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[RP]Des vers plein les dents...

Victorine
[07/06/1460 - Montluçon, suite et fin]

La Vic, forte de cet ouvrage (et toujours déguisée en gars, dois-je vous le rappeler), était sortie de la mairie les poches débordantes d'écus et d'armes, et les bras écartés en gueulant :

Par les cornes de satan, vilain piqueur chercheur de donzelle éthérée, reste pas planté là ! Fête avec nous la déculottée de celle-ci. Luçonne friponne aussi vrai que je suis Princesse ! Ah ah ! Il a fallut la forcer quand même !

Et d'embrasser le Tancrède ébahi (le prendre dans ses bras quoi), ivre de victoire et certaine de tous les possibles. Sans trop se rendre compte qu'elle avait repris le surnom féminin que lui donnait la bande. "Princesse". Ou Prince, c'était selon. Ainsi signait-elle les mots doux à la bande de coquillards quand il fallait sonner le tocsin.
Féminin, oui.
Et avec de fines mains (au moins une, celle qu'on voit sans le gant).
Les morceaux du puzzle commencent-ils à se mettre en place Tancrède ?

Et de le mordre à la gorge, pour de faux. Emportée par la liesse de la victoire et soufflée par un vent lunaire et morbide, elle prit la tangente, direction Montpensier, en affirmant :


C'est à la gorge que l'Ysengrin te cueille !

"Ysengrin carpe jugulum." La devise familiale...




[09/06/1460 - Monpensier - extérieur nuit - première]

Sitôt Montluçon pillée et vidée de ses entrailles, la bande de Piques s'en alla, boitant et cancanant, vers d'autres cieux (mieux valait ne pas trop s'attarder).
Tous, sauf un.
Un, dont nous tairons pieusement le nom ici. Mais sachez-le tout de même car c'est important pour la suite.

Cependant, déjà, tombait une missive pour le vénéré maire Pique si bon avec ses concitoyens qu'il avait déversé les caisses de sa ville sur les bas-quartiers sales et tristes. Faisant ainsi d'heureux enfants, certes. Mais faisant aussi se froncer le sourcil du prévôt.
Oups.

Le Pique devait se tenir à carreau ! Sinon au cachot !

- Nous irons sans toi, Le Duc. Avait annoncé une voix, comme désolée d'aller à une fête sans un ami qui serait tombé malade.
- Mais ils sont nombreux, en face. Regardez les annonces.
- Et regardez les groupes. Avait renchéri un autre.
- On s'en tape, on a dit les trois monts, on fera les trois monts.
- Les trois monts de Venus !

Ça, c'était la voix de Vic, toujours prête à faire les pires conneries, du moment qu'on s'amusait. Et puis, n'avions-nous pas gagné tantôt ? Nous sommes invincibles, fonçons...

Sauf qu'il en manqua un.

Arrivés à la mairie, les canetons prirent une sacrée volée. Dans les plumes ! Je vous l'avais dit que c'était important pour la suite. Car figurez-vous, les Piques ont beaux être de vilaines personnes, rompues à tous les combats, prêtes à tout pour voler, violer, piller, répandre leur or et leur stupre en ruisseau sur les villes frileuses et prudes, il n'en reste pas moins que le nombre, c'est le nombre. Et soixante-quatorze, ce n'est pas soixante-quinze. Même face à des péquenots armés de fourches et tremblotants sur leurs cuisses de poulets.
Le nombre, c'est comme l'heure. Quatre heures du mat, à soixante-quinze, sinon, ça colle pas.
Même grimés comme des arracheurs de dents, comme des éventreurs de tombes, comme des égorgeurs de bébés ?
Même.
Même avec un borgne ignoble, une tortue immonde et un poète dissonant ?
Même.
Même avec un collant rose à paillettes ?
Même, j'te dis, putain. C'est comme ça. C'est higé, pigé ?
C'est à chier oui.





[14/06/1460 - Montpensier - extérieur nuit - deuxième]

Ah parce qu'ils ont recommencé ? Avec les renforts, le tocsin, les armées en ville, le prévôt fronçant du sourcil ?
Ouais.
Mais le proc avait déjà choppé un piaf et un poète, non ?
Ouais.
Ben ils sont bien cons.
Eh ouais. Mais attention, eux aussi, ils avaient des renforts !


Les monts de Vénus ! A l'attaque ! Pim. Aïe. Mes dents.





[15/06/1460 - La fuite par laineux]

Je vous raconterai ça un autre soir. Restons encore un peu à Montpensier pour voir ce qu'il en fût des autres.
Tridant
[Montpensier, nuit de la (deuxième) révolte]

Alerte, alerte, toujours des alertes, non mais franchement, soldat n’est pas censé être un job tranquille ? Tssss… Tout juste rentré d’un an de vadrouille à aider par-ci par-là tout ce beau monde et, même pas le temps de ripailler en taverne qu’il faut passer sa nuit sur les remparts …
De toute manière, pas une bande d’amuzous qui va gâcher sa nuit…mais...les ordres sont les ordres, et bien qu’il eut endossé plusieurs fois la casquette de Capitaine et Connétable, en tant normale, il n’est que soldat, que, c’est déjà pas mal, sa occupe !
Un petit détour en garnison, afin de prendre les équipements : casque, épée, bouclier, pensez bien qu’il n’allait pas sortir en visiteur….
Grognon, pas tellement motivé, il pesta,

Défendre, défendre, et dire que je pourrais siroter une bière tranquillement, et bien non, il faut défendre,

Petit frisson, un courant d’air, il venait de sortir de la garnison, accompagné de sa collègue de lance, afin d’aller se poster vers les remparts de Montpensier.

Bon euh, je vais devant les portes, et je te laisse le haut des remparts !

On aurait pu prendre ce geste pour un geste de galanterie, c’était plus pour ne pas avoir à monter les marches…fainéant ? Pas une seconde !
A présent, Tridant se trouvait sur le devant des portes de la ville, le soleil, bien qu’il fût vivace, s’effaçait petit à petit derrière la forêt qui borde la ville. La fraicheur se leva, bien que moins douloureuse qu’en hivers, elle en restait irritante.

Afin de se tenir chaud, il prit idée de marcher, enfin…sur cinq mettre de large, enfin la largeur de la porte d’entrée de la ville quoi….occupé à calculé combien d’aller-retour il lui faudrait pour atteindre les 100 pas. Il se résigna rapidement, le soleil n’était définitivement plus de la partie, et marcher ne servait plus à rien, l’épée, le casque et le bouclier se faisaient sentir, il jugea plus adéquat de se poser sur le côté gauche de la porte au siégeait un rocher.

Le derrière en appui sur ce rocher, l’épée pointée sur la terre sèche comme un coucou, au risque de devoir l’éguiser après, et la tête en équilibre sur ses mains posées sur l’épée. Enfin, le bouclier, lui, se reposait tranquillement sur le côté.
La tête devenait lourde, les paupières aussi, et les alentours bientôt complètement sombre, marmonnant à moitié endormi,

Non mais quelle idée de me faire végéter ici….je suis si….

Les paupières avaient eu raison de toute la bonne volonté du Soldat, et un sourire se dessina sur les lèvres de celui-ci, qui fut dérangé par sa collègue du haut des remparts quelques minutes après,

Rien à signaler en bas ?

Sursaut de Tridant, essuyage rapide du filet de bave, avant de se redresser,

Hum ? Oh ben non, tout va bien, je veille au grain penses-tu ! Pas une brebis égarée !

Il se secoua la tête afin de retrouver ses idées, mais garda la tête en appuie sur son épée solidement pointé au sol, les yeux rivé en face de lui, rêveur,
Après réflexion, il y avait peut-être quelques brebis au loin qui s’activaient,
Des brebis ? A moins que….

_________________
Andrea_
[Même jour, même heure, même Mont]



Tu l'sens comment ?
Mal et toi ?
Pire que ça. Mais quand faut y aller...
J'te l'laisse.
Bin j'pensais qu'on pouvait se l'faire ensemble...
Ah... euh... j'pensais que... T'es dégueu, t'iras en enfer.
On ira tous t'façon. Allez r'monte tes jupons on y va.
Là tout d'suite ? Faut dire qu'avec son trou y a d'quoi s'amuser.
Ah en plus y d'jà un trou ? Chouette, ça s'ra plus simple.
Bah ouai, c'est Cistude qu'a d'quoi l'boucher.
Faudrait pas l'vider avant ?
Bin c'est d'jà fait, elle l'a dans sa poche !
Merd' ! Déjà? on avait pas dit quatre heures ?
Mais de quoi tu m'parles ?
Bin la révolte, c'était censé être cette nuit, mais j'le sens pire que mal.
...




Dialogue de sourds, sans les sourds.
L'une parlait du borgne, et l'autre en face parlait de la révolte.

Quatre heures et des bananes, quand faut y aller faut y aller... Pas d'capuche, pas d'maquillage, t'façon à l'entendre beugler comme une vache rien ne sert de tenter un camouflage... Piquez qu'ils avaient dit, pas d'soucis, la chiasse s'occupe de leurs oreilles.



Quatre heures du mat' j'ai des frissons, T'avais qu'à mettre une veste la Mie
Je claque des dents et je monte le ton,
Seule dans ma ville
Dans mes braies bleues froissées
C'est l'insomnie,
Sommeil cassé.
Je perds la tête,
Mes bouts d'maïs sont touts fumés
dans le cendrier
C'est plein d'mouchoirs et de bouteilles vides,
J'suis toute seule, toute seule, toute seule.
Pendant qu'Luçonne se désespère
J'ai d'quoi m'remplir un dernier verre.
Clac ! fait le verre en tombant sur la tomette.
I's'coupe la main en ramassant les morceaux.
Je stérilise, les murs qui dansent,
L'argent ça grise et ça commence…
Pique Pique piiiiique
font les moutons, sur le parvis.


Et à ce moment là, qu'est-ce que vous avez fait ?

J'crois qu'j'ai r'pris un p'tit verre !


J'vous parle même pas de la chorégraphie et des éclats de rire, ce soir, ils en sont pas persuadés, mais ils seront riches... ou pas.
_________________
Victorine
[Montpensier bis, donc]

Des brebis ? A moins que…

A moins que ce ne soit des canards !

Dans ton dos mon seigneur...

Tandis que tu surveilles d'un œil rêveur et attendri les entrées sombres et désertes, voilà que ça cancane en ville, que ça dégaine des couteaux luisants sous la lune, et que ça crie :
"Grosse pensière, ouvre tes cuisses nous voilà !"
"Pique Pique piiiiique !"


Déploiement incertain vers les portes de la mairie. Ça remonte les ruelles, ça remue comme la vermine sur une gangrène. Ça s'incruste, et si tu ne fais rien, si tu ne coupes pas dans le lard, tu vas périr l'ami. Mais la vigie, là-haut, sonne l'alerte :


Aux armes ! Aux armes !

La troupe de Piques court vers les portes de la plus grande maison de Montpensier. Par devant, par derrière. Rien n'est épargné. La ville est assaillie de tous côtés. Les coffres tremblent comme des miches replètes. Les serrures frémissent d'impatience, toutes rosies d'émoi sous le soleil qui décroit. Les murs se gondolent d'aise : allons-y, envoyons-nous en l'air ! Seules les tapisseries (informées déjà par celles, épargnées, de Montluçon) ne craignent rien et se contentent d'ouvrir leurs grands yeux curieux de licornes indomptées pour regarder par les fenêtres venir cette horde de pouilleux, de crasseux malandrins.
D'horribles coquillards prêts à déverser encore l'or sur les pauvres gens.
Hou que c'est mal !

Sauf que... sauf que cette fois, il n'y a pas que les tapisseries qui ont eu vent de l'affaire de Montluçon. La garde aussi, qui a renforcé ses rangs. Pim pam pouf ! Vic se retrouve nez à nez avec un soldat dont l'épée brandie semble cent fois plus longue que son brave petit couteau. Hum... on peut parlementer ? Bien-sûr que non, on ne peut pas ! Vic, tes airs de princesse ont fondu sous les couches de crasse et tes habits d'homme. Tu n'es plus qu'un de ces petits gars à abattre. Ta peau ne vaut pas plus cher que celle des acolytes que tu as choisis. Ils ont déteint sur toi, ça y est ! Bats-toi, il n'y a plus que ça.

Et la môme se débat au milieu d'une empoignade gigantesque où cette fois, les Piques sont en minorité. Ça va être ta fête, petiote. Prends garde au soldat qui t'attrapera.

Et Montpensier soupirera, déçue et encore vierge, regardant le petit jour se lever sur ce si piètre amant Pique.

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