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[RP] Craindre la mort, c'est faire trop d'honneur à la vie.

Enguerranddevaisneau
Légèrement mal à l'aise face à tant de commisération, l'éphèbe déchu esquisse malgré lui un maigre sourire, rassuré en quelque sorte, de voir qu'une femme de l'acabit de la Mirandole le prenait au sérieux.

Il était loin le temps où en un croisement de regard ils se seraient assassinés fictivement, loin le temps où l'Ittre se pavoisait tel un paon de mauvais goût.
Ainsi, il avait fallut qu'il soit mis en pièce pour éveiller une once de sympathie chez la Bourguignonne, même si cette dernière était plus due à la pitié qu'au respect.

Et la pitié, il n'en voulait pas, car hardi homme de Bouillon, il se relèverait, ferait face, même handicapé à vie.

Ravalant la boule qui venait à se former dans sa gorge, il s'agite maladroitement, et murmure d'une voix basse.



-Merci....

Léger grognement pour ponctuer sa phrase, il tente en vain de se redresser avant que Rachid vole à son secoure et vienne à surélever les oreillers. Légèrement essoufflé, le jeune homme poursuit malgré tout pour la duchesse.

-Ce que j'ai à vous mander est simple...Un peu d'aide...Pour...

Avale sa bile, passe une nouvelle main dans sa chevelure rendue grasse par l'alitement...

-Quitter ce duché...Sauf...Et Rejoindre Eusaias, comme le fidèle général que je puis être au sein de son mouvement...

Il fixe ses yeux humides de douleurs sur le visage féminin, et continue sa diatribe plus lentement, qu'elle imprègne la teneur de ses propos.

-Cela implique de tromper votre mari, de tromper vos vassaux et sujet, et de risquer d'être déclarée félonne par l'usurpateur....Soyez en consciente...
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Della
Trompez mon époux ? Mais pourquoi donc ? Pourquoi utiliser la ruse alors qu'il peut suffire d'un sauf-conduit pour vous permettre de sortir du duché sans que les armées ne vous prennent à nouveau pour cible ?

Lorsque Rachid avait réinstallé son maître, Della avait retiré sa main, d'un geste vif, presque gênée du geste commis.
A présent, elle les triturait, ses mains, pour cacher sa nervosité qui prenait le pas sur le sentiment d'empathie présent quelques instants plus tôt.
Elle avait encore en mémoire le regard de Kéridil lorsqu'il lui faisait comprendre qu'elle avait intérêt à se tenir à carreaux. Les mots écrits par Lexhor résonnaient à leur tour, dans sa tête, venant jeter la confusion au plus profond d'elle-même.

Elle était exactement telle qu'elle s'était décrite à son beau-père, déchirée entre deux familles, ignoble avec l'une et tout autant avec l'autre.
Comment refuser l'aide demandée par le général d'Eusaias et comment rester fidèle à son époux ? Le dilemme était insupportable, elle chercha à le noyer en avalant le contenu de son verre, d'un trait. La rudesse de l'alcool lui parut miel à côté de l'amertume qui menaçait d'encore la ronger.
Elle tendit le hanap à Rachid pour qu'il la resserve.


Qu'attendez-vous de moi ?
Il sera toujours temps de reculer ?
Ou pas.

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Enguerranddevaisneau
Il pousse un faible soupire à la première répartie de la jeune femme. Inaudible, certes, mais de bon aloi. Son regard se fait plus pénétrant, ses lèvres pâles s'enhardissent de rose quand elles se serrent.
La colère était présente, latente, bien dissimulée, mais elle grondait aux tréfonds du corps baronniale. Elle n'était pas dirigée vers la Mirandole qui lui faisait face, mai vers tout ces royalistes qui suivaient le pire des fabulateurs par habitude, par oisiveté, par crainte même, de voir leur quotidien chamboulé par la Fronde, par ce groupe de valeureux Français qui croient en leurs idées.


-Vous tromperez votre époux car vous allez lui cacher ma présence ici-lieu... Vous tromperez votre époux car vous ne me livrerez pas à la justice Orléannaise. Vous tromperez votre époux car vous allez m'aider à quitter ses terres, pour rejoindre l'ennemi du Roy, le Bouillon...

Si il était une personne que le Vaisneau cloisonnerait dans la catégorie de gens décrit précédemment, c'était bien le duc d'Orléans, qui suivait l'affreux par crainte des représailles, qui ne pouvait pas nier que l'usurpateur n'était qu'un égoïste simplement avide de pouvoir, qui se fichait éperdument de ses sujets.

-Ce que je veux de vous, c'est que de Beaugency aux frontières, vous voyagiez avec moi. Que vous me dissimuliez, que vous évitiez que les Orléannais me fauchent encore comme épi de blé. Que vous trompiez vos sujets en menant un traitre au roy en sureté, pour qu'il reparte guerroyer, malgré son état, pour ce qu'il pense être juste.

Le moment crucial, celui où l'attention s'accroit, et où l'éphèbe s'enquiert du courage de la duchesse.
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Della
Della rit aux premières paroles du Vaisneau.

Si je trompe mon époux en taisant votre cachette, je ne suis pas la seule, dans ce cas...Répondit-elle en observant la pièce...Il me semble bien me trouver chez le Gouverneur d'Orléans...Nous nous serrerons les coudes si jamais quelque vilaine langue venait à nous trahir...ce dont je doute grandement, en tout cas pour l'heure.
Mais soit.

Elle l'écouta encore...hochant la tête de temps en temps.
Il n'y a rien d'impossible dans ce que vous me demandez, Baron.
Vous êtes blessé. Vous avez besoin de soins, je vous conduirai là où vous recevrez les meilleurs. Nous voyagerons sans nous cacher, c'est la meilleure façon de passer inaperçus. Si d'aventure, l'on venait à nous questionner, la diaconesse et étudiante en médecine que je suis aurait tôt fait de répondre que la charité ordonne que je vous soigne.
Elle se tut un instant, plissa un peu le front...
Je pense même que le dire à mon époux nous assurerait une couverture plus grande encore. Il serait sans doute bien content de se débarrasser de vous en terre d'Orléans puisqu'il tient à conserver la paix sur son duché.

Un sourcil se lève...Qu'en pensez-vous ?
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Enguerranddevaisneau
Il écoute avec attention les mots de la Duchesse, acquiesçant devant le bon sens dont elle fait preuve, au plus grand étonnement du jeune homme, il fallait bien l'avouer.
Lui qui pensait devoir la faire chanter par son amitié avec le Blanc-Combaz, se voit coiffé au poteau devant tant de mansuétude.
Soit, il n'aurait pas à jouer l'épouvantable arrogant qu'il était jadis, il devrait simplement continuer d'être lui même, l'homme vertueux et constant qu'il devenait petit à petit.


-Soit, vous avez entièrement raison...

Le dos de sa main vient éponger son front ruisselant de sueur.

-Mettez votre....Mari dans la confidence...Mais je vous en conjure, qu'il ne me vende pas à l'usurpateur.... Vous connaitriez le courroux de mon épouse, et je crains que les conséquences soient encore plus... Néfastes que celles provoquées par la guerre du ponant.

Et d'esquisser un faible sourire à cette image...Ses paupières se cloisonnent doucement tandis qu'il lutte encore pour conclure.

-Revenez...Demain, avec le duc... Seuls...Je ne veux causer de problèmes à personnes.... Bourguignon sera là....

C'est Rachid qui se poste devant la porte, comme une invitation au départ. Mais avant ca, le Vaisneau, murmure quelques mots.

-Merci...Votre grasce...Grand merci...Vous êtes quelqu'un de bon...En fait...
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Della
Si Della était repartie confiante de chez Boubou - qu'elle ne vit pas ce jour-là - elle perdit de sa belle assurance au rythme du pas de chevaux qui tiraient le carrosse la ramenant à la maison.
Dans sa tête, elle avait vécu tous les scenarii possibles et envisageables, du plus "cool" où "tout le monde il est beau, il est gentil" au plus funeste où Montpipeau serait en deuil.
Très vite, elle avait exclu les deux extrêmes pour ne garder qu'une variante mi-figue mi-raisin édulcorée au miel doux quand même des possibilités centrales, celles où de toutes façons, les Amahir s'engueulaient mais où tout finissait bien.

Nous ne vous narrerons pas les échanges qui eurent lieu ce soir-là, chez les Amahir. Tout ceci relève exclusivement de leur vie privée et savoir que Della ne recula devant aucun sacrifice pour arriver à convaincre son époux, ne nous regarde pas.

Le matin du lendemain, c'est elle qui fit avertir son cousin Séverin que Kéridil ne paraîtrait pas à ses rendez-vous. Au regard interrogateur du secrétaire de son époux, elle répondit par un vague :
Il est occupé ailleurs...
Séverin, connaissant sa cousine, sut se contenter de cette réponse et après des salutations fraternelles, il s'en alla lui aussi avertir que le Duc patati patata.

Duc qui, un peu plus tard dans la journée, prit avec son épouse, la direction de Beaugency.


Nous avons de la chance, il fait beau.
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Keridil
Et de fait, le Duc d'Orléans cheminait vers Beaugency, depuis Montpipeau. Le voyage ne serait pas long et pour cause, les deux terres sont voisines de quelques lieues. Prenant les chemins du Sud, c'est dans un coche non armorié que les époux valdinguaient sur les routes.
Le soir précédent, Keridil avait reçu la nouvelle de la retraite du jeune Vaisneau avec une moue pensive. Contrairement à ce jour où il avait du l'emprisonner pour vouloir jouer à la petite résistante absolument pas discrète, elle avait cette fois pris un air à la fois grave et implorant. Et puis...il ne s'agissait pas seulement de Della, ni même du félon - celui-là, le Duc d'Orléans n'en avait que faire pour lui-même - mais il était aussi question de Beaugency.
Bourguignon, l'un de ses conseillers privilégiés, ami de la maison d'Amahir depuis des lustres, avait tant gagné l'estime du Duc que s'il lui pouvait venir en aide, ce serait sans aucune hésitation. Il avait pourtant hésité un temps avant de rendre les armes devant les yeux de biche de la blonde. Ils iraient donc sur les terres du Boeuf, ce qui ne surprendrait personne - un Duc peut bien rendre visite à son gouverneur, ou à son vassal sans lever la suspicion - afin de proposer au jeune freluquet réfugié un plan de fuite. Il faudrait être discret au possible, et alors nul ne pourrait deviner un instant que ce jeune garçon laissé agonisant par l"armée orléanaise fut le frère de la Duchesse de Beaugency, ni même qu'il avait été sauvé, et libéré d'une façon qu'il fallait encore trouver.

Les mains liées, la tête enfoncée dans le vair de son mantel, Keridil réfléchissait à la manœuvre. Il avait le pouvoir de couvrir n'importe quel homme dans ses terres, un pouvoir qui faciliterait sûrement bien des choses, mais dont l'usage n'était pas sans risque pour son blason, pour son honneur.
Toutefois, à son épouse qui admirait le temps, il répondit.

Vous avez bien fait de me prévenir.

Puis il tira les rideaux du carrosse.

A quoi bon prendre cette voiture triste et sans armes si c'est pour montrer votre visage à tout le monde. L'on saura bien assez tôt que nous avons fait une visite ici.

Ici parce qu'ils arrivaient bien tôt, et puisqu'il ne connaissait des lieux que la Tour d'où avait été jetée une gouvernante un jour, il laissa à Della le soin de les introduire.
Il ne savait d'ailleurs guère s'il devait mander audience à son hôte, ou s'ils se rendraient directement au chevet du blessé.

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Et si tu veux la liberté, l'égalité et la fraternité, va jouer à Tribalistan.
Della
Mon Tendre, vous avez parfaitement le droit de vous trouver ici. Bourguignon est le Gouverneur, que vous lui rendiez visite n'a rien d'extraordinaire et que je vous accompagne non plus. Les Orléanais ont l'habitude de nous voir ensemble.
Elle avait dit ça d'une voix calme, dans laquelle nulle inquiétude ne transparaissait. Elle était sûre d'elle.

Lorsque le couple quitta le carrosse, Della aperçut Rachid, qui se tenait non loin de la porte.
Elle lui fit signe et il répondit en retour.


Suivons-le. Indiqua-t-elle alors à son époux.

Rachid les mena à la chambre où la veille, la Duchesse avait déjà rencontré Enguerrand.
Merci, Rachid.
Le serviteur ouvrit la porte et Della entra la première.

Bonjour Enguerrand.
Elle hésita alors...J'ignore si vous connaissez déjà mon époux...sa Grâce le Duc Kéridil.
Elle se tourna vers Kéri Kéri Chéri avant de reporter son regard sur l'invalide.

Comment allez-vous, aujourd'hui ?
L'homme ne paraissait pas en meilleur état que la veille, hélas. Les soldats avaient bien rempli leur tâche...
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Enguerranddevaisneau
Le Baron d'Ittre était debout, tout du moins si ce n'était pas faire preuve d'euphémisme en le positionnant ainsi, alors qu'il gardait équilibre grâce à deux béquilles de bois glissées chacune sous une aisselle.
Sa mine, bien qu'encore sinistre, s'était enhardie de quelques couleurs qui démontraient la santé grandissante.
Lavé de frais, habillé comme il sied à un noble, même si une de ses braies, celle de gauche avait été découpée à hauteur de moignon, il faisait bonne figure, l'acier de son regard fixé sur sa future jambe factice, traitée, faite de chêne, posée sur son lit. Ainsi, il se voit de nouveau surpris par l'arrivée de Della et de son Mari.
De tourner la tête vers les deux protagonistes, et de les inviter d'un imperceptible mouvement à entrer et prendre place.

-Vos grasces, le Bonjour. Duc, mes hommages.

Inutile de se présenter, l'homme connaissait sans doute son identité par sa femme.

-Duchesse, je vais mieux. Ma jambe ne reviendra jamais, mais je mets tout en œuvre pour la remplacer et être de nouveau autonome.

Rachid se précipite déjà vers son maître pour prévenir toute chute possible et le guide d'une main servile jusqu'à un siège où l'éphèbe se laisse choir, reportant son attention sur le duc d'Orléans.

-Je tenais à remercier votre discrétion sur cette affaire. Je ne souhaite attirer aucun ennui à sa grasce mon beau frère, qui va nous rejoindre bientôt.

Petite pause, il croise les mains.

-J'aimerai connaitre vos dispositions quant à me faire sortir de votre duché en sécurité.
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