Elfry
---- Ce 31 mars 1460, à l'hôtel particulier des Sirènes, au centre d'Epinal. ----
Surement que de nombreuses fioles, dans l'atelier de la parfumerie familiale, "Le N'Ebrêché", pourrait avoir de nombreux motif de se plaindre des essais du fameux Nez :
Avec les associations de fragrances au résultat olfactif plus que douteux qu'il leur versait dedans, quand elles ne finissaient pas en milles petits morceaux éparpillés sur le sol suite à des explosions trop fréquentes.
Mais les fioles ne peuvent pas se plaindre, en général, ni porter plainte !
Non ? Sauf celles qui appartiennent à la famille de la Fiole Ébréchée, celles qui peuvent parler, communiquer, respirer, rire et souffrir ! Et qui ont leur petit coeur aussi fragile que le cristal des fioles d'atelier !
Elfry avait quitté la taverne ce soir, et la veille d'ailleurs, le coeur brisé, non plus simplement ébréché, le coeur empli de rage, de peur et d'une émulsion d'émotions qui n'étaient pas loin de lexplosion !
Depuis deux jours son lâcheur de frère la torturait et même si ce soir, elle avait fait la connaissance d'un nouvel ami, si gentil et attentionné, de si bons conseils, Angel, elle n'arrivait pas à pardonner à son frère, ce prétendu nez qui pourtant ne comprenait rien à rien, et qui ne voyait pas plus loin que le bout de son n... de son lorgnon !
Sa décision était prise, elle allait suivre le conseil de son nouvel ami, et écrire au procureur de Lorraine pour lui exposer ses griefs et ses peurs.
Un vélin, une jolie plume taillée, de l'encre et beaucoup d'amertume et de rancurs animèrent la main de la petite fêlée, elle s'appliqua même, tant dans l'écriture que dans le choix des mots :
Surement que de nombreuses fioles, dans l'atelier de la parfumerie familiale, "Le N'Ebrêché", pourrait avoir de nombreux motif de se plaindre des essais du fameux Nez :
Avec les associations de fragrances au résultat olfactif plus que douteux qu'il leur versait dedans, quand elles ne finissaient pas en milles petits morceaux éparpillés sur le sol suite à des explosions trop fréquentes.
Mais les fioles ne peuvent pas se plaindre, en général, ni porter plainte !
Non ? Sauf celles qui appartiennent à la famille de la Fiole Ébréchée, celles qui peuvent parler, communiquer, respirer, rire et souffrir ! Et qui ont leur petit coeur aussi fragile que le cristal des fioles d'atelier !
Elfry avait quitté la taverne ce soir, et la veille d'ailleurs, le coeur brisé, non plus simplement ébréché, le coeur empli de rage, de peur et d'une émulsion d'émotions qui n'étaient pas loin de lexplosion !
Depuis deux jours son lâcheur de frère la torturait et même si ce soir, elle avait fait la connaissance d'un nouvel ami, si gentil et attentionné, de si bons conseils, Angel, elle n'arrivait pas à pardonner à son frère, ce prétendu nez qui pourtant ne comprenait rien à rien, et qui ne voyait pas plus loin que le bout de son n... de son lorgnon !
Sa décision était prise, elle allait suivre le conseil de son nouvel ami, et écrire au procureur de Lorraine pour lui exposer ses griefs et ses peurs.
Un vélin, une jolie plume taillée, de l'encre et beaucoup d'amertume et de rancurs animèrent la main de la petite fêlée, elle s'appliqua même, tant dans l'écriture que dans le choix des mots :
Citation:
De Elfry Gallene Franchesca de la Fiole Ebrechée,
Au procureur de Lorraine, Cassandre Louna, soeur de l'attentionné Angel.
Que cette journée vous soit agréable, même si j'ose venir vous déranger avec ma requête. Je le fais sur le conseil de votre frère, qui est venu à mon aide ce soir, dans la taverne la Spinalienne à Epinal.
Afin de calmer ma peine et ma colère, il m'a raconté votre histoire, votre enfance sans parents, enfermée. Je n'ai pas l'audace de croire que je peux comprendre ce que vous avez vécu, pour ne pas l'avoir partagé, mais j'ai celle de croire que vous saurez comprendre ma détresse et mes justes griefs.
J'ai 11 ans, ma maman a rejoint le paradis solaire l'an dernier, laissant les larmes creuser un gouffre dans mon tout petit coeur. Mon papa nous avait quitté un mois seulement après ma naissance, marquant ma vie d'un vide immense qui ne se comble jamais. Heureusement j'avais mes frères et ma soeur :
- Idril qui remplace maman chaque jour et veille sur moi.
- Beren son jumeau qui était pendant longtemps ce qui s'apparentait, d'assez loin, il ets vrai, à une référence masculine et paternelle.
- Prosper aussi, un compagnon de jeu, parfois de bêtises.
La famille a décidé de venir s'installer en Lorraine, tous ensemble. Le déménagement a été organisé et le jour du départ, sans que nous sachions pourquoi, sans un mot, ni explication, nos deux frères n'ont pas suivi le convoi, nous abandonnant Idril et moi pour le voyage mais aussi pour la découverte de la Lorraine, notre nouveau foyer. Mais un foyer peut-il l'être sans sa famille autour de soi ? Et ils ne sont pas inquiétés des dangers que nous encourrions pendant le voyage et même ensuite.
Sans un mot pour nous prévenir, sans prendre la peine de nous donner leurs raisons, car nous aurions pu comprendre peut-être et reporter le départ ou l'annuler...
Non, ils nous ont juste laissé partir, et nous ne nous sommes pas rendu compte de suite de leur abandon, ma soeur et moi.
Imaginez ! Après papa et maman qui eux n'ont pas eu le choix, c'était au tour de mes deux frères de nous abandonner, par choix ! Consciemment ! Avec préméditation !
Et pendant des semaines, pas de nouvelles. Pas de lettres, aucune explication.
Beren aurait écrit à sa jumelle, une seule lettre. Mais moi il m'a tout simplement oubliée !
Aimer est vraiment un drôle de piège, vous donnez votre coeur à votre famille et eux le piétine en vous abandonnant comme cela, du jour au lendemain.
Et subitement, avant-hier, Beren est là ! Il agit comme s'il n'avait rien à se reprocher et au contraire se plaint que je ne lui saute pas dans les bras, toute en joie de le revoir, pressée de lui prouver mon affection ! Calembredaine !
Ce soir, le comble, japprends qu'il a pour projet de me vendre. Il n'a pas réussi à se débarrasser de moi, alors il échafaude de nouveaux plans pour cela.
Votre frère en a été témoin, sa fiancée aussi, et d'autres aussi, comme ma soeur et même la Duchesse de Lorraine bien qu'elle ne soit pas restée longtemps.
Me vendre ! Je ne suis pas un objet dont il peut se débarrasser ainsi, même si après tout cela, je n'ai plus guère envie de lembarrasser de ma présence.
Je viens donc à vous pour porter plainte contre mon frère et avec l'espoir que la justice saura me protéger de ses sombres desseins.
Aidez-moi ! Protégez-moi de lui ! Peut-être pouvez-vous l'obliger à ne pas m'approcher et me soustraire à son autorité et à son influence ? Je ne veux plus qu'il puisse disposer du moindre droit ou pouvoir sur moi.
Il ne m'aime pas, même si en public, il feint d'être blessé et proche de moi, ce n'est que de la comédie pour ne pas être jugé pour ce qu'il est : un monstre sans coeur, un homme horrible qui s'en prend aux plus petits et plus faibles que lui !
Quand votre frère a raconté vos années dans ce couvent, mon frère a semblé subitement très intéressé et visiblement ravi de cette nouvelle solution vu qu'il n'avait pas trouvé où, ni comment me vendre.
Je ne connais rien aux lois, ni aux moyens légaux existants.
Peut-être mon frère pourrait-il être accusé de vouloir mettre ma vie en danger ?
Ou encore accuser de maltraitance morale et même physique car quand j'y repense, à plusieurs reprises dans le passé, quand je ne me méfiais pas de lui, naïve et encore confiante dans l'amour fraternel, il m'a demandé de l'aide dans des expériences qui ont mal tournées, avec des explosions et des chutes.
Espérait-il me voir disparaitre dans ce qui passerait pour un malencontreux accident ?
Il disait être simplement maladroit... quand il n'était surement que machiavélique.
Et si vous ne trouvez rien à lui reprocher, comment puis-je trouver la sécurité, comment me garantir qu'il n'arrivera pas à ses fins ? Avez-vous la solution pour garantir ma sécurité et ma liberté ?
J'ai bien pensé partir, mais seule, je n'irais pas loin sans courir aussi de grands dangers. Et je ferais beaucoup de peine à ma grande soeur, qui ne peut croire que son frère jumeau puisse se révéler aussi démoniaque.
Au secours, Cassandre Louna, vous êtes mon seul espoir ! (et pour la référence "clin d'oeil", que le sens de la justice soit avec vous !)
Puisse le Très-haut veiller sur nous.
Avec tous mes remerciements pour votre aide et votre compassion.
Au procureur de Lorraine, Cassandre Louna, soeur de l'attentionné Angel.
Que cette journée vous soit agréable, même si j'ose venir vous déranger avec ma requête. Je le fais sur le conseil de votre frère, qui est venu à mon aide ce soir, dans la taverne la Spinalienne à Epinal.
Afin de calmer ma peine et ma colère, il m'a raconté votre histoire, votre enfance sans parents, enfermée. Je n'ai pas l'audace de croire que je peux comprendre ce que vous avez vécu, pour ne pas l'avoir partagé, mais j'ai celle de croire que vous saurez comprendre ma détresse et mes justes griefs.
J'ai 11 ans, ma maman a rejoint le paradis solaire l'an dernier, laissant les larmes creuser un gouffre dans mon tout petit coeur. Mon papa nous avait quitté un mois seulement après ma naissance, marquant ma vie d'un vide immense qui ne se comble jamais. Heureusement j'avais mes frères et ma soeur :
- Idril qui remplace maman chaque jour et veille sur moi.
- Beren son jumeau qui était pendant longtemps ce qui s'apparentait, d'assez loin, il ets vrai, à une référence masculine et paternelle.
- Prosper aussi, un compagnon de jeu, parfois de bêtises.
La famille a décidé de venir s'installer en Lorraine, tous ensemble. Le déménagement a été organisé et le jour du départ, sans que nous sachions pourquoi, sans un mot, ni explication, nos deux frères n'ont pas suivi le convoi, nous abandonnant Idril et moi pour le voyage mais aussi pour la découverte de la Lorraine, notre nouveau foyer. Mais un foyer peut-il l'être sans sa famille autour de soi ? Et ils ne sont pas inquiétés des dangers que nous encourrions pendant le voyage et même ensuite.
Sans un mot pour nous prévenir, sans prendre la peine de nous donner leurs raisons, car nous aurions pu comprendre peut-être et reporter le départ ou l'annuler...
Non, ils nous ont juste laissé partir, et nous ne nous sommes pas rendu compte de suite de leur abandon, ma soeur et moi.
Imaginez ! Après papa et maman qui eux n'ont pas eu le choix, c'était au tour de mes deux frères de nous abandonner, par choix ! Consciemment ! Avec préméditation !
Et pendant des semaines, pas de nouvelles. Pas de lettres, aucune explication.
Beren aurait écrit à sa jumelle, une seule lettre. Mais moi il m'a tout simplement oubliée !
Aimer est vraiment un drôle de piège, vous donnez votre coeur à votre famille et eux le piétine en vous abandonnant comme cela, du jour au lendemain.
Et subitement, avant-hier, Beren est là ! Il agit comme s'il n'avait rien à se reprocher et au contraire se plaint que je ne lui saute pas dans les bras, toute en joie de le revoir, pressée de lui prouver mon affection ! Calembredaine !
Ce soir, le comble, japprends qu'il a pour projet de me vendre. Il n'a pas réussi à se débarrasser de moi, alors il échafaude de nouveaux plans pour cela.
Votre frère en a été témoin, sa fiancée aussi, et d'autres aussi, comme ma soeur et même la Duchesse de Lorraine bien qu'elle ne soit pas restée longtemps.
Me vendre ! Je ne suis pas un objet dont il peut se débarrasser ainsi, même si après tout cela, je n'ai plus guère envie de lembarrasser de ma présence.
Je viens donc à vous pour porter plainte contre mon frère et avec l'espoir que la justice saura me protéger de ses sombres desseins.
Aidez-moi ! Protégez-moi de lui ! Peut-être pouvez-vous l'obliger à ne pas m'approcher et me soustraire à son autorité et à son influence ? Je ne veux plus qu'il puisse disposer du moindre droit ou pouvoir sur moi.
Il ne m'aime pas, même si en public, il feint d'être blessé et proche de moi, ce n'est que de la comédie pour ne pas être jugé pour ce qu'il est : un monstre sans coeur, un homme horrible qui s'en prend aux plus petits et plus faibles que lui !
Quand votre frère a raconté vos années dans ce couvent, mon frère a semblé subitement très intéressé et visiblement ravi de cette nouvelle solution vu qu'il n'avait pas trouvé où, ni comment me vendre.
Je ne connais rien aux lois, ni aux moyens légaux existants.
Peut-être mon frère pourrait-il être accusé de vouloir mettre ma vie en danger ?
Ou encore accuser de maltraitance morale et même physique car quand j'y repense, à plusieurs reprises dans le passé, quand je ne me méfiais pas de lui, naïve et encore confiante dans l'amour fraternel, il m'a demandé de l'aide dans des expériences qui ont mal tournées, avec des explosions et des chutes.
Espérait-il me voir disparaitre dans ce qui passerait pour un malencontreux accident ?
Il disait être simplement maladroit... quand il n'était surement que machiavélique.
Et si vous ne trouvez rien à lui reprocher, comment puis-je trouver la sécurité, comment me garantir qu'il n'arrivera pas à ses fins ? Avez-vous la solution pour garantir ma sécurité et ma liberté ?
J'ai bien pensé partir, mais seule, je n'irais pas loin sans courir aussi de grands dangers. Et je ferais beaucoup de peine à ma grande soeur, qui ne peut croire que son frère jumeau puisse se révéler aussi démoniaque.
Au secours, Cassandre Louna, vous êtes mon seul espoir ! (et pour la référence "clin d'oeil", que le sens de la justice soit avec vous !)
Puisse le Très-haut veiller sur nous.
Avec tous mes remerciements pour votre aide et votre compassion.