Titoune90
De ma fenêtre ouverte, j'entendis des bruits, roulements de carosse, sabots de chevaux. J'étais en train d'habiller Eléonore et ce bruit inhabituel me fit me lever et m'approcher de la fenêtre. Il y avait beaucoup de monde dans la rue. Qui était ce? On n'avait pas été prévenu de l'arrivée de qui que ce soit. Me penchant davantage, je relevais la manière dont était habillé ces gens. Ils devaient être importants.
Et j'entendis des voix:
Citation:Mais où sont-ils tous ? Demanda alors la Duchesse Consort alors qu'elle quittait son carrosse.
Où est le comité d'accueil ? La Maire ? Le conseil municipal ? Le curé ???
Elle semblait s'impatientait cette voix. Je ne l'avais jamais entendu. Ces gens n'étaient donc pas d'ici. M'habillant hativement, posant Eléonore dans son lit, je descendis l'escalier quatre à quatre et je sortais dans la rue.
Citation:Faites savoir à dame Hécat que nous sommes là et vite !
Je savais pas trop quoi faire. Je restais donc présente, au cas où ces personnes auraient besoin de plus de renseignements.
Trystan_artelion
Bouteille à la main, seul vestige de sa nuit de beuvrie, un mal de crâne carabiné et une entêtante chanson parlant d'une arbalète, de digue, de fesses et de route dans la tête, Trystan émergea doucement de la taverne pour voir un étrange cortège sur la place du village.
Pleins de jolis chevalier en armure, une magnifique litière et... un air con comme pas deux. En effet, à part lui qui n'arrivait pas trop encore à estimer le nombre des gardes à cause d'une trop forte dose d'alcool dans le sang.
Oups... ça tourne, ça tourne, ça tourne...
Le jeune homme sortit un instant de la place pour vomir un surplus de Gienlain, son foie ayant apparemment décidé de faire la grève.
Un rien plus sobre, un tout petit peu rembrailler, mais à peine, le jeune homme s'avança vers ces fleuris chevaliers. Le genre sans doute à n'avoir pas vu la moindre bataille... d'ailleurs, leur jolies armures et leur écus net du moindre impact tendait à confirmer cette hypothèse... Et puis, les gens de guerre savaient très bien qu'au moindre coup d'épée, les fioritures volent en morceau. Du bon acier, il n'y avait rien de mieux... Et c'était bien loin de ces cochons dinde ailé aux poses à la grâce discutable qui ornaient les heaumes de ces soldats.
Avec une certaine non-chalance, Trystan se mit devant le joli carosse.
La dame à l'interieure en tout cas avait l'air quelque peu couroucé et elle semblait attendre quelque chose... si c'était les piou piou des oiseaux, elle étaient servit et pouvaient partir. Pour le reste... ben pour le reste, il avait l'air d'un cornichon dans leur bocal, attendant désespérément qu'on vienne les prendre.
Avec les boites de conserves qui les entouraient, ça faisait ton sur ton.
Finalement, Trystan prit la parole.
"Bonjour."
Il avait hésité entre "Yeah man!", "tagazock" ou encore "Salut les canailloux", mais c'était un peu trop pour une première rencontre. Autant rester dans le simple et formel.
Et la question qui tue...
"Excusez moi mais... vous êtes qui?"
Trystan_artelion
Apparemment, la nenette n'avait pas apprécié la façon dont Trystan s'était adressé à elle. Quelques signe subtils le laissait à penser. Cette bouche en cul de poule et cet air plus coincé encore qui s'afficha sur son visage... ah non en fait elle était toujours en train de sourire. Un commentaire faillit passer les lèvres du jeune homme. Quelque chose comme "pête un coup, tu te sentira mieux" Mais non. Il avait trop dégrisé pour ça.
Il est courtois et poli de se présenter soi-même avant que d'interroger sur l'identité d'une personne.
*Ouai, et il est plus courtois et polis de descendre de son carosse lorsqu'on s'adresse à quelqu'un aussi.*
S'il y avait quelques petites choses à savoir sur Trystan d'Artelion, c'était qu'il adorait les tartes au citron, était lié d'une passion aussi folle que stupide pour sa servante et bien entendu, que la gueule de bois le rendait plus acide et sarcastique qu'il ne l'était à l'accoutumé. Tout du moins dans ses pensées.
Mais ma foi...puisque j'ai la parole, je la garde !
*Bonne idée, et abrège, j'ai mal au crâne*
Je me nomme Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor. Je suis l'épouse de sa Grâce le Duc Kéridil d'Amahir-Euphor, votre Duc.
*Pourquoi ils mettent tant de noms et de titre... récapitulons... Dulla, l'épouse de... eh défection, trop mal au crâne pour jouer à ça*
Nous...enfin je...
*Eh machine, t'es que l'épouse de bidule. On se calme avec les ''nous'' de majesté*
...pour aujourd'hui, nous faisons la visite de toutes les villes du Duché d'Orléans afin de rencontrer les maires et les habitants. Je suis d'ailleurs très heureuse de vous rencontrer.
*Et en plus, tu arrive pas à te décider entre le "je" et le "nous" c'était bien la peine de bafouiller*
Laissez-moi vous présenter la garde ducale composée essentiellement de braves soldats qui ont déjà maintes fois combattu et dont le courage est connu de tous ceux qui s'intéressent un peu à la bonne marche de l'Orléans. Ce qui est votre cas, peut-être.
*De se que j'en sais, Montargis a été pillé, Orléan assiégé par les troupes cherchant à renverser le roi et Gien en état d'alerte... je serais elle, je la ramènerais pas trop sur ces "braves soldats qui ont déjà maintes fois combattu et dont le courage est connu et bla et bla et bla"*
Quant on y repense, heureusement que tout se que l'on pense n'est pas forcément sut par ceux qui vous parlent. Trystan ne comptait plus vraiment le nombre de faute diplomatique ou de lèse majesté qu'il venait de commettre en pensée, mais il avait très certainement pulvérisé un record.
Et maintenant que vous savez qui je suis...je vous écoute, à votre tour.
Bon, à son tour de sortir de son image de simple poivrot un peu trop fêtard. Allé, c'est maintenant qu'on allait bien rire.
"Je suis Trystan d'Artelion, de la maison des Artelion de Château-Fer"
Si elle venait pour discuter et rencontrer les gens qui vivaient ici, cela aurait été mieux qu'elle le fasse à un autre moment, ou qu'elle ne le fasse pas du tout d'ailleurs. Cela aurait été encore mieux. Pour être tout à fait honnête, même s'il n'avait personnellement rien contre le duc et son épouse, Trystan était au nombre de ceux qui pensaient que Gien devrais être une ville franche. Durant tout le temps qu'il avait passé à Gien, il n'avait entendu parler des autorités ducales que lorsqu'il s'était agis de perpétrer une nouvelle crétinerie, pour réclamer le fruit de leur travail comme un dut ou pour le mariage du duc voilà quelques mois.
Autant dire que si elle n'était pas mal venue de son point de vu, la présence de cette femme n'était pas particulièrement souhaitée par le jeune homme qui lui collait d'emblé sur le front une étiquette "invitée-qui-se-tape-l'incruste-et-qu'on-aimerais-voir-partir-vite".
"Bienvenu à Gien, dit-il simplement."
Faut combattre le mal par le mal. Une petite rasade de gienlain coula dans la bouche de Trystan.
Le jeune homme éclata de rire en regardant le convois.
"Non, sincèrement, qu'est-ce que vous faites ici?"
L'excuse bidon qu'elle lui avait servit de la balade était loin de convaincre le jeune homme. A moins que la duchesse ne soit stupide, ce dont Trystan doutait.
Le duché était quelque peu en crise et elle, elle débarquait comme une fleure. Oui, c'est vrai que plus un mensonge est gros, plus ou l'avale facilement. Mais au bout d'un moment, tenter d'avaler un éléphant se révèle quelque peu compliqué.
Trystan_artelion
"Messire Trystan d'Artelion, je suis très heureuse de faire votre connaissance. Sachez-le."
*Dire un truc gentil serait de circonstance... dommage.*
"Je vous remercie pour votre accueil."
Elle avait l'air d'une parfaite idiote avec ce sourire vissé sur le visage.
"Messire...Je vous ai déjà exposé les raisons de notre présence à Gien. Il m'étonne que votre bonne Maire, Dame Hecat, ne vous ai pas prévenus, vous habitants de Gien de notre venue. Tout Orléans a été informé de ces visites...Mais cela n'est rien. Nous aurons ainsi la chance de faire quelques surprises !"
Plus qu'idiote en réalité. Complètement niaise. Est-ce qu'elle pensait sincèrement que le jeune homme était stupide à ce point? Tout les cerveaux n'étaient pas dans sa petite bulle d'Orléan et tout les cerveau n'étaient pas non plus aussi simplet et prévisible qu'elle semblait le penser. Si elle croyait le tromper avec son petit air enjoué, elle allait prendre cher la pauvrette.
"Tenez...je vous prie d'accepter d'être notre guide, pour cette journée !"
Elle lui tendit son bras pour qu'il la guide. Ne voulant pas commettre de crime de lèse majesté en refusant et bien qu'il en ait envie, Trystan prit galament le bras de la noble dame. Son guide? Lui? On allait rire... ah, elle voulait rencontrer le bon peuple de Gien hein? Eh bien commençons par le début. La base de la base. Il allait bien rire.
"Où allez-vous nous mener, messire, pour entamer cette visite à Gien ?"
Trystan lui adressa un de ces sourire charmeur de beau brun ténébreux.
"A la rencontre du bon peuple de Gien madame, comme selon vos souhaits. La surprise sera grande."
Tranquillement, il l'entrainait à travers la ville, suivit de prêt par sa garde rapprochée. Et s'il passait assez prêt des flaques à l'aspect peu engageant, ce n'était tout de même pas la faute de Trystan. Enfin, si, peut-être un petit peu. Mais cela, n'était pas sa faute si la longue robe de cette dame frollait le sol. Vive la capilarité.
"Savez vous madame que vous avez déjà commis deux erreurs depuis votre arrivée?"
Trystan gardait un air jovial et réjouis, calquant son sourire idiot sur celui de la duchesse.
"La première était de tenter de me faire croire qu'avec Montargis pillé, Gien en état d'allerte et le siège d'Orléan par les troupes du roi Eusaias, vous et le duc n'avez rien d'autre à faire que de vous promener à travers la campagne."
Voilà, c'était dit, il n'était pas dupe et ne le serait sans doute jamais. En tout cas, pas tant qu'elle le prendrait pour un idiot.
"La seconde est de m'avoir laissé vous approcher à ce point. Je pourrais vous percer le coeur avec un stylet dissimulé dans ma manche avant que vous ne puissiez réagir. Vous ou votre garde. Heureusement que je ne suis pas un bandit ou un ennemi du duché."
L'art de l'assassina politique lui semblait être étranger.
Elle avait commis une troisième erreur liée à la première. Avec toujours ce sourire au visage, Trystan indiqua à la jeune femme une sympathique et riante auberge.
"Allons donc à la rencontre du bon peuple de Gien madame."
A lintérieur, on riait, on buvait... beaucoup... trop. Voleurs, catins et autre, c'était un peu tout se que Gien comptait de gens peu scrupuleux. On commence la visite par le bas de la société.
"Bienvenue à L'Ivrogneraie madame, dit Trystan sans se dépatir de son sourire."
Il n'avait rien fait d'autre que se qu'elle lui avait demandé et n'était en rien répréenssible. Elle voulait voir le peuple de Gien. L'Ivrogneraie ne désemplissait pas. Elle en aurait pour son argent.
La troisième erreur de la duchesse avait été de le prendre pour un idiot ET de le choisir pour guide.
Titoune90
La jeune femme me salua. Ignorant toujours qui elle était, je saluais aussi et je me présentais:
Bonjour Madame, je suis Titoune. Je vais bien, je vous remercie et vous?
Notre discussion fut interrompue par l'arrivée de Trystan. Je ne pus cacher ma stupéfaction en le voyant débouler ivre mort. Je retins un fou rire en l'entendant et en le voyant. Je n'avais jamais vu Trystan dans cet état. L'attitude de la dame vis à vis de lui m'étonna, plus encore quand elle dit son nom. Que faisait elle ici? Personne n'avait été arrivé de sa visite.
Je me dirigeais vers Trystan pour lui retirer sa bouteille et le soutenir. Je ne pouvais prononcer une parole, sinon j'allais éclater de rire. La situation était des plus cocasse. Une duchesse face à un ivre mort. Surtout lorsqu'elle lui demanda de lui servir de guide. Elle avait peur de rien Les regardant partir ensemble, je retournais chez moi J'avais vu dans quelle direction Trystan l'emmenait. La duchesse allait pas être déçue
Trystan_artelion
Prévisible. Il n'y avait tout simplement rien de plus à dire. Cette pauvre gourde était tout se qu'il y avait de plus prévisible. Drapée dans son orgueuil, elle avait réagis avec toute la suffisance voulut par son rang. Malheureusement pour elle, elle ne se trouvait pas entourée de sa cour de flateurs dans laquelle elle était reine aujourd'hui. Elle était à Gien, une ville qu'on ne surnommait pas la Rebelle pour rien.
Une ville où on appréciait peu le pouvoir central, sauf s'il émanait de la couronne elle même. La pauvrette. Elle risquait d'avoir une mauvaise surprise. Très mauvaise même lorsque son époux réclamerait comme un dut un honneur qui ne lui revenait en rien.
Et la quatrième erreur venait s'ajouter aux autres.
Décidément, elle accumulait les bourdes.
Ses répliques étaient creuses et pleines d'une véhémence dont Trystan n'avait qu'ure.
L'habit ne fait pas le moine dit-on.
Un proverbe sage que la grognasse aurait mieux fait de se le rappeler. D'un homme qui était sortit la veille pour prendre un peu de bon temps dans une auberge et s'était présenté à elle un peu éméché, elle avait fait un ivrogne notoire. D'une plaisanterie potache dont on pouvait rire et dont elle n'aurait que gagné à s'en amusé, elle en avait fait une attaque à son honneur.
Elle ne s'attirait aucune sympathie.
Jetant sa bouteille sur le côté, Trystan observa la jeune femme s'éloigner à pas pressé, attendant leur prochaine rencontre avec impatience.
Car gueux, Trystan l'était peut-être un peu.
Mais membre du conseil municipal, cela, il n'y avait pas de doute.
La Duchesse venait de passer un premier teste auprès d'une personne qui avait son mot à dire à Gien.
Le résultat était loin d'être en sa faveur.