Enzo.blackney
RP faussement fermé. Une demande par MP est juste demandé.
Sud-Est du Languedoc
Printemps 1460
Il fait soleil.
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« Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard. »
de Louis Aragon
Aux pieds des reliefs Languedocien, Enzo observait, attentif aux bruits, mystérieusement silencieux. De où il était, il pouvait remarqué, en contrebas les plaines sablonneuses qui lui rappelait un peu le Mont Saint-Michel, quoique ce fût bien différent. Rivage jalonné détang, pour le jeune homme, la géographie Languedocienne avait de ces particularités qui lui étaient bien étrangères. Non loin, un ruscaïres* prélevaient plusieurs types décorce, ce qui attira lil du Blackney un instant. Il y avait aussi de ses ramasseurs de lavande sauvages que le jeune homme observait avec plus dattention. Les chaleurs des derniers jours avaient sans doute favorisé la monté de lessence, ce qui amenait les ramasseurs à faire le tour, bien avant lheure de la récolte. Puis, ils trouveront bien un médicastre pour leurs racheter leurs récoltes, ou pas. Mais ça lui importait peu. Sans doute allait-il prendre lui-même quelques feuilles de cette aspic, mais sans plus. Il lui connaissait quelques vertus qui pourraient bien lui être nécessaire. Ou pas. La vie filait, les gens travaillaient, les sons percutaient ses oreilles, et lui était là, aux pieds des reliefs, dans ce que plus tard on appellera la garriga**. Des bouquets de cistes sagitaient alors que le vent sec se levait pour venir dépoussiéré les alentours. Un léger sourire vient safficher sur le visage du jeune homme, appréciant tout de même ce vent, aussi sec quil était, venir frôler sa peau et agité sa chevelure brune. Les sinoples retournèrent fixer ses plaines sablonneuses. Le soleil était à son zénith, et pour une fois, la mer ne semblait pas agité par la Tramontane, ce qui nétait pas à négligé vu la violence de ce vent. Certains diront quil rend fou, Enzo serait du genre à hausser les épaules sans autre commentaire. Il était comme ça, et on nallait pas le changer, même si, parfois, il lui arrivait de parler. Un peu plus. Mais rarement des choses importantes.
- Quelle importance de parler des choses importantes après tout ?
Cest un après-midi de début juin à Narbonne, et le jeune homme avait décidé den profiter à sa manière. À son réveil, Gabrielle se retrouverait seule. Il était parti dès l'aube, peu de temps après qu'il l'ai laissé en plan dans cette taverne à Carcassonne.Il avait fait sa toilette, changé ses braies avec laquelle il avait passé sa courte nuit, chercher une chemise quil sétait ensuite passé par dessus la tête. Il avait ensuite mis ses canons davant-bras en cuir bouilli, et après nettoyage de ses bottes les avaient enfilé. Il sétait garni dun chapeau, puis avait attaché son épée contre sa hanche gauche. Enzo était aussi comme ça. Très méthodique dans la façon de shabiller. Cétait toujours un peu négligé, mais constamment propre. Jamais la moindre trace sur ses bottes, et ses chemises devaient être impeccable. Ce jour, il avait opté pour une chemise colorée. Ce qui ravivait son teint bronzé et venait faire ressortir ses yeux verts. Le jeune homme avait ensuite agit avec ruse pour se départir dAudoin. Rare était les fois où Enzo « fuyait » la vigilance de son garde, il sétait donc installé, au fil des années, un lien de confiance qui amena Audoin à ne pas douter des propos de son jeune maitre. Le but : Paraître le plus naturel possible. Ne rien dire à propos de cette taverne, et surtout, montré que cela va être une journée comme une autre.
Cest donc ainsi quil sétait retrouvé à quelques centaines de mètres daltitudes à regarder les vagues en contrebas, et les bateaux qui cherchent a accosté au port de Narbonne, alors que la veille il était encore à Carcassonne. Le jeune homme avait les cheveux indisciplinés, et son allure négligée lui donnait un air dadolescent rebelle. Son physique avenant avait tendance, parfois, à faire tourné les regard vers lui, mais le Blackney ne sen intéressait pas plus que ça. Il était grand, atteignant facilement le mètre quatre-vingt dix. Il avait tout dun homme, malgré quil soit élancé. La musculature sétait bien formée à force des années à se préparer à une carrière militaire prédestinée. Il sétait gardé cette petite barbe de quelques jours que Gabrielle semblait apprécié, alors que lui, ça le grattait indéniablement. Lépée du jeune homme était posée à ses côtés, tandis que les jambes étaient allongées, et que ses bras, envoyés un peu en arrière, étaient utilisés comme appui. Sil nétait pas si pudique, peut-être aurait-il osé retirer sa chemise, mais lembarras que cela risquait de lui provoquer lui retira vite lidée de la tête. A sa gauche, sa besace était ouverte, laissant entrevoir la couverture dun livre. Chose rare à lépoque, et quEnzo garde précieusement. Sil existe une chose quil ne pourra jamais remplacé, cest cet ouvrage qui a pour lui une valeur sentimentale bien plus grande que le prix quil pourrait avoir sur le marché. Il nétait peut-être pas dans une prairie, mais il était bien là. Ça fourmillait en contrebas, et ses sinoples surveillaient, se sentent peut-être inatteignable de où il était. Dun geste las, il se redressa un peu, et Enzo entreprit de délacer ses canons davant-bras qui le gardait chaud à ce niveau. Non loin, un bruit linterpella et lamena à arrêter son geste pour regarder ce qui se passait.
- « Estolt ! A-per-aicí, ant e quora. Anar ven !
Un gamin, dans les quatre printemps peut-être, des fleurs de romarin dans les bains sétaient approchées du Blackney. Des petits cheveux noirs et frisés tombaient devant ses yeux marrons et venait entouré son visage salit. Un petit corps élancé, pas bien gras mais qui semblait ne semblait pas maladif. Il portait de ses vêtements qui démontraient quil devait y avoir deux, voir peut-être trois frères avant lui, vu létat dusure. Le gamin fixait lépée dEnzo, ce qui fit lâcher un petit rire de la part de ce dernier. La mère venait tout juste dempoigner le bras du gamin qui était alors forcé de suivre sa mère. Laccent rocailleux, la voix rauque et imposante, le Blackney releva un peu le menton, et fit un geste nonchalant de la main, comme pour renvoyer le garçon.
- « Escota ta maire ! »
Léger sourire amusé, avant de ramener ses sinoples et son attention sur les canons davant-bras quil finit de délasser et quil retire au plus grand bonheur de ses poignets. Une fois cela fait, le Blackney entreprit de sortir sa chemise de ses braies, et délassé un peu plus sur le torse pour laisser le vent sec venir sy frôler. La journée avançait, de cela faisait maintenant une journée entière qu'il avait disparu. Audoin devait sen être rendu compte depuis le temps, ce qui, potentiellement le ferait paniquer. Quoique quil ne fût pas très démonstratif le garde. Mais bon, il devait sans doute pas faire causette avec la catin du quoi. Ou peut-être que si. Peu importe. Il avait lâge de construire sa vie de façon indépendante, mais nassumait pas toujours toutes ses actions. Encore moins ce qu'il avait osé dire à Gabrielle la veille. Les choix qui soffraient aux jeunes Blackney depuis une nuit de mars, à Orthez, nétaient pas des plus faciles et lemmenait à se questionner fréquemment et de façon très égocentré. Loubliant un peu, Elle, dans toute cette histoire. Elle, cest Gabrielle. Une brune, presque noir, les yeux sombre comme locéan, quelques années à peine de plus quEnzo, qui en a alors dix-sept. Pas bien voluptueuse comparé aux critères de mode de son époque, mais elle avait un petit quelque chose, indéfinissable, qui faisait delle, ce quelle était. La tête tournée vers la mer, et les étangs narbonnais, sa main droite glissa le long de ses cheveux pour replacer quelques mèches qui avait la mauvaise habitude de lui tomber devant les yeux. Les trapèzes commençaient légèrement à lui faire mal quand il se décida à saccouder au sol. Le regard enzesque se perdit donc dans les horizons tandis que derrière lui, plus loin, des paysans sapprêtait à sinstaller, chapeau sur la tête, à la sieste du sud. Enzo lui, restait là. À la fois, bien et impatient. Il attendait tout, et personne. Il lattendait Elle, alors quil savait quelle ne viendra pas. Non, elle ne viendrait pas. Et lui
Il allait partir
Il était déjà parti...
Titre : Tu peux partir Daniel Bélanger
*Écorceur
** Garrigue
- « Estolt ! A-per-aicí, ant e quora. Anar ven ! = Estolt (prénom occitan) par ici, tout de suite ! Aller viens ! - « Escota ta maire ! » = Écoute ta mère !
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© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin. - Déménagement dans 7 jours, répond au RP comme je peux.-