--Azazel_l_encapuchonne

Le chandelier rebondit sur la literie provoquant effrois et cris d'orfraie de la part des jouvencelles l'occupant.
Adossé au chambranle dans une pose nonchalante, Azazel se mire les ongles. Rien de tel pour agacer géant encoléré.
" Joli tir, mon frère, mais niveau incendies, on a déja donné, non?"
Le tête se tourne nonchalamment vers l'intérieur de la pièce, où les filles ont promptement dégagé le lit, balançant au passage, une carafe d'eau sur les bougies grésillantes, tout en gémissant et pleurnichant.
" Paix, jeunes grues! "
Sous la réprimande, les filles baissent la tête, se tenant coites. Il n'est pas besoin de hurler pour se faire obéir.
Rentrant dans la pièce, il se vêt rapidement. Braies, bas et bottes rejoignent la bure soigneusement réajustée, de même que le masque. Il y adjoint sa canne. D'un doigt délicat, il suit le dessin gravé dans le pommeau tandis que son regard sombre soupèse le trio toujours immobile.
" Vous passerez la journée dans la rue. Je ne veux vous voir rentrer que demain à l'aube, avec une bourse pleine."
Un hoquet étouffé se fait entendre. Il se plante devant la brune aux traits délicats dont les yeux sont agrandis d'horreur.
" Les journaliers sont trop bien pour toi, Comtesse? Leurs mains crasseuses et leur haleine parfumée à l'oignon te révulsent? Ou bien, cest l'idée de te faire payer ce que tu dispenses si libéralement?"
Il prend le menton de la jeune femme dans sa main, levant le fin minois vers son masque. Elle acquiesce en tremblant. Le pommeau la frôle en une caresse légère, à peine esquissée, descendant jusque à sa gorge, frôlant les seins, dont les tétons se tendent.
" Tu iras et tu aimeras.
Et, demain tu me raconteras."
Un faible " Oui, Maître." pour toute réponse. Il la relâche, les couve toutes trois d'un regard approbateur, la noble, la nonne et la veuve irréprochable devenues jolies marionnettes tout à lui dévouées, prises dans une spirale de désir et d'horreur, toujours plus soumises à ses caprices. Joli bouquet, jolis trophées. Il n'est, ma foi, pas mécontent de lui et de ce qu'il a fait d'elles.
" Faites moi honneur, Mesdames."
Il tourne les talons et quitte la pièce de sa démarche de prédateur. Il descend les escaliers en chantonnant sur un air guilleret:
" Réunion, réunion, réunion..."
Il pénètre dans la salle et glisse plus qu'il ne marche jusque à un siège vacant.
" Mes frères, bonsoir..."
Il s'installe, légèrement de biais, les mains croisées sur le pommeau de sa canne, le menton sur celles-ci, l'oeil malicieux sous le masque.
" Au fait? C'est quoi déja l'ordre du jour?"
