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[RP] L'Antre des Encapuchonnés, sur la rue Saint-Martin

--Lucifer_l_encapuchonne



Cuisines Infernales

C'est un Prince sourcilleux qui observe la silhouette qui s'active dans l'antre des plaisirs de bouche. Deux bures en tout point similaires, le même ivoire à fleur des sans visages et des sans nom. Il fume encore et tout autant que la marmite dans laquelle frémit un mijoté coloré. Fumet délicat d'épices et de viandes dorées, succulentes promesses qui embaument l'air.
Asmodée de la Gourmandise n'en finit pas de faire revenir, Lucifer patiente comme l'Acédie sait le faire. Quelques marmitons soucieux de bien faire, attisent le feu des cuissons, préparent légumes et oignons d'une lame alerte.

Un ballet orchestré de main de maitre par le ventru frère préposé au péché gourmand, Lucifer ne cille, appréhendant d'un nez appréciateur la magie qui s'opère. Il écoute d'une oreille attentive le récit de cette pintade, la saison de ce chou, l'art d'accomoder telle pièce tendre de boeuf, de lier une sauce à faire fondre la papille.

Asmodée à l'oeuvre c'est déjà tout un festin de mots fins et raffinés comme ce vin à la robe pourpre dans sa timbale d'argent qu'il goûte d'un palais gourmet. Lucifer prince de l'Acédie ne boude pas certains plaisirs n'en déplaise à l'avarice.
Laquelle vient d'entrer, voix reconnaissable, l'économie du pingre en puissance trônant jusque dans l'inflexion de voix. Le verbiage racé de Bélial sur les talons. Sans doute a t'il fuit la pièce soucieux de préserver la perfection sans tâche ou presque de son habit.

Lucifer sourit, cynique en diable, songeant déjà à la façon dont il faudra subtiliser tel ou tel objet à ce frère avare qui s'en revient couvert de trésors dont la provenance est un secret jalousement gardé evidement.


Mon frère le couvert sera complet ce soir si j'en crois mes oreilles..


Il a bien le détail insolite, un timbre qui n'appartient à personne de cet Ordre. Une fois n'est pas coutume, l'Acédie abandonne place et chaise. Le tintement des verres, des assiettes que l'on dresse sur des plateaux lourds accompagnent son pas souple et langoureux toujours.Quelques effets de bure plus tard, l'ivoire impassible entre dans cette ronde incongrue, la pipe frémissante de toute écume, la volute insoluble et dense fait son nuage habituel.

Tout, du mort au vif, tout est nôtre en cette cour n'est il pas Belzebuth...?


Il y va de sa voix trainante, le ton doucereux comme l'air sur l'aiguisé implacable d'une lame. Il découvre la visiteuse comme le font également ses frères. Son masque se tourne un instant vers Bélial qui vient de parler avant de revenir à la femme.


Que nous vaut l'honneur de cette... alléchante et surprenante visite ?

Il pèse ses mots, toisant de l'ironie à peine voilée, la morgue dans le propos, l'insignifiante ecervelée qui pense pouvoir venir mener enquête jusqu'en ces lieux.
Et evidement le comble du vice aidant, il n'est pas sans apprécier le culot et l'insolence.
Il fallait oser..
Le masque laisser filer une abondante volute vers l'intruse. Lucifer fume...et pose en premier, sa marque sur la petite chose..



Fourmi.
Dans le ventre de la Bête...

Le sourire est toujours accroché, résolu. Seul son regard s'anime d'un éclat supplémentaire. Concentrée et amusée. Attentive au moindre geste, au moindre mot, elle sait les faux semblants et les intonations aux menaces sous jacentes. L'apparente écervelée décortique chaque donnée, et dans un premier temps analyse et identifie.

Un...
Celui qu'elle a suivi pour entrer, annoncé par l'un de ses Frères, ou plutôt confirmé, au vu de la riche et imposante cargaison qu'il avait amené à sa suite. Avarice. Facile.

Deux...
Trônant tel un roy de pacotille, plus soucieux dans sa gestuelle de sa mise qu'une donzelle à son premier bal. Et qui déjà semble la détailler, peut-être prêt à disputer l'éclat d'un tissu qui jure au milieu de leurs bures... Orgueil, orgueil...

Trois...
Le mouvement. Qui lentement relève et précise sur son entrée en matière. Le minois attentif se redresse et scrute. Elle n'a guère plus bougé qu'un sourcil. Tout juste un éclat cornaline, bref, passé dans son regard. Elle étouffe le grondement léger qui monte dans sa gorge avant d'écarter d'un geste à la lenteur calculée le filet de fumée qui voudrait empesantir l'air. Elle n'est plus l'enfant qui foula jadis ces rues crasses et les dernières années à consommer moult mélanges de sa propre composition pour étouffer cauchemars et douleurs l'ont en quelque sorte vaccinée.
Lui... Elle s'attendait à n'en trouver que six. La surprise est pour elle qui le pensait disparu, perdu. Soupçon de tristesse sur fond de mensonge. Habituel. Elle masque et passe.


Il semblerait surtout que vous vous berciez d'illusions... Votre empreinte est... comme effacée. Tout juste vous évoque-t-on... Sans le moindre frémissement de peur...

Elle temporise, guette avec soin l'impact de ses mots. Choisis. La dépouille fumante sur le perron est sans importance. D'ici quelques heures, charognards en tous genres l'auront faite disparaître. A quelques encablures, il parait que certains font de délicats pâtés selon l'arrivage.

Quant à ma venue... son but est bien précis... vous faire reconnaître ma supériorité...

Folle ? Rien n'est moins sûr. Sans doute saisiront-ils toute l'ironie, le sens de l'humour à deux deniers. Au moins, elle s'assure leur attention avant d'avancer ses pions. Sur l'échiquier, trois noires en place et une blanche en attente le sourire au coin du bec.

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Belzebuth_l_encapuchonne



En retard ? Sous le masque un rictus aux propos du vaniteux. L'Avarice n'est jamais en retard. Au mieux, il économise et gère son temps trop précieux pour être gaspillé en futilités. Tout comme leur argent sur lequel il veille jalousement. A un Bélial déjà plus empressé de dépenser que de répondre à la santé de leur bourse, il se moque plus qu'il ne répond.

Ouvrir mes coffres... Pour tes désirs ? Allons donc mon Frère, tu devrais savoir que ta satisfaction se doit d'être modeste.

Il devine l'irritation qui va poindre, l'Orgueil mis à mal, avant de se retourner pour découvrir l'intruse signalée. Il aurait donc amené plus qu'il ne pensait. Soit, si le bénéfice lui en revient il est toujours preneur quand cela ne coûte rien.

Le moribond ? Il l'avait déjà oublié, mais s'enorgueillit et se satisfait de son effet et d'avoir ainsi ménagé son entrée.


Tout, oui mon Frère... Et plus encore.

Son regard exercé s'est porté sur les ors présentés, excitant le désir de posséder cette chose accrochée à la ceinture de la visiteuse, les pierres attirent son oeil et s'il retient sa main pour l'instant dans un grognement étouffé par l'ivoire il ne se retient pas de se mettre en mouvement.
Le claquement sec d'un bruit de bottes lourdes sur le sol pour rappeler où ils sont, les plis d'une bure qui volètent presque avec raffinement. L'Acédie se rapproche et il ne saurait tolérer que quelqu'un d'autre fasse main basse sur ce que désormais il convoite.


C'est pourtant bien de la terreur que j'ai lu dans les yeux des pouilleux devant la porte...

Belzébuth écarte grand les bras, mimant l'horreur gestuelle de ses larbins lorsqu'ils ont vu éclater le crâne de leur compagnon, non sans secouer subtilement les hanches pour faire tinter les chaînes de son goupillon. Et de ne pas économiser sa gorge, laissant éclater un rire menaçant.

Surprenante... et intéressante visite. Je laisse l'alléchant et ses penchants à d'autres... Asmodée et Azazel s'en partageront peut-être le délicat fumet quand elle nous aura expliqué l'étendue de sa supériorité.

Il prend mot pour mot ou du moins le prétend. Le jeu ne semble pas dénué d'attrait ni de piquant.


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Bien mal acquis profite... Mais plus à la même personne, voilà tout !
Belial_l_encapuchonne
L'orgueil ne bougeait nullement. Ce n'est que dans un geste lent qu'il avait porté une main au menton du masque, se reposant à peine dessus. Toujours tiré à quatre épingles et soucieux de son image. Qui donc était cette petite chose qui se permettait de pénétrer leur demeure, et d'illuminer la pièce plus que lui? Il grogna en détaillant cette femme à la tenue immaculée et aux richesses ostentatoires. Voilà l'occasion pour Avarice de n'avoir à ouvrir sa bourse pour satisfaire ce besoin viscéral de supériorité.

Dans un mouvement souple et félin, geste tout calculé, rôdé à force d'en user, Bélial se leva, prêt à rejoindre ses frères tandis que les échanges se faisaient. La botte claquant à peine au sol, port altier et maniéré, les mains perdues dans les manches amples utilisées comme l'on se sert d'un manchon, semblant glisser de part sa bure allongée, c'est lentement qu'il approchait, le masque fixé sur l'intruse. Comment osait-elle mettre à mal leur réputation? Sous l'ivoire, il fulminait.

Se glissant derrière Acédie, il passa au centre de volutes de fumée, ne serait-ce que pour ajouter au sinistre avant de le contourner pour aller se faufiler derrière Belzébuth dont il admira les grands gestes. Et ce rire! Grandiose, il se promit de chercher à faire mieux, une fois seul. En attendant, c'est sur la brune qu'il s'était fixé. Retenue est la voix qui jaillit, claquant comme un fouet dans le silence de la demeure, mais un sourire moqueur pointe sous le masque tandis que le pas effectué est plus long au moment où il parle.


NUL! Ne nous est supérieur, encore MOINS à MOI.

Subrepticement, Orgueil dépasse quelque peu l'Avarice pour s'approcher encore de leur nouvelle proie. Il fallait ménager leur effet, l'acculer doucement, ainsi Bélial ne se trouva pas au plus près mais se pencha sur elle. Les mains se séparent et les bras s'écartent comme un appel à étreinte, fier dans le geste, et admirant le mouvement des tissus. Qu'il aime ces bures! La voix était néanmoins mesurée et traînante, le timbre grave et menaçant, mais le sourire carnassier. Dommage que le masque cache ce visage magnifique et si expressif.

Belle petite chose, ici perdue, veux-tu voir à quel point notre empreinte a disparu?

Vanité se déploie et le masque se penche légèrement de côté, comme l'on détaille attentivement une sombre peinture aux contours étonnants, avant de gronder de plaisir à l'imaginer trônant auprès de Lui. Bélial s'approche, geste lents, fait le tour de la Blanche, proche, hume et se délecte. Qu'il serait fier s'il l'avait! Et il ronronne presque,

Un coût moindre pour ta bourse, Frère.
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Le diable en rira demain.
Fourmi.
C’est une bien étrange pantomime qui se met en action sous ses yeux. Avarice et Orgueil unis dans un ballet de tissus, mimant, tournant dans la pièce, projetant leurs ombres en se rapprochant d’elle. Pourtant, elle continue de sourire, le regard alerte mais sans faire montre de la moindre inquiétude. Elle rebondit, répondant par bribes à certaines phrases, non sans une certain soupçon d’ironie dans la voix.

De la terreur ? Oui... sans doute… Preuve que dans toute leur impuissance il subsiste quelque part une forme d’instinct de survie qui leur fait craindre l’inéluctable…

Du coin de l’œil elle surveille de façon plus attentive le fumeur, le guette. Elle ne veut se risquer à omettre aucune menace même dans la plus infime gestuelle. Elle étouffe cependant un rire lors qu’il est question de Gourmandise et de Luxure.

Voir ?... Je vous remercie mais après avoir vu le primat Odoacre dans le plus simple appareil, je ne nourris le moindre désir de découvrir plus avant ce qui se cache sous les bures… Quelles qu’elles soient.

Elle entremêle et tisse ses réponses au fil de leurs propos. Qu’ils en dénouent eux-mêmes la trame. Et poursuit sans laisser filtrer une once d’inquiétude.

Et rien n’amène à penser que je sois perdue…

Votre empreinte... oui... c’est bien là tout le nœud du problème… qu’importe votre toute puissance si elle ne dépasse l’enceinte de ces murs. C’est votre aura déclinante qu’il faut rétablir, que chacun en Paris et les Miracles sache que votre ombre plane sur chaque âme…


Ouverture. Elle les laisse doucement venir tout en avançant ses pions pour les mener lentement sur le fond qui l’a amenée. Que chacun fasse étalage de ses travers et se prenne malgré lui au jeu.

La ronde des bures se resserre, presque séduisante, mais abdiquer n’est pas dans sa nature, surtout si facilement. Surtout après avoir si longtemps pesé et mesuré.


Allons, mes doux Princes, du calme… Je n’entends résonner à mes oreilles ni viole ni tambourin pour entamer ainsi une danse… Encore moins le ventre vide… Et le fumet qui emplit l’air de vos cuisines ferait sans doute céder les papilles de n’importe quel ascète… N’auriez vous un verre de Saint Estèphe cuvée quatorze cent cinquante six à m’offrir ?

Fianchetto ! A l’instar de chacun elle prend sa place et attend les prochains coups.

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Belzebuth_l_encapuchonne



Moindre frais… Sous le masque un grognement résonne doucement. Que ces mots sont doux à son oreille, comme ils l’enchantent. Il savoure ce contentement simple à l’éventualité de ce qui peut être tout à la fois précieux et néanmoins gratuit.
Il ne peut cependant s’empêcher de jauger l’Orgueil en se tenant droit comme un piquet pour mieux le titiller.


Petit Frère… Tu devrais demander à Asmodée… un peu de soupe…

Il rit sous cape, satisfait que sa petite pique au prétentieux. Après tout, ne peut se prétendre supérieur à qui détient les cordons de la bourse. Donc Lui-même.
Le Prince Démon de l'Avarice revient à la petite chose blanche qui se tient droite au milieu d’eux, sans broncher. Il apprécie la tenue, non pour son esthétique comme son orgueilleux frère, mais pour sa valeur marchande. Par cet ostentatoire délictueux étalage d’or et pierreries, la brune affichait sans conteste un état financier certain. A moins que tout ce ne fût ses seuls biens dont elle se servirait d’appât. Quand bien même, cela suffisait à attiser sa convoitise. Il pourrait la tuer là, sans que personne n’y trouve à redire.

Mais l’Avarice a nombres de défauts et la curiosité en fait partie. D’autant qu’il estime les réponses, intéressantes et non dénuées d’une certaine vérité. Ce qui a le don de l’agacer encore plus.


Peuh…

En bon économe il ménage encore ses effets. Admettre ne serait ce que l’idée de déclin est purement impossible. Princes ils sont et seront à jamais.

N’oubliez donc pas où vous vous trouvez…

Il ne sait par quel bout décortiquer cette chose là, mais il veut savoir ce qu’elle a en tête et quel prix elle est prête à mettre. D’une main qui se lève en direction des invisibles serviteurs en haillons qui s’activent à dresser leur tablée, il fait signe de servir. Le vin délie les langues lorsque l’on en maîtrise pas sa portée, et la mettre en confiance servira sans nul doute.

Belzébuth patiente, en apparence, alors qu’il bouillonne sous l’ivoire. Il attend le faux pas pour la cueillir. La richesse ne s’acquiert que fort rarement avec les mains propres. Et si ce qui reste à découvrir est à la hauteur de ce qu’elle présente, il se targue de se l’approprier. Le pas lent, il va lui-même chercher deux gobelets d’étain remplis d’un très onéreux vin de Bourgogne. Il songe à demander à la Gourmandise le montant de la facture fournisseurs… Ou peut-être leurs noms, pour se soulager de ces dépenses qui aiguillonnent son cœur.


A combien estimez vous donc votre vie ?

A son tour de lancer les rets, étirant une manche sombre en sa direction en lui tendant son verre, un sourire cynique sous le masque.


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Bien mal acquis profite... Mais plus à la même personne, voilà tout !
Belial_l_encapuchonne
Un grondement sourd et coléreux s'échappe de sous le masque du Vaniteux qui se redresse de toute sa hauteur alors que se moque son avare de Frère. Mais il se calme bien vite, préférant laisser la rage à Léviathan. Il est au dessus de ceci, bien trop pour s'abaisser à prendre en compte les railleries. Mais le regard jeté est froid tandis qu'il reprend doucement sa marche, scrutant les atours, lorgnant la délicate prestance de leur hôte.

Hormis les richesses, rien d'ostentatoire. Nulle vulgarité, une simplicité classieuse. Pas après pas, d'une lenteur exagérée, il tourne, rôde, contemple leur proie. Est-elle noble? Elle a ce port digne qui fait les Reynes. Oh comme il aimerait l'avoir et s'en vanter. Et sa langue est aussi acérée qu'elle est intéressante. Un nouveau grondement, touché dans son orgueil, Bélial s'agace.


Sans doutes va-t-il falloir prévenir Asmodée qu'il aura de la langue au diner.

S'il faut ça pour l'avoir et ne rien entendre... Qu'à cela ne tienne. Mais les paroles de la Blanche font mouche malgré tout. Et le poing se serre dans l'ample manche de la bure. Mais Belzébuth ne dit rien, se contente d'accéder à la requête de la jeune femme, lui offrant le vin demandé. Orgueil se méfie. Il laisse gérer Avarice. Toutefois ce qu'elle a dit...

De retour aux côtés de la femme, petite douceur, volontairement égarée parmi les Sombres, Bélial laisse filer le temps. Un instant qui s'étire comme de longues minutes, il l'observe, la jauge, avant que la voix basse ne rejaillisse sous le masque, calme, méprisante pour la vermine qui voudrait les abaisser au rang de ces traines misères arpentant les ruelles crasses.


Qui es-tu pour venir ici et oser décrier notre... Aura? Prétends tu nous être supérieure au point de pouvoir nous sortir de ce gouffre où tu nous penses perdus?

La colère est sourde, froide, glaciale même. Mais il ne la laisse point éclater. Il est digne et majestueux, il sait se tenir et se contenir.
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Le diable en rira demain.
--Lucifer_l_encapuchonne


Lucifer, Prince Démon de l'Acédie, resté en retrait, ne perd pas une miette de ce qui se trame peu à peu sous ses yeux. De ses Frères agités, exécutant l’infernal ballet de leurs bures autour de l’intruse.
Elle n’a pas sourcillé sous sa marque, balayée d’un revers frisant avec le mépris. Si ce n’était cet éclat si particulier dans ce regard, si fugace que seule la méticuleuse Acédie avait pu la relever. Le Prince découvre et apprécie à sa juste valeur cette femme, comme un autre avait du le faire des années auparavant.

L’audace sans excès, le calme apparent, le sens de l’à-propos et des mots qui font mouche, tout est là. Lucifer, lui, fume en estimant les premiers pas de la joute, attribuant à l’insolente les premières touches. Sans conteste, elle a su piquer au vif.
Le pas nonchalant, la bure donnant de ses meilleurs effets, il se mêle à la danse un instant. Sa main gantée de cuir subtilise le verre tendu sans qu’il n’ait rajouté un mot. Un demi tour et le Prince Démon de l’Acédie s’immisce entre Belzébuth et la visiteuse, non sans un sourire cynique sous le masque.


Frère, tu permets que je serve notre… invitée…

Que le Prince Démon de l'Avarice permette ou pas est d'ailleurs devenu accessoire. Le verre est porté jusqu’à l’ivoire, à peine soulevée pour savourer l’arôme puissant du rubicond nectar. Il y trempe les lèvres en fin connaisseur, prend son temps, avant de le rendre à sa destinataire.

Alors... Il semble que vous ayez quelques réponses à donner… avant que…

Doucereux et trainant est le timbre sous le masque, tout comme la menace laissée en suspens, flottant dans l’air comme les fumets dispensés depuis les cuisines.
L’Acédie est affaire de patience. Tout vient toujours à point, l’empressement n’est que source d’erreur et de faute de bon goût. Il va prendre place à la table dressée, sachant bien la Gourmandise très à cran sur la ponctualité de ses plats. Déjà un serviteur s’affaire à le servir en vin, d’une main tremblotante et le visage éteint. Il lui retourne le service en le gratifiant de son acédiaque fumée. Celui là s’endormira sous peu, ou bien sera châtié s’il commet la faute de renverser un pichet ou un plat.


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Vos Faiblesses sont mes Forces.
Fourmi.
La Fourmi esquisse à peine un geste, spectatrice attentive autant à leurs réactions vis-à-vis d’elle que de leurs propres rivalités. Dans le fond de la pièce, des serviteurs effectuent des gestes du quotidien, tels des spectres muets écrasés par les lieux. L’insistance passagère d’un regard masqué sur la masse qui pend à son flanc ne lui échappe pas. Elle s’y attendait, l’espérait même. D’une main nonchalamment caressante, elle en effleure amoureusement l’arrondi doré à l’or fin, comme une provocation aux yeux qui voudraient s’en emparer. Scrutée, examinée, du domaine du prévisible, elle n’en attendait pas moins d’eux. Ils se révèleraient décevants le cas échéant.

Blanche sur sa case, immobile. Mouvement des noires en trois temps. Tour à tour, chaque Prince Démon avance son pion. Elle sent l’irritation que ses mots ont provoquée. Par les menaces à peine voilée, les voix plus sourdes sous les masques. Elle retient son sourire, mais ses yeux pétillent. En ce début de journée, elle s’amuse, mesurant au mieux le poids de ses réponses.


Que nenni, je n’oublie rien… N’ayez crainte…

Le problème avec cette Fourmi, c’est qu’elle ne peut s’empêcher de piquer. Doucement, mais sûrement. Un sourire froid se dessine sur ses lèvres pâles. Chacun son masque, le sien est une seconde peau. Nul besoin d’en porter un supplémentaire pour jouer son rôle. L’Avarice gronde tandis que l’Orgueil sinue autour d’elle, à chercher le faux pli sur la vesture ou le fil d’or mal cousu peut-être ?

Ma vie…

Elle aussi peut laisser planer une réponse à loisir. Elle relève le nez pour faire face à Belzébuth, le regard légèrement vague, comme si elle cherchait la réponse la plus juste… Ce n’est pas sans une pointe d’ironie dans la voix qu’elle le fait d’ailleurs.

Peu importe à dire vrai puisqu’il ne s’agit de moi…

La brunette les laisse approcher. Sans frémir. Il est bien trop tard de toute façon. Et pour frémir et pour songer au moindre retrait. A l’ironie succède le soupçon d’insolence.

Et par tous les dieux, oubliez la langue, festin de Princes s’annonce, il est trop tard pour en changer le menu…

Que serait une Fourmi sans un brin de folie ? D’ailleurs, il est temps d’avancer encore sur l’échiquier et de répondre sans une once de malignité, sans laisser planer le moindre doute. A Bélial qui murmure presque à son oreille, elle souffle à son tour, mutine.

J’attendais que vous le demandiez… Fourmi… Pour vous servir.

S’attendent-ils à ce qu’elle étale son cv ou cela leur suffira-t-il ? Qu’ils sondent autant qu’ils veulent, elle incline même la tête, déférente d’ironie. Preuve qu’elle sait parfaitement où elle est s’il subsistait encore le moindre doute. Et voilà que l’Acedie se tire de son inertie pour venir s’interposer et voler la vedette à l’Avarice.

Un grondement lui échappe, à peine contenu, en le regardant faire. Ses doigts tapotent la masse jusqu’alors couvée. Elle contient même l’éclat cornaline qui voudrait poindre à nouveau dans ses yeux tout en cherchant le regard derrière le masque. Laissant couler l’envie de se dégourdir les doigts avant de récupérer son verre.


Merci… Prince…

Léger grincement dans la voix pour avoir voulu imiter certaine obséquiosité en pure provocation à Lucifer qu’elle suit du regard alors qu’il prend place à table. Fourmi laisse le temps filer avant de revenir à ses réponses… Hésitant presque, comme si elle avait subitement honte d’avoir appliqué le fer des mots sur la plaie de la vérité. Le pas léger, le blanc de ses tissus se met en mouvement, lors qu’elle abolit la distance entre Belzébuth et elle, se rapprochant à le toucher presque sourire blanc aux lèvres.

Toutefois, je doute de mourir céans et meshui…

Ca c’est fait. Le ton laisse attendre une suite cependant… Le tissu claque, les talons sont tournés et c’est vers Bélial qu’elle retourne à présent. Exception faite du rageux, pour l’instant absent, ils ne sont pas des soudards grotesques, avides de tuerie. C’est dans la perversion des âmes qu’ils excellent, pas dans le meurtre gratuit. Bien qu’ils y cèdent à l’Envie. L’Orgueil est contourné, d’un pas langoureux. Dans son dos durant l’espace d’un instant, son regard détaille la scène en fond de pièce, le manège luciferien, restant attentive au moindre détail. Elle anticipe et précise…

Parce que ma mort ne vous servirait en rien…

Elle hésite toutefois à aller titiller la vanité plus avant d’une pichenette sur le masque et se contente d’un sourire entendu avant de l’abandonner pour se diriger vers le fond de la pièce, les flambeaux dont les bras brûlants dansent et projettent leurs ombres sur les murs de pierre, donnant une atmosphère des plus curieuse. Sans un mot pour l’Acédie qui fume, alangui sur son fauteuil et recrache ses longues volutes non sans un certain style, elle déambule, effleure chaque dossier d’une main caressante avant de s’installer en bout de table en souriant, toujours d’une apparente et froide sérénité. La place de l’invitée non ?

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Belzebuth_l_encapuchonne


Agaçante...
Attirante et agaçante...
Dorée à l'or fin, elle ferait un effet des plus convaincant.
Belzébuth, Prince Démon de l'Avarice, sous le calme apparent qui convient à sa condition, fulmine.
Sa boutade à l'intention de son orgueilleux Frère à peine savourée que l'indélicate chose blanche attise encore plus sa convoitise. D'une provocante caresse sur cet or qui l'appelle, d'une réponse qui laisse planer le doute.

Sous le masque, l'Avarice se ferme. Concentré. Elle a évité le piège tendu. Pour l'instant du moins. Il cherche sur le visage la trace du mensonge, de la vanité peut-être lorsqu'elle semble hésiter sur la valeur de sa vie, avant qu'elle ne balaye le problème d'une seule petite phrase qui le fait gronder.


Pourtant il s'agit bien de vous... là... Il n'est question de personne d'autre.

L'agacement remonte d'un cran lorsque Bélial s'en approche, lui aussi piqué au vif sous sa démarche vaniteuse.
Soit, ils obtiennent tous satisfaction puisqu'elle apporte les réponses aux questions posées. A petite dose, mesurant sans doute ses propos, douée, il l'admet autant que cela le frustre. Elle ne livre que ce qu'elle veut et lui, l'Avare en veut plus.

Quête de l'or, de richesses à venir, la désormais nommée Fourmi apparaît de plus en plus prometteuse. Le bruissement délicat des blancs tissus lorsqu'elle s'incline à peine, le tintement ravissant de l'or d'une bourse pleine, l'éclat d'une broche, tout est invitation. Il la tient presque quand son odieux Frère s'interpose. Belzébuth s'en étouffe presque de rage sous l'ivoire de le voir parader ainsi.

La suite le titille cependant. De ce timbre contrarié au moment de prendre son verre, il soupçonne l'Acédie d'avoir touché un point sensible. Mais là voici qui revient à lui, plus provocante encore par cette détermination sans fanfaronnade avec laquelle elle continue de répondre. Le privant même de la parole en coupant court et ajustant sa réponse. Lui, frustré. Un comble pour le Prince Démon de l'Avarice. Des yeux il suit son manège, espérant que l'Orgueil est aussi perturbé dans ses fondements qu'il peut l'être lui-même.

Même son pas, sec et sonore sur le dallage, laisse entendre sa contrariété lors qu'il gagne la tablée à son tour, se laissant choir bruyamment sur son fauteuil dont le bois crie sous l'attaque. Le regard noir sous le masque glisse de Lucifer enveloppé de ses insupportables fumées jusqu'à la blanche.


Tout ici bas à un prix... Et ne présumez de rien tant que vous êtes en ces murs.

D'un claquement de langue sonore il signifie son mécontentement de n'être servi sur le champ. Il faudrait vraiment que son Frère cesse d'endormir le personnel s'ils veulent être servi comme ils doivent. D'ailleurs, combien donc leur coûte les herbes et mélanges dont il aime à se servir ?


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Bien mal acquis profite... Mais plus à la même personne, Voilà tout !
Belial_l_encapuchonne
Frustré? Si son Frère l'Avare voyait ce qui se jouait sous le masque ivoirien du Vaniteux, il aurait sans nul doute déchanté dans ses espoirs.

Belial sourit lorsque Lucifer vient prendre place auprès d'eux et vole la vedette à leur frère, s'amusant à penser que c'est ce qu'il récolte en retour de ce pique lancé tantôt. Et un ronronnement satisfait se fait même presque entendre. Mais Fourmi, puisqu'elle s'est ainsi présentée, se déplaçant, son attention revient sur elle.

Et même s'il fulmine autant que le Frère Grippe-sous, le Prince Parfait n'en demeure pas moins esthète. Orgueil se délecte de la répartie de la jeune femme, frémit aux regards qu'elle dispense, et à l'assurance qu'elle dégage. Le sourire se fait même carnassier tandis qu'elle se meut lentement autour d'eux, afin d'aller trouver Bélzebuth. Et il ne boude pas son plaisir de voir bouger les tissus, d'étudier la démarche gracieuse de la brune invitée. Plus elle reste là, et plus l'idée de l'avoir s'ancre à son esprit.

Éthérée.

Un bijou dans son écrin immaculé parfaite pour ce vice dont il est maître.

Il la laisse approcher, l’œil brillant sous l'ivoire, teinté de cette envie qu'il disputerait bien à Satan. Il l'aura. La tête bouge à peine pour la suivre du regard, le souffle rauque et retenu, il admire. Le moindre geste, la moindre posture. Le pas lent auquel elle s'astreint ne fait que renforcer cette idée qui a germé.

Il admire... Mais il fulmine. Oh oui. Il rage. Si l'apparence est parfaite, la langue est de trop, et tournant lentement la tête de l'autre côté afin de la voir réapparaitre, elle qui s'était trouvée dissimulée dans son dos, il gronde. Si sûre d'elle alors qu'ici elle n'est rien. Alors qu'elle se tient devant les Princes Démons, devant LUI.

Belial ne manque pas le sourire, le regard aiguisé ne ratant rien ou presque. Et il laisse s'éloigner sa proie. Cette proie qu'ils se disputeront sans doutes... Sous la bure, le corps qu'il estime parfait est tendu. Les poings crispés sous les amples manches, la Morgue attend, observe la brune s'en aller, et rejoindre Acédie pendant que lui même rejoint l'Avarice sans pour autant le regarder, et de continuer vers la tablée pourvue par Asmodée.

Si son frère s'abat sur la chaise, il en est autrement de lui. Le pas volontairement lent, la bure frôlant délicatement le sol en un bruit aussi délicat que soyeux. Les précieuses manières sont de mise et de retour, la droiture du buste, et l'assurance du geste au moment de s'asseoir dans un mouvement de tissu intentionnellement exagéré. Et rapide, il attrape le serviteur qui se dépêchait d'aller satisfaire la soif de Bélzebuth. Lui d'abord. TOUJOURS, lui d'abord.

Peu importe ce que veut en faire Lucifer. Lui sait. Et verre de délicate matière en main, Orgueil renchérit à cette idée qu'avait cet insecte, bien présomptueuse Fourmi, semblant vouloir régner sur eux. Sur EUX!
L'accoudoir du siège sur lequel il se tient assis, est si malmené à cette idée, que le bois craque sous les doigts crispés et la voix basse s'échappe.


Orgueilleuse et Blanche Oiselle... Ainsi... Il faudrait épargner ton intrusion ici... Parce que tu comptes nous servir... ?

Le verre tenu est déposé délicatement sur la tablée. Les doigts se joignent, les mains se croisent ainsi sous le menton du masque tandis que le dos se courbe et la posture se fait menaçante et Belial se trouve prêt à bondir, le timbre de la voix s'aggrave et il continue, volant vedette à Lucifer sans doutes, mais... Il est Lui. C'est normal.

Qu'as-tu donc à proposer, Arrogante Petite Chose, qui vaille ta vie?

Frustré?...
Il l'est.

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Le diable en rira demain.
Belzebuth_l_encapuchonne


Le Prince Démon de l'Avarice gronde et son poing s'abat sur la table, faisant trembler la vaisselle, lorsque le serviteur est interrompu par Bélial. Vanité oublie sans doute qui paye le service ainsi que tout sur qui est disposé sur leur autel. C'est donc à Lui que doivent préférence à tout moment les esclaves. Le bruit qui résonne encore, signe de son mécontentement, et le témoin de sa rancoeur en cet instant. Bien que son verre soit empli en la seconde qui suit, le revers de sa main gantée frappe violemment la joue de l'insipide rampant déjà passablement ralenti par les effets soporifiques de Lucifer.

Pour la peine tu jeûneras... trois jours durant.

L'économie réalisée ne sera certes pas bien grande, mais il n'y a pas de petites économies. Il revient à ses Frères, à la Fourmi. Avant d'apercevoir du coin de l'oeil un petit messager passer à peine la tête depuis le couloir menant aux cuisines.
Le verre est porté aux lèvres et c'est sans en laisser une goutte qu'il boit son précieux vin avant de se lever, sans un mot tout d'abord, pour se diriger vers l'antre d'Asmodée.
Dans un claquement de bottes sonore, il marque un arrêt, se retourne vers la tablée, pour les gratifier généreusement de quelques mots.


Et ne touchez à rien avant que je ne revienne...

Cela vaut autant pour le repas que pour l'auréolée d'or assise en bout de table.

Alors qu'il sort de la pièce, avare d'explications comme il l'est de tout.
Arrivé aux cuisines, à peine un regard à son Frère qui ne cesse de goûter et regoûter ses plats, ses sauces, au point qu'il se demande s'il en restera quelque chose à manger. Belzébuth attrape une pâtisserie, essuyant un grognement d'Asmodée, et en rémunère le gamin qui s'enfuit sans demander son reste.
Le Prince Démon de l'Avarice maugrée sous l'ivoire en quittant les lieux pour s'enfoncer dans les ruelles couriennes. La course est urgente mais nécessitera toutefois un arrêt dans un lieu connu de lui seul, le temps d'ôter l'apparat et de se fondre dans la populace parisienne.





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Bien mal acquis profite... Mais plus à la même personne, voilà tout !
--Lucifer_l_encapuchonne



Tout à sa coutumière langueur, Lucifer, Prince Démon de l’Acédie, fume, soufflant ses voluptueuses volutes au dessus de la table.
Un sourire cynique sous le masque, ne l’avait-il pas prédit que ce serviteur serait puni ? En bon radin, Frère Avarice le condamne à faire Carême ; peut-être le pousserait-il plus loin, à se pencher sur la médiocrité de son existence jusqu’à ce que la seule issue qui lui apparaisse soit de s’en extraire définitivement.

Il revient à Fourmi, scrutant les traits de la blanche avec une précise méticulosité. Bélial se trompe, nulle arrogance sur le visage pâle, pas une once d’orgueil non plus. Une assurance sereine chez l’invitée surprise dont il cherche encore à deviner les raisons de la venue.


Fourmi donc… Que voilà un nom sans éclat quoi que tout à fait... intéressant…

Bien loin des idées de Bélial, il y voit le signe d’une personnalité complexe voire complexée. Pourtant, la femme qui se tient là, assise à leur table avec autant de naturel, droite, sans trembler reste une énigme. De ce qu’il voit, de ce qu’il croyait savoir, tout l’intrigue.

Je vois assez mal en quoi un insecte quelconque pourrait bien nous servir… Ou avoir la moindre prétention en ces lieux.

Le masque suit Belzébuth qui s’anime soudain. Tant d’agitation, comment s’étonner d’être toujours aussi à cran. Que l’Avarice gaspille en énergie, l’Acédie elle, prend tout son temps.

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Vos faiblesses sont mes forces.
Fourmi.
A l’écoute la Fourmi, toujours extrêmement concentrée sur les moindres gestes et inflexions de voix, plus encore que sur les propos des Princes Démons. Et ça cogite dans la petite tête. D’une main, elle vient discipliner une mèche égarée et la replacer derrière son oreille. Certaines manies ont un pouvoir particulier, celui de participer à l’analyse tout en ayant l’air de rien. Puis sa main vient se reposer lentement sur la table, alors qu’elle suit des yeux les déplacements de Belzébuth et sourit au supplice enduré par le fauteuil malmené.

Il n’y a que moi… mais je ne suis qu’un message… une proposition.

Le poids des mots, leur importance. Tandis qu’ils s’évertuent à fronder l’illusion d’un orgueil imaginaire. Un sourcil se hausse, amusé, alors que tour à tour ils prennent la parole, délayant l’idée qu’elle soit venue les servir. Elle étire un bras, sa manche se relevant légèrement pour dévoiler le poignet fin et dépourvu de la moindre fioriture alors qu’elle saisit son verre. Le bout de ses doigts en tapote doucement la surface pendant que Bélial poursuit avec une insistance certaine sur son prétendu caractère arrogant.

Elle allait pour répondre quand l’Avarice se lève subitement pour sortir de la pièce. Intriguée quelques secondes sur ce qui peut bien le motiver, la blanche affecte cependant toujours cette indifférence ostentatoire, portant le verre à ses lèvres pour prélever une gorgée du rubicond liquide, avant de le reposer et de laisser l’Acédie dispenser son fiel. Elle est même surprise quelque part qu’aucun n’ait sorti cette banalité si fréquente sur les insectes qu’on écrase facilement. Et pourtant, la brunette sourit encore, de ce sourire neutre qu’elle affiche comme un élément du masque porté. C’est de n’être rien qui est sa plus grande force.


Tout ce qui est à vendre à un prix, sans doute… Mais pouvez-vous accorder une valeur marchande au soleil ou aux étoiles ? A la brise qui caresse vos joues ou à l’eau d’un torrent ?

Comprendre qu’elle ne l’est pas, à vendre. Ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Bélial cependant la fait sourire plus largement en assénant ses piques qui tombent dans le vide. "Orgueilleuse, Arrogante"... Elle en rirait si elle ne restait à ce point concentrée sur le but qu’elle s’est fixée. Même "Oiselle" la fait sourire. C’est donc un sourire franc aux lèvres qu’elle répond en vrac…

Je crois qu’il y malentendu… Quand j’ai dit… "Pour vous servir"… Il ne s’agissait là que d’une formule de politesse je le crains… N’y voyez nulle offense… Princes…

Si la voix est également douce, si le timbre est franc, ses yeux ne peuvent s’empêcher de pétiller. Elle se doute bien que sa réponse risque de les titiller. Mais elle est Fourmi et jamais ne ment. Par pure provocation elle prend son temps, étirant à nouveau le bras pour aller attraper un appétissant petit pain aux senteurs aromatiques, le rompt, se délecte des odeurs qui s’en élèvent avec la fumée discrète que dispense la mie encore chaude.

Quant à l’éclat…

Un sourire à nouveau, tandis qu’elle prend un faux air dramatique en déclamant :

Et soudain, la conscience de mon inaptitude et de mon insignifiance m’étreint le cœur…

Amusée, plus qu’elle ne l’avait imaginée en venant…

La solution ne vient pas de moi, ni de vous, pour redonner de l’éclat à votre démoniaque aura sur cette Cour moribonde et infecte.

Patiente, elle l’est. Tout comme elle laisse en suspens encore une fois la réponse qu’ils attendent finalement. Et un petit morceau de ce pain qui exhale ses délicieux arômes et titille ses papilles d’être mis en bouche, Fourmi peu encline à attendre l’Avarice pour entamer ce festin.

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Belial_l_encapuchonne
Belial jubilerait presque voyant son frère s'énerver de ne pas avoir été servi le premier. Et qu'il était dommage que Belzébuth ne puisse voir le sourire qui s'étire sous le masque... Nul doute qu'il aurait rajouter quelques crans à son emportement. Par le Sans Nom qu'elle est injuste cette vie. Mais d'apparence, Vanité ne bronche pas, statue à la sombre bure et au masque éclatant. Et malgré son attention un instant portée à son Frère encapuchonné, il ne manque pas les paroles de cette petite Fourmi venue en ce lieu.

Redressant lentement la tête, dépliant le dos qu'il avait vouté, prêt à bondir, il tendit une main délicate bien que gantée de noir et prit la coupe servie tantôt.


Une proposition...

Frustré, mais intéressé et curieux. Que leur veut donc ce petit bijou, étincelant dans leur sombre demeure? Le départ de l'Avarice le laisse sans voix l'espace d'un instant. Et sous le masque les sourcils se froncent et un son rauque s'échappe en signe de son mécontentement. Et tandis que la porte des cuisines est fixée, il laisse Lucifer s'occuper de leur hôte....

Plait-il??

Le masque est soudain retourné en direction de la Blanche qui vient les contredire. Nulle offense alors qu'elle s'amuse à les narguer, à jouer ainsi devant eux, semblant ne pas les craindre, et se gaussant presque de leur jouer si vilain tour. Le regard est dardé sur la jeune femme qui semble sûre d'elle, au point qu'elle semble prendre un malin plaisir à sa venue. Il prend patience... Il attend... Laisse s'égrainer les secondes... Voire plus... Ne les attaque-t-elle pas? L'Orgueil est touché et touchée, au vif et la voir théâtraliser ainsi son état ne fait qu'enfoncer le clou. Il la veut. Mais il perd patience.


Il suffit!

Belial, dans un geste prompt et rapide, s'éjecte presque de son trône pour venir prendre appui sur la table qui lui fait face, repoussant violemment ce qui était posé là, menaçant et d'un revers de main pour la débarrasser sans ménagement de ce pain qu'elle tient et qui s'en va voler dans la pièce. L'Avare ne veut pas que l'on touche quoi que ce soit... Morgue est au dessus de cela. Penché ainsi, l'ivoire est dangereusement proche de la Fourmi, et la voix se fait basse, grondante tandis qu'il pèse ses mots.

Ton insignifiante petite personne n'est rien ici. Ne sais-tu donc pas où tu te trouves? Parles, Parles! Mais méfies toi de ce que tu as à dire si tu veux conserver cette si... Délicieuse langue... Qui? Quoi...?

Il a beau être Bélial, et empli de mauvaise foi comme personne, il n'en est pas moins lucide. Et cette péronnelle qui vient ici afin de leur mettre le nez dans le marasme et l'apathie où ils sont plongés ne fait que retourner le couteau dans la plaie béante qui s'était formée, surtout chez Lui, Ô grand Prince Démon Vaniteux. L'une de ses mains se soulève, lentement, pour venir fermer le poing devant le visage Fourmiesque.

Parles. Et tournes encore autour du pot, tu dégusteras ta propre chair, taillée par Gourmandise elle même. ASMODEE! Et il sourit, carnassier, presque à ronronner, tout en penchant doucement la tête de côté et tout à fixer le visage à la peau diaphane de la brune . Prépares tes couteaux.
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Le diable en rira demain.
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