[RP] Procès de Laell en place publique

Second procès dans l'attaque de la mairie de Blois, le procès d'Alaric était terminé, c'était au tour de Laell, une de ses supposée complice de se présenter face à ses accusateurs et à ses juges. Nanozevich redoutait ce genre de procès en place publique. Il y avait toujours des hurluberlus pour venir troubler des affaires déjà bien complexes à traiter. Quoi qu'il arrive, en sa qualité de juge, Nano serait intransigeant à l'encontre de tout perturbateur.

En ce jour du 2ème jour de mars de l'an de grâce 1460, le tribunal d'Orléans est réuni pour juger la dénommée Laell à la demande du Duché d'Orléans.
Aura en charge l'accusation, le Vicomte d'Avize Rhân de Crocy, Procureur d'Orléans.
Moi, Nanozevich de Triganou, Baron de Meung sur Loire, Juge d'Orléans rendrait la justice au nom de sa grâce Alexandre de Cheroy Duc d'Orléans.

Le procès d'aujourd'hui se déroule en place publique mais il est hors de question que les débats tombent dans le chaos et dans la confusion.
Seuls les personnes à qui j'aurai donné explicitement la parole auront le droit de s'exprimer. Si un individu, quelqu'il soit prend la parole sans y avoir été invité, je m'assurerai qu'il soit accusé de trouble à l'ordre publique et qu'il réfléchisse à sa provocation dans les geôles du duché.

Faites entrer l'accusée!

Après Alaric, c'était au tour de Laell d'y passer. Elle avait reçu un courrier du juge lui signalant l'ouverture de son procès. Il serait publique et ça lui convenait parfaitement. La gamine avait reçu pas mal de soutient en taverne et espérait que les blésois soient présents en nombre.

Bien qu'elle comparaissait libre, elle savait qu'une fois passé la porte, elle vivrait un avant goût de prison. Devoir rester assise à écouter et ne parler que quand on lui donne la parole et sans rien boire de toute la durée du procès, ça allait la changer. Contrairement à son habitude, Laell avait déposé ses armes chez elle, il fallait pas en plus avoir l'air provocante et pour un peu qu'elle finisse au trou, il faudrait pas se les faire voler.

Elle entra au tribunal en trainant des pieds et s'assît en attendant qu'on l'appelle. Le juge pris la parole et commença par menacer quiconque s'exprimerait sans y avoir été invité. Voilà qui était pour rassurer la gamine. Pour un peu que le juge soit contre elle, elle n'en placerai pas une. Et en plus elle devrait ne pas couper la parole, même si on l'accusait à tort.

Faites entrer l'accusée!

Assise dans le fond, la Corleone se leva, jeta un coup d'oeil aux gardes, puis elle s'avança vers le juge.

M'sieur l'juge.

Laell hocha la tête pour le saluer puis attendit bien sagement qu'il l'informe de sa place. Elle n'avait pas encore l'habitude des procès.
Un homme s'approcha du juge lui glissant quelques mots. La gamine se demanda si ils avaient trouvé d'autres choses à lui reprocher, elle tendit discrétement l'oreille en espérant entendre ce que le juge répondrait des fois que ça puisse être intéressant.

La gamine n'eut pas le temps d'entendre la réponse du juge. Le proc' entra et expliqua les fait rapidement. Tant mieux fallait que ça aille vite, elle était encore debout Laell et elle avait pas franchement envie d'attendre d'avoir mal aux guibolles pour que ça démarre. Elle écouta sagement les mots prononcés par le Vicomte. Elle avait eu le temps de comprendre le pourquoi du comment elle était là vu les réactions de certains villageois à son égard.

L'acte d'accusation exprimé, on lui donnait la parole. Elle ne se leva pas étant toujours debout, s'avança pas non plus, de toute façon personne ne lui avait donné de conduite à tenir. Elle resta donc immobile face à son accusateur et au juge. Léger raclement de gorge et c'est parti.

Messieurs, j'ai apprit en me rendant en taverne que la mairie avait été attaquée. J'ai aussi apprit en voyant les réactions que mon entrée a suscité qu'on m'accusait d'avoir participer à cette révolte.

Je réside à Blois depuis un peu plus d'un mois maintenant et ma présence n'y est pas toujours appréciée à dire vrai. J'ai la fâcheuse tendance à être franche, et parfois même agaçante je le confesse. Mais malgré ça j'ai sut m'intégrer à la vie du village, du moins je le croyais...

La gamine s'arrêta un instant de parler. Elle n'aurait jamais cru devoir se défendre devant un tribunal en Orléanais. Elle ne pouvait pas vraiment se retourner pour voir qui était arrivé dans la salle après elle. Elle reprit donc avant de perdre le fil de sa défense en espérant que les personnes la croyant innocente viendraient assister aux débats.

Aujourd'hui je suis là devant vous, accusée d'un mal que je n'aurai sûrement pas souhaité à Dame Alix.
Depuis mon arrivée, j'ai évolué auprès des blésois, apprenant à les connaitre, buvant et rigolant avec eux, créant ainsi de nouvelles amitiés.
Puis je me suis installée réellement, j'ai construit une échoppe, une boucherie plus exactement. Depuis ce jour, j'ai taillé pour la mairie une grosse quantité de viande, presque chaque jour, acceptant de baisser les prix pour permettre à Sa Grasce de faire économiser un peu d'argent à la mairie lors des remontées vers le duché. J'ai fait mon possible pour aider la ville quitte à perdre de mon argent personnel parce que j'apprécie ce village et ses habitants.

Nouvel arrêt, la gamine avala sa salive, elle devrait aussi parler des cotés négatifs de sa vie à Blois, de ceux qu'elle avait vexé et qui lui avaient bien rendu, de ces fausses rumeurs qui circulaient à son sujet et qui l'avaient emmener ici aujourd'hui.

Mais aussi depuis mon arrivée, certains m'accusent de tous leurs maux. On me traite de manipulatrice, on m'accuse de monter les gens les uns contre les autres, d'en vouloir à la mairie, on m'insulte régulièrement. J'ai même reçu des menaces... Jusque là je préférais en rire je l'avoue, mais aujourd'hui, les accusations sont graves. On m'accuse de trahir ceux que je considère comme mes amis, on m'accuse d'avoir tenté de voler une mairie pour laquelle j'ai oeuvré depuis mon arrivée ici, ça je ne peux pas l'accepter.

Ceux qui lancent des rumeurs sont des lâches face auxquels je suis impuissante. Comment puis je prouver ma bonne foi quand on entend toute la journée que je ne fais rien de plus que ruiner la vie d'humbles paysans, comment puis je me défendre quand on me dit que j'ai brisé des amitiés, alors même que je n'y suis pour rien dans ces querelles ?

Une seule chose parmi ces rumeurs est vraie, mon activité principale est le vol. Il est vrai aussi que je me suis déjà attaquée à une mairie, et sans aucun doute on peut me qualifier de brigande. Je ne m'en suis jamais cachée et ce doit être ma plus grande erreur puisqu'on utilise ma franchise contre moi aujourd'hui.

Nouvelle seconde de silence puis la Corleone reprit avec conviction.

Mais où que cherchiez, vous ne trouverez aucune plainte à mon encontre, je n'ai jamais volé ne serait ce qu'un morceau de pain, ni commit quelconque action malhonnête sur les terres du Domaine Royal.

Aujourd'hui en taverne, beaucoup sont septiques face aux accusations portées contre moi et je les remercie de leur confiance. Je ne sais pas qui dit m'avoir vu devant la mairie cette nuit. Je ne sais pas qui souhaite à ce point me voir disparaitre de Blois. Mais ce que je sais, messieurs, c'est que jamais je ne trahirai mes amis...

Voilà pourquoi, je souhaiterai être mise face à mes accusateurs. Je voudrai comprendre en quoi ma présence est si dérangeante. Je souhaiterai aussi, si vous me le permettez faire intervenir celle à qui je pense avoir prouvé ne pas être le monstre qu'on veut me faire paraître, Sa grasce Alix De Vaisneau.

La gamine s'arrêta pour de bon cette fois, elle avait dit ce qu'elle avait pu pour se défendre mais doutait que ça suffise, après tout quel pourrait être le poids des paroles d'une brigande même blésoise, face à celles de défenseurs du village.

Son regard se posa sur le juge essayant de déceler une attitude, un geste qui l'aiderai à savoir ce qu'il pensait à cette instant, puis vers le procureur qui devait faire confiance aux témoins de l'accusation. Il lui faudrait attendre encore avant de voir son sort se sceller en Orléanais.

L'attente fut longue mais le jeu des chaises musicales qui suivit permit à Laell de mieux comprendre la lenteur de son procès. Ils devaient attendre sans doute le changement de juge et de procureur.
Encore heureux, ces messieurs avaient suivit le début. Un peu plus et la gamine aurait dû se répéter une fois de plus.

Merci Dame Laell, vous pouvez retourner vous asseoir.
La parole est au Procureur.

Elle hocha la tête et alla donc s'assoir en espérant que ce procureur là serait plus vif que son prédécesseur, pas qu'elle manquait de patience mais là ça commençait vraiment à trainer.

Laell écouta le procureur, ses remarques la firent bondir intérieurement, comme si elle réclamait une quelconque gratitude que ce soit et voilà qu'en plus il en rajoutait une couche sur le fait qu'elle se pas plainte. Son visage se ferma sans doute un peu mais elle ne réagit pas, après tout elle n'était que l'accusé.

Ce fut au tour du seul et unique témoignage de cette affaire. Elle soutint le regard de Nanou quand celle ci la désigna. Voilà qu'elles s'étaient croisé dans les ruelles. La gamine garda le silence, persuadée de pouvoir reprendre la parole pour lui répondre. Puis le procureur passa directement au réquisitoire. La gamine ouvra la bouche pour protester mais le juge pris la parole avant qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Elle attendit donc qu'il l'y invite et s'exprima une nouvelle fois.

Effectivement monsieur le Juge, je souhaiterai ajouter plusieurs choses. Tout d'abord monsieur le procureur, je ne suis pas femme à porter plainte pour une gifle reçue en taverne, ni pour quelconque insulte sinon croyez moi, je vous aurai remplit les geôles.

Ensuite pour revenir à ce qui nous intéresse réellement, Nanou qui vient de témoigner se trompe. Elle dit que nous nous sommes croisé en ville, c'est faux, nous nous sommes croisé c'est vrai mais c'était en taverne, je suis sûre qu'on pourra trouver des gens qui le confirmeront. Cette personne m'avait d'ailleurs été présentée par Ninouchka, si mes souvenir sont exacts, comme une très grande buveuse, sans doute la plus grande de Blois. Il avait d'ailleurs été lancé l'idée de faire un concours entre elle et moi.

Je me permet donc de mettre en doute sa parole, chacun sait que l'alcool nuit aux souvenirs et fait mélanger les personnes. Preuve en est qu'elle ne se souvient pas où nous nous sommes connues. De plus elle dit avoir été en compagnie de deux autres personnes et aucune d'elle ne m'aurait vu ? J'ai rencontré le sieur Cryo à plusieurs reprises et je doute qu'il m'ait oublié en si peu de temps.

J'ajouterai aussi, que je suis en droit de demander à ce que mon témoin puisse se présenter avant le réquisitoire de monsieur le procureur, il semble que celui ci ne daigne pas me laisser user de ce droit puisqu'il a déjà demandé une peine à mon encontre. Il semble d'ors et déjà persuadé de ma culpabilité en se basant sur un témoignage qui me parait manquer de crédibilité.
Je n'ai donc rien de plus à ajouter pour le moment.

La gamine retourna s'assoir et attendit le verdict puisque tout semblait avoir été dit