Aimbaud
En le château de Corbigny il y avait une pièce, et dans cette pièce il y avait une table. Sur cette table il y avait des plans, sur ces plans il y avait de petites figurines en bois qui représentaient des soldats, et sur ces petites figurines en bois, Aimbaud, Marquis de Nemours, avait dessiné à la plume des gros nez, des moustaches, des dents cariées et des yeux débiles qui louchaient. Juste à côté de ces figurines, il y avait une paire de talons posés bien en évidence. Au bout de ces talons il y avait des jambes bottées et ficelées de haut-de-chausse, et au bout de ces haut-de-chausse il y avait un buste avachi dans un grand fauteuil de cuir et de bois. Au bout de ce buste il y avait une tête rasée en coupe-au-bol appuyée contre un dossier, et cette tête, c'était celle de vous savez qui. Non, pas Voldemort. Aimbaud. Et cette tête réfléchissait.
Elle réfléchissait pendant qu'une main tapotait le crâne d'une figurine sur l'accoudoir du fauteuil. Poc poc poc poc... Au cas où vous auriez cru que ces figurines étaient destinés à faire joujou aux chevaliers, je préciserai quand même (pour l'intégrité de mon personnage) que c'était des instruments de tactique militaire. Le soldat tapait donc du casque sur l'accoudoir, poc poc poc poc... Et Aimbaud réfléchissait.
Il réfléchissait parce que sur sa table, pas là où il y avait la carte, pas là où il y avait les figurines, pas là où il avait mis ses pieds, mais juste à côté : se trouvait une pile de dépêches venant des quatre coins du Royaume, et le parchemin au sommet de cette pile annonçait la mort d'Ygerne de Verdelles. Cette nouvelle l'avait légèrement attristé, mais le plus ennuyeux, c'était d'avoir à écrire une lettre de condoléance pour la suzeraine de ladite morte : la grande Saint Fargeau !
Elle réfléchissait pendant qu'une main tapotait le crâne d'une figurine sur l'accoudoir du fauteuil. Poc poc poc poc... Au cas où vous auriez cru que ces figurines étaient destinés à faire joujou aux chevaliers, je préciserai quand même (pour l'intégrité de mon personnage) que c'était des instruments de tactique militaire. Le soldat tapait donc du casque sur l'accoudoir, poc poc poc poc... Et Aimbaud réfléchissait.
Il réfléchissait parce que sur sa table, pas là où il y avait la carte, pas là où il y avait les figurines, pas là où il avait mis ses pieds, mais juste à côté : se trouvait une pile de dépêches venant des quatre coins du Royaume, et le parchemin au sommet de cette pile annonçait la mort d'Ygerne de Verdelles. Cette nouvelle l'avait légèrement attristé, mais le plus ennuyeux, c'était d'avoir à écrire une lettre de condoléance pour la suzeraine de ladite morte : la grande Saint Fargeau !
Citation:
Ma très chère Lynette... Je suis vraiment désolé pour cette grosse perte ! Enfin Ygerne était plutôt maigre mais...
Parchemin froissé.
Citation:
À mon amie Lynette,
Le deuil ! Aaah le deuil. Le deuil rime avec... feuille. Et c'est la force de cette feuille que tu dois trouver en toi, car...
Le deuil ! Aaah le deuil. Le deuil rime avec... feuille. Et c'est la force de cette feuille que tu dois trouver en toi, car...
Parchemin froissé, le retour.
Bon bon bon, restons simple.
Citation:
À ma chère Lynette,
Je compatis à ta douleur en cette période difficile. Tâche de me donner de tes nouvelles, et sache que mon épaule sera toujours là si tu as besoin de t'appuyer, même pour refaire ton lacet.
Ton ami dévoué,
- Aimbaud de Josselinière
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