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[RP] Qui cache son secret est maître de sa route...

Morelius
Le lendemain - Entrée dans Saint Bertrand de Comminges - Visite de la cathédrale

Tout amour s'enrichit du secret qui l'abrite... viens...

Sur ces mots énigmatiques l'assassin repenti serre la main de sa compagne et l'entraine vers le petit porche menant à l'étroite ruelle pavée qui grimpe dans Saint Bertrand jusqu'au pied de la tour de la cathédrale. Une lente ascension commence, en ce calme matin, alors qu'au dessus d'eux l'aube qui se propage éclaire peu à peu les pierres de la vieille cité, irradiant le monde d'un éclat argenté. Un nouvel astre se lève à l'horizon.

Et tous deux montent vers les lueurs bleues, empruntant la voie obscure sur laquelle tournoient les marches de pierre. Plus ils s'élèvent et plus la lumière devient chaude, et sur la place devant la tour aux gargouilles, ils reconnaissent le soleil en face d'eux. Morelius est ébloui. Il se retourne. Derrière lui, Theolenn. Un océan lumineux dans ses yeux. Et toujours ce ciel du Comminges, comme un cristal pur.




Elles sont là, les gargouilles, sur les rambardes moussues des balcons. Démons ailés nés de l’homme, soudées aux murailles, chargées d’obscurs mystères; figures grimaçantes, curieuses, gueules austères. On prétend que la nuit tombée, loin des regards inquisiteurs des pâles mortels, ces sentinelles de granit tournées vers des cieux éternels déploient alors leurs ailes, jaillissant sitôt de l’ombre, pour mener un étrange ballet dans la pénombre.

Mais ici l'aube préside à la rencontre des amants et des gargouilles, aussi sont-elles figées, épiant leurs faits et gestes, immobiles et silencieuses.


Il n'y a qu'avec toi que je voyage...

L'ombre vespérale a quitté la nue, elle frissonne sous le vent, il l'enlace. Leurs lèvres se croisent.

Les cloches s'ébranlent.

La pierre les entoure comme une troisième présence. La cathédrale, telle une tombe vive, les ensevelit de sa lumière : le monde d'en bas disparait, il n'y a plus que le Ciel et ses hôtes. Son baiser devient une prière. Belle elle est, telle cette aube, belle ainsi que le vent, belle comme l'airain sonnant dans le matin.

Avec ce sacre informel, elle est entrée dans son âme par la porte royale.

Il lui sourit, le cœur apaisé, un éclat neuf dans le regard.

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Theolenn
Avec ce sacre informel, lui aussi est entré dans son âme par la porte royale.

Une âme qui pétille… une joie fragmentée en un million de petits clones qui sautillent, s'éparpillent, envahissent la tête et le cœur d'une femme heureuse d'être.
Dans l'éclat du regard de Morelius, il y a un monde de possibilités qui s'offrent, qu'il lui offre, qu'elle accepte avec ferveur.
Le pire ne pourra être que meilleur et le meilleur n'être que pire…ou vice versa.

Comment appelle-t-on quelqu'un qui vous offre la liberté en associant son destin au vôtre? Ça ne porte pas de nom, ça se fête… intensément. De mille façons.

Elle ne s'est pas trompée, cette hirondelle qui a retrouvé le chemin du printemps. Elle le sentait, instinctive, leur rencontre comme une seconde naissance. La plus belle, celle qu'on vit conscient, celle qu'on assume dans un accord profond avec l'auteur de sa nouvelle vie.

Alors elle lui sourit, le cœur également apaisé, les prunelles débordant d'une foi nouvelle. Une foi sans coutume sauf celles qu'ils s'inventeront, une foi sans faste apparent mais riche d'une infinité de ces petits détails qui semblent sans valeur aux infirmes du cœur.


- Tu sais… je n'ai pas renoncé. Il n'est pas impossible qu'un jour un chien et un hérisson puissent se rencontrer.

Et elle l'emmène.
Où?
On s'en fout.
L'important n'est pas tant l'endroit où ils vont que leur façon de cheminer... ensemble.

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Vendetta, incarné par Morelius
Ce vendredi matin, le temps est maussade au dessus de Saint Bertrand de Comminges. Les premières lumières de l'aurore resplendissent, mais l'épaisse couche de brume et de nuages les rendent invisibles, plongeant la petite ville grise dans une atmosphère sombre et inquiétante. Les habitants dorment encore ou, comme Morelius et Theolenn, dans leur ruine au pied des remparts, s'adonnent à des activités quelque peu plus joyeuses et sportives. Les gardes postés à la porte Septentrionale de la ville n'entendent rien, et pour cause : ceux-ci, étendus sur le sol de pierre, dorment profondément, d'un sommeil dont ils ne s'éveilleront jamais.

Veillant à ne pas laisser de traces, un homme qui aurait pu paraitre insignifiant au vu de sa taille légèrement en dessous de la moyenne, mais dont la musculature impressionnante et le manque profond d'empathie qui se dégage de son regard rendent tout sauf avenant, se glisse le long de la muraille. Silencieusement, le fil de son épée tranche net la gorge d'un milicien au service de la cité, dont la tête roule sur le sol. Il la stoppe du pied avant qu'elle ne parte en roulant sur la route et dépose lentement, presque délicatement sur le sol, le reste du corps sans vie duquel le sang s'échappe par vagues.

Sans la moindre expression sur son visage, l'homme essuie son épée avec une touffe de fougères et la range dans son fourreau. D'un pas puissant, il s'éloigne un peu de la porte de Saint Bertrand vers un fourré où l'attend un homme aux cheveux bruns lisses, à la fine barbe rasée avec soin et au regard sombre. Vêtu d'une chemise surmontée d'une tunique rouge et jaune brodée de fils d'or sur laquelle se trouve une lourde armure à la décoration aussi clinquante que complexe et portant une cape rouge, le cavalier baisse les yeux et sa bouche esquisse un sourire cruel.


- Quelles nouvelles m'apportes-tu, Michel ?

- Tout s'est passé comme prévu, messer Cesar. Les gardes de la ville ne sont plus et la relève ne se fera pas avant le lever du jour.

- Bien ! Tu as fait du bon travail.


Michel a l'air perplexe. Cesar, un sourcil levé, fait un signe de tête l'autorisant ainsi à prendre la parole.

- Messer, quelque chose m'échappe. Pourquoi ne m'avez-vous pas donné l'ordre d'assassiner directement Morelius, ainsi que sa compagne ?

Le cavalier sourit de nouveau et fait virer sa monture dans le sens du départ.

- Ôter la vie de ces deux là ainsi n'est pas suffisant, Michel. Frapper Saint Bertrand et sa milice doit servir d'exemple. Il ne s'agit pas de réduire un simple ennemi à néant, mais de détruire définitivement sa réputation et s'assurer ainsi que plus aucune cité n'osera leur donner asile.

Cesare observe l'horizon et ajoute, affichant un rictus sinistre :

- La brume se lève… Partons.
Lee.Max, incarné par Theolenn
Dans ce trou de verdure où chante une rivière, l'inspecteur principal Thorr-Yop Culherr fut mandé sur le champ. Deux jeunes gardes, bouches ouvertes mais têtes détachées du tronc, baignent dans le frais cresson bleu. Trois limiers sanguins alléchés par le festin nettoient déjà la scène du crime tandis que deux mulets tentent de recueillir quelques indices visqueux déjà brunâtres sur de la fougère souillée. Dans ce petit val qui mousse de rayons et où le soleil de la montagne fière, à présent, luit, un double meurtre a apparemment eu lieu.

Thorr-Yop n'a pas eu le temps de petit-déjeuner et son humeur s'en ressent. Il fulmine. Il est temps que la roue tourne un peu et que son tour vienne de diriger l'équipe au lieu d'aller, comme un troufion et à pas d'heure, voir si l'affaire intéressera LE commissaire aux affaires douteuses dit le…


- Prospero, allez me chercher Le Baveux !!! Qu'attendez-vous Bon dieu? Que cette plante vous livre d'elle-même le nom du coupable? Bande de (censuré) !!!

Le sergent s'exécute - BAM - il glisse dans le coagulat, se relève et file à la vitesse d'un nœud, celui qu'il a au creux du ventre, probablement.

- Sniffeur, un œuf durci et du pain frais! Viiiite !… et puis non, deux, les œufs et puis du vin… et pas de la piquette comme la dernière fois, hein !!!

Le temps s'installe, l'ennui aussi, et l'odeur du sang caillé commence à devenir gênante. Fichu métier, c'est crémier qu'il aurait pu être si le père n'avait pas insisté.

- Suis-je invité au festin? La voix crisse dans le pavillon avant de s'infiltrer dans le tube auditif du sieur Culherr. Toujours aussi désagréable, il est tout bonnement impossible de s'y faire!

- Mes hommages, Seigneur Lee.Max, je vous attendais avec impatience. Il n'y a qu'un esprit aussi vif que le vôtre qui soit capable d'éclairer nos pauvres lanternes sur ce cas. *Crève molasse !* pense-t-il en dedans…

Lee.Max, Lord of Monky-Dream de son vrai nom, est un être plus sensible qu'il n'y parait. Résultat d'un croisement furtif entre un Mandarin et une cantinière écossaise, il mêle avec bonheur un don de vision Holmesque à un palais de fin gourmet. Avouons-le, c'est déroutant mais redoutablement efficace dans le rôle qu'il a à jouer présentement.


- Il y a des corps? Où sont-ce? Grimaces d'entraînement et articulations exagérées , protocole à toute bonne enquête, sont la base de son savoir-faire.

Prospero observe un retrait anticipatif, Sniffeur aussi, plateau repas en plus.
Thorr-Yop veut se placer et récolte un blâme limonaire que l'espace a du mal à retranscrire.


- Que personne ne bouge! Quand Lee.Max ordonne, même Dame Nature obtempère. Le silence qui règne est celui de l'amer. Seuls Jack-le-cousteau et Moby-la-digue seraient à même de comprendre le grain qui se prépare sous le crâne du Baveux.

- Notez!

Le génie dicte. Son nez, qu'il a court et retroussé, est agité par une série de mouvements saccadés qui découvre partiellement sa gencive supérieure.
Le réflexe de Flehmen?

Pendant qu'il hume l'air autour des victimes, ses petits doigts boudinés mais Ô combien agiles et sensitifs, mesurent les plaies, tête puis tronc, les comparent mentalement, angles de pénétration dans la chair, vitesse et profondeur de pré cautérisation, puis trifouillent les conduits au débit arrêté et sourit.


- C'est du 45 mm, lame italienne forgée à Florence et … Mmmm… notre apprenti chirurgien doit peser dans les 78 kg pour une hauteur de … Oh oh… 1m 47 !!!
- On a ça en stock à Saint-Bertrand ?


Thorr regarde Prospero qui regarde Sniffeur qui regarde le ciel. Une fine pluie recommence à tomber.

A quelques encablures de là, Morelius et Theolenn, épuisés et temporairement repus, se sont rendormis. Ils ne sauront jamais à quelle double menace ils ont échappé.
Morelius
Morelius avait beau apprécier l’attente, il guettait chaque pas affairé sur la route menant à l'entrée de la ville, chaque craquement dans les bois voisins, chaque son de voix qui franchissait le volet mal fermé de leur cahute ou descendait des remparts par le trou de la cheminée et gazouillait dans l’âtre éteint.

Il guettait, avec ce sentiment de plus en plus oppressant d'impatience, " l’instant ". L’instant où s’ébranleraient les cloches de la cathédrale de Saint Bertrand, si proche d'eux qu’elles feraient trembler les murailles de pierre. L'instant où ils se remettraient en route.

Au loin, la campagne du Comminges se réveillait, tandis que les chandelles, dans les logis rassemblés autour de l’enceinte, s'éteignaient petit à petit. Des mugissements venaient se mêler aux piaffements des chevaux et aux grognements des cochons dans les fermes alentour. Dans le colombier communal, des battements d’ailes et des roucoulements craintifs répondaient aux cris stridents des faucons.


— Ce n’est pas une matinée comme les autres, Theolenn. Même les animaux le sentent.

Il s'assit en tailleur à même le seuil de la porte et attendit le lever de la brume matinale. Peu à peu, apparaissaient en contrebas en une palette de carmin et d’orange les champs d’orge, de blé, mais aussi ceux laissés en jachère sur lesquels ondulaient des brassées de coquelicots. Et malgré ce tableau idyllique, quelque chose tourmentait l'homme à la chevelure blanche. Quelque chose qu'il n'arrivait pas à définir...

- Es-tu prête à la fin, ma dame à la licorne ?
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Theolenn
Theolenn terminait ses croquis. Comment se souvenir de cette machine étonnante sans ça? Elle poussa un léger soupir de regret en caressant le mystérieux alambic qu'il lui fallait abandonner sans l'avoir essayé.

Dans une même logique, juste avant, elle s'était rendue à l'étable pour s'occuper du cheval mais surtout, pour remettre la cassette aux si beaux instruments dans la cache où elle l'avait trouvée. Ces merveilles ne lui appartenaient pas. Un jour quelque parent mis au courant pouvait passer par là et être drôlement déçu de ne plus rien y trouver. Saleté d'empathie! Il allait falloir trouver un bouclier contre cette fâcheuse tendance, contre cette forme d'altruisme débile! Si ça se trouve, les sombres inconnus qui habitaient là jadis l'auraient trucidée au coin d'une rue sans aucun état d'âme…

Ce genre de pensées totalement stériles parvint à entamer sa belle humeur.
Ou alors c'était cette ville qui lui inspirait tantôt le meilleur tantôt le pire?
Les seuls moments où le gris ne gagnait pas la partie, c'était ceux où Morelius lui faisait voir l'envers du décor.
Comme cette montée fabuleuse vers ces chimères de pierre qui les avaient mieux accueillis que n'importe quel autochtone.
Ce ciel, vu d'en haut…

Mais la ville en elle-même était morte ou pire, morne.


- Es-tu prête à la fin, ma dame à la licorne ?

Son seul désir fut pareil au sien. Elle ramassa quelques têtes d'ail qui s'étaient admirablement conservées et ferma son sac. Elle rêvait de petits chemins pleins de pierraille, d'un ruisseau d'eau pure et glacée où se désaltérer et rafraîchir ses pieds échauffés par la marche. Elle rêvait de souffrir sous un soleil qui baignerait un horizon si vaste qu'à perte de vue aucune construction humaine ne le déparerait, sauf peut-être une vieille bergerie où s'arrêter pour se reposer un peu.
Il était temps de donner au rêve une autre dimension, celle d'exister.


- Plutôt deux fois qu'une!

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