--Crieur_de_rue
La sentence venait de tomber : la pendaison.
Vite, il fallait se magner le cul car tout irait vite, très vite. C'était la coutume, pas de répits pour les braves, en l'occurrence, pas de répits pour les criminels.
La pendaison aurait lieu directement après que la sentence soit tombée, ce qui veut dire qu'à ce moment précis, tout était déjà en préparation. Bientôt, le voleur sera jeté dans une charrette pour être trimbalé dans les rues de Paris, livré à la colère des passants, la colère du peuple invité à l'insulter et à lui jeter ce que bon lui semble sur la gueule. Puis, pour finir il sera défroqué puis pendu en chemise tel un mal propre. Son corps restera là des semaines et des semaines entières. C'était la coutume.
Ce genre d'évènement n'arrivait pas tous les jours et provoquait une grande effervescence chez le public. Ca promettait d'être un grand moment, surtout en ce jour de marché.
Le petit aurait aimé participer au chemin de la honte, mais il devait faire son travail et il n'avait pas une minute à perdre s'il voulait être payé à la fin de la journée. Il déguerpit aussi vite qu'un lapin qu'on aurait chassé de son terrier, zigzaguant dans les rues de Paris en s'égosillant.
Oyé oyé !
L'accusé a été condamné à mort ! Condamné à la pendaison !
Le voleur va être pendu !
Inlassablement, il répétait sa doctrine. Le souffle court, il s'arrêta devant une petite fille d'à peine trois ou quatre printemps, il lui sourit.
Pis être le méchant il va venir il va te manger 'vala !
Il reprit sa course, s'égosillant encore et toujours.
Il a des habits de méchant, c'est lui le méchant, il va tous vous tuer, tuer un innocent, il est le méchant, méchant *!
Certes, il était condamné pour vol et non pour meurtre mais, et alors ? Le public, il devait l'exciter, le mettre en condition, le sortir de lui même. Encore une fois, c'était la coutume. Le public, le chemin de la honte, tout ça. Arrivé sur la place des pendus, c'est comme ça qu'elle était surnommée, je suis sur que vous avez compris pourquoi, il reprit son cri de ralliement.
Oyé oyé ! Le voleur va être pendu ! Approchez approchez !
Bientôt, la charrette se mettrait en route et tout commencerait.
Vite, il fallait se magner le cul car tout irait vite, très vite. C'était la coutume, pas de répits pour les braves, en l'occurrence, pas de répits pour les criminels.
La pendaison aurait lieu directement après que la sentence soit tombée, ce qui veut dire qu'à ce moment précis, tout était déjà en préparation. Bientôt, le voleur sera jeté dans une charrette pour être trimbalé dans les rues de Paris, livré à la colère des passants, la colère du peuple invité à l'insulter et à lui jeter ce que bon lui semble sur la gueule. Puis, pour finir il sera défroqué puis pendu en chemise tel un mal propre. Son corps restera là des semaines et des semaines entières. C'était la coutume.
Ce genre d'évènement n'arrivait pas tous les jours et provoquait une grande effervescence chez le public. Ca promettait d'être un grand moment, surtout en ce jour de marché.
Le petit aurait aimé participer au chemin de la honte, mais il devait faire son travail et il n'avait pas une minute à perdre s'il voulait être payé à la fin de la journée. Il déguerpit aussi vite qu'un lapin qu'on aurait chassé de son terrier, zigzaguant dans les rues de Paris en s'égosillant.
Oyé oyé !
L'accusé a été condamné à mort ! Condamné à la pendaison !
Le voleur va être pendu !
Inlassablement, il répétait sa doctrine. Le souffle court, il s'arrêta devant une petite fille d'à peine trois ou quatre printemps, il lui sourit.
Pis être le méchant il va venir il va te manger 'vala !
Il reprit sa course, s'égosillant encore et toujours.
Il a des habits de méchant, c'est lui le méchant, il va tous vous tuer, tuer un innocent, il est le méchant, méchant *!
Certes, il était condamné pour vol et non pour meurtre mais, et alors ? Le public, il devait l'exciter, le mettre en condition, le sortir de lui même. Encore une fois, c'était la coutume. Le public, le chemin de la honte, tout ça. Arrivé sur la place des pendus, c'est comme ça qu'elle était surnommée, je suis sur que vous avez compris pourquoi, il reprit son cri de ralliement.
Oyé oyé ! Le voleur va être pendu ! Approchez approchez !
Bientôt, la charrette se mettrait en route et tout commencerait.
Extrait de Gad Elmaleh "l'autre c'est moi"