Belzebuth_l_encapuchonne

Belzébuth, Prince Démon de l’Avarice, revenu à la table savourait toujours son vin bruyamment, faisant claquer sa langue pour en apprécier le velours autant que pour provoquer son entourage.
Sous le masque, la rage retombe peu à peu, et en bon avare, il tient les comptes. Les prochaines dépenses outrancières de l’orgueilleux seront oubliées, il pose même quelques retenues supplémentaires pour les petites piques. Dans le registre Bélial, la colonne perte est passée en zone rouge. L’Acédie prend un acompte mais s’en tire à l’équilibre par sa retenue bien pesée.
Et la Fourmi, elle, alterne pertes et profits, entre les aiguillons qu’elle dispense à ses Frères et leur écho qui l’atteint malgré tout.
En bon spectateur, il apprécie à son tour, souriant sous le masque des affronts faits, de l’Orgueil bafoué, de l’Acédie titillée, de l’Envie provoquée… Le Prince Démon apprécie, évaluant lorsqu’elle revient à table, si proche à nouveau surtout quand elle se penche, exacerbe son désir de possession… Oui, Belzébuth appréciait jusqu’à ce qu’il ressente cette irradiation douloureuse. Le masque se penche vers la table, et en dessous, les mâchoires se serrent, un grognement étouffé résonne de voir sa main clouée, transpercée.
Arghhh…
Etouffé mais qui se laisse entendre tout de même. L’Avarice relève le nez, tourne son ivoire vers ses Frères, son autre main s’activant en mouvements désordonnés pour montrer l’outrage…
Voyez la perfidie… Cette fille est folle…
Il attrape violemment celui qui vient de la servir, le secoue pour passer ce nouvel accès de rage et se faire resservir, puis l’envoie violemment échouer au sol. En ce jour mémorable, Belzébuth ne mégote pas sur les serviteurs au risque de devoir en renouveler le stock. Et de prendre son verre pour en boire une rasade et se redonner la contenance due à son rang.
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Bien mal acquis profite... Mais plus à la même personne, voilà tout !
