Peut-on rire de tout ?
Ami franc-comtois, mon frère, notre lecteur, si j'ai bien compris, la question n'est pas tant de savoir si l'on peut rire de tout mais si l'on peut rire tout court. Du moins si l'on en juge par les derniers évènements qui se sont déroulés entre Dole et Vesoul. Alors je lance la réflexion suivante : l'armée fait-elle rire à trop se sentir investie d'une autorité sans bornes ?
Si l'on en croit les dernières victimes de notre armée franc-comtoise, les soldats sont partout et poutrent à tout va jusqu'à notre propre population à chaque moment de la journée et surtout de la nuit, au risque de penser que la véritable définition de l'armée ne s'efface au détriment d'une armée en joyeux mode de massacre actif, ivre du désir d'inscrire à leur état de service une liste de noms posthume longue comme le trajet de Saint-Claude à Luxeuil, lui permettant d'étaler des états de service et de remplir un quota demandé au risque de prendre le risque de froisser l'égo de leurs cibles, mais certainement pas de bousculer un ordre établi.
Mais allons plus loin dans la dénonciation...alors je balance l'artillerie lourde des mots (catapultes, trébuchets et autres armes de jets vocables) en opposition à l'arc, le fléau, la masse, l'épée, la hache ou la lance.
Quelle peut-être la motivation d'une armée à massacrer sans même regarder qui se trouve devant elle ? L'agacement de voir cheminer une cohorte de voyageurs bien paisibles francs-comtois ne désirant rien d'autre que le simple fait qu'on leur foute la paix ?
L'armée finalement n'est qu'un bouffon dont le petit talent devrait être mis à contribution pour animer le château de Dole, afin d'amuser le franc-comte et ses grenouilleurs d'antichambres.
Voici donc les impertinents du moment, les nouveaux maîtres-penseurs ; on en conviendra qui envoie le bois...moui...
Mais qu'est-il reproché à nos polichinelles tout de cuirasses vêtues ? Tout...ou presque.
D'abord de ne pas prendre de risques véritables. Leurs cibles sont toujours les mêmes, des cibles risibles (femmes, enfants, hommes n'ayant que leur courage et leurs cris à opposer aux épées). On épargne les tout-puissant, on ne chatouille pas la susceptibilité sacralisée ; sus aux vieux et aux gens du peuple...pas entièrement faux reconnaissez-le.
S'en suit un portrait de groupe au vitriol.
Les nouveaux soldats n'ont pas d'humour. Ce sont des professionnels de la non réflexion bête et méchante :
" Poutre et tais-toi " !..." Oui Chef !" Qui cherche à mettre le Parlement de leur côté, grands cireurs de botte patentés devant le Très-Haut, choyés par les capitaines et autres lieutenants, ils ont un public de nobliaux à fidéliser. C'est un marché en somme, qu'ils inondent de produits dérivés (après le bâton vient l'épée et si ça ne suffit pas on s'y mettra à plusieurs pour occire), assurent leur promotion et n'hésitent pas par la suite à nous envoyer des missives sur lesquelles sont inscrits les mots suivants :
" Engagez-vous ! Rengagez-vous !..."
L'armée est devenue une industrie du loisir avec sa logistique et surtout sa logique toute personnelle convenons-en.
Difficile de ne pas identifier dans cette description quelques grossistes en gage de notre époque...Dieu reconnaîtra les siens.
La satire s'est payée des voyageurs, des marginaux, des duels en lice, et bien maintenant elle rajoute une valeur non négligeable : l'Armée. Ben oui...le soldat ne veut plus agiter de la clochette pour alerter la populace de la présence des lépreux ; non, désormais il veut grimper sur le trône, croquer du rebelle et du gueux. En gros, l'Armée veut le beurre, l'argent du beurre et le sourire du parlementaire.
Alors ces néo guerriers d'un autre genre n'invitent pas à la confiance. Ils se contentent de caresser dans le sens du poil des valeurs consensuelles, quitte à désertifier les villes francs-comtoises. Pour quoi ? Pour un autre monde ? On dit qu'ils oeuvrent pour le bien commun...ils sont paraît-ils anti racistes, anti sectaires, anti antisémite, anti méchant, célèbrent le bien dans leur lutte contre le mal. Ils égratignent bien profondément pour mieux laisser les chemins libres aux brigands dans un premier temps qui doivent bien se gausser ce ci dit, et dans un autre genre, aux armées impériales qui passent leur temps à se promener la fleur à l'arc et à vider les tavernes.
A bon entendeur salut. Je dédie ce billet à ma filleule. Poutrée par l'Armée régulière, morte jeudi en cours de nuit. Elle qui était en train d'effectuer son baptême, pour entrer dans un autre monde pour prôner la Vertu. J'espère qu'elle est allée prendre la tête du Très-Haut entre ses mains et qu'elle lui a fait une grosse tête et ensuite qu'elle est allée casser les couilles des anges si toutefois ils en ont.
Clarrissia