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[RP Fermé] Une amie qui vous veut du bien (ou pas !)

Gatien de Rochefort, incarné par Richelieu1
L'action se passe à Apt et est retransmise ici pour que tous en profite.
Au début de l'action (au moins) les autres personnages seront retransmis en PNJ (hors Provence)

Ludiquement
JD Richelieu1




Herse d'Apt

La route depuis le Limousin avait été bien longue, bien longue mais toujours plus courte que celle de la blonde qui le suivait mais n'arriverait qu'après un détour par la Gascogne où elle avait quelques affaires à récupérer... affaires et enfant aussi...

Coiffé de son feutre qui cachait son œil manquant, le borgne avait été surpris par la chaleur de Provence. Les terres Royales lui avaient fait oublié les brises printanières des régions méditerranéennes.
L'ombre des forêts de cèdres lui avait permit d'ôter son feutre et de se rafraichir quelque peu. Il avait suivi le sentier qu'un provençal lui avait indiqué pour rejoindre Apt.

C'est avec un plaisir non dissimulé qu'il rejoint le village et s'approcha du château non sans s'être au préalable abreuvé à une fontaine.

Son texte était précis, il savait ce qu'il devait dire. Il savait aussi qu'il n'avait pas le droit à l'échec.

Herses fermées... il s'approche du garde.

Bonjour mon brave,
dit-il d'un fort accent gascon. Je souhaiterai rencontrer votre chatelain, Son Éminence Ludovi de Sabran. Je viens de la part d'une vieille connaissance à lui....
Guihen


Guihèn fut prévenu d'une arrivée particulière. Pas mal de monde transitait par la herse pour des raisons toujours plus variées. Intendance, affaires d'Apt, Rocbaron ou encore Sénas, mais peu de personnes venait y trouver le Cardinal en personne. Et quand il s'agissait d'un inconnu, Guihèn exigeait d'être prévenu en personne, l'enlèvement de la marquise l'habitait un peu plus chaque jour.

Lorsqu'il entendit parler il dénotait un fort accent gascon et ne connaissait pas à son maître de vieille amie gasconne. D'ailleurs il ne lui connaissait que quelques amies triées sur le volet. méfiant il entreprit tout de même de répondre poliment - ordre du maître oblige - avec son doux accent pas du tout provençal.


Bonjour ... Qui était-ce d'ailleurs ? Messire ... ?
Puis je savoir qui vous êtes et surtout ce que vous désirez exactement ?


Il jugea bon d'ajouter s'il vous plait.
Gatien de Rochefort, incarné par Richelieu1


La méfiance était de mise il fallait s'en douter... Jamais elle ne l'aurait laissé venir sans lui avoir au préalable laissé quelques atouts dans sa manche.

Il toisa l'homme du regard avant de répondre.

Veuillez m'excuser, ce voyage m'a épuisé j'en oublie toutes les politesses, dit-il d'un ton volontairement doucereux.

Je me présente ; Gatien de Rochefort !

Pour accompagner sa présentation, il ôta son feutre et le ramena à hauteur du nombril laissant ainsi apparaître le bandeau qui recouvrait son oeil gauche, ou plutôt l'orifice auquel il manquait un oeil.

Je viens de la part de la filleule de Gabriel Von Wittelsbach.

Puis plus bas

Je doute que l'endroit soit propice à la discrétion et cette femme ne souhaite pas que son identité soit dévoilée à un autre que le Cardinal en personne. Disons qu'il y va de l'intérêt de votre maître....

Il n'était pas aussi doué qu'elle pour les intrigues non lui c'était plutôt le fer là où elle maniait la plume. Encore qu'il l'ait vue jouer de l'un comme de l'autre avec brio. Elle lui avait dit très explicitement "parles de mon parrain cela devrait faire mouche" ; "fais leur comprendre que c'est lui qui a des choses à cacher et non moi et qu'en en disant le moins possible tu le préserves"...

Dit ainsi cela lui avait parut plutôt simple mais quand elle avait ajouté qu'il devrait agir avec tact et doigté, n'exprimant certaines choses qu'à demi mots il avait compris qu'il devrait l'imiter plus qu'être lui même.
Guihen


Guihèn allait répondre "ça me fait une belle jambe ! " avant d'entendre Gabriel Von Wittelstruc. Ce Gabriel lui disait quelque chose .. rien de bon au demeurant. Qui diable était il ?
Quand les intérêts cardinalices furent menacés, s'en était assez. Il fallait en avoir le cœur net.


Entrez ami entrez, je vais demander audience à son Éminence.

Il se garda néanmoins de l'emmener et donna des ordres en traversant les couloirs. Il fallait s'assurer que ce borgne entre mais ne puisse sortir sans accord du maître. Et pourquoi pas se préparer à le faire disparaître. Sait on jamais ....


[Cabinet d'Apt]

Ludovi - la capitaine était l'un des rares à user du prénom bien qu'uniquement en privé - un certain Gatien de Rochefort veux te voir. Il vient de la part d'une femme dont il te réserve a toi seul l'identité. C'est un borgne qui m'a l'air d'un brigand de grand chemin mais pas né de la dernière pluie.

Guihèn occupe t'en je n'ai pas que ça à faire. S'il souhaite me rencontrer qu'il vienne aux audiences de ...
Elle serait la filleule de Gabriel Von Wittelsbach.


Moment de silence vite brisé. Godgaby ? Seigneur qu'est-ce qu'il me veut celui là.
Abandonnant ses dossiers ; Soit ! Au salon je te prie.


[Herse]

Son Éminence va vous recevoir. Suivez moi je vous prie.
Aussitôt la Herse retombait lourdement.


[Salon Privé]

Le Cardinal était dans le salon. Les yeux portés au dehors tournant le dos à l'entrée. Il attendait son hôte, passablement hérité au fond de lui.
Gatien_de_rochefort.


Il avait suivi l'homme sans cacher son sourire. Décidément Anne était très intuitive évoquer son parrain et l'intégrité menacée du cardinal avait été efficace.

Tandis qu'il avançait vers le salon où l'on le conduisait, Gatien ne put s'empêcher d'observer les lieux, d'abord par prudence des fois qu'il fut jeté dans des geôles et doive s'évader, mais aussi pour jauger la fortune de son futur interlocuteur.
Les draperies, tentures et autres apanages de richesses ne manquaient pas. Sans aucun doute la belle avait flairer le bon poisson. Encore que l'homme était bien gardé et si elle désirait intenté à sa vie cela semblait s'annoncer au moins aussi difficile si ce n'est plus qu'avec la princesse de France.

N'avait-elle donc point retenu la leçon que sa peau lui renvoyait chaque jour ? Enfin ce n'était point son problème, il exécutait les ordres point. Il avait de toute façon moins à craindre des risques encourus à le faire que de la sentence qu'elle lui infligerait s'il ne le faisait point.

Enfin il apercevait le maître des lieux.

Avant même que le capitaine n'ait le temps de dire quoique ce soit annonçant son arrivée, Gatien pris la parole.

Votre Éminence, et de courber très légèrement l'échine. Il gardait toujours quelques réserves à exécuter le protocole.
Richelieu1


Le Cardinal entendit la formule habituelle. Minimaliste certes mais bien là tout de même. Il embraya sans même se retourner.

Messire de Rochefort, que puis-je pour vous et ceux qui vous envoient. Autant vous dire de suite que Gabriel peut toujours courir - il s'était retenu de dire crever - s'il compte sur moi pour se remettre à pied en Provence. Je n'ai jamais cédé pendant toutes ses années, ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer.

Le ton avait été clair, et sûr. Le cardinal se retourna alors et ... découvrit son hôte. Brigand de grand chemin avait dit Guihèn ? Diantre c'était bien là le minimum. Il semblait sortir des sentiers de l'enfer. En revanche le visage ne lui disait rien, il semblait être un parfait inconnu. Il fallu un instant pour que le Cardinal reprenne.

Mais peut être allez vous me dire qui est donc votre mystérieuse maitresse ?

Le cardinal ne comptait pas s'éterniser, il n'avait ni proposer de s'asseoir ni de se restaurer.

_________________
Gatien_de_rochefort.


La balafré mis un moment avant de comprendre pourquoi le cardinal lui parlait d'un Gabriel qu'il ne connaissait pas ; pourtant de Limoges jusque Apt, il n'avait eu de cesse que de se répéter en boucle le nom quasiment imprononçable de l'évêque Gascon.

Remettre un pied en Provence disait le cardinal... le parrain d'Anne était donc un ancien provençal. Bien joué la belle, tu es fichtrement bien renseignée se dit Rochefort pour lui même.

Avant même qu'il ait pu répondre à l'homme de foi, ce dernier fit enfin face à Gatien qui manquât de lâcher un juron bien de chez lui "Putain de moine !" en se rendant compte que ce comte-cardinal-archevêque et j'en passe, était encore bien jeune pour quelqu'un de si élevé dans la société... Un ambitieux ! Anne semblaient avoir un second point commun. Sourire non dissimulé en pensant à cet autre "chose" qui la liait à lui.
Pour une fois qu'il était dans la confidence, il n'allait pas se gêner pour savourer le plaisir de savoir ce qu'un autre découvrira.

Il était d'ailleurs temps qu'il prenne de nouveau la parole puisqu'on l'y invitait.


Éminence, Éminence... nous allons y venir je puis vous l'assurer.

Pourquoi ne point faire durer le suspens après tout.

Tout d'abord sachez que Monseigneur Gabriel Von Wittelsbach n'est pas au courant de ma venue. D'ailleurs je n'ai pas l'honneur, déshonneur direz-vous à en croire votre ton à son évocation, de le connaître.

En fait, sa filleule se sera bien gardée de lui dire qu'elle a le moindre lien avec votre personne et elle aura été bien sage en cela.


Toujours avec un rictus de plaisir, Gatien prenait son temps pour en venir au but.

Ma maîtresse, comme vous dites, ne cherche qu'à vous protéger de l'opprobre sans toutefois vous cacher une part de votre histoire dont vous n'avez connaissance.


Les yeux de notre homme de main se posèrent sur un fauteuil qui semblait des plus confortables. Se souvenant qu'il avait fait un long voyage et pariant sur une forte curiosité chez le cardinal, il prit place sans y être invité.

La route depuis Limoges jusqu'ici fut longue... N'auriez vous point quelque valet qui pourrait m'apporter de quoi m'abreuver ?

Il laissa quelques secondes avant d'ajouter comme un point de détail.

Ah j'oubliais... Je porte une lettre qui vous est destinée.
Richelieu1


Le vieux GG n'était donc pas dans le coup. Voilà qui à la fois rassurait et inquiétait le Cardinal. Gabriel n'était pas du genre à venir quémander donc s'il était venu trouver le Cardinal s'était pour lui poser problème. Mais sa non implication changeait tout.

A peine le Cardinal eut décider de tourner les talons que le borgne s'installait sans y être invité et réclamait à boire ! S'en était trop, l'amitié aristotélicienne décroissait à vue d’œil chez Ludovi tout prince de l’Église qu'il était !


Vous croyez vous dans une taverne céans ? Vous dinerez et boirez à ma table quand je l'aurais décidé. Et pour l'heure vous êtes déjà assis, c'est un début. Le Cardinal n'en déclara pas plus. Inutile de dépasser les bords des limites du bocal.

Tendant la main ; Donnez moi donc cette lettre.

_________________
Gatien_de_rochefort.


Sans surprise, le cardinal perdait son sang froid. Tout sourire Gatien lui tendit la missive sans toute fois s'épargner une remarque.

La tempérance Éminence... pour un pauvre bougre qui a fait tout ce chemin afin de vous remettre en personne une missive que croyez-moi, vous n'aimeriez pas voir entre de mauvaises mains...

Je n'ose imaginer la réaction de Gabriel Von Wittelsbach. Je suis certain qu'il utiliserait habilement des telles informations...


L'heure n'était cependant point à la discussion, le cardinal devait à présent prendre connaissance de la missive.

Citation:
      A l'attention de Son Éminence Ludovi de Sabran, Comte d'Apt, Seigneur de Rocbaron, Seigneur de Sainte Baume,

      Très cher ami,

      Il m'est très étrange de m'adresser à vous avec tout ce que le protocole m'impose aux vues de votre fulgurante ascension dans l'échelle sociale. Il semble que notre dernière rencontre vous a laissé un souvenir assez impérissable pour que vous ayez émis le souhait de ne point connaître de nouveau les plaisirs de la chair par ce vœu de chasteté si spécifique à notre Très Sainte Église. Bien que ce fait ne flatte guère ma personne, je dois avouer que cela mets mon cœur en joie.

      Votre connétable a accepté il y a peu que je vienne vivre dans votre cher comté. Autant ne point vous cacher mes intentions, j'espère être accueillie sur vos terres dans l'Amitié aristotélicienne que vous représentez.
      Je ne viendrai pas seule puisque je serai accompagnée de Jean, une jeune garçon de cinq ans. C'est fou comme il ressemble à son père dans ses goûts aussi, puisque les sœurs du couvent qui ont pris en charge jusque là son éducation m'ont informées de sa foi grandissante.

      Je pense que vous avez quelque idée de sa filiation..

      Quoiqu'il en soit j'aimerai que vous preniez part à son éducation. Quel plus grand plaisir pour une mère aimante comme je puis l'être que de voir un homme de votre condition et avec votre érudition accepter de passer un peu de temps avec son enfant !
      Je vous serai tellement reconnaissante si vous acceptiez. Sinon je demanderai à mon cher parrain de le faire, bien que votre réputation me sied bien plus que la sienne mais sans doute ne refuserait-il pas la confession de sa filleule.

      Avec tout mon affection et mon bon souvenir,

      Anne de Breuil
Richelieu1


Voilà maintenant que le borgne de service, parasite au possible lui faisait leçon de vertu à lui, le Cardinal Romain. Et toujours avec un soupçon de menace. Pire encore, il se donnait le rôle de messie, grand sauveur de son Éminence. Et puis quoi encore.
Le prince l’aurait sans aucun doute remis en place de manière fort peu conventionnelle cette fois s’il n’avait pas entre les mains la fameuse lettre sur laquelle il avait immédiatement vu la signature. Anne de Breuil.
Le Cardinal bien que plutôt jeune fit un saut dans le passé. Aujourd’hui il était un éminent personnage, noble bien sûr et prélat, Prince de l’Eglise de surcroit tantôt admiré, tantôt dénoncé, souvent craint et parfois apprécié. Il vivait dans le luxe de ses châteaux, des salons et des conseils temporels et même des palais pontificaux ; mais il n’en avait pas toujours été ainsi.

Une remontée dans le temps s’imposait. Né de Mickaelle de Sabran et de père inconnu, il avait très tôt été confié à une femme, Azalays le temps pour sa mère de se faire une situation. Mais en quelques jours il avait été enlevé, et élevé par cette usurpatrice qui l’avait cependant fort bien traité et élevé à hauteur de ses moyens.
Il n’en paraissait pas mais 6 ans auparavant il n’était personne, voir même il n’était rien. Rien qu’un gamin livré au servage, aux coups et à l’exploitation avec pour seule « tante » une vieille désargentée en fuite et infirme. L’apprentissage de la vie avait été pour lui suivi dans les rues et les tavernes voir d’autres lieux encore moins aristotéliciens.

C’est à cette époque qu’il avait connu cette Anne de Breuil. Non pas au bordel, elle n’était pas de ce genre là, mais dans une soirée ou la morale ne passait pas pour vertu. Il s’était passé ce qu’il s’était passé, cela n’avait pas échappé au Cardinal à l’époque et il ne l’avait pas oublié aujourd’hui. Ludovi n’avait jamais renié son passé, pour preuve il avait même réemployé, voilà des années un ami d’enfance, le preux et valeureux Guihèn d’aujourd’hui. S’il ne reniait pas son passé, il s’en était cependant coupé lors de l’ultime fuite de sa « tante » de par son arrivée en Provence. A cet instant il tenait la lettre d’Anne pour un moment remarquable de la vie ou le hasard peut ramener des souvenirs d’un passé lointain, pas doré mais pas renié non plus.

Il lut donc cette missive.

Il fut amusé du lien que faisait Anne avec ses vœux ecclésiastiques. Ludovi avait connu bien des relations « charnelles » toutes plus inconvenantes pour un homme de surcroit d’à peine 15 ans. Mais s’il avait fallu les classer, Anne ne serait certainement pas mal notée. Elle avait su allier la passion - bien que purement physique – à la prouesse technique ; le prélat aurait volontiers parlé d’art à ce propos. Si en plus elle était en joie de ses vœux, il ne serait pas soumis à la tentation de nouveau. Amen !
Elle annonçait par la suite qu’elle venait s’installer en Provence voir même plutôt à Apt. Une attitude quelque peu cavalière mais le Cardinale n’y voyait pas encore l’idée de profit. Après tout il était riche et puissant et quasi seul parmi ses richesses. En faire profiter des amis de longues dates ne l’ennuyait pas à ce point. Et visiblement elle ramenait son fils. Il pensait les loger à Rocbaron. Après tout son château là-bas serait tout à fait adapté à l’éducation d’un jeune garçon et personne ne jaserait de voir une femme à Apt en permanence.

Rien jusque-là ne laissait soupçonner le choc qui suivrait…

Voilà qu’elle prétendait qu’il était son fils ! Ridicule, Ludovi n’avait pas d’héritier naturel, à son grand dam d’ailleurs. Lourdes avait été son amour à Brignoles mais elle était partie et à cette occasion il avait définitivement tourné la page des amours. Seul l’Amour – Aristotélicien – l’intéressait désormais.
Au fond tout ça n’avait rien d’étonnant, Anne était depuis toujours une jeune femme pleine de ressources et il semblait que l’argent et le pouvoir même à travers Ludovi qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs années lui tournait la tête. Et bien tant pis, elle n’obtiendrait rien de sa fortune. Il la recevrait et saurait le remettre rapidement en place.

Alors qu’il allait congédier le borgne, il lut la menace finale d’informer Gabriel. Si ce sinistre individu avait vent d’une telle rumeur, aussi fausse soit elle, tout Rome en serait informé à la minute. Il fallait qu’il réfléchisse et vite …

C’est alors que son regard croisa Guihèn, resté en retrait au loin. Ce bougre avait lui aussi « honoré » Anne et il n’était certainement pas le seul autre homme.

Regardant « borniou » :
Passez en cuisine cher ami. On vous remettra de quoi vous restaurez et même des vivres pour votre voyage de retour.
Vous pourrez informer Anne qu’elle sera toujours la bienvenue près de moi.
5 ans … A cet âge il serait facile de constater que Jean ne lui ressemblait pas.

_________________
Gatien_de_rochefort.


Le balafré observait, à la fois curieux et amusé, les expressions que prenait le visage du Cardinal à mesure qu'il avançait dans sa lecture.

Il ne connaissait rien de ces souvenirs du passé du Comte et dans le fond il en faisait fi. Ce qui intéressait Rochefort c'était de connaître la réaction qui suivrait cette lecture.

Il n'était sans doute pas le seul à observer le cardinal avec attention, le capitaine lui aussi présent dans la pièce devait être intrigué. Gatien le supposait et c'est avec une certaine malice qu'il tourna son regard vers cet homme pour lui offrir un sourire narquois.

La lecture arrivait à son terme et voilà qu'à présent il recevait cordialement une invitation à rejoindre les cuisines. Cette invitation était une réponse relativement claire. Anne allait pouvoir rejoindre la Provence et après elle entrera en scène tandis que lui rejoindrait les coulisses, sa place favorite.

Il n'était pas homme de lumière et ne le serait jamais. S'il aimait les intrigues et s'en mêlait c'était toujours les seconds rôles qu'il prenait. Il s'en trouvait tout à fait ravi. Les ombres gardent une certaine liberté que la lumière se refuse à céder.
Aussi, c'est un silence après avoir simplement opiner qu'il s'était dirigé vers les dites cuisines. La faim le tiraillait et il ne refusa aucune vivre offerte. Il eut même l'audace de quémander un peu de vin pour accompagner son repas.

Dernière bouchée et dernière gorgée avalées, Gatien sortit d'un pan de son mantel un parchemin froissé et un vélin. Alors qu'il était certain d'être à l'abri des regards il rédigea une missive à l'attention d'Anne.


Citation:
Anne,

Vos intuitions semblent jusque là tout à fait correctes et en cette heure je suis conviée aux cuisines pour me restaurer et même à en emporter pour mon voyage de retour. C'est dire comme l'effet de votre annonce semble se révéler propice. Il faudra que je songe à préciser à mon hôte que je ne fais pas de voyage de retour.

Il faut aussi que je vois si je trouve une auberge au village d'Apt en vous attendant vous et Jean cette adorable tête blonde !

G de R


La rédaction terminée il glissa le lettre dans son mantel de nouveau. Il lui ferait parvenir depuis le village et non le château, des fois que le Comte d'Apt et Cardinal Aristotélicien soit assez méfiant pour faire surveiller chaque courrier, ou tout du moins, fasse surveiller un courrier que Gatien enverrait.


Anne_de_breuil


Si le voyage était long du Limousin jusqu'à la Gascogne et de Gascogne à la Provence, il permettait à la jeune femme de voir sa fletrissure cicatriser. Plus les jours passaient et moins elle sentait la douleur lui tirer sur l'épaule.

Depuis la veille déjà Rochefort l'attendait s'inquiétant qu'elle voyage seule mais ce n'est pourtant point seule qu'elle était puisque Jean était là et pour une fois, elle avait même désiré sa présence auprès d'elle.

"Mon fils nous allons voir un Cardinal de mes amis en Provence", lui avait-elle dit avant de continuer. "Changer d'air vous fera le plus grand bien, aussi vous aller enfin quitter le couvent".

C'est ainsi que pour la première fois depuis la naissance de l'enfant, elle avait décidé de non seulement passer le chercher au lieu de simplement lui rendre visite quelques heures, mais aussi de vivre avec lui ou plutôt de le laisser vivre auprès d'elle.

Il devait lui servir aussi elle n'hésitait pas à être douce avec lui. Chose assez aisée puisque l'enfant était calme, très calme, trop sans doute pour son âge mais une éducation stricte dans un couvent et une foi sans faille aidaient beaucoup.

Alors qu'ils avaient quitté Nîmes à l'aube et marchaient depuis des heures, ils commençaient à apercevoir Trinquetaille. Arles n'était plus très loin et une silhouette tapie dans l'ombre l'indiqua à la jeune femme. Elle aurait reconnu son acolyte même par une nuit sans lune et comme le soleil arrivait lentement à son zénith, le feutre, la démarche, le mantel ne faisait aucun doute sur l'identité de l'homme qui avançait vers eux.


Anne, Anne, Anne, , dit-il tandis qu'il pliait un genoux pour venir effleurer sa main de ses lèvres. Je craignais qu'il ne vous soit arrivé malheur mais je vois de mon seul oeil que ni vous ni l'enfant ne semblaient avoir subi les malfrats.

Alors qu'il évoquait Jean, Gatien offrit au jeune garçon son plus beau sourire. Tout rustre qu'il était il n'avait jamais réussi à ne pas aimer ce petit si abandonné dans l'existence.

Ils traversèrent Trinquetaille puis le Rhône ensemble avant de déjeuner dans une taverne arlésienne et repartir pour Apt. Rochefort avait fait atteler un équipage pour qu'ils arrivent plus vite.
C'est donc en milieu d'après midi qu'ils arrivèrent devant le guérite de garde du château de Ludovi de Sabran.

Anne s'avança dignement comme le font les femmes bien éduquées et se présenta.


Bonjour mon brave, je suis Anne de Breuil, Son Éminence attend ma visite ainsi que celle de mon enfant. Joignant le geste à la parole, elle poussa d'une main ferme Jean au premier plan afin que le garde l’aperçoive et s'en sourire en imaginant l'expression de son ancien amant quand à son tour il verrait celui qu'elle venait lui présenter comme leur fils.

_________________
Guihen


La capitaine vit arriver une voiture et une fort belle femme. Lorsqu'elle annonça son nom, il en resta coi. Anne ? La même Anne qu'il avait connu jadis, peu farouche et ...
Elle ne le reconnaissait pas.

Guihèn avait énormément changé pendant ces années. Tellement d'ailleurs qu'il était passé de Garçonnet chétif mais pas niais à homme tout ce qu'il y avait de plus viril et encore moins niais.
Il se tut, n'osant déroger au protocole mais failli manquer d'air une nouvelle fois en voyant le jeune homme. Il devenait fou, avait il remonté le temps ? Il aurait juré avoir Ludovi devant lui 15 ans auparavant. Certes à à l'époque il n'avait pas de si beaux vêtements mais ...
Des hallucinations ....

Il les mena au Cardinal de façon automatique, son esprit lui était ailleurs.



********

Eminence,
Anne de Breuil et ...


Et quoi ...
Anne_de_breuil


L'homme la dévisageait de façon bien étrange mais rien qui n'éveilla de soupçon chez la jeune femme. Pour elle c'était simple, elle était belle et cela devait tout expliquer !

Anne sourit d'un air satisfait lorsqu'elle vit sa requête acceptée. Elle prit la main de Jean fermement et d'un regard entendu vérifia s'il avait souvenance des conseils prodigués. Un sourire lui permit d'être pleinement rassurée ; l'enfant serait sage et ferait montre de son comportement exemplaire. Il n'avait pas été si difficile à convaincre : Jean avait été élevé en couvent et sa foi était grande, faire bonne impression à un cardinal allait de soi.

Tandis qu'il avançait dans le couloir du château en direction des appartement du Comte, Anne observait l'homme qui les accompagnait se disant qu'elle avait le sentiment de l'avoir déjà rencontré auparavant sans pour autant arriver à se souvenir quand et où. En effet, il avait changé et rien dans la silhouette actuelle ne pouvait lui rappeler le corps frêle et svelte de l'adolescent, l'odeur des champs, ses cheveux lâchés et ornés de quelques fleurs sauvages seulement, la lavande trop odorante... Elle ne le reconnaissait pas, mais l'aurait-il lui même reconnu si elle ne s'était présentée ?
Anne portait à présent des frippes achetées dans Paris à prix d'or par divers amants et commanditaires, ses cheveux étaient noués par une broche en argent.
Elle avait retrouvé le confort de son enfance, et n'avait gardé des étés ensoleillés un fardeau si grand qu'elle l'avait caché chez les moines. L'enfant lui avait fait oublier durant de nombreuses années le lyrisme de cette époque et quelques instant aux herses d'Apt ne suffisaient pas à les faire ressurgir.

C'est donc juste en se demandant où elle avait déjà pu rencontrer cet homme qu'elle pénétra dans le cabinet du comte/cardinal. Cardinal...
Elle n'aurait jamais imaginé qu'il choisirait cette voix.


Ludovi, dit-elle simplement d'une voix chaleureuse en s'avançant vers lui l'invitant à une accolade amicale. Quel plaisir de te revoir cher ami.

Elle l'observait et devait admettre qu'elle trouvait toujours beau ces traits fins qu'elle n'avait jamais retrouvé chez aucun de ses autres amants. Elle ne perdait pas des yeux le but de sa venue et le chantage auquel elle devait se livrer mais pour la première fois depuis longtemps, une certaine émotion resta en suspend. Pas suffisante pour qu'elle connaisse le mot remord mais assez pour qu'elle se sente légèrement nostalgique.

Laisse-moi te présenter mon fils Jean, ajouta t-elle sans perdre de vue la raison de sa venue. Elle tenait avait les mains posées sur les épaules de l'enfant et attendait à présent la réaction du Comte.

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Richelieu1


Le Cardinal se retourna. Jamais au grand jamais il n'avait pensé qu'un jour il serait dans son château, revêtu de la pourpre et qu'il entendrait Guihèn - a son service - lui annoncer protocolairement l'entrée d'Anne. Tout ça n'aurait eu aucun sens des années auparavant.

Et pourtant ... immédiatement il la regarda et la reconnut. Bien sûr elle avait changé mais elle avait toujours ce petit quelque chose de déesse grecque intemporelle. Ce petit quelque chose de séduisant, qui l'avait autre fois attiré lui, parmi tant d'autres. Malgré le chantage peu élégant qui lui avait été fait par son homme de main, Ludovi n'en voulait pas à Anne. Au fond il comprenait qu'elle demande de l'aide, même si c'était fort mal formulé.

Quand Ludovi vit le jeune ... Le Cardinal manqua de défaillir. Asséné d'un coup qu'il n'aurait pu parer le Cardinal s'assit sur le fauteuil qui le jouxtait tentant de ne rien laissé paraitre de sa surprise. C'était vrai ...

Si Jean ne ressemblait pas spécialement au Cardinal, Ludovi comprit ce qu'il en serait. Jean ressemblait comme deux gouttes d'eau au Cardinal ... des années auparavant et nul doute qu'il finirait un jour par lui ressembler. Les années d'adolescence avait profondément transformé le Cardinal, mais quiconque l'avait connu voilà 10 à 15 ans se tromperait aujourd'hui à coup sur.


Anne, quelle plaisir de revoir après tant d'années ! S'il se relevait 12 secondes après s'être assis l'enfant ne comprendrait rien ... S'il restait assis cela revenait à mettre une distance indigne ... Pardonne moi, je me suis blessé l'autre soir, j'ai du mal à tenir debout. Échappatoire ? Le mensonge. Mais approchez vous de grâce ne restez pas au pas de la porte. Prenez place. Guihèn veux tu apporter de quoi se sustanter s'il te plaît. Le Cardinal disant ses mots aperçut le regard hagard de son capitaine. Il semblait avoir croiser la Créature Sans Nom une minute avant. Anne lui avait elle parler avant ? Le Prince n'en savait rien.

Anne je ... regard vers Jean je ... je quoi en fait ? Anne ça fait si longtemps. Je suis heureux de te voir. Et ton fils sera un très beau jeune homme j'en suis sûr. Je suis enchanté le petit ne savait pas à quel point ...

Tu vas rester quelques jours j'espère ?
Ludovi se rendit compte de la connerie qu'il venait de dire. Bien sûr qu'elle allait rester, la question était jusqu’où irait elle. Le Cardinal n'était pas homme à se laisser faire, mais Jean ... Le Cardinal en cet instant ne savait vraiment pas ce que l'avenir lui réservait.

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