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[RP] Sous l'or de l'oriflamme de la Por Tolosa totjorn mai

Sebelia
La mangeaille de nouveau pourvue sur les étals du marché castrais, elle avait enfourché sa cavale pour convoyer jusqu'à la capitale, à vive allure, avec pour tout bagage son abatteur de bois. Au vu de la truandaille en villégiature à Castelnaudary, les deux jeunes gens avaient contourner la ville pour bivouaquer sur un nœud plus au Nord et surtout ils avaient voyagé sans bagues. Du moins, l'avait elle cru ! Le couple sensé traveller léger s'était doncques présenté aux portes de Tolosa par matin à l'anjorner du vendredy 25 may alors que la luminosité accompagnait douloureusement la montée paresseuse du l'astre solaire. Immobilisant sa haquenée dans la file d'attente des voyageurs qui se pressaient, elle s'était alors aperçue que l'orléanais avaient fixé des fontes en cuir aux anneaux sis à l'avant de sa selle par une petite sangle, en répartissant ainsy leur poids. Espèces sonnantes et trébuchantes emplissaient les vieilles sacoches. Croisant son regard fuligineux, le borgne lui avait alors lancé.

Sebelia – il prononçait toujours son prénom en entier - Guerre faite sans bonne provision de cliquailles n'a qu'un soupir de vigueur.

Que pouvait-elle répondre ?

Ainsy tu auras du pain dans la huche assez pour marier ta promise selon son rang.

Brouet d'andouille !

Si ce n'est expirer un profond soupir et lever les yeux au ciel. A la brune, Garrus s'était retiré dans une cellule monastique et la damoiselle de doute et de grasce avait pris langue avec le coms pour rallier l'armée comtale afin d'assurer la défense du castel, avec le secret espoir de killer du vaunéant. L'armée se trouvant aux portes de la ville, elle avait pris ses quartiers dans le campement et dressé l'aucube au bord du lac. Se sustentant d'une maigre souplette, elle avait posé son précieux fondement sur un tapis de mousse pour quelques échanges épistolaires lorsqu'elle sentit un regard pesé sur sa petite personne. Relevant le rideau de ses longs cils, elle envisagea un jeune troufion, légers plis aux coins de ses lèvres fines.


Loctenent Querini ?

La jeune femme opina du chef.

Notre capitani souhaiterait que je m'occupe des chevaux de l'armée... Toutefoys...

Le soldat semblait mal à l'aise. Sebelia l'invita à poursuivre d'un sourire encourageant.

Je suis maistre de bouche non palefrenier... je vous ai aperçue près de l'enclos plus tost dans la soirée. Vous avez dessellé et débridé votre jument puis vous l'avez pansée. Mais j'ai été appelé n'ayant plus poursuivre plus avant mon observation...

Ses joues s'empourprèrent. Il semblait bien quinaud. Sebelia se leva, épousseta sa vesture et avança de quelques pas lui tournant bientost le dos. Elle s'immobilisa, jetant un regard par dessus son épaule et l'invita d'un geste de la main à la suivre vers l'enclos des chevaux tout en devisant.

Le pansage constitue une étape importante dans la préparation de sa monture nécessaire car il fait du bien au cheval et permet également de détecter d'éventuelles blessures. Le cavalier doit donc panser son cheval avant mais aussi après la monte.

Soldat ???


Roland de Lassus, loctenent.

Un enclos, des chevaux et surtout un matériel de pansage.

Bene Roland.

Voici une étrille, une poignée de paille et un cure-pied.


La castraise lui présenta les trois objets.


Démonstration maestra !

La jeune femme glissa ses deux auriculaires entre ses lèvres en les faisant se toucher juste par le bout, langue recourbée vers le haut, elle commença à souffler. Plusieurs sifflements aigus s'échappèrent par l'espace entre ses deux doigts. Epona cavala jusqu'à sa maistresse qui se saisit de l'étrille.

Vous l'utilisez en faisant de larges mouvements circulaires sur les parties charnues du corps du cheval pour décoller la boue, la poussière ou la sueur. Cela permet par ailleurs d'améliorer la circulation sanguine.

Avec le plus grand sérieux, Sebelia joignit le geste à la parole. Étrille troquée au profit de la paille tortillée.


Ce bouchon de paille permet d'enlever ce qui a été décollé par l'étrille. On brosse le cheval dans le sens du poil et délicatement car les chevaux ont la peau fine et sont très chatouilleux par endroits. Profitez du bouchon pour brosser la queue et la crinière. Enfin ne négligez point les pieds du cheval qui sont très sensibles libère sa pogne du bouchon pour refermer ses doigts sur un cure-pied nous allons enlever dans la partie interne du sabot tout ce qui pourrait le gesner lors de la monte, comme la terre ou les cailloux s'appuie sur l'épaule de la jument en prenant le sabot par le fanon. Voyez comme elle lève la patte toute seule.

Après la monte, si votre cheval a beaucoup sué, prenez de grandes poignées de paille et frottez le avec de grands mouvements circulaires pour l'aider à sécher. Le pansage doit rester un moment agréable entre le cavalier et son cheval. Parlez-lui et soyez consciencieux.

Elle avait piqué la curiosité du soldat qui l'écoutait avec grande attention. L'esprit à la galéjade, elle ajouta.

Parfin en faisant usance d'éponges il vous reste à nettoyer ses naseaux, ses yeux, son editat de cenzori* et son fourreau.


Mine déconfite, le trouffion n'en menait point large. Elle s'ensauva maistrisant avec difficulté le fou rire irrépressible qui lui montait peu à peu à la gorge.

Et Pour la touche finale, rien ne vous empesche de graisser ses sabots avec un onguent afin de les soigner et de les faire briller.

*Mot censuré à l'édition

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Sebelia
Le lendemain...

Un battement de cils aussi léger que le froslement des ailes d'une libellule à la surface de l'eau. Son visage commençait à s'éveiller. Ses paupières se soulevèrent réveslant l'iris tout entier, transpercé par une pupille rétractée. L'office de sexte vrilla ses tympans et compressa son cerveau. Maudites cloches ! Le soleil culminait, léchait puis perçait la toile pourtant épaisse de l'aucube blanche que le loctenent Querini occupait pour l'heure. La vénitienne fut éblouie, elle se redressa sur sa couche, nuque ployée, étouffant, les mains croisées sur son parpal. Un tour de sablier plus tard, elle prenait conscience qu'elle était assise sur une paillasse de fortune. Un matelas de foin recouvert du tissu de sa pelisse d'été, confectionné la veille au soir avant de rejoindre les rangs de l'armée pour une patrouille de nuit. Elle déroula sa nuque et laissa entendre la joliette musique des perles qui s'entrechoquèrent dans son casque de jais finement tressé. Ainsy elle n'aurait point besoin de se testonner les cheveux par matin. Secoue toi donques un peu ma fille ! Elle ramena ses jambes sur le costé, s'agenouilla puis bascula en avant. C'est à quatre pattes qu'elle s'extirpa de la toile tendue, dextre en visière afin de protéger ses yeux. Elle se redressa de toute sa petite taille, affublée de sa seule chainse de corps, en s'étirant sous la caresse puis les baisers aux abords timorés de l'astre solaire. Elle fit un pas en avant. Ses pieds foulèrent un tapis de chlorophylle dont l'herbe tendre en chatouilla la plante. Son estomac émit alors quelques gargouillement évocateurs.

Direction le lac qui jouxtait le campement. De ses opalines noisette, Lia effleura les eaux tranquilles de l'étendue d'eau qui se profilait à l'horizon. Regard acéré qui vint parfin se fixer sur une barcha de pareyl soigneusement dissimulée à l’abri de tout regard dans les joncs qui bordaient le lac. A l’intérieur de la barque à fond plat, sous le banc d’assise qu’elle soulevait lentement, ses doigts fins se refermèrent sur des casiers vides qu'elle échangerait en relevant ceux laissés la veille dans les canaux sillonnant les zones palustres autour du lac. Poissons et anguilles avaient du s’y engouffrer allégrement tandis que l’ouverture se refermait à leur passage finissant ainsy emprisonnés dans une nasse. Elle désencorda la barque avant de la pousser avec force et de sauter prestement à l'intérieur, la laissant dériver sur une bonne longueur. Elle savait que la pesche aux anguilles était prohibée depuis Pasques jusqu’à la Saint-Michel de Septembre. Un loctenent de prévosté qui braconnait sans vergogne ? Loin s'en faut mais la faim justifiait les moyens... Quelques heures plus tard, elle rentrait au campement de la Por Tolosa totjorn mai nasse chargée de poiscaille. Elle s'immobilisa devant sa tente pour se botter, tout en vérifiant au préalable qu'une vipère ne s'y était point glissée, mettre la mangeaille au frais à l'ombre de quelques buissonades avant de rejoindre l'enclos des chevaux.

Cure pied en main, Roland de Lassus se tenait sur le coté d'un étalon. Elle s'approcha silencieusement, grimpa sur la barrière puis observa le soldat. Les plupart des chevaux étaient éduqués pour donner le pied naturellement mais iceluy en avait décidé autrement. Un sourire narquois flotta sur les lèvres de la jeune femme. Sans salutations aucunes, coutumière du fait, elle lui lança.


Si une simple pression de l'épaule en attrapant le pied ne suffit point il faudra alors le forcer...

Par les Saints Couillons du Pape, que n'avait-elle point dit là ? Le brunet leva le pied de l'équidé et le retint fermement puis procéda au curage de la sole et des lacunes en évitant la fourchette. Prise sans vert et fort destourbée, la jeune femme enchaina avecque quelque émeuvement.


Chaque jour vous devrez veiller à ce que les mangeoires soient approvisionnés en avoine et que de l'eau propre soit mise à disposition dans l'abreuvoir. Lorsque vous aurez vaqué à toutes vos occupations je vous attends autour du feu de campement. J'ai besoin de vos services...

Le soudard la regardait à présent les yeux écarquillés le feu aux joues. Elle sauta souplement de la barrière, étirant davantage le sourire qui fendait son minois.

Z'inquiétez point je ne vous volerai point votre pucelage. J'ai peut estre friandise de la virilité d'un corps masculin mais je peux demeurer dans le fiel et l'aigreur de la chasteté...

Pis ne quittez point cet étalon des yeux, ce moment d'inadvertance pourrait vous estre fatal.

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Sebelia
Awareness*

Regard fixé sur la clepsydre, elle émit un énième grognement, éclats de feu fusant hors de ses yeux. Cognassez vous l'expression attendre sous l'orme ? Attendre très longtemps en vain... Nombreux sont ces arbres robustes sur les places des villages où se tient le centre de la vie sociale. Il est fréquent alors qu'une forme de justice soit rendue par des juges qui mettent en présence les parties qui s'opposent... Sebelia s' teu plait tu as de la lecture certes mais icelieu d'aucuns s'en tamponnent le coquillard. Plait-il ? Je disais doncques la raison de l'image de l'attente interminable sous l'orme vient du fait que certaines des parties concernées ne se présentent jamais et qu'on les attend doncques en vain. Prétentieuse va ! Brisons-là balanophage ! Querini banda sa dextre d'un tissu propre et la plongea dans la nasse où se trouvait l'anguille. Ses doigts se refermèrent sur la teste du poisson serpentiforme qu'elle jeta vivant dans un chaudron.

Saoulons l'anguille avec du vin rouge en provenance de... ma bourgogne d'adoption !

Aussitost recouverte de vinasse gouleyante, icelle se débattit durant quelques tours de sablier.

A demi agenouillée près du feu de campement, regard absent Lia semblait plongée dans les méandres de ses pensées. Une voix juvénile chassa les nuages de camphre qui s'étaient amoncelés au dessus de sa teste.


Loctenent Querini comptez vous noyer le poisson dans le vin ?

Comment devait-elle le prendre ?

Elle n'avait point pour habitude d'emberlucoquer la bleusaille avec des minauderies de droslasse !

Soldat je vous pensais perdu dans ce campement. Voyez j'ai du semer quelques cailloux blancs.

La damoiselle de doute et de grasce se brida court et s'accoisa. Y avait-il anguille sous roche ? Que nenni, elle s'en voudrait de troubler l'évanescence du campement. Elle se contenta de lui montrer du doigts la pierraille qui encerclait un tas de cendres durcies et les objets qui jonchaient le sol. Et pendant que le maistre de bouche du castel sans plus de délai coupait la teste de l'anguille, la dépouillait, la lavait, la séchait, la salait... sans excès, patte de miel tenait fermement de sa dextre entre la base de son pouce et ses doigts un silex dont elle frotta la table lisse du briquet enserré dans la sénestre, en frappant tangentiellement et verticalement au ras de son areste jusqu'à ce que le choc arracha de petits morceaux d'acier qui formèrent des étincelles. Avec dextérité, elle glissa entre outil et pierre un morceau d'amadou qui s'enflamma. Puis d'un mouvement souple de son poignet fut jeté dans le petit bois morts et les broussailles. Sebelia se redressa observant le brunet couper l'anguille en tronçons d'environ un pouce de long, les embrocher sur une tige métallique, et les mettre à griller quelques instants plus tard au dessus de braises peu ou prou vives.

Un délicieux fumet chatouilla bientost ses narines. Mais avant francherepues Lia souhaitait fourbir les armes. Défeurrant sa bastarde, elle en essuya la lame avec un chiffon imbibé d'alcool blanc pour en oster toutes les impuretés. Puis elle déposa un peu de sable dessus et à l'aide d'un morceau de toile de jute sec, commença à la polir. Débarrassée ensuite des résidus de sable la lame reçut enfin quelques gouttes d’huile étalée en couche fine et régulière qui protégerait son métal. La toulousaine procéda ainsy puis se leva, fendit l'air de son épée longue. Satisfaite de son travail, elle rangea la lame dans son fourreau et l'ajusta sur sa hanche. Se penchant enfin sur son bouclier, la brunette vérifia que le cuir qui le recouvrait était toujours tendu et en bon état et que le bois n’avait pas subi de trop grands dommages.


Ma dame est servie !

Ahem...

Servie et armée comme troupe en campagne !


Éclat de rire dix doigts voletant d'insouciance vers la chair tostée de l'anguille.

*Conscience

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Sebelia
[A l'anjorner du 29 may anno 1460 aux portes de la capitale toulousaine]


Le mal est une absence de direction

Il est du devoir du soldat d'obéir sans poser de questions à tous les ordres que lui donne l'armée car l'essence mesme de l'armée est la discipline. Spadassine était-elle devenue par la force des choses. Une nécessité qui résultait logiquement de ce sentiment de colère que Fatum, Lycan et Eldorado avaient nourri chez la jeune femme après les pillages des mairies d'Albi et de Castres tandis que pour d'autres, elle allumait au fond du cœur de bas sentiments de rancune, de haine, de vengeance. A quelle pitié elle faisait une estime de ces vaunéants dont elle avait pu observer les bassesses : spéculation sur la mangeaille alors que la pénurie sévissait dans son village natal. Coups et blessures ayant entrainé la mort sur l'ancesseure. A la conduite inqualifiable de ces pendards, s'était ajouté un profond dégoust lorsqu'elle avait eu vent que le commandant de l'Eissaure s'était bandé avec la truandaille. Et pendant que la Justice serrerait cette engeance de catin dans la plus sévère de ses géosle, elle boirait le calice jusqu'à la lie. La lie du peuple, la lie du genre humain.

Quelque intelligent qu'il soit le soldat n'a rien à dire. Point de confusion dans les vagues de ses pensées juste un peu de poil à gratter éparpillé aux quatre vents. Ce mesme vent qui s'engouffrait meshui dans les torsades du drapé de sa cape flottant autour de ses fresles épaules. Regard attiré vers les hauteurs de la ville, elle toisait ce castel qu'elle défendait par abnégation depuis plusieurs jours au péril de sa vie. Il n'était point aisé de rester humble, de présenter des excuses de faire fi du passé. Elle poussa un profond soupir et s'abandonna un instant à la flatterie de sa jument, lui tapotant affectueusement la croupe puis posant son front sur la robe chaude de son flanc. Vestue de ses braies de garçonne de cuir pourpre et d'un chainse assortie, Sebelia avait enturbanné de soie sombre ses fines tresses. Tomber le cuir de la selle au profit du dialogue, elle monterait à cru sa monture pour un effet de jambe et d'assiette associé, mieux perçu par sa cavale. Parfaite obéissance du cheval à l'image du soldat.

La vénitienne se redressa face au frison, main sénestre en avant du garrot, dextre posée sur. Elle fléchit ses jambes, leur donna une forte impulsion afin de se hisser, le corps basculé vers l'avant et pouvoir estre ainsy en appui sur ses bras tendus. Et dans l'élan, elle passa sa jambe dextre par dessus la croupe de la jument. Assise sur son dos, elle s'empara des resnes, talonna vivement les flancs de sa monture et s'élança au galop à travers le campement pour rejoindre les autres cavaliers de l'armée immobilisés aux portes de la ville. Arrivée à leur hauteur, elle ralentit la cadence de l'équidé. A travers les dangereux, sombrunis, latébreux et mal éclaircis chemins qui menaient vers Castelnaudary, le son des sabots de chevaux martelaient le sol. Visage impavide, elle porta la main sur la pommeau de son épée qu'elle caressa du bout des doigts. Amis ou ennemis ? La réponse à son questionnement ne tarda point. Ses cuisses se serrèrent instinctivement sur les flancs de l'animal. Sa flamberge quitta son feurre, une étincelle s'alluma dans son regard mordoré tandis que les chevaux hennissaient, piétinant les ombres de la nuit sous les hurlements d'un loup.

Dans son champ de vision se dessina et tôt un groupe de soudayers en charge. Leurs intentions ne laissaient planer aucun doute. Preste à en découdre avec ces barbouillés par tans, la Querini les laissa suffisamment approcher avant d'aller à la mortaille, empoignant d'une main puis de deux mains assurées son épée.
Je dois guider mon épée avec sûreté et certitude. La prime attaque viendrait de l'ennemi. Deux lames s'entrechoquèrent et glissèrent jusqu'à la garde. Elle se trouvait présentement au bec à bec avec une femme brune de peau et de cheveux à peine plus asgée qu'elle. Promptement, Sebelia amena sa dextre sur la poignée de l'épée que l'inconnue tenait également entre ses deux mains et tira d'un coup sec vers elle. Parfin elle repoussa la main de la jeune femme le coude levé vers l'extérieur, la pointe de l'épée tournée vers le sol, les deux lames se croisant, le pommeau percuta violemment le visage de son adversaire qui se découvrit laissant apparaistre une ouverture. La toulousaine dégagea vistement sa lame et piqua de pointe et d'estoc sous le sein de la brunette en poussant le clam. Icelle vacilla puis s'écroula grièvement blessée. Lettres de sang venaient d'estre gravées à jamais sous les paupières de Lia.


Citation:
29-05-2012 04:07 : Vous avez frappé Oranne. Vous l'avez grièvement blessé.
29-05-2012 04:07 : Vous avez été attaqué par un groupe composé de Crusty_jeni de Goderick de Aymericlegrand de Julien.. de Ramons et de Oranne.

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Oranne
Les Lycans avaient quitté Castel, suivant l'armée, défendant haut et fort leurs idées de justice et d'équité. Lorsque les portes du couvent s'ouvrirent, libérant Oranne après plusieurs jours passés à se ... repentir ? Repentir de quoi ? Elle n'avait encore jamais rien fait qui mérite repentance... Bon, certes, elle avait participé à la prise de la mairie, sa toute première expérience, de laquelle elle n'avait rien rapporté, ne serait-ce que la poussée d'adrénaline, quand Edel la poussait pour qu'elle entre plus vite...
Finalement elle n'avait pas été la première à entrer, et n'avait rien vu que les restes du passage des autres. Presque déçue que ça se soit passé ainsi, si vite, pour presque rien...

Quand les portes du couvent s'ouvrirent, Castel résonnait de ses ruelles désertes, les oriflammes des troupes avaient disparu. Le calme... Ce calme étrange et dérangeant, ce calme avant la tempête... Il se passait quelque chose, c'était certain.

A grandes enjambées elle avait franchi les marches menant aux remparts, espérant les voir, quelque part, les mains au-dessus des yeux, perçant les campagnes autour de la ville, mais en vain.
Ils étaient déjà loin.

Au campement des Lycans elle retrouva sa petite tente, restée à l'abri sous un jeune chêne, et miraculeusement son précieux bâton et son bouclier, camoufflés sous d'épaisses couches de mousse et de feuilles séchées.
Qu'allait-elle faire à présent, où les retrouver ? Un mot laissé par la capitaine de l'armée lui disait de les rejoindre avec son épée, de quoi manger et d'attendre les ordres... Quel dépit, elle avait vendu son épée il y avait déjà fort longtemps, contre quelques miches de pain quand elle mourait de faim. Fort bien, elle ne rejoindrait donc pas l'armée, mais Tudieu ses amis, là-bas, elle ne savait encore où mais elle irait, pour sûr !

Bien décidée elle ramassa toutes ses affaires, elle quitterait Castel ce jour, coûte que coûte !
Ronchonnant quelque peu, elle plia sa tente, déblaya la trace qu'elle avait laissée, éparpilla les restes de braise éteinte, elle était prête à braver la route, même seule, ce ne serait pas la première fois !

Encore perdue dans ses pensées, donnant des coups de botte aux mottes de terre qui avaient le malheur de se trouver sur son chemin, la rêveuse faillit percuter un piquet de plein fouet. En relevant le nez... Oh ! mais... c'est.. Jeni !!! Aucun doute, la Jeni était encore à Castel !!
Cette bonne nouvelle la raviva et presque en courant elle fonça à travers les ruelles, direction les tavernes, c'était forcément là qu'elle la trouverait !

Quelques heures plus tard Oranne avait intégré le petit groupe de Jeni, sans bien savoir où ils allaient, mais elle n'était plus seule pour franchir la route.
Chevauchant fièrement Raja, presque la fleur entre les dents, elle suivait la petite troupe, fredonnant gaiement, la guerre si guerre il y avait, devait être loin.
Renseignements pris, elle apprit qu'ils allaient vers Toulouse... bon, d'accord, va pour Toulouse !


Décidément tout était bien calme, la traversée de quelques bosquets, les longs chemins bordant des champs où le blé murissait tranquillement, Oranne profitait d'un début de promenade, le plus naïvement possible, nattant ses cheveux en une longue tresse, bercée par le pas de Raja.

Après quelques heures de ce qui aurait pu ressembler à une promenade paisible, ils furent enfin en vue des tours de Toulouse.


Ce qui se passa ensuite, lorsqu'à la sortie d'un fourré mal entretenu, tous se figèrent, Oranne ne le comprit pas tout de suite.
Un long frisson lui parcourut le dos...
Elle allait devoir se battre, elle, Oranne, qui ne s'était jamais battue, qui ne savait que planter la pointe de sa dague dans les portes des tavernes... Elle allait devoir sauver sa peau, elle le savait.
Les autres devant elle avaient tous sorti leurs épées. Qu'à cela ne tienne, elle se défendrait comme elle pourrait. Elle n'avait pas peur.
Si.
Si en fait elle était pétrifiée, le sang avait quitté son visage, sans doute même son coeur, qu'elle ne sentait presque plus battre... Ou si, plutôt, il battait tambour, et cognait ses tempes.
Alors c'est ça, la peur. Une peur bleue de mourir, là, sans les avoir revus.

En face d'eux, une troupe nombreuse... Nombreuse, elle ne savait pas, elle ne pouvait apercevoir qu'un groupe de cavaliers... Combien étaient-ils ? Quelle chance pouvaient-ils avoir face ces soldats ?
Une pensée furtive pour Kachi et Joran, et tous les Lycans, elle voulait qu'ils soient fiers d'elle, quoi qu'il arrive.
Alors ... Alors courageusement, elle se redressa, et lâcha un long hurlement de loup.


Haut les coeurs, Lycans !!!

Leur petite troupe avait chargé, fonçant face à l'ennemi. Oranne avait talonné Raja, qui s'était cabré longuement avant d'engager une course folle. Le martellement des chevaux, les cris de ses compagnons d'armes, l'approche de la lutte éloignèrent la peur, et c'est avec la rage au ventre qu'Oranne se trouva face à une rivale qui la prit de court. Pourtant elle avait su se battre, contre Andrea, à la lutte au bâton... Pourtant elle avait gagné, ce jour-là... Mais ce jour-là, c'était un jeu... Ce jour-là il n'y avait pas eu de sang.

Le bâton bien en main ne lui avait servi à rien, le coup violent qu'elle avait reçu au visage lui avait déjà presque fait perdre connaissance, le cliquetis des épées qui s'affrontaient près d'elle lui faisait perdre toute notion, elle perdit l'équilibre. Son bouclier ne lui fut d'aucun secours, lorsqu'un battement d'aile de papillon plus tard, une douleur fulgurante la traversait.
Le temps de regarder son bourreau, de croiser son regard, et d'avoir cette pensée étrange... Bon Dieu qu'elle est belle... Puis tout disparut dans un souffle.

Le temps, le ciel, les cris, la peur. Rien ne s'était passé au ralenti, la chute de la belle brune fut rapide, violente, brutale.
Etait-ce ainsi qu'on mourait ?



Comment avait-elle fait...
Sans doute s'était-elle traînée jusqu'à ce petit cours d'eau. Sans doute serait-elle morte si une main bienveillante de l'avait aidée, ne lui avait porté les premiers soins.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle était de nouveau seule, Raja broutait près d'elle.

Lentement, respirant le plus doucement possible pour ne pas réveiller la élancements atroces qui lui broyaient le corps, lâchant quelques larmes de douleur, elle parvient à se lever, appuyée contre son étalon, elle fit quelques pas sur des jambes fragiles. Tout lui faisait mal, son visage, elle parvenait à peine à ouvrir l'oeil droit, et lorsqu'elle passa lentement la main sur sa pomette elle dut retenir un cri, elle devait avoir doublé de volume !
Elle essaya de grimper sur Raja, mais rien n'y fit, la douleur était trop violente.
C'est une Oranne défigurée, les vêtements en lambeaux et tâchés de sang, qui traversa le champ de bataille en boîtant, une main sur l'encolure de son étalon, l'autre en écharpe contre son ventre.
Son bâton avait disparu, sans doute détruit pendant la lutte.

Seules quelques traces de sang attestaient qu'un combat avait eu lieu ici.
Mais plus personne, pas le moindre signe de vie, aucun cadavre...
Elle espéra que Jeni et les siens avaient pu s'en sortir, à défaut d'avoir été vainqueurs.

Lentement, elle rebroussa chemin, s'efforçant d'économiser le peu de force qu'il lui restait, sachant qu'aller vers Toulouse serait sa perte. A Castel elle trouverait bien un médicastre et un abri, le temps de se remettre sur pieds.



A peine quelques ouvrées franchies que ses pas se firent plus lents, son souffle plus faible. Elle ne tiendrait pas longtemps dans ces conditions. Dans un effort insensé elle tenta de s'agripper à la crinière de Raja, consciente qu'elle n'attendrait la cité qu'en se laissant porter. Mais l'effort pour grimper sur le dos du cheval fut trop grand et la déchirure de sa plaie lui arracha une longue plainte.
La sensation de chaleur qui coula le long de ses côtes ne laissa place à aucun doute.

Epuisée, trop affaiblie, elle regarda autour d'elle, dirigea son étalon vers un arbre et se laissa glisser à son pied.
L'herbe était fraiche. Au loin des cloches sonnaient. Puis le brouillard l'enveloppa.

Si quelqu'un s'était approché du corps interte et ensanglanté qui gisait là, la seule chose qui permettait de voir que la vie l'habitait encore aurait pu être le faible battement dans les veines de son cou.
Battement après battement, lentement, la vie quittait Oranne, la belle Lycanne.



Citation:
29-05-2012 04:07 : Votre arme a été détruite.
29-05-2012 04:07 : Sebelia vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
29-05-2012 04:07 : Vous avez engagé le combat contre une armée.

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Eric.mrk
La guerre... civile, diront certains, mais comment peut on la qualifier ainsi quand si peu de toulousains véritables se dressent contre les armées régulières comtales qui tentent de protéger le peuple des aggressions barbares et violentes de ces fols, avides de sang...

Deux jours qu'ils sont en toulousains et voilà que débarque l'armée rebelle, soutenue par des lances brigandes, armés, jusqu'aux dents... La ville de Toulouse s'est fermée à l'armée menée par le Comté... La loyauté est très galvaudée en ces temps sombres... Mais qu'importe ! Même en infériorité numérique, les toulousains qui ont choisi d'entourer leur Comte sont là, prêt à défendre l'honneur de la cité, du comté, au péril de leur vie.

Le Comte sourit à sa douce compagne, qui n'a aucune nature belliqueuse, mais qui a choisi d'être à ses cotés en de tels instants. Il aura tout fait pour la tenir éloignée des conflits, du danger, mais comment lui refuser de combattre à ses cotés, de combattre pour le Comté, pour les toulousains, fièrement, dignement ?

Et la première nuit fut rude et longue, les combats apres et violents... Des blessés, des morts dans les deux camps. L'arme du comte, héritée de son père, reforgée par son frère, tranche dans le vif des brigands, causant blessures et mort autour de lui...


Citation:
29-05-2012 04:07 : Vous avez frappé Goderick. Ce coup l'a probablement tué.
29-05-2012 04:07 : Vous avez été attaqué par un groupe composé de Crusty_jeni de Goderick de Aymericlegrand de Julien.. de Ramons et de Oranne.


Le petit jour se fit et chacun retourna sur ses positions. Le temps est aux larmes et à la douleur... Parmi sa troupe, peu se relèvent... Le Lieutenant Sebelia est parmi les plus atteints et elle sera parmi les premières à être emportés pour être soignée et peut etre sauvée d'une mort presque certaine... Mais elle n'est pas la seule... Et il tomba à genoux, le regard vide, le teint livide, car il découvrit sa belle, presque souriant, fière d'avoir combattu jusqu'à son dernier souffle... Elle gisait là, dans le sang qui séchait déjà, de larges plaies sur sa blanche peau, le souffle à peine sensible, le coeur presque arrété... Il la prit dans ses bras, sur son sein, l'étreignant, puis hurlant sa rage au monde, à ces êtres sans pitié ni honneur qui pourraient bien lui avoir oté la chose qu'il chérissait le plus au monde....

Il la ramena au camp, ne sachant si elle vivrait ou non... Il la laissa aux bons soins d'un médicastre fidèle qui était sorti de la ville pour leur porter secours, comme d'autres habitants, pleins de haine envers les assaillants qui décimaient les toulousains sous leur rempart, sans que réagisse leur Maire. Connivence, malveillance ? Ils en jugerait par eux même et pour l'heure, ils aidaient au mieux leur comte et son armée...

Mais le comte ne se faisait guère d'illusion ! Il savait la défaite prochaine, tant le nombre d'assaillant serait grand ! Mais fuir, non ! Se rendre ? encore moins ! L'honneur commande, la colère exige, la volonté domine !

Il mangea et se reposa tout le jour, sans prendre le temps d'aller voir les blessés. Il songea au Capitaine Monton tombé au champ d'honneur en Castelnaudary. Il songea a tous ceux qui avaient confiance en l'avenir, qui lui avait donné la responsabilité de les guider vers un quotidien meilleur, vers ceux qui croyaient en un Toulouse grand, fier, fort et prospère pour tous ! C'est pour eux, pour le peuple, pour les braves qui l'ont suivi, pour les soldats tombés au combat, pour les valeurs qu'il a juré de toujours défendre, pour sa femme agonisante, pour son fils et sa fille qui ne reverront peut être jamais leur mère, pour ses amis, pour tous les combattants à venir pour la liberté et la paix en toulousain, mais aussi pour le Roy lui même...

Oui, pour eux, il attendait la nuit, la bataille et même la mort !

Et il y eut la nuit, il y eut la bataille, et sa volonté farouche fit qu'ils furent nombreux à entreprendre de le combattre avant d'avoir raison de lui, un seul contre tant, exploit glorieux diront certains chroniqueurs plus tard, mais le véritable exploit est de s'opposer à ce qui n'est pas juste pour défendre ce qui l'est !

Et ce fut sa dernière pensée avant de s'effondrer sous les coups, plus que sous les injures avant de crier à la face de ses assaillants:


Honneur et Courage !

Et la nuit se fit, la douleur se tut, le silence s'imposa... Garri... Je t'aime...

Citation:
30-05-2012 04:05 : Votre bouclier a été détruit.
30-05-2012 04:05 : Votre arme a été détruite.
30-05-2012 04:05 : Jack_oneill vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Mickael741 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Tugaluso vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Fredbug vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Nyxx vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Philemon vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Bibosor vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Mickael741 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Aabby vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Pao vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Vous avez été attaqué par l'armée "L'Eissaure" dirigée par Tsuyu.

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Shanca
Shanca s'était hissé difficilement sur les remparts, en s'appuyant de son arc. Il s'accouda sur les crénelures, et posa son arc à côté de lui.

Heureusement qu'il connaissait le garde, qui l'avait laissé passer. De toute façon, avec sa jambe droite qui lui faisait encore mal, et sans flèches, il n'aurait pas pu faire grand chose.

En bas de ces murailles, les hommes se battaient, un bon nombre allaient mourir. Quel sentiment étrange pour lui, la veille, il était, là, dans la mêlée, à côté de ses frères d'armes, à lutter contre un groupe de brigands. Il se surprit a parler tout seul.

Et pourtant, ai-je raison, ai-je tort ?


A l'heure où les Toulousains se battaient entre eux, en bas de ce mur. A l'heure où la milice, postée sur les remparts, se contentait de regarder le combat, il doutait.
Il s'était engagé dans l'armée pour défendre le comté, défendre ses valeurs, et il se retrouvait à prendre part dans une guerre civile.


Je ne veux pas choisir entre Toulousains et Toulousains, je ne veux pas avoir à tuer mes compatriotes, pourquoi tant de sang ?

Il pouvait voir les soldats du comte en sous-nombre se faire frapper par leurs ennemis, résistant vaillamment. Il leva les yeux au ciel.

Aristote ... guides moi dans mon choix ... que dois-je faire ?
J'ai juré de servir mon comté, je veux le servir, mais comment le faire par ces temps troublés ?


D'un coup, le silence. Le combat était terminé. Il reprit son arc et descendit. Bientôt, il faudra aller au chevet des blessés, réconforter les familles. Autant profiter du peu de temps avant l'aube pour aller se reposer
Bouchenbiais
Le boiteux, nouvellement balafré, reprend quelques forces et il va mieux de jour en jour. Il a suivi les évènements qui se sont déroulés récemment par quelques ragots ou autres récits de combats.

Il a appris la plus triste des nouvelles, le Coms et son armée ont tous été blessés mortellement. Son cœur se déchire à l'idée qu'il aurait pu perdre tous ceux auxquels il tient tant.

Il entend que certains parlent de révolte populaire pour se donner bonne conscience mais où sont les toulousains? A part quelques meneurs déloyaux, blessés dans leur orgueil de n'avoir pas été élus et qui ont toujours pris plaisir à semer le trouble dans le comté, il n'entend prononcer que des noms d'infâmes brigands dans les rangs adverses.

Il serre les poings de rage d'avoir été cloué sur sa couche si longtemps et de n'avoir pu être utile à son Comté. Il prend sa plume et écrit à son ami de toujours, lui même en convalescence.




A mon Seigneur, maître et ami, Éric, XIIIème Coms de Toulouse,

Mon cher ami, c'est le cœur en berne que j'ai eu connaissance de ce qui s'est passé et je suis terriblement affligé que vous ayez tous été meurtris si gravement dans vos chairs.

Je puis t'assurer de ma fidélité sans faille et je fais serment de ne pas abandonner le Comté aux mains de ces gueux sans Foi, ni lois, tant que j'y demeurerai.

Le médicastre m'a confirmé que mon état de santé s'améliore et que je serai sur pieds dès demain. Ainsi donc, mon Seigneur, je serai à nouveau prêt pour rejoindre toute armée légitime assurant la défense de notre Capitale, sur ta simple demande.

Puisse le Grand Architecte de nos destinées veiller sur vous tous, braves héros de notre Comté et vous accorder un prompt rétablissement.

Bouchenbiais

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"Œil pour œil et le monde entier finira aveugle!" GANDHI
Sebelia
[Et Lumen rectis*]

Citation:
Les sept anges se tenaient face à moi. Ils arboraient un grand sourire plein de gentillesse que venait souligner leur regard plein de tendresse. Pour la première fois depuis que j’avais laissé mon chien seul dans le champ, je me détendis et m’emplis de la sérénité qu’ils dégageaient. Ils m’aidèrent à me lever et Michel, le plus robuste, me fit monter sur son dos. Je rougis à l’idée de chevaucher un Archange comme un cheval. Mais ils rirent tous, voyant la gêne s’afficher sur mon visage. Ces rires n’étaient pas moqueurs, mais pleins d’amitié.

Livre de l’Éclipse
Chapitre VII - « Le paradis »


L'odeur putride insupportable de la mort qui régnait alentours agressait les sens. Le lait avait caillebotté et corrompu les mamelles de Tolosa qui avait appétit à vomir. Et la brume vaporeuse matinale qui se levait meshui révélait l'horreur du champ après la bataille. Terres abreuvées de sang, armes brisées, corps exsangues tandis que sous les nuages noirs amoncelés, un vol de charognards tournoyaient, huchant sans cesse à vous tympaniser, qui couvriraient et tost ces corps sans vie pour s'alimenter. C'est ainsy qu'était né trépasse. Quid de Sebelia ? Assurément elle ne gourmandait point la chair tendre de son étalon.


Flashback

[A l'anjorner du 30 may anno 1460 aux portes de la capitale toulousaine]


Le baston de combat dispose de huit gardes : quatre dans l'engagement, deux en haut, deux en bas, des deux costés une de chaque main et deux au milieu du baston.

Scènes de vie au campement dès poltron minet . Le loctenent Querini en compagnie de son aide de camp le soldat Roland de Lassus s'entrainait au combat de baston. Le troufion avait pris du grade et la dive bouteille en main – ce qui avait du lui couster l'appeau d'Hécouille - s'en était venu festoyer sa promotion avec son mentor. Flattée était-elle dans son ego mesme si elle ne voulait condescendre à lui tendre la main, préférant s'amalir en lui lançant un manche tandis qu'elle tenait le sien encore enserré entre ses doigts fins puis, après quelques hésitations, un plastron. Drastiquement vostre.

Quand vous engagez votre baston à partir d'une garde haute, main dextre en avant, alors envoyez lui votre pointe dans la poitrine ou travaillez le par dessus le baston vers l'épaule dextre.

Kapish ? En garde doncques !


La jeune femme tenait son baston à deux mains, au milieu du manche, avec un espace d'environ deux pieds et demi entre les deux pouces et cette distance devait se trouver à peu près de chaque bout du baston. Le dos de la main vers l'avant. Sa dextre, main directrice dirigerait le baston, tandis que la sénestre servirait de soutien et accompagnerait le mouvement. Pied opposé à la main directrice en avant, elle effectua quelques moulinets pour se chauffer les muscles tout en observant son jeune élève droit dans les yeux. Elle aimait ce son caractéristique lorsque le manche fouettait l'air si différent de celuy de la lame de son épée. Souple sur ses jambes, elle lança la première attaque. Instinctivement Roland recula et leva son baston qu'elle bloqua à l'extérieur puis le frappa de la main dextre. L'arme de bois chut. Il avait pris cet air quinaud qui lui seyait à merveille.

Permettez que je me conjouisse avec vous de cette promotion.

Sans plus de façon, la brunette désarmée à son tour décoiffa la jacqueline et porta le goulot sous son nez pour en humer le parfum. Elle entonna le vin. Hypocras épicé et chaud rinça et tôt son gosier sec. Et de rajouter sourire en coin.

Pour peu qu'il vous en chaille...

Elle lui tendit la bouteille en faisant claquer sa langue contre son palais.

Changement d'herbage réjouit les veaux

Au couchant pourpré, elle avait retiré d'un mouvement gracile depuis le bas jusqu'au faite la toile qui retenait encore la pudeur de son épiderme avant de plonger dans les eaux du lac. Avec une sérénité salvatrice mais précaire Sebelia s'était apprestée pour l'ultime combat. De celuy dont elle ne se relèverait probablement pas mesme si elle devait se battre coeurs et ongles. Elle s'était emmurée depuis le début des échauffourées dans le monde du silence. De nouvelles aucunes elle n'avait donné à ceux qui lui étaient cher pour ne bailler point le lièvre par l'oreille**. Garrus, enfermé dans sa cellule monastique, Julian son soldat rose, Jo son alberguière et mie et l'homme aux belles bacchantes avec lequel elle aimait jouer aux jeux de l'amour et du hasard... Si d'aucuns pensaient avoir quelques emprises sur ses agissements, ils se fourvoyaient. Pourtant elle avait fait quelques rencontres intéressantes dans un tournebride de la capitale. Bibiche, membre de la garde épiscopale, puis Logann avec lequel elle devisait de l'image classique et haïssable de l’escobarderie politique mesme s'il appuyait sur la chanterelle***. Ce qu'elle avait retenu de son séjour en la capitale cruor : la contubernalité du jeune Pegace, la doulceur d'Alorine, la générosité de Bearach le breton qui lui avait offert ce chouchen et puis cette dernière discutaille en compagnie de Dame Tsuyu qui avait pensé devant son mouron – qui ne passerait point comme une chaude pisse - qu'un sentiment de peur, celle d'estre labourée par ses maschoires pouvait expliquer cet état mais la peur n'évitait point le danger.


Citation:
Le corps ne peut vivre sans l’esprit et l’esprit sans le corps, car J’ai fait de la vie l’union de ces deux états.

Le livre de la fin des temps...
Chapistre V


Au campement

Mains coutumières de ses gestes devenus quotidiens, les vents et les haleines paisibles, elle sangla la selle et emprisonna ainsy sa monture de son carcan de cuir. Elle s'était affublée pour sa dernière heure de ses plus biaux atours, houppelande d'un gris tourdille qui se mariait merveilleusement avec la couleur de la robe de sa haquenée qu'elle montrerait dès lors en amazone,c'est à dire les deux jambes du mesme costé que le cheval, position qu'elle maistrisait. Taille ceinte d'une fine cordelette mettant en valeur ses hanches épanouies, bottes en cuir de chevreau, elle mit pied à l'unique étrier, puis se hissa sur le dos de son cheval, séant reposé sur une selle spéciale composée de deux fourches à gauche autour desquelles elle avait enroulé ses jambes. Jambe sénestre en dessous, jambe dextre au dessus. Son mollet droit reposait sur une avancée de cuir, le garde-jambe. Tenant d'une main ferme les resnes de l'animal, Sebelia remonta le chemin qui devait la mener près du coms, entouré de sa soldatesque. Visage solennel, elle inclina du chef regard plein de déférence et de respect avant de scruter les humeurs et variations d'expressions de chaque visage. Son cœur branlait dans sa poitrine. Ses pupilles se dilatèrent lorsqu'elle prit conscience que face à eux une horde sauvage chargeait.

Les chevaux grattaient la grouette avec leurs sabots. Un signe du coms et la spadassine defeurra de nouveau. L'œil torve, elle s'élança vers la meute, accompagnant de son corps le mouvement souple de sa cavale. Ça doule ! La surprise peinte sur le visage, son regard cilla un court instant pour se fixer sur le tranchant d'une lame qui venait de l'estriller. Se cabrant de surprise sous les cris des belligérants, sa haquenée la désarçonna, la jetant sur le rol rocailleux à jambes rebidaines tel un fétu de paille. Elle mordait à présent la poussière sous la plus vaste des cathédrales du seigneur, celle qu'il avait œuvré de ses mains et de sa pensée, la nature. Il avait suffit d'un seul coup d'épée pour que la Querini passe de vie à trépas...


Citation:
30-05-2012 04:05 : Votre bouclier a été détruit.
30-05-2012 04:05 : Votre arme a été détruite.
30-05-2012 04:05 : Pelagie vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Bibosor vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Mickael741 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Bonechire vous a donné un coup de baton. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Tugaluso vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Kachina vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30-05-2012 04:05 : Vous avez été attaqué par l'armée "L'Eissaure" dirigée par Tsuyu.



*La lumière est dans la droiture devise de Louise de Lorraine, abbesse de Soissons
**Faire de bonnes promesses
***Essayer de persuader les gens par la répétition

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
--Storpiato
Storpiatooooo !! Storpiatoo !!

Réveille-toiii !

Mmmmhhhh…. Sparite !! ‘Sto dormendo !(*1)

Les gamins s’y étaient tous mis, criant, gesticulant à qui mieux-mieux, l’un d’eux s’évertuait à me réveiller, secouant frénétiquement mon épaule qui dépassait de la couverture.
D’un large geste du bras il avait presque volé.


ANDATEVI !!! Fuori !! (*2)

- Mais Storpiato !! Regarde ça qu’on a trouvé !!
- Non c’est moi !
- Nan moi je l’ai vu en premier !!


Seigneur ! Je venais tout juste de me coucher, quoi, une heure avant j’étais encor dans les bras de cette sacré donzelle. Ah la Louison, j’en rêvais encore avant que cette satané bande de morveux vienne me sauter dessus.

Basta ! Mangiatevelo !! et fichez-moi l’camp !!! Le premier qui crie encor va prendre una raclée !! (*3)


J’aboyais souvent mais ne mordais que rarement, les petits le savaient, mais quand je mordais, ça faisait mal et en général j’avais la paix… mais pas ce matin. Je sentais que j’allais être de mauvais poil ça n’allait pas louper !

- Mais !! Storpiato !! tu crois ça vaut des écus ça ? c’est quoi déjà ?
- Un bouclier on t’a dit d’jà !

Un bouclier ? Allez bon… Après tout c’était normal, on se battait dans le coin, je n’entendais plus parler que de ça depuis plusieurs jours.
Je sortais un peu de mon comas volontaire.


Solo uno ? Tornateci ! Y doit y en avoir d’autres ! vite ! Et laissez-moi dormir ! Fouillez-le bien et ramenez tout ! (*4)

Mais… Storpiato ! La bouge encore !

La ?? La !!
La quoi ? Ma !! Mais qu’est-ce qui bouge encore ?

Là, ça m’intriguait vraiment et me redressais sur un coude, regardant les gosses qui trépignaient autour de moi.

Ben c’est la dame, qu’elle bouge encore !

Cette fois j’étais vraiment réveillé. Quelques giclées d’eau froide sur la figure plus tard, je suivais en clodiquant les gosses qui auraient pu tout aussi bien trouvé un trésor tan ils étaient excités.
La jeune femme gisait à terre, inerte, couverte de sang. Qui aurait pu croire qu’elle vivait encor ?
Après avoir fait le tour de ses blessures, dont une plutôt profonde sous la poitrine et le visage tuméfié, j’avais décidé de la soigner malgré tout, après tout, elle pourrait encore vivre, qui sait.

Les soins reçus pendant les guerres m’avaient familiarisé avec les blessures en presque tous genres.

Quelques petites gifles gentilles pour tenter de la réveiller...

Signorina ! Signorina !

Rien ne bougeait.
Je l’avais prise délicatement dans mes bras, et l’avais portée près du ruisseau, puis avais nettoyé les plaies avant de bander son torse. La pauvre n’avait pas repris connaissance.
Si c’était pas malheureux de voir ça, quel gachis. Une jolie fille comme ça, qu’est-ce qu’elle faisait là !
Les hommes n’avaient plus assez d’eux pour se battre, il prenaient aussi les filles… pourquoi pas les bambini aussi !

Je l’avais installée aussi bien que j’avais pu, pendant que les petits s’occupaient du cheval resté près de sa maîtresse, du moins je le supposais. Si elle ne survivait pas, ils auraient au moins ça à vendre !
Je lui laissais son bouclier, elle en aurait plus besoin que moi, et rameutait la troupe de mes petits brigands en herbe pour retourner vers notre campement de fortune.
Et puis un bouclier gravé d'une si belle tête de loup, qui sait ce que j'aurais risqué ! (*5)

Franchement, si ça c’était arrêté là j’aurais été tout aussi content.
Mais quelques heures plus tard, alors que j’avais retrouvé le cours de mes rêves bien habités, la voix d’Erluin sonna dans mes oreilles.


Storpiato !

Une main me secouait encore, et encore une fois je répondis d’un grognement sourd.Quoi encore !

Storpiato elle est partie !

Le temps de comprendre de quoi il me parlait qu’il insistait lourdement.

La dame ! la marche !

Colione !!!
D’un bond j’étais levé de ma paillasse, et aussi vite que pouvaient me porter mes pauvres guiboles déformées je me tenais planqué derrière des buissons épais, ni trop près ni trop loin. La pauvre fille n’irait pas loin comme ça.
La chaleur montait vite, et à la voir vaciller comme ça, avec les petits on avait commencé à parier… Choira ? Choira pas ?
J’aurais préféré gagner et la voir aller se sauver plus loin, mais les mômes avaient eu raison, elle n’avait pas tenu le coup.

Quelques jurons plus tard j’étais près d’elle.
Elle respirait tout juste. Mais ma vie de soldat transalpin avait vue assez de morts comme ça. Je décidais de tout tenter pour la sauver.
J’avais envoyé les gars coupé de longues branches pour la transporter sur une civière, je n’aurais jamais eu assez de force pour la porter.

J’enverrai les gosses chercher les herbes et tout ce qu’il faudra pour la soigner, au campement elle serait à l’abris au moins.



Baldizzone dit Storpiato, rescapé des guerres italiennes,
dresseur de futurs brigands...



(*1 disparaissez je dors)
(*2 Barrez-vous ! dehors)
(*3 je m’en fous ! mangez-vous le)
(*4 retournez là bas)
(*5 je me suis permi de préciser, j'imagine que le bouclier est marqué à l'enseigne des lycans... c'est pour préciser qu'il s'agit de la lycanne qui est sauvée, avec l'accord de ljd Oranne.)
Sebelia
Une doulce puanteur s'installait en la capitale toulousaine enveloppée de l'odeur nauséabonde de la mort où l'obscure clarté qui tombait des étoiles avait cédé la place à la pointe du jour. Les criements resches et nasillards des charognards qui déferlaient meshuy sur la plaine attirés par la putréfaction des cadavres de soldats qui jonchaient le champ après la bataille le glaçait d'effroi plus que la mort à laquelle il avait échappé par miracle. Le cœur au bord des lèvres le soldat Roland de Lassus, prisonnier de guerre, parcourait chaque sillon de cette terre abreuvée de sang à la recherche du corps sans vie du loctenent Querini. Autorisation avait été donnée aux vaincus afin que leurs blessés puissent estre soignés sous l'aucube de soins mais la jeune femme manquait à l'appel. Il se ramentevoissait de leur discutaille le soir précédent. Porte étendard, il s'était tenu fièrement à ses costés aux commençailles des échauffourées mais il avait suffit d'un seul battement de cils pour la perdre de vue. Il luttait présentement contre la nausée qui lui soulevait l'estomac lorsque le hennissement strident d'un cheval, prodrome d'une découverte macabre, déchira le silence. C'est au dessus des collines et loin là bas qu'il la trouva. La haquenée à la robe d'un gris tourdille se cabrait à l'approche d'un robeur qui tentait d'en saisir les resnes.

Le jeune Roland s'immobilisa, le cœur branlant dans sa poitrine le regard fixé sur le corps fresle qui gisait inanimé à quelques pas de luy. Il ressentit une colère sourde et froide tandis qu'il fondait sur le voleur de chevaux tel un diable sorti de sa boite en huchant. L'attention de l'homme fut détournée un court instant. Surprise peinte sur sa sale trogne, il se figea avant de voltiger dans les airs sous le mémorable coup de sabot décoché par la jument. Haletant et les nerfs chargés de tension, le soldat s'agenouilla près de Lia, prit son poignet et plaça trois doigts au bord externe de son poignet. Il retint son souffle un tour de sablier. Les pulsations étaient presque imperceptibles mais le pouls battait, il se rejeta en arrière promptement et vida le contenu de son estomac sur un tapis de mousse avant de s'essuyer honteusement la bouche d'un revers de sa manche. Chassant de sa main les nuages de camphre qui s'amoncelaient sur sa teste, il glissa parfin son bras dextre sous les jambes de la damoiselle de doute et de grasce, bras sénestre autour de ses reins puis la souleva doulcement en déployant sa silhouette dégingandée, le dos roide. Il porta ainsy son précieux fardeau près d'un cyrurgien. Les muscles de ses bras endoloris, il déposa le corps inanimé de la spadassine sur une paillasse de fortune. Le médicastre lui tournait encore le dos.


Il s'agit du loctenent Querini... Plaie au ventre.

C'est un moribond que vous avez trouvé là ! Déshabillez le !

Plait il ? Tant que la vie coule dans ses veines nous pouvons lutter contre ces courants qui l'attirent au fond ? La déshabiller ? Vous n'y pensez point il s'agit d'une femme.

Un soldat n'a point de sexe sachez le, s'entendit-il répondre. Il était bien content de le savoir !

Le cyrurgien saisit sans plus de façon le bas de la houppelande de la jeune femme d'une main ferme et armé d'un scalpel en tailla le tissu jusqu'au faîte. Mais iceluy collait aux plaies et fut doncques imbibé d'eau non bouillante infiltrant ainsy le tissu collé et permettant de l'oter sans difficulté. Roland tourna de l'œil et s'écroula sur le sol. Sous l'examen du corps nu de la vénitienne il venait d'observer pas moins de six coups d'épée. Sourcils si froncés qu'ils finissaient par se rejoindre, le barbier grogna.

Quelles petites natures que ces jeunes recrues !

Une plaie au ventre devait toujours estre prise avec beaucoup de sérieux car la paroi abdominale n'était protégée que par des muscles, et les lésions pouvaient atteindre des organes ou des vaisseaux qui allaient saigner et provoquer une hémorragie interne invisible de l'extérieur. Le cyrurgien fixait une des plaies béantes étonnamment profondes. Il avait constaté que la peau de la Querini avait perdu de sa couleur naturelle. Par ailleurs il avait du mal à lui soulever les paupières et ses extrémités étaient froides. L'exploration visuelle de la plaie supputait une certaine profondeur qui l'inquiétait grandement. Des organes ou des vaisseaux situés dans l'abdomen pouvaient estre atteints. Il ne voulait sonder ni élargir la plaie. Il se pencha et n'observa ni corps étranger ni de petites esquille d'os à l'intérieur des lèvres, ni mesme d'écoulement digestif ou urinaire. Il dégagea les différentes blessures.

Sachant qu'une plaie pénétrante devait estre refermée plus vite et suturée par des points plus rapprochés et plus serrés, le cyrugien barbier réunit les lèvres de la plaie, s'empara d'une aiguille de bon acier et propre, montée sur un fil de lin fort et égal puis l'enfonça du costé extérieur dans l'une des lèvres de façon à traverser le mirach et le siphac, il perfora ensuite dans l'autre lèvre le péritoine et le mirach en pénétrant de l'intérieur vers l'extérieur puis à la distance d'un petit doigt de points faits, avec la mesme aiguille et le mesme fil sans le couper ou le nouer, il effectua un deuxième point et s'appliqua ainsy sur toute la longueur de la plaie pour que le fil n'apparaisse que sur les costés. Et d'un fil noué puis coupé définitivement. Il procéda de la mesme façon pour chacune de plaies secondaires.

Les sutures terminées, le cyrurgien barbier nettoya et désinfecta les plaies avec de la teinture alcoolique à l'ail et appliqua dessus un emplastre composé de plantain, de bétoine, d'ache filtrés, de résine clarifiée, de cire nouvelle et pure et de térébenthine. Il termina par un bandage épais afin de recouvrir la plaie et de maintenir l'emplastre. Les jours qui s'ensuivraient seraient déterminants pour le loctenent. Elle avait perdu trop de sang. Elle n'était point fiévreuse mais l'infection pouvait survenir bien plus tard. En l'état il ne pouvait guère faire mieux. Le soldat la veillerait et prierait. Il recouvrit le corps denudé de Lia d'un drap propre et immaculé. Dehors le soleil dormait tranquillement...

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
--Storpiato
De longues années j'avais parcouru des lieues dans l'armée. Des champs de bataille, par dizaines, des blessures, j'en avais reçu, et donné. La mort avait été ma compagne pendant des années.
J'en aurais presque perdu une jambe au combat, si le chirurgien n'était parvenu à la soigner. Je boîterai toujours, m'aiderai certainement toujours d'une béquille, mais j'avais gardé ma jambe. Et la guerre je la laissais aux autres maintenant.

Par contre, ce que je n'avais jamais vu, c'était ça.
Un soldat blessé abandonné. toujours après une bataille chacun ramassaient ce qu'ils pouvaient de ses hommes. Les morts étaient souvent abandonnés, mais on soignaient les blessés.
Que faisait cette donna ici, toute seule, abandonnée ? Les siens l'avaient-ils cru morte ?

Scrutant les alentours, je cherchais un autre signe de vie. Mais à part le cheval de la jeune femme, rien ne bougeait.
D'un côté, j'étais soulagé, s'il m'avait fallu fuir je n'aurais pas pu, et je devais protéger les garçons.
Et puis la Donna était plutôt jolie, si on tenait compte que de la partie propre de son visage.
Finalement, je me disais que si elle survivait, peut-être qu'elle resterait avec moi !

Les garçons avaient terminé la civière, et avec moultes précautions nous l'avions installée dessus, il était temps de l'emporter. Le mieux à faire était de l'emmener au monastère, ils sauraient quoi faire.
C'est la route que je pris, suivi des garçons qui avaient atelés la civière au cheval. Pourvu que les secousses des chemins ne l'achèvent pas...


Baldizzone dit Storpiato, rescapé des guerres italiennes,
dresseur de futurs brigands...
Sebelia
[vergiss mein nicht* ]


Quelques jours plus tard...

Sous l'aiguail du soir, il était venu la visiter, informé depuis la cellule où il croupissait que le loctenent Querini avait repris cognassance le matin mesme. Permission lui avait été accordée pour se rendre sous l'aucube de l'hospice de fortune dressé sur la plaine peu après les derniers combats. Planté devant l'entrée de la tente il jeta un regard interrogateur sur le gardien qui depuis les geosles avait enchainé ses pas aux siens et ne le quittait point des yeux. Lui laisserait-il quelque intimité avec la jeune femme alitée ? N'y voyez point là du vice chers lecteurs mais la velléité de lui donner lecture de quelques missives tombées par inadvertance entre ses mains. Un mouvement bref du menton et un geste de la main en guise de réponse. Notre jeune soldat ne demanda point son reste et s'introduisit près de la vénitienne un petit bouquet de fleurs bleues dans la dextre. La masse glougloutante et sans rudesse de sa chevelure couleur de lapis niger ruisselait sur l'oreiller à la propreté douteuse. Un imperceptible sourire vint ourler le coin de ses lèvres exangues qui découvrirent d'un accent circonflexe rose pasle une denture aux gencives du mesme colori.

Quand reverrais je de vos lèvres aussi mellifluentes et délicates qu'un pétale, la couleur vermeille ?

Quand ouïrais je, chères lèvres fleuries, paroles plus douces ?

Bien évidemment, ces questions ne furent oncques posées à haute voix. Rougissant comme un puceau le soir de ses noces, Roland de Lassus se pencha vivement, déposa sur l'oreiller les myosotis dont le parfum discret n'incommoderait point la jeune femme qui reposait, épousseta sa vesture avant de s'asseoir au pied de sa paillasse.

Pourvu qu'elle ne devine les pensées qui me traversent l'esprit.

Il s'éclaircit la gorge avant de la saluer.

Bonjour loctenent... Je vous sais encore faible ce qui ne vous permet point de tenir conversation.

Sebelia opina du chef en signe d'assentiment.

J'ai en ma possession deux lettres qui vous sont destinées et que j'ai réussi à soustraire des mains de nos gardiens. Souhaitez vous en prendre connaissance ?

La castraise le gratifia d'un pasle sourire. Toutefois, elle tourna tour à tour son visage vers les fleurs bleues puis vers le chevelé, lueur interrogative au fond de ses prunelles noisettes. Roland décacheta la première missive datée du 30 may, veille de la bataille, éludant délibérément la question qui se pressait sur ses lèvres, bouton de rose cueilli depuis deux matins. Il parcourut rapidement du regard les quelques lignes avant de lui en donner lecture.

Citation:
Dame Sebelia,

En ce petit matin rouge, c'est avec tristesse que j'ai assisté à ce combat qui n'en a pas vraiment été un. Je reconnais en vous une grande dame, bien plus qu'un lieutenant. Votre courage, votre loyauté, votre sacrifice et votre dignité font de vous une personne dotée de la plus grande noblesse, celle de l'honneur, qui se fait rare de nos jours.

Vous souvenez-vous de notre discussion autour du thème de la haine entre deux camps ? Il est peut-être venu le temps de commencer à mettre un terme à cela ? Un corps convalescent ne doit pas s'endormir sur ses douleurs, il doit passer outre, parfois souffrir mais réussir à retrouver l'apaisement et son bien-être initial. Tolosa mérite cet apaisement.

Plus prosaïquement, je ne connais pas l'état de votre camp, mais si vous le souhaitez, je peux vous envoyer quelques médicastres pour les soins ? Ou autre chose dont vous auriez nécessité.
Je reste à votre disposition.
Prenez soin de vous et que le Très Haut vous protège.

Tsuyu, capitaine de l'Eissaure


Les yeux du soldat quittèrent la missive pour se poser sur la damoiselle de doute et de grasce qui conservait visage impassible mais fixait intensément une aiguière d'eau fraiche. Il se leva, en emplit un godet puis soulevant délicatement de sa sénestre la nuque gracile du loctenent, l'aida à boire à petites gorgées.

Est ce que je continue sur ma lancée ou préférez vous que je dispose ?


La brunette laissa échapper d'entre ses lèvres un poursuivez dans un murmure à peine intelligible. Roland se redressa en décachetant le second pli, daté du 31 may. Et tandis qu'il en lisait les premières lignes, sa main libre se crispa tant et si bien que les jointures en devinrent blanches. Lia s'agita sur sa couche et d'une main s'agrippa à sa veste qu'elle tira vers le bas, muscle de son bras bandé. Le jeune homme prit un air pincé avant de poser son fondement sur la paillasse.

Je subodore qu'il s'agit d'une lettre de votre fiancé !

Mon fiancé ? Mon amant voulez vous dire ?

Garrus ?

Le nom avait fusé de ses lèvres.

Que nenni ! Écoutez et tost...

Citation:
Jo viens de m'apprendre que tu étais grièvement blessée et bloquée 45 jours à Toulouse... pardonne mon manque de compassion, mais ma première idée à été... que tu méritais vraiment des baffes!

Mais le premier instant de colère et de déception est maintenant passé. Je reviens à des sentiments beaucoup plus charitables. Comme par exemple: J'espère qu'ils ne t'ont pas trop abîmée, parce que je veux encore avoir envie de toi moi !

Comme tu le sais et le vois encore maintenant, j'ai toujours su parler aux femmes, et exprimer les sentiments qui se bousculent en moi...

Tu manques à Jo, tu t'en doutes. Je lui ai proposé d'aller te voir à Toulouse, et bien évidemment, cela lui était impossible à cause... d'une très bonne raison à ses yeux.

Il ne me reste plus qu'à venir te voir sans elle alors. Non pas que je pense que tu tiennes spécialement à ma présence, mais ça l'embêtera de voir que je peux te rejoindre et pas elle.

Je suppose que tu imagines mon sourire narquois en écrivant ces mots, mais comme toujours, ils cachent, ou parfois trahissent, des sentiments plus douloureux.... Tu me manques aussi... je crois...

Remets toi bien.

Aden


A défaut de compter les solives, Lia fixait le plafond de toile écrue de la tente. Dans sa teste les pensées se bousculaient. Et puis soudainement la souvenance de cette lettre datée du 28 may... Celle de Julian qu'elle avait glissée tout contre son sein pendant la bataille. Elle baissa le rideau de ses longs cils sur sa poitrine. Elle portait une chainse d'homme et nulle trace de la dicte missive. Elle chassa d'un clignotement rapide des paupières la poussée lacrymale qu'elle sentait poindre portant la main sur sa gorge, elle se ramentevoyait de chaque mot calligraphiés par le premier magistrat de Castres.

Citation:
Doulce Lia,

Me cacheriez vous vostre vrai nature depuis ma venue en Castras ? Si vous n'estes pas doulce, alors pourquoi avoir tant de passion dans vostre voix ?

J'ai bravé les vagues de l'atlantique il y a de cela 9 mois. Je suis près a affronter les vagues Sebeliesque !

Vous apprendrez certainement que je suis loin d'estre un soldat rose dona Lia ! Malgré moy, le Sans-Nom m'habite au combat. Je ne comprends point perqué mais je l'apprendrais un jorn.

Julian


Voyant la jeune femme en grand émeuvement, Roland de Lassus se mit en queste d'un médicastre de garde afin de lui administrer un calmant.


*Ne m'oubliez pas

Selon une légende, un chevalier et sa dame se promenaient le long d'une rivière. Il se pencha pour lui cueillir une fleur, mais perdit l'équilibre à cause de son armure et tomba à l'eau. Alors qu'il se noyait, il lança la fleur vers sa dame en criant « Ne m'oubliez pas ! » Cette phrase pour désigner la fleur est d'ailleurs restée en allemand (das Vergissmeinnicht — le mot vient de l'ancien allemand vergiss mein nicht, on dit aujourd'hui vergiss mich nicht).

**Accord me fut donné pour l'édition des missives.

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
--Ecuyer_barnabe
Flash-back

Barnabé, écuyer de l'Eissaure, se rappelait de la conversation qu'il avait eu quelques heures plus tôt, avec la capitaine.
Comme à son habitude, Tsuyu ne lui avait pas laissé le temps d'émettre son opinion.


Tss disait-elle.
La bataille a fait de nombreux blessés et ce dans les deux camps. Je sais que nos soldats sont bien soignés, cependant, j'aimerai que ... comment dire? j'aimerai écuyer Barnabé que vous alliez voir du côté du camp de l'armée du Comte.
Précisément, allez-vous enquérir de la santé du Lieutenant Sébélia. J'aimerai sincèrement qu'elle et ses soldats soient soignés. Si vous le pouvez, veillez à ce qu'elle ne manque de rien. Je sais que la situation est difficile mais faites cela, je vous prie.




Barnabé était donc sorti du camp de l'Eissaure et se dirigeait à présent vers le camp "Por Tolosa totjorn mai"
Barnabé bien que grand et large, n'était pas spécialement à l'aise de cette situation. Aller faire une promenade dans le camp adverse, il y avait là de quoi penser que l'heure de la fin était proche.
Et puis, il n'avait pas pris d'armes, comme l'avait recommandé la femme.
Trop vite à son goût, les premières tentes se présentèrent à l'horizon.
Deux gardes étaient posté près d'un accès.
Il s'y dirigea et essaya de se présenter de la façon la plus posée qu'il soit.


Euh, je ne porte pas d'armes. Je suis ici à la demande du capitaine de l'Eissaure. Je me nomme Barnabé et je suis ici afin de m'informer sur la santé du Lieutenant Sébelia.
Mon capitaine désire connaître les besoins et le matériel qui vous sont utiles pour les soins

Barnabé avait dit ça d'une traite mais clairement.
Oranne
Un rayon de soleil venait jouer avec ses paupières, jetant les ombres passagères des feuillages au-dessus d'elle.
Allongée sur un lit improvisé dans la cour de l'abbaye, elle attendait patiemment l'autorisation du chirurgien de pouvoir repartir.

Toutes les questions qu'elle avait posées aux abbés étaient restées sans réponse, et franchement, elle commençait à trouver le temps vraiment très, très, très long.

Sa blessure ne la faisait plus souffrir.
Ce qui lui pesait le plus, était de savoir où étaient passés les Lycans.
Elle avait pu intercepter quelques rares rumeurs de combats mais les religieux se gardaient de parler de tout ça.

Encore une chance qu'elle ait pu sortir un peu, elle en avait eu assez de rester enfermée, cachée, au secret. Elle avait besoin d'elle, la brune.
Besoin, hâte, de courir à nouveau à travers champs avec Raja.

La lourde porte barrée n'était pas loin.
Si elle avait su où était son étalon, elle aurait tenté une sortie.
Mais il restait trop d'inconnues, trop de questions. Elle attendrait encore un peu avant de quitter cet endroit.

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