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À force d'imaginer que tout le monde projette de la tuer, la petite von Frayner finit par se faire attaquer, avec à la clé une conséquence pour le moins...conséquente.

[RP] Pars seule et tu seras aussi insolente qu'insouciante

Luisa.von.frayner
La tristesse...
Était-ce la première fois que Luisa éprouvait de la tristesse ? Certainement, oui. Oh, elle en avait connues, des colères, des déceptions, lorsqu'elle n'avait pas reçu la robe qu'elle avait tant désiré, ou lorsqu'on lui avait refusé le cheval dont elle avait tant rêvé. Elle avait aussi été triste d'apprendre que sa marraine et Ersinn n'étaient plus amoureux, triste pour Violette qui ne pourrait pas entrer au Collège Saint-Louis, pour Elendra dont la mère s'était récemment envolée, triste de ne plus avoir aucun signe de vie de la part de Siptah, triste de penser qu'elle n'allait pas revoir tous ceux qu'elle considérait comme ses amis en Lorraine comme en Franche-Comté pour aller rejoindre ses parents loin dans le Sud. Mais aucune de ces tristesses, finalement, ne la touchait autant que celle dont elle était aujourd'hui victime. Jamais, elle ne s'était sentie perdre une partie d'elle-même.
Elle qui avait pourtant l'habitude d'être tant aimée, tant soutenue, éprouvait pour la première fois un sentiment d'abandon qui s'accroissait à mesure qu'elle sentait l'amour de sa marraine pour elle disparaître. Qu'était-elle, sans cet amour ? Que deviendrait-elle sans avoir le modèle, l'idéal que représentait Héloise Marie pour elle ? En un jour, elle avait rendu toute sa splendeur, ses rires et son humour pour ne garder de ses habitudes que les froncements de sourcils et plissements de nez.
Aujourd'hui, elle n'était plus le centre de l'attention de la femme qu'elle admirait le plus après sa mère. Aujourd'hui, elle était devenue seule.
Si encore il n'eut pas fallu ajouter la colère qu'elle avait commencé d'éprouver pour l'ami qui était à l'origine de son malheur ! Quand comprendrait-elle l'amour ? Le lui permettrait-on, un jour, ou s'abstiendrait-on à lui en expliquer qu'une infime partie en surface ?

Envahie par un mélange indigeste de tristesse, de colère et de honte, elle avait opté pour ne montrer que sa colère. La tristesse viendrait quand on gratterait un peu sous la colère, une fois qu'on l'aurait remarquée, et du reste, elle la gardait en elle. La honte, elle préférait ne pas la voir et faire mine de l'oublier. Et puis, à sept ans, a-t-on vraiment conscience de la honte qu'on peut avoir ? Honte d'en vouloir à ses amis, honte de cet égoïsme dont elle faisait preuve. Non, décidément, elle n'était pas en mesure de mettre un mot sur ce sentiment, ni même de le remarquer.

Menée par sa colère, donc, elle s'était enfuie du couple blessant pour retrouver Hayange et sa chambre où elle avait ouvert, brusquement entre deux cris de rage, son Rosifiage où, après y avoir déversé à plusieurs reprises ses joies et ses caprices, elle donna une place à la tristesse.
Une fois sa tristesse déversée, la colère put reprendre le dessus, et c'est le pauvre livre qui en subit la première conséquence en volant à l'autre bout de la pièce.


    Z'LES DÉTESTE !! Ils sont...Ils sont...ÉGOÏSTES et...et...et DÉGOÛTANTS, et PUÉRILS, mmmMORTECOUILLE-COUILLE-COUILLE !

    Zamais z'aurais dû dire ça, dans ma prière, que ze voulais qu'ils sont ramoureux !!

    Puis non, Héloise est une menteuse, une MENTEUSE ! Elle s'en fisse, hein, que moi ze l'ai attendue plein de zours pour qu'on puisse partir ! Elle est viendue QUE pour Ersinn ! Et maintenant, elle s'en fisse de moi ! ELLE S'EN FISSE !!

    Et ce sera bien fait, si z'me fais tuer à cause d'elle ! Au moins, z'espère qu'elle se sentira COUPABLE !

Gros, gros, gros froncement de sourcils qui présage de mauvaises rides prématurées.
Non, mais vraiment, quoi, faut pas déconner avec la souffrance et la tristesse...Et ça, Luisa en avait maintenant bien conscience. Il n'y avait qu'un moyen pour qu'Héloise, à son tour, s'en rendre compte ! Ouaaais, l'idée du siècle qui fait briller les yeux ! De rage, de malice, de vengeance, ce que vous voulez mais en tout cas, ça fait briller les yeux. Il fallait lui faire peur, l'inquiéter, lui faire remarquer l'existence de sa filleule ! Une fois que la marraine se rendrait compte de l'absence prématurée de sa filleule, elle commencerait certainement à paniquer et à culpabiliser, et ça, même si c'était pas bon du tout, Luisa le voulait.


    RO-BEEEEERT ! Il FAUT QUE VOUS N'ALLIEZ PRÉPARER COBAAAALT ! TOUT TOUT TOUT DE SUITE !

Elle embarqua donc quelques poignées d'écus qu'elle casa dans une bourse, dans les deux cents, ça devrait suffire pour pouvoir se nourrir jusqu'à la langue d'Oc, ou en tout cas jusqu'à Dole ! Le reste, son frère le lui amènerait dans quatre jours, une fois qu'elle serait rendue à la capitale comtoise, il ne servait à rien de s'encombrer, surtout si elle était seule pour le trajet - quelle idée. Elle prépara tout de même encore un paquet contenant ses tous nouveaux vêtements, et prévoyant de faire le chemin à cheval, s'empressa d'aller enfiler sa nouvelle tenue de cavalière. Petite hésitation en se rappelant qu'il s'agissait d'un cadeau d'Ersinn, et que finalement, elle lui en voulait autant qu'à Héloise...Mais tout compte fait, ce serait encore mieux si on la retrouverait morte dans les habits offerts par Ersinn ! Tous deux doubleraient de culpabilité !

Bourse en poche, elle se précipita alors aux écuries où avait été préparé le seul et unique cheval qui résidait encore à Hayange : Cobalt. Cadeau de Noa, le cheval était nain et albinos. Soit, il était un peu plus petit qu'à la normale et ses poils étaient blancs, presque rose clair - à moins que ce soit sa peau que l'on voit à travers les poils - à certains endroits comme la tête. Ses yeux étaient d'un bleu clair qui lui donnaient un effet très étrange. Une perle rare !, avait dit Noa. Et Luisa était bien décidée à le croire et à le traiter en tant que tel.

Elle ne savait pas monter plus que ça, que elle avait reçu les bases par habitude de s'accrocher à son frère aîné lors des balades de celui-ci. Et puis ces derniers jours, elle s'était bien couverte d’hématomes pour se perfectionner dans cet art, alors elle la maîtrise qu'elle en avait pouvait déjà être qualifiée d'acceptable.

Et on vérifie que la bourse est toujours en place dans la poche, et on se hisse sur le cheval - plus facile, sur un nain -, on ne prend même pas la peine de dire merci et au revoir ou à Dieu à Robert et à Simone -impertinente jeunesse ! - et on part à l'aventure, on prend le chemin de l'insouciance et de l'insolence...

Bientôt, Hayange ne devient qu'un château de sable en pierre dont on n'aperçoit plus que les fenêtres illuminées, puis un petit, petit, petit point, et la Lorraine s'éloigne au rythme des sabots, alors que bientôt, la jeune von Frayner, brillante de colère sur son cheval nain, apercevra les premières lumières de Luxeuil...Ou pas.

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Heloise_marie
Je ne sais vraiment pas où, votre grandeur.
Génial, voilà tout ce que son foutu valet savait lui dire sur Luisa. Elle lui avait dit, pourtant, de veiller de loin sur elle maintenant qu'elle ne risquait plus rien ici, bien entourée du chevalier puis de Ersinn. Mais non, ce foutu bourrin de serviteur de chiasse n'est même pas capable de veiller sur une petite fille. Vraiment.

Incapable !

Première chose assénée dans la face de ce crapaud, qui est très laid, en plus. Puis ses azurs inquiets se posent sur la fenêtre et un soupir passe la courbure de ses lèvres pour se briser alors que Archimède -le valet- ouvre de nouveau la bouche pour parler...
Non ! non non non non, tu vas la fermer désormais. Je t'interdis de parler pour au moins.... 23 jours. Et je décrète que à partir de aujourd'hui, tous les jours où tu parles tu ne seras pas payé un seul écu!
Mais...
Tataatataaaa, hop, un jour de paye en moins.

A nouveau elle darde ses yeux sur sa face rabougrie et vexée puis, se désintéressant de ce qui n'est absolument pas intéressant, elle se lève pour quitter le bâtiment. De toute manière cette auberge était une vraie plaie. Il était temps qu'Ersinn lui propose quelques pièces de chez lui pour qu'elle vienne s'y installer. Il fallait vraiment tout sous entendre en énormité pour qu'il bouge, celui-là. Une seule nuit dans cette auberge mais c'était déjà une nuit de trop. Le luxe et les richesses d'Arbois et de Champa lui manquait. Et plus encore, Lure, dont elle n'avait pu voir les fortifications du château que de loin avec le coeur gros. Oui, toutes ses possessions Comtoises lui manquaient. La jeune comtesse se sentait démunie ici, dépossédée de tous ses biens, n'arrivant qu'avec ses malles et bijoux. Quelques meubles et serviteurs. La Lorraine était devenue une solution quand elle avait été un choix. La Lorraine avait été l'absolution, quand longtemps elle était restée une crainte. La Lorraine c'était Luisa, c'était Siptah, c'était Ersinn, c'était Edouard. Mais c'était aussi perdre la Franche Comté, ses amis, sa famille, ses habitudes...

Bref, elle ne savait pas pourquoi Luisa n'était pas là. Héloise avait convenu avec elle qu'elles passent l'après midi ensemble et voilà plusieurs heures qu'elle l'attendait quand Archimède fit son apparition, laissant une Héloise le coeur battant et les yeux inquiets et presque larmoyants. Directement, elle s'était inquiétée. Le comportement de son amour d'adoration de charmante filleule n'était pas normal. Les deux pans de sa robe vert foncé dans ses mains, ses cheveux lâchés flottant dans son dos et remuant doucement lors de quelques coups de vent, et suivie par Archimède tout en affaire et très ennuyé.


Où l'as-tu vue pour la dernière fois, Archimède?

Son regard noir et fusillant se pose sur le valet qui ouvre la bouche, telle une grenouille en passe de gober une grosse mouche, puis il la referme se souvenant de la sentence imposée par sa maitresse. Il lève le bras et pointe son doigt vers la place, passant devant la Comtesse pour lui indiquer le chemin. Affairée, la blonde le suit à travers les ruelles.....

Jusqu'Hayange... Domaine des von Frayner lorrains... Quelle joie!

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--Serguei_et_natasha
[Rase campagne… entre Lorraine et Franche Comté]

P’tain ! Mais qu’est-ce qu’on fout dans c’trou ? Elle est de qui cette idée de génie, encore ?...

Long silence.

… Mhm, mouais… Ben fallait pas m’écouter hein ! Et non, j’râle pas namého… je m’occupe, nuance
!

Et la platine de se lever fièrement ; un regard assassin à l’attention des compagnons avant de faire les cent pas… l’onyx scruta l’horizon un moment et ce fut un profond soupir qui s’échappa des lèvres carmines. L’allure féline, elle quitta le bord du chemin afin de rejoindre le bivouac ; elle entendait les mâles qui bavardaient, sans doute narraient-ils leurs derniers exploits concupiscents ou, plus simplement, racontaient-ils avec force détail leurs dernières éviscérations. Quelques ricanements malsains lui firent tendre l’oreille, méfiance toute personnelle de la slave quant à ses frères ; ces derniers, insatiables d’exactions multiples quand elle reflétait la vertu… la sienne en vérité, mais quiconque la croisait pour la première fois s’y méprenait naturellement.

Mais ça, c’était avant. Avant les cyclones qui traversèrent le quotidien Asmodéen ; avant les bourrasques qui s’abattirent sur la famille ; avant le typhon qui immergea la Divine ; avant l’orage… Bien sur, après la tempête, le calme revint ; pour autant, les changements opérés en furent irréversibles et la meute d’en garder les stigmates. L’inactivité, l’ennui et les silences, lourds de reproches muets, avaient pesé durement sur la santé mentale blondesque ; le Poison renaissait de ses cendres, tel le phénix, après une longue période comateuse. Ainsi, de la caboche dérangée sortit la fameuse idée de génie : une virée dans l’trou du cul du monde !

Etendue près du feu agonisant, elle observait la voute céleste en sifflotant ; la brise printanière agita une mèche d’or qui lui caressa le minois et qu’elle repoussa distraitement avant de s’accouder. Les prunelles sombres se posèrent sur les crinières blondes, tapies non loin ; un fin sourire adoucit son visage l’espace d’un instant, comme elle prisait la proximité fraternelle.

La Platine s’était levée, et éloignée ; quiconque la côtoyait, et notamment ses frères, savaient bien que dans ces cas-là, éviter la tornade était la meilleure des options offertes. Bien qu’aînés, ces deux là préféraient parfois laisser l’orage passer ; ça sauvegardait à la fois les liens familiaux, le relatif calme ambiant, et le refuge des lames dans leurs fourreaux. D’ailleurs, qui aurait gagné, en cas de combat ? Bonne question, n’est-ce pas ? La féline savait se mouvoir avec grâce et efficacité, et c’est le souvenir de la branlée qu’il avait pris en lice et l’œil concupiscent que Sergueï la regarda faire les cent pas, et fulminer.

Elle était jolie, même dans les moues qu’elle savait afficher ; belle, dans chaque geste d’agacement, divine, dans la plus sourde des ires. Ah, vraiment, elle maîtrisait la rage comme personne, quand bien même les muscles se bandaient-ils, ou bien le sourire s’élargissait. Gare à vous qui croirez que celui-là vous vaut des honneurs et vous sont une offrande : quand Natasha sourit, rejoignez quelque abri.
Mais en fait de courroux, ce sont les rires gras qui remplacèrent bientôt les mots murmurés d’inquiétude quant à l’humeur blondine, et les échanges sur les femmes de fuser entre les frères. Tout y passait ; de leurs colères vaines, de leurs jalousies malsaines, de leurs panses pleines aux libérations des mouflets engendrés, à la force de quelque lame, et à grand renfort de cris d’horreur. Ah, décidément ! Les femelles étaient d’une drôlerie certaine.

Si la meute avait été secouée de conflits et autres tensions ces derniers temps, les rixes n’en avaient que raffermi les liens novgorodiens, et cette petite virée entre félins n’était pas pour déplaire au trio… Ensemble, c’est tout. Trois âmes pour un seul tout. Trois pour un, un pour tous, et surtout pour Elle, elle qui finalement, s’était allongée près du cadavre de braises, sous le ciel étoilé. Ce petit air siffloté, un sourire naquit sur les lèvres de Sergueï… La danse macabre, symphonie funèbre composée et dirigée par la Platine était entamée.

La large carcasse fut lentement déployée, et le frère cadet de rejoindre sa petite sœur, pour lui lancer dans un sourire :


- Quand t’auras fini ta ballade, on pourrait en faire une d’un autre type, non ?

Un clin d’œil plus tard, le Prince montrait un chemin, un peu à l’écart de la petite clairière où ils se trouvaient. L’oreille aguerrie et féline se tendit, et le Lion de se fendre d’un rictus, avant de poser l’index sur ses lèvres. C’était bien des sabots de monture, non ? Et a priori, d’une seule ; les affaires reprennent.

Luisa.von.frayner
Un petit regard en arrière. Plus qu'un point.
Un second. Plus rien.

Ca y était. Hayange était parti, ou plutôt, elle était partie d'Hayange. Ce n'était pas la première fois, elle était souvent allez à Luxeuil, et même à Vesoul et à Dole, mais là, c'était différent. Elle partait. Pour de vrai. De chez elle. Partie, elle ne pouvait plus revenir sur sa décision, revenir en arrière, revenir à Hayange. Et alors qu'elle s'éloignait de ses amis, du château dans lequel elle avait toujours grandi, de son quotidien, ses habitudes, elle s'approchait d'une nouvelle vie, de l'inconnu. Même ses parents, elle en était persuadée, n'étaient plus les mêmes. Oui, elle était triste de quitter la Lorraine.
Et pourtant, elle était allée jusqu'à avancer son départ, elle ne pouvait pas déjà le regretter ! Et puis, c'était la faute d'Héloise et d'Ersinn, de toute manière, si elle était malheureuse et qu'elle avait dû quitter sa jolie petite vie plus tôt que prévu !

Moins de dix ans, et déjà des désaccords avec soi-même, des réflexions à cheval, seule, la nuit. Quelle idée, pour une demoiselle, n'est-ce pas ? Surtout que c'était sûr, on allait en profiter pour tenter de l'assassiner !

C'est vrai, il y a toujours mille raisons pour penser qu'on veuille notre peau ! Luisa avait des parents en désaccord avec beaucoup de monde, elle avait eu un ami de la Camorra, elle était la filleule d'un homme très important, d'une femme très importante tout court, elle allait certainement devenir jolie, elle avait plein de sous, elle connaissait plein de secrets...Chacune de ces raisons n'est-elle pas valable pour justifier un meurtre ? C'est en tout cas une idée qui avait convaincu Luisa.

Mais, vraiment, hein, elle s'en balançait les couettes. Ce n'était pas une tentative d'homicide qui allait effrayer une von Frayner, et encore moins Luisa ! D'ailleurs, elle savait très bien comment se défendre contre des agresseurs, elle avait ap-pris ! Lara et Héloise ensemble étaient un très bon professeur, sans nul doute.


    T'façon, même si on m'attaque, c'sera bien fait pour Héloise et puis pour Ersinn, et en plus, comme z'va vaincre, personne il aura plus zamais de zamais le droit d'le dire, que z'serait petite ! P'sque si z'arrive à battre un méssant, c'bien que ze suis vraiment plus grande qu'eux ! Hein dis, Cobalt ?

Bien sûr, le cheval-nain-albinos ne pouvait pas répondre, mais Luisa se sentait rassu... -non, c'est vrai, elle n'a pas peur - plus distraite en ayant quelqu'un à qui causer. Or, Cobalt étant son seul compagnon du moment...
La nuit était maintenant noire, et Luisa n'y voyait plus que le chemin de cailloux qui brillait légèrement et sur lequel elle se repérait encore. Ca pour être seule, elle était seule...Elle innovait en se baladant seule, en se baladant de nuit. Vraiment, cela n'avait rien avoir avec ses promenades habituelles. C'est une petite sensation inconnue qui prenait possession d'elle, qu'on pourrait prendre pour une forme d'excitation.

Crchhht.

Un petit sursaut sur le dos du cheval. Les yeux bleus de Luisa se jetèrent à gauche, d'où était venu le bruit, pour ne rien voir. Ses muscles tendus se relâchèrent légèrement, mais les yeux et les oreilles restèrent grands ouverts, alors que la respiration se mit à accélérer légèrement.


    Pschuut, Cobalt...C'seulement une feuille qu'elle n'a fait schcrout...Bon...

Elle n'avait pas peur, non, c'était seulement...Seulement le cheval qui s'énervait, ou l'orage qui menaçait d'arriver...Ou, simplement, s'agissait-il d'un mauvais pressentiment.
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Heloise_marie
Comment ça ma tête ne vous revient pas? Et si je vous arrache les doigts un par un elle vous reviendra? Héloise Marie de Sparte Celle que votre cher maître déteste! Aaaah Archimède, je HAIS les von Frayner et tout ce qui peut les servir de près ou de loin.

- Vous êtes la marraine de la jeune Luisa?

Mais ouiiiiii voilààààà, la mémoire lui revieeeeent, félicitation brave gars, tu mérites presque un écu. OU EST-ELLE?

Tapant presque du pied sur le sol, la Comtesse s'impatientait. Elle avait déjà questionné pas mal de gens qui n'avaient pas vu sa petite filleule, à présent, elle s'imposait, blonde et minuscule dans toute sa superbe dans les écuries où tous les gens semblaient assez cons.

- Elle est partie avec Cobalt !

Et au con, de lui dire ça tout naturellement, genre il fait noir, elle n'a que 7 ans, elle est blonde et elle zozote, mais elle peut partir comme bon lui semble du domaine sans même que quiconque ne se pose de question. Et avec n'importe qui !

Pardon? Elle est partie, TOUTE SEULE, avec... N'IMPORTE QUI?
-Ah non, c'est son nain albinos, votre grandeur.
Non mais vous rigol.... Archimède, ajoute un nain albinos sur ma liste des courses ! ... non mais vous rigolez? Vous la laissez partie comme ça...
-Elle l'a demandé je dois obéir, je pensais que...
avec un nain? Déjà un nain sérieusement, posez-vous des questions mais...
-elle allait juste en balade mais en fait il fait noir et...
albinos franchement, mon pauvre gars, vous méritez une sérieuse correction, vous voyez bien...
-je pensais qu'elle rentrerait et maintenant que vous le dites, je vois...
qu'elle n'est toujours pas rentrée.
qu'elle n'est toujours pas rentrée.

Abruti. Lanca la Comtesse avec toute la hargne qu'elle pouvait et son coeur battant à tout allure. Là elle paniquait sérieusement. Sa petite filleule, son adorable trésor, la plus jolie petite blonde de la terre, entourée par des incompétents pareils. Si tant est qu'elle s'était un minimum entendu avec les parents, elle leur aurait fait la remarque, là, elle risquait juste de se prendre un regard de tueur ainsi que des remontrances de la part du père de Luisa. Révoltée, en colère, apeurée, elle souleva ses jupes pour se diriger dans les écuries et darder son regard azur sur les stalles et les chevaux présents.

Machin !
Robert, votre Grandeur.
Peu importe, demain tu es mort ! Fais seller deux de tes meilleurs coursiers illico presto, je pars sur le champ avec Archimède, c'est celui lui qui dit rien, pour aller chercher Luisa!

Elle n'allait pas laisser Luisa seule avec un nain dehors. Pas question. En plus il faisait nuit. Mille scénarios passaient dans sa tête et elle tentait chaque fois de les repousser pour ne pas céder à la panique. Il ne lui arrivera rien... il ne lui arrivera rien... il ne lui arrivera rien...

Les chevaux sellés et apportés, elle et Archimède se mirent en selle et partirent au galop. En amazone sur la selle, une pensée restait tout de même vachement encrée dans son esprit : "Où diable a-t-elle trouvé un nain albinos? "

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--Serguei_et_natasha
La perfection ! C’était ça, c’était eux… Leurs tignasses qui tombaient en cascade d’or sur leurs épaules et, pour la divine, au creux des reins ; leurs prunelles aux couleurs si différentes mais à l’éclat si semblable ; les traits fins de leurs visages qui offraient à la fratrie cet air angélique qu’ils arboraient si naturellement ; leurs silhouettes félines dans les mouvements qui cachaient une musculature durement gagnée et savamment travaillée ; leurs esprits dérangés comme leurs âmes liées par davantage que le sang partagé… c’était ça, la perfection !

L’ambre disparue au profit de l’onyx depuis bien des lunes, elle observait ses Tsars… si beaux, si brutes, si désirables ? La langue claqua contre le palais, signal d’un agacement accru par quelques souvenirs ; ses frères laissaient rarement indifférent et d’autant moins les greluches en chaleur ou, plus simplement, en mal d’attention. Et Sergueï arriva, la détournant de ses pensées macabres. La platine répondit d’un hochement de tête et de regarder la direction désignée ; elle se leva d’une impulsion agile et, forcément, ravissante.

Comme le Lion se raidissait, attentif aux bruits, elle tendit l’oreille ; le sourire carnassier étira les lèvres carmines tandis qu’elle tressait sa crinière et d’interpeller le Tigre :


Pstt… Niko’ !

Tapis dans les fourrés, le trio blondin scruta le chemin jusqu’à distinguer une forme… Légère moue de l’irascible qui s’interrogea quant à la monture ; poney, mulet, larbin ? Difficile de juger à telle distance mais l’ensemble paraissait minuscule. Coups d’œil perplexes aux mâles et de chuchoter, un brin exaspérée :

P’tain, j’veux bien être maudite mais faut pas déconner… c’est quoi c’truc ?!


Ah le délicieux trio platine ; un roi, un prince, une princesse, régnant en maîtres sur les vastes terres du Mal ; stupre, luxure, vice, violence, jalousie, insatiabilité, cruauté malsaine : leurs sbires. Leur efficacité, leur savoir faire ne sont plus à prouver ; les Magnifiques gèrent la douleur et la peur au quotidien. Ils les font naître entre leurs mains, les attisent d’un souffle morbide, les éventent d’un élan glacial de sauvagerie – vous avez dit cauchemar ? J’réponds trois.

La Divine s’est levé de ce mouvement enivrant, a souri de ce rictus là qui ferait céder n’importe qui, elle a parlé, de cette voix enchanteresse ; il est l’heure de passer à l’action. Mais quelle est-elle, d’ailleurs, l’action ? Lion, Tigre, et Féline sont aux aguets, planqués derrière une végétation somme toute assez vaste pour les dissimuler à ce qui vient, aussi… Surprenant soit-il, ce dernier.

Car sérieusement, l’unique femme du trio a raison ; les yeux rivés sur la silhouette qui s’approche ne laissent pas vraiment deviner ce que celle-ci revêt du manteau de l’obscurité. Consterné et plutôt incrédule, le Lion se tend légèrement, pour voir davantage ; las ! Que n’est-il pas resté en place, sagement ? Sa lourde carcasse en extension, la semelle de l’une de ses bottes glisse sur le sol poussiéreux et le voilà qui perd l’équilibre précaire qu’il tenait jusque là, alors qu’il allait répondre à la question sororale qu’il n’en avait pas la moindre idée. En tentant de se rattraper, la main glisse sur une branche du feuillu, en arrache les maigres bourgeons, qui griffent et brûle la paume comme elle dérape. De fait lancé hors du buisson, il n’a d’autre choix que de se redresser et de faire face à l’arrivée de…

Wow. Ca, c’est imposant.

Une main passée nonchalamment dans ses cheveux, un sourire charmeur d’excuses étiré à ses lèvres et dirigé vers ses deux acolytes plus tard, et c’est un Sergueï rassuré qui mire sa fratrie. Montrant du doigt la monture ridicule, et sa cavalière de pacotille, c’est d’un sourire cruel qu’il accueille l’enfant et son baudet, bras levés pour stopper leur avancée :


- Et ben alors, on s’est perdue, gamine ? C’est pas bien du tout, ça, on peut tomber sur n’importe qui, la nuit, t’sais ?

Et Sergueï d’éclater d’un rire non moins vicieux que son sourire précédent, tandis qu’il appelle les deux autres tiers du trio :

- Alors là, on a tiré le gros lot. J’suis même pas sûr qu’on puisse les r’vendre au poids, j’crois qu’on devrait être ceux qui raquent, dans c’cas-là.

Un clin d’œil à Natasha, et de l’inviter à choisir la façon d’agir, en lui laissant la primeur de toute action :

- A toi l’honneur, Princesse.

Luisa.von.frayner
    Et ben alors, on s’est perdue, gamine ? C’est pas bien du tout, ça, on peut tomber sur n’importe qui, la nuit, t’sais ?

Sursaut accompagné d'une brusque inspiration. Pétrifiée, la petite Luisa, face aux trois chevelures aussi brillantes que la sienne dans la nuit. Elle n'était plus capable de sortir aucun son de sa petite bouche.
Ca y était, elle allait être tuée, elle aurait dû s'y attendre, à ce qu'on veuille la tuer cette nuit. Sûrement qu'on lui planterait une épée dans le ventre, et après, elle devrait crier, comme tous les gens qui meurent, et puis elle pourrait s'envoler, pour aller rejoindre la maman d'Elendra. Elle ne connaissait personne d'autre qu'elle qui s'était envolé. Elle ne savait pas que son oncle l'avait déjà rejointe, que tous ses ancêtres avaient été vivants pour de vrai, et morts pour de vrai.
Envolées sa sécurité, son assurance, sa force. La bienvenue à la peur, nouvelle rencontre et déjà compagne de Luisa von Frayner. Oui, elle avait peur. Peur de devoir s'envoler sans embrasser ses parents, ses frères, ses amis. Peur de ne pas pouvoir accomplir ses promesses, et qu'on lui en veuille depuis la vie. Peur de rester fâchée à jamais avec Ersinn et par-dessus tout, avec sa marraine.

Les yeux écarquillés de toutes ces pensées, Luisa fixait l'homme dont le rire lui glaçait chacune de ses gouttes de sang, aussi pures, aussi chaudes étaient-elles.
Était-ce lui, qui allait la tuer ?
Trop terrifiée pour s'indigner des moqueries, elle n'avait en tête qu'une seule chose. Le déroulement de sa défense, tel qu'elle l'avait appris par Lara, réservé pour l'instant où l'un des trois poserait un doigt sur elle. Elle pourrait ensuite, si le Très-Haut était avec elle, user de sa seconde défense, enseignée par Héloise : la fuite.


    - A toi l’honneur, Princesse.

Les deux grands yeux bleus sautèrent de l'homme à la femme qui n'avait encore rien dit. Il fallait croire que non, ce n'était pas lui qui allait la tuer...
Il l'avait appelé princesse, et malgré les tourments de Luisa, celle-ci fronça les sourcils à ce mot. Ca non, la femme ne ressemblait en rien à Héloise ou à Naelle, c'était très certainement une fausse princesse, comme on disait d'elle parfois aussi, ou pire, une upusartrice.


    Sûrement pas, qu'vous en êtes une Princesse ! Ma marraine à moi, c't'en est une, puis si vous me tuez, elle saura tout et elle vous fera tous fouetter, fouetter, fouetter, et après, enfermer, et brûler zusqu'à c'est quand que vous aurez fini de crier p'sque vous serez TOUS MORTS !

On est von Frayner, ou on l'est pas. Elle avait bien élevé la voix, munie de l'infime espoir que quelqu'un soit dans les parages et entende son alerte.
Sa tirade terminée, elle glissa une main sur sa petite bourse de deux centaines d'écus, s'assurant qu'ils soient...en sécurité. Paradoxe, face au trio. L'autre main adressa une caresse réconfortante à l'animal qui était alors le seul soutien que Luisa pouvait recevoir.
"Qu'ils me toussent, et ils verront...", se répétait-elle silencieusement, pour elle et Cobalt qui entendait sûrement ses pensées, alors que peu à peu revenaient son courage et sa fierté. Il paraît qu'à la mort, on dit "Pas aujourd'hui."* Aussi tremblante que pourra être sa voix, Luisa le crierait, cette nuit.

* Game of Thrones

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