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[RP/IG] Trois traînards traînés en procès

Isaure.beaumont
Les frondeurs avaient perdu la bataille. Les combats avaient cessé rapidement, mais dans son cœur, ils continuaient. La culpabilité d’avoir agressé sa Champagne l’assiégeait, pourtant elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait fait le bon choix. Leur cause et la volonté du Très-Haut valaient quelques sacrifices. Et sur l’autel du devoir, Isaure sacrifiait la terre de ses aïeux. Elle savait, au fond d’elle, qu’ils auraient approuvé. Elle menait un noble combat.

Blessée à la tempe, le corps douloureusement meurtri par sa chute, Isaure peinait à suivre le rythme de l’armée en marche. Le mouvement lui donnait la nausée, et il lui semblait chuter à chaque pas que faisait l’animal. Sa tête était lourde, le sang battait douloureusement son front et sa vision se troublait. Non loin d’elle, d’autres blessés traînaient la patte. Il y avait, entre autre, cet artésien, autre vassal de sa Reyne, blessé à l’épaule et dans un brancard de fortune, tiré par un cheval, une jeune femme aux jambes massacrées. Finalement, elle ne s’en sortait pas si mal, non ?

Le haut-le-cœur qui la secoua eut raison de sa patience et d’un geste sec elle tira sur les rênes de sa monture, lui intimant l’ordre de s’arrêter. Immobile et impatiente, la bête piaffa tandis que la Miramont posait un pied incertain sur le sol vacillant. Ses jambes flageolantes la portèrent cependant jusqu’à un chêne sur lequel elle s’appuya avant de se pencher au-dessus d’un fourré alors que des spasmes l’agitaient. La bile, visqueuse et amère, surgit de sa bouche, lui brûlant la gorge.

Elle n’irait pas plus loin. Son corps ne pouvait plus la porter et son esprit, tout aussi affaibli, ne lui permettait plus de se motiver à avancer. Il lui semblait que le sol se dérobait sous ses pieds.

Elle voulait rester là, s’étendre juste ici et mourir. Oui. Mourir.


EDIT: Correction de vilaines fautes
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Puylaurens
Le seigneur des Auteux devait serrer de plus en plus les dents pour supporter la douleur qui, lui semblait-il, ne cessait de grandir dans son épaule et d’envahir son bras. La fatigue aidant, il sentait une sorte de torpeur l’envahir et il lui était de plus en plus difficile de focaliser sa volonté sur la marche que la troupe lui impulsait, quand bien même sa monture suivait assez naturellement.

Des bribes des derniers évènements lui revinrent, de façon saccadée.


- Le départ de Sémur. Dijon.
Puis Conflans. L’air était vif, la tension palpable. Pour la Fronde, pour le Roy de France.

Non loin de sa suzeraine, Agnès de Saint-Just, ainsi qu’il en avait repris l’habitude depuis qu’il avait renoué avec la fierté et le plaisir de l’accompagner. Elle, et le Roy, avec qui c’était toujours un honneur de tirer l’épée, plus Balbuzard que jamais lorsque venait le temps que l’acier parle à l’acier.

Epée au clair, une épée dont le fil avait déjà eu l’occasion de tâter de la chair champenoise. Sauf qu’aujourd’hui elle n’était pas tirée contre la Champagne, mais contre celui qui occupait illégitimement le trône de France.

L’ordre vint, et l’attaque commença.
Son bouclier qui vole en éclat. La surprise, l’espace d’un instant, avant que son bras ne ressente également l’effet du coup qui lui avait reçu. -


Puylaurens sursauta, sous l’impression d’avoir failli chuter de sa monture. Il grimaça, sa blessure ne se faisant décidemment pas oublier, même dans le vague sommeil qui avait été le sien. Il espérait qu’elle ne se fut pas infectée, les premiers soins ayant été plus que sommaires. Les traits tirés, il se passa la main droite sur le visage, comme pour tenter de chasser la fatigue qui l’enserrait.

Alors qu’il songeait que définitivement, une halte serait la bienvenue, une damoiselle, qu’il reconnut comme une autre vassale de la Saint-Just, mit pied à terre dans la précipitation. Son teint plus que pâle n’indiquait rien de bon, et le seigneur des Auteux se souvint qu’elle avait également été blessée lors de l’attaque. Il constata qu’une autre blessée, couchée sur un travois, avait aussi l’air bien mal en point.

Un peu de repos ne ferait de mal à personne, surtout pas aux blessés. Mais pas question de faire stopper toute l’armée pour eux, la troupe devait continuer d’avancer sans délai. Bien que, tout comme les blessés ne souhaitaient pas retarder l’armée, personne ne voulut laisser de trainards en arrière, la question fut rapidement tranchée. Les blessés feraient une halte, prendraient le repos et les soins nécessaires à la poursuite du voyage, et dès que possible suivraient les traces du gros de la troupe afin de la rejoindre au plus tôt, prêts à rejoindre ses rangs.

Quittant le grand chemin, les trois blessés trouvèrent bientôt une grange, et ne pouvant guère aller plus loin choisirent de s’y établir. Après être descendu, ou plutôt après s’être laissé glisser de sa monture, Puylaurens s’assit lourdement sur un maigre tas de paille et but quelques gouttes du flacon de cordial qu’il avait sorti. Il s’allongea, et avant que la volonté de soigner un tant soit peu sa blessure ait pu se manifester il sombra rapidement dans un sommeil houleux. Il n’en avait pas conscience, mais ils étaient encore trop proches de Conflans.

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Hersent
[Castel de Reims, bureau de la Prévôté]

Les deux armées félonnes campaient devant Conflans, une multitude de pigeons délivreurs de messages inquiets affluait au castel rémois.
Branle-bas le combat dans les bureaux des scribouillards pour organiser les défenses de la ville assiégée.
Cellule de crise, écriture de billets et envols des pigeons...Aristote ne pouvait qu'être aux côtés des royalistes.
Le PLP, se demandait si les félons oseraient attaquer directement la ville...il n'y avait aucun intérêt à la prendre. Par contre, elle craignait les rencontres entre les deux camps lors des rondes nocturnes
.

[Le lendemain tôt le matin]

Pigeons volent, volent encore!!!! Les défenseurs senanais s'étaient battus comme des lions et avaient réussi à mettre à mal quelques félons.
Nouveau branle-bas le combat pour amasser les preuves nécesaires afin de mettre en procès les soldats félons.
Hersent rassembla tout ce qu'elle pouvait et concocta de jolis dossiers avec l'ordonnance royale en en-tête.
La journée fut longue mais joyeuse...les deux armées avaient franchi la frontière avec l'Orléanais, elle priait pour que l'Orléans tienne aussi bon que Conflans.

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Ademar
Le maire de Conflans n’y croyait pas. Les armées à la solde d’Eusaias ne pouvaient que passer, il n’y avait pas d’autres options raisonnables possibles. Sa cité n’avait rien à offrir que des ennuis. Cependant, la prudence commandait de renforcer les défenses. A la grande surprise d’Adémar, nombreux furent les Sénonais à sortir de leur torpeur pour protéger leur cité ; même des étrangers de passage avaient apporté leur soutien.

Au soir du premier jour, les villageois étaient fin prêts à accueillir l’ennemi si bataille il devait y avoir. Cela était fort heureux, car du haut des remparts, le jeune homme sentait monter la tension. A son grand désarroi, les troupes ennemies approchaient. En vérité, il avait des difficultés à comprendre la stratégie des assaillants qui semblaient agir sous le coup d’ordres contradictoires. Conscient que le moment de brandir les armes était venu, Lantenac emporta l’enthousiasme des défenseurs avec une exhortation pas trop mal fichue. A ses pieds, les lames et les engins à poudre du Sans-Nom montaient déjà à l’assaut.




Le lendemain.


Adémar ne se souvenait plus avec précision de ce qui était arrivé. Les flèches avaient volé, les lames s’étaient entrechoquées, le bois avaient broyé la chair et les os. Peu favorable à l’usage d’armes de jet durant une bataille, le maire, bâton en main, était descendu des remparts à la première porte qui vola en éclat sous les coups de l’attaquant. Il sut accueillir les belliqueux visiteurs comme il se devait. Dans le sang et la fureur, il fut bien incapable de graver le moindre visage dans sa mémoire. Il n'y avait devant lui et ses compagnons qu’une masse informe qu’il fallait repousser.

Les valides prenaient maintenant soin des blessés ou se reposaient ; lui-même avait encore tant à faire et ne pouvait se permettre une seconde de répit. De l’autre côté des épais murs de pierre, leurs agresseurs avaient ramassé leurs blessés avant de décamper. Première tâche de la journée, prendre des nouvelles de ses hommes, faire son rapport et prendre ses instructions auprès du prévost.
Kelso
Les armées à la solde d’Eusaias étaient en poste devant Conflans. Branle bas de combat afin de réunir le plus de défenseur possible. Le prévôt avait réglé la défense des défenses civiles avec le maire, Ademar, à son grand soulagement, extrêmement réactif et présent. Un bon nombre de volontaire avaient été réquisitionné, mise en place des plans d’actions puis, le Prévot se devait maintenant de mettre en place la maréchaussée. Oh, les offres étaient lancées à l’aveugle. Les Sénesois étaient bien assez intelligents pour prendre les offres de défense au offre normale. Ce qui avait été fait. Les courriers étaient arrivés à son bureau pour confirmer le nombre de défenseur.

Le lendemain matin, une excellente nouvelle : les armées venaient tout juste de se faire botter le séant par les défenseurs. Une seule idée en tête désormais : faire le point sur les blessés. Deuxième importance, arriver à prendre des félons vivants pour les porter au procès. Pour leur faire admettre leur tort, pour les torturer pourquoi pas, pour leur faire avouer tout simplement. S’ils étaient pris blessés, le rapprochement avec l’affrontement de la nuit, serait plus qu’évident.

C’est pourquoi, Kelso s’empressa de rejoindre le bureau des maréchaux afin de trouver le maire, Ademar, ainsi que tous les défenseurs. Maintenant, il était temps de passer à la fouille des environs. Il félicita grandement les défenseurs


Maintenant, il faut absolument que vous partiez aux alentours de Conflans et essayez de trouver des survivants qu’il faudra ramener ici. On pourra les porter en procès. Fouillez partout, les endroits les plus reculés, les plus louches, les plus petits, partout. Les rivières, les forets, les granges, les maisons. Il nous faut mettre la mains sur certains.
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Elwenn
[Le 22 au petit matin]


C'est une défaite!
Une honteuse défaite ... deux armées face à la défense d'un village ...


Elwenn ne peut se relever seule, les plaies à l'arrière de ses cuisses la font trop souffrir, elle baigne dans une véritable mare de sang ... le sien.
Elle ne l'a pas raté la garce qui lui est tombée dessus.
Le pire c'est qu'elle se trouve du côté ennemi mais on laisse tout de même entrer quelques hommes et ce pour une seule raison, rapatrier les blessés dans leur camp.
C'est ainsi que la rouquine regagne la Salamandre, trainée sur un brancard de fortune.
Avant le départ on panse l'une de ses plaies, pour la seconde c'est couture obligatoire. Gnôle offerte pour aider à supporter la douleur.
Mais elle tourne de l'oeil la jeunette à la vue de l'affreuse aiguille qui va ficeler ses chairs déchirées.

Au lever du jour, les armées reprennent la route.
Les blessés ferment la marche de par leur lenteur à suivre la cadence.
Le convoi s'éloigne lentement mais surement de cette maudite ville et lorsque la Corleone entrouvre un oeil de sur sa civière c'est les troupes qu'elle voit gagner en distance.
Le petit groupe dont elle fait partie est à l'arrêt, tandis que l'une se vide au dessus d'un fourré un autre parait chercher un endroit pour s'y installer.
Et la Salamandre, et le Cœur Navré disparaissent au loin.



Un peu plus tard ...

Les trois estropiés bifurquent sur un sentier menant dans les bois, menant surtout par chance à un bâtiment abandonné.
C'est donc ici qu'ils s'installent le temps de retrouver les forces nécessaire à regagner les rangs qui très certainement auront déjà fait un bon bout de chemin ...

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Isaure.beaumont
[Pas suffisamment loin de Conflans...]

Quelques heures de repos, juste quelques petites heures et ils repartiraient sur les traces de l’armée. Isaure accueillit cette halte comme une bénédiction, sans penser que les véritables ennuis ne faisaient que commencer.

Il ne leur fallait pas tarder, ils n’auraient que quelques heures pour rejoindre l’armée avant que la nuit ne tombe. Le rendez-vous fut donné, et tandis qu’un soldat hissait Isaure sur son cheval, un autre harnachait le brancard à celui-ci. Une claque sèche sur la croupe musclée de l’animal le mit en route, et la petite troupe, guidée par l’Artésien, quitta le grand chemin pour s’enfoncer dans la campagne champenoise. Le corps inerte de la Wagner ondulait au gré du pas du cheval.

Bientôt une retraite providentielle s’offrit à eux. La grange semblait abandonnée depuis plusieurs années et la nature avait repris ses droits depuis bien longtemps. Un lierre dense et luisant la recouvrait, la dissimulant aux yeux trop hâtifs, tandis qu’une barrière de ronces semblait en interdire l’accès.

Longeant un ruisseau, ils ne tardèrent pas à découvrir un chemin tracé par le passage régulier d’animaux sauvages. Mettant pied à terre, ils poussèrent les portes branlantes et vermoulues. A l’intérieur, quelques ballots de paille s’y trouvaient encore, comme si quelqu’un était venu récemment.

On fit entre les chevaux, et après qu’Isaure soit allée s’humidifier le visage d’eau fraîche pour faire chuter sa fièvre, on referma les portes pour les dérober aux yeux indiscrets. Se laissant tomber dans la paille sans plus de cérémonie, la jeune Miramont sombra dans un sommeil peuplé de fées et de démons.

Elle n’entendit pas les bruits encore lointains…

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Ademar
Les ordres du prévost furent donnés, on ne badine pas avec les ordres. Le fier Sénonais n’était néanmoins pas convaincu par les raisons de telles instructions. Atteints dans leur chair pour les uns, blessés dans leur dignité pour les autres, leurs assaillants avaient été bien assez punis ; à quoi bon un procès ? Et si Vonafred méritait sa couronne, ne devait-il pas se montrer magnanime et rassembleur ? Le pardon est un des apanages du lieutenant du Très-Haut ; en outre il y a de part et d’autres des talents sur laquelle le Royaume doit pouvoir compter. Ce n'est pas en écrasant et en humiliant un ennemi que l'on gagne sa fidélité. Peu importe qui vaincra, pourvu que le prétendant victorieux fasse preuve de bon sens, de justice et de grandeur d'âme.

Pourtant Adémar exécuterait les ordres car il ne manquait pas de fondement. Si l’on parvenait à mettre la main sur des prisonniers, il serait possible de leur soutirer de précieuses informations. Effectifs des armées, localisation des campements et points de retraite, objectifs militaires et routes suivies, noms des traîtres et des agents infiltrés, relations avec les diverses provinces, soutiens armés et financiers … les questions ne manquaient pas pour tenter de cerner un peu plus l’ampleur de la fronde.


Vous deux, sur les remparts. Vous deux, au repos, vous remplacerez vos compagnons quand complies sonneront.

Dans la cours de la Tour des Vigilants, les injonctions fusaient avec conviction. La voix ferme d’Adémar résonnait contre les épaisses murailles qui avaient hardiment protégé Conflans la vaillante. L’ancien maire parcourut alors du regard les volontaires pour dégotter ceux avaient l’air le moins épuisé.

Toi et ... toi ... et toi. Allez chercher le vieux Jean-Antoine, il connait chaque recoin du pays. Vous me fouillez la plaine et les bois au sud et si vous trouvez des fuyards, vous les jetez dans les geôles.

Se souvenant du manque de manières qui gangrénait ses contemporains, il ne jugea pas superflu d’ajouter :

S’ils se rendent sans résistance, ne les rossez pas. Si vous tombez sur un noble, traitez-le avec égard.

Sur ces mots, il s’approcha d’un petit groupe de loyaux Sénonais.

Vous quatre, venez avec moi. J’ai ouï-dire que les armées avaient pris la route de l’ouest, c’est là que nous aurons le plus de chances de ramasser des traînards.

Moins d’une heure plus, les cinq cavaliers battaient broussailles à la recherche de la moindre trace suspecte. Une armée en marche laisse derrière elle un sillage qu’il est difficile de manquer, plus ardue est la tâche qui consiste à trouver la trace de quelques planqués. Et ce sont bien des éventuels retardataires que Lantenac espérait attraper, le gros de l’armée représentant une menace trop importante pour le faible effectif des poursuivants.

Alors que le crépuscule menaçait de tomber, les efforts des chasseurs payèrent enfin. Là, au bord de la route, quelque soldat avait vidé ses tripes. Dix pas plus loin, les sabots des chevaux avaient piétiné les hautes herbes et traçaient une coulée qui menait jusqu’à une masse informe couverte de végétation.

Pas un bruit, on encercle ce truc.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les chevaux évoluèrent au pas jusqu'au curieux édifice de verdure. Sur place, le lierre et les ronces fraîchement remués ne laissaient planer aucun doute, quelqu’un était entré très récemment dans la grange en ruine. Les renâclements de chevaux à l’intérieur ne firent rien pour contredire cette idée.

Au nom du Roi, qui va là ?
Puylaurens
Après un premier temps de repos où son sommeil avait été lourd, absent de troubles et de rêves, Puylaurens était entré dans une phase plus agitée où, par courts instants, il atteignait un stade de demi conscience au travers duquel transparaissait ses deux préoccupations du moment. Premièrement, sa gorge sèche lui intimait l'ordre de boire de l'eau, de l'eau jusqu'à plus soif, et deuxièmement : leur petit groupe devait reprendre la route dès qu'il seraient en état de le faire.

La sensation de soif fut la plus forte, et le força à ouvrir les yeux. Le soleil devait décliner, au vu de l'intensité et des teintes que la lumière avait prises. Néanmoins à l'intérieur de la grange s'était installée une certaine touffeur, à ce qu'il lui semblait. A moins que ce fut sa blessure qui le travaillait... Son regard inquiet se dirigea vers son bras et son épaule ; le sang avait séché, raidissant la manche de sa chemise ou ce qu'il en restait. La douleur était à présent plus sourde, mais il ne savait pas s'il devait s'en réjouir ou non. Il chassa cette question à laquelle il ne savait répondre en se disant que soit un médecin, soit le temps finirait par lui apporter la réponse.

Le seigneur des Auteux se redressa alors, et fut satisfait de voir que sa blessure supportait plutôt bien le mouvement. Machinalement il chercha sa gourde à ses côtés. Ne la trouvant pas il comprit qu'il l'avait laissée au flanc de sa monture. Il réprima un soupir, et regarda autour de lui pour voir s'il ne traînait pas à proximité la gourde d'un membre du petit groupe. Peine perdue, simplement ses compagnons qui dormaient, ou sommeillaient il ne savait pas trop.

Contraint de se lever, il parvint tant bien que mal à se mettre sur ses pieds. Le repos lui avait manifestement était profitable, mais de là à dire qu'il tenait la forme... Sans compter qu'il s'était peut-être réjouit trop vite, la douleur revenait, plus vive. Il alla donc à sa monture, la flatta rapidement par habitude et prit la gourde, à laquelle il but avidement. Les chevaux renâclèrent, sans qu'il s'en préoccupa. Vint la voix, forte, qui rompit la quiétude de la fin journée. Il s'étrangla à moitié, toussa, reposa prestement la gourde.

Le silence revint, on ne percevait que les échos de la nature. Il jeta un oeil aux autres, comme pour s'assurer qu'il n'était pas le seul à avoir entendu l'injonction, avant d'aller scruter l'extérieur par un interstice entre deux planches vermoulues de la porte. Il jura entre ses dents, avant de chuchoter à l'attention de ses compagnons, réveillés ou non.


Des soldats !

Combien étaient-ils dehors ? Cela ne pouvait être que des champenois lancés aux trousses des armées de la Fronde, et leur petite troupe de trainards constituait une cible facile. Il essayait de passer en revue les solutions qu'il leur restait, mais il s'aperçut vite que celles dont disposait un groupe de blessés étaient pour le moins limitées. Se rendre ? Idée ô combien déplaisante. Il fallait voir dans quel état étaient les autres, vite. Il alla au chevet de la demoiselle champenoise blessée à la tête et la saisissant à une épaule la secoua doucement mais fermement.

Réveillez-vous...
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Ademar
Des bruits étouffés et des murmures incompréhensibles s’échappaient d’entre les planches branlantes qui formaient les murs. Étaient-ils le fait de simples brigands, de pauvres hères ou de soldats ennemis ? Malgré le doute, Adémar frappa les intrus d’une sommation.

Vous êtes encerclés et il vous est impossible de fuir. Si vous vous rendez, aucun mal ne vous sera fait. Sinon ...

Les quatre compagnons qui l’avaient accompagné le regardèrent en attente d’ordre. D’un signe du menton, il leur intima de se rapprocher à pas comptés de la grange. A vrai dire, il n’avait pas la moindre idée du nombre de personnes qui se trouvaient là-dedans ; dans quelques minutes, peut-être est-ce eux qui seraientt en difficulté. Qu’importe, Adémar serra plus fermement l’étreinte sur sa vieille dague et s’avança lentement.
Coxynel
La veille du combat


La nouvelle était tombée au matin. Deux armées félonnes se trouvaient à Conflans.
Sa ville…
Elle y avait toujours Leur maison et ses souvenirs…
Des souvenirs tristes, très tristes…
Comme de très heureux…

Bloquée à Troyes ou à Reims depuis plusieurs mois, la blonde trépignait dans son bureau. La lutte allait être acharnée et les premiers comptes-rendus des rapports de force donnaient les troupes félonnes gagnantes. Epluchant son exemplaire du Gerberocodex afin de rédiger ses prochains réquisitoires, Coxynel ne pouvait s’empêcher de penser à ces armées.


Royalistes et pro-Eusaïas s’affrontaient…
Et les sénonais allaient en payer les pots cassés…
Finalement, était-ce vraiment des royalistes qui affrontaient des anti-royalistes ? Ou des Pro-Vonafred contre des Por-Eusaïas ?
Coxynel n'en était pas sûre non plus...

Le soir venu, avant d'aller se coucher, elle avait longuement prié pour les défenseurs de Conflans, même si depuis Sa mort, elle et le Très-Haut étaient en froid. Prier lui avait néanmoins semblé nécessaire.



Le lendemain du combat


Les premiers rapports tombaient… Nombre de sénonais étaient tombés mais le village avait tenu bon et les Portes des remparts n’avaient pas cédé. La Prévôté était sur le qui-vive et cherchait les blessés.
Sous peu, dossiers seraient montés et procès il y aurait.


Gaspard !

Gaspard, c'est l'huissier que personne ne remarque au castel. Tant mieux car Gaspard, c'est son Huissier... Un Apollon brun qu'elle traîne au Tribunal et qui annonce dorénavant tous les procès. Car oui, ça la fatigue de faire la présentation du procès elle-même... faignante ? Peut-être ! Ou juste besoin d'un peu de repos la blonde. Et puis, si le Très-Haut a inventé les Huissiers, c'est bien pour décharger un peu les procureurs, non ?

Une tête passa par l'entrebaillement de la porte. Elle lui sourit.


Gaspard, nous allons avoir du pain sur la planche. Sortez la version longue du Gerberocodex, des plumes et des parchemins.

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Isaure.beaumont
Au nom du Roi, qui va là ? Hurla Isaure à un diablotin. Et alors qu’elle tentait de l’arrêter, une fée fondit sur elle, la précipitant dans un gouffre sans fond.

Les légères secousses eurent raison de son sommeil troublé et la brune ouvrit enfin les yeux. Son regard, hagard, rencontra alors le visage du Seigneur des Auteux, dont les traits semblaient tirés par l’inquiétude. Combien de temps avait-elle dormi ? Son regard fut attiré vers une percée dans le toit. Le soleil semblait décliner, et dans peu de temps, la nuit viendrait les envelopper. Il fallait qu’ils partent et rapidement.

La fièvre avait cessé et seules quelques perles de sueur sur son front en témoignaient encore. Elle était cependant encore faible. En voulant se relever, trop vite peut-être, le sang afflua violemment dans sa tête, frappant tout contre sa tempe. Le corps ecchymosé lui arracha une grimace de douleur. Il leur fallait se presser et rejoindre les troupes de la Salamandre au plus vite.

C’est alors que l’inquiétude de Puylaurens pris tout son sens pour Isaure. La voix d’un homme retentit. Ils étaient cernés et bien que l’ordre fût clair, les yeux effarouchés cherchèrent une échappatoire, en vain. Devaient-ils se rendre, vraiment ? Jamais. Un simple regard échangé les mis d’accord. Ils ne se rendraient pas sans combattre. Croyaient-ils.

Ils étaient trop faibles pour faire front. Isaure regarda son arbalète, elle lui serait inutile dans un combat au corps à corps. Elle devrait user de son épée, ce qui s’avérerait assez périlleux pour tous, alliés comme ennemi, elle y compris. Ajoutez à son incompétence la fatigue et la douleur, vous avez une adversaire pitoyable.


Sinon quoi ?! Lança la jeune champenoise au travers de la porte, cherchant à affirmer sa voix. Vous nous montrerez comment dansent les Mignons de Vonafred ?

Rapide coup d’œil vers Puylaurens. Ils n’avaient plus qu’à dégainer, l’attaque n’allait plus tarder. Tirant une épée digne d’elle, à savoir fine et incrustées de jolies petites pierres – sans grande valeur, Isaure se campa sur ses deux pieds. Elle ferma les yeux un instant et murmura une prière avant de pointer sa lame vers la porte. Elle n’était absolument pas prête, mais il était l’heure. L’heure de vivre ou de périr.

A ses côtés, Puylaurens ne semblait pas plus rassuré que sa jeune compagne d’armes sur l’issue de ce combat. Blessé à l’épaule gauche, il serait handicapé dans ses mouvements, inévitablement. Quant à Elwenn… Elle ne serait d’aucune utilité, ses jambes ne pouvant la porter. Oui. Le combat était perdu d’avance, alors pourquoi se battre ? Pour l’Honneur, pour la Fierté, pour le Roy !

Les portes furent poussées et les deux frondeurs se retrouvèrent face à l’ennemi. Ils étaient là, pas aussi nombreux qu’elle l’imaginait, mais leur supériorité numérique et physique ne faisait aucun doute.

Et tête baissée, Isaure se lança dans le combat. Agitant frénétiquement l’épée devant elle, elle s’assura un périmètre de sécurité. Personne n’osa d’abord l’approcher. Les coups étaient désordonnés, de puissance inégale. On ne savait jamais où elle allait frapper, ni quand. Elle put ainsi déstabiliser quelques instants ses adversaires. Son épée toucha à plusieurs reprises d’autres épées, sans grand résultat. Et bientôt, la cadence ralentit, et Isaure, à bout de souffle et de force, devint prévisible et facilement contrôlable. Elle apprendrait un jour, que parfois, rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Du côté de Puylaurens, la tâche fut plus ardue. L’homme, fier artésien, se battit du mieux que le pouvait un homme blessé. Isaure, fort impressionnable, fut impressionnée par la puissance de ses attaques, son ardeur à se défendre. Les coups paraissaient précis et mesurés. Tout son contraire. Quand elle les avait épuisés en quelques minutes, Puylaurens semblaient les économiser. Cependant, le vassal de l’Infâme s’épuisa plus rapidement qu’en temps normal. Et la fin du combat sonna bien trop vite.

Affaiblie, Isaure tomba à genoux. Elle avait perdu. Des larmes de rage et de honte dévalèrent alors ses joues, rougies par l’effort inutile.

Eusaias, j’ai failli…


[Vous avez champ libre pour procéder aux arrestations et les jeter dans les geôles ]
_________________
Ademar
Sinon quoi …

Adémar n’était pas plus un mignon de Vonafred qu’un bon danseur, l’interjection qui monta de la grange eut le don de l’énerver. Ces gens-là se posaient en partisan d’un libérateur mais voyaient des ennemis partout. Cela dit, il perçut une forme de courage dans le ton de la voix, l’écho de cette détermination dont les individus convaincus et passionnés savent faire preuve dans les moments désespérés et qui force le respect. La veille encore, ce sont les farouches Sénonais qui criaient de telles paroles.

Des bruits d’agitation s’élevaient depuis l’intérieur du repaire de fortune, Lantenac fit signe à ses hommes de s’arrêter et de mettre pied à terre. Dans l’idéal, il préférait combattre en terrain dégagé car il n’était pas sûr que les assiégés ne leur aient pas réservé quelques mauvaises surprises dans la pénombre de la grange. Ses souhaits furent exaucés ; ses hommes et lui n’eurent guère besoin de prendre d’assaut la porte vermoulue. Cette dernière s’ouvrit sur une paire de combattants dont l’arme brandie ne laissait aucun doute sur leurs intentions. Dans la seconde qui suivit, ils fondirent sur les Champenois sans la moindre hésitation.

Le Normand eut maille à partir avec une jeune femme qui se démenait comme un beau diable. Les mouvements désordonnés de la lame rendaient les attaques inefficaces et peu dangereuses, mais Adémar resta malgré tout concentré. A raison puisque sa dague dévia à plusieurs reprises les voltes imprévisibles de l’acier. Il n’eut finalement guère besoin de prendre une posture autre que défensive ; d’épuisement, son adversaire s’écroula sur un tapis de primevères.

Au même instant, deux des hommes de Lantenac pénétrèrent dans la grange pour la sécuriser alors que les deux derniers Sénonais résistaient aux assauts héroïques de l’autre forcené. L’homme maniait l’épée avec force et précision ; nul doute qu’il s’agissait là d’un combattant aguerri. Ses mouvements parfois défaillants révélaient cependant qu’il était blessé et ses adversaires finirent par déceler une large ouverture dans sa garde. Un coup de pommeau bien placé assomma le lion enragé.


Y’en a encore une là-d’dans, mais elle est inconsciente. Et des ch’vaux aussi.

Adémar se retourna vers les deux soldats qui avaient fouillé la grange avant d’en ressortir.

Parfait. Toi, ôte ta cape et fagotes-y leurs armes. Toi, va chercher les lanières de cuir. Vous deux, rassemblez les corps près des chevaux.

Quelques minutes plus tard, les cavaliers repartirent en direction de Conflans. Les prisonniers ligotés avaient été déposés sur les croupes de leurs montures qui suivaient l’équipage tenues par la bride. Très vite, les remparts furent à portée de vue, puis l'imposante Tour des Vigilants.

Deux des captifs avaient l'allure de nobles. Leur façon de se tenir quand ils s’étaient défendus, leurs atours, leurs armes et leurs chevaux le révélaient. Lantenac veilla à ce qu’inventaire soit fait de leurs biens afin qu’on leur restitue en temps voulu. Au lieu de geôles, on les enferma dans des cellules séparées où un minimum de confort leur fut octroyé, eu égard à leur rang. La cul-de-jatte en devenir fut installée dans ce qui faisait office de dispensaire pour la tour-caserne et reçut les premiers soins. Un garde surveillait en permanence l’entrée de sa chambre.

Au petit matin, un pigeon s'envola vers le château de Reims. Le prévost fut informé que la chasse avait été bonne et que les prisonniers seraient escortés dans la journée vers la capitale.
Elwenn
[Être sans y être]


La porte est libérée de la végétation qui l'emprisonne, chacun s'installe rapidement à l'intérieur de la ruine et sans se faire prier sombre peu de temps après dans un sommeil qui se voudrait être réparateur ...

Une main se pose sur son épaule tandis qu'une petite voix lui ordonne de sortir de son état végétatif.


Hey, réveilles toi!

La rouquine obtempère, cette voix lui est familière puis elle ne ressent plus cette lourde fatigue ni même la douleur de ses entailles aux cuisses.
Ses noisettes s'ouvrent sur une fillette haute de trois pommes tout aussi rousse qu'elle, son teint pâle fait ressortir les tâches de rousseur qui sont parsemées sur tout son visage.
La petite sourit.


Ah, j'ai bien cru que tu n'allais jamais te réveiller. Tu dors depuis si longtemps ...
Qu'est ce tu fiches ici?!
Oh, ce serait trop long à t'expliquer ...


La Corleone la toise puis balaye du regard les lieux.
Elle n'a pas bougé d'un pouce, toujours dans cette grange à l'abandon, de même pour sa posture, allongée sur la civière, ses deux compagnons eux semblent figés dans leurs torpeurs.
La gamine ne lui laisse pas le temps de réfléchir.


Je me nomme Elwenn et j'ai six ans ... et demi!

Haussement de sourcils Corleonien.

Moi aussi je m'ap...
Oui je sais, c'est drôle n'est ce pas?!


C'est une affirmation bien plus qu'une question.
Des bruits d'épées qui s'entrechoquent captive leurs attentions.


Tu as peur hein?
Bien sur que non!
Tu n'as pas besoin de me mentir tu sais ... Je te connais mieux que tu ne crois te connaitre et là, je ressens tes craintes.


La grande rousse plisse le nez en signe de mécontentement.

Oui bon, peut être un peu alors.

Regard dirigé vers l'extérieur.

Qu'est ce qu'il se passe?

L'enfant étire ses lèvres pour se vouloir rassurante.

Ce n'est rien, tout ira bien!

Elle papillonne des yeux et évite de répondre encore une fois à la question posée.
Malgré tout Elwenn se sent bien, comme apaisée par sa présence.
Elle lui tend sa menotte.


Viens te promener avec moi, tu verras, le coucher de soleil est magnifique à regarder!

La blessée pouffe nerveusement, elle grince des dents avant de lui cracher au visage son triste sort.

Tu vois bien que je ne peux pas dans l'état où sont mes jambes!!

Alors un rire cristallin s'échappe d'entre les lèvres enfantines.

Bien sûr que si tu le peux, il suffit de le vouloir.
Fais un effort et viens dehors.


La petite passe la porte et disparait sur ces mots.
Interloquée la rouquine secoue vivement la tête, soupire et tâte ses blessures.
Ses mains palpent à plusieurs reprises l'arrière de ses cuisses mais n'y trouvent plus les plaies.
Elle en a le souffle coupé, elle ne comprend pas, non, elle ne comprend plus ...
Finalement elle se dresse sur ses gambettes comme n'importe qui peut le faire, enfin tout son corps remue, cela lui avait paru être une éternité sur ce brancard puis elle rejoint la mioche qui l'attend patiemment dans le champs de fleurs sauvages qui s'étale à perte de vue sous leurs yeux.
Cette fois elle devra répondre.
C'est bien beau tout ça mais c'est trop louche.
Elle se poste à sa hauteur prête à l'interroger mais elle lui coupe l'herbe sous le pied.


Ça te plait?
C'est très beau ... mais expliques moi comment c'est possible, mes blessures, ce décor presque irréel alors que ce n'était qu'un bois à notre arrivée et cette sensation constante de ... bien être?!


La minime lui offre un sourire angélique.

Alors tu ne te souviens pas ...
Pourtant ta mère te le disait chaque soir au moment du couché: ne sous estimes jamais la force de l'esprit !
Tu rêves Elwenn, c'est aussi simple que ça ...
Et maintenant que tu as vu ce dont tu es capable, je sais que tu reviendras vite me voir, je serais toujours là.
Il te suffira de fermer les yeux et de penser très fort à moi.


Et lentement l'enfant disparait dans une dernière recommandation.

N'oublies pas, il faut fermer les yeux Elwenn!


Battements de paupières de la Corleone. Réveil brutal. Retour à la réalité!
L'endroit a totalement changé, elle se trouve bien entre quatre murs certes mais ceux là sont froids, humides et peu rassurants.
Posée sur un guéridon une bougie brûle, lançant des ombres dansantes sur une des façades.
La douleur qui s'était atténuée jusque là la relance de plus belle.
Elle doit s'y résoudre la jeune Corleone, elle s'est faite embarquée, peut être finira t elle au bout d'une corde en proie aux corbeau.
Dans un soupir de désarroi elle referme les paupières, elle était si bien un instant plus tôt.

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Puylaurens
[Entre quatre murs gris et rocailleux]

Fort heureusement le coup que le seigneur des Auteux avait reçu sur le crâne l'avait assommé. Certes, il aurait le chef quelque peu douloureux au réveil, mais cela lui avait permis de faire le trajet jusqu'à Conflans sans en avoir quelque conscience. Et c'était bien là ce qui était heureux, car nul doute qu'il aurait souffert d'être balloté ainsi, mis en travers sur sa propre monture : souffert dans sa dignité bien sûr, et plus prosaïquement souffert dans son corps, sa blessure à l'épaule n'ayant guère apprécié un voyage aussi inconfortable.

D'ailleurs, lorsqu'il finit par émerger ce fut la douleur irradiant de cette blessure qu'il sentit en premier. Vint ensuite celle due au coup de pommeau sur l'occiput. Il grimaça en se mettant sur son séant, s'adossa contre un mur de pierre, grimaça à nouveau en sentant son corps douloureux protester. Paupières closes, il inspira un bon coup, puis expira l'air lentement avant de rouvrir les yeux. Et de se préoccuper d'observer l'endroit où il se trouvait. Une paillasse convenable, un petite ouverture barreaudée. Et il était seul. C'était loin du cul de basse-fosse, et ce n'était déjà pas si mal. Puis son esprit commença à s'agiter.

Où étaient donc les autres ? Et qu'allait-on faire d'eux ?

La première question amena Puylaurens à se remémorer leur vain épisode de résistance. La jeune champenoise avait fait montre d'un beau courage, et avait dépensé toute l'énergie en distribuant les coups de toute part. L'image lui tira un bref souvenir, qui s'estompa lorsqu'il se repassa le fil de son propre combat. Il aurait espéré tenir plus longtemps, mais son souffle et son ardeur l'avaient quitté bien vite. Et pour faire bon poids bonne mesure, il s'était laissé assommer sans même avoir vu venir le coup. Quel beau vassal que voilà, il allait décidément finir par ne plus être de quelque utilité à Agnès.

Considération qui le ramena à la seconde question : quel sort leur réservait-on ? Faire des exemples sans doute. Mais il y avait bien des façons de faire des exemples...

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