Sebelia
La mangeaille de nouveau pourvue sur les étals du marché castrais, elle avait enfourché sa cavale pour convoyer jusqu'à la capitale, à vive allure, avec pour tout bagage son abatteur de bois. Au vu de la truandaille en villégiature à Castelnaudary, les deux jeunes gens avaient contourner la ville pour bivouaquer sur un nud plus au Nord et surtout ils avaient voyagé sans bagues. Du moins, l'avait elle cru ! Le couple sensé traveller léger s'était doncques présenté aux portes de Tolosa par matin à l'anjorner du vendredy 25 may alors que la luminosité accompagnait douloureusement la montée paresseuse du l'astre solaire. Immobilisant sa haquenée dans la file d'attente des voyageurs qui se pressaient, elle s'était alors aperçue que l'orléanais avaient fixé des fontes en cuir aux anneaux sis à l'avant de sa selle par une petite sangle, en répartissant ainsy leur poids. Espèces sonnantes et trébuchantes emplissaient les vieilles sacoches. Croisant son regard fuligineux, le borgne lui avait alors lancé.
Sebelia il prononçait toujours son prénom en entier - Guerre faite sans bonne provision de cliquailles n'a qu'un soupir de vigueur.
Que pouvait-elle répondre ?
Ainsy tu auras du pain dans la huche assez pour marier ta promise selon son rang.
Brouet d'andouille !
Si ce n'est expirer un profond soupir et lever les yeux au ciel. A la brune, Garrus s'était retiré dans une cellule monastique et la damoiselle de doute et de grasce avait pris langue avec le coms pour rallier l'armée comtale afin d'assurer la défense du castel, avec le secret espoir de killer du vaunéant. L'armée se trouvant aux portes de la ville, elle avait pris ses quartiers dans le campement et dressé l'aucube au bord du lac. Se sustentant d'une maigre souplette, elle avait posé son précieux fondement sur un tapis de mousse pour quelques échanges épistolaires lorsqu'elle sentit un regard pesé sur sa petite personne. Relevant le rideau de ses longs cils, elle envisagea un jeune troufion, légers plis aux coins de ses lèvres fines.
Loctenent Querini ?
La jeune femme opina du chef.
Notre capitani souhaiterait que je m'occupe des chevaux de l'armée... Toutefoys...
Le soldat semblait mal à l'aise. Sebelia l'invita à poursuivre d'un sourire encourageant.
Je suis maistre de bouche non palefrenier... je vous ai aperçue près de l'enclos plus tost dans la soirée. Vous avez dessellé et débridé votre jument puis vous l'avez pansée. Mais j'ai été appelé n'ayant plus poursuivre plus avant mon observation...
Ses joues s'empourprèrent. Il semblait bien quinaud. Sebelia se leva, épousseta sa vesture et avança de quelques pas lui tournant bientost le dos. Elle s'immobilisa, jetant un regard par dessus son épaule et l'invita d'un geste de la main à la suivre vers l'enclos des chevaux tout en devisant.
Le pansage constitue une étape importante dans la préparation de sa monture nécessaire car il fait du bien au cheval et permet également de détecter d'éventuelles blessures. Le cavalier doit donc panser son cheval avant mais aussi après la monte.
Soldat ???
Roland de Lassus, loctenent.
Un enclos, des chevaux et surtout un matériel de pansage.
Bene Roland.
Voici une étrille, une poignée de paille et un cure-pied.
La castraise lui présenta les trois objets.
Démonstration maestra !
La jeune femme glissa ses deux auriculaires entre ses lèvres en les faisant se toucher juste par le bout, langue recourbée vers le haut, elle commença à souffler. Plusieurs sifflements aigus s'échappèrent par l'espace entre ses deux doigts. Epona cavala jusqu'à sa maistresse qui se saisit de l'étrille.
Vous l'utilisez en faisant de larges mouvements circulaires sur les parties charnues du corps du cheval pour décoller la boue, la poussière ou la sueur. Cela permet par ailleurs d'améliorer la circulation sanguine.
Avec le plus grand sérieux, Sebelia joignit le geste à la parole. Étrille troquée au profit de la paille tortillée.
Ce bouchon de paille permet d'enlever ce qui a été décollé par l'étrille. On brosse le cheval dans le sens du poil et délicatement car les chevaux ont la peau fine et sont très chatouilleux par endroits. Profitez du bouchon pour brosser la queue et la crinière. Enfin ne négligez point les pieds du cheval qui sont très sensibles libère sa pogne du bouchon pour refermer ses doigts sur un cure-pied nous allons enlever dans la partie interne du sabot tout ce qui pourrait le gesner lors de la monte, comme la terre ou les cailloux s'appuie sur l'épaule de la jument en prenant le sabot par le fanon. Voyez comme elle lève la patte toute seule.
Après la monte, si votre cheval a beaucoup sué, prenez de grandes poignées de paille et frottez le avec de grands mouvements circulaires pour l'aider à sécher. Le pansage doit rester un moment agréable entre le cavalier et son cheval. Parlez-lui et soyez consciencieux.
Elle avait piqué la curiosité du soldat qui l'écoutait avec grande attention. L'esprit à la galéjade, elle ajouta.
Parfin en faisant usance d'éponges il vous reste à nettoyer ses naseaux, ses yeux, son editat de cenzori* et son fourreau.
Mine déconfite, le trouffion n'en menait point large. Elle s'ensauva maistrisant avec difficulté le fou rire irrépressible qui lui montait peu à peu à la gorge.
Et Pour la touche finale, rien ne vous empesche de graisser ses sabots avec un onguent afin de les soigner et de les faire briller.
_________________
Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Sebelia il prononçait toujours son prénom en entier - Guerre faite sans bonne provision de cliquailles n'a qu'un soupir de vigueur.
Que pouvait-elle répondre ?
Ainsy tu auras du pain dans la huche assez pour marier ta promise selon son rang.
Brouet d'andouille !
Si ce n'est expirer un profond soupir et lever les yeux au ciel. A la brune, Garrus s'était retiré dans une cellule monastique et la damoiselle de doute et de grasce avait pris langue avec le coms pour rallier l'armée comtale afin d'assurer la défense du castel, avec le secret espoir de killer du vaunéant. L'armée se trouvant aux portes de la ville, elle avait pris ses quartiers dans le campement et dressé l'aucube au bord du lac. Se sustentant d'une maigre souplette, elle avait posé son précieux fondement sur un tapis de mousse pour quelques échanges épistolaires lorsqu'elle sentit un regard pesé sur sa petite personne. Relevant le rideau de ses longs cils, elle envisagea un jeune troufion, légers plis aux coins de ses lèvres fines.
Loctenent Querini ?
La jeune femme opina du chef.
Notre capitani souhaiterait que je m'occupe des chevaux de l'armée... Toutefoys...
Le soldat semblait mal à l'aise. Sebelia l'invita à poursuivre d'un sourire encourageant.
Je suis maistre de bouche non palefrenier... je vous ai aperçue près de l'enclos plus tost dans la soirée. Vous avez dessellé et débridé votre jument puis vous l'avez pansée. Mais j'ai été appelé n'ayant plus poursuivre plus avant mon observation...
Ses joues s'empourprèrent. Il semblait bien quinaud. Sebelia se leva, épousseta sa vesture et avança de quelques pas lui tournant bientost le dos. Elle s'immobilisa, jetant un regard par dessus son épaule et l'invita d'un geste de la main à la suivre vers l'enclos des chevaux tout en devisant.
Le pansage constitue une étape importante dans la préparation de sa monture nécessaire car il fait du bien au cheval et permet également de détecter d'éventuelles blessures. Le cavalier doit donc panser son cheval avant mais aussi après la monte.
Soldat ???
Roland de Lassus, loctenent.
Un enclos, des chevaux et surtout un matériel de pansage.
Bene Roland.
Voici une étrille, une poignée de paille et un cure-pied.
La castraise lui présenta les trois objets.
Démonstration maestra !
La jeune femme glissa ses deux auriculaires entre ses lèvres en les faisant se toucher juste par le bout, langue recourbée vers le haut, elle commença à souffler. Plusieurs sifflements aigus s'échappèrent par l'espace entre ses deux doigts. Epona cavala jusqu'à sa maistresse qui se saisit de l'étrille.
Vous l'utilisez en faisant de larges mouvements circulaires sur les parties charnues du corps du cheval pour décoller la boue, la poussière ou la sueur. Cela permet par ailleurs d'améliorer la circulation sanguine.
Avec le plus grand sérieux, Sebelia joignit le geste à la parole. Étrille troquée au profit de la paille tortillée.
Ce bouchon de paille permet d'enlever ce qui a été décollé par l'étrille. On brosse le cheval dans le sens du poil et délicatement car les chevaux ont la peau fine et sont très chatouilleux par endroits. Profitez du bouchon pour brosser la queue et la crinière. Enfin ne négligez point les pieds du cheval qui sont très sensibles libère sa pogne du bouchon pour refermer ses doigts sur un cure-pied nous allons enlever dans la partie interne du sabot tout ce qui pourrait le gesner lors de la monte, comme la terre ou les cailloux s'appuie sur l'épaule de la jument en prenant le sabot par le fanon. Voyez comme elle lève la patte toute seule.
Après la monte, si votre cheval a beaucoup sué, prenez de grandes poignées de paille et frottez le avec de grands mouvements circulaires pour l'aider à sécher. Le pansage doit rester un moment agréable entre le cavalier et son cheval. Parlez-lui et soyez consciencieux.
Elle avait piqué la curiosité du soldat qui l'écoutait avec grande attention. L'esprit à la galéjade, elle ajouta.
Parfin en faisant usance d'éponges il vous reste à nettoyer ses naseaux, ses yeux, son editat de cenzori* et son fourreau.
Mine déconfite, le trouffion n'en menait point large. Elle s'ensauva maistrisant avec difficulté le fou rire irrépressible qui lui montait peu à peu à la gorge.
Et Pour la touche finale, rien ne vous empesche de graisser ses sabots avec un onguent afin de les soigner et de les faire briller.
*Mot censuré à l'édition
_________________
Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales