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[RP] Ceindre d'or un anargyroi

Ella_duree
A tous les saluts, elle répond de même, à son fils frémissant à côté, elle serre la main d'autant plus fort qu'elle veut le contraindre au calme à son insu. Les mondanités autour d'elle ne l'intéressent qu'à moitié, elle ne comprend pas qui est qui, et la fatigue ne l'aide pas à comprendre qui est cette femme en noir. Eilinn avait dit qu'elle s'occuperait de tout, et elle le fait tant et si bien qu'elle ne sait pas ce qui se passe réellement. Pourtant, le fait de savoir que la Melani gère déjà leurs affaires communes la rassure et l'apaise, alors donc quand la pucelle s'approche d'elle, vêtue d'une robe, ce n'est pas une mine congestionnée qui lui fait face mais un sourire sincère et malicieux, un regard de reconnaissance aussi, parce qu'elle sait. Et que malgré sa taille fluette, cette enfant possède plus de force qu'elle en cet instant.

Je vais sur mes deux jambes, de mon mieux du moins.

En silence, elle observe le court échange entre son fils et celle qu'elle pourrait appeler devant tous sous peu sa fille, puis elle reporte son attention sur la Melani.

Il faut au moins une cérémonie où vous devez tenir votre rang pour que je vous vois en robe, mignonne.

Elle s'y était habituée à la voir en tenue d'homme, et Linien ou Eilinn qu'importe à dire vrai pour elle. Et voilà qu'une autre arrive, qu'elle ne connaît pas plus mais qui l'intrigue, toutefois l'attention est reportée sur Ernest dont elle saisit les deux mains avec anxiété soudain.

Tu as compris Chaton ? Je t'ai dit de faire ce qu'on te dira. Et après, nous retournerons à Paris, tous les deux.

Petit à petit, la Durée fait son nid. A Eilinn, c'est un regard angoissé qu'elle adresse, qui peut se prévaloir de connaître à l'avance les réactions d'Ernest, même sa mère doute certaines fois.
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Jehanne_elissa
Jehanne Elissa pouffa.

- « Et oui Linèta, tu es la dernière ! Installe-toi donc près de Montjoie, puisque c'est elle qui t'a conviée. »

La Siarrette y trouverait, de même qu'Ingeburge, tout le nécessaire pour ne mourir ni de faim, ni de soif. La rouquine Volpilhat (pléonasme !) s'approcha elle-même de la Prinzessin, pour demander :

- « Tout va pour le mieux, pouvons-nous commencer ? »

La dernière cérémonie où Ingeburge avait officié des octrois pour le Languedoc, le protocole avait été des plus disparates, et l'entame des serments, sans doute plus que tronquée. Cette fois, l'on n'était pas à Saint-Félix mais à Cauvisson, il y avait moins de monde et moins de serments à faire prononcer, et surtout, il n'y avait pas de deuil à annoncer. Le décès de Paula était encore un demi-secret sont ses proches ne faisaient pas étalage, car il aurait fallu en décrire les circonstances. Il n'était même pas certain que Magalona était au courant, elle qui ne vivait pas en Languedoc où les messagers étaient venus porter la nouvelle. Et par chance, elle n'allait pas souvent non plus à Paris, où la rumeur de la crucifixion d'une noble en pleine chapelle héraldique ne manquait pas de courir bon train.
Bref, en un mot, rien ne devrait faire s'écarter cette cérémonie d'une cérémonie rondement et heureusement menée, sans mauvaise surprise.

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Alice_liddell
« Tu verras, il est gentil. »

C'était juste la cinquième fois qu'Eilinn le lui répétait. Elle lui fit gentil sourire en retour. Ça, elle l'avait compris, Eilinn, elle était inquiète quand au mariage qui allait arriver et à comment l'albinos allait voir celui qu'elle allait épouser. Du moins, c'était ce qu'il ressortait. Il fallait mieux pas l'inquiéter pour le moment, hein ? Alors la gamine essaya de ne pas trop en faire là dessus. Quand quelque chose embêté quelqu'un, il fallait pas trop insister sur le sujet. Sinon, il se mettait en colère, ou alors il allait encore plus mal, et c'était pas vraiment bien. Durant le reste du trajet, elle essaya quand même de parler à Eilinn. Mais elle voulu trouver un autre sujet. Alors elle lui parla des cours qu'elle lui donnait. Et puis de la cuisine. Eilinn, elle aimait bien cuisiner. Ça pouvait que lui faire du bien d'en parler. Même si la gamine préférait manger que d'être derrière les fourneau. Maintenant qu'elle savait qu'il y avit des serviteurs pour le faire. Bref, elle essaya de détourner un peu l'attention d'Eilinn des tâches qu'elle avait en cours. Mais il semblait qu'à part faire une grosse bêtise, elle allait pas vraiment y arriver. Ce qu'elle n'osa quand même pas.

Ça faisait quelques fois qu'Alice était venue, elle n'eût donc pas trop à suivre le guidage d'Eilinn. D'ailleurs, pourquoi elle lui tenait ENCORE la main ? Elle était plus un bébé ! Elle pouvait très bien juste marcher à ses côtés ! Faudrait quand même qu'elle lui dise. Et puis, on lui avait bien appris au Louvre ce qu'elle devait faire. Y avait pas de raison qu'elle fasse de bêtise. D'ailleurs, elle n'en avait pas fait depuis qu'elle était revenue. Enfin, pas des grosses, quoi. Mais bon, elle avait le droit de se tromper parfois, nan ? C'était pas une raison pour toujours la tenir par la main !

Elles arrivèrent devant Jehanne. Alice lui fit un sourire et la salua en retour. Elle commençait à l'apprécier, l'amoureuse des lapins. Même si elle lui volait toujours Eilinn. Mais elle était quand même gentille avec elle. Et puis bon, fallait bien qu'Eilinn, elle ait aussi des amies, nan ? Peu après, sa mère lui lâcha la main pour s'en aller avec son amie. Bon, ça voulait dire qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait ? Mais en même temps, elle connaissait personne ici... La gamine regarda un peu autour d'elle à la recherche de quoi faire. Elle avait voulu venir parce que c'était quand même quelque chose qu'Eilinn semblait penser important. Mais il y avait aucun autre enfant ! Et que des adultes qu'elle connaissait pas ! Sa maman et son amie allèrent saluer une personne. La gamine fut un instant subjuguée par la prestance de la personne en question. Elle était belle, et on avait l'impression qu'elle était un peu au dessus de tout le monde. Ses gestes étaient gracieux, et malgré le fait qu'elle semble distante, elle semblait toujours gentille quand elle parlait à Eilinn. Elle devait bien s'aimer ! En tout cas, elle voulait devenir comme elle, plus tard !

Eilinn lui avait pas fait de signe qu'elle devait venir la saluer. Et pis en même temps, elle la connaissait pas. Alors, sans Eilinn pour la présenter, ça n'aurait servi à rien qu'elle aille le faire elle-même. Une fois l'instant de grâce passé, la gamine regarda à nouveau autour d'elle. Nan, elle avait personne qu'elle devait aller saluer. Et même pas quelqu'un de son âge avec qui elle aurait pu au moins discuter un peu pendant la cérémonie ! Un peu dépitée, elle s'assit sur un banc et attendit que ça commence. Encore une longue cérémonie, hein ?

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Ingeburge
La nouvelle de la résidence d'Eilinn dans le sud laissa Ingeburge songeuse tandis que la jeune fille s'éloignait, après avoir pris courtoisement congé et Ingeburge pensait en fait à sa vassale qui était de fragile constitution quand elle était prise de crises et qui semblait, l'air languedocien aidant, mieux se porter. Mais de là à s'y installer à demeure, la question ne se posait pas, en Bourgogne était chez elles... normalement. Et en parlant de santé, c'est à ce moment précis qu'apparut la pétulante vicomtesse des Fenouillèdes, irradiant la forme et ajoutant ainsi une présence féminine à tout ce gynécée, ce qui n'aiderait en rien le héros principal du jour à arborer une mine moins timide. Six contre un, rien de moins, car elle venait de remarquer la fillette aux cheveux aussi blancs que les siens étaient noirs.

Yeux légèrement plissés, le Roi d'Armes contempla sa poursuivante venue se mettre à sa disposition et elle déclara, placide :

— Vous voilà donc, c'est une bonne chose. Tenez, prenez place à mes côtés comme vous y invite la vicomtesse de Cauvisson, vous ne perdrez ainsi rien de l'échange.

Puis, à la dite vicomtesse qui demandait si l'on pouvait débuter :
— A votre convenance, ma demoiselle. De notre côté, nous sommes prêtes.
Petit coup d’œil à la Sìarette. Si, si, nous sommes prêtes. Et sages.
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Jehanne_elissa
Tout le monde en place... Bon ! Jehanne sentit une petite boule dans son ventre. Elle allait faire plaisir à Eilinn, elle allait prendre quelqu'un qu'elle ne connaissait pas comme vassal... Seule sa confiance absolue en son amie le permettait. En voyant Ernest, elle se disait que jamais elle ne réussirait à le connaître. Il semblait comme une huître qui se referme sitôt qu'on essaie de l'aborder. Il faudrait essayer d'autres choses ! Peut-être était-ce seulement le contact humain qui l'effrayait ? Jehanne se promit de le mener voir ses lapins, dans le jardin... Peut-être découvrirait-elle alors un jeune homme plein de prévention pour ses amis à grandes oreilles ?

Oui. Elle ne décréterait pas que c'était un homme étrange tant qu'elle n'aurait pas mené cette expérience. Après tout, on a bien le droit d'être déçu des Hommes ! En attendant, elle redressa les épaules, sourit toutes dents dehors, et dans la lumière de la fenêtre, encouragée par la vue d'Eilinn en robe (parfois, il faut peu de choses !), elle déclama :


- « Ernest Durée, pour l'affection que j'ai pour Eilinn Melani, et parce que je sais que cela fera son bonheur, celui de votre mère et, je le souhaite, le vôtre, je veux vous prendre pour vassal et vous octroyer la terre de Saint-Côme. Le voulez-vous ? »
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Ernest_duree
(Maman Durée) -« Tu as compris Chaton ? Je t'ai dit de faire ce qu'on te dira. Et après, nous retournerons à Paris, tous les deux. »

Ernest ne hocha la tête ni ne répondit. Mais il avait entendu. Il entend toujours, il entend tout, rien ne lui échappe, mais aucun geste inutile ou illogique ne s'échappe du monolithe morne qu'il était. Il n'est pas mouvement, si ce n'est son algorithme interne. Il sait bien qu'on attend encore quelqu'un, il entend bien que ce quelqu'un arrive et est en place. Je dis "entends", parce que voir suppose d'y poser son regard, et celui d'Ernest, dans ce monde étranger et hostile, est rivé sur les dalles de la grande salle.

Et puis il entend que ça va commencer et oscille de plus en plus belle, d'avant en arrière, sur ses talons et ses orteils. Les mots de sa mère sont les seuls baumes à cette angoisse. Elle lui a dit que rien ne changerait, mais la noblesse, par rapport à la roture, quel plus gros changement de situation ? Et être le centre de toutes les attentions... Son seul réconfort était de savoir que, ce faisant, il sauvait sa mère, sans qui son monde perdrait toute sa logique intrinsèque.

Sans bouger du lieu où il se trouvait, debout à côté du banc sur laquelle sa mère avait pris place, et sans lever la tête, il répondit :


-« Je le - veux. »
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Jehanne_elissa
Mince, il ne s'était pas avancé devant elle ! Une plante. Plante parlante, plante fleurant bon le macaron, mais tout de même, une plante, oscillant doucement au rythme de la brise. Jehanne ne ferait pas d'esclandre, l'idée ne lui vint même pas. Elle était plutôt embarrassée : comment rendre ça naturel ? Alors, à pas délicats et gracieux, comme si tout était on ne peut plus normal, elle s'approcha d'Ernest et dit :

- « Alors scellons ce vœu... »

Elle eut un bref instant d'hésitation, puis saisit les mains d'Ernest avec douceur et les leva vers elle...

- « ... d'un baiser... » Elle posa avec précaution ses lèvres sur le dos des mains d'Ernest, faute de baiser vassalique (il avait la tête baissée, et elle n'osait brusquer sa position, ce n'était pas dans sa nature).

- « ... et par nos serments. Je vous écoute. »

Vite, un regard qui s'évade vers la mère : douceur et fermeté, Ella, est-ce ainsi que l'on fait avec ton fils ? Jehanne Elissa sentait ses mains unies à celles d'Ernest, fort belles et soignées, surtout pour un homme. Elle le scruta de nouveau. Avait-elle par son audace dérangé l'étrange homme au-delà du supportable ?
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Ernest_duree
Ça le brûlait, ces mains sur les siennes, elles étaient si... si... étrangères ! Il frissonnait de tout son corps et, rare pour lui, tourna la tête. Il la tourna vers sa mère, douce mère, belle mère, si fragile qu'elle pourrait en un coup de vent atterrir au sommet du Roc de l'Agachoun. La sauver, qu'elle soit là, toujours, toujours avec lui. Suivre ses voeux, épouser Eilinn, et donc, c'était logique, subir le présent étalage de fouillis public.
Logique.
La vue de sa mère le calma assez pour qu'il formulât, après quelques longues secondes de silence, dans la grande salle du château de Guillaume de Nogaret, ce serment qui le mettrait en cage :


-« Je promets fidélité - conseil et aide à - Jehanne Elissa - Raphaelle de Volpilhat. »

Paroles nues, dépouillés, sans chichis. Ernest n'était pas homme à s'épancher.
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Jehanne_elissa
Jehanne avait presque craint que son vassal ne prononce pas les mots consacrés, fassent une crise de tremblements, lui claque dans les doigts... Elle en était effrayée un instant, mais ça allait mieux. Et puis, quelle sotte d'avoir douté ! Eilinn lui avait promis que ce serait indolore, qu'il était doux et respectueux : comment avait-elle pu l'espace d'un instant imaginer quelconque violence venant de lui ?

Oui, il était doux comme un agneau, et tout compte fait, irréprochable. Qu'importe l'impression étrange qu'il laissait à la Volpilhat. Elle voyait bien là que c'était cette garantie qui avait poussé Eilinn à vouloir épouser Ernest. Inoffensif, de situation financière raisonnable, de réputation irréprochable, et de filiation opportune.

Elle regarda profondément Eilinn, au moment de répondre :


- « Ernest Durée, je vous reçois ce jour comme mon vassal, avec grande joie, et vous promets en retour protection, justice et subsistance, pour vous et les vôtres. Je vous octroie la terre de Saint-Côme et vous remets, symbole de cette terre et de Saint Côme, éminent médecin, cette spatule en bois d'olivier. »

Elle joignit l'acte aux paroles et, déliant ses mains de celle du jeune homme, prit sur la table la spatule qui avait sagement attendu son heure, pour la lui tendre. C'est son cou qu'ensuite elle tendit, vers Montjoie, pour lui indiquer que de leur côté, tout était en ordre, et qu'elle pouvait officier.
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Eilinn_melani
La Salamandre avait été tendue tout au long de l'octroi, craignant... craignant quoi d'ailleurs ?
Incontestablement, pas de violence, mais une réaction inattendue du fils Durée, quelque chose d'incompréhensible, d'irrépressible, qui aurait fait tout échouer. Et probablement qu'Eilinn, déjà malmenée par le projet des futures épousailles, se serait effondrée mentalement.

Tout reposait sur la bonne volonté d'Ernest, sur son désir de plaire à sa mère, pour que la promesse faite à la pâtissière soit respectée. Il était certain qu'Eilinn n'irait pas à l'autel le cœur en fête, et seule la certitude qu'Ernest ne chercherait jamais à obtenir ce qu'un époux était en droit de vouloir lui avait fait accepter le marché.

Eilinn relâcha une goulée d'air quand elle comprit que le serment était fait, et qu'il ne manquait plus que la validation du Roy d'Armes.

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Vicomtesse d'Avize, Diaconesse de Paris.
Ella_duree
Ils attendent tous pendus aux lèvres d'Ernest, aux réactions d'Ernest, et à chaque mot qu'il prononce, elle frémit et sourit à moitié, n'osant pas croire tout à fait à ce qu'elle voit. Hésitante figure maternelle qui se morigène de lui infliger cela et qui se félicite pourtant de le voir faire de si gros efforts lui que rebute tant l'inconnu. Jusqu'à quel point peut-on contraindre son enfant à faire quelque chose qui lui déplaît et qui l'effraye quand bien même cela serait pour son bien. Elle passe de l'un à l'autre, terrifiée à l'idée que son fils pourrait à tout moment perdre le peu de maîtrise qu'il a de lui, si fragile maîtrise, et au regard qu'il lui sert à l'heure du serment, elle répond par un sourire tendre et encourageant.

Les choses se déroulent sans qu'elle n'en saisisse réellement l'ampleur, bourgeoise de son état, ignorante des us et coutumes de la noblesse, c'est Eilinn qui s'est chargée de tout et même de leur expliquer ce qui devrait être dit. Et à entendre une respiration expirée à côté d'elle, il lui semble alors qu'Ernest a bien rempli le rôle qu'on attendait de lui, et si les deux jeunes filles se tournent vers la belle inconnue, c'est vers son fils que se tendent ses mains, appelant à elle, sa chair et son sang pour un réconfort bien mérité, et elle se lève doucement pour être face à lui, et déposer un baiser sur ce crâne si plein de bonnes intentions et tellement vide de ce qu'on devrait y trouver pour être tout à fait parfait, et pourtant, pour elle, il l'est. Parfaitement parfait, subjectivité toute maternelle.


C'était bien mon Chaton. Très bien, attendons un peu, et après je suis sûre que la vicomtesse voudra bien nous montrer ses cuisines.

Oui, voilà. Après on ira visiter les cuisines, après elle se fatiguera, s'usera à travailler s'il faut près des fourneaux, mais au moins le fera-t-elle avec son fils. Qu'espérer d'autre d'une mère que ce besoin irrépressible de cajoler son unique enfant ?
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Ingeburge
Le Roi d'Armes de France, de fait, valida. Il n'y avait rien à dire si ce n'est que la cérémonie avait épousé les formes convenues, avec une retenue et une pudeur qui ne pouvaient que flatter la délicatesse coutumière d'Ingeburge. L'échange aussi, avait été reposant, loin d'autres vécus sur ces mêmes terres tumultueuses auxquelles elle avait du mal à se faire et son regard se perdit sur le nouveau seigneur languedocien toujours placé dans l'orbite maternel de la femme en zinzolin, se demandant si lui parviendrait à s'y faire, à cet endroit. Pour cela, il faudrait qu'il en prenne possession et pour en prendre possession, il fallait qu'elle rende compte et cela commençait par un brin de solennité et une remise des armes.

S'emparant de l'oriflamme replié, elle se leva puis s'approcha à distance raisonnable du jeune homme :

— Ernest Durée, vous voici désormais seigneur de Saint-Côme et vassal de la vicomtesse de Cauvisson. Vous porterez désormais « d'azur à un Saint-Côme d'or, tenant en sa main senestre une spatule de sinople ».

L'étendard fut alors déplié et ainsi révélé :

— Voici vos nouvelles armes, elles ont été imaginées par la vicomtesse Aimelina de Sìarr. Puissiez-vous toujours les arborer avec fierté et honneur.

Le drapeau remis, elle adressa un salut de la tête tant au nouveau seigneur qu'à sa mère puis regagna son pupitre. Là, laissant les acteurs du jour échanger, elle s'attela à la rédaction du contreseing, se positionnant de manière à ce que sa poursuivante ne perdît rien de son travail.
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Alice_liddell
Elle avait tenu toute la cérémonie ! Oui ! Elle avait pas fait de bêtise, elle avait pas parlé, elle n'était pas aller embêter quelqu'un. Elle avait juste regardé toutes la cérémonie. En même temps, quand elle regardait Eilinn, elle avait l'impression qu'elle allait se briser comme un vase porcelaine si jamais la moindre chose s'était mal déroulé. Ce mariage semblait bien plus l'angoisser que la remplir de joie. Fallait pas la prendre pour une idiote, l'albinos voyait bien que ce n'était pas un mariage d'amour. Mais Eilinn devait avoir bien de bonnes raisons de le faire, hein ? Ne serait-ce que parce qu'elle adorait la cuisine. Alors pouvoir être mariée au fils d'une des plus grandes, si ce n'est la plus grande, cuisinière du pays, ce ne pouvait être qu'une bonne chose. Même si ça semblait lui faire peur. Ça ne l'empêcha pas de regarder plusieurs fois sa mère adoptive d'un regard un peu inquiet.

Heureusement, tout eût l'air de se passer bien. Elle n'avait pas encore appris tout le rite que les vassaux devaient faire, mais vu qu'à la fois l'Avize et la Volpilhat semblèrent se détendre à la fin, c'est qu'il ne devait pas y avoir eût de problème. Ce qui fit sourire la gamine. C'était déjà une épreuve de passer, peut-être que sa mère pourrait maintenant être un peu plus détendu quand elle rentrerait. C'était déjà un soucis en moins. Y avait plus que le mariage maintenant. Même si ça allait demander ça aussi beaucoup de choses, elle n'avait plus à se soucier de l’anoblissement ! C'était toujours ça, hein, Eilinn.

Regardant un peu autour d'elle, elle chercha ce qu'elle devait faire maintenant. A priori, la cérémonie était finie, non ? Les gens commençaient bien à se lever pour aller faire différentes choses. Donc elle pouvait bouger, hein. Parcourant la foule du regard pour savoir un peu mieux ce qu'elle était censée faire, elle remarqua que la belle femme qu'elle avait remarqué au début était penchée sur une feuille de vélin, une plume à la main. Pourquoi est-ce qu'elle écrivait alors que tout le monde se dirigeait plutôt vers le nouveau noble ? C'était bien elle qui avait donné l'accord final pour l'anoblissement, mais pourquoi elle restait quand même dans son coin ? La curiosité s'empara de la gamine. Une sourire blanche aux yeux rouges se faufila à travers la foule jusqu'au pupitre. Mettant toutes ses compétences au service de sa discrétion, elle essaya de regarder par dessus le pupitre pour voir ce qu'écrivait la dame.

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Ingeburge
Concentrée, elle mettait la dernière main au dessin du blason, achevant le tracé des contours de l'écu. Ne resterait plus qu'à jeter encore quelques lignes, pour tout à fait achever la confection du contreseing et la rédaction serait ensuite suivie de l'apposition de son sceau. La mine de plomb fut reposée tandis que ses prunelles ne quittaient pas sa réalisation, à la recherche de la moindre imperfection. Elle en débusqua une, dans le coin gauche et elle ajouta un peu de bleu, pour achever de remplir totalement le champ. Là, cette fois, c'était correct, elle pouvait donc reprendre le travail d'écriture.

Sa main baguée se tendit en face, pour attraper la plume déposée avant de s'attaquer au dessin mais elle ne rencontra que le bois nu du pupitre. Alors Ingeburge leva ses yeux pâles pour estimer la position de son instrument d'écriture et rencontra ainsi ceux, rouges, de la fillette qui accompagnait la vicomtesse d'Avize. Celle-ci semblait chercher à voir ce qui se tramait vers le coin héraldique et sans un mot, Ingeburge indiqua la place libre à ses côtés. La gamine s'approcherait-elle davantage? Peut-être. Mais la Prinzessin n'irait pas la brusquer de sa voix rauque que l'on disait froide, elle la laisserait choisir.

L'invitation silencieuse formulée, elle reprit son ouvrage. Plume trouvée puis saisie, elle inscrivit quelques lignes, celles qui achèveraient de consacrer l'octroi du jour. L'opération ne dura guère plus de quelques minutes et fut suivie d'une relecture attentive et studieuse, canivet prêt à être dégainé s'il fallait gratter une lettre ou un mot. Mais rien ne fut à reprendre et elle rapprocha la chandelle qui luisait devant elle. A l'aide de celle-ci, elle amollit le bout d'un bâtonnet de cire de couleur jaune puis plaça ce dernier au-dessus du parchemin. Le morceau cireux toujours réchauffé par la petite flamme finit par s'attendrir tout à fait, à en dégoutter sur le vélin pour former une galette dorée. Bougie et bâton furent mis de côté tandis qu'une main rapide s'emparait d'une lourde matrice de sceau. L'objet, sans attendre, fut fermement apposé sur le disque de cire et c'est ainsi que le lion léopardé des von Ahlefeldt-Oldenbourg s'y incrusta. La matrice fut ôtée, et aussitôt rangée dans sa boîte de marqueterie. Et simplement, le Roi d'Armes indiqua :

— J'ai fini.
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