--.otis.
[ Nuit du 25 mai au 26 mai 1460 - A l'intérieur de Dijon ]
Non, tu attends ici et tu ne bouges pas. Quoi qu'il arrive je ne veux pas te voir sur les remparts.
Et il s'en était allé, droit et en arme, montant Sigur.
Et s'il ne revenait pas? Otis n'avait reçu aucune instruction.
Quand les bruits du combat montèrent jusqu'à son perchoir, une boule lui traversa les tripes et il dut lutter contre son esprit pour le pas se lancer dans la bataille, le poignard à la main et le chien aux trousses.
Mais un ordre était un ordre et il fallait lui obéir. Si le seigneur lui avait dis de rester là, c'est qu'il avait ses raisons.
Alors pour tuer le temps, il jonglait avec son poignard, caressait le chien, lançait des cailloux, escaladait les marches pour voir s'il pouvait voir les combats et essayer d'y reconnaitre l'étendard du maître...
Et puis des gens passèrent devant lui en courant et en criant, bientôt suivis d'hommes et de femmes en armes. Des dizaines, des centaines. Ceux-là n'étaient pas les défenseurs mais les assaillants.
T'as vu ça le chien?
Devaient au moins être 10 attaquants pour un défenseur!
Personne ne s'intéressait à un presque homme avec un chien et un poignard. A se demander si on avait remarqué qu'il était là.
Aux premières lueurs de l'aube, le bruits des armures qui s'entrechoquent et des coups d'épée portés aux corps s'étaient fait plus rares... puis était venu le calme.
Et toujours pas de maître.
J'en ai marre, je bouge d'ici.
Le chien, tu restes ici et si le maître revient, tu cours me chercher!
La queue s'agitait, la langue qui pendant et un aboiement en guise de réponse... et l'animal suivit le jeune homme.
Ouais bon, en même temps je crois qu'on ne sera pas de trop à deux!
Ils arrivèrent aux remparts et à la porte où se trouvait normalement le groupe de défenseurs qu'avait dirigé le maître. Les corps jonchaient les bords de la route et les gémissements des blessés des deux camps masquaient les bruits habituels d'une capitale qui s'éveille... quoique Dijon n'ait pas du beaucoup dormir cette dernière nuit.
D'un coup, le chien aboyât et se mit à courir vers l'extérieur de la ville.
Attends le chien!
J'ai que deux pattes moi!
Sur la route, il reconnu Sigur, le cheval du maitre et fidèle compagnon jouteur. La robe du cheval était émasculée de tâches de sang et d'entailles plus au moins profonde.
Dessus, par miracle, le maître. Ecroulé sur l'échine du cheval, il ne répondait pas.
Plus d'épée, plus de bouclier, un bras qui pend et duquel dégouline du sang. L'autre bras est resté attaché aux rênes, et c'est ce qui le maintenant encore sur l'animal. Sa chevelure blonde avait viré au brun/sang et on aurait difficile à le reconnaitre tellement son visage était recouvert de traces de coups et de plaies qui commençaient à sécher.
M...Maître?
Pas de réponse.
Lentement et effrayé, il posa une main sur le dos de celui-ci. Très faiblement, il put percevoir une respiration.
Il était encore vivant, mais pour longtemps?
Il faut... faut... un... un médicastre!
Et plus pour se rassurer qu'autre chose.
On lemmène chez le médicastre! Vite!
Il attrapa les rênes et emmena le cheval et son cavalier vers la ville, à la rencontre d'un médicastre qu'il connaissait et qui pourrait essayer de sauver le maître si cela était encore possible.