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[RP] Du Pourquoi du Comment on en est Venus à en Arriver là

Aimbaud
Et Aimbaud d'écouter la diatribe de son voisin, figé dans sa posture avec un sourire compréhensif. Il était attendri. Car lui aussi, le jour de ses fiançailles, il n'avait pas été follement heureux. Disons-le même franchement, il n'avait pas été jouasse DU TOUT ! Bon en revanche, évidement, il n'avait pas fait de caca nerveux en croisant les bras et en tirant la langue à Armoria, ce jour-là, car il avait déjà acquis un fond de maturité... Quel âge avait Judas déjà ?

Le jeune marquis tourna la tête vers Erwelyn, amusé.


Hin hin. C'est bien qu'il ait de l'humour, votre vassal. Puis prenant Judas à parti, l'étudiant avec gravité : À moins qu'il nous fasse sérieusement un boudin-colère ?

Il jeta un coup d'oeil sur le parchemin qui volait vers lui. On pouvait le feuilleter pour la forme.
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Judas
Et Judas de répondre, en aparté:

Sa magnificence a un peu de lait encore, là.

L'index désigna la narine droite d'Aimbaud. Voilà, désormais on pouvait formellement marquer ce jour comme le début de l'inimitié Von Frayner/De Josselinière.

Reprenant un soupir satisfait il étira un peu le buste en reprenant une posture bien droite sur son siège. Dieu que l'assise était dure et inhospitalière! Judas jura que celle de Clémence devait être au centuple meilleure. De sa voix cassée et vaguement monocorde il ajouta:

Mafoy, je vous lirai les miennes - de clauses - lorsque... * raclement de gorge * La damoiselle de Miramont daignera apparaitre, vous les vôtres ou les siennes, qu'importe, et nous ferons un accord digne de ce nom incluant l'approbation- ou à défaut, l'arrangement amiable - des deux parties ?

La question n'en était pas une, et quelque chose lui disait qu'en attendant l'approbation générale, l'Epine et la Corleone devraient user de leur talents d'arbitres...
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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles... Entrez dans la danse.
Isaure.beaumont
Isaure était attendue, elle le savait. Mais elle avait décrété qu’elle avait des choses plus importantes à faire avant de les rejoindre. S’ils pouvaient l’attendre, le Très-Haut lui, ne le pouvait pas. Et c’est ainsi qu’elle s’était dirigée jusqu’à la chapelle. Elle avait prié. Prié pour que la Fronde triomphe, prié pour que le Très-Haut veille sur les siens, et surtout prié pour que Judas ne soit plus qu’un lointain souvenir.

Ses prières achevées, elle s’était ensuite rendue dans la grande bibliothèque. S’enfonçant dans un fauteuil bien moelleux, elle s’était mise à consulter tous les ouvrages qui se rapportaient de près ou de loin au mariage, espérant y trouver une solution.

Mais rapidement, des pas se firent entendre et deux gardes firent irruption dans la vaste pièce. Aimbaud avait dépêché deux hommes pour la ramener de gré ou de force aux côtés de ce fiancé dont elle ne voulait pas.


C’est pieds traînants et avec une mine d’enterrement que la Miramont pénétra enfin dans la salle du trône, bien encadrée. Elle gratifia Erwelyn d’un bonjour sans chaleur, et s’installa sans un regard pour le promis.


-Et bien, finissons-en. Je n’ai pas toute la journée. Où dois-je signer ?

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Clemence.de.lepine
Euh.

Et bien oui, elle s'était attendue à tout sauf à une espèce d'animosité entre son époux et le prétendant, puisque c'était le Josselinière lui-même qui avait amorcé ces tractations de mariage. Elle s'agita sur son siège, tendit un petit sourire à Aimbaud, du genre « Non mais du calme là, c'est quand même à vous que l'on doit tout ce cirque », un autre au futur marié « Excusez-le, il s'est sûrement levé du mauvais pied » et à la suzeraine «Dites quelque chose ! ».

Elle les laissa parler tous les deux bien sagement, soupirant de temps à autre afin de prouver son mécontentement, et, une fois qu'Isaure fut entrée et installée, elle posa quelques doigts pacificateurs sur la main de son époux.


Nous allons donc écouter les clauses que Monsieur von Frayner a à nous énoncer et nous en discuterons ensuite tous ensemble.

Elle s'attarda sur le visage de sa cousine, chercha à capter son regard et poursuivit tout aussi tranquillement – il serait à marquer d'une croix rouge le fait que ce jour là, Clémence de L’Épine s'essaya, et ce pour la première fois, au rôle de médiateur.

Car, cela va de soi, Isaure ne signera rien du tout qui n'aura d'abord reçu notre approbation.

Elle esquissa un vague geste de la main, invitant Judas à prendre la parole, et se renfonça dans son assise, tentant d'apposer sur son visage un masque attentif.


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Judas
Il se rembrunit à l'entrée de celle qui a priori devenait sa fiancée, lui donnant du:

Ha! Hé bien le bonjour, vous êtes fort en beauté aujourd'hui.


Mensonge d'un jour, mensonge toujours, la damoiselle semblait plus être de fort mauvaise humeur et avoir passé une très mauvaise nuitée.


Avant de vous empresser à signer, je pense que le contenu dudit contrat peut vous intéresser, damoiselle.


Damoiselle... Que ne fallait-il pas faire dans des circonstances si sérieuses, lui qui se complaisait avant toute cette histoire à l'appeler Wagner, ou Miramont, voir juste à la siffler... Il inclina un peu le chef vers la ravissante épineuse qui décidément avait bien trop de chien pour être mariée à quelqu'un comme le jeune De Josselinière.

Bien entendu. Donc, quelques petites choses, trois fois rien...

Tu parles Charles. La voix cassée du Frayner s'éleva donc en direction des suzerains plus que vers la principale intéressée, très occupée à s'impatienter alors qu'elle était elle même en retard. Ha les femmes... Le papelard était plutot complet, l'homme à défaut de ne pouvoir se soustraire à cet hymen y mit toute son imagination et toutes ses exigences. Puisque Wagner deviendrai sa femme, autant lui donner un petit aperçu des réjouissances qui l'attendaient.


Citation:

  • L'époux s'acquittera d'un douaire de 5 000 écus pour la dot, de dix levrettes d'italie nées de l'année, du plein usufruit des terres de Courceriers ainsi que de la pleine autorité sur son servage. Il ajoutera à cela un appartement au choix dans ceux qu'il possède déjà: Andégave, Rennais ou Parisien.
  • L'épouse une fois mariage scellé devra s'attendre à la perte de son nom de jeune fille et porter celui de son époux. J'imagine qu'une dame ne refuserait pas d'honorer le nom de son mari n'est-ce pas?
  • Ainsi logiquement si naissance d'un héritier il y a, l'épouse devra se conformer à l'usage en donnant au premier enfant mâle le nom de son époux, qui sera devenu le sien. Elle se réservera le choix de choisir à sa guise pour les naissances suivantes.
  • En parlant d'honorer, l'épouse devra s'acquitter de son devoir marital, ainsi mariage infécond dans l'année sera mariage rompu.
  • Après le mariage, l'épouse devra venir vire dans la famille de son mari, où a défaut de famille , sur des terres appartenant au duché de l'époux.
  • Si l'épouse commet un adultère avéré, il va de soit que s'en suivront de conséquentes représailles, dont l'époux se réserve le choix de la teneur. Si l'époux commet un adultère avéré, engagement est fait du versement d'une rente de 1000 écus annuels pendant dix années à l'épouse.
  • Evidement en cas de décès de l'un des époux, les terres et leurs usufruits seront légués au survivant - sous réserve de l'accord du suzerain du disparu -.
  • Sans se mettre en travers de l'autorité de son mari, l'épouse prendra en charge si elle le désire l'instruction, le contrôle moral et le versement des rentes dus aux serviteurs de l'ensemble des châteaux via le trésor familial.
  • Hum. Et pour terminer... L'épouse devra se raser le front selon l'usage et porter en public ou en sortie officielle un hénin de circonstance, selon ses gouts ou la tendance du moment.


Moment de silence avant les réactions attendues... Le gratte papier avait suivi. Décidément celui-ci était des plus efficaces. Pourvu que personne ne lui demande de tout rayer.

... Des questions?

Il n'avait pas dit: objections, notez.

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Erwelyn
[Avant l'arrivée de tout ce joli monde, salle du trône]

La duchesse laissait son vassal à son exaspération, occupée de son côté à observer la salle du trône de son cher ami Aimbaud. Ah qu'il avait fait du chemin ce petit ! Hier encore il se mouchait dans sa chemise – à moins que ce ne fut elle ? Hmm – en taverne angevine et sautait sur ses genoux. Enfin hier, c'était une façon de parler... Parce qu'en guise d'hier, c'était plutôt plusieurs paires d'années qui s'étaient passées depuis lors. Ceci lui provoqua d'ailleurs un soupir, qui n'avait strictement rien à voir avec le tapotement agacé que produisait Judas depuis qu'ils étaient arrivés.
Soudain, tout à coup, brusquement, subitement, alors même qu'on ne s'y attendait plus, surgit... non pas Zorro ! Mais la femme de son Aimbaud chou d'amur en sucre d'orge. Enfin vu sa mise, elle s'imaginait bien qu'elle était sa femme, elle était marquise tout de même !

La narratrice que je suis vous passera les salutations, protocoles d'usage, joutes orales entre Aimbaudchou et Judaspaschou car je suis déjà sacrément à la bourre dans la rédaction de ce post et que mes camarades vont finir par m'en vouloir. Nous en étions donc à :

Ha ! Hé bien le bonjour, vous êtes fort en beauté aujourd'hui.

Prononcé par son merveilleux vassal qui savait fort bien parler aux femmes et en particulier à sa future épouse. Même si l'Isaure lui avait envoyé un regard des plus glacial et pas du tout protocolaire, elle l'accueillit avec un grand sourire mielleux.

Ooooh ma future vassale de moi ! Faites donc voir combien vous êtes charmante comme le dit votre futur époux.

Et Lynette de jeter un coup d’œil au niveau des hanches mais sans rien réussir à voir parce que ces foutus robes cachaient toute forme féminine sous les nombreux frous-frous. Son nez se fronça légèrement avant de reporter son attention vers Clémence et Judas.

Oui, nous vous écoutons mon vassal. Et il va également de soi que Judas ne signera rien non plus sans mon aval.

Et oui, chiante jusqu'au bout des ongles la rose suzeraine. Posant ses coudes sur la table, la duchesse joignit ses mains et ferma quelque peu les paupières, signe d’intense concentration. A la lecture des propositions de son vassal, son visage fut parcouru de plusieurs mimiques : mâchouillage de cheveux, de lèvres, froncement de sourcil, de nez, plissement d'yeux, petit sourire...
Et enfin à la fin, une main gantée de rose se leva. Oui, elle avait une question, la suzeraine !


Et... les présents hebdomadaires pour la suzeraine, c'est marqué où ?

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Judas
Il avisa la menotte rose qui s'éleva et retint un soupir décontenancé. C'était prévisible.

Heu.

Judas fit mine de relire son papelard l'air concentré. Il mit le doigt sur une ligne imaginaire gardant bien l'écrit hors de vue de Lynette.

Ha! C'est écrit en petit là en bas. Comme cela va de soit j'avais omis de le mentionner.

Sourire aussi faussement contrit, toujours rester courtois en réunion du genre, surtout lorsque la tablée est principalement composée de femmes.

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Isaure.beaumont
Sourire forcé pour celle qui serait sa suzeraine. Rien de bien charmant, mais pourquoi le serait-elle si cela pouvait lui permettre de trouver une issue. Et la lecture des clauses Judéennes commencèrent, faisant grimacer la Wagner.

Epoux, mariage, héritier. Tout lui paraissait tellement irréel. Elle prenait seulement conscience de tout ce que cet hyménée impliquait. Jamais, jusqu’alors, elle ne s’était imaginée porter un autre nom que Wagner – hmm, soyons honnête et apprenez que plusieurs mois durant, elle avait usé sa plume en couchant du "Blanc-Combaz" à tout va, sur un vélin de brouillon. Et cette histoire d’héritier la chamboula quelque peu. Comment pourrait-elle être mère, elle qui n’en avait pas eu. Saurait-elle seulement en faire un ?

L’évocation d’adultère, elle, agaça la jeune fille. Elle avait en horreur tout ce qui se rapportait aux liaisons extraconjugales et à la bâtardise. Elle ne concevait pas que deux époux, qui s’étaient jurés fidélité devant le Très-Haut, puissent bafouer leur parole. Aussi ne comprenait-elle pas l’intérêt de cette clause. Judas lui serait fidèle, comme elle le serait. Foi de Wagner !

Enfin, son nez se fronça quand il fut stipulé qu’elle devrait se raser le front, et la protestation d’abord muette, finit finalement par franchir les lèvres pincées de la jeune fille.


- Hors de question. Tendance ou pas, je ne me raserai pas le front. Je serai déjà condamnée à coiffer mes cheveux, et à ne les laisser libre que dans l’intimité de ma chambre, alors je refuse cette contrainte supplémentaire !!
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Judas
A contrecoeur il finit par se gratter le menton tout en relisant la ligne concernée. Elle était juste au dessus de celle, illusoire, des présents hebdomadaires fait à sa suzeraine.

Hum. Si vous n'avez pas d'autres objections, nous pouvons laisser de coté cette ligne-ci... Quoi que le port du tassel* pourrait y pallier.


C'est que Frayner se serait attendu à plus de résistance concernant l'ensemble du contrat, cela le conforta dans l'idée qu'il était juste et que son inspiration entre deux secousses de coche avait été la bonne. Il imagina que l'ensemble de la tablée aurait, elle, quelques commentaires à faire. D'une main austère il fit signe au gratte-papier de rectifier sa retranscription.


* Ornement de forme carrée qui se mettait aux décolletés des robes des des dames afin de cacher la chemise intime.
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Isaure.beaumont
Se mordant l’intérieur de la lèvre, Isaure repassait en revue les clauses précédemment citées. Si les clauses la dérangeaient, nombreuses étaient normales. Pourtant, cette clause sur l’adultère la gênait et sa langue la démangeait, alors elle s’octroya le droit de contrarier son futur époux.

-Quant à cette clause, là, la cinquième. A moins que ce ne soit la sixième ? La quatrième ?

Plissant les yeux, elle essaya de déterminer quel point été concerné.

-Bref, celle qui concerne… l’adultère. Je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire figurer de telles clauses. L’engagement que nous prendrons l’un envers l’autre ce premier juillet nous protégera des ces écarts…

Regard fixé sur le Frayner, guettant sa réaction. S’il était inconcevable pour elle d’être adultérine, elle espérait qu’il en soit de même de celui qui allait devenir son époux.
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Judas
Hum. Coupons la poire en deux, car il est toujours question de se prémunir des aléas du mariage lors qu'est établi un contrat pré nuptial n'est-ce pas? Je vous concède que ce point est assez vague, disons que si les époux manquent à leur engagement de fidélité...

Regard suivant celui bien plus noir de la Wagner. Judas toussote. Elle semble réellement , fermement décidée à être une épouse des plus fidèle et vertueuse... Diantre. Judas ne s'attendait pas à cela. Ho bien sûr il ne l'imaginait pas jouer les promises écervelées mais de là à l'imaginer si pointilleuse concernant le sujet... Il imaginait plutôt qu'à la moindre occasion elle tenterait de rejoindre son "Cassiounet" , ce petit blond aussi adolescent qu'elle à qui la damoiselle semblait vouer un amour des plus... Mièvre. Mais les mots ne sont jamais que des mots, et Frayner ne le sait que trop bien.

Ses ambitions personnelles à propos de la vie d'époux différaient légèrement. Ce n'est pas comme s'il allait laisser sa Roide d'amante se trouver de nouvelles occupations ou cesser de rendre visite à ses bordels favoris... Alors cette observation concernant l'abandon de tout risque en cas de faute découverte tombait plutôt bien. Pour autant il fit semblant de lui accorder un service de plus, dans sa grande mansuétude...

Bien, bien, laissons cette clause de coté. Mais je vous préviens que je ne cèderai plus sur aucune autre!

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Clemence.de.lepine
Elle suit les échanges d'une oreille incrédule et s'étonne de ce que personne ne relève l'évidence. Fort bien fort bien, nous avons les volontés du futur époux mais quoi ? Qu'en est-il de la future mariée ? Elle jette un œil courroucé en direction d'Isaure : elle a le droit d'être en colère, elle a le droit de désapprouver cette union, mais est-ce une raison pour trop gentiment se laisser, déjà, dominer par cet homme aux cheveux longs ?

Un contrat est rédigé pour protéger les futurs époux, il est impensable que rien n'y apparaisse concernant l'adultère.

Elle lâche cela d'un ton nonchalant, se renfonçant dans son siège et tapotant distraitement la table du bout des doigts.

Laissez votre clause, alors, mais précisez la teneur de vos représailles. Faut-il être fou pour signer quelque chose dont on ne connaît finalement pas le contenu ? Et mille écus par an pour un adultère, cela me semble un peu léger. Vous parlez de votre nom et de l'honneur qu'Isaure devra ressentir de pouvoir le porter, mais quel honneur y aurait-il à porter le nom d'un homme adultérin. Pour son honneur, moi, monsieur, je demande cinq mille écus annuel en cas d'adultère de votre part. Pendant dix ans si cela vous plaît.

Elle vient coller son menton entre ses mains jointes et observe avec attention, tour à tour, Isaure et Judas.

Et sept mille écus annuel à vie, si vous vous décidiez de reconnaître comme vôtre un de vos éventuels bâtards. Je parle de sept mille écus par bâtard reconnu.

La chose était dure, d'autant plus qu'Isaure était elle-même bâtarde reconnue par son père le Duc de Brienne. Mais Clémence était bien certaine d'une chose : elle n'avait aucune envie que sa cousine se retrouve humiliée par ces questions délicates d'adultère. A la signature de son propre contrat, Aimbaud s'était presque insurgé contre l'insinuation de sa promise qui lui parlait de sa possibilité d'adultère. Le mariage est une promesse, blablabla, je ne commettrai pas d'adultère... Il n'empêche qu'aujourd'hui, après avoir trouvé quelques lettres de Blanche planquées dans un de ses tiroirs, elle commençait à douter sérieusement de la fiabilité de son mari. Il ne s'agissait que de lettres, rien de bien méchant, mais tout de même, elle se demandait bien ce qui pourrait arriver si ces deux là se retrouvaient à nouveau face à face. Non, vraiment, l'adultère et la naissance avéré de bâtards étaient une faute trop grave pour qu'il n'en soit fait mention dans un contrat de mariage.

Pour en revenir à votre nom... vous êtes bien gentil et peut être que votre réflexion me visait directement.

Petit regard en coin vers Aimbaud et elle reprend, après s'être raclé la gorge.

Pourquoi honorer votre nom, alors qu'Isaure vous connaît à peine ? Pourquoi ne point honorer celui de son père, qui mieux que vous pour le moment trouve grâce à ses yeux – qu'elle a charmants d'ailleurs. Je ne porte pas le nom de mon époux pour une raison évidente : mon nom est ma fierté et y renoncer reviendrait à renoncer à une partie de mon héritage. En aucun cas cela signifie que je n'éprouve pas de respect pour mon mari.


Oui bon cela restait discutable mais la question n'était pas là, finalement.

Quant à cette histoire de mariage infécond dans l'année, laissez-moi rire... Dans l'année ! Je conçois que vous n'y connaissiez rien, vous êtes un mâle après tout et les mâles ne connaissent pas ces choses là, mais il n'est pas rare que l'on doive attendre plus d'une année pour voir enfin un héritier pointer son nez. Mettez deux ans, au moins.

Elle rit jaune. Parce que cette clause lui renvoie à la figure sa propre défaillance. Et elle a beau se dire qu'elle est partie neuf mois à Rome pour revenir et se fâcher à mort avec son époux, elle a beau se dire que donc, les circonstances ne prêtent pas du tout à l'enfantement, tout de même, elle reste troublée par le fait de n'avoir aucun héritier à présenter fièrement à tous ceux qui déjà leur reprochent de faire traîner les choses. Coup d'oeil vers Erwelyn dont elle a lu la lettre envoyée à Aimbaud et dont le post scriptum demandait renseignement sur la largesse de ses hanches.


Bon et puis votre truc sur la mode, là, c'est un peu ridicule non ? Qu'est-ce que vous y connaissez à la mode ? La tendance, tout cela, ce sont les femmes comme nous qui la lançons. Tenez regardez votre suzeraine : est-ce que le rose est à la mode ? Non point et pourtant, il fleurit sur elle sans que l'on s'en offusque. Je comprends que vous puissiez désirer que votre femme ait de l'allure et une tenue convenable pour paraître en société, mais bon tout cela va de soit.

Elle réfléchit un court instant à la chose et reprend avec élan.

D'autant plus que le tassel est très classique et déjà presque désuet. Alors bon, rayons cette clause inutile définitivement ou bien, allouez-lui un rente de cinq cents écus par semaine pour lui permettre de se vêtir selon vos exigences.

Oh oui, cinq cents écus par semaine, et rien que pour sa garde-robe, c'était admirable ! C'était beaucoup d'argent, et elle doutait presque que Judas ait les moyens de se le permettre, mais s'il désirait voir son épouse habillée à la pointe de la mode, alors il fallait bien y mettre le prix...
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Judas
Hé bien voilà, c'est ce que je disais. On ne rédige pas un testament sans penser aux frais de funérailles! Voilà que je suis déjà trop bon avec ma... Hum.. Promise.

Belle comparaison Judas, vraiment, belle comparaison.

Disons une année de couvent pour se repentir de ses fautes, et l'interdiction formelle d'y recevoir visites. De mon coté 4000 écus annuels sur dix ans pleins. Quant à son nom, son père, le connais-je moi? Non, point. Alors je refuse de céder sur ce point ci, a moins que son père en fasse la demande écrite. Le père de famille cède sa fille, il va de soit qu'il cède aussi son nom. Quitter un héritage pour un autre... ( certes pour l'heure il n'avait pas le même poids ) Cela fait partie du processus d'un hymen, sans quoi il faudrait cesser de vouloir nous marier. Je ne vous visais point, chacun fait bien ce qu'il désire, mais si vous étiez ma femme gagez que cela ne se passerait pas ainsi.

Regard à Aimbaud, retour à Clémence. Ha ce tempérament! Elle l'émoustillait diantre. Cette histoire de lettre n'était donc qu'une façon comme une autre de s'enquérir de la viabilité de leur affection géniteur-fille mutuelle... Et si ledit père était dejà passé au trépas, cette querelle de patronyme devenait simplement inutile. Laissons aux morts ce qui est mort, place a l'avenir! Et toc. Et puis qu'est-ce que c'était que cette fantaisie? Si les femmes commençaient a garder leur nom de jeune fille, c'était signe d'un début d'indépendance. Le début de la fin. Ignominie!


Sept mille écus pour un bâtard, bien. Par bâtard et à vie.

De toute façon il ne reconnaitrai jamais aucun bâtard, dusse-t-il en avoir qu'un seul. Ce serait bien honteux que d'avouer avoir fauté, se faire prendre son argent par sa propre femme, là aux yeux de tous, ternir le nom des Von Frayner - qui n'étaient pas les derniers en terme de bâtardise... - Non et non. Il pouvait donc jurer être blanc comme neige, la première à lui pondre un bâtard finirait aux oubliettes et son chiard avec. Pas fine en affaire l'Epine... Pour ses beaux yeux, il le lui concéda. Il n'était pas pour autant question de se laisser faire.

Je ne conçois pas le mariage infécond, passerais-je pour impuissant? Ha ça, non. Un an et demi, pas un jour de plus. Mafoy la damoiselle est fraîche comme la rosée, je suis certain qu'elle n'aura pas de difficulté à offrir à son mari un garçon potelé avec le menton de son père.

Pour cette fois ci oui, il visait vilement la belle marquise. Belle mais inféconde. Judas se persuada que c'était là la faute de son jeune mari, sans doute trop inexpérimenté. Il s'accouda pour terminer.


Et la mode n'est-ce pas l'image de marque d'un mariage? On ne sort pas son épouse en guenilles, et même si je ne suis pas totalement inculte en terme de mode j'avoue que vous serez meilleure conseillère que moi sur ce point, aussi j'accepte de verser une rente spécialement dédié à la garde robe de votre cousine qui sera si elle le désire conseillée par Rosalinde, qu'elle connait déjà et dont il me semble elle partage des goûts communs . Vous verrez là mon engagement à ce qu'elle ne manque de rien. Qu'importe les apprêts pourvu qu'elle soit admirée et reconnue, je tiens à ce qu'on la regarde, et à ce que l'on me l'envie. Je mettrais un point d'honneur et un plaisir certain à rappeler à quiconque qu'elle est mienne.

Ma femme, ma mienne, mon bel objet. L'épine semblait vouloir le mettre cul nul, et c'est ce qui arriverait s'il allouait un écus de plus à sa jeune fiancée, il calcula déja mentalement qu'il devrait renoncer à quelques plaisirs rien que pour financer cette histoire de robes...
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Clemence.de.lepine
Un an de couvent pour un adultère. Elle hocha la tête, cela lui semblait convenable. Elle trouvait même la peine plutôt légère, mais elle se garda bien de le signaler. Sur la question du nom, elle haussa les épaules et leva les yeux au ciel. Elle se fichait tout à fait de ce qu'il aurait bien pu faire à la place de son époux. Le fait était que garder son nom, elle l'avait négocié, et les raisons pour lesquelles elle avait voulu continuer à porter ce patronyme lui paraissaient aujourd'hui tout aussi logiques et fondées. Peu importait. Elle n'avait aucune envie de partir dans une argumentation forcenée afin de lui prouver par a+b qu'elle avait eu raison. Là n'était pas le sujet.

Je ne tente pas absolument de faire garder à ma cousine son nom de naissance. Je voulais simplement que vous lui laissiez le choix parce que le ton de votre clause me paraissait un peu radical.

Elle jeta un œil vers Isaure pour l'inviter à donner son avis et accueillit l'approbation du von Frayner concernant la bâtardise avec satisfaction. Elle aurait été fort marrie de voir plein de petits bâtards courir dans les jambes de sa cousine. Parfois, les hommes avaient cette lubie de reconnaître leurs bâtards et même, parfois, de les immiscer dans leur vie de famille. Bien que fille naturelle du Duc de Brienne, Clémence adorait Isaure, mais elle ne comprenait pas ce qui pouvait pousser un homme à afficher publiquement la faute qu'il avait commise.

Soit. Un an et demi. Mais vous pinaillez.

Elle lui lança un regard noir, parce que l'évocation du garçon potelé offert sans difficulté résonnait douloureusement dans son esprit. Et cela pouvait bien avoir été dit avec la plus belle innocence du monde, il n'empêchait que la conversation la contrariait.

Ma cousine n'est pas un objet, et moins encore un objet de décoration ou d'ornement que l'on pose sur la table pour épater les invités. Et jusque là, elle ne s'est jamais habillée de guenilles pour se montrer au monde. Je pense que vous n'aurez rien à craindre. Et ces cinq cents écus semaine que vous lui accorderez pour se vêtir convenablement devraient suffire à vous contenter. Elle sera admirable.


Bien sûr que oui. Elle l'était déjà, ça n'était pas un stupide mariage qui allait changer ça.

Fort bien. Ensuite ? Isaure, Lynette – permettez que je vous appelle par votre prénom, nous serons après tout bientôt plus ou moins de la même famille – avez-vous d'autres requêtes à suggérer ou d'autres points à soulever ?

Sciemment, elle ne s'adressa pas à Aimbaud, l'ignorant totalement. Il n'avait après tout pas son mot à dire dans l'histoire.

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Judas
Je n'oserai insinuer que votre cousine soit un objet, ne me prêtez pas de telles pensées sans quoi je crois que je vais finir par sortir de cet échange vexé. Si jusque là elle fit preuve de gout, et quoi que je ne doute pas qu'elle continuera en ce sens, elle est damoiselle et accorde ses effets à cette condition. Or, bientôt et auprès de moi elle sera dame, il est donc inhérent à ce changement qu'elle suive une évolution différente de ses habitudes actuelles... Voilà tout. Mais passons, avons trouvé accord sur ce point, inutile de déblatérer de trop.

Il mentait un peu, mais elle avait du chien et il avait du mordant. Quoi de mieux pour mener des négoces fructueuses et indubitablement animées? Il raya de son papelard quelques lignes et y installa quelques nouvelles, écoutant toujours son hôte. Lorsqu'elle aborda le ton de la conversation, il redressa le nez.

Bien alors je vais faire plus tendre et adapter le ton de cet échange.

A Isaure:

Ma damoiselle , je suis toute ouïe. Cette histoire de nom me contrarie tout de même, le mariage n'est-il pas une union? De fait, union = uniformisation, réunion, communion, même nom, ne pensez-vous pas? C'est bien là la force d'une famille...

Ainsi se montrait en public un trait de caractère indissociable du seigneur, sa versatilité. Passant de l'incisif à la tendreté. Il lui manda sur le ton le plus doux possible en la regardant droit dans les yeux:

J'ai cédé à pas mal de points de ce contrat, vous pourriez sans doute m'accorder cette... Faveur. Et puis ce n'est pas comme si il était question d'un nom bafoué, ou d'un vilain patronyme bâtard.

Faveur. Ce mot lui écorchait la langue. Comme si prendre le nom de son mari était une faveur. Mais Judas avait compris tout l'intérêt de ne pas se fâcher avec l'Epineuse cousine qui semblait être influente auprès de la jeune Isaure, et bien moins contrarier cette dernière qu'il devrait supporter jour après jour. Ne pas alourdir l'ambiance de cette union restait primordial si Judas espérait s'y habituer. Les Von Frayner avaient bien compté la première Reyne de France après tout, et Bourguignone en sus. Etrange sensation que d'enfin réellement accorder un regard à sa promise. Depuis son entrée on ne pouvait pas dire que Judas s'était tué à l'exercice. Il détailla son visage , attendant une réaction. Il devrait s'y faire, bientôt c'est celui ci qu'il verrait tous les soirs à son coucher et tous les matins à son réveil.

Du moins au début.

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