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[RP ouvert] Les Cars - Terres, famille et tout le reste

Harchi
    "J'ai vécu comme une ombre Et pourtant j'ai su chanter le soleil."

(de Paul Eluard Extrait du Poésie et vérité.)

L'ombre glissait silencieusement dans les couloirs du Château des Cars, accrochée inéluctablement à silhouette frêle de l’Étincelle, lorsqu'Elric vint la mander parce que la Vicomtesse Sindanarie souhaitait s'entretenir avec elle. Depuis qu'il avait chevaucher des jours durant afin de retrouver sa Filia (*), il ne la quittait plus, ayant même demandé à la Maîtresse des lieux, la possibilité d'occuper une chambre près de la sienne afin de la veiller. Sa fidèle lame ne le quittait plus pas même dans la Vicomté. On pouvait bien lui expliquer que le domaine était sécurisé, cela n'avait rien à voir ! C'était Elle qu'il défendait ! C'était Elle qu'il suivait ! C'était pour Elle ! Il l'avait retrouvé son Tout celle qui lui manquait.
* Ma Filia, Ma Lumière, Mon Étincelle brille et jamais ne ternie ! *

Lentement revint à sa mémoire les souvenirs du jour de son arrivée sur le domaine de la Fleur immaculée. Apparemment la Rouquine ne s'attendait pas du tout à le voir. Il est vrai qu'il avait préféré ne pas répondre au courrier que le postier lui avait fait parvenir. Pourtant à peine était-il arrivé qu'elle se précipitait déjà dans les escaliers à sa rencontre. Pas d'effusion de sentiment, pas de larmes, pas de mièvreries... Non, ils n'en avaient pas besoin, ils possédaient déjà bien plus que de l'affection : Le secret de l'amour inconditionnel et irrationnel, celui de l'évidence et du naturel, semblable à celui qu'un Père éprouve pour sa Fille. Ce jour là, elle s'était arrêté devant lui, à quelques pas, assez pour le voir parfaitement mais pas assez pour l'effleurer. La rencontre s'était déroulée comme à l'accoutumée en silence, leurs yeux parlant avec bien plus de sincérité que n'importe quel mot choisi et employé. Durant cet instant, ou même le temps semblait s'être suspendu pour ne point les déranger, Il avait alors pu constaté à quel point elle avait grandi et déjà dans son cœur se faisait ressentir les premiers élans de culpabilité. Pourquoi l'avait-il laissé partir seule ? Pourquoi ne l'avait-il pas accompagné ?

* Ma filia, sais-tu que je deviens fou sans toi ? Qu'une voix torture mon esprit quand elle n'est pas couverte par la tienne. Parles moi Filia Solis (**) ! Et chasses donc mes démons. *
Était-ce pour cela qu'il l'avait laissée, lâchement ? Sans doute. Un vieux Soldat au lourd passé ne pouvait admettre que l'on connaisse ses faiblesses. Et la Rousse à ce jeu là était d'une perspicacité affolante.
Enfin ils étaient arrivés au Bureau de la Carsenac, pas le temps de comprendre quoi que ce soit que la Vicomtesse partait à toute vitesse et que sa Rouquine s'affalait dans un fauteuil. Pas un mot ... Pas un son ... Pas un bruit ... Si le Silence devait être rompu se serait par Elle. Le scintillement d'une larme attira le regard opalescent du Vieil homme, doucement il vint de sa main faire disparaitre celle-ci. Qu'avait-elle ? Que se passait-il ? Était-ce de la joie ? De la Tristesse ? Et comme si elle lisait dans ses pensées, enfin, la voix cristalline raisonna, tandis qu'une toute petite main blanche venait se poser sur la sienne usée. Ce geste était tellement exceptionnel qu'il fallait le noter..


- Vous aussi Filia ...Vous aussi ...


Pas plus, pas moins, juste ce qu'il fallait pour répondre à ses mots. Tandis que la fine peau blanche caressait sa propres paluche. De nouveau leur regards s'accrochèrent dans un de ses instants privilégiés où les mots n'étaient que superflu. Émeraude versus Opale. Jeunesse versus Sagesse et pourtant un seul et même langage informulé. * Oh Filia je m'en veut tellement de vous avoir abandonner. Vous avez raison nous ne pouvons nous séparer ! Le malheur s'est également abattu sur moi me laissant sombrer dans la Folie ! Filia Filia ! Que peut faire une ombre sans lumière ? Hormis rester dans le noir où elle n'a de fait aucune existence ? Pardonnez-moi Filia ! Plus jamais je ne laisserai ma lâcheté nous séparer ! * Le cœur fatigué du vieux Soldat se serra plus encore. C'était difficile mais c'était nécessaire. Il resta ainsi encore un petit moment accroupi devant elle, avant qu'enfin elle ne brise le silence de nouveau.

- Un promis dites vous ?... Je ... hum ... C'est vrai que vous êtes une jeune femme à présent ... et euh ... Enfin ... Filia que vous êtes grande désormais ... Mais ... Une question ... Vous l'avez-vous désiré ce Promis ? ...

* Et une autre que je tairait ! Que deviendrais-je si vous vous mariez ? * Aussi incompréhensible que ce soit, le désespoir gagna doucement le cœur du pauvre Harchi. Avait-il retrouvé sa Filia, pour la perdre de nouveau ? Le problème du désespoir c'est qu'il s'invitait rarement seul. Et déjà la voix de la déraison raisonnait un peu plus forte dans l'esprit fatigué : * Écoute ma voix Idiot ! Elle n'en a rien à faire de toi ! Elle ne t'a fait venir que pour te faire souffrir plus encore ! Tu n'es rien pour elle, hormis un tas de viande qui obéit à chacun de ses claquements de doigts. Vois déchet tu étais ! déchet tu resteras ! Qu'est-ce que cela te fais de n'avoir pu agir ce soir là ? *
Sur le fil, tout faux mouvement le perdrait définitivement. *Sauvez mon âme Filia, voyez le démon qui la ronge.*


_____________
(*) Fille en Latin
(**) Fille du soleil en Latin
Mahelya
    La sagesse et la folie dorment dans le même berceau.

(de Marc Gendron Extrait du Opération New York)

* Et je te perds mon Sage ! Je lis bien dans tes yeux que la folie a pris la place de ta sagesse. Regarde-moi mon Ombre ! Regarde en Moi ! Je suis là... Ta Filia * La fine main blanche glissa sur le visage marqué par le temps. L'index dessinant au passage chaque rides que la vie y avait creusée. Doucement, délicatement, très lentement, les doigts juvéniles glissèrent jusqu'au cou du Soldat lui intimant fermement mais avec douceur de relever le menton. Ainsi les émeraudes de Mahelya s'accrochèrent au regard Opalescent. L'ombre d'un sourire plein de compassion s'esquissa alors sur les traits de l’Étincelle. Elle se voulait brillante, réconfortante et chaleureuse. Mais elle sentait bien que le pauvre Harchi subissait en ce moment même la pire des tortures. * Regardes-moi Harchi ! Je t'en prie regardes-moi ! *. Doucement la Flammèche glissa alors de son fauteuil, se retrouvant à genou devant son vieux valet. Pour quiconque rentrerait maintenant dans le bureau de la Vicomtesse, leur position, à genou face à face, serait inconvenante. Pourtant nul ambiguïté entre eux. Elle était sa fille, il était son père. Elle était son soleil, il était son ombre.
La Rouquine approcha doucement son visage du vieil homme.


- Regardes-moi ! Angelus.

Juste un souffle. Une caresse sur la peau usée. Les deux mains de la jeune fille encadrèrent le visage du Soldat. * Allez ! Harchi reviens-moi ! Ne m'abandonne pas ! pas encore ! pas Maintenant ! *. Le regard viride de l’Étincelle était mi inquiet, mi implorant. C'était la première fois que la raison mettant tant de temps à lui revenir. La palpitant tambourinait avec force contre la poitrine de la jeune fille. Eux qui contre tous avaient réussi à dissimuler les troubles du vieux Soldat. Eux qui donnaient l'impression d'être normaux. S'il ne revenait pas, elle serait obligée d'en parler à Sindanarie. Alors que deviendraient-ils ? Ils savaient déjà que la distance et la séparation ne leur réussissaient pas. Les prunelles s'humidifiaient peu à peu à mesure que Mahelya constatait qu'elle le perdait. * Reviens ! je ne t'en laisse pas le choix ! * Mais rien n'y faisait. Alors, pour la première fois, l'Incandescente se laissa aller contre le torse du Valet, posant simplement sa tête au creux de son épaules. Une de ses mains se posa sur son cœur et fermant les yeux elle murmura avec plus de fermeté. Cela semblait un ordre.

- Reviens ! Harchi ! Reviens !


Puis le silence tomba. Longtemps ... Très longtemps ... Le temps semblait une fois de plus avoir interrompu sa folle course pour leur laisser la possibilité de respirer peut-être... Pas un Bruit ne troubla l’inquiétant silence, seuls les battements de son propre cœur raisonnaient aux oreilles de la Rouquine. Même ses propres pensées refusaient de se formuler. Etait-il revenu ? Avait-il abandonné ? Qui retrouverait-elle en plongeant ses prunelles dans le regard du Soldat. Lui, ou l'Autre ?
Et doucement, les bras du vieil homme se refermèrent sur la silhouette Frêle de la Rouquine. L'instant de grâce fut prolonger, la petite rousse se laissait bercée, il était de retour. Il était revenu à la raison. Pourvu que cela dur. Puis la voix nouée par l'émotion, Mahelya murmura quelques mots à l'attention seule du vieil Harchi.


- Comment peux-tu croire que je te laisserai ? Pour toujours Harchi, c'est la promesse que tu m'as faite ! Pour toujours ... l'as-tu oubliée ?

Soupire.

- Oui Mea Custos Angelus (*) ... oui j'ai pu choisir mon promis. C'est un homme remarquable. Je te le présenterai.

______________
(*) Mon ange gardien en latin
_________________
Harchi
    Qu'importe chemin douloureux à qui trouve logis accueillant !

(de Benoît Desforêts Extrait d’ Un sillon dans la forêt )

* Elle se fiche de toi * Voix décharnée. * Tu n'es rien pour elle. * Perfide et vicieuse. * Elle ne souhaite que te voir t'éloigner *. Tortionnaire impitoyable. * Tu n'es rien ! tu ne l'a jamais été, et tu ne le seras jamais ! Pourquoi n'arrives-tu donc jamais à garder tes Rousses ? * Perdre pied : Délire épuisant, perdre ses repaires. Le pauvre Valet n'était plus encré dans le présent mais bien ligoté à quelques douloureux souvenirs. Une maison, un jardin, un retour de guerre, des rires, un nouveau-né, une attaque, une capture, un feu, un massacre et un prisonnier. Cette année-là, il avait tout perdu. Sa femme, Silvine, rousse, ses enfants, roux, tous... Son Esprit avait fabriqué dans son crane les échos de leurs cris quand la lame d'argent avait d'un coup sec, rapide et précis rependu leur sang. * Laches ! ils sont morts à cause de toi ! *Il ne les avait jamais revu hormis de loin, alors que comme des cochons de ripaille ils étaient entassés dans une charrette pleine de foin. Plus facile à nettoyer pour après lui avait-on expliqué. Enchainé et trainé dans la boue, il avait alors compris que non, ils ne dormaient pas. * Bien sur là, c'est moins grave ... Elle, elle n'est pas ... * Bourreau informe. * Mais toi ?! que deviendras-tu sans elle ? *

L'homme aux cheveux blancs en proie à la déraison, n'appréhendait plus le présent, là dans le bureau des Cars. Perdu dans les méandres de son esprit fatigué, il n'arrivait à discerner les gestes et mots de la Rouquine, celle qui vivait ! celle qui chaque jour rayonnait. Non il n'était perdu qu'au milieu de fantôme et pourtant ... Pourtant ce fin visage aux taches de rousseurs lui apparaissait sans cesse devant les yeux. Faisant surgir de ses entrailles une confrontation de sentiments tous plus virulents les uns que les autres. La protéger, la veiller, l'éduquer et cette voix qui ne voulait que la voir pleurer. Mais que voulait-il lui ? Le cœur usé était à l'agonie et semblait vouloir s’échapper de ce corps abimé tant il battait avec frénésie. Rêve ou réalité, la frontière était parfois bien trop mince pour savoir à quel coté l'on appartenait. Et elle qui s'était agenouillée, que voulait-elle ? Si seulement elle le lui disait. La voix dans sa tête chantait toujours la même rengaine couvrant les mots de son Étincelle. * Ne fait plus attention à elle, elle se fiche bien de ce qu'il peut t'arriver. * et * Reviens ! Harchi ! Reviens ! * Puis ?! ... Se fut le silence... Un long silence ...

Une douce chaleur réchauffait le sang qui s'était glacé d’effroi dans ses délires. Doucement, laborieusement, les pensées du vieux Soldats se classaient, s'organisaient et se rapprochaient du présent. Le silence demeura. Puis comme un écrin de chair pour une lumière, il referma ses bras autour de sa Filia. La chaleur c'était elle, la douceur aussi. Une fois de plus elle s'était montré comme la Lumière le guidant sur le bon chemin. Un sanglot inaudible et dépourvu de larmes parcourra le corps du Vieil Homme lorsqu'il perçu dans le silence, le souffle de Mahelya. Petit murmure porté par le silence.


- Je ... je suis désolé Filia ...

Ne pas la lâcher, pas maintenant, pas tout de suite, alors qu'il se sentait si fragile. L'étreinte se resserra autour du petit corps. La voix de ses pensées, ne se manifestait plus, du moins pour l'instant et aussi étrange que cela puisse paraitre, il pensait que la Jeune fille n'y était pas pour rien. Après tout, ne disait-on pas des Rousses, qu'elles avaient quelques affinités avec la magie ? A cette pensée, il ne put réprimer un faible sourire, imaginant déjà la colère noire dans laquelle rentrerait Mahelya si quiconque s'avisait de sous-entendre qu'elle était une sorcière. Le silence dura encore un peu avant qu'il ne réponde enfin.

- Et je serai ravi de le rencontrer. S'il a conquit votre cœur alors il ne peut être que "remarquable".


Ce contact physique se prolongea encore quelques instants. Puis délicatement le vieux Soldat se releva, portant fermement contre lui le corps de sa Filia. Une fois debout, il la redressa afin de la laisser libre de ses mouvements. Comme il s'y attendait, elle plongea ses grands yeux dans les siens. Le message était clair. Elle était là pour lui et jamais ne l'abandonnerai et que ce fâcheux épisode resterait un secret scellé entre eux. Il lui sourit, bienveillant et amusé. Perspicace la Petite, il l'avait déjà dit. Maintenant il fallait trouver une activité qui leur permettre à tout deux de s'évader, la folie n'était pas très loin, il le sentait.

- Filia ... Pourriez-vous me montrer le domaine ... à cheval ?

Ca aussi elle l'avait compris. Doucement elle opina du chef et c'est en silence que les deux complices fermaient la porte du bureau de la Vicomtesse, laissant derrière le seul témoin, muet de l'incident survenu.
Elric_lesang
[Quelque temps plus tard. Scène de vie domestique : préparer un festin, ça ne s'improvise pas.]

Effervescence. Dans quelques jours, la Vicomté des Cars se peuple d'invités. Les fiançailles d'Ilia Jagellon et Marie-Amelya seront célébrées, et il sera procédé à leur anoblissement au cours de la cérémonie. Il y aura sans doute Héraut, noblesse, clergé, et moult invités. Et le domaine bouillonne.

Elriiiiiiiiiiiic !

Le hurlement suraigu claque depuis la cuisine et se répand dans la demeure. La Vicomtesse n'est pas là, elle est partie pour Limoges, et la cuisinière en profite pour se lâcher. Bientôt, elle aura pléthore d'invités, et c'est sa hantise. Le premier août, elle sert un repas de fiançailles, ce qui constitue une grande première pour elle. Là, elle a une angoisse. Elle a commencé à faire venir des denrées qui se conservent bien. De l'épeautre, d'abord : elle fera une soupe d'épeautre pour le potage. C'est bon, ça nourrit, et ça entame tranquillement un repas derrière une bonne salade et quelques fruits. Pour l'ouvre-bouche, elle recevrait les denrées dans quelques jours, juste avant le banquet. Il fallait qu'elles soient encore fraîches... Mais pour le potage, elle engrange déjà. L'épeautre, donc, et les saucisses fumées à mettre dedans. Et puis les carottes, qui peuvent bien se racornir un peu sans perdre trop de leur saveur. Et pour les plus petites faims, ce serait un potage d'herbes. Plusieurs pots de chaque, de toute façon, couvriraient la table. Mais les salades, épinards et autres feuilles d'oseille n'arriveraient que le dernier jour de juillet. De la fraicheur, de la fraicheur !

Alors qu'elle avait presque oublié qu'elle avait appelé Elric, se repassant le déroulé du repas sous le crâne, celui-ci fit irruption dans le domaine de Gersinde pour lancer :


Bordel, il te manque quoi encore ?

Et les explications se succèdent, se chevauchent, s'entrelacent et se perdent finalement. Un grommellement de l'intendant y répond et les clôt : Gersinde a compris le message. On ne panique pas, on fait son boulot et en avant la manoeuvre. Naméo. Une fois la cuisinière tranquillisée, Elric passe donner la commande de bouche nécessaire (car il y en avait bien une, tout de même, derrière le début d'hystérie de la cuisinière) à l'un des gamins des Cars, qui attendait en quête d'une mission dans la cour de la demeure, puis replonge dans les entrailles du bâtiment.

Direction la salle de réception. La table, montée en U, s'agence déjà. Sauf que...


Bougre d'âne ! J't'ai dit qu'il fallait des angles bien droits ! Tu crois qu'tu fais quoi, là ? En U, bordel ! Pas en... En... J'sais même pas en quoi, d'ailleurs, ça r'semble à rien, ça ! Tu m'redresses tout ça et tu t'magnes ! J'veux la table arrangée dans l'heure, qu'on puisse la dresser.

Illustration typique de son humeur bourrue d'intendant un poil revêche quand il s'agit d'organisation, un doigt rageur accompagne les mots d'Elric, un poing se brandit, les imprécations fusent. Il a commencé en douceur sa carrière d'intendant, il garde des manières affables sinon amicales avec le reste de la valetaille de Viam et des Cars en dehors des grandes occasions, mais quand il s'agit de quelque chose d'exceptionnel (ce qui n'a eu lieu qu'une fois auparavant, avec le mariage d'une Comtesse mainoise en la chapelle Saint-Georges-de-Lydda du domaine), il devient un véritable cerbère et un emmerdeur de premier choix. Tout doit être tiré au cordeau, impeccable, parfait. Sur un preste demi-tour, le voilà qui repart à la recherche d'une jeune blonde quand...

Aliiiiiiiiiiiiiiiiiice !

Nouveau hurlement de Gersinde, qui s'est trouvé une nouvelle victime. Pour le moment, Elric laisse la jeune intendante de Viam, appelée en renfort pour l'occasion, même si c'était elle qu'il voulait voir pour l'instant, se débrouiller avec la cuisinière, trop content que celle-ci l'ait momentanément oublié. Courage... Courage. Plus que quelques jours et le banquet se tiendrait, les fiançailles seraient faites, les anoblissements aussi, et chacun dormirait en paix. Anoblissements... Boudiou ! Sur un nouveau demi-tour, Elric fonça vers la salle de réception, celle où aurait lieu le banquet, pour lancer un martial :

Si vous oubliez qu'il faut qu'le bout du U soit bien large, j'vous étripe !
Gersinde, incarné par Sindanarie
        [Préparatifs, tragi-comédie en cinq actes.]


Qui se soucie des tourments d’une cuisinière ? Qui prend la mesure de ses douleurs infinies, de ses hésitations, de ses doutes ? L’ouvre-bouche ira-t-il avec le potage et le brouet ? La transition entre ceux-ci et le rôt sera-t-elle assez élégante ? Le rôt lui-même sera-t-il suffisamment fin pour le palais délicat des convives ? Comment agencer ensuite et agréablement répartir desserte et boute-hors ? L’agencement de l’issue de table, enfin, sera-t-il de nature à combler toutes les attentes ?

Qui se soucie de la peine immense d’une cuisinière, condamnée à faire se régaler moult convives ? Qui réalise l'ampleur de sa tâche, entamée bien des jours avant l'événement en lui-même, la délicatesse d'un approvisionnement réalisé juste au bon moment, pour que chaque produit garde goût, odeur et texture ? Qui mesure la difficulté d'obtenir les bonnes épices, fraîches comme au jour de leur récolte ? Qui se doute de l’insoutenable délicatesse de trouver la bonne viande, point faisandée, pour aller avec la bonne porée ?

La réponse est simple : toute la maisonnée. En particulier quand l’ensemble de la maisonnée est mobilisée, à deux jours d’un festin, pour en assurer la parfaite organisation. Et en particulier quand la maîtresse des lieux, en l’occurrence la Vicomtesse des Cars, Sindanarie Carsenac, est absente du domaine pour remplir quelques devoirs en la capitale limousine. Pourquoi donc ?

Parce que la cuisinière, Gersinde de son doux prénom, a du coffre…


Elriiiiiiiiiiiic !

… Et la voix qui porte.


        [Acte I : Allumer le feu !]


Le souci qui pousse Gersinde au périlleux exercice vocal consistant en un hurlement primaire destiné à rameuter l’intendant des Cars et à le faire pointer le bout d’un museau revêche dans les cuisines est très simple et très complexe à la fois.

Elle panique.

Oh, les contacts sont pris, les épices commandées à un négociant de Limoges, les maraichers des Cars ont été sollicités contre une honnête rémunération pour garder un peu de leurs produits pour le festin, certains ingrédients s’amoncellent déjà sur les longues tables de bois brut qui peuplent le domaine de Gersinde, une au centre de la pièce et les autres repoussées contre les murs… Mais voilà. Le bois est récalcitrant. L’âtre ne ronronne pas, ne réchauffe pas les lieux jusqu’à les rendre étouffants en ce jour du cœur de l’été limousin, n’éclaire pas les cuisines et la journée de leur reine, bref, le feu ne prend pas.

Et ça met Gersinde dans la mouise… Donc elle panique. Tout est lancé, tout ce qui ne dépend pas d’elle entièrement est sous contrôle, mais le feu qui ne s’allume pas la crispe, et l’appel à Elric, strident, retentit. Il est toujours là, il règle les problèmes à mesure qu’ils se posent, il réagit immédiatement et il a un œil et une oreille partout. C’est tout bénéfice de s’adresser à lui !


Oh Elric, si tu savais… J’y arrive pas, j’y arriverai jamais, le bois doit être mouillé ou je ne sais quoi, je n’arrive pas à le faire partir… Et puis les épices, tu sais si le coursier de Limoges pourra me les amener à temps ? Parce que sinon, on va devoir s’asseoir sur le potage jaunet, et ça me ferait mal, c’est un tel délice qu’il ne faudrait pas en priver les invités de la Vicomtesse, et puis tu connais mon potage jaunet, j’en avais fait pour la Saint Noël, si j’ai pas le safran ce sera pas pareil, ce sera plus du tout un potage jaunet en fait, donc faut vraiment que le courrier arrive à temps… Il arrivera à temps, hein ? Sinon je perds un de mes potages, et j’en aurai plus qu’un en plus d’un brouet, et ça ferait vraiment pas bien, tu comprends, je veux pas donner une mauvaise image de la…

Grognement de l’intendant. Au moins, le message est clair : il faut abréger.

Je veux dire, heu… Il me faut du bois sec. Là, j’ai que du bois vert, ça fume et ça pue. Tu peux m’en trouver, s’il te plait ? J’ai pas le temps, moi, faut que j’écosse les pois et que j’enlève leurs saletés de petites peaux pour adoucir le potage…

Elric était parti avant la fin de la dernière phrase de Gersinde, bien sûr. Une fois qu’il aurait missionné un des gamins des Cars, pour sûr, un gaillard de la maisonnée descendrait avec une brassée de bon bois, qu’elle pourrait enfin faire flamber. L’eau chaufferait alors assez pour qu’elle entame la confection du premier potage. C’est bien connu, une fois cuit, le potage ne se détériore pas en deux jours ! Et il ne restait plus que cela avant l’arrivée des invités, avant la grande cérémonie, les fiançailles, les anoblissements sans doute, et tout le reste !
Gersinde-et-Alice, incarné par Sindanarie
Le souci du bois fut rapidement réglé, grâce à la diligence du garçon commissionné par Elric. Gersinde respira. La vie reprit sereinement aux Cars. Jusqu'à la prochaine aventure...

        [Acte II : L'élégance du pic à viande]


... Qui ne tarde guère à arriver. Cette fois, c'est Alice qui se retrouve en première ligne. Si Gersinde règne en maîtresse absolue dans les cuisines, la position de la jeune blonde est plus délicate. Elle n'est pas vraiment chez elle aux Cars... Elle, elle ne s'occupe habituellement que de Viam. Un domaine plus petit, plus facile à gérer, plus resserré, avec moins de monde à surveiller. Un petit coin de paradis coincé entre les bois et la Vézère... Qui n'avait pas grand chose à voir avec les Cars. Un domaine plus étendu, doté d'une vaste forêt giboyeuse, une demeure imposante qui aurait abrité un temps le fameux Du Guesclin, et une domesticité bien plus nombreuse qu'en Viam la paisible.

La jeune Alice, donc, se retrouve aux Cars, appelée en renfort pour préparer la cérémonie de fiançailles et d’anoblissement d’Ilia et Marie-Amelya. Des deux futurs promis elle ne connaît que le nom. Peu lui chaut, à vrai dire, de les connaître. Elle sait juste que l’un est d’une famille d’honneur quand l’autre va devenir la vassale de la Vicomtesse, et ça lui suffit. Elle sait par contre qu’il lui revient de veiller à la présentation des salles où auront lieu les festivités.

La salle de réception est la plus importante. C’est là que se dressent, en U parfait et large cette fois, selon les souhaits d’Elric, les tables qui serviront pour le festin. Pour l’heure, il faut les apprêter, les dresser. Et ce ne sera pas mince affaire, car les invités attendus sont nombreux. La famille Carsenac. Probablement une partie de la famille Malemort, dont le Héraut du Limousin et de la Marche. La famille Jagellon. Et tous ceux qui souhaiteraient se joindre à ce jour de joie…

Autrement dit, il faut s’occuper avec grand soin de la table centrale, table d’honneur où seront assis les promis, leurs futures suzeraines (puisqu’apparemment les anoblissements auront lieu au cours du repas) et le Héraut. La décoration de la salle en elle-même est achevée, elle avait été entamée dès l’arrivée d’Alice de Viam grâce aux tapisseries ramenées de la seigneurie, malgré les risques de brigandage sur les routes. Les décorations de la demeure des Cars étaient restées simples, et la plupart des pièces conservaient des murs nus à l’exception notable de la bibliothèque et de quelques chambres, à des fins de conservation de la chaleur en hiver. La salle de réception, elle, jouissait d’une grande cheminée, de même que la bibliothèque, afin de les préserver de l’humidité.

Pour l’heure, cette cheminée avait permis de réduire autant que possible le nombre de tapisseries nécessaires du ait de la surface qu’elle occupait sur le mur faisant face à la table d’honneur. Les armes des Cars en ornaient le haut manteau, apportant une touche de couleurs vives au dessin extrêmement net – de gueules au pal de vair – au milieu des représentations parfois contournées de scènes pieuses et issues du Livre des Vertus. Personnages, faune et flore s’entrelaçaient sur les murs en un élégant ballet, garantissant une atmosphère chaleureuse à la salle qui serait le centre de tout en ce premier jour du mois d’août mil quatre cent soixante.

Si le cadre général est posé, l’ordonnancement achevé et les tentures pendues, la table, elle, reste à dresser. Mais il y a un mais : il manque quelque chose. Il manque les pics à viande. Les couteaux d’étain étaient disposés à côté de tranchoirs du même métal, parsemés à intervalles égaux ou peu s’en faut le long des deux tables partant de la table d’honneur et de celle-ci. Les pics à viande, donc, manquent. Et quoi que l’on en dise, même si cet ustensile tient du luxe, rien n’est trop beau pour une grande occasion aux yeux de la Vicomtesse des Cars, du moins Alice en est-elle persuadée.

Panique.

Oui, ce doit être l’une des marques de fabrique du personnel de Viam et des Cars pour l’occasion… Mais Alice, si calme qu’elle soit d’ordinaire, panique. Elle se rue aux cuisines et s’accroche à Gersinde, la pousse à lui dire tout ce qu’elle sait des pics à viande de la maisonnée. Ce qu’elle en sait se résume à vrai dire à peu : la vaisselle a été fournie pour l’occasion par un prêteur de Limoges, sans doute l’un de ces foutus Lombards à l’indécente richesse, et lui seront retournés avec une rémunération honnête pour le service rendu.

Où sont les pics à viande ? Bonne question. Les caisses apportées de la capitale limousine sont là, sous une table, Gersinde n’a pas le temps de s’en occuper, le potage jaunet ne pouvant pas plus attendre la cuisinière que la marée les marins. Fébrile, Alice y plonge tête et mains. Rien n’y fait. Pas de pics à viande.

Panique.

Et là, alors que les ustensiles semblent définitivement perdus (ce qui pose un souci à plus long terme, parce qu’il faudra bien les retourner au Lombard ou les payer avec l’argent que la Carsenac destine au Comté), une illumination vient à Gersinde qui, pour communiquer avec une intendante de Viam plongée dans une véritable transe, n’a d’autre solution que de botter le juvénile train relevé par la fouille plus qu’assidue de la caisse désignée peu avant. Alice les a croisés en venant en cuisine. Le garçon qui a amené le bois a mentionné qu’il apporterait la fin des couverts nécessaires à la salle de réception en repartant.

Aristote soit loué ! Alice revit, et se précipite de nouveau vers ladite salle. Le garçon est là, attend la rémunération de son service. Quelques menues pièces glissent dans sa main, et le chenapan s’en retourne dans la cour. Il sait bien qu’il aura l’occasion de servir de nouveau… La blondine, elle, achève de dresser la table. Les pics à viande s’alignent à côté des couteaux. L’élégance de la tablée sera parachevée par les bouquets colorés d’anémones, de digitales et de roses qui orneront la table d’honneur de chaque côté des promis, les isolant des autres convives, et par des roses isolées qui seront réparties le long des deux autres tables.

Le pic à viande complètera à merveille l’élégance dont elle a rêvé pour cette pièce.



        [Acte III : J'irai par la forêt, mais pas par la montagne]


La cérémonie approche à grand pas. Si le temps semble désormais figé dans la salle de réception des Cars qui, parée comme pour une noce quand il ne s’agit « que » de fiançailles et d’anoblissements, attend les convives, l’activité autour du domaine va croissant.

Il faut désormais veiller à ce que tous les approvisionnements arrivent en temps et en heure. Les messagers habituellement employés par Elric pour s’occuper des arrivées au domaine courent en tous sens. Aussitôt une tâche finie, aussitôt la suivante se profile. L’intendant est partout, donne de la tête à gauche et à droite, lance ses ordres au détour des couloirs, gère, supervise, élabore, répond, résout. Cela doit faire une bonne journée qu’il n’a pas dormi plus de deux heures de rang, sa barbe l’atteste. Une paille grisonnante mange ses joues, accentuant le creux de leur peau distendue par l’âge et tannée par le grand air.

L’intendant veille, et il veille en particulier à une expédition qui lui tient à cœur. La forêt des Cars est connue pour être giboyeuse, et à ce titre pourvoyeuse de mets de premier choix pour, dans la pratique, à peine le salaire des veneurs amateurs du village. Pour une fois qu’ils peuvent chasser sans aucune craindre de se faire tomber dessus pour braconnage (et pourtant Elric n’est guère sévère en la matière, ayant lui-même pratiqué cet utile exercice pendant des années), les fins connaisseurs de la forêt ont massivement répondu à l’appel de l’intendant.

Leur mission ? Ramener une bête, de préférence assez importante pour nourrir une tablée. Au pire, deux petits animaux. Et quelques lapins, s’ils en trouvent. Mais les lapins sont accessoires. Ce qui compte réellement, c’est cette pièce de gibier commandée par Gersinde au nom de sa volonté de préparer un véritable festin. Pas juste un banquet, non. Un banquet dont on se souviendra, un banquet qui marquera la mémoire et les sens, de l’odorat au goût en passant par la vue. Elle veut préparer quelque chose qui l’immortalisera… Elle veut cuisiner le repas de sa vie. Celui qui lui vaudra une fin de vie paisible quand elle ne pourra plus œuvrer pour la Vicomtesse, car elle ne s’abuse pas : si elle est en âge d’être chahutée par Elric, elle n’est plus du goût des minots des Cars. Non, elle vieillit, elle aussi, inexorablement, et elle commence à voir sa fin. Quand elle n’aura plus nulle part où aller parce que ses doigts boulus, douloureux et déformés, ne lui permettront plus de remplir son office de cuisinière, que lui restera-t-il ? La simple assurance d’avoir contenté sa maîtresse à tel point qu’elle la gardera auprès d’elle. Même si, au vu du traitement généreux de la Vicomtesse envers son Elric, Gersinde n’a probablement pas grand souci à se faire, elle préfère assurer ses arrières.

Dans sa cuisine, dans son domaine, dans son royaume à elle, elle attend.

Dans la forêt, les chasseurs peinent d’abord. Ils n’ont pas de chien, et ne peuvent se reposer que sur leurs connaissances quant à ces bois qu’ils connaissent depuis leur plus tendre enfance. A l’affût, à la recherche du moindre signe, de la moindre empreinte, ils avancent et s’enfoncent sous les frondaisons.

Gersinde attend et se ronge les ongles, geste inhabituel chez elle. Ses mains, ordinairement, ne touchent en ces lieux que les ustensiles qui font son quotidien et les denrées qu’elle accommode, du brouet léger au ragoût d’agneau. Silencieuse, elle regarde les flammes de l’âtre lécher la petite marmite qui bouillonne paisiblement au-dessus d’elles. Pas un bruit en dehors de celui de l’ébullition. Les cuisines seraient comme mortes sans ce doux et répétitif bruit de fond. La demeure aussi. Quand Gersinde ne donne pas de la voix, les lieux ne sont plus tout à fait comme ils devraient.

Une ombre se dérobe sous les pas des chasseurs du lundi. Le premier lapin leur file entre les jambes. En habitués des collets, ils font leur tournée, paisibles. Bientôt la moisson est bonne, et le meneur du groupe fait signe de garder les animaux en trop de côté. Ce sera jour de fête aux Cars, et il se doute que la Vicomtesse leur laissera le fruit de ce labeur, en récompense, en remerciement, ou simplement parce qu’elle sait que la forêt est assez pourvue en gibier pour alimenter tous les villages alentours.


Elriiiiiiiiiiiiic !

Bis repetita placent. Gersinde panique. Ils ne sont pas rentrés, ils n’ont pas encore ramené le fameux gibier qu’il faudra encore dépecer et dégraisser quelque peu, découper et mitonner, en s’adaptant à la bête ramenée. Et tout ça en deux jours, s’il vous plait, avant que la viande soit faisandée et que le repas soit servi. Mais Gersinde a donné de la voix, et la demeure se ranime. Les Cars étaient morts, vivent les Cars !

De la forêt est finalement, vers le milieu de l’après-midi, ramené triomphalement un cerf. Ses bois ne sont pas gigantesques mais suffisants pour faire un trophée honorable, et c’est aussi dans cette idée que l’animal a été chassé. Puisque les habitants des Cars ne sont pas maltraités, c’est une manière, leur manière, d’en remercier la Vicomtesse. Ou de la flatter, ou d’attirer ses bonnes grâce au cas où l’appropriation du surplus de lapins la contrarierait, qui sait. La bête est amoureusement préparée, Gersinde retrouve le sourire, Elric va dormir quelques instants, une broche et divers autres ustensiles sont apprêtés.

Mais la fête est encore loin d’avoir commencé.



        [Acte IV : Un rat et une femme]


C'est un art pour une livraison que d’arriver juste à temps. Juste quand il faut. A l'instant précis qui est opportun et incontournable.

La livraison en question est celle qui sauve les intentions de la Vicomtesse, revenue le jour-même de Limoges, quant à un présent à faire aux futurs promis. Comme à son habitude, elle a mis en place un système qui lui permettra de se tenir informée à tout moment des activités du Conseil comtal, et n’aura pas à négliger ses responsabilités, contrairement à ce que l’on veut bien insinuer contre elle quoique jamais en face. Si une urgence justifie d’ajourner la cérémonie, elle le saura. C’est tout ce qui compte, et elle prendra les mesures nécessaires. Et c'est Sindanarie elle-même, encore en tenue de voyage, qui demande au livreur arrivé en même temps qu'elle :


Avez-vous un travail urgent ? Autre chose à livrer ?

La réponse est négative. Aussitôt, le livreur trouve emploi, qui sera bien sûr rémunéré : aider Gersinde et Alice à préparer quelques chambres supplémentaires. Beaucoup se trouvent en enfilade, et serviront aux familles qui pourraient se déplacer. Dans une tour résideront les Carsenac qui feront le déplacement, si le cœur leur en dit. Dans trois pièces du rez-de-chaussée, les Malemort qui assisteraient au festin et à la double cérémonie. Dans deux autres logeront au moins Sofja et Ilia Jagellon, qui doivent arriver avec quelque avance au domaine des Cars, ainsi que cela a été convenu. Deux autres encore seront aménagées au cas où viendraient trois nobles limousins et un Dauphinois supplémentaires, Jagellon ou fiancés à des Jagellon. On n’est jamais trop prudent.

Et si certaines doivent rester inoccupées et que des convives imprévus souhaitent séjourner aux Cars, eh bien, l’affaire sera vite entendue. Au pire, la Vicomtesse laissera ses appartements et s’arrangera pour dormir ailleurs. Sinon, une nuit de prière en la chapelle Saint-Georges-de-Lydda, qui accueille le visiteur à l’entrée de la demeure, sera son refuge, et elle ne s’en plaindra pas.

Telles sont les explications données par la cuisinière des Cars et l’intendante de Viam au livreur, et, pendant qu’ils agencent de concert, vérifient literies et tapis de laine venus des Flandres et chassent la poussière des appartements les moins occupés de la demeure, il en profite pour déposer dans les chambres prévues à leur usage les deux tenues qu’il a amenées. L’une pour le promis, l’autre pour la promise, dont les appartements sont encore en état du fait de son installation récente aux Cars, avant un bref retour à Limoges précédant la cérémonie. Tel est le présent que la Vicomtesse voulait faire aux deux jeunes gens. Deux tenues assorties, aussi élégantes que possible afin de souligner leur importance à ses yeux tout autant que le statut auquel ils vont chacun accéder par leur anoblissement.

Noblesse, tellement convoitée mais officiellement tellement décriée, par les dires des nobles eux-mêmes tellement souillée… Le Comté en était à un point tel que ses nobles semblaient avoir honte de leurs titres, ne les porter qu’à contre-cœur et n’en tirer ni fierté ni même contentement, alors qu’ils n’étaient que la reconnaissance normale de leur mérite. Et quand l’on osait se présenter sous son véritable titre, les critiques allaient bon train. Prétention, orgueil, autosuffisance devenaient l’apanage des nobles qui osaient se présenter comme tels. Froideur, également. Cette froideur, la Vicomtesse des Cars l’assumait pleinement, puisqu’elle n’était que le résultat d’échecs terribles. Mais, quelles que soient les critiques que cela pourrait soulever, elle tenait à maintenir un peu de la joie qui émanait autrefois de la noblesse et organiser un banquet comme le Limousin n’en avait plus connu depuis des années. Invitation avait d’ailleurs été déposée au Collège de la noblesse limousine et marchoise, ainsi que l’apprennent, en plein milieu du rez-de-chaussée de la tour destinée aux Carsenac, les deux commères de service au livreur devenu aménageur, quand…


Hiiiiiii ! Jacqueeeeeeeet !

Le hurlement se fait à l’unisson, en plein milieu d’une tirade sur l’état de la noblesse limousine complétée alternativement par la cuisinière et par l’intendantee, touchant exemple de la complicité qui lie ces deux femmes que vingt ans séparent. Et il se fait en chœur pour une raison bien simple : les petits bruits déclenchés peu avant, à leur entrée dans la pièce, quand ledit Jacquet avait bousculé une chaise et qui avaient été attribués à l’instabilité de cette pièce de mobilier, s’étaient mués en couinements précédant de peu l’irruption d’un énorme rat. La bête était sortie comme un diable (et il ne représentait rien de moins qu’une abomination absolue pour celle qui en voyait ronger ses réserves comme pour celle qui vivait dans la crainte constante qu’un représentant de son espèce arrive à pénétrer dans la bibliothèque de Viam pour se repaître des manuscrits en délicat vélin copié par la Vicomtesse elle-même) de sous le lit, filant ventre à terre vers la porte et s’engouffrant en un écair dans la cour.

Et Gersinde réagit, non moins vive, en se précipitant à l’extérieur, juste à temps pour voire la Bête s’engouffrer dans le corps principal de la demeure. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se lance à sa poursuite en beuglant :


Attrapez-le ! Si ce [censuré] de [censuré] de saloupiaud atteint les cuisines, je vous égorge tous ! Attrapez-moi ce raaaaaaat !

Admettons que le cri jaillissant de la robuste gorge de Gersinde se trouble au moment où les insanités s’en échappent, pour le bien-être et la tranquillité morale des personnes les plus fragiles de l’assistance. Bientôt la Bête est tuée, le repas sauf, la tranquillité rétablie et le travail repris. Il ne reste plus beaucoup de temps. Les premiers convives vont bientôt arriver. La cour des Cars doit être en parfait état, les appartements prêts. Le personnel s’active plus encore. Et, à temps, l’honneur est sauf. Tout est prêt pour le dénouement.

Et ce fameux Acte V arrivera avec le banquet en lui-même.
Samhuinn
Un cheval et un homme. Cela aurait, très bien, pu résumer la situation. Clopinant, un-deux-trois-quatre, un-deux-trois-quatre, le noble animal, aussi têtu qu’une mule mais noble de sang, la robe semblait, elle aussi un tierce problème, tête revêche et sabot nu, phrase longue et idée courte, se dandinait sur le chemin des Cars.

- Je te fais éviscérer, débiter et je récupère ta peau pour en faire des boucliers dans moins d’une semaine … Sauf si je prends pitié de toi.

Semblait avertir Ilia.

- Tu ne m’as rien coûté et j’en comprends mieux la raison vieux canasson. On a vu des aristocrates moins décharnés et revêches que toi à la cour des anciens Roys … Et ils sont encore de ce monde … Tu as bien de la chance que l’inutilité des serviteurs ne leur cause pas, systématiquement, la mort.

Pauvre de lui, la bête, grabataire, lui inspirait plus de compassion que de colère. Ilia décida de descendre de selle et de marcher aux côtés de l’animal vieillissant.

- Tsss, je feindrais l’émerveillement face à la nature afin de m’épargner l’humiliation de ta condition, demi-âne. Avec toi, je serais dans l’obligation de porter le poids, ne serait-ce que d’un sac de maïs, si je ne voulais pas te voir t’écrouler au bout de cinq cents pas.

Ilia regardait son vieux cheval le sourire en coin. Comment aurait-il pu se débarrasser de lui ? Il l’accompagnait depuis si longtemps à présent. Compagnon de galère, compagnon d’infortune. Il n’avait pas de nom le canasson. Il s’appelait « mon ami », « bête de laboure », « tête de rat sur corps de vache » au bon gré d’Ilia et de son appréciation de la journée.
Ce jour, le jeune homme avait besoin de se défouler, la pression était trop forte, sans être ingérable non plus, mais l’homme était taquin et le cheval docile.


Les deux compères arrivaient en vue des Cars. De loin, l’agitation semblait déjà présente. Des allées et venues, des résonnements de cris, des bras, des gestes, tout semblait indiquer que quelque chose se préparait.

- Hmmm, beaucoup d’agitation ce me semble …

- Tes fiançailles « trois-poils-au-menton », aurait sûrement répliqué le cheval s’il en avait eu la capacité.

Ilia et son fier « bougre d’âne » arrivèrent dans la cour du château. Poussiéreux et sans prétention, au vue de leur apparence, ils toussèrent … en cœur, afin de se faire remarquer.
Harchi
L'agitation qui régnait dans la demeure des Cars le mettait mal à l'aise. Il y avait trop de monde, trop de bruit, trop de mouvement, trop d'aller-retour. Même si tout cela était pour sa Filia (*), le Vieux Valet n'était pas vraiment satisfait de savoir sa Rouquine épouser un homme qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait même jamais vu, juste aperçu un jour. Grognon, l'homme à la chevelure argentée, avait prévenu Elric qu'il s'occupait de ramener des fleurs... Mouais... C'était pas vraiment son activité préférée que de faire la cueillette mais au moins s'éloignait-il du château qui ressemblait à s'y méprendre à une fourmilière.
Muni d'un panier, ce qui à vrai dire lui donnait quelque peu une apparence ridicule, il se dirigeait vers les étendues vertes quand ses opale remarquèrent une silhouette inconnue qui tenait par la bride une monture qui avait du en voir défiler des années.
Comme personne autre que lui ne semblait faire attention au Jeune homme, le vieillard s'approcha de lui.


- Bonjour, Puis-je vous aider ?

Il toisait le jeune homme de haut en bas. Son apparence était soignée hormis peut-être la barbe de trois jours qu'il semblait entretenir. Encore une lubie de la jeunesse sans doute, de son temps rien ne valait des joues parfaitement rasées même auprès de la gente féminine.
Bien que son instinct aiguisé lui intimait qu'il ne s'agissait probablement pas d'un livreur, d'une parce qu'il n'y ressemblait pas, de deux, parce qu'il n'avait pas l'air d'avoir de la marchandise sur lui, il ne put s'empêcher de poser la question.


- Vous venez nous livrer ?

Après une courte pose il ajouta tout de même. On ne sait jamais.

- A moins que ce soit pour autre chose ? Si je peux vous aider. Je suis le seul disponible comme vous le constatez la demeure est en effervescence, un grand évènement à fêter.

Il ponctua tout de même sa phrase d'un sourire accueillant après tout même s'il n'était pas l'employé de la Vicomtesse, il était celui de la Rouquine pour qui tout ceci était organisé, aussi pouvait-il aider, même ridiculement affublé d'un panier bon pour les commissions au marché et dont on sait qu'il convenait mieux aux Femmes.

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(*) fille en latin
Sofja
[A Bellegarde en Marche]


L’excitation de la maisonnée était à son summum lorsque les fiançailles d’Ilia étaient devenues officielles. S’en parler de Sofja qui était des plus heureuses pour ce jeune couple qui avait eu, réciproquement, le coup de foudre lorsqu’ils s’étaient rencontrés à la COLM. La jeune femme avait essuyé les difficultés d’un mariage, elle ne le souhaitait à personne, elle donna donc tous les moyens à son frère d’y accéder par l’anoblissement puisque la fiancée allait l’être.
La famille de la fiancée s’occupait de la réception ce qui soulagea la Vicomtesse qui commençait à perdre la tête entre la mairie, les brigands, les préparatifs du mariage, le vignoble… elle n’en manquait pas du travail. Vivement que le Sieur Robin reviennent afin de se soulager un peu mais surtout lui permettre de commencer ses études de médecine.

Quelques jours avant le jour J, Sofja avait rencontré son frère afin de lui offrir un bijou qui était dans la famille depuis de longues générations du côté de sa mère. Leur mère, Lola, l’avait confié à Sofja afin qu’elle la porte le jour de ses fiançailles mais cette dernière n’en n’avait eu aucune utilité car elle ne s’était pas fiancée. De ce fait, elle avait bien sur pensé à son frère et mesme si elle ne connaissait pas trop la jeune Mahelya, les quelques rencontres professionnelles qu’elles avaient eu, lui avait donné une bonne impression. Elle avait donc proposé au jeune homme de récupérer cette belle bague familiale pour l’offrir à sa fiancée. Ce dernier avait l’air très ravie de ce présent surtout qu’il avait une particularité unique.
Le jour J arriva, la chambrière savait déjà ce que souhaitait porter sa maitresse. Pour commencer, elle voulait un bain relaxant avec des senteurs qu’elle avait déniché au marché de Limoges. Une fois que le bain fut pris, la jeune femme désigna la robe qu’elle souhaitait porter. Elle devait être unique pour cet évènement mais également à la hauteur de la future belle famille. La talentueuse Elizabelle de l’atelier des doigts d’or lui avait adapté la magnifique tenue « Précieuse » pour cet évènement. La jeune femme n’avait pas l’habitude de porter telle robe mais aujourd’hui, il fallait. Heureusement que la chambrière était là car c’était juste impossible de le faire seul. Apprêtée de la robe, la servante commença la coiffure pour finir avec le voile. Sofja était prête, elle finit avec une petite touche de parfum sucré. Elle se regarda dans le miroir, tout était parfait.


Faut que j’y aille, sinon on va finir par être en retard !

Elle devait passer par « Les Billanges » pour récupérer son tendre. Il s’avère que son domaine était sur la route, autant faire la route ensemble. Le carrosse était devant la porte, nettoyer complètement pour l’occasion. Les jumeaux étaient prêts également, ils n’attendaient plus que leur grande sœur.

Allons-y mes chéris, vous êtes sublime !


[En direction Des Billanges]


Les enfants JAGELLON montèrent dans le carrosse. Sofja eu un petit pincement au cœur en pensant à ses parents. Mais ils n’étaient pas loin, ils veillaient au bon déroulement de ces fiançailles. Après deux petites heures de route, ils arrivèrent chez son tendre. Les travaux avaient commencé, pendant ce temps, il logeait dans la petite bâtisse voisine.

Son fiancé donna les derniers ordres puis monta dans la voiture pour s’assoir au côté de Sofja. Se retenant de l’embrasser devant son frère et sa sœur, la jeune femme lui attrapa la main. La fin de la route ne dura qu’une heure qu’ils passèrent à discuter de tous et de rien.



[Au Cars]


La calèche franchie les portes du domaine « Des Cars ». C’était la première fois qu’elle y mettait les pieds. De toute façon, elle devait s'y faire, aujourd'hui serait le jours des premières fois : premières fiançailles, premier repas dans une grande famille Limousine, premier anoblissement … le stress total quoi !
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Aldraien
    - Ca ne fait pas « trop », tu es sûre ?
    - Tout à fait, Baronne, vous êtes sublime. Et puis, ce sont les fiançailles de votre fille, et son anoblissement.
    - Oui, oui, je sais, rien n'est trop beau pour elle…Je n’arrive pas encore à croire que ma fille va être liée à un homme par ce serment. Ah ! Ne sers pas trop je te prie.

    La Malemort râlait, pour changer. Elle n’aimait pas qu’on l’apprête, elle n’aimait pas passer des heures à se faire chouchouter, coiffer, habiller ; pourtant, c’était un jour unique qui se préparait au domaine des Cars. Ussac étant très proche de la Vicomté de sa cousine, elle avait pu se préparer directement chez elle, pour le plus grand malheur de sa femme de chambre. Pour l’occasion, une robe toute neuve ; on ne confiait pas sa fille à un homme tous les jours, même si ce n’étaient là que les prémices de l’union, une promesse échangée, et l’anoblissement de sa fille, qui allait recevoir Saint-Julien-le-Vendonais, terre à laquelle la rousse grand modèle avait renoncé pour que le rousse modèle médium puisse la recevoir en dot, elle n’avait pas hésité un seul instant pour que sa fille puisse devenir une Demoiselle…Elle porterait un blason dessiné de la main même de sa mère ; une sorte de cadeau qu’elle lui ferait, car la Malemort était très fière de sa création.
    Bref, sa robe donc : Sans grande surprise, elle serait verte, car c’était la couleur qui lui allait le mieux, mais cette fois d’un vert légèrement plus foncé que d’ordinaire ; rehaussée de quelques fils dorés. Cheveux ramenés en une longue tresse, où le roux se mêlait doucement mais sûrement à l’argent, la couronne baronniale comme parure, son alliance au doigt, et rien de plus.


    - Alisa-Nebisa est-elle prête ?
    - Oui, Madame.
    - Et les garçons ?
    - Hum, et bien…

    Plissement de nez, et plissement des yeux. Ces hommes étaient pires que des femmes !
    Le bruissement du tissu indiqua que la Baronne se déplaçait, se dirigeant vers la chambre de sa fille modèle réduit, qui avait été préparée grâce aux bons soins de sa nourrice. Une tenue faisant d’elle une petite Princesse, une petite robe l’accordant à sa mère dans un ton plus clair ; dans ses bras, personne ne pouvait douter des origines de la petite.


    - Les garçons, nous y allons !

    Kylian, Louis-Arthur, Alisa-Nebisa et elle. Quatre Carsenac pour fêter ce grand jour aux côtés d’une fille, d’une cousine, d’une sœur. L’enfant dans les bras, elle avait rejoins la voiture tirée par deux chevaux, qui la transporterait jusqu’aux Cars. Les garçons, puisqu’ils mettaient du temps à se préparer, iraient à cheval…Comme si ça allait les déranger.
    La Malemort secoua la tête. De toute façon, Kylian, vis-à-vis de sa nouvelle fonction, se devait d’être à l’extérieur pour assurer la sécurité du convoi. Il était un homme à présent, et chaque fois qu’elle le voyait, c’est son premier mari, Tenshikuroi, qu’elle revoyait systématiquement. En grandissant, il prenait la même carrure que lui, et la même expression déterminée lorsqu’il avait décidé quelque chose ; à n’en pas douter il ferait un soldat, un homme, un héritier parfait ; et à cette idée la rousse ne pouvait que sourire.
    En chemin, elle ne voyait pas vraiment ce qu’il se passait au dehors, se concentrant sur la petite rouquine dans ses bras qui, plus elle grandissait, plus elle lui ressemblait. A l’arrivée, elle se fit aider à descendre, pour découvrir le domaine des Cars qu’elle connaissait bien pour l’avoir fréquenté très souvent. Non loin se trouvait Saint-Julien, qu’elle connaissait très bien également.

    La famille de Marie-Amelya venait d’arriver. Hannibal ne pourrait malheureusement pas être là, mais avait prié sa femme, dans une missive arrivée de Normandie, de présenter tous ses vœux de bonheur à sa fille adorée. Car adorée, aimée, elle l’était, à n’en point douter.
    Avec les deux garçons, et la jeune enfant, elle rejoint les quelques personnes déjà présentes, saluant d’un sourire et d’une inclination de la tête. Sa fille, sa fierté, se montrerait bientôt, pour son grand bonheur.

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Kylian.
Panique chez le Deschenaux, aujourd"hui etait un jour important, vital pour sa petite rousse qu'il avait retrouvé voici quelques jours/Semaines, Elle allait aujourd"hui prononcer deux serments, l'un pour l'homme de sa vie, l'autre pour devenir noble. Enfin Kylian allait rencontrer le promis de sa soeurette, enfin il allait la voir trèès heureuse, elle le meritait tant, enfin ils allaient etre reunis encore. Chaque occasion etait un pur bonheur pour lui.

Loic? Ou est ma...?

Ici .. La voix de son ancien precepteur etait moqueuse, se relevant de la malle ou il avait plongé pour trouver son vetement, il le fixa les poings sur les hanches en le voyant agiter nonchalement sa veste tant reherchée

Dis donc tu ne te moquerais pas toi?
Non du tout..

Un sourire complice entre les deux, meme si Kylian n'avait plus besoin maintenant d'un precepteur, il gardait loic avec lui, pour tout et n'importe quoi. Il etait son troisième père, l'une des seules personnes en qui il avait une confiance aveugle; Il enfila la dite veste, se regardant dans le large miroir, stressé , totalement

Alors qu'en pense tu? je suis.. presentable?Mahel va .. enfin je suis..
Mais oui ne vous en faites pas, Marie sera ravie de vous voir si elegant. Allez depechez vous, votre mère est dejà sur le depart, vous avez été voir vos hommes?
Oui ! tu crois quoi? ils m'attendent.. eux aussi et et ;. Misère le cadeau je l'ai mis ou??
Ici..

Levant les yeux au ciel, pffff ca serait une de ces journées stressantes, dejà que sa petite grande soeur se fiancerait.. Une tape sur son epaule, il prit le cadeau pour sa rouquine, et sortit rapidement du castel, sautant avec dexterité sur sa fière monture. Le carrosse de sa mère prenait la route, il observa la fière garde d'Ussac, les passant rapidement en revue, puis d'un geste de la tete il indiqua aux gardes de commencer ce petit periple. Les ordres aveient été donné tot le matin, c'etait la première fois que le Kylian sortait ainsi, en tant que Capitaine de la garde de la Baronnie. Esperons que ce soit fructueux ! Louis vient les rejoindre, Il sourit a son cousin avant de redevenir serieux, beh oui un peud 'autorité quoi :!

Qu'aristote soit beni, aucun brigand, aucun souci en route. Arrivant au domaine ou vivait la petite rousse, il descendit de cheval, remettant ses vetements en ordre, puis aida sa baronne de mère a descendre du carrosse.

Alfred, je vous confie le carrosse .
Bien capitaine, Et de voir tout les gardes repartir se poster discretement

Ils entrèrent tout trois au domaine, bras dessus dessous, n'oubliant pas de mettre son cadeau, petit certes, mais mignon du moins il l'esperait. Un long soupir stressé encore se degagea de ses levres. Il etait heureux pour elle, meme si une legère pointe de jalousie se faisait sentir. Sa petite soeur etait une belle femme accomplie, et soit beni celui qui ferait parti de sa vie. Maix malgrè cela, Kylian ne pourrait s'empecher de tenter de la proteger, il avait tant de temps a rattrapper pour se faire pardonner de ces mois loin d'elle.

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Ailvin
Ce jour-là, l’adolescent était resté à Ussac. Sa cousine l'avait prévenu quelques jours auparavant -au détour d'un sermon, des fiançailles de son autre cousine. A vrai dire, pour l'heure le Carsenac n'avait que des cousins. Quoi qu'il en soit, il avait acquiescé et assuré sa tutrice de sa présence pour un évènement qui, il n'en doutait pas, était important pour elle.
Depuis quelques jours, les missives et dépêches s'accumulaient dans le petit cabinet qu'il avait investi, et chaque matin, depuis Paris arrivaient d'autres billets. Aujourd'hui, un des vélins venait du Saint-Empire, et ce ne fut pas sans l'étonner.

Voyant le jour décliner, et entendant le carrosse s'ébrouer au dehors, il laissa là son ouvrage et s'en alla rejoindre Kylian, son autre cousin -probablement celui dont il était le plus proche, après être passé par les écuries. Le Deschenaux-Carsenac avait été nommé à la tête de la garde d'Ussac, aussi avait-il décider de se joindre à lui, profitant de l'occasion pour éprouver ses aptitudes à la monte, craignant qu'elles aient été rongées par l'inaction croissante.


- Le bonjour mon cousin, et talonnant sa monture pour se mettre à son niveau, le Très Haut veille sur nous en ce jour béni.

Lui rendant son sourire, il se contenta de suivre le convoi qui ondulait dans la campagne Limousine, paisiblement il faut le reconnaître. La fin du trajet approchant, le blondinet rassembla ses esprits, qu'il avait laissé vaquer à diverses réflexions, et, une fois pied-à-terre, s'affaira à épousseter sa vesture.
La Baronne les attendait déjà, portant sa jeune fille dans ses bras, à quelques enjambées de là. Ils la rejoignirent et entrèrent là où les festivités allaient prendre part, Arthur éprouvait déjà une certaine soif...

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Ailvin Wolback, de retour...
Boskdeportkar
[Aux Billanges]

Sacrée journée qui se dessinait. Fiancailles et anoblissements.
J'avais hate de retrouver ma Belle qui ne devait plus tarder dans son bel equipage. Le temps de donner quelques ordres pour la rénovation de la batisse principale du domaine qui reprenait quelques couleurs depuis peu.
J'etais pret mais sans la moindre pression. J'avais pris parti de me feliciter
d'avance de ces beaux evenements qui allaient reunir Cars et Jagellon.

La calèche se fit annoncer par le martellement des pas des chevaux sur la route caillouteuse. Je ne trainais pas plus parmi mon personnel, chacun savait quoi faire et j'etais curieux de voir quelle magnifique tenue Sofja avait choisie.
Les Jumeaux l'accompagnaient, je me contentais donc de répondre à son sourire un peu forcé qui traduisait une certaine anxiété.
Le cocher fouetta ses montures, et nous voilà repartis à nouveau.

"Ma Douce et Belle Promise, ne seriez vous pas un peu nerveuse ? Ce n'est point la peine ! Rejouissons nous plutot, la vie est si courte que les bons moments doivent se deguster sans moderation".


Elle me serra la main tres fortement, je supposai qu'elle avait besoin de sentir ma présence à ses cotés. Elle, à present chef de famille JAGELLON

[Au Cars]

Nous franchimes le portail du Domaine des Cars, je crus que Sofja allait m'ecrabouiller les doigts. Je l'embrassai sur la joue et lui soufflai.


Je suis à tes cotés pour le meilleur et le pire. Ce jour, crois moi fait parti des meilleurs. Alors offre ton sourire à qui le voudra. Il fait tant de bien.

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L' époux de ma Dame de Coeur, Sofja JAGELLON
Sofja
Un serviteur du domaine vint leur ouvrir la porte de la calèche, la Vicomtesse descendit la première suivit de son tendre qui essaya de la tranquilliser. Puis vint les jumeaux.
Le domaine était magnifique, une belle bâtisse pleine de vie. Cela avait l'air de bouger dans tous les sens à l'intérieur.


Ohhh oui c'est un jour magnifique, tellement magnifique que je ferai tout pour qu'il marque l'esprit des fiancés. C'est qu'ils grandissent vite les petits... ils vont presque me rattraper à force.

Sofja partagea son sourire à son tendre, ben oui mesme stressée, elle taquinerie était de mise.

Avant de rentrer, elle jeta un œil derrière sa calèche, un magnifique destrier était accroché, c'était son petit cadeau de fiançailles pour son frère mais également de futur seigneur. La jeune femme connaissait bien le vieux cheval qu'il avait, il pourrait bien sur le garder pour qu'il finisse ses vieux jours dans la prairie mais le petit nouveau serait plus utile pour les voyages et autres occasions.
C'était un jeune destrier de race Great Horse, de robe braie, qu'elle avait fait venir de l'autre côté de la Manche. Il avait grandi la bas et les propriétaires l'avaient débourré et dressé pour les besoins de son frère. Lorsqu'il arriva au domaine, l'étalon se mit à galoper dans le champ, faisant trembler la terre. Nul doute sa fougue, sa puissance et sa force faisaient honneur à sa race. Il sera idéal pour la guerre, les joutes et les tournois.

Elle espéra que ce présent plaise à son frère.


Allons-y, Ilia est peut-être déjà arrivé.
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Elric_lesang
[Aux Cars, l'intendant n'arrête pas.]

Il n'avait pas arrêté depuis plusieurs jours, malgré tout. Car, sitôt que la cour avait retrouvé un semblant d'aspect présentable, il avait aperçu un vieil homme à la silhouette bien connue (et un potentiel compagnon de beuverie notoire, soit dit en passant) avec un jeune blond qu'il avait déjà vu auparavant, et qu'il attendait. Pour cause... C'était le futur fiancé.

Sans plus tarder, il avait salué le premier avec quelque familiarité après avoir accueilli le second et lui avoir indiqué où se rendre pour se mettre à son aise. Les appartements étaient prêts, autant en profiter.

Et un peu plus tard, c'était la délégation de la famille de la future fiancée qui approchait, menée par une rousse qu'il connaissait désormais pas si mal. Il ne l'avait pas vue naître mais presque, et ils avaient eu l'occasion de se rapprocher en des heures sombres, où il s'était fait une nouvelle fois ombre au service d'une Carsenac. S'approchant d'eux, il entama :


Aldraien... Baronne, je veux dire. Jeunes gens et, hum, toute jeune fille, bienvenue aux Cars.

Puis, se tournant nettement vers la rousse :

Si vous souhaitez prendre quelque repos ou rajuster de quelque manière qui vous siéra votre mise, la Vicomtesse a tenu à ce que la tour la plus proche du corps de logis vous soit réservée. A l'ensemble de la famille Carsenac, s'entend. Votre jeune cousin Bruenor devrait également se joindre à la cérémonie.

Et une troisième délégation, façon de parler, s'approcha. Deux enfants, manifestement jumeaux, un homme et une femme. S'inclinant respectueusement devant ceux-ci, l'homme vieillissant réitéra un discours désormais rodé :

Dame, Sire, soyez les bienvenus aux Cars. Je suis Elric Lesang, intendant du domaine, à votre service. Puis-je m'enquérir du motif de votre venue en ces lieux ?
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