Angelram se présenta devant le jury, un peu nerveux, lui qui n'était habitué à lire que devant ses amis. Il toussota et fit une rapide présentation
Bonjour à tous ! Je me nomme Angelram, et je vais vous lire ce soir un conte en rime intitulé "le Papillon", afin de représenter ma belle ville de Dieppe
Prennant une grande respiration, le jeune homme commença son récit
Le Papillon
De tout temps, aussi loin que lon sen souvient,
LHomme aime le feu, le vénère et le craint
Dans une contrée lointaine, dont on ignore le nom,
Vivait une jeune fille étrange que lon prenait pour un démon.
Malgré son jeune âge, ses cheveux longs étaient gris
Pale sa peau douce et ses lèvres aussi
Ageha était son nom, mot étranger, murmure lointain
Que jamais on ne prononçait de peur du Malin.
La jeune fille, elle ne disait rien, ombre silencieuse
Qui de jour point ne sortait, mais qui la nuit marchait, rêveuse
Il y eut un jour un accident, perte tragique dun jeune enfant
Et la jeune fille fut accusée par les villageois, méchants.
« Sorcellerie ! Sorcellerie ! » Hurlaient ils à sa porte,
« Quelle vienne ici, il faut quelle soit morte ! »
Les parents de la pauvre fille, craignant le bucher
Et avec le peuple, ils passèrent un marché :
Plus jamais Ageha de sa chambre ne sortirait
Cloitrée dans la maison, surveillée de très près.
Ainsi la pauvrette passa quelques temps,
Seule dans sa chambre, chantant et revassant
Elle ne regrettait pas les rues, les gens
Mais la lune, et son sourire apaisant
Dans la pénombre, les yeux vides, elle se noie
Dans la contemplation du grand feu de bois
Qui danse, lumineux, libre, dans la cheminée
Et dont les flammes bleues jouent à sattraper
Et elle avance sa main, vers le brasier tentant
Voulant toucher cette chaleur qui lapelle gentiment
Hélas ! Trop tard! Ses cheveux, son visage apeuré
Sa robe aux arabesques argentées, tout est parti en fumée !
Pres du cercueil les lumières sont toutes allumées
On veille la morte qui ce monde a quitté
Mais voila que volete, par la lueur séduit,
Fragile et gracieux, un papillon de nuit
Jamais on avait vu un pareil animal
Si différent de ses freres du jour
Aux ailes grises qui semblent si sales
Mais qui sont plutôt de velours
Il vole, pres des bougies blanches éclairées
Sapproche, linnocent, du joyau de lumière
Il tombe, plus mort quune pierre
Foudroyé, dévoré, sur le corps de la pauvre décédée
Et encore aujourdhui on pense que ces ailes
Grises et douces, aux motifs aériens
Sont, de la robe dAgeha, les arabesques belles
Dont aujourdhui en cendres, il ne reste rien
Et que les antennes argentées du sombre papillon
Sont les cheveux brillants de la défunte souillon
Terminant son conte, Angelram regarda le récit un moment et alla s'asseoir, les joues un peu rouges_________________