire, se tenait, devant l’une des tentes de la Licorne, le Chevalier, jetant un regard presque absent sur les alentours, tant son esprit semblait préoccupé par tant et tant d’éléments qu’il en devenait inutile et des plus fastidieux de tous les détailler.

A moins bien sur que ladite préoccupation n’ait été animée par ce qui était là, posé sur une escabelle à ses pieds, en la personne d’une belle et resplendissante truite argentée, particulier présent à lui offert la veille par illustre et, il fallait bien l’avouer, iconoclaste connaissance, et dont il devait trouver moyen de l’équiper sur sa monture, respectant par là engagement formulé, sans pour autant déclencher questionnements et interrogations par l’ensemble de ses frères et sœurs licorneux. Et moins encore raillerie de la part d'aucuns autres membres de leur armée.

Une voix, alors, sur sa dextre, vint rompre sa tranquille solitude, alors que, il le savait et ne pouvait en douter, il en était arrivé à toucher du doigt l’ultime solution.

Et c’est donc un visage de marbre, pour le moins marqué des plis de la désapprobation, qui se tourna vers le responsable de son dérangement, en la personne d’un pauvre Homme d’Arme tout soudain se demandant s’il n’aurait pas mieux fait de s’en rester en ses quartiers et d’attendre que l’un de ses compagnons prenne l’initiative de porter l’urgent message.


Capitaine!...Capitaine!...C’est...Horrible…Atroce…Monstrueux…Bretonnant ! Le chariot! On nous a volé le chariot !... Une pause…Marquant là le moment où ledit Homme d’arme venait de discerner les traits fermés du chevalier. Depuis notre arrivée ici ce matin, personne n’a réussi à mettre la main dessus !

Chariot. Vol. Les images, alors, s’enchainèrent en l’esprit du Licorneux. Il leur avait été dérobé partie de leur équipement ! Épées ? Pièces d’armure ? Fourrage pour leurs montures ? Nourriture ? Déjà il imaginait quels étaient les choix possibles, comment pallier à carence de tel ou tel équipement, où s’approvisionner, à qui demander fournitures nouvelles ?
Dardant un regard sur l’Homme d’arme, il serra brièvement les mâchoires, avant de jeter d’une voix roide et sèche un :


QUOI! QUE NOUS A T'ON VOLE?…frère...

Et le pauvre hère de répondre, dans un filet monocorde et presque ondulant tant en cet instant précis un sentiment de peur l’avait envahi :

La prune, Capitaine. On nous a robé toute notre cargaison de prune.

Un instant, un bref instant, l’esprit du Chevalier se trouva rasséréné.
Nul vol d’envergure. Nulle perte stratégique. Juste un peu de prune…de…DE PRUNE ????
Par Aristote et tous ses saints vérolés ! De la prune ! Les malheureux ! A eux ! Prise ! Avec tout le mal que l’on pouvait avoir à s’en fournir, leur Grand Maitre en ayant expressément rapporté depuis ses terre limousines, et de la meilleure encore, justement destinée à raviver le cœur et l’esprit de leurs frères licorneux et de qui voudrait bien partager quelques verres en leur compagnie !
Avec toute la difficulté que cela avait été de faire traverser sans encombre à ce chariot la moitié du Royaume ! Et de le dissimuler aux yeux inquisiteurs des intendants royaux veillant à la juste répartition des stocks et réserves! Et de trouver les parfaits barils qui sauraient garder le délicieux et précieux nectar !

Tout cela, maintenant, s’en était envolé, bientôt bu par quelque rapineur prompt à suivre les colonnes guerrières et à faucher tout ce qui pouvait échapper à la surveillance de leurs propriétaires.

Ou pire encore.

Son regard, alors, balaya rapidement le campement, tentant désespérément d’y retrouver le trésor disparu.

Pire encore, certainement.

Elle pouvait encore être là. Parmi leurs compagnons d’arme. Quelque part. Prête à être bue et avalée par gosier qui ne la méritait pas.
Le bout de la botte ferrée tout soudain envoya voler en l’air une petite table posée non loin de lui. Se tournant alors vers l’Homme d’arme, il aboya presque :


Fait mander le Grand Maitre, ceci ne peut rester impuni ! Et charge à toi de prévenir nos frères et sœurs, qu’ils mènent rapide et prompte enquête dans le campement et dans les alentours afin de partir à la recherche des biens volés !

Un dernier regard, perçant.

Il n’y a aucun temps à perdre. Nous avons jusqu’à ce soir pour retrouver le ou les coupables. Passé ce délai, nous pourrons faire une croix sur notre Nectar et, je le promets, les feignasses et trainards qui n'auront pas donner toute leur énergie à l'accomplissement de cette prioritaire tâche s'en souviendront!

Et le Maistre de guerre de rapidement s'en retourner en sa tente, prenant en toute hâte cape et épée, prêt à arpenter jusqu'à la pleine nuit s'il le fallait le campement royal.

De la prune!
De la prune!
Etaient ils donc si fols pour oser leur rober leur prune!


(Edit pour mini coquilles)
_________________
Bess.scte.merveille
[Montargis – Campement de la Licorne]

La scène avait de quoi étonner... Bess un sourire aux lèvres, bouchonnant son Cardinal. La scène n'a rien d'étonnant pour qui ne connait pas Bess, mais on verra plus d'une Licorne passer et hausser en sourcil en voyant leur GM s'occupant avec un visible plaisir d'un foutu canasson connu et reconnu pour son caractère peu enviable, et surtout une propension toute Merveillesque à faire systématiquement ce qu'il ne fallait pas faire... un pas de coté lorsqu'on tente de le monter, un coup de dent sur une fesse tendrement offerte alors qu'on vient lui donner son repas, (la tendre fesse étant généralement celle d'un jeune escuyer personnel de la Bess soit dit en passant), ou donner un grand coup de sabot dans le seau malencontreusement posé trop prés.

Pour en revenir à la Bess, elle était donc sagement (comme dirait son époux qui d'ailleurs ne devait pas être loin comme tout Chef de Meute qui se respecte) en train de s'occuper de son foutu canasson, dixit la Bess. Le sagement était bien entendu ponctué de divers propos marmonnés, grognés, ronchonnés, le tout entrecoupés de sourires complices .... du pur Bess quoi, tandis que le frison arborait un sourire narquois, semblant parfaitement content de lui. Ce qui n'est pas peu dire ... qu'est ce que vous voulez, c'est qu'il a fait la guerre de 1456 lui !

C'est donc sur cette scène magnifique que tomba l'homme d'arme quelque peu refroidit par le précédent Chevalier qu'il était venu déranger. Et pour le coup il regrettait vraiment de n'avoir pas laissé un de ses compagnons prendre l'initiative à sa place. Imaginez ... déja expliquer au Capitaine que la Prune avait disparut avait été tâche ardue mais à la GM .... qu'est ce que j'ai bien pu faire au bon dieu pour que ça tombe sur moua ! Déjà la prune c'est un sujet sensible chez elle ... mais là il s'agit de SA PRUNE A ELLE de chez elle à elle qu'elle veille particulièrement à ce qu'elle soit la meilleure de tout le Limousin, ce qui bien évidemment est le cas, puisqu'elle le dit.

Il avait prit tout son temps pour traverser tout le campement, bon à vrai dire il avait fait le tour par le grand côté, histoire de réfléchir au meilleur moyen d'aborder la chose, il avait même été tenté l'espace d'un minuscule instant de faire demi tour et d'envoyer quelqu'un d'autre. Mauvaise idée parce qu'il aurait fallu expliquer la chose ensuite du pourquoi du comment du ... enfin vous avez compris.

Revenons à nos moutons.. enfin à notre homme qui ne pouvait maintenant plus tourner autour du pot.


Heu.... Grand Maistre ? y a ... heu le Cap'taine Eng qui vous d'mande ... Aprés tout il avait pas dit de la prévenir ... juste de la faire mander.

Ce qu'il y a de bien avec les femmes c'est qu'elles sont à la fois douces, tendres, aimantes, d'un caractère toujours calme et pondéré, comme Bess. Regard furibond à l'attention de celui qui vient la déranger, vu que ça marche pas sur le Cardinal faut bien qu'elle passe ses nerfs sur quelqu'un à défaut de quelque chose.

Ah oué ? Et je peux savoir de quoi il est question ? parce que des fois que tu l'aurais pas remarqué je suis O CU PE !!!!

Et hop un coup sur l'encolure du frison qui pensait profiter de l'occaz et attraper une ou deux mèches de la GM. Pas de chance pour l'homme d'arme qui devait maintenant lui expliquer pourquoi c'était important, en tout cas plus que de s'occuper de cette saleté d'animal... fois d'un homme qui avait déjà pratiqué la bête.

Heu.... en fait chef .... c'est parce qu'il y a eut ... un vol de prune
Mhhh ? Regard assassin qui se tourne vers un frison qui regarde ailleurs l'air de rien un vol de ?
Toussotement derrière la main de prune
PARDON ? j'ai du mal ouïre
C'est le cap il a dit qu'il fallait vous appeler immédiatementparcequ'onavolélechariotdeprune
Tu parles de MA prune ???? AMOI ?????? celle qu'on a fait attention de trimballer avec discrétion ???? tu parles de la meilleure prune que le Limousin puisse donner ????? TU PARLES DE CETTE PRUNE LA ???????

...

Regard meurtrier vers un Cardinal qui commence à s'ébrouer parce que un : il aime pas quand SA GM à lui elle râle aprés quelqu'un d'autre que lui, et que deux : il voit venir le coup qu'encore une fois c'est d'autre chose que lui qu'elle va s'occuper, et que du coup il a toute sa journée gâchée.

Tu sonnes le ralliement, je veux tout le monde sur le pied de guerre, un chariot ça se perd pas comme ça BORDEL !!!

Plaquant là un homme d'arme penaud, et un canasson dépité, notre Bess traversa le campement à grand pas, houspillant tous ceux qui avaient la mauvaise idée de se trouver sur son chemain.

On vole pas la prune de Bess sans en subir les conséquences ... c'est moi qui vous l'dit

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Mariealice
Un campement. Tout ce qu'il y avait de plus classique. Des tentes dressées fièrement, du monde courant partout, des chevaux se faisant panser etc.... Rien de palpitant pour qui l'avait vécu tant de fois qu'elle en avait perdu le compte.

Oui elle. S'il y avait une chose de certaine sur la personne en question, c'est qu'il s'agissait bel et bien d'une femme. Non pas parce qu'elle était fardée comme un coche volé. Pas plus parce qu'elle portait des rubans à tous vents comme Hubert la ponette de Grimoald. Non, parce qu'elle en avait le caractère. En somme, elle pouvait être tour à tour jalouse, taquine, de mauvaise foi, têtue, tendre, attentive, protectrice...

Pour le moment, elle se contentait de finir de lire quelques documents, histoire de se débarrasser de la paperasse habituelle, entre intendance de ses terres et Pairie, pas de courriers privés ce jour. Comme cela, le temps entre le prochain départ et la fin des corvées serait possiblement plus agréablement passé. Comment? Alors là, le programme n'était pas établi. Cela dépendait des uns et des autres et, en premier lieu, du brun de son coeur. De son futur en somme. Peut-être un peu d'asticotage pour la forme, histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes. Il ne se gênait pas pour la faire ronchonner, disant que c'était une des rares choses qu'il pouvait réellement faire en public, il ne fallait pas croire qu'elle lui laisserait la part du lion sans réagir.


Ca c'est fait.

Plume enfin posée sur l'écritoire après que les derniers mots aient été écrits sur le vélin. Les bras en l'air pour s'étirer avant de se lever pour de bon et de faire quelques pas.

Aaaah... Bon sang que c'est long. Bien, maintenant il faut trouver un sujet.

Bottes remontées sur ses braies, mains passées rapidement sur son séant pour en chasser la poussière qui pourrait s'y être déposé avant de sortir. Et de se parler tout en marchant, guettant du coin de l'oeil la silhouette de l'homme en question.

Qu'est-ce que je pourrais inventer? Que j'ai trouvé un prêtre mais qu'il n'aime pas le bleu et que donc il va devoir s'habiller en violet sinon il l'excommuniera? Que ma robe a été égarée et qu'il faut retourner faire les boutiques? Ou alors... Que je suis enceinte...

Tout à ses idées, Marie rentra tout bonnement dans l'homme d'armes qui filait comme le vent pour sonner l'alerte, trop heureux d'échapper à si bon compte à une furie limousine. Sauf qu'il envoya la brune au sol, le séant juste épousseté dans la poussière. Pas de pot, il avait échangé contre un autre genre de furie.

NON MAIS CA NE VA PAS ESPECE D'IMBECILE!

Maugréant entre ses dents, elle se releva, se frotta à nouveau l'arrière train tout en fusillant du regard l'homme en question.

Tu ne peux donc pas regarder devant toi?

Voilà bien sa chance tiens.... Le pauvre tombait de charybde en scylla. Pourquoi est-ce que cela lui était tombé dessus hein? Pourquoi lui?

Euh... S't'a dire qu'en fait... C'est votre frère... Il y a comme qui dirait un problème.


Un problème? On a l'habitude, je ne vois pas ce qui pourrait expliquer ta façon d'agir.

Ahem. On nous a volé le chariot en fait.

Le chariot? Quel chariot?

Vous savez bien, celui du GM, celui qui contenait... De la prune.

Aaaah celui-là. Oui ben quoi? Du moment que j'ai toujours ma violette moi hein.

Tout ce raffut pour quelques malheureux tonneaux de vulgaire prune. Pfff.

C'est-à-dire que... Enfin... Savez votre violette là... L'était avec....

Et de filer prestement avant d'en prendre une, tout en faisant extrêmement attention au fait que cette fois il n'y avait personne sur son passage.

Ma... Ils ont......

AH NOM DE DIEU!


Demi-tour toute, direction le frangin. Sa violette! Ils avaient osé! Le premier qu'elle choppait, elle ne donnait pas cher de son cas.

ENGUERRAND! JE VAIS LES TUER!
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Ewaele
Si certain ne savait comment s'occuper quand le campement était monté, il y en avait une qui avait des idées à revendre, et au lieu de les donner à mettre en pratique, elle préférait se les garder pour elle. Il faut dire aussi que de faire tester des choses qui venaient de sa petite tête de rousse il valait mieux éviter, déjà que cela pouvait être dangereux pour elle alors pour les autres, public non averti, je ne vous explique pas.

Ewa était tout simplement encore en train de penser à l'ex Bouillon. Il fallait reconnaitre aussi qu'il devait se la péter d'être au centre des conversations et de tout le fourbi mis en place pour sa jolie petite gueule de... Non pas vraiment jolie d'ailleurs mais passons. Elle était en pleine réflexion, à savoir s'il ne lui avait pas jouer une entourloupe en prenant la fuite de la sorte sur le champ de bataille ou autrement formulé, s'il n'avait pas simulé sa perte d'équilibre sur son baudet pour éviter une seconde charge de l'irlandaise... Certes il avait une blessure à la cuisse mais tout de même, elle ne devait pas être si grave que cela puisqu'il arrivait encore à monter en selle!

C'était donc toute à ses pensées qu'elle était debout sur une de ses malles, en vêtement de nuit... Encore! Parchemins dans une main et dague dans l'autre à essayer de viser un pauvre mannequin, qui avait plus l'allure d'un épouvantail ou d'une poupée de chiffon, selon les avis, à force de se prendre des coups de lame un peu partout. Est-elle dangereuse ? Oui je le crois, car malgré le fait qu'elle était une femme, et donc multitâches, il fallait reconnaître que là elle faisait fort... Esprit pris entre ses cours pour les hommes et femmes d'armes de la Licorne, qu'elle ne voulait laisser s'empâter même dans pareille situation, et vengeance personnelle au cas où elle croiserait à nouveau la route et le fer d'Eusaias, il fallait reconnaitre que c'était le pompom! Mais le pire c'est qu'il fallait l'entendre s'époumoner la diablesse...


Fourbe, pleutre, je t'aurais un jour, je t'aurais!!!

Et de sauter du coq à l'âne, descendant de sa cantine pour aller tremper sa plume dans l'encre et de griffonner quelques exercices pour les méninges de ses victimes, quelques nouveaux mouvements de poignets encore non vus, ou encore des déplacements en pas-chassés pour éviter les passes d'armes des adversaires... Ah pour ça elle avait de l'allure car non contente de les noter elle se mouvait au fur et à mesure, ne prenant garde aux tâches d'encres qui pouvaient se répandre de ci, de là, même jusqu'à son visage, sa dague toujours bien maintenu dans sa senestre au cas, évidemment où, le balbuzar ferait une entrée sous sa tente!!!

Mais ce ne fut pas le bon bourguignon qui entra, mais tout simplement celui avec qui elle partageait sa couche. Au moment même où elle sautait à nouveau sur son coffre. Dire qu'un peu plus elle aurait pu se retrouver les quatre fers en l'air était sans doute exagéré, bien que... Mais elle n'eut pas le temps de dire ouf, que le beau chevalier s'équipait de son épée et de sa cape et tournait bonnement les talons. Ah non là pour le coup c'en était trop pour la rouquine un poil échevelée, qui le temps de sauter nus pieds évidemment pour retrouver la terre ferme et prendre en chasse le Maitre de d'armes de la licorne, avait perdu de précieuses secondes, mais rien ne pouvait l'arrêter...

Et c'est une Boesnière dans un drôle d'accoutrement qui sortit son museau de sous la tente, en braillant...


Enguerrand de Lazare reviens tout de suite ici, sinon...

Sinon quoi d'ailleurs ? Mais à peine eut-elle le temps de se poser la question qu'elle ouvrit de grands yeux, se voyant pour l'heure au milieu du campement dans une tenue fort peu adapteé à la situation, ses pieds ressentant les chatouillis de l'herbe qui se trouvait dessous, et ses deux mains levées toujours poignard et vélins dans chacune d'entre elles... Redressant son museau fièrement, comme dans toutes situations où elle savait se fourrer, elle prit un air détachée, et très lentement, pas après pas, mode marche arrière, zyeutant de droite et de gauche retourna d'où elle venait sans l'ouvrir davantage.

Elle s'équipa rapidement, abandonnant ses instruments de mise en scène. Braies, corset et cuissardes furent vite en place, épée sur la hanche et cape sous le bras, sans savoir que son minois, parsemé de ses tâches de rousseurs habituelles, était en plus constellé de nouvelles, faites par l'encre un peu plus tôt. Elle fit voler le pan de la tente et d'un pas assuré, lança sa majestueuse personne à la poursuite du baron qui allait devoir avoir de bonnes raisons pour l'avoir ignorée de la sorte ou alors il devrait se préparer à un été difficile!!!

Et de clamer à tout va :


Enguerrand! Enguerrand où es-tu boudiou!!! Enguerrand de Lazare quand je t'aurais mis la main dessus...

C'est quoi que vous n'avez pas compris ?
_________________
Shiska
[Camp teint de Montargis: licornopia]

Il y a des journées comme ça qui ressemblent atrocement aux précédentes. On se lève un peu trop tôt qu'il aurait fallu, sans pour autant être réveillé. On traine ainsi ni endormi, ni réveillé le temps d'avaler un quignon de pain et d'enfiler ses habits.

La Louve elle était déjà levée depuis longtemps. Elle ne dormait jamais beaucoup de toute façon. Le coucher se faisait toujours au plus tard, lorsque la force n'était plus là pour soutenir ses paupières et continuer à écrire parchemins et missives. Quand au lever il se faisait souvent avant l'aurore, lorsque son Loup de mari bougeait dans son sommeil en la laissant sans "couverture". Il n'en suffisait pas moins pour se lever, s'habiller en silence et s'éclipser sans jeter plus d'attention que cela au déjeuner préparé pas très subtilement la veille par son mari.

Autant dire qu'il ne s'étonnait pas vraiment de ne pas la voir près de lui. Encore moins de voir que le pain qu'il avalait n'avait pas été consommé. Le Loup était ainsi sorti de la tente et avait parcourus le camp déjà gorgé de vie matinale pour rejoindre les enclos. On y avait aménagé un petit emplacement pour pouvoir stocker le foin des montures, ce qui permettait également de pouvoir produire des mannequins d'entrainement à moindre frais. L'entrainement reste une valeur sure pour le licorneux qui ne sait pas ce que sera demain, ni si demain arrivera le jour suivant ou bieeeen plus tard. Le loup avait ainsi pris une épée dans le râtelier et avait entamé les passes sur le pauvre mannequin. C'est vraiment pas une vie ça, mannequin. On se fait frappé, transpercé de part en part par des lames froides. Et quand on finit par s'en remettre et qu'on vous détache vous finissez dans l'estomac d'un canasson stupide. Mais ça l'assistant maitre d'arme s'en fichait pas mal. La sueur perlait sur son front et ses muscles pectoraux saillants étaient chauds lorsqu'une voix qu'il aurait reconnu entre toutes se fit entendre.



MA prune ???? AMOI ?????? ... discrétion ???? ... meilleure prune ... Limousin ... ????? TU PARLES DE CETTE PRUNE LA ???????


Les oreilles du Loup se dressent d'une seule traite. Il renifle l'air en se tournant vers l'origine de la nuisance, les sourcils froncés. Le brouillard de l'adrénaline se défait bien vite alors que les mots prune raisonnent dans son crane. Intrigué, il laisse tomber le pauvre mannequin et se dirige vers la voix de sa Louve. Grognement de réflexe pour Shiska qui se demandait qui avait eu l'idiotie de mettre sa femme en rogne de la sorte. Que ça allait finir par lui retomber dessus. Et que de toute façon on ne rigole pas avec la prune.

Tu sonnes le ralliement, je veux tout le monde sur le pied de guerre, un chariot ça se perd pas comme ça BORDEL !!!


Un chariot... tu veux dire LE chariot? Non, c'est une blague... LESEULETLUNIQUE chariot??? Celui dont il avait supervisé la production du contenu avec la ferveur du connaisseur et l’exigence du seigneur des lieux, celui qui illuminait les soirées parfois bien moroses sur les routes du royaume de France, celui qui représentait sans doute l'une des possessions les plus précieuses du couple louvesque? Le froncement se fit plus intense alors que le pas s'accélérait et que le Loup se plantait devant sa Louve. Dans l'agitation il en avait même oublié de remettre sa chemise, mais cela importait peu devant la gravissimitude de la situation.


Me dit pas qu'on a paumé la prune quand même????
_________________
--La.hire


Mais nom d'un pet d'none syphilitique! Qu'est ce qu'ils avaient à tous gueuler dans ce foutu campement depuis cinq minutes! 'Pouvaient par leur foutre la paix un peu! C'n'était pas comme si ils venaient de se traverser une partie du Domaine Royal à pince à la poursuite d'un roit'let qui passait plus son temps à fuir qu'à vraiment affronter c'foutu destin auquel il attachait tellement d'importance...

Alors, pour une fois qu'ils faisaient une petite halte aux pieds d'une cité, où il allait à tous les coups trouver moyen d'rentrer une fois la nuit tombée et l'camp sagement ensommeillé, s'échouant comme à chaque fois dans un rade miteux pour finir par tomber saoul comme un cochon entre les bras d'une putain pas trop vérolée, pour une fois donc, qu'il prenait le temps de se décortiquer les doigts des arpions, enfouis sous une couche de crasse si épaisse qu'elle lui en tiendrait chaud pour tout l'hiver, voilà que ça se mettait à brailler dans tous les sens, à croire qu'les félons avaient rebroussé chemin et étaient en train d'leur tomber sur la couenne!

Alors le Gros, un instant, dressa son oreille comme le ferait un représentant de la race porcine devinant le danger, guettant quelque bruit de ferraille ou cris de la piétaille qui tentait de s'donner du courage en crachant d'ses poumons tous c'qu'elle pouvait.

Non.
Rien.
Décidément rien.
Juste ces foutredieu d'voix qui continuaient à déranger la tranquilité du campement. SA tranquilité, nom d'un chien!

Alors c'est une Masse prête à rugir à son tour, et qui l'a déjà vu brailler de toute la force de son imposante carcasse pourrait témoigner à c't'heure qu'il valait mieux ne pas trainer dans l'coin, qui d'un seul bloc se leva, véritable montage de chair et de graisse à présent mue par on n'savait quel magique principe de la physique, principe qui empêchait, malgré toutes les apparences et toutes les lois connues, tout corps ayant dépassé le quintal et demi de lamentablement s'écraser sur le plancher des vaches au moindre changement de position, s'éclatant littéralement dans une mare de bouillie humaine accompagnée d'une symphonie de violents craquements d'os n'ayant pas tenus sous le poids de l'immonde tas.

Et le taureau, furieux d'être dérangé dans son décrassage mensuel, de jaillir de sa tente, goupillon à la main, tel le diable bondissant de la boite où il se tenait tapi, prêt à écraser la caboche des malheureux responsables de cette perte de temps qui l'éloignait un peu plus des nocturnes et promises félicités.


QUEL EST L'SALE FILS DE SA MERE QUI M'DERANGE DANS MES PREPARATIONS! J'VOUS PROMETS QU'SI CA LA FERME PAS AUSSI SEC, CA VA...

Et la furie, alors, de s'arrêter net, le goupillon droit levé achevant son mouvement désordonné dans un entrechoquement de ses boules métalliques.

Parce que grande gueule et batailleur, il l'était.
Prêt à décocher un bourre pif bien senti à celui qui viendrait lui marcher sur les bottes, sans aucun problème.
Distributeur de baffes et de coups d'masse bien sentie, dès qu'vous l'vouliez.

Mais ce qu'il avait sous les yeux n'était, décidément, pas à sa hauteur.
Il n'avait pas les foies, non ça jamais. Impossible!
Et l'premier qui oserait évoquer ça se retrouverait à ramasser les petits bouts de sa cervelle, éparpillés alentour, en espérant ne pas marcher d'ssus par mégarde. Et le dernier à l'avoir dit, d'ailleurs, il devait probablement encore en avoir des morceaux d'accrochés par endroit sur son armure.
Pas les foies, donc, juste la simple logique d'une observation relativement simple, même pour celui qui s'était tellement pris de coups dans la poire que ce qui se trouvait à l'intérieur de son crâne devait plus s'apparenter à de la marmelade anglaise qu'à autre chose.

Et c'est alors un Immense qui, à petit pas mesurés, entama mouvement de recul dans sa toile de tente, espérant n'avoir pas été vu ni entendu de ceux qui auraient, en théorie, dû goûter de son inénarrable esprit de franche camaraderie.

Il tenait en effet, lui, malgré tout, à rester en vie assez longtemps pour forcer encore une ou deux femme braillant et gesticulant, appelant sa pitié et tous les saints d'un seul coup.
Mais affronter là, tout de suite, rien de moins que cinq licorneux visiblement furax, et pas des moindres en matière de tempérance, de tact et de finesse, y'avait comme une petite voix dans sa tête qui lui soufflait discrètement que c'était l'meilleur moyen de se r'trouver pendu par les bourses en haut du donjon d'Ryes.

Et ça, il aimait pas. Ouais.
Parce qu'il avait toujours eu l'vertige, l'Enorme. C'comme ça.

Alors y reculait, doucement, douuuuuuucement, sa voix de stentor soudain mue en discret soprano, emballée qu'elle avait été de sa première tirade et ne parvenant pas à se la fermer définitivement:


Non parce que bon....vous voyez...y'en a qui voudraient avoir un peu d'calme...et pis comme ça, ça s'rait plutôt sympa...sans vous commander....d'bien vouloir...hum...faire un poil moins fort...s'vous plait...

Et les dernières paroles, quasi inaudibles à peine franchie la barrière de la délabrée denture du Massif, les pans de la tente se refermant sans bruit sur l'ombre de lui même, le Gros quittant en douce la pièce de théâtre qui maintenant animait le campement...
Enguerrand_de_lazare
[Campement de la Licorne – 09h47 – Montargis]

Mais oui, bien sur qu’il l’avait vue sa douce et promise, et chère, et tendre, et tout ça encore.
Et même plus.
Oui, il l’avait forcément remarquée quand il était rentré comme une furie dans leur tente. Évidemment. Comment n’aurait il pas pu la voir, n’est ce pas ?

Nulle relation avec quelque désobligeant commentaire sur des formes par trop rondelettes par elle offertes qu’elle en aurait occupé tout l’espace au point de ne plus voir, en ce restreint réduit, qu’elle. Non point ! Elle en était d’ailleurs l’exact opposé, à dire le vrai, parfaite qu’elle était aux yeux du chevalier.
Et la tenue qu’elle arborait en l’instant présent de son entrant sous la toile de tente ne pouvait qu’augmenter encore considérablement les chances d’attirer à elle son attention pleine et entière.

Alors, peut être, était ce la colère qui, soudainement et sans aucunement prévenir, avait jaillit en l’esprit du Licorneux et qui, transformant son champ de vision en un épais brouillard de couleur…prune, l’en empêchait ainsi de discerner tout ce qui n’avait pas trait direct avec l’objet de la quête qu’il venait à l’instant de se jurer de mener à bien. Et dans les plus brefs délais, de surcroit.

Parce que c’était comme ça, un chevalier.
Des serments. Des principes. Un code de l’honneur. Des demoiselles en détresse à sauver, ou tout du moins en quantité suffisamment limitée et autant que faire se pouvait aussi peu acortes qu’il était possible afin que de ne pas risquer déclencher l’Irlandaise ire, en cet instant précis toute occupée à parfaire son art du coutel, incitant par là le Capitaine à user de prudence sur ce point précis, tant lame acérée et affutée tenue par la douce promise pouvait parvenir comme par enchantement à en faire réfléchir plus d’un avant d’agir.

Des demoiselles donc, et avant toute chose, des quêtes. Des tas de quêtes. Des tonnes de quêtes.
Un chevalier sans quête était comme un manchot sans bras, un cul de jatte sans jambe…A moins que ça ne soit l’inverse…Bref, un chevalier sans quête, il fallait bien se l’avouer, avait rapidement et inéluctablement tendance à se faire chier comme un chien dans un cimetière et à pour le moins avoir tendance à force quelque peu sur la boisson, et, en le cas présent, sur la prune.

Ce qui par une fantastique boucle narrative nous ramène tout droit au sujet du courroux du licorneux, c’est extraordinaire.

Or donc, et pour conclure, le chevalier n’avait peut être pas aussi bien vu la rouquine qu’il oserait jamais se l’avouer.
Mais pour certain, il l’avait entendue. Oui, nulle possibilité d’échapper à ces cris là !

Et comme tout futur époux se respectant, la partie reptilienne de son cerveau, celle encore présente en l’esprit humain pour lui maintenir niveau de survie acceptable, l’empêchant de mettre en oeuvre les mille et unes stupidités et errements qu’il ne manquait pas de provoquer, cette partie là donc avait fait littéralement se fermer les écoutilles de ses esgourdes, forçant son esprit à ne pas entendre les cris, pour ce qu’ils pourraient à lui être adressés pour quelque erreur ou faute qu’il aurait pu commettre aux yeux de sa douce.

Survie, vous dis-je !

Et, alors qu’il était ressorti de la tente aussi vite qu’il y était entré, rapidement équipé de sa cape azur frappée du symbole de l’Ordre, ceint à présent de son épée à lui offerte en un jour lointain par leur ancien Grand Maitre Guillaume de Jeneffe, il pouvait à présent discerner d’un peu partout alentour en le campement de l’Ordre cris, hurlements et agitation.

Et c’est courant droit devant lui, ne sachant après tout que fort peu où réellement et concrètement aller, occupé qu’il était pour l’heure à échafauder hypothèses et supputations, qu’il tomba nez à nez avec Bess, accompagnée de Shiska au torse dénudé, tandis qu' il entendait, et sur sa dextre, et dans son dos désormais, provenant pour ce dernier cri de la tente qu’il avait quittée quelques minutes plus tôt, son nom crié par deux voix des plus connues de lui, tant et tant elles avaient déjà employé ce ton en scandant son prénom, voix donc, portées par sa doucechèreettendre sœur et par sa nom moins doucechèreettendre future qui n’avait pas manqué lui emboiter le pas.

Se retournant brièvement pour observer les deux jeunes femmes à leur petit groupe accourir, notant non sans sourire à quelle vitesse Ewaele était parvenue à se changer, car oui, il fallait bien l’avouer maintenant, il l’avait bel et bien vue en la tente un instant plus tôt, notant par-dessus tout la vêture de la jeune femme, avant que de partir au devant de ce qu’il se devait maintenant d’appeler son destin, que nous nommerons sobrement la QUETE DE LA PRUNE.

Et à voir le regard des protagonistes se rassemblant au milieu du campement, nul doute que toutes et tous à présent avaient été mis au courant de l’horrible, de la désespérante, de l’irréparable, de l'apocalyptique nouvelle.


La Prune, nom d’un chien ! La Prune ! Ces malades nous ont volé NOTRE Prune ! A nous, Licorneux et, de surcroit, présentement, anciens ou actuels Limousins !

Vers Bess, dans un geste de dépit et de rage mêlé.

Et la tienne, malheureusement, ma chère Grand Maitre.

A marie, d'une moue désolée.

Et ta violette, je le crains, par la même occasion, pour ce que je crois qu’elle était entreposée en le même chariot…

Un regard alentour, le visage soudain grave, mâchoire serrée, le bras tendu désignant tour à tour les différents lieux du campement.

Elle est là, je la sens !
Quelque part ! Et d’ici ce soir les malheureux qui nous l’ont robée l’auront toute entière bue, à coup certain! Alors qu’avec tout ce stock, nous aurions pu encore tenir…Allez quoi…encore au moins trois ou quatre jours pleins..Et en rationnant, de surcroit!


Frappant de sa botte ferrée dans une pièce de bois, à défaut de trouver le cul d’un chien à envoyer promener.

Nous allons devoir passer ce camp au peigne fin mes amis ! Et personne ne devra y échapper.Désignant un premier ensemble de tentes, non loin des leurs.Ce ne peut être à coup sûr qu'un coup des Hospitaliers! A défaut de vin de messe, ils auront pu faire main basse sur notre Nectar Sacré afin d'égayer quelque peu leurs longues litanies... D’autres tentes, plus loin: Ou, se peut, les Bourguignons ? Eu ont toujours été jaloux de leur vin, le considérant comme étant le meilleur du monde. Et forcément, à voir notre Prune icelieu et faire ainsi de l’ombre à leur immonde piquette, il n’ont pas pu y résister et ont fait en sorte de s’en emparer!

Et passant ainsi de tente en tente de la pointe de son index, désignant oriflamme après bannière, il dressa la longue liste des suspects potentiels.

La tâche allait être ardue, mais ils sauraient user de tous les moyens possibles pour arriver à leur fin.

Un regard, brièvement, l'énumération terminée, vers le campement licorneux.
L’alerte avait pourtant du déjà être donnée. Que diable faisaient donc les autres !
Baste !
Il saurait noter les noms. Et celui ou celle de leurs frères qui n’aurait pas répondu à l’appel goutera à coup certain le prix de ne pas savoir où placer les principales priorités en temps de guerre.

Une pause alors, de la part du Chevalier, observant ses frères et sœurs rassemblés.


A moi les Hospitaliers, je sens que c’est par là que je pourrai trouver fraiche et intéressante trace !

Allait il définitivement virer fou pour quelques tonneaux de prune?
Après tout, pourquoi pas, cela n'en serait pas la première fois...

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Bess.scte.merveille
[Campement de la Licorne – 09h43 – Montargis]

Pensez-vous qu'elle allait s'arrêter en si bon chemin ? son mari pourrait dire tout ce qu'il voulait, furieuse elle l'était, voulant vengeance à n'importe quel prix, et surtout .... retrouver sa chère prune adorée. Bon évidemment de voir son népoux là, le torse nu et ... clignement de paupières alors que l'attention de Bess se détourne de sa prune, faut dire que c'est pas non plus comme ça qu'elle a l'habitude de le voir dans le campement, et bien que la Prune soit son sujet préféré, son homme passait devant.

Nouveau clignement de paupière alors qu'il posait la question qui lui fit reprendre ses esprits :


Me dit pas qu'on a paumé la prune quand même???? L'ire de la Bess reprit la place qui était sienne, et c'est donc le regard plein de fureur qu'elle répondit
ROBEE !!!! pas perdue du tout !!!! volée, chipée, barbotée. Nous !!! on s'est fait cambrioler, délester, déposséder, dépouiller, détrousser, filouter, ratiboiser, subtiliser, NOTRE PRUNE !!!!




[Campement de la Licorne – 09h47 – Montargis]

Le Cap arrivant à ce moment, suivi d'une Marie au regard étincellant : depuis quand elle préfère la prune à la violette ? et derrière une Ewae au regard non moins étincellant : dediou les limousin (ou ex limousins vous aurez compris) sont dans la place ... ça va chier des bulles moi j'vous l'dis !

Elle n'eut pas le temps de l'ouvrir que le Cap prit les devants, exposant à nouveau ce que tout le monde savait maintenant. Des fois qu'aucun d'eux aurait compris, ça fit s'énerver un peu plus la GM qui tapa du pied rageusement.


Oh mais ils vont le payer !!! et cher encore ! ça sera à la hauteur du crime ! je veux sa tête ! et elle sera en haut d'une pique avec un beau panneau de bois : ci-gît celui qui osa voler la Prune des Licornes.

Oué ! Et le Cap partant déjà du côté des hospitaliers, Bess jeta un regard au torse de son népoux

Tu peux pas rester comme ça ! ça me distrait... et je crois qu'Eng se fourvoie, c'est un truc trop tordu pour les Hospitaliers .... je pencherais plutôt pour les Bourguignons... des jaloux ! Ma Prune face à leur vinasse, ils ont pas supporté. Il faut qu'on fasse vite parce que si ce sont bien eux, ils vont même pas la boire... il sont capable de la jeter EN PLUS !!!!!

Nouveau regard vers son mari qui s'était rengorgé de la savoir distraite par lui... tous les mêmes ces hommes, et donc une Bess qui clignote à nouveau des mirettes

Allez dépêches toi de filer t'habiller avant que ... qu'on parte fouiller du côté des Bourguignons, chuis sûre que ça vient de chez eux... il me faut quelques hommes et on va faire une fouille dans les règles ... oué j'vais faire ça !!!!!





[Campement de la Licorne – 09h52 – Montargis]

Et de prendre la main de son népoux qui ne peut donc que la suivre, et de partir du côté opposé histoire de réquisitionner quelques bras bien armés, tout en hurlant à qui mieuxmieux

Quatre hommes avec moi !!!! prenez vos armes. J'veux une fouille complète du campement Bourguignon ! tout ce qui ressemble à un tonneau doit être fouillé et gouté !

On va leur montrer ce que sont des Licornes à qui on vole la prune NAMEHO !
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Mariealice
[Campement Licorne.... ]

Ah oui mais non hein. La prune passe encore. Mais la violette... MA violette. Sont fous. Oui suicidaires. Oui non en fait c'est ça. Ils veulent mourir.

Et de préférence de mort lente et douloureuse mais cela elle se contentait pour le moment de le penser. Restait à savoir comment exactement, à trouver des tortures raffinées à la hauteur de l'outrage. Tout en pensant et marmonnant entre ses dents, Marie avançait en direction de la tente d'Enguerrand tandis qu'inlassablement son pied entrait en contact avec le premier caillou qui avait le malheur de les croiser.

AIEEEEEEE!

Forcément, certains étaient beaucoup plus gros que d'autres, voire solidement ancré dans le sol. D'ailleurs c'était le cas du dernier dans lequel elle avait tenté de botter. Ce qui faisait que maintenant elle était: un furieuse du vol de SA violette, deux endolorie au niveau du pied droit. Pied qu'elle prit entre ses mains, manquant de chuter par terre en en frottant le bout. Enfin le bout de la botte.

BORDEL! JE VAIS TOUS LES TUER JE VOUS DIS!

Là c'était à se demander si c'était les voleurs ou les cailloux. Les premiers étant plus facilement mortels que les seconds soit dit en passant.

Boitillement à moitié et évitant désormais les cailloux et autres pierres, la brune reprit son chemin, maugréant et pestant de plus belle, le regard rivé au sol. Jusqu'à ce qu'elle entend une voix mélodieuse et parfaitement reconnaissable, hurlant après son frère. Ce qui lui fit lever la tête pour tomber en arrêt sur une Ewaele en tenue pour tout le moins légère et étrange, en train de reculer jusqu'à la tente du-dit frère.

Bouche bée, les yeux ébahis, elle en resta comme deux ronds de flanc, en oubliant, pour un court instant je vous rassure, et le vol et la douleur. A ce point abasourdie qu'elle ne pipait mot et aurait parfaitement pu être confondue avec la femme de Loth. Non décidément quelque chose ne tournait pas rond ce jour. Ewaele en chemise de nuit en plein campement, sans parler de ce qu'elle tenait à la main en les brandissant. Il lui fallait un bon coup de violette. Voilà. Cela lui remettrait les idées en place. Sauf que... Sauf que....


Raaaah, ma violette!

Repartie pour un tour, elle s'avança à nouveau, sauf qu'elle repéra enfin la petite troupe en train de se former et bifurqua vers celui-ci. Haussant un sourcil en voyant Shiska torse nu. Et alors que la rousse la rejoignait, elle lui jeta un bref coup d'oeil avant d'indiquer le limousin de la tête.

C'est journée je montre mes atouts ou quoi? C'est le manque de prune qui fait déjà son effet?

Non mais c'était vrai quoi. Est-ce qu'elle se promenait à moitié nue elle? Oui bon si parfois, chez elle, et pour un public averti et très très très restreint. Comprenez un certain brun.

Enfin sur place, elle posa les deux mains sur ses hanches, écoutant l'un puis l'autre tout en évitant soigneusement de regarder Shiska. Pas envie d'avoir des ennuis.

Oui elle était dedans! MA violette. La prune, passe encore. Mais MA violette alors là je dis non! Et non! Et encore non! Je vous préviens qu'une fois pris, va falloir me le laisser. Ou alors m'en laisser un. Vais avoir besoin de me détendre moi!

Bessou pour moi ce sont les hospitaliers aussi. Ils ont toujours été jaloux de nous. Si si si. Les bourguignons je dis non. Ils préfèrent leur vin. Cela aurait été le contraire j'aurais dit que Walan était dans le coup, il pense que le bourgogne c'est du vinaigre. Moi, je vais avec Enguerrand!


Moi je vous dis qu'ils ne sont pas rendus.... Et nous non plus.
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Ewaele
[Campement de la Licorne au milieu d'un foutoir sans nom...]

La rousse avait loupé quelque chose et apparemment cela avait son importance, mais elle, la seule chose qui la motivait à avancer d'un pas sûr et déterminé, c’était le fameux frère de la soeur qu'elle avait rejoint pour avancer de concert afin de retrouver un attroupement qui piaillait à tout va sur un soit-disant chariot qui avait disparu...

Mais elle en avait rien à faire la Boesnière de la prune ou de la violette pour l'heure... Elle regardait, dubitative, intervenant après intervenant, essayant tout de même de capter l'attention de son chevalier qui lui ne l'avait même pas calculée... Pour changer!!! Mais il fallait quoi pour se faire remarquer au milieu d'un campement empli d'électricité ? Un homme à moitié à poil ? Mouais parce que si un torse nu était accepté, une transparence féminine l'était beaucoup moins, et encore, tout cela dépendait pour qui... Y'en a ils auraient pu avoir quatre yeux que cela n'aurait rien changé... Suivez son regard... Vers... Son barbu!

Ah ben si Enguerrand n'avait, lui, rien remarqué, la frangine vu la réflexion cinglante qui venait de tomber, avait suivi la sortie légère de la rousse dans sa franfreluche de nuit qui laissait deviner ses formes... Transparence quand tu nous tiens! Non elle n'avait pas voulu montrer ses atouts, et c'est tout en lançant un regard de travers à Marie, qu'elle adopta une mine renfrognée qui ne promettait rien de bon...

Mais qu'est- ce qu'elle en avait à foutre elle, des Hospitaliers ou des bourguignons, et pourquoi pas les blanches ou encore les tourangeaux ? Hein y'avait des tourangeaux dans le campement... Mouais pt'être bien, mais elle s'en moquait comme de sa première... Nan on ne dira pas tenue de nuit hein, ça serait trop ironique puis là pour le coup elle n'avait pas d'humour l'irlandaise!

Elle commença à taper du talon contre le sol qui ne lui avait rien fait, mais il valait mieux pour le moment que ça soit lui qui prenne sinon cela aurait pu devenir dangereux... Pour qui à votre avis ? Plus elle les regardait s'éparpiller dans leur réflexion plus elle sentait la moutarde lui monter au nez... Et le summum fut quand elle se rendit compte qu'on prenait les hommes d'armes pour des sacs à bibine... Non mais cela n'allait plus du tout, comment elle arriverait à leur faire faire quelque chose s'ils se remplissaient la bidoche d'alcool, surtout quand la provenance pouvait être douteuse...

Son nez tortillait de plus en plus et pour les avertis, il devenait évident qu'il faillait que tout cela cesse, sinon il risquait d'y avoir un orage digne de ce nom et en plus sans aucune goutte d'eau mais peut être une explosion de tonneaux remplis de prune et de violette!!! Croisant les bras sur la poitrine, regardant une Bess prendre le large, elle lâcha d'un ton cinglant, les yeux rivés sur sa cible à elle!


Moi j'ai trouvé ce que je cherchais !!!

Et d'attendre une quelconque réaction chez son amant, car outre lui et encore avec une bonne explication à venir, le premier qui l'ouvrait pour lui demander quelque chose risquait de se prendre un aller-retour style joute verbale aiguisé...

L'art du comment ne jamais rien faire comme les autres ? Demandez une rousse !!!

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La_hire
En ce jour, chevauchant au sortir d'Orléans pour se rendre en Alluyes, demeure du duc Lexhor d'Amahir son seigneur, Etienne de Vignolles aperçut au loin une immense bannière couleur azur flottant au vent. Attiré par cette couleur si particulière dans le ciel orléanais, il ralentit d'abord sa course, puis comme hypnotisé il tourna bride subitement au bout de quelques instants pour s'en rapprocher comme irrémédiablement attiré par cette vision. Il se rapprocha du groupe d'hommes en armes et arrêta sa monture non loin, sur une butte en vis-à-vis du campement. Il ne pouvait détourner son regard. La couleur de la bannière était unique, il n'en avant jamais vu de semblable mais pourtant au fond de lui il savait, car une voix intérieure résonnait, celle de feu son Maitre. Il fixa longuement la bannière. Le vent jouait avec l'étendard qui ondulait doucement et l'élément qui l'ornait était parfois bien en évidence selon la tension de la toile, c'était une licorne d'argent et le guerrier ne pouvait détourner son regard devant l'animal emblématique. L'instant se figea et son ventre se noua doucement au fur et à mesure qu'il fixait la licorne. Il sentit monter en lui en vague de sentiments mêlant la tristesse d'avoir perdu un être cher et la joie de mettre enfin une image sur les récits de son Maitre dont il avait tant entendu durant sa formation aux armes et aux valeurs de la Chevalerie.

Elle était à présent devant lui cette Licorne dont il avait tant entendu parlée. Il aurait presque pu la toucher. Et il était là aussi, lui, l'élève de l'errant Bulvaï d'Austrasie et les souvenirs enfouis au plus profond de son esprit remontèrent à la surface. C'était la seconde fois que ça lui arrivait: la première fut le jour où il avait vu les armes de Messire Guillaume de Jeneffe flotter au vent lors des joutes royales de Vincennes à la fin de l'hiver lorsqu'en tant qu'écuyer, il servait son seigneur le duc Lexhor d'Amahir, pair de France. D'une certaine façon, la licorne avait accompagné sa formation. Chaque soir après les cours théoriques sur les armes ou après l'entrainement, l'errant lui racontait les campagnes qu'il avait effectuées en compagnie de ses frères et sœurs de la Licorne. L'escorte royale de Levan III en compagnie des Dames Blanches, les campagnes de Bretagne où l'errant fut sérieusement blessé lors de la charge héroïque de l'Ordre à deux lances qui firent face à plusieurs armées ennemies, les campagnes de Champagne, d'Artois, d'Orléans … les cours d'armes, d'équitation, les duels en divers endroits de la forteresse normande… et puis des noms lui revirent subitement en mémoire : Ryes, Zalina de Montmorrency la marraine de Bulvaï, Enguerrand de Lazare le maistre d'armes, Nith le Perplexe, Alcalnn Blackney le suzerain de son Maitre, Liagan l'homme d'armes son camarade de combat, Erik de Josselinières ou Caturix le Normand… La Hire n'avait jamais rencontré ces licorneux, seule Akane de Clairval lui avait été présentée lors de joutes, mais pourtant, au fond de lui, il avait l'impression de déjà les connaitre. Les récits de son Maitre étaient de plus en plus fréquents compte tenu de la santé déclinante de l'errant qui préférait sur la fin mettre l'accent sur les valeurs de la Chevalerie. Combien de ces preux chevaliers étaient encore en vie ? Combien à l'instar de Bulvaï étaient parti rejoindre Aristote ? Les hommes passent mais la Licorne et les valeurs qu'elle défend restent.

Regardant l'étendard qui flottait au vent et qui animait la licorne d'argent, Etienne de Vignolles se remémora le jour où il avait porté le corps de l'errant sur le bucher funéraire qu'il avait souhaité. Il l'avait revêtu de sa cape de couleur azur qu'il avait reçu lors de son intronisation en signe d'appartenance à l'Ordre Royal et avait posé à côté de lui son épée au pommeau si particulier. A présent, il marchait dans les traces de son maitre et ami, honorant sa mémoire en chaque occasion qu'il lui était offerte. Grâce à sa solide formation qu'il avait reçue, il était devenu un guerrier redoutable et un écuyer compétent et attentionné. Etait-il prêt à faire un pas supplémentaire sur le chemin qu'avait prit Bulvaï des années auparavant en s'approchant du campement ? Etait-ce le moment de boucler la boucle ? En était-il digne ? Il n'en savait rien, faire face au doute qui l'assaillait régulièrement sur le meilleur chemin à suivre pour honorer son maitre ou tout simplement sur son chemin personnel qu'il devait tracer en harmonie avec les valeurs qu'il défendait à présent n'avait pas fait partie de sa formation.

Il regarda une dernière fois l'étendard et se souvint d'une des dernières paroles de l'errant : " Les morts ne le sont pas vraiment tant que les vivants pensent à eux." Lui, il y pensait chaque jour. Il leva les yeux vers les cieux et adressa une courte prière.


Reposez en paix Messire Bulvaï.
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Enguerrand_de_lazare
[Montargis – Au moins 09h53, facile. Mais j’avance un peu]

Bessou pour moi ce sont les hospitaliers aussi. Ils ont toujours été jaloux de nous. Si si si. Les bourguignons je dis non. Ils préfèrent leur vin. Cela aurait été le contraire j'aurais dit que Walan était dans le coup, il pense que le bourgogne c'est du vinaigre. Moi, je vais avec Enguerrand!

Opinement du chef du chevalier.
Voi-là.
Les gènes familiaux parlaient, et au moins, eux, ne se fourvoyaient pas. Ceci était un coup des hospitaliers, et rien de plus ! Les bourguignons auraient, certes, pu tenter opération de la sorte, mais cela sentait à ses yeux par trop le vin de messe détourné, et qui en ce campement était le plus proche des ces effluves sacrées et pour le moins dignes de l’ivresse par elles donnée ?

Le Grand Maitre avait quand à elle déjà pris le large, se dirigeant vers l’autre campement en compagnie de Shiska, s’adressant aux licorneux de sa tant suave et appréciable voix de commandement.

Mais alors qu’il allait, d’un signe de tête, indiquer à Marie Alice qu’il leur fallait prendre rapidement le chemin du campement de ces chevaliers là, un détail vint capter son attention.
Un détail qui, agrémenté de la phrase qui allait venir, prenait désormais toute son importance, car ce brusque changement dans l’atmosphère était pour lui comme signal d’alerte d’une tempête à venir.


Moi j'ai trouvé ce que je cherchais !!!

Voilà exactement ce qu’il était en train de redouter un instant plus tôt.

Le ton de la voix de sa promise était sans équivoque aucune et le visage de la jeune femme, qu’il dévisageait désormais, ne laissait nul doute quand à l’ire qui avait envahi sa propriétaire.
Soupir intérieur de la part du chevalier.
Pourquoi donc fallait-il que ce sexe que l’on disait, par erreur incommensurable, faible, se devait il ainsi de sans cesse se laisser aller à colère et courroux en le pire des moments possibles ?
Pour le coup, le chevalier se retrouvait avec deux insondables et inextricables problèmes, deux missions ardues s’il en était, dignes d’héroïques épopées…pour le moins à ses yeux, qui menaçaient grandement sa vie et les bases mêmes de son existence.

Oui, il est vrai que par moment le licorneux avait peut être tendance à quelque peu exagérer les choses et donner importance à ce qui, somme toute, n’en avait peut être pas tant que cela…Mais tout de même…De la prune envolée, et de la violette rajouta aussitôt une petite voix correctrice en son esprit. De la prune, donc, d’un côté...et de la violette, et une fiancée visiblement en plus que pétard, tout prête à exploser sur le champ. Il y avait de quoi en déstabiliser plus d’un, ceci était chose certaine.

Quelques courtes secondes de silence ménagées, avant de répondre à la rouquine, l’homme tentant de garder calme et sérénité autant que faire se pouvait, jouant pour le coup quitte ou double, désamorçant cette colère visiblement à lui dédiée, ou bien faisant s’abattre sur lui les olympiennes foudres de sa féminine moitié.


Tu as trouvé ce que tu cherchais, dis tu?

Nouvelle courte pause, fin sourire crispé tentant de se faire place sur le visage du licorneux. Calme. Res-ter cal-me.

Voilà au moins une bonne chose…que tu aies trouvé ce que tu cherchais…Et ce quelque soit ce que, au fond, tu cherchais, bien évidemment…

Crispation de la mâchoire, un tic nerveux venant soudainement agiter un bref instant la paupière du chevalier. Cal-meuh!

Parce que…vois tu…Trouver…c’est déjà en soit…une…

Ton de la voix montant imperceptiblement, à mesure que les paroles franchissaient ses lèvres.

Oui…TROUVER…Tu as, toi…TROUVE…et moi…nous…eux…on a…ON A…

Respirer. Respirer.
Ne pas penser Tonneau. Ne pas penser prune. Ne pas penser violette. Ne pas penser...du tout, finalement.
Crescendo les paroles prenaient petit à petit essor en intensité, tandis que désormais le chevalier jetait regards de dextre à senestre, son corps s’agitant de plus en plus, comme si celui-ci n’aspirait qu’à une seule et unique chose, dégager au plus vite et tracer à toutes jambes vers le campement cible de sa future exploration effrénée.


On a…on nous a…

Trop tard. Le combat était perdu d'avance. Les vannes, soudain, avaient lâché et le torrent de violemment se déverser.

ON NOUS A PRIS NOTRE PRUNE NOM D’UN CHIEN ! ALORS...ALORS, QUOI QUE CE SOIT QUE TU AIES BIEN PU TROUVER, TU VAS VENIR AVEC NOUS ET ON VA EMPALER CES VOLEURS ET RETROUVER NOTRE PRUNE AUSSI SEC!!!

Le visage du licorneux était soudainement devenu rubicond, une turgescente veine battant dangereusement sur sa tempe senestre.

Regardant fixement la jeune femme, encore emporté par son soudain accès de colère, les mots jetés, presque criés, jouant rôle de salvateur exutoire, il tentait de reprendre petit à petit son calme, respirant par à coups, sa main crispée sur le pommeau de son épée, quand, dans un souffle, il conclua sa diatribe :


Et même la violette…

Voilà. La messe était donc dite.
Il venait définitivement de basculer de l’autre côté de la barrière, quand soudain son regard accrochant la silhouette d’un cavalier sur une colline environnante et comme semblant les scruter, il ajouta, la colère menaçant à nouveau de percer, un bras tendu dans cette direction:


Et celui là, la haut, il veut quoi ? Est-ce que cela ne serait pas l’un de nos voleurs, venu assister au spectacle, pour ce que l’on dit bien souvent que le malfaiteur revient invariablement sur le lieu de son crime ?

Et en voilà un qui allait rapidement devoir montrer patte blanche sous peine de se prendre quelques coups du plat de l’épée sur le fondement pour s’être un peu trop approché de leur campement en ce particulier matin.
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Ewaele
Une rousse en colère une...

Non mais il se prenait pour qui, pour quoi ? Il l'avait toujours considérée comme son égal et là d'un coup pour une histoire de bibine sans queue ni tête, et encore heureux car ça serait à se poser des questions, il lui pétait un câble le chevalier... Non mais on partait où là ?

Ah il voulait jouer de ses charmantes vocalises le barbu et bien il n'allait pas être en reste namého!!! Retroussant fièrement son museau, faisant fi des taches d'encres qui maculaient son visage, elle plongea ses sinoples coléreuses dans le regard agité d'Enguerrand. Ses mots sortirent d'une façon monocorde à faire peur, sans parler de la froideur.


Oui cher Capitaine, j'ai trouvé ce que JE cherchais...

Fermer les yeux et respirer... Ne pas lui donner le plaisir de monter le ton!

Et ce n'est pas la peine de bégayer ou de crier, je t'entends très bien, moi! Je ne suis pas sourde si certains sont aveugle...

Et de laisser un nouveau temps afin que son fiancé enregistre bien ses propos, car qui savait peut-être était-il aussi sourd qu'aveugle quand il était question de prune et de violette. A se demander ce qu'il préférait entre l'alcool et elle?
Mais alors là, il aurait mieux fait de s'abstenir de lui dire qu'il se moquait complètement de ce qu'ELLE cherchait et de lui ordonner de les suivre dans leur recherche, pour le coup son calme fut mis à rude épreuve... Elle essaya de se contenir tant bien que mal... Mais ce fut plutôt mal...


Non mais dis donc Enguerrand de Lazare ! Qui c'est qui me parle là ? La licorne que tu es, c'est- à-dire le Capitaine Maistre de guerre de l'Ordre ou celui qui m'a demandé en mariage ? Non parce que je vais t'expliquer une chose...

Reprendre sa respiration et garder son calme, mais un volcan couvait et elle sentait en elle la lave monter, ses poings s'étaient serrés a s'en faire mal aux paumes, et maintenant ses yeux lançaient des éclairs qui ne promettaient rien de bon.

Si c'est le fiancé, il aurait été bon avant de parler comme cela à sa promise - tout vol commis en ce campement - d'éviter de l'ignorer en venant il y a peu dans la tente commune et de la saluer un minimum, ne serait-ce qu'un bonjour voire au mieux un baiser, mais on va dire que je ne t'en demandais pas autant!

Et sa voix de dérailler légèrement... Raclement obligatoire, respiration courte, ça sentait le moisi cette histoire. Voix sourde d'un coup et grave.

Mais si c'est mon supérieur, il est vrai qu'il en est tout autrement, et je comprendrais que de ne pas dire bonjour à une simple errante n'a rien de choquant...

Et vlan elle voulait faire mal, cela allait finir avec des rames ou des gants de boxe!

Alors soyons clair, Capitaine, selon votre réponse soit je ferais tente à part dès la nuit à venir et ce pour une longue période ou bien vous baisser d'un ton et vous admettez que vous êtes un goujat purement et simplement et que vous préférez picoler plutôt que de vous préoccuper de moi...

Et d'un vouvoiement, d'un... Et appuyant bien sur certain mot...

Donc JE VOUS AI TROUVE et de ce fait je vais vous saluer comme il se doit dans le cas présent, et si cela ne vous plait pas vous n'aurez qu'à hurler à qui de droit et faire ce que vous devez faire...

Elle s'approcha de lui alors qu'il venait de constater la présence d'un homme sur une colline, ce qui n'arrêta pas pour autant la Boesnière.
Elle ne planta pas trop fortement ses dents dans le cou du baron pour le mordre afin qu'il garde une trace de ce moment épique de leur relation.
Peu lui importait sa réaction, elle fulminait intérieurement et quoi qu'il ose faire après cet épisode elle ne pourrait contenir sa colère plus longtemps... Elle se recula, le dévisagea et commença à faire un demi-tour en claquant des talons de ses cuissardes!

Côtelette! Vous avez compris cette fois ?

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Aldraien
Et la rousse Malemort dans tout ça ?

Elle était installée dans sa tente, accoudée sur un bureau simple mais lui permettant de travailler durant le temps libre que la mobilisation leur laissait. Il était tôt ce matin là, pourtant elle était déjà attablée, à répondre aux différences courriers que sa famille lui avait envoyé. Cette fois, elle gardait contact avec eux, et son fils ainé lui écrivait régulièrement pour lui donner des nouvelles de Ussac, et des siens ; Arthan lançait des cailloux avec une habileté étonnante, Kylian grandissait à une vitesse impressionnante et songeait à présent à devenir Ecuyer personnel de la Licorne, et Hannibal…

Hannibal était lui, toujours souffrant, et les choses n’allaient visiblement pas en s’améliorant.
Alors, comme à chaque fois qu’elle y songeait, elle se servait un verre de prune, en bonne Limousine qu’elle était. Dauphinoise d’origine, elle aurait aussi pu descendre un verre de génépi, seulement voilà, les réserves de génépi étaient depuis bien longtemps épuisées. La bouteille est prise, le contenu versé dans le godet, sauf que voilà…La bouteille était vide. Avait-elle à ce point picolé ces dernières heures ? Non, impossible ! Il y avait bien forcément autre chose !

Aux grands maux, les grands remèdes, l’Errante sort donc de sa tente, pour gueuler à qui voudrait bien l’entendre, cherchant du regard son cousin, Louis Arthur, qui bien sûr n’était jamais là quand on avait vraiment besoin de lui, et pour cause, une pénurie de prune était une situation d’extrême gravité, presque de vie ou de mort en l’occurrence !
Oui. Le soleil n’est levé que depuis quelques heures.
Mais il n’y a pas d’heure pour boire de la prune, n’importe quel limousin vous le dirait.


- Une bouteille de prune dans ma tente, maintenant ! LOUIS ARTHUR VIENT ICI !!

Parce que forcément, si la bouteille de prune était vide, ça ne pouvait qu’être la faute du jeune cousin enclin à faire toutes les bêtises possibles et imaginables. Et il avait l’imagination fertile, le Carsenac, du haut de ses quatorze ans.
A tous les coups, c’était lui qui avait descendu sa bouteille à son insu !
Elle ruminait, de retour sous la tente, après sa bouteille vide.
Elle marmonnait encore, alors qu’une des personnes travaillant dans les environs passait timidement la tête par l’entrée.


- C’est le branle-bas de combat, là-bas, m’dame. On n’a plus de prune à vous amener. Apparemment, le charriot qui contenait toutes les réserves d’alcool a été dérobé.
- Pardon ?

Le rouge lui monte aux joues, et si elle n’explose pas immédiatement, ce n’est que partie remise parce qu’elle pense avoir mal entendu. Le pauvre bougre qui n’avait rien demandé se retrouve dans une fâcheuse position ; à devoir annoncer à une rousse assoiffée qu’il n’y avait plus rien à boire. Il se ratatine sur place, presque, lorsqu’il voit les prunelles émeraudes s’obscurcirent dangereusement. Pourtant, elle attend une réponse, et il va bien falloir lui donner. Elle croise les bras sous sa poitrine, et réitère sa question, un ton plus haut :

- Pardon ?
- Et bien…L’alcool…volé, disparu, emporté on-ne-sait-où !
- PARDON ?!!!

Bouh, le bougre, il se sauve devant l’orage.
La Malemort, elle sort en trombe de la tente, et rejoint ses frères et sœurs, en plein établissement d’un plan stratégique pour retrouver l’auteur de cet horrible larcin. Elle écoute d’une oreille, se rapproche de la Grand Maistre et son loup d’époux.
Bourguignons, tonneaux à goûter, épée au côté, dents à collectionner !
Que du bon donc.
Mine concentrée sur la future mission, moue contrariée de celle qui n’a pas eu à boire depuis trop longtemps.


- Je viens avec vous deux, Bessou ; m’est avis qu’une rousse dans vos rangs ne fera pas de mal. Je pourrai faire peur aux Bourguignons.
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La_hire
[sur le haut d'une colline proche du campement]

Etienne de Vignolles regardait une dernière fois le campement et la bannière qui flottait au vent. Il allait tourner bride et poursuivre son chemin lorsque son attention fut attiré par des mouvements dans le camp, ça s'agitait chez les licorneux ! Il tendit l'oreille pour tenter de percevoir la cause de cette agitation mais il eut du mal à percevoir des paroles ou tout du moins des bribes qui auraient pu le renseigner, du fait du vent qui soufflait doucement à ses oreilles. Le camp semblait être un joyeux désordre ce qui le fit sourire car il avait plutôt imaginé la Licorne comme une armée structurée, organisée, disciplinée et non comme un groupe de pochtrons allant ivres de taverne en taverne par une nuit d'été sur les quais de Bordeaux.

Il sourit en hochant doucement sa tête de dextre à senestre tandis que sa main descendit machinalement prendre la petite gourdasse attachée par la lanière de cuir au pommeau de la selle. Il l'attrapa et en retira le bouchon doucement sans quitter du regard le campement avant de la porter à ses lèvres. La gorgée de gnôle qu'il but lui brula doucement le tuyau lorsqu'elle descendit dans ses entrailles. Il reboucha la gourde avant de la refixer en tournoyant le lien de cuir autour du pommeau, puis il s'essuya la bouche d'un revers de la manche gardant un fort goût dans la bouche, un bon goût fort et sucré de ... quetsche !

Il prit les rênes et s'appréta à tourner bride pour poursuivre son chemin.

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