Icyblue
Le visage de Maryan s'était empourpré quelques instants avant de redevenir bien plus sévère qu'auparavant. Isidore sentit qu'il était allé bien trop loin, bien trop vite. Il maugréa in petto contre son enthousiasme un brin exacerbé... Il sentait bien qu'il perdait le peu de moyens qu'il lui restait à ses côtés, même les plus rationnels. Il ne pourrait guère dissimuler ses sentiments toute la soirée et n'avait que peu de choix de se dépêtre de cette situation. La retraite ou l'acceptation...
« Eh bien, contez-moi donc quelques nouvelles : comment se porte votre admirable épouse ? Est-elle pour le mieux ? »
La situation s'était retournée promptement, laissant un désarroi manifeste sur le visage du vicomte. Cela faisait plusieurs années maintenant que leurs chemins n'arrêtaient de se croiser sans jamais se rejoindre. Aléas ou destinée, seul Aristote le savait. Isidore était conscient que la situation ne pouvait perdurer ainsi. Cela n'était pas sain, ni pour l'un, ni pour l'autre.
Depuis plus d'une année maintenant, Isidore menait une vie d'anachorète. Il s'était renfermé sur lui-même, méditant sur le sens de la vie, au point presque d'en devenir moine. Son épouse, elle, s'était plongée les livres, les études et l'enseignement. Elle passait donc le plus clair de son temps à l'Université de Bourges et les deux êtres ne se voyaient guère plus désormais.
Isidore soupira légèrement...
« Mon épouse... Je suppose qu'elle doit se porter bien. Je n'ai plus guère de nouvelles d'elle que par l'intermédiaire de vieux amis qui enseignent à l'Université. Nous nous sommes éloignés l'un de l'autre, petit à petit... »
Le vicomte s'arrêta un instant, se demandant s'il était nécessaire d'en dire davantage. La situation avec son épouse le peinait terriblement et les démarches actuelles étaient bien assez dures pour en parler de vive voix. Les souvenirs prennent bien vite la place des sentiments et il n'est jamais très agréable de remuer ainsi les espérances d'un passé révolu...
Il ajouta plus paisiblement, l'âme libérée...
« Les serviteurs d'Aristote ont su nous indiquer la voix. Ils nous restent à la suivre. »
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Isidore Bluette
Vicomte de Meillant
Vicomte de Jussy-Champagne
« Eh bien, contez-moi donc quelques nouvelles : comment se porte votre admirable épouse ? Est-elle pour le mieux ? »
La situation s'était retournée promptement, laissant un désarroi manifeste sur le visage du vicomte. Cela faisait plusieurs années maintenant que leurs chemins n'arrêtaient de se croiser sans jamais se rejoindre. Aléas ou destinée, seul Aristote le savait. Isidore était conscient que la situation ne pouvait perdurer ainsi. Cela n'était pas sain, ni pour l'un, ni pour l'autre.
Depuis plus d'une année maintenant, Isidore menait une vie d'anachorète. Il s'était renfermé sur lui-même, méditant sur le sens de la vie, au point presque d'en devenir moine. Son épouse, elle, s'était plongée les livres, les études et l'enseignement. Elle passait donc le plus clair de son temps à l'Université de Bourges et les deux êtres ne se voyaient guère plus désormais.
Isidore soupira légèrement...
« Mon épouse... Je suppose qu'elle doit se porter bien. Je n'ai plus guère de nouvelles d'elle que par l'intermédiaire de vieux amis qui enseignent à l'Université. Nous nous sommes éloignés l'un de l'autre, petit à petit... »
Le vicomte s'arrêta un instant, se demandant s'il était nécessaire d'en dire davantage. La situation avec son épouse le peinait terriblement et les démarches actuelles étaient bien assez dures pour en parler de vive voix. Les souvenirs prennent bien vite la place des sentiments et il n'est jamais très agréable de remuer ainsi les espérances d'un passé révolu...
Il ajouta plus paisiblement, l'âme libérée...
« Les serviteurs d'Aristote ont su nous indiquer la voix. Ils nous restent à la suivre. »
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Isidore Bluette
Vicomte de Meillant
Vicomte de Jussy-Champagne