Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP Fermé] Une amie qui vous veut du bien (ou pas !)

Anne_de_breuil


L'effet recherché était atteint et la réaction du Cardinal ne se fit pas attendre. Elle aurait presque pu avoir de la peine pour lui mais Anne se mordit la lèvre comprenant qu'il s'était attendu à voir un enfant quelconque. Ainsi il avait pensé qu'elle lui avait menti et tenté de faire passer un usurpateur pour son fils.
Un sourire satisfait prit place à son air légèrement contrit : cette fois il la croyait et comprenait qu'il faisait face à sa seule descendance... "Je te tiens mon vieil amant" pensa t-elle.

Elle repensa à toutes les douleurs qui avait succédé à leurs ébats. Avoir un enfant n'avait jamais été dans ses projets et il lui avait fallut cacher l'opprobre pendant de longues années, s'interdire tout attachement à cet enfant, reste ferme et dure dans ses projets de vie. Elle s'était faite une promesse : être une déesse, ne pas avoir les faiblesses humaines qu'ont les autres, être la seule à décider de son destin.
Jean avait été la première épine dans son pied, il avait failli rendre Anne quelconque, il était Justice à ses yeux qu'à présent ce fardeau soit l'outil de son destin et un outil dont elle serait l'exclusive utilisatrice.

D'un sourire narquois elle chassa ses pensées et se tourna vers la Cardinal afin de continuer cet échange de politesse.


Je ne doute pas qu'il sera beau en effet, dit-elle en jouant de façon volontairement grossière la fierté d'une mère qui observe son bambin chéri avant de jauger le physique du cardinal ; des traits fins bien que les années avaient fait apparaitre une maturité précoce dont elle avait déjà goûté la présence des années auparavant mais qui était alors bien moins visible. La fulgurante ascension sociale du Comte/cardinal se reflétait à présent dans son physique. Sa prestance était bien différente aussi, on sentait le statut quand on lui faisait face, on était si loin de l'adolescent qu'elle avait connu...

Il ressemble énormément à son père et je suis certaine que celui-ci est encore beau...

Elle savait qu'en énonçant cette phrase, elle heurterait l'enfant qui n'avait jamais eu le droit d'évoquer le sujet de sa paternité avec sa mère et qui devait pour la première lui même entendre Anne en parler d'elle même. Elle n'avait d'une part pas le choix que de l'évoquer devant le Cardinal pour servir ses intérêts et d'autre part aucun scrupule à le faire devant Jean.

Alors comme ça tu es devenu Cardinal, dit-elle feignant être touchée cette fois sans grossir le trait de l'émotion. Jamais je n'aurai imaginé te voir un jour dans si bel apparat... Je ne suis qu'une vile pécheresse moi même, comme beaucoup il m'est difficile de ne point céder à la tentation...

J'en viens à être particulièrement étonnée de voir que ce petit être de ma chair et mon sang, soit si pieu, car vois-tu, Jean a reçu une éducation très pieuse dans un couvent et sa foi est grande.

D'ailleurs je me demandais...


Elle devait bien à un moment où un autre entrer dans le vif du sujet et cela lui semblait le moment opportun.

Puisque nous sommes ici tous les deux, peut être accepterais-tu de faire plus ample connaissance avec lui, et de parfaire son éducation... religieuse...

L'ajout été mesquin elle le savait mais elle voulait absolument voir si cet homme serait ou non touché par la filiation évidente ou s'il réagirait avec cruauté et la forcerait à envisager des représailles.

Jean n'avait rien dit, sans doute ne comprenait-il pas vraiment quel attitude adopter, ne connaissant ni l'homme qui lui faisait face, ni vraiment sa mère dont les visites au couvent s'étaient faites rares et brèves durant son enfance.


Je crois que le pauvre enfant est épuisé par le voyage, dit-elle espérant trouver là le prétexte pour l'isoler et rester seule avec le Comte afin de discuter avec moins de faux semblants.

_________________
Richelieu1


Le Cardinal sentait qu'Anne jouait. Celle ci avait toujours été très joueuse, et certaines fois Ludovi avait partagé ses jeux. Et Anne savait jouer sur tout les tableaux, des plus agréables au plus vils. Jean était d'ailleurs le résultat d'un de ces "jeux" que Ludovi avait partagé avec délice à l'époque mais aujourd'hui il lui laissait un arrière gout d'amertume.

Le Cardinal avait fait de sa vie un prestige, un modèle, un emblème mais il semblait que la mécanique risquait de se gripper. Oh bien sûr, ôter ce petit grain de sable ne serait pas difficile au fond, si le Cardinal voulait le monde aurait très bien pu ne plus entendre parler de ces gêneurs en espérant qu'Anne n'ait pas pris de disposition particulières ; seulement le Cardinal était à terre.

Lui qui n'avait jamais regretté d'avoir prononcé ses vœux pour une femme - sauf peut être Hersende - avait cependant toujours pleuré auprès du Ciel de ne pas avoir eu de fils. Et voilà que le Ciel lui amenait l'être tant espéré, accompagné certes d'un orage.

Qu'allait il donc faire ? Pas un moment l'idée de supprimer Jean ne lui traversa l'esprit. Ce gosse il l'aimait déjà alors qu'il ne lui avait même pas dit un mot mais le Cardinal n'oubliait pas pour autant l'orage qui l'accompagnait. Quel en était donc la nature ?

Le Cardinal hésitait à répondre, voilà d'abord qu'elle jouait le jeu de la luxure en évoquant la tentation - voulait elle reconquérir le Cardinal ? - et qu'ensuite elle se souciait du fils qui au demeurant semblait tout ignorer de sa paternité - venait elle chercher secours pour le fruit de leur pêché ?
Au fond ces deux solutions ne rebutaient pas le Cardinal, tout cela n’était pas bien méchant pourtant il ne pouvait s'enlever un pressentiment désagréable. Cet air mesquin ne le laissait pas tranquille.

Au final, Anne choisit de se séparer de l'enfant temporairement. Si Ludovi avait déjà le cœur serré par cette séparation qui durerait à peine quelques heures, il se résolut cependant à faire de même. Il devait tirer les choses au clair.


Vincèns, conduisez ce jeune homme à la chambre aux lys et faites en sorte qu'il ne manque de rien. Alors que le domestique - chef suprême de l'intendance - venait chercher Jean, le Comte répéta ; qu'il ne manque de rien Vincèns. Le pauvre Vincèns lui n'en revenait pas. La chambre aux Lys était l'un des appartements les plus enviables en Apt. Tout le confort y était tentures, mobilier, moyen de chauffage l'hiver et chambre fraiche l'été à la vue imprenable. Seule la Marquise y avait droit habituellement et Vincèns se demandait si le Saint Père lui même aurait pu y prétendre. Alors qu'un gamin y soit logé et de condition bien modeste de surcroit le domestique ne comprenait pas.

Ludovi lui n'avait pas perdu le nord. Son fils y serait parfaitement logé - même mieux que lui même - et le Cardinal jouirait d'un accès privé très pratique si nécessaire.
Une fois l'enfant éloigné, le Cardinal lançait l'estocade en se relevant sans mal.


Puis-je savoir quelles sont tes intentions ? demanda t'il d'un ton calme. Il ne comptait pas détourner Anne de bonnes intentions ... si c'est toutefois ce qu'elle avait. Sinon ... de toute façon elle ne se gênerait pas pour lui faire savoir.

_________________
Anne_de_breuil


"Qu'il ne manque de rien..." Cette phrase résonnait en elle, cette phrase était une lueur dans une nuit sans lune... Ainsi donc déjà elle pouvait prendre en compte que son vieil ami n'était pas indifférent au sort de leur enfant. Parfait.

S'étirant de manière très théâtrale, Anne s'avança vers Ludovi en lui souriant feignant à merveille l'émotion d'une femme en détresse et étant bien plus prudente déjà dans les mots qu'elle choisirait gardant un goût amer de son échec au Limousin.


Mon cher ami, dit-elle les yeux brillants de cette émotion feinte. Que peuvent être les intentions d'une mère si ce n'est celles dictées par l'amour ?

Elle le fixait à présent de ses grands yeux, les mains tremblants légèrement sur le coup d'une émotion toujours factice mais admirablement jouée.

Nous étions jeunes, impétueux et irréfléchis... Je suis repartie seule portant le fruit de nos jeux et n'osant jamais avouer ma faute ni à mes proches, ni à toi. Qu'aurait fait un pauvre adolescent d'un enfant si ce n'est y voir une épine ?

Ce n'est qu'en confiant notre fils à l'église que j'ai trouvé le moyen de sauver son âme de nos péchés.


Elle laissa une larme dévaler le long de sa joue.

Ô tu as le souvenir d'une femme dont la piété n'était pas prononcée mais porter un enfant change beaucoup la vision que nous avons du monde qui nous entoure. Voir le sourire empli d'admiration de son enfant quand on connait les origines de sa création n'apporte que culpabilité.

Anne s'approchait du bureau sur lequel elle s'appuya comme cherchant un appui qui lui permettrait de gérer sa tristesse sans perdre connaissance.

Les années ont passées apportant avec elles chaque jour à ma mauvaise conscience un peu plus d'épaisseur... Quelle vie puis-je offrir à Jean ? Personne n'épouse la mère d'un bâtard, personne ne veut élever un enfant qui n'est pas le sien. Jean est protégé loin du monde mais il ne peut rester toute sa vie au couvent, il faut qu'il voit le monde et quel monde va t-il découvrir si son statut lui colle à la peau ?

Tu as vu notre fils Ludovi, tu as vu un enfant dont l'innocence ne fait point de doute mais qui s'il n'est pas protégé, ne sera qu'un bâtard parmi tant d'autres et découvrira la souffrance et l’opprobre...


Elle faisait à présent face au Cardinal et lui prit les mains dans un geste de désespoir, s'agenouillant face à lui, les yeux à présent rougis et les larmes s'écoulant sans peine sur son visage d'albâtre.

L'amour d'une mère Ludovi... en appelle à l'amour d'un père. Je n'ai pas d'intention mais des espoirs. J'espère que tu accepteras de m'aider à le protéger, de m'aider à lui offrir nos deux présences et de le protéger de l'avenir qu'il aurait sinon... J'espère ainsi égoïstement me libérer de la culpabilité qui m'oppresse depuis toutes ses années et dont jusque là je t'ai épargné... J'espère pouvoir compter sur toi pour m'en libérer avant que ma mauvaise conscience me pousse à la confession...

Cette dernière phrase rappelait gentiment au Cardinal les risques qu'un refus entrainerait pour lui. N'était-elle point devenu la filleule de son ennemi ?

Aides moi à être quelqu'un pour Jean et sois son soutien toi aussi et je te promets de garder le secret de la filiation, de me raisonner et de tourner le dos à cette voix qui m'invite chaque jour à me libérer du fardeau de ce secret...

Anne se releva et faisait à présent les cent pas, très nerveusement.

Porter cela seule me rend folle...

Et s'il savait jusqu'où la folie pouvait la pousser... Accepter ou vivre un enfer telles étaient les deux options qu'elle lui offrait.

_________________
Richelieu1


L'Amour. Ainsi elle venait pour son fils, pour parfaire son éducation et lui offrir une vie honorable. Le Cardinal ne pouvait l'en blâmer c'était tout ce que devait vouloir une mère. Il prit tout de même assez mal d'être quasiment traité de père indigne et n'acceptait que peu l'excuse de la jeunesse mais il préféra ne pas relever la polémique, et après tout que Jean ait été élevé par l’Église le rassurait un peu.

Anne était donc passé de la luxure à la piété et aujourd'hui à la culpabilité ? Effectivement la maternité l'avait bien changé, voilà quelques années les bons sentiments n'étaient pas son fort. Mais très vite la conversation prit une autre teinte. Voilà qu'elle parlait mariage, même si elle le dissimulait entre deux plaintes d'une mère meurtrie. Nos deux présences, évidemment elle ne lui confiait pas Jean, non elle s'installait et de surcroit en y mettant la pression.

La Confession ... a qui pourrait elle bien confier ces sinistres révélations et peut être même les enjoliver si ce n'est à ce vieux GG.
Le message était clair, Ludovi devait élever son fils et la mère qui allait avec. Vaincu dans son fort intérieur par nul autre que sa descendance, le Cardinal réfléchissait déjà au moyen de concilier tout ça dans sa vie. Soudain il regrettait le temps de Lordcassandre et Farok ; en effet si ces deux corbeaux étaient tout bonnement insupportable ils n'avaient au final aucune casserole a retourner contre Ludovi mais Anne ... Le Cardinal n'était pas tranquille.


Ma chère amie, j'entends bien les peines d'une mère inquiète quand à l'avenir de son fils. S'en souciait elle vraiment ? Et je ne t'en blâmerai pas bien au contraire. Mais dis moi, sait il seulement qui il est ? Sait il qui je suis ? Comment pendant toutes ces années lui as tu justifié sa filiation ? Je suppose qu'il devait te questionner à ce sujet chaque jour ?
De plus quelles études a t'il suivi, a quoi ce destine t"il ? Qui est il en fait j'ai besoin de le savoir avec exactitude.


L'horloge du Cabinet tinta et ramena le Cardinal au dépend du père. Il fallait limiter la casse et le stratège sommeillant sortit ses armes bien qu'elles étaient fragiles. Regard rembrunit empreint de gravité ; Je n'ai pas l'intention de me défiler Anne, au contraire mais je ne peux jouer le bon père de famille aux yeux de tous. Les péchés du passé n’effacent pas celui que je suis devenu. Mes vœux m'appellent au célibat et à l’impossibilité d'avoir une famille. Pourtant je ne souhaite pas me dédouaner de mes responsabilités, notamment du fait que mes vœux sont postérieurs à vous. Il s'agissait de jouer fin.

Mais je ne peux afficher en public cet état de fait ou l’opprobre s’abattra sur nous trois. Et tu n'en tirera aucun avantage pensa le Cardinal.
Il nous faut donc trouver un arrangement pour le grand public. Et j'insiste Anne, Jean devra être totalement protégé de cet opprobre, quel qu’en soit le prix. Cela sonnait comme une menace, le père reprenait le dessus.

Le prince l'avait bien joué. Il avait exposé les risques et avait clairement fait comprendre - dans l'éventualité ou Anne ne jouait pas franc jeu - que l'intérêt de celle ci convergeait avec le sien, écartant toute probabilité de choc frontal entre les deux joueurs. L'équilibre devrait être respecté, mais le Cardinal n'était pas dupe. La victoire n'en était qu'une demie en réalité car si l’intérêt d'Anne dépendait de celui de Ludovi, il en allait de même dans l'autre sens. Si Anne n'y trouvait pas son compte, elle pouvait tout à fait décider de tout massacrer.

A moins que la destinée de son fils ne soit supérieure à son propre bonheur ... mais le Cardinal en doutait toujours. Il attendit les réponses à ses questions qui sans doute participerait à une levée du voile.

_________________
Anne_de_breuil


Anne ne pouvait cacher que certaines questions posées par le Cardinal étaient fort ennuyeuses ! C'était bien beau de jouer la mère aimante mais elle n'avait que faire de cette chose qui avait déformé son corps et fermé des portes à sa génitrice... Elle ne pouvait toutefois se permettre de montrer un tel amas d'indifférence bien au contraire. Fort heureusement Anne avait elle même passé quelques années dans un couvent d'Hastings chez les angloys. Le souvenir de ses années rudes et grises la ramenait toujours à son échec cuisant. Combien de poignards avait-elle enfoncé dans la chair pour revivre l'assassinat raté de ses sept ans ?

L'horloge la rappela à elle et elle écoutait à présent le Cardinal avec la plus grande attention. Bien entendu elle ne voulait pas non plus que cela soit rendu public, il avait vu juste, leurs intérêts étaient bien proches et si elle n'avait eu quelques soucis au Limousin l'option de la confession lui aurait elle aussi apporté quelques avantages, elle pouvait tout autant servir le Cardinal qui l'avait engrossé que l'évêque dont elle était la pieuse filleule. Non son vrai problème c'est qu'elle ne voulait pas se risquer à retourner au Royaume de France tant qu'elle ne se serait pas faite oublier et qu'elle porterait l'infamie de ses crimes tatoué au fer rouge sur l'épaule.

En quelque sorte elle devait l'admettre, son destin dépendait du Cardinal mais elle devait quoiqu'il advienne conserver le contrôle.

Anne acquiesça, signe qu'elle comprenait ses propos et feignant de nouveau la tendresse elle entreprit de répondre aux questions sur Jean.


Jean ne sait rien de toi, quelle mère aurai-je été de lui dire que son père est Cardinal et ne le reconnaîtra jamais ? Non en fait il a de nombreuses questions sans aucun doute, qui n'en aurait pas mais le sujet est resté tabou et nous ne l'avons jamais abordé ensemble...

Ô j'entends déjà les gens s'offusquer qu'une mère impose de tels silences à son enfant mais pouvais décider de cela seule ? Je ne te cache pas mon soulagement de t'avoir enfin avouer que nous avons un fils.


Elle posa de grands yeux humides sur lui d'un air contrit.

Sauras-tu me pardonner mes années de silence un jour ? J'ai tant de fois voulu te chercher, savoir ce que tu étais devenu, t'avouer que je te privais de notre enfant et plus le temps s'écoulait moins j'osais venir vers toi, plus ma culpabilité s'intensifiait.

Ludovi, notre enfant ne sait rien de toi et je ne dirai rien que tu ne veuille qu'il sache. Ce n'est pas une décision que je puis prendre seule...
sache juste qu'il a vécu loin du monde, il ne connait du monde qui nous entoure que ce qu'il a lu dans les livres, ce que les moines ont bien voulu lui dire et tu dois savoir mieux que personne que l'Église ne tolère qu'une Vérité. Il n'y a aucun vice encore chez lui, il n'y a pas non plus de projet, je doute qu'il ait un seul jour pensé à plus long terme que le lendemain. c'est son premier voyage et j'ai vu l'émerveillement dans ses yeux en découvrant les paysages.

En venant ici j'espérais que ce soit pour lui une nouvelle naissance. Je suis si torturée, je n'ai pas fait que du bien... seule je n'en aurai fait quelqu'un de bien. Je n'avais d'autre choix que de m'en remettre à toi ou de le laisser vieillir dans ce couvent. Pourtant je ne pouvais me résigner à le laisser faire ses propres choix.


En silence, Anne s'approcha de la fenêtre et fixa le paysage tandis que des larmes de crocodile inondaient son visage de nouveau.

Tu es cardinal à présent... nos jeux sont bien loin. Nos rires ne m'amenaient à penser qu'un jour je serai là devant toi le cœur renversé. Avant ton regard me faisait me sentir belle et moi même n'avait pas de doute. Aujourd'hui je t'avoue mes péchés et je bouleverse tout ce que tu as construit. Ton regard est bien différent et cela se comprend !

Je...


Elle prenait plaisir à jouer tant de sentiment mêlés, la nostalgie, l'amour maternel, la culpabilité. Il était même étrange pour elle de jouer son propre rôle. Elle avait l'habitude de se présenter sous de fausses identités mais elle devait avouer que jouer son propre rôle n'était pas sans charme. Pourtant la comédie devait être interrompue, elle devait clairement lui faire comprendre ce qu'elle attendait de lui.

Je ne suis pas quelqu'un de bien. Plus aucune larme à présent ne s'écoulait de ses yeux. Son regard était ferme et elle souriait presque.

Nous ne jouons plus aux mêmes jeux Ludovi et il semble clair que nous devons éviter de porter l'un à l'autre l'estocade qui mettra en péril l'avenir de notre fils, car n'est-ce point là ce dont il s'agit ?

Tu me méprises sans doute à présent, tu voudrais sans doute qu'il n'y ait que lui malheureusement c'est indéniable j'ai porté cet enfant qui est le nôtre.

Je n'attends pas que tu m'épouses, je serai sotte d'attendre une telle chose d'un Cardinal. Je n'attends pas non plus que ta paternité soit dévoilée. Dis ce que tu veux à Jean cela m'est égal ! Si tu veux être là pour lui sois là et fais-le comme tu l'entends.


Anne souriait à présent

Tu comprendras cependant que je me refuse à ne pas faire également partie de sa vie aussi. C'est un avantage pour toi, tu accueilles une mère, une vieille amie chez toi ainsi que son fils et si tu crains que peut être notre proximité éveille les soupçons tu peux tout à fait nous installer dans un des villages avoisinant...

Ses yeux se posèrent sur lui.

Tu me sembles fort occupé, je pourrai t'aider, m'occuper d'une de tes terres pour te soulager...

Elle s'approcha un peu de lui et lui sourit tendrement passant une main sur sa joue doucement

Il aura tes traits...
J'ai besoin de vivre, de m'occuper, de ne plus m'enfoncer dans cette culpabilité qui m'oppresse. Je n'ai que deux options comme tu le sais : la confession ou toi ! Trouvons un arrangement qui nous convienne à tous les deux et je te promets de ne pas dire un mot de tout cela. Fais-moi défaut une fois, rien qu'une seule, et certains de mes péchés te verront imputés et je demanderai la protection et la confession de mon parrain.


L'idée lui était revenue en pensant à l'épisode du Limousin. N'avait-elle point tenté de tuer une princesse ? Le Cardinal n'était-il pas un farouche opposant au Royaume de France ? N'avait-elle pas laissé entendre à ses Juges et Bourreaux qu'elle obéissait à des ordres venus de quelqu'un de très influents ?

L'homme qui est venu te porter une missive de moi, celui à qui il manque un œil tu t'en souviens ? Je n'ai jamais comprit pourquoi tout le monde le craignait autant. Bien entendu il n'a pas un physique avenant mais tu vois cet œil c'est moi qui lui ait prit !

Non les gens devraient vraiment se méfier des apparences, Rochefort est un agneau, le chien qui me craint mais m'aime et me suit tandis que moi...

_________________
Richelieu1


Le Cardinal avait saisi que Jean venait de naître. Non pas physiquement mais que jusque-là il n'était rien qu'un fardeau. L'éducation n'était pas le fort d'Anne, ainsi elle l'avait placé chez les moines. Cette idée fendit le cœur du Cardinal au lieu de le rassurer. Bien sûr l’Église comptait pour lui et rien n'était meilleur pour un jeune homme qu'une solide instruction et une bonté d'âme mais ...

Ludovi avait aussi appris l'école de la vie et elle dispensait un enseignement bien riche pour peu qu'il soit bien suivi. Mais son petit jean ignorait tout cela ... Si l'école de la vie n'avait pas endurci le Cardinal, une larme aurait perlé.

Si Ludovi était soulagé d'entendre qu'Anne ne braderait pas sa vie au grand public - le cardinal s'était donné du mal même si il n'était pas carriériste pour deux écus - la suite failli faire renverser le rouge à terre. Non seulement Jean devenait un pion sur l’échiquier mais la reine préparait son coup fatal.

Qu'elle s'installe très bien, qu'elle envisage hors du Château encore mieux. Qu'elle ré-assène ses menaces passe encore ... mais qu’elle en vienne à demander la gestion d’une terre c’était impensable.

Tant de choses s’entrechoquaient dans la tête du cardinal. Il devait tout d’abord informer Jean de certaines choses sans le brusquer, il devait s’en faire aimer sincèrement et le soustraire à cette mère détestable. Jean deviendrait Jean de Sabran mais surement pas Jean de Breuil.

Restait à savoir que faire de la Breuil justement. L’éloigner oui mais pas maintenant ; pour l’heure il fallait garder un œil sur elle, ainsi un séjour en Apt s’imposait. Mais ça ne pouvait pas durer plus de quelques semaines ou mois tout au plus. Ensuite il faudrait bien qu’elle prenne ses distances et lui trouver de quoi se mettre sous la dent …


Anne, ne t’inquiète pas déclara le cardinal d’une voix pleine d’empathie. Jean sera bien éduqué et il s’épanouira comme il le mérite. Ton âme n’aura pas à porter cette charge. Pas plus que ta bourse pensa le Cardinal. Puis d’une voix inquiète, mais il ne faut pas le brusquer, je veux qu’il s’épanouisse et je sais trop bien à quel point l’esprit d’un jeune garçon peut être fragile.

Instant de réflexion feint ;

Pour l’instant j’aimerais que nous vivions ici tous les trois. Avec des distances correctes nous ferons passer votre séjour ici pour quelque chose de tout à fait protocolaire. Cela laissera à Jean le temps d’appréhender sa nouvelle vie et plus tard nous verrons comment vous installer définitivement.

Il jugea utile d’ajouter : Pensons à lui avant de penser à nous.

Le Cardinal fit le tour du bureau et prit une plume d’un geste assez machinal. Alors qu’il se mettait à gratter le vélin il ajout d’une vois administrative : Je note d’ailleurs qu’à huit ans, le moment est venu qu’il quitte les jupes des femmes pour le monde des hommes. Nous lui ferons venir un précepteur bien que j’espère dégager du temps pour l’instruire moi-même.

Instant de silence, la plume fixe ; Comment lui expliquer ? Tu sais la paternité est chose nouvelle pour moi, au contraire de toi je ne sais parler à un enfant.

Visage inquiet mais esprit narquois !

_________________
Anne_de_breuil


Anne notait comme le Cardinal déplaçait ses pions avec brio et ne put retenir un sourire. "Tu as bien changé mon ami", pensa t-elle.

Elle l'écoutait calmement. Son visage n'avait plus rien de la mère inquiète, on pouvait y lire toute la froideur qui était sienne. Elle l'écoutait en se mordant la lèvre inférieur réfléchissant à son tour à une parade et lorsqu'il eut finit elle répondit calmement.


Qu'il en soit ainsi ! Vivons ensemble, soyons protocolaires. Prenons notre temps pour... lui.

Un silence prit place quelques secondes, un silence très vite brisé lorsque Anne se mit à rire aux éclats. Son rire cependant n'avait aucune chaleur au contraire il était dur et froid, les aigus qu'elle atteignait n'avait rien d'agréable.

Alors que son rire s'amplifiait des larmes perlèrent sur ses joues et Anne se mit à éclater en sanglots.


Ô ludovi si tu savais... je...je dois t'avouer une chose dit-elle d'un air contrit. J'ai fait une bêtise ; une grosse bêtise. J'étais si désespérée, ô si tu savais !

Je ne savais plus quoi faire... Ils auraient pu me priver de Jean, m'enfermer dans des geoles sombres et froides jusqu'à la fin de mes jours. Je n'ai pas eu le choix, j'ai... j'ai laissé entendre que j'obéissais aux ordres de quelqu'un de Très Haut placé et depuis, ils cherchent de qui il pourrait s'agir. Un seul mot de moi et...

...enfin je m'égare.


Elle vint essuyer ses larmes d'un revers de la manche, tremblant de tous ses membres.

Crois-tu vraiment qu'une femme comme moi sache s'adresser à notre enfant ? Crois-tu vraiment que je saurai mieux lui expliquer ton rôle que tu ne pourrais le faire toi même ?

Elle feignait reprendre difficilement son calme et son souffle et après quelques minutes reprit paroles.

Je te demande pardon. Je me resaissis, il le faut, pour lui.

Un air doux vint prendre place sur le visage de la blonde aux yeux verts ; un air doux et empathique.

Je suis consciente que tout cela n'est pas facile pour toi et si tu veux que je lui parle, je le ferai. Je veillerai à ne point être trop maladroite avec Jean et je lui expliquerai qu'il a un père sur qui compter.

Je t'aiderai sois en sûr. Je peux être un soutien dans l'épreuve que je t'impose.


Ses yeux se posèrent sur ceux du Cardinal, son regard ne laissait aucun doute quant à ses intentions.

Je peux t'aider mais je peux aussi te détruire !

Elle lui offrit alors son plus beau sourire.

Je t'aiderai n'est-ce pas ?

_________________
Richelieu1


Le Cardinal assista au triste spectacle. Il se demanda toutefois si Anne n'était pas devenue folle. Sans doute dans une certaine mesure a condition de définir ou s'arrêtait le théâtre et ou commençait la folie ...

Quoi qu'il en fut les doutes de Ludovi étaient confirmés, elle ne s'était jamais occupée un tant soit peu de Jean. A vrai dire tant mieux, le pauvre garçon avait encore une chance de devenir un homme honnête, c'était déjà ça.

Restait à le faire venir et lui expliquer la situation. Ludovi avait peur du jugement de son fils, et de la réaction qu'il aurait.


Anne je crois que nous nous sommes d'accord et j'en suis heureux déclara le Cardinal sur un ton et avec un sourire qui n'avait rien ni de sincère, ni de dissimulé. Les 2 joueurs se comprenait parfaitement ; ils jouaient à un jeu dangereux ou aucun ne gagnerait vraiment mais aucun ne perdrait non plus. Ils étaient condamnés à se détester cordialement jusqu’à ce que l'un deux trouve la mort. Pas de chance ils étaient jeunes ...

La menace supplémentaire laissa le Cardinal de marbre. Non pas qu'elle n'était pas importante mais de toute façon Anne avait déjà tellement de dossier qu'un de plus ou de moins n'y changerait plus grand chose ...

Faites venir Jean dit il à son domestique.

_________________
Anne_de_breuil


Le cardinal était désormais bien froid et Anne en prit note sans aucune décéption. Elle avait joué son jeu, il avait été entendu ; il n'y avait donc rien à discuter de plus... pour le moment. Elle ne comptait en effet pas en rester lorsqu'elle estimerait que son temps à Apt serait révolu et qu'il lui faudrait sa propre demeure.

Il n'avait pas réagi non plus à la menace et Anne prit la décision de lui laisser digérer le flot d'informations dont elle l'avait asséné durant de longues minutes jonglant des larmes au rire au gré de sa comédie.

Sans un mot, elle acquiesça lorsqu'il invita son domestique à faire venir l'enfant. Elle ne craignait que peu les mots qui sortiraient de la bouche de Jean.

Qu'aurait-elle du craindre d'un enfant si dénué de vice ?
Qu'aurait-elle pu craindre de quelqu'un qu'elle avait privé d'informations ?

Un sourire vint se dessiner sur ses lèvres tandis qu'elle attendait avec le Cardinal que l'enfant fasse son entrée accompagné du domestique.

Elle laissa donc ses pensées vagabonder repensant au passé, se demandant ce qu'il avait pu advenir de cet ami qui accompagnait Ludovi dans leurs jeux. Elle laissait ses pensées vagabonder en songeant au futur. Il faudrait qu'elle songe à préciser au Cardinal que Rochefort ne la quitte pas et qu'elle espère bien que lui aussi sera logé dans des appartements corrects.

_________________
Jean_de_breuil


L'enfant observait la chambre dans laquelle il avait été conduit pour se reposer. Lui qui n'avait connu que les cellules d'un couvent et avait déjà été émerveillé dernièrement pas les chambres des auberges dans lesquelles il s'était arrêté ; ne savait plus où donner de la tête. Les parures, les divers objets de décoration, même les chandeliers... tout lui semblait venir d'un autre monde.

Jean ne connaissait rien de la vie de luxe, des désirs secrets enfouis chez tout être. Il ne goûtait pas sa venue ici comme une aubaine et regrettait presque l’ascèse de sa vie Gascogne.
Il avait parfois rêvé silencieusement de ce jour où elle viendrait lui offrant ce sourire maternel qu'il chérissait tant. Il avait souvent espéré qu'ils partiraient tous les deux et ne se quitteraient plus. Pourtant à présent il avait peur. Peur de l'inconnu qui s'ouvrait devant lui. Peur sans expliquer pourquoi.

Elle était si distante, si mystérieuse, si belle aussi. S'il était trop jeune pour ne pas l'admirer, déjà en lui une méfiance naissante nouait son estomac.
Pourquoi partir si loin ? Pourquoi aller chez ce cardinal ? Pour lui, pour son éducation avait-elle dit. Elle l'aimait il en était sûr ; mais point de baiser, de caresses, de câlins. Est-ce que cela lui manquait ? Il n'aurait su le dire ne sachant même pas ce qu'était la tendresse. Elle disait qu'elle l'aimait alors c'était vrai.

Jean s'était allongé calmement, obéissant sur le grand lit. Le sommeil n'avait pas tardé à poindre ponctué de rêves étranges dont il n'aurait aucun souvenir à son réveil.

Réveil qui s'avéra plus rapide qu'il ne l'aurait cru puisqu'un domestique vint le tirer de son sommeil. Jean s'étirait frottant ses yeux de ses petits poings sans vraiment entendre pleinement ce que lui disait l'homme. Sans un mot il le suivit le long des couloirs du château pour faire de nouveau irruption dans le salon où sa mère et le cardinal semblaient l'attendre.

Un sentiment de malaise vint l'envahir encore. Il regardait fixement le Comte d'Apt sentant quelque chose émaner de lui et qu'il était incapable de définir. Ne connaissant d'affection que celle qu'il portait à sa mère, il était bien incapable de la reconnaître.


Vous m'avez fait demander ?
Richelieu1


Le Cardinal se jura qu'après cet entretien il n'entendrait plus jamais une telle phrase. une phrase d'un tel détachement, d'une froideur qui déconcertante d'un fils à son père.
Premièrement il serait bon de le mettre à l'aise ...


Assieds toi Jean, installe toi confortablement je t'en prie déclara le cardinal qui écrivait toujours sur son parchemin. S'avisant que l'enfant risquait de prendre cet acte pour un interrogatoire le Cardinal s'interrompit et regarda son fils d'un œil humide. Il fallait lui dire ...

Dis moi Jean, ta maman m'a dit combien tu étais un jeune homme vertueux et érudit. Quelle phrase vide ... La Cardinal ne savait comment procéder. Il se voyait mal lui avouer sa responsabilité par un "Je suis ton père" troublant et inaudible. Il faut que nous parlions de certaines choses tout les deux, enfin ... tout les trois corrigea t'il.

Mais d'abord, parle moi un peu de toi.
Affligeant ... le Cardinal n'avait rien trouvé de mieux à dire. Parler à un Roy ou au Saint Père était une promenade de santé à coté de cet enfant. Et bien sûr sa chère amie ne daignait pas lui donner un coup de main ...

_________________
Jean_de_breuil


L'homme était poli mais posait de nombreuses question. Jean n'était guère habitué à ce qu'on lui donne ainsi la parole pour d'autre raison que réciter des leçons et des prières.

Timidement il obéit au Cardinal et prit place dans un fauteuil, cherchant en vain un regard de sa mère qui le soutiendrait. Cette dernière trop occupée à contempler les paysages d'Apt le regard rivé à la fenêtre, ne prêtait attention que de l'oreille.

Un sourire vint finalement éclairer le visage de l'enfant. Ainsi sa mère avait dit du bien de lui au Cardinal, ainsi elle était fière de lui...

Aussi vite que la joie l'avait envahit, la peur reprit le dessus. Le Cardinal annonçait la couleur, il voulait qu'ils parlent et il disait celà avec sérieux, presque gravité. L'enfant n'était pas assez éveillé au monde pour que son imagination lui fasse imaginer tous les pires scénarios, mais il sentait que quelque chose se passait, quelque chose d'important qui le mettait très mal à l'aise.

Il n'en saurait rien pour le moment. Non, il devait d'abord parler lui, parler de lui...


Je.. commença t-il, hésitant je... je connais le dogme et les prières. Se souvenant que sa mère lui avait laissé entendre qu'elle souhaitait que le Cardinal participe à son éducation, il entreprit donc de parler de ce qu'il avait appris.

A Bayonne, on m'a appris à traire une vache et à cultiver des légumes pour la soupe. Je n'avais pas le droit d'apprendre à entretenir des vignes et faire du vin, mais je participais en cuisine.

J'ai appris les matines et les vêpres, et quelques chants. Mes doigts étant fins, c'est moi qui recousait les accrocs des bures et je servais l'office du dimanche comme enfant de choeur.

Je sais compter et écrire, je connais un peu le latin mais...
d'une voix plus basse, et très honteux il ajouta ...mais je n'ai jamais réussi le grec.

Pensant avoir dit l'essentiel et répondu aux interrogations du Cardinal, Jean se tut.
Il ne lui serait venu à l'idée de parler de choses plus privées, telle que les rares visites de sa mère ou de son absence de père. D'autant qu'elle avait très clair avec lui. Ce sujet était tabou et s'il lui venait l'idée d'en parler de nouveau, elle en aurait le coeur brisé et c'est bien la dernière chose que Jean souhaitait.
Richelieu1
Le Cardinal entendit réciter une pléiade de choses sans intérêt. Une fois de plus il comprit que Jean avait été totalement laissé pour compte pendant toutes ces années. Il avait une éducation c'était certain, bien qu'elle soit imparfaite. Mais il n'était en rien un petit garçon, simplement une paire de mains et un prieur. Ludovi en ferait un enfant, il s'y engageait.

Restait à aborder le sujet ... Le Cardinal jeta un œil à Anne qui était totalement ailleurs. Visiblement elle ne comptait pas aider Ludovi. Ce dernier choisit donc d'aborder le sujet comme il l'aurait fait avec un adulte. Le coté paternel de Ludovi restait à développer.


Jean, tout ça est très intéressant et connaître le Latin à ton âge est admirable. Moi même je ne le maitrise que partiellement. Mais je veux que tu me parles de toi. De tes aspirations, de tes envies de tes joies et ... - un voile passa dans les yeux du Cardinal - de tout autre chose qui concerne ta vie personnelle.

Le Prince attendant la réponse réalisa que le pauvre gamin ne devait pas comprendre grand chose. Pourquoi un Cardinal lui demanderait ça ?

Après que son fils eut commencé à répondre, le Cardinal ajouta :
Que sais tu de ton père Jean ? Le cœur de l'enfant était jeune, il ne devrait pas lâcher malgré la brutalité de la question !
_________________
Jean_de_breuil


L'enfant réfléchissait à ce qu'il était tel que le lui demandait le Cardinal, il ne savait trop que répondre et cherchait désespérément l'aide de sa mère...

Je voudrais voyager et lire des livres. Je voudrais...

Il n'eut pas le temps de terminer qu'une question vint semer le trouble. Le comte vint à évoquer son père, la panique traversa le regard de Jean et enfin Anne se tourna vers lui. Elle lui souriait, elle l'invitait donc à répondre.

Jean cherchait au plus loin dans ses souvenirs la moindre chose dont il aurait pu se souvenir à ce sujet. Toutes les questions silencieuses qu'il avait formulé secrètement lui revenaient.

Qui était son père ? Était-il vivant ? Connaissait-il son existence ? Pourquoi il ne savait rien de lui ? Ressemblait-il à son père ? Quel héritage avait il de lui ? Pourquoi sa mère ne voulait pas qu'ils en parlent ?

A ces questions s'en ajoutaient de nouvelles.

Pourquoi aujourd'hui avait-il le droit d'en parler ? Qu'allait-on lui annoncer ? Pourquoi avait-il aussi peur alors qu'il avait espéré si longtemps pouvoir en discuter ?


Je ne sais rien de lui. Je sais que mère m'a dit un jour que personne ne devait savoir qui était mon père.

Elle le lui avait dit en effet, bien avant de savoir que le jeune provençal était devenu si important, elle le lui avait dit sur le ton de la confidence, espérant que l'idée de mystère suffise pour que l'enfant se sente complice de sa mère et se taise.

Elle a dit qu'en parler lui ferait de la peine, et je ne veux pas lui faire de peine.

Il vit sa mère grimacer lorsqu'il prononça cette phrase mais elle lui tendit de nouveau un sourire, ni larmes, ni colère dans ses yeux. Jean soupira soulagé avant d'entendre la douce voix d'Anne le rassurer.

Tu peux maintenant, je suis forte.

Alors l'enfant qui n'avait rien à dire sur son père mais tant de questions, se sentit plus confiant et osa ce qui jusqu'alors était interdit.

Et vous ? Que savez-vous ?
Richelieu1


Devait il briser la glace immédiatement ou bien entretenir le mystère ?
Le Cardinal voulut y aller progressivement d'une part et savoir comment Jean imaginait son père et surtout comment il l'aurait souhaité. Il décida donc de reprendre la direction de l'entretien.

Aux lectures il ne répondit pas immédiatement, mais il comptait bien lui dire un peu plus tard qu'il avait constitué à Apt une belle bibliothèque très complète sur la théologie et assez diversifié sur le reste. Sans doute cela lui plairait.

Quand au secret, le Cardinal vit ses doutes confirmés. Il n'en avait jamais parlé.


Et bien Jean je connais ton père. Jean allait il comprendre le sous entendu immédiatement ? Le Cardinal le redoutait. Qu'aimerais tu savoir ? Qu'attends-tu de lui ? Comment l’imagines-tu ? Le pauvre garçon n'en savait certainement rien ... Parle librement Jean. C'est le moment d'obtenir tes réponses.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)