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[RP/IG] Trois traînards traînés en procès

Coxynel
Au Castel, bureau du Procureur.

Les suspects avaient été arrêtés quelques heures auparavant et conduits dans les geôles champenoises.
Le procès ne devait pas trainer et Coxynel avait passé plusieurs heures plongée dans le nouveau Codex à réfléchir sur son acte d'accusation et à l'entame du procès. Premier gros procès d'envergure ! La tension était à son comble... Ca allait très nettement lui changer des affaires habituelles, courantes et casse-bonbon - appelons un chat, un chat - de franchissements de frontières !

Au petit matin, après une nuit agitée, Coxynel releva la tête et observa autour d'elle, d'un oeil pas très alerte. Elle était dans son bureau.
Que faisait-elle là ?
Un roupillon à première vue ! La blonde s'essuya - d'un revers de main -, la joue où devait sûrement apparaitre les écrits du papier sur lequel elle s'était endormie. Un brouillon d'acte d'accusation...

Pas bien réveillée, elle sauta néanmoins de sa chaise, histoire de se faire un brin de toilette et de passer des vêtements propres. Elle laissa de côté l'étape petit-déjeuner. Elle mangerait plus tard... et pour sûr que si elle était légèrement affamée, elle serait bien plus performante, voire un petit peu hargneuse lors du procès.



Au Tribunal, quelques minutes avant le procès.

Ses actes d'accusation sous le bras, les dossiers, et ses notes personnelles dans sa besace, l'ex-bonbonnière se dirigea vers le Tribunal. Le jour se levait et la journée s'annonçait belle et ensoleillée.

La blonde entra dans le Tribunal qui était bien silencieux. Il y faisait frais grâce aux murs épais qui le préservait du soleil et seul Gaspard s'y trouvait déjà. Elle le salua puis déposa ses affaires méthodiquement. L'acte d'accusation à droite, les dossiers à gauche juste à côté et ses notes personnelles, tout à droite pour être bien à portée de main en cas de besoin.

L'huissier alla ouvrir les portes afin que tous puissent entrer, curieux, témoins, etc. Dans quelques minutes, la Cour serait au complet et les Services de prévôté feraient entrer les accusés.
Le procès pourrait alors débuter. Bientôt l'effervescence !

Elle imaginait déjà les crieurs publics dehors qui devaient commencer à s'activer pour haranguer les foules. "Oyez, Oyez, Champenoises, Champenois, Que tous ici sache que débute aujourd'hui, le procès à l'encontre des traitres !"
Cette pensée lui arracha un sourire.


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Kelso
- Gêoles de Champagne -


Il avait été convenu que les prisonniers devaient passer devant le tribunal. Qu’elle idée, apparemment, après recherche, ils étaient nobles, leur couper la tête devrait suffire. Une bonne décapitation, il y avait longtemps qu’on n’avait pas assisté à un tel spectacle, mais ca ne serait pas pour aujourd’hui. Haussement d’épaule lorsqu’il parcourra les longs couloirs pour rejoindre les geôles ducales. Les gardes le laissa passer, le prévôt avait dans les main les actes d’accusations, enfin les dossiers contre ces traitres.

Le garde tourna la clef et l’air suffoquant en sortit. Il entra donc dans la première cellule, celle d’un homme. Sans compassion aucune, presque une pointe de déception de le voir encore en vie mais la justice devait faire la suite.


Le procès va commencer. Levez vous, on y va.

Le garde s’occupa donc de l’homme, alors que le Prévot entra dans la seconde cellule et dans la troisième pour annoncer exactement comme dans la première.

Le procès va commencer. On y va.

Deux gardes entrèrent dans la cellule des deux femmes, puis le Prévot fit marche arrière pour remonter. Le tribunal se trouvait juste au dessus, c’était bien fait en y pensant. Le bruit des chaines raisonnaient dans les longs couloirs, la tension palpable. Au dessus, Coxygel devait être nerveuse, un procès comme celui-ci, c’était bien le rêve de beaucoup de procureur.

Vous les amenez directement devant la porte. Tout est prêt pour débuter. Attendez que les huissiers fassent entrer les autres et on s‘engagera avec les trois.

Toi, va prévenir la procureur que nous arrivons.


Finit les petits brigandages ou les entrées illégales, non la, c’était excitant. Kelso laissa les gardes gérer les prisonniers qu’ils devaient monter à l’étage ou le tribunal se trouvait.
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Puylaurens
Bruits de pas, cliquetis de clefs, grincement de l'huis.

Un homme entra, le regard peu amène. Le prisonnier, malgré sa condition, assis sur sa paillasse, le toisa d'un regard lourd de morgue et de mépris. Le champenois prononça quelques mots à propos d'un procès et repartit. Nulle réponse de la part de l'ancien artésien, il se contenta de poursuivre l'homme de son regard noir jusqu'à ce qu'il soit sorti de la cellule ; le temps de causer arriverait bien assez tôt... Ainsi la sentence serait-elle du moins précédée d'un procès, la justice expéditive ne serait pas pour aujourd'hui. Enfin, tout du moins la justice très expéditive.

Car il s'agissait sûrement un procès simulacre, dont l'issue était déjà arrêtée. Qu'on l'ait laissé dans sa cellule avec sa vilaine blessure, Puylaurens ne pouvait que difficilement l'interpréter comme un bon signe. Cela dit, cela ne l'étonnait pas vraiment. Que pouvait-on attendre des champenois, à part une issue déplaisante ?

Un garde approcha, il était temps d'obtempérer. Des Auteux, prenant appui contre le mur, se redressa lentement, prenant garde à ne pas trop solliciter son bras et son épaule gauche. Voilà, il y était. Douleur vive et fugace, serrer les dents pour ne rien laisser transparaître. Maintenant, contrôler sa respiration, et avancer, sinon le garde se chargerait de le aire avancer et cela s'avérerait à coup sûr bien plus désagréable.

Dans le couloir, il retrouva ensuite les deux autres prisonnières avec leur petite escorte. Il leur adressa un léger signe de tête en guise de salut, assorti d'un mince sourire. Son regard, qu'il voulait confiant, chercha celui de la jeune vassale champenoise de la Saint-Just. Et, tandis qu'on les emmenait :


Avez-vous passé une bonne nuit ? Quant à moi, j'ai trouvé que l'hospitalité champenoise laissait quelque peu à désirer... Gageons qu'ils se rattraperont avec la suite du programme.

Disant cela, il pensa que tout n'allait pas si mal s'il avait encore les ressources suffisantes pour fanfaronner. Sa blessure ne semblait pas devoir s'infecter, ce qui en soi était une bonne nouvelle, et il n'avait pas si mal dormi. Simplement, il donnerait cher pour avaler quelque chose de consistant et de revigorant, une bonne pièce de venaison en sauce, solidement arrosée de bourgogne. Le tout en bonne compagnie, avec Agnès et son royal mari pour présider une belle assemblée de frondeurs. Mais chaque chose en son temps...
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Isaure.beaumont
Dans les prisons de Reims, y’avait une prisonnière…

Recroquevillée sur sa paillasse, la jeune frondeuse fixait le mur aux pierres suintantes. Chacune d’elle portait les témoignages de prisonniers. L’on pouvait y lire des noms, des prières, des calendriers et à certains endroits, les pierres avaient été creusées. Combien de temps tous ces gens étaient-ils restés là ? Quel crime avaient-ils commis ?

Isaure aurait dû se réjouir. Si le confort lui paraissait sommaire, voire inexistant, elle avait pourtant l’une des cellules les plus luxueuse de cette hostellerie grillagée. Dans d’autres cellules, plus loin, plus bas, des hommes, des femmes et mêmes des enfants devaient se contenter de paille souillée et de la pierre froide dans l’obscurité la plus totale. Quand elle était libre de ses mouvements dans sa petite geôle, d’autres se trouvaient entravés aux murs par de lourdes chaînes dont les attaches meurtrissaient les chairs.


Perdue dans sa contemplation, les yeux gonflés par le manque de sommeil, elle n’entendit ni les pas résonnant sur la dalle humide, ni la clé tournant dans la serrure. C’est une main rude qui la sortit de sa torpeur. Levant les yeux vers le garde, elle comprit que l’heure était venue. Allait-on la décapiter sans autre forme de procès sur la place publique, sous les yeux bienveillants de Caedes ? Le mot procès franchit alors les lèvres du garde, et Isaure soupira. Ils avaient encore une chance de vivre.

L’attente avait été longue et cruelle. Combien d’heures, combien de jours étaient-ils restés enfermés ? Elle ne savait plus et là était la torture : ne pas savoir. Elle avait prié bien plus qu’elle n’avait dormi. Et elle avait ressassé les évènements. Comment avait-elle pu en arriver là ?


Escortée par les gardes, elle patienta quelques instants, le temps que sa camarade frondeuse soit extraite de sa cellule, dans un brancard. Isaure grimaça. Dieu que la pauvre femme devait souffrir. Portant une main lasse à sa tempe, elle ne put s’empêcher de remercier le Très-Haut de l’avoir épargnée.

Bientôt, on rejoignit Puylaurens. Isaure se sentit soudain moins seule. Lui rendant son sourire, elle s’amusa de la situation : l’Artésien qui aurait dû être l’ennemi se trouvait en fait être l’allié quand les champenois lui étaient hostiles.


Si j'ai passé une bonne nuit ? Je n’ai pas fermé l’œil. Et je vous rassure, cela n’a rien à voir avec l’hospitalité Champenoise. Une fois sortis de là, nous irons prendre repos à Morvilliers, je vous ferai voir que les champenois, les vrais, savent recevoir !


Elle était encore loin de s’imaginer du drame qui allait se jouer : Morvilliers nétait plus.

Savez-vous ce qui nous attend à présent ?

Et la petite troupe pénétra dans le tribunal où bientôt leur sort serait su de tous.
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Flavien.


Le jeune homme était dans son bureau à regarder les procès pour la journée. C’était d’un monotone depuis quelques temps. La cours était toujours occupée sur des affaires de franchissement de frontières. Il était aux anges quand il voyait des procès pour brigandage ou révolte. Cela permettait de casser la monotonie quotidienne.

Il observait sa liste et le début était assez impressionnant la quantité d’affaire concernant une absence de laisser passer. Quand ses yeux arrivèrent sur des cas d’haute-trahison, il en tomba de sa chaise. Lors de son premier mandat de juge, il avait failli juger de ce genre d’affaire mais cela n’était jamais arrivé.

Il était assez excité à l’idée. Ce genre d’affaire était complexe et demandait toute sa créativité pour trouver un verdict juste. Trois d’un coup, cela faisait beaucoup. C’est alors qu’il se souvenait des discussions du conseil à propos de la bataille à Conflans-lès-Sens, sa ville natale. Ils feraient donc parti des assaillants ?

Ses sourcils se froncèrent, il se devait d’être totalement impartial dans ce cas et il devait toute idée personnelle dans cette pièce, son bureau. Dès qu’il pénétrerait dans la cours de justice, il sera le juge. Celui qui représente la justice Ducale. Il se devait d’être totalement neutre.

Le moment du procès arriva et il pénétra dans la cours. Comme il était coutume, tous les protagonistes étaient présents, enfin le pensait-il.


Je souhaite à tous la bienvenu dans cette cours de justice.

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--Gaspard.



Gaspard avait pris soin d’ouvrir le Tribunal et de veiller à ce que tout soit en ordre avant l’arrivée des patrons. C’est que les deux loustics étaient plutôt tatillons…
Ce fut d’abord, le proc’ qui vint installer ces petites affaires. Elle fut suivie de peu par les accusés, deux belles donzelles et un homme, puis par le juge qui pénétrait solennellement dans le Tribunal. Une fois tout le monde dans la place, le sensuel huissier champenois, Gaspard, présenta le procès.

Il s'avança droit comme un "i" et déclama d'une voix claire et forte :


En ce vingt-deuxième jour du mois de mai de l'an MDCLX, sous le régne du Duc Cedmisc Fontanaz, s'ouvre le procès à l'encontre des trois individus, ici présents, entrés en terres champenoises dans la nuit du 20 au 21 mai 1460 au sein d'une armée déclarée félonne.

Cette même armée a tenté de prendre Conflans-les-Sens en forçant les remparts. Ces deux femmes et cet homme sont mis en accusation par le procureur de Champagne, Coxynel, et le procès sera présidé par Messire Flavien d'Izard, Juge de Champagne.


L’entame était faite, il céda la place à la proc’.
Coxynel
Il y a des jours qui ne meurent pas. Et d'autres qui passent comme ça*


L'entame de procès faite par Gaspard, Coxynel se leva pour se placer entre les accusés et là où siégeait le Juge.
Elle avisa les accusés et joignit ses deux mains, signe de réflexion pour la blonde procureur de Champagne.
Allez, c'est parti ma grosse, faut te lancer, ton premier vrai procès pour autre chose que du franchissement de frontières ou des petits brigandages.
Un peu de peur ? Non juste de l'appréhension...
Ce soir, tout serait fini...


Votre Honneur,

Ces trois personnes sont accusés d'avoir pénétrer illégalement en Champagne au sein d'armée déclarées félonnes - portant l'étendard de la Salamandre de Digoine et de Coeur Navré - par sa Majesté Vonafred et dont je vais vous lire l'annonce.


D'une voix claire, elle débuta la lecture :

Citation:








    Au peuple de France,
    Aux loyaux Bourguignons meurtis dans leurs chairs,
    A tous présents et à venir,






    Salut.


    Une fratrie de séditieux aux ordres du félon Eusaias s'est emparée sans coup férir de Dijon la capitale Bourguignonne odieusement livrée par traitrise.
    Le Duché de Bourgogne par son Duc légitime, Sa Grâce François Delamark a fait appel à la Couronne de France pour reprendre ses droits et exterminer l'engeance séditieuse qui s'est emparée du noble trône bourguignon.
    Les Armées Royales à l'unisson sont en marche et honoreront l'engagement indéfectible de la Couronne aux côtés de la fidèle Bourgogne, celle du coeur et de l'honneur.


    Loyaux Bourguignons, voyez à présent le vrai visage de ceux qui se sont autoproclamés vos sauveurs.
    Voyez la face hideuse des traitres et félons qui se sont emparés de vostre castel ducal.
    Voyez la vermine et pesez à présent leurs mensonges.
    Rejoignez l'étendard de vostre Duc et ensemble, balayons ces mercenaires sans Foy ni honneur qui se prétendent vos maitres.


    Fiers sujets de France.
    Aujourd'hui c'est la Bourgogne que l'on frappe, demain ce sera sans doute vous.
    À l'unisson détruisons une fois pour toute ses malfaisants de tous poils qui menacent à chaque instant nostre unité, nos valeurs, nostre Royaume.
    Ensemble et unis, nous pouvons tout. Seuls, nous ne sommes que des proies.


    Nous vostre Roy, appelons nos vassaux, nos loyaux et fiers sujets à combattre sans pitié toutes formes de sédition.
    Vous avez librement désigné un Roi, le très Haut l'a adoubé.
    Les Bourguignons ont librement choisi un Duc, nous l'avons reconnu.
    Qui n'en reconnaît pas la légitimité n'est qu'un vil faquin, un sans Dieu, un traitre infâme que l'on doit éradiquer.


    Rejoignez les forces loyales de Bourgogne, intégrez nos armées et battez-vous pour vostre droit, pour vostre Roy, pour vostre liberté de choisir.
    Jamais, nous vivant, ne laisserons loyaux fils de France aux mains de matamores égocentriques asoiffés de pouvoirs qui ne sont point les leurs.

    Nous le jurons, devant vous et le Tout-Puissant




    Ad Majorem Francia Gloriam.


    Rédigé et scellé le quinzieme jour du cinquième mois de l'an de Grasce mil quatre cent soixante.







Ils ont tentés de forcer les remparts de Conflans-les-sens dans la nuit du 21 au 22 mai. Ce combat fut sanglant. A la suite de la bataille, les services de prévôté ont ramassés les morts et les blessés et ont traqué sans relâche les fuyards.
Ils ont découvert dans une vielle grange, ces trois personnes... blessées... armées et cuirassées.

Vont-ils essayer de nous faire croire qu'ils ne sont que de pauvres innocents ?


Coxynel s'avança du banc des accusés et posa ses mains sur la table devant eux, les balayant tour à tour des yeux. Son regard était plutôt neutre, ni de haine ni de compassion. Elle était là pour les charger de toute façon...

Je vous laisse, vous même, décliner votre identité à la cour.

Elle les laissa se présenter... on n'est pas des sauvages quoi!
Puis au moins deux des trois frondeurs présentaient suffisamment d'atours pour ne pas être seulement de simples soldats !
Elle reprendrait son acte d'accusation une fois les présentations faites...




* La vallée. Mickey3D
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Elwenn
[Fais pas ci, fais pas ça ... version Elwenn ça donne : faites ci, faites ça et surtout fermez là!]



Mettez vous sur le ventre qu'on lui a dit et surtout ne bronchez pas, ça ne servirait à rien.
C'est qu'on lui reluque le derrière à la jeune italienne, c'est très inconfortable comme position et pourtant c'est pour son bien.
Cessez de remuer, lui a t on rappelé.
Alors elle sert les dents pour éviter de râler comme à son habitude malgré tout certains mots trouvent leurs chemins.


Vous me faites mal fare dio!*

L'homme ne relève pas, il reste de marbre comme depuis son entrée et continue de jouer avec sa petite pince, sa paire de ciseaux et son aiguille dans les chairs abimées de la Corleone.
Il lui retire les points qu'un des membres de l'armée improvisé médecin lui avait fait dans l'urgence pour des sutures plus propres.
La torture se termine alors qu'elle semblait sans fin, le médicastre l'autorise a se repositionner à son souhait, en l’occurrence sur le dos , ramasse son attirail et lui fait part du verdict avant quitter sa cellule et de la laisser à nouveau seule entre les quatre murs oppressants.
Elle remarchera, peut être pas aussi bien qu'avant mais elle pourra se servir de ses deux jambes dans un mois et demi lui a t il assuré.
La bonne affaire, elle qui ne tient pas en place, la voilà servie.

Et le bal continue.
La porte s'ouvre à nouveau, deux gardes entrent, une voix retentit.


Le procès va commencer. On y va.

Alors en assistée qu'elle est maintenant, on l'aide à passer sur un brancard et sourire aux lèvres elle se dit qu'elle va finir par y prendre goût a se faire porter ainsi la rouquine.
Direction un long et sinistre couloir où se trouvent déjà ses compagnons d'infortune, ça papote entre les deux.
C'est peut être bon signe ... peut être qu'ils ont déjà trempés dans de telles affaires et qu'ils connaissent qu'elles en sont les sanctions.
Elwenn inspire profondément, de les voir ainsi, cela la rassure.
Presque un sourire naitrait pour la seconde fois de la journée sur son visage pâle et fatigué mais ... non parce qu'on vient gâcher son minuscule bonheur.
On les mène dans une grande salle où certaines personnes, d'importances sans doutes vu leurs postures attendent patiemment.
Les noisettes scrutent chaque visage présents et recoins de la pièce.
Elle essaye de comprendre le rôle de chacun la roussette mais en vain.
Cette histoire sent mauvais, très mauvais à ses yeux.
Enfin tout prend son sens quand le brun prend la parole.

L'heure du procès a sonné.


*fare dio!= foutre dieu!

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--Gianmarco



Gianmarco Cicerone avait été embauché par d'illustres et généreux patrons pour ces procès en Champagne.
Tant que la bourse offerte était bien renflée, il ne se souciait guère des méfaits accomplis par ceux qu'il était chargé de défendre et il avait bien compris que dans cette affaire, quoiqu'il fasse, le verdict était connu d'avance.
Il était donc question de rhétorique, de démonter point par point l'accusation, quand bien même le juge ferai fi de la justesse des argument du Gênois.
Ceux-ci ne feraient aucune exception, tant il était clair que la Champagne était inféodée à son Roy et que celui-ci se moquait bien de la Justice.

Il n'avait eu que le temps de passer ses doigts en guise de peigne dans sa barbe et d'enfiler prestement sa robe que déjà l'huissier avait annoncé l'ouverture de l'audience et le procureur montait déjà au créneau.

Se réservant un effet théâtral, l'avocat se lèva à l'instant où le procureur donne la parole à la défense.


Signore Jouge,

Mes respectouoses saloutaçiones,

Yé souis Giancarlo Cicérone, avocate di la difença per l'ensemble des accousés présentés à la cour.


Gianmarco s'inclina bien bas et relevant ses manches, reprit.

Yé réprésente oggi
* la Damouiselle Isaure Beaumont Wagner, Dame de Miramont, il Signore Puylaurens des Auteux et la Dona Elwenn Corleone, tous trois accousés de haute trahison.
Enfin... Yé crois... Parce que la procoure ou le greffe n'a pas crou bene dé lé préciser, alors, on va faire comme si ce qui est noté nello
* dossier.

Et d'agiter la main d'un petit geste qui signifie que ça n'a guère d'importance, après tout.

Alora*...
Déjà, la prcoure base son accousaçion sour la foi de la présence des accousés dans des armées déclarées félonnes par le Roy.
Mais si on lit bien l'annonce présentée à la Cour, il n'y a nulle part mentionné que la Salamandre di Digoine ou le Coeur Navré sont déclarées armées félonnes.
Le Eusouais est bien mentionné félon, mais il n'était pas en Champagne au moment des faits.

Dunque
*...
Yé m'interroge et interroge la Cour avec moi.
De quoi accouse-t-on vraiment ces personnes ?

D'être entrés en Champagne, sans laisser-passer, soit-disant peut-être avec un félon qui n'y était pas ?
Ou bien d'avoir tenté d'attaquer Conflans ?

Parce qu'il faudrait savoir... Et argoumenter donc en conséquence...

Ici l'annonce présenté n'argoumente strictement rien de ce qu'avance la procoure, en tout cas.


Et il se fendit d'un petit hochement de tête contrit à l'adresse de la procureur avant de se rasseoir auprès des accusés.


oggi = aujourd'hui
nello = dans le
alora = alors
dunque = donc
Puylaurens
Nouvelle expérience que celle de s'asseoir sur les bancs des accusés, une brève pige en tant que procureur et un passé au guet artésien avait plutôt fait voir à Puylaurens l'autre côté de l'accusation. Cela dit, sûr de la cause qu'il défendait il n'était nullement troublé. Non, c'était plutôt une lassitude inhérente aux circonstances et une forme d'amusement qui dominaient chez lui alors que le procès débutait. L'amusement céda rapidement la place à de l'attention lorsque un huissier prit la parole et donna le signal de l'ouverture des réjouissances. Puis à de la concentration lorsque celle qui était à n'en pas douter la procureur prit la suite.

Il fut un peu déconcerté par l'entrée en matière de la procureur, qui lui sembla s'achever brutalement par sa demande concernant l'identité des trois prisonniers. Il échangea un regard interrogateur avec les deux jeunes femmes à ses côtés, car manquait le principal : quel était au juste le chef d'accusation pour lequel ils étaient inculpés ? Certainement seraient-ils fixés bien assez tôt sur ce point.

Le très latin Gianmarco Cicerone ne lui laissa ni le temps de trop s'interroger, ni celui de se présenter de lui-même car l'avocat était rentré dans la danse avec, à ce qui semblait à Puylaurens, un vif plaisir. Plaisir qui fut rapidement partagé, tant la prestation du génois tenait d'une représentation. Les accusés avaient de la chance de pouvoir bénéficier de soutiens en mesure de trouver cet avocat et de l'envoyer les défendre dans un délai si court. Etant donné le profil de l'individu, une bourse bien garnie avait, à n'en pas douter, dû faire partie de l'équation. Il n'en aurait pas mis sa main au feu, mais il aurait bien vu celle sa suzeraine derrière cela étant donné sa prédilection pour les manoeuvres et comploteries en tout genre. Si c'était le cas, il la ferait avouer devant un verre de vin.

A l'issue de l'intervention de l'avocat, le seigneur des Auteux se leva et prit la parole.


Votre honneur,
Etant d'usage de décliner soi-même son identité, je dirai seulement que je suis Puylaurens, seigneur des Auteux.
Pour le reste, vous venez de faire connaissance avec notre avocat, maître Giancarlo Cicérone.


Laconique, il ne poussa pas plus loin son propos. Il n'y avait d'ailleurs nul besoin d'explications complémentaires. Il espérait seulement ne pas avoir trop écorché de nom de celui qui les défendait et que, le cas échéant, le génois n'était pas du genre à se vexer. Sur ces considérations, il reprit sa place parmi les accusés.
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Elwenn
L'heure du procès a sonné, oui, regardez comme la fourmilière prends vie soudainement.

Ceux qui n'étaient alors que des ombres tels des pantins derrière leurs places bien chaudes se réveillent, s étirent et s'agitent.
A croire que ce fameux brun fait effet à tous.

Se lève une blonde qui tortille ses doigts et qui se poste a mi mesure entre eux, les soit disant accusés et les autres, oui ces autres qui sont fièrement assis sur leurs séants, les regardant de haut sous des accusassions dont la rouquine n'y comprend rien.
En fait ce doit être une blague, histoire d'amuser l'assistance en manque de plaisanterie.
Les noisettes circulent de points en points dans la pièce mais aucun ne semble rire.
Et un barbu d'entrer en scène à la suite de la blonde, ce qui attire son regard perdu.

Oh Dio*! Il chante,oui, il ne parle pas il chante.
Écoutez ce son mélodieux, écoutez donc cet accent qui vous transporte au cœur d'une plantation ensoleillée d'oliviers rythmée d'une mélodie de criquets pleins de vie!
Un frisson parcours le corps entier de la jeune Corleone.
Cette voix à la consonance familière la ramène au sein de son clan.
Il insuffle force et vitalité.
Qu'il est bon d'entendre l'italien même déformé.
Le sourire étouffé dans le couloir refait surface, il s'étire plus largement même pour embellir son faciès.

Et au bout du compte elle se demande ... quand même, qui a bien pu payer cet homme qui les défends, tous à l'entendre dans sa plaidoirie.
Par déduction, Elwenn ne voit pas bien loin, vu le dialecte de l'avocat ce sera du côté Corleone à n'en point douter!

Elle imite l'homme aux allures nobles avec lequel elle s'est retrouvée en arrière des troupes, puis dans cette ruine pour finir dans les geôles Champenoises.
Elle s'assied du plus droit possible qu'elle le peut, non sans peine car ça tire d'une façon indescriptible puis lève fièrement son visage tacheté.


Et bien pour ma part, je me nomme Elwenn Corleone.


Bien que n'étant pas nobliaute comme son prédécesseur, son ton suffit à combler la différence.
Le nom de sa famille vient d'être prononcé, bien que n'étant pas noble de sang, les Corleone sont nobles de cœur et fière de ses origines, la rouquine calque sur ses compagnons présents afin de pallier aux lacunes.



Oh Dio*! = Oh Dieu!

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Coxynel
Minute papillon, aurait-elle glissé à l'italien si elle n'avait pas été dans un tribunal... Ces hommes... Toujours pressés, incapables de prendre leurs temps...
C'est qu'on peut faire connaissance un peu tout de même avant de lancer les hostilités...
L'avocat n'est pas de cet avis et semble pressé. Il n'est peut-être pas payé à la minute...

... Tant pis.

Elle l'écoute, la blonde, jouer sur les mots... C'est un avocat, après tout. Puis elle reprend, les questions une par une.


Le nom des armées n'est certes pas mentionnés dans l'annonce, mais il est bien noté, je cite " Une fratrie de séditieux aux ordres du félon Eusaias s'est emparée sans coup férir de Dijon la capitale Bourguignonne odieusement livrée par traitrise. " Ne sont-ce pas une partie de ces armées qui après avoir semées le trouble en Bourgogne ont rejoints Conflans-les-sens ? N'est-ce pas dans ces armées que se trouvaient les accusés ? Comment peuvent être qualifiés des personnes suivant les ordres d'un félon si ce n'est de félons ?

Ne jouez pas sur les mots Sire Cicérone...


Coxynel alla chercher un parchemin sur son bureau qu'elle lut à haute voix.


Citation:











    A tous présents et à venir.



    Attendu que de par leur soutien avéré à la cause d'un félon ;
    Leur mise en cause de l'ordre établi tel que consacré par la Très Sainte Eglise Aristotélicienne et le Roy;

    Savoir faisons que les dénommés :

    Sunie
    Jusoor
    Aarnulf
    Gnia
    Elwenn
    Robin_de_locksley
    Laell
    Miramaz
    Gaetan
    White
    Matalena
    Falco ainsi que les membres de sa fratrie armée ;

    sujets ou non du Royaume de France, ils se sont sciemment placés en opposition des autorités Royale Française et Ducale Bourguignonne.
    Conséquemment, nous les déclarons traîtres à la Couronne de France et de surcroit ennemis du Royaume.

    Que leurs noms soient honnis et leurs corps flétris par l'infâmie.


    Rédigé et scellé à Paris, le seizieme jour du cinquième mois de l'an de Grasce mil quatre cent soixante






Sur cette même annonce royale, l'une des accusés est officiellement qualifiée de traitre à la couronne et déclarée ennemie.
Que vous faut-il de plus pour qualifier ces trois personnes de félons ?


Elle porta l'annonce au Juge afin qu'il en prenne connaissance si ce n'était déjà fait et qu'elle soit portée comme preuve au dossier. Puis elle reprit, écoutant l'avocat trop impatient à son goût. Plus c'est long, plus c'est bon, c'est bien connu pourtant !


J'accuse !

- Les accusés d'avoir pénétré illégalement en Champagne alors même que les frontières étaient fermées.


Elle lut brièvement l'annonce.

Citation:


A Reims, le 30e jour du mois de mars de l'an MCDLX.

A tout ceux qui liront ou se feront lire,


Au peuple de Champagne
Aux voyageurs


Qu'ils soit su de tous !
Au vu des récents évènements, nous, Cedmisc Fontanaz, Duc de Champagne déclarons :


  • La fermeture des frontières champenoises, à compter du 31 mars 1460, à tous les étrangers.

  • Que pour toutes entrées en Champagne, une demande de Laisser-passer devra être faite. Ces demandes de LP devront être adressées au connétable, Damoiselle Catherine.v.enorig.

  • Que la délivrance des LP sera restreinte et faite suite à une étude très approfondie de la demande et sur présentation de garants.

  • Que l'entrée en Champagne ne doit se faire qu'après réception en bonne et due forme du LP et que dans le cas inverse, le Duché ne saurait être tenu pour responsable des conséquences de cet acte inconsidéré.

  • Que les emménagements en Champagne devront faire l'objet d'une autorisation du connétable.

  • Que les étrangers présents sur nos Terres, habitants du DR ou des provinces vassales, ont 2 jours pour quitter la Champagne ou régulariser leur situation.

  • Que tout contrevenant, qui se rendra coupable d'un franchissement illégal de frontières, d'un emménagement non-autorisé en Terres Champenoises, sera mis en procès et/ou fauché sans sommation par les armées Champenoises.

Afin que nul ne puisse contester la vigueur et l'authenticité de la présente, apposons notre scel,


Duc de Champagne





J'accuse !

- Les trois félons d'avoir tenté de prendre Notre bonne ville de Conflans-les-sens par la force des armes.

J'accuse !

- Lés félons d'avoir tenter déstabiliser les institutions champenoises mais également d'avoir troubler l'unicité et l'indivisibilité des Terres Champenoises par leur intrusion et leur intentions conquérantes. Ils sont voulu spolier la Champagne d'une de ses bourgades.

Ce geste, cette volonté de nuire, Votre Honneur, ne doit pas rester impunie.

Aussi votre Honneur, j'accuse ces trois félons de Haute-Trahison pour tous les faits précédemment énoncés.


Elle fit une pause pour aller prendre son exemplaire du... nouveau Codex Champenois, appelé Loys Fondamentales !

Je vais maintenant rappeler nos Lois en vigueur en ce jour :


Selon l'article VII.5 du Livre I :

"Tout accusé est présumé coupable, s'il n'est pas conforme à l'article V.3. Il doit apporter la preuve de son innocence".

Selon l'article IV.1.3.3 sur la Haute trahison :

Tout individu se verra accusé de haute trahison en cas d’appel à la révolte &/ou de révolte contre le Duché (sauf cas légitime), en cas de participation à une guerre contre le Duché, mais aussi lors de la remise en cause de l’unicité & de l’indivisibilité du territoire Champenois.
De par leurs rangs, les douze Conseillers ducaux, les Hauts fonctionnaires & les Maires de Champagne s'exposent à des poursuites pour Haute Trahison, pour toute Trahison durant l'exercice de leur fonction.

Enfin, nous rappelons que selon l'article X du Livre I intitulé Des résidents et non-résidents,

« Article X.1 : Tout individu présent sur le territoire du Duché de Champagne est tenu de connaître les loys en vigueur et de s'y conformer. Nul n'est censé ignorer la loy.

Article X.2 : Est reconnu Champenois tout individu possédant une demeure en Champagne et y séjournant depuis soixante jours ou possédant un fief Nobiliaire Champenois. »


Je me permets de rajouter votre honneur, une circonstance aggravante à l'encontre de Damoiselle Isaure Beaumont Wagner, damoiselle de Miramont mais également de Morvilliers, sis en Champagne et vassale de Sa Grâce Maltea Wagner di Favara.

Ca a du bon d'être chevaucheur héraldique... C'est que les nobles, tu les connais au moins de nom et par leur blason sans les avoir jamais vu !

En effet, selon l'article IV.2.3 :

" Circonstances aggravantes

En vertu de leur statut ou de leur rang, de la catégorie sociale ou la profession d'une personne donnera lieu à une majoration de la peine pour le crime ou délit commis.
Des personnes visées sans distinction de provenance géographique :
i. La Noblesse de mérite & issue de mérite.
ii. Les membres du Conseil Ducal.
iii. Les Élus locaux.
iv. Le Clergé.
v. Les membres de Conseils Municipaux.
vi. Les Officiers tant civils que militaires. "



Nous rappelons également que « la non-présentation du prévenu au tribunal ne peut servir à priori à invoquer une atteinte aux droits de la défense », selon l'article II.3.1 du Livre II ainsi que « le prévenu a le droit de se faire représenter par un avocat. La défense peut faire appel à deux témoins qui devront prêter serment de vérité et de bonne foi », selon l'article II.3.2. Ce que les accusés ont fait en s'adjoignant les services de Sire Cicérone.


J'ajoute également que les dossiers d'accusation pourront leur être portés si ils le souhaitent tout comme un exemplaire du codex, si ce n'est déjà fait.


C'est tout pour le moment, Votre Honneur et je laisse, donc, la parole à la défense.


Coxynel reprit sa place, laissant la défense s'exprimer avant d'appeler les témoins de l'affaire.
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Flavien.
Les accusé s'étaient chacun présenté. Il était temps de passer à la suite.

Je rappelle à tous la procédure. Le procureur fera son acte d'accusation. Ensuite, chacun de vous, il s'adressa aux accusés, aura un droit de réponse. Par la suite, ce sera aux tours des témoignages. Le procureur et les accusés pourront faire venir au maximum deux témoins. Pour finir, ce sera le tour le réquisitoire de l'accusation et la défense pourra venir faire sa plaidoirie.

Cela a été compris?


Il enchaîna. Une justice juste doit prendre son temps mais pas trop.

Procureur, c'est à vous.

Il écouta l'acte d'accusation attentivement. Les faits étaient assez grave. Il était intéressé de voir les preuves et les témoignages de l'accusation.

C'est au tour de l'accusation. Maître, vous avez la parole. Il s'était adressé à l'avocat de la défense.
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