Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP]Pour toujours et à jamais...

Mariealice
La veille avait été une journée difficile pour Marie, longue et épuisante, avec une pointe culminante dans la soirée.

Maeve, fatiguée, devait rester au chaud par ordre du médicastre, source d'inquiétude pour une mère qui s'interrogeait encore sur ses capacités à élever correctement ses propres enfants, alors ceux d'autres...

Tranquillement installée en taverne, elle avait vu arrivée Gabrielle et Gaspard, ainsi qu'une petite Louise, apparemment d'âge similaire à ses deux ainés. Et à partir de là, les choses avaient dérapé sans qu'elle ne puisse rien y faire. De jeux d'enfants ils étaient passés à disputes. Gaspard, véhément, défendait ses dragons contre les gentils méchants de Louise, le ton montant, les menteuse d'un côté répondant au bêteuh de l'autre. Pour finir Gabrielle, défendant son 'frère' avait voulu donné une leçon à la petite fille qui s'appelait elle-même reyne des reynes, lui avait piqué sa poupée avant de la lancer à Gaspard.

Fatiguée et sentant venir les ennuis, la Vicomtesse avait exigé que Gaspard lui rende mais trop tard, Louise s'était jetée sur Gabrielle, bagarre en règle. Et sur ces entrefaites, Persan était arrivé.

Elle l'avait bien aperçu aux funérailles d'Apolonie mais avait temps de choses à faire. Les enfants continuèrent à s'invectiver et là, sans qu'elle ait pu réagir, le Duc gifla la fille de Gaborn. Entrainant les enfants hors de la taverne après avoir signifié ce qu'elle pensait de son attitude et de celle de sa fille à Persan, ils s'étaient retrouvés tous les trois un peu plus loin et Marie leur avait clairement dit qu'elle entendait bien être obéie, explications là encore s'en était suivi et elle s'était mordue la langue pour ne pas crier qu'elle aurait aimé que Gaborn soit là au lieu d'avoir l'impression de, bien trop souvent, se trouver face à tout ceci seule. Son poing gauche s'était écrasé sur un mur pour déverser sa rage contre eux et surtout contre elle-même, s'ouvrant la main. Main cachée aux enfants qui petit à petit se calmaient, tout le monde était parti au lit. Du moins eux puisque la jeune femme avait commencé par soigner sa main et n'avait guère pu fermer l'oeil, assaillie une nouvelle fois par les doutes et l'inquiétude. Oui une fois chacun ayant trouvé sa place, ils pourraient s'appuyer les uns sur les autres, ce qu'ils faisaient déjà en partie, mais non ce n'était pas facile et elle se sentait si impuissante...

Le soleil l'avait trouvé assise au pied d'un arbre, recroquevillée sous sa cape, songeuse, un sentiment diffus de malaise au creux du ventre. Prière au ciel pour que cela se calma, pour qu'une seule journée aucune catastrophe n'arriva.

Revenant lentement en ville, elle se dirigea vers l'auberge dans laquelle ils résidaient le temps de leur séjour, espérant y trouver une réponse à la missive qu'elle avait envoyé à Tiboulola, la femme de son frère Dege. Marie avait laissé passé bien trop de temps sans donner de nouvelle et là encore, s'inquiéter de n'en avoir point au moins de son ainé.

En même temps qu'une collation servie, on lui tendit un velin mais au scel la fermant, ne venant point de la personne attendue. Froncement de nez en découvrant celui de Flaiche, petit sachet joint. Elle déroula le parchemin, sourire aux lèvres, sans doute des nouvelles d'Arthur resté à Limoges.

Le sourire finit par se figer tandis que les noisettes se ternissaient, perdaient toute trace de vie. Déjà pâle de peau, le visage devint livide, son coeur se brisant aussi sûrement qu'un pot de terre contre le sol de pierre, avec un fracas tel que toute l'auberge avait dû l'entendre. Si elle n'avait été assise d'ailleurs, c'était elle qui aurait fini en morceaux sur le dallage.

Non.

Non, non non non non non...

Trois lettres qui tournaient en rond dans sa tête, n'arrivaient pas à franchir ses lèvres et sans doute était-ce mieux ainsi, sinon elle les aurait hurlés jusqu'à s'en briser la voix. Pas son bébé, pas son fils.. Pas Arthur...

Comme pour mieux planter à nouveau la dague en son coeur, elle relut la fin de la lettre, lentement.

Citation:
Bonjour ma perce neige,

[….]

Sinon, prend le temps de t'asseoir avant de continuer à lire cette lettre, et sert toi un verre, la nouvelle a venir risque d'être des plus déplaisante et des plus difficile à encaisser.

Bien. Tu trouveras dans ce pli une médaille que tu connais bien. J'espère seulement que tu ne l'as pas encore en main et que tout est déjà clair pour toi.
Pour en venir au fait, je suis au regret de t'annoncer qu'Arthur est décédé durant sa retraite chez les moines. Je doute que cette horrible nouvelle te plonge dans une tristesse infinie, saches alors que je la partage, et que si besoin se faisait sentir d'en parler, je serais la pour toi.

Apparemment Arthur aurait été frappé par le tétanos. La mise en quarantaine du monastère les as privé de me prévenir, ceci d'éviter une épidémie. La maladie a été contenue et seul Arthur ainsi que certains moines ont succombé.

En attendant de tes nouvelles, je te joint toutes mes pensées les plus sincères pour cette épreuve.

Ton gardon


La missive retomba sur le bois, elle tendit la main gauche vers le petit sac de tissu, plongeant ses doigts à l'intérieur pour en ressortir la médaille.



Doigts se refermant sur l'argent, faisant saigner à nouveau les plaies, rouge sur le linge blanc.

Rouge de la vie. Celle qui s'était enfuie, avait déserté le corps d'un enfant de 10 ans, loin de sa mère.

Rouge avant le noir qui l'ensevelit, doucereux et réconfortant malaise, annihilant pour un temps la douleur et les souvenirs, et à dire vrai, toute trace de vie autre que son souffle.

_________________
Persan
Lendemain matin d'une soirée agitée. Rencontre imprévue dans une taverne. Louise qui se jette sur une petite fille pour sa poupée. Persan qui intervient. Arrêt des combats. MarieAlice.

Gabrielle, la fille de Gaborn, Persan.

Une insulte qui fuse de la bouche enfantine de Gabrielle. Louise moche ! Une gifle qui part et frappe durement la petite joue, sans trop savoir si c'est Gaborn ou Gabrielle qu'il cherche à blesser. Un remords. Une jouissance. Louise seule qui compte.

On n'insulte pas MA fille !

Des propos acerbes de part et d'autre. Louise près de lui, qui a besoin de lui. MarieAlice et les enfants s'enfuient. Louise dans ses bras. Louise contre son torse, cherchant de sa petite tête le refuge de son épaule. Louise... sa fille.

Le petit matin l'a trouvé éveillé, veillant sur les deux jeunes filles qui l'accompagnent dorénavant où qu'il aille. Des questions se posent sur leur devenir. Un dernier regard. Une porte qu'on referme derrière soi. Un escalier. Une femme, triste, assise à une table. MarieAlice. La vie brusquement qui reprend.

Persan s'approcha de MarieAlice. Ils devaient parler de ce qui s'était passé hier. Que faisait-elle donc avec la fille de Gaborn ? Que faisait-elle donc en Bourgogne ? Leurs routes avaient divergé tant de mois auparavant. Il ne savait plus rien d'elle, plus rien de la Bourgogne. Il observa les lieux. Personne qu'il connaisse. Il prit une chaise de la table de MarieAlice, la tira à lui, la retourna, s'assit à califourchon, posa le menton sur ses mains jointes, observant la main recouverte d'une bande tâchée de sang qui serrait convulsivement un objet qu'il ne pouvait voir. Une lettre sur la table.


Mauvaise nouvelle ?

Elle ne l'avait pas entendu et pour cause. Ses iris se perdirent sous ses paupières alors que son corps s'affaissait.

MarieAlice !

Il se leva précipitamment, la recueillit dans ses bras avant qu'elle ne touche le sol, l'allongea avec milles précautions. Persan releva la tête, apostropha le tavernier.

De l'eau fraiche et du cognac ! Vite !

Les ordres fusèrent. Persan tapota les joues de la jeune femme.

On se réveille, MarieAlice !
_________________
Mariealice
Noir...

Rideau baissé, plus envie de le rouvrir d'ailleurs. C'était bien le noir, confortable, apaisant et tellement tranquille.

Plus de souffrance puisque plus ni de son, juste le rythme de son coeur qui battait, de son souffle à peine perceptible, ni d'image, juste un noir étrange parfois plus lumineux que d'autre mais plus son visage.

Plus de pensée non plus, juste une succession de mots à laquelle son esprit ne s'accrochait pas, les regardant passer comme si elle était au bord d'une rivière et voyait l'eau coulant sans aucun obstacle.

Plus rien qu'une sorte de bien-être dans lequel elle plongeait de plus en plus, s'enfonçant dans l'oubli,

Oubli dans des bras l'enserrant et une voix l'appelant tentaient de la tirer.

Froncement de sourcils, gémissement faible à la sortie alors qu'en elle c'était un non hurlé à la terre entière, un fichez-moi la paix retentissant.

Mais non on ne la laissait point tranquille, lui tapotant le visage, nouvel appel.

Noir qui se transformait en gris, de plus en plus clair....

Un visage flou face aux noisettes, douleur aiguë perçant son coeur, un nom mais point celui de l'homme qui était penché sur elle.


Arthur....
_________________
Persan
Persan, penché sur MarieAlice, tentait de la sortir de son inconscience, sans grand succès. Un murmure échappa aux lèvres blêmes. Arthur ? Qui était donc cet Arthur ? Le tavernier revint enfin. Persan lui ordonna de mouiller un linge et d'en tamponner le front et les joues de la malade. Il s'empara du verre de cognac, hésita à le boire lui-même, et finalement redressa la jeune femme, lui collant le bord du verre contre les lèvres. Il en versa un peu sur sa langue, hésita de nouveau, puis en but une gorgée avant d'en donner quelques gouttes supplémentaires à MarieAlice. Il l'appela de nouveau.

MarieAlice ?

Elle devait être enceinte. Les femmes tombaient toujours dans les vapes quand elles étaient pleines. Elles avaient certainement un manque d'humeurs pour alimenter correctement son organisme et quand elles en récupéraient, c'était pour invectiver les hommes, perpétuellement de mauvaise humeur...

MarieAlice ? Groumpf quoi !

Il hésitait à passer aux claques.
_________________
Cassiopee.
Dès la porte de la chambre refermée sur le Duc d'Arnay, que la paire d'yeux bruns s'ouvrait dans le noir. La jeune vagabonde hésita à réveiller sa compagne qui dormait du sommeil du juste, serrant contre son cœur cette poupée qui l'attirait tant.

Haussement d'épaule, que ferait-elle d'une poupée à son âge? Presque quinze ans vous pensez, presque une femme! Presque ... Humpf.

Cassi repoussa la lourde courtepointe d'un geste agacé, il faisait décidément bien trop chaud là dessous, impossible de trouver le sommeil. Elle se redressa donc et frissonna de plaisir lorsque ses orteils entrèrent en contact avec l'épaisse peau qui servait de descente de lit. Alors c'était ça la vie de château? Pauvre innocente qui comparait le confort d'une auberge à celui d'un château, que savait-elle de ces choses, elle qui ne connaissait que la ferme familiale et la mousse des bords de la Garonne? Rien, si ce n'est ce qu'elle en entre-apercevait depuis que ses pas suivaient fidèlement ceux du Duc.

Elle poussa doucement la porte de la chambre, priant intérieurement que cette dernière n'ai pas la mauvaise idée de grincer et sorti sur le pallier, vêtue uniquement de la chemise de nuit immaculée que le Duc lui avait offerte, prétextant qu'elle était devenue trop vieille pour dormir en simple chemise et pas encore assez pour dormir sans rien. Elle n'avait pas compris sur le moment ce qui l'avait fait sourire niaisement à cette évocation, sans doute un lointain souvenir, il faut dire qu'il n'était plus si jeune son Duc, bien qu'il soit le plus bel homme qu'il lui eut été donné de contempler jusqu'alors.

Elle reconnu immédiatement la voix du sieur Persan et s'approcha, poussant la hardiesse jusqu'à descendre quelques marches pour voir ce qui se passait dans la grande salle commune. Une femme venait de se pâmer dans ses bras, en voilà une qui viendrait agrandir son cheptel à n'en pas douter. Elle secoua la tête résignée, il faudrait bien qu'elle fasse avec si elle ne voulait pas retourner pêcher la truite garonnaise à Toulouse! Comme elle aurait aimé être à la place de la dame à cet instant! Et puis non, à en juger par l'expression de son maître, elle n'était pas si sûre d'en avoir envie!

Une fois n'est pas coutume, elle s'assit sagement sur les marches et attendit la suite des évènements.
Sa mère adoptive n'avait-elle pas dit que c'était en observant qu'on apprenait le plus de choses? Depuis qu'elle avait quitté la ferme, elle appliquait ce conseil à la lettre et devait reconnaitre que la mère avait parfois du bon sens.


Mariealice
Un liquide vint se frayer un passage dans sa gorge, sensation de chaud, de brûlure, estomac vide se révulsant.

Etait-ce l'alcool ou le ton de Persan, ou bien encore la voix qu'elle finit par reconnaitre... Les noisettes se firent plus vives, se plantèrent dans les yeux du Duc et tout revint alors à la surface.

La douleur, l'incompréhension, la colère, l'épuisement, la renonciation, la rage, la culpabilité. Tout se mélangeait en son coeur, bataille de sentiments, incapable de dire ce qui prédominait pour l'heure. Même la blessure à sa main qui s'était remise à saigner était le cadet de ses soucis.

Elle se redressa, s'asseyant, ouvrit le poing qui contenait le pendentif. Ainsi ce n'était point un cauchemar. Son fils, son enfant, la chair de sa chair, n'était plus. Et sa raison, son existence même vacillaient à cette simple pensée. Plus jamais elle ne le serrerait dans ses bras.

Rien ni personne ne le lui rendrait jamais.

Reprendre le vernis en surface, reposer le masque, en public du moins. Plus tard elle s'effondrerait, pas question de le faire plus que ce n'était déjà le cas.

Bonjour...

Elle inspira profondément et prit appuie sur la table pour se relever. Bonjour... Quelle ironie que ce mot là....
_________________
Persan
Elle ouvrit enfin les yeux. Elle était de nouveau consciente. Persan se sentit soulagé. Pour fêter ça, il termina le verre de cognac. Il la regarda se redresser et l'entendit dire 'Bonjour'. Persan fronça les sourcils. Il s'attendait à tout mais pas à 'Bonjour'.

Euh... Vous tombez si souvent dans les pommes que vous dites bonjour au premier qui passe en vous réveillant ?

Il l'observa. Sa grossesse ne se voyait pas et pourtant...

Vous êtes enceinte de comb... de qui ?

Après tout, de combien, il s'en fichait un peu, de qui aussi quoi que... pourquoi gardait elle la mioche de Gaborn ? D'ailleurs, qui était la mère de Gabrielle ? Persan n'avait pourtant pas l'impression d'avoir quitté la Bourgogne depuis si longtemps...
_________________
Mariealice
S'asseoir, lentement, la tête qui tournait, forcément à vouloir se relever trop vite...

Nul besoin de vérifier si le pendentif était toujours là. Elle sentait le métal, il lui semblait presque glacé, à moins que ce soit sa main qui était brûlante. Picotement comme pour mieux lui rappeler que là aussi elle avait mal. Mais tellement moins qu'à la place où se tenait son coeur quelques minutes auparavant.

Et pourtant elle respirait encore. Presque amusant de se dire qu'on pouvait être à ce point dans le trou et toujours voir la lumière.

Répondre puisqu'on lui parlait, se retenir d'envoyer valser celui qui devait avoir éviter qu'elle se fracassa la tête contre le sol. Dommage d'ailleurs. Elle y serait bien restée dans ce noir cocon, mais comme d'habitude, on ne lui avait pas demandé son avis. Non trop simple. Et puis pourquoi s'embarrasser de ce qu'elle pensait hein? Pour qui cela avait-il une quelconque importance?


Non. Mais voyez-vous, on m'a appris à être polie et à dire bonjour quand je rencontre quelqu'un. C'est bête comme on peut s'attacher à des détails futiles parfois.

La seconde question la prit au dépourvu. Marie s'était attendue à peu près à tout, de l'invective suite à la dispute des enfants la veille à un semblant d'excuses, le premier ayant sa préférence pour ce jour, allez savoir pourquoi. Mais cela...

Heureusement qu'elle s'était assise, pour un peu, elle aurait à nouveau embrassé la pierre. Voici peu elle avait expliqué à Gabrielle que non ce n'était pas prévu, même si elle savait que prévoir pour une telle chose, penser tout du moins à la maitriser, était du domaine du rêve.


Enceinte?

Noisettes perdues, instant de folie s'approchant à grands pas, elle perdait son fils et on lui parlait d'en avoir un autre.

Elle éclata de rire. D'un de ces rires qui ne provoquait nulle hilarité en retour mais plutôt un sentiment de malaise, un frisson, une envie de le faire s'arrêter. Rire qui provoqua un torrent de larmes, salvatrices, mais tout aussi inarrêtable l'un que les autres.


Enceinte...On m'annonce que mon fils de 10 ans est mort.. Et vous me demandez de qui je suis enceinte et depuis quand...

Rire s'égrenant à nouveau, torrent lâché. Peut-être une autre façon de se perdre après tout.
_________________
Cassiopee.
Cassi observait sans bruit, elle avait remarqué le pendentif dans la main de la dame et son œil de petite voleuse s'était immédiatement allumé, retrouvant ses réflexes. Après tout que savait-elle de la valeur sentimentale d'un tel objet? C'était de l'argent et les flammes du foyer s'y reflétaient, le faisant étinceler dans la main de la dame lorsque celle-ci l'entrouvrait pour le contempler, c'était tout ce qui l'intéressait ... c'était monnayable, et joliment encore!

Elle commença à échafauder un plan qui lui permettrait de s'en emparer, comptant machinalement les pas qui la séparaient de son but. Restait à trouver une diversion ...
Alors qu'elle s'imaginait déjà réveiller Louise en lui disant que les enfants de la veille lui avaient chipé sa poupée, la dame s'agita ayant une réaction qui la surpris.

Le Duc y avait pourtant mis les formes cette fois, lui demandant poliment si elle portait la vie. L'inconnue éclata alors d'un rire sans joie devenant comme hystérique. La jeune orpheline comprenait facilement qu'elle n'ai pas envie de devenir difforme et de mettre au monde un petit animal vagissant, mais de là à faire une crise de nerfs!

Elle oublia d'un coup où elle était et qu'elle était sensée dormir dans la chambre et descendit le reste des marches qui la séparaient de la salle commune, c'est à peine si ses pieds nus claquèrent sur le dallage de pierre rouge. Elle s'empara d'un pichet d'eau qui trônait au centre d'une table, elle le déversa sur la dame pour lui faire reprendre ses esprits.

Le visage ruisselant, cette dernière la regarda avec de grands yeux qui ressemblaient fort à ceux de la jeune fille qui compris, un peu tard, l'énormité de ce qu'elle venait de faire.

Son visage s'empourpra:


"Il ... Il le fallait dame ... Vous ... vous étiez en train de perdre la raison"

Elle balbutia, cherchant dans les yeux de son maître une aide qui ne viendrait sans doute pas, il allait la renvoyer et c'en serait fini de la vie de château et de la grande aventure.


Gabrielle36
Une léchouille sur sa joue gauche, réveilla Gabrielle, elle ouvrit ses yeux et aperçut son chat Grelot qui ronronnait près de son oreille. Petite caresse, un rire et le jeu commença. La fillette cacha sa tête sous l’édredon et appela Grelot. La boule de poil habitué à ce rituel, sauta sur Gabrielle qui rigolait déjà.

La nourrice la sortit enfin du lit, direction le bain, Gabrielle prit enfin le temps de réfléchir à la fameuse gifle. Louise avait été odieuse avec Gaspard. C’était de son âge de croire à l’existence des dragons et il n’était pas bête pour autant. Elle se prenait bien pour une reyne elle, alors qu’elle ne portait aucune couronne sur sa tête. Puis elle s’en était pris à elle, la traitant de capricieuse, jusque là Gabrielle n’avait jamais fait de caprice. Persan venait de faire son entrée, alors que Louise se jeta sur elle, elle n’avait que riposté à l’attaque, en lui tirant les cheveux. MarieAlice les avait alors séparées et la claque était partie lorsque le mot « moche » était sorti de la bouche de Gabrielle. Elle avait longuement fixé l’expéditeur, sans pour autant verser une larme, Marie l’avait accueilli dans ses bras avant que tout le monde sorte pour ne pas envenimer la chose. Haussement d’épaule, le petit corps se releva du baquet, le bain prenait fin.

Séchée, habillée puis coiffée, Gabrielle sortit de la chambre et se dirigea vers celle de Gaspard. Deux coups donnés sur la porte, pas un son, la petite fille entra dans la pièce. Léger coup d’œil, une petite masse étendue sur la couche. Il dormait toujours, c’était pourtant l’heure de manger. Gabrielle arriva à pas de loup près de son frère, grimpa sur le lit et sauta de toutes ses forces afin de le réveiller.

Debout Gaspard c’est l’heure !!! Elle s’arrêta et déposa un baiser sur la joue du jeune homme à peine réveillé. Habille-toi vite, ton verre de lait t’attend !!!! Elle reposa ses pieds au sol et jeta un regard vers Gaspard qui se levait péniblement.

Lorsque celui-ci fut près, elle lui prit la main pour se diriger vers l’escalier. Echange de sourire entre les deux amis, elle l’aida à descendre les marches. Chose faite, ils arrivèrent dans la salle commune lorsqu’un « splash » résonna. Gabrielle redressa la tête et vit une jeune fille qui tenait dans sa main un pichet, un homme à côté qu’elle reconnut de suite et Marie Alice le visage dégoulinant. Son poing se serra tandis que l’autre main lâcha celle de Gaspard et la colère s’empara de la petite. Ne cherchant pas le pourquoi du comment, elle s’élança vers la demoiselle et la poussa violemment.

Non mais ça ne va pas ? De quel droit vous permettez-vous d’arroser les gens ? Elle croisa les bras et toisa la demoiselle. Coup d’œil rapide vers Persan, espérant qu’une autre gifle ne prendrait pas logis à nouveau sur une de ses joues puis regard tendu vers Marie. Elle se rapprocha de la femme pâle.

Marie ? La petite cherchait à comprendre ce qui c’était passé …
Persan
Elle se remettait vite... A peine réveillée que la voilà déjà presque à se lever et à lui donner des leçons de politesse, en prime. Persan se remit debout. Les leçons de politesse... la première pour lui était de ne pas tomber dans les pommes quand il n'y avait que lui dans le coin. Il fronça les sourcils quand elle se mit à rire, les défronça d'horreur quand il apprit la raison de son malaise, et la dévisagea, les yeux écarquillés. La tristesse envahit son regard à cette évocation de la mort. Il murmura Cinabre pour lui même, comme pour la faire de nouveau exister en cet instant, et ses pensées s'envolèrent vers une boîte précieusement conservée dans ses fontes. Il n'eut pas le temps de dire ou de faire autre chose. Cassi se tenait devant lui, venant de nulle part, un broc d'eau à la main qu'elle déversa aussitôt sur la tête de MarieAlice. L'instant d'après, Gabrielle s'en mêlait. Persan jeta un regard surpris à la voleuse.

Qu'est-ce qui te prends ?

Persan se tourna vers Marie, trempée, apostropha une nouvelle fois l'aubergiste.

Mais qu'est-ce que vous foutez-vous ? Apportez donc des serviettes ! Vous voulez qu'elle attrape la mort ?

Sans s'occuper de Gabrielle, Persan se saisit de MarieAlice en passant un bras au dessous de la ligne de ses épaules et la fit s'assoir d'autorité à une table. Il regarda un instant autour de lui, comme pour compter les présents.

Et deux cognacs !

Il avait décidément soif. L'aubergiste revenu, il fit signe à Cassi.

Viens m'aider à réparer tes bêtises !
_________________
Gaspard.
Les oiseaux sifflaient un chant joyeux, qui recouvrait la prairie de paix. En face lui se trouvait une tour. Elle était grande de plusieurs étages et surmontée d'un toit multicolore. Gaspard était là. Son armure dorée scintillait au soleil. Monté sur un destrier d'une blancheur éclatante, il avançait en direction de la tour. Un dragon apparut alors. Il était presque aussi grand que la tour. Ses écailles noires avaient des reflets d'un vert sombre. Sa gueule s'ouvrit laissant voir des dent longues comme des épée et aussi pointues que des pieux. Ses yeux de couleur braise se pointèrent en direction du jeune chevalier. Gaspard fit mettre son cheval au galop. Il pointa la lance en direction du poitrail de l'animal. Tandis que celui ci étendait ses longues ailes, comme pour dissuader le jeune chevalier d'attaquer. Soudain, la terre se mit à onduler, comme une mer un jour de tempête. La tour s'enfonça dans le sol, tandis que le dragon commença à disparaitre.

Debout Gaspard c’est l’heure !!!

Gaspard ouvrit péniblement ses yeux alors qu'il sentait les lèvres humides se déposer sur ses joues. Il s'étira longuement et changea de position, dans l'espoir de retrouver se rêves et d'en savoir la fin. Mais en vain, les rêves étaient repartit dans leur, le laissant là, dans le monde bien réelle. Il se releva afin de s'assoir sur son lit, regardant sans vraiment la voir, Gabrielle qui descendait du lit.

Habille-toi vite, ton verre de lait t’attend !!!!

Ce fut presque à contre cœur qu'il s'approcha du bord de son lit. La nourrice l'y accueillit avec un sourire et entreprit de le préparer. Gaspard, l'esprit encore ensommeillé, ne l'aida pas beaucoup, se contentant de bouger quand on le lui demandait. Il arriva cependant un temps ou la nourrice sembla juger le résultat correct. Gaspard eu à peine le temps de récupérer le sac de miette qui lui servait de doudou, que Gabrielle l'entrainait déjà par la main vers la salle commune. Mais le temps de faire quelques pas, que la nourrice les apostropha.

Hop hop hop Gaspard, tu oublie ton épée.

Elle s'agenouilla prêt de l'orphelin et coinça l'arme en bois à travers la ceinture, puis d'un sourire signala à Gabrielle qu'ils pouvaient continuer.

Au fur et à mesure qu'ils approchaient de la salle commune, les sons de voix se faisait plus clair. Puis, un rire se fit entendre. Un rire qui fit frissonner Gaspard et le fit quelque peu sortir de sa rêverie. Encore deux marches , puis une et ils arrivèrent enfin à destination. Gaspard cessa de regarder le sol pour lever la tête et découvrir la source de ce rire étrange, mais le temps qu'il y arrive, le rire n'était plus. A la place, il avait devant les yeux une scène qu'il ne comprenait pas. Et tandis que Gabrielle le lâchait pour se lancer à l'assaut, il resta là, les yeux écarquillé, à chercher à comprendre ce qui arrivait. Son esprit encore plein de sommeille ne l'y aida pas. Tout semblait allez vite, trop vite. Et quand il vit Persan manipuler Marie, l'esprit ensommeillé du gamin y vit un hypothèse qui ne lui plut pas. Ses yeux bleus semblèrent se couvrir comme le ciel juste avant l'orage. Il s'avança de manière décidé vers l'homme,tira son épée en bois. Et d'un geste aussi maladroit que décidé, il le pointât sur l'homme.


Laisse Marie, méchant dragon!
_________________
Louise..
Le soleil matinal entrait à flots par la petite fenêtre de la chambre. Engourdie de sommeil, Louise chercha à s'enfouir plus profondément sous sa mince couverture de laine. Il lui sembla bien entendre des bruits, provenant de l'étage du dessous, mais elle ne releva pas. Absorbée, plongée dans ses pensées. Les évènements de la veille défilent dans sa tête..
Cette dispute.. MarieAlice qui avait défendu ardemment ses enfants.. Fait normale, sauf pour Louise. Elle avait raison. Non pas parce qu'une reyne a toujours raison, quoique, peut-être un peu, mais juste un peu. Les dragons n'existaient pas, elle en était convaincue. Les gentils méchants, si. Gaspard et Gabrielle n'en avaient tout simplement jamais croisés. Et puis, il y avait eu ce dernier geste de la part de Gabrielle.. La petite s'était attaquée à Nouche. Nouche.. Cette poupée que Louise traîne derrière elle inlassablement. Jamais, ô grand jamais personne n'apercevait la gamine sans cette poupée. Poupée qui lui avait été offerte par Emery, Emery le chevalier, son chevalier. Peut-être était-ce ce détail qui donnait à cette poupée une valeur inestimable aux yeux de Louise. Peut-être aussi parce que lors des moments de faiblesse de Lou, lorsque les souvenirs de sa vie d'avant sont trop pesants. Nouche est là, elle veille, réconforte la gamine dans une de leurs nombreuses discussions imaginaires et pourtant si réelles dans la tête de la petite. Peut-être.. Peut-être. Non, sans doute.

Si l'attaque qu'avait subie Nouche l'avait marqué. Tout autre chose accaparait l'esprit de Louise. "Ma fille" avait dit Persan. Elle était sa fille. Les mots avaient une sonorité étrange, particulière. Alors, c'était cela. Ce grand changement qui débarquait sans crier garde, dont on lui avait parlé à de nombreuses reprises. Grand changement qui marquait la fin d'une période. Une tout autre vie s'offrait à elle. Mais encore une fois, l'image de ses parents s'imposa à elle, et encore une fois, elle la repoussa. Difficilement. Ils appartenaient à cette période, à cette autre vie où Louise n'avait plus sa place. La gamine en avait mis du temps pour comprendre, elle en avait mis du temps à comprendre les insinuations des personnes auxquelles Louise expliquait que son père ainsi que sa mère se trouvaient sur les routes, "loin loin".
Inconsciemment, elle ressert son étreinte sur Nouche. Une question tourmente son esprit. Si Persan est devenu son père, devrait elle l'appeler comme tel ?
Froncement de sourcil, trop dur. Trop tôt. La blessure n'est pas refermée, pas encore.

Louise ne cesse de se tourner d'un côté et de l'autre de son lit.. Le sommeil ne vient plus. Elle se sent plutôt nerveuse, pourtant bien blottie, là, en boule. Se décidant à ouvrir les yeux, elle vit qu'un jour neuf s'était levé, mais il ne devait pas être bien vieux encore.. Un coup d'oeil du côté des autres couches lui appris qu'elle était à présent seule dans la chambre. Puis des paroles plus distinctes à présent, parviennent à percer le brouillard dans lequel elle baignait. Cette fois-ci, bien éveillée elle décida en soupirant et bougonnant de pousser sa couverture et de sauter à terre. Debout, à côté de son lit elle remarque qu'elle s'est endormie habillée. Constat qu'elle accueille avec joie, poupée à la main elle se dirigea vers la porte, l'ouvrit sans faire attention au bruit qui en échapperait ou non. Persan et Cassi étaient déjà levés, tant pis pour les autres.

Tout à fait réveillée, elle se précipita vers les escaliers, descendit les marches une à une. Prenant soin de ne pas lâcher Nouche tout en s'accrochant à la vieille rambarde en bois. Arrivée, elle balayât la salle d'un regard. Une grimace s'afficha sur son visage lorsqu'elle aperçue les deux enfants, ainsi que MarieAlice. Grimace qui disparaît aussitôt en remarquant le pichet d'entre les mains de Cassi.. Et le visage ruisselant de la tutrice des deux enfants. La jeune femme n'a pas l'air dans son assiette. Il faudrait être aveugle pour ne pas s'en apercevoir. Louise ne l'est pas, en revanche, elle est rancunière. Plus qu'il ne le faudrait pour une gamine de son âge. Son doigt pointé vers MarieAlice elle s'esclaffe. Persan n'a pas l'air content.. Qu'importe. Rapidement elle se faufila vers Cassi. Hissée sur la pointe des pieds, elle lui murmure "Choueeette ! Tu fais la même chose n'avec les deux autres bêteuhs aussi ? Hein !"
Le regard espiègle, sourire logé au coin des lèvres, la petite se régale.

Les cognacs c'est pour lui mettre sur la tête aussi ?
Persan
Mais quelle idée de faire des mômes ! Bon, d'accord, c'est agréable... mais après, vous en prenez au moins pour 10 ans. Persan jeta un regard peu amène au gamin qui le visait de la pointe de son épée de bois. Les sourcils froncés, il grogna sourdement, avant de crier.

Bouuuh !

Il allait reporter son attention sur Mariealice quand Louise arriva sur les lieux. Décidément...

Non, les cognacs, c'est pour les boire !

A nouveau, il tourna la tête pour aussitôt regarder de nouveau Louise.

Pour les grands !

Avec elle, on ne savait jamais... Il l'adorait depuis leur rencontre mais quelle tête de mule ! Il masqua un sourire. C'était certainement à cause de son sale caractère qu'il l'adorait. Sa fille... Il murmura les mots pour lui même puis se secoua. Il prit une serviette à l'aubergiste, hésita, prit la pile de serviettes, hésita de nouveau à éponger Mariealice, et finalement, tendit une serviette à la jeune femme.

Essuyez-vous, donc...

Il avait tâché de le dire le plus aimablement possible mais se sentait vraiment mal à l'aise.
_________________
Mariealice
Mon Dieu que cela faisait du bien.. Et pourtant tellement de mal à la fois. Comment exprimer l'innommable? Comment justifier qu'une mère perde son enfant? Qu'elle lui survive? Marie ne le pouvait pas et chaque rire résonnait en elle comme le fracas d'un coeur réduit en miette par un mot de quatre lettres accolé au nom de son fils. Mort. Quelle importance avait alors le reste du monde face à cela?

Jamais elle n'aurait cru pouvoir connaître un jour une telle douleur et pourtant rester debout. Enfin si on pouvait appeler cela debout. Son esprit semblait vouloir se fissurer à son tour, sans doute pour finir en morceaux lui aussi. Le rire continuait, se répercutant contre les parois de son être, finissant par l'emplir, plus aucun autre son ne parvenant à passer la barrière.

Ce ne fut donc pas un son qui arrêta net la spirale infernale mais une douche d'eau froide, la glaçant instantanément, la stupéfiant alors qu'elle restait sans réaction.

Seules les noisettes bougèrent, se dirigeant sur celle qui tenait encore le pichet à la main et balbutiait ce qui sonnait comme des excuses.

Nouveau cyclone à la suite dont elle était l'oeil, immobile alors que tout tournait à une allure folle. Gabrielle, Gaspard, Louise, Persan, le tavernier, tous gesticulaient, parlaient. Crâne pris dans un étau, langue collée au palais, regard passant de l'un à l'autre.

Elle sentait confusément qu'il lui fallait parler, répondre aux questions notamment des enfants, laisser de côté le reste mais n'y parvenait pas. Poupée de chiffons assise d'office à une table, verres de cognac commandés, chevalier à l'épée de bois voulant terrasser le dragon désigné par une petite brune à la joue peut-être encore douloureuse, petite reyne autoproclamée les regardant d'un air goguenard, Persant tendant un linge...

Assez...

Assez...

ASSEZ!

Cri tout droit sorti de ce coeur à vif mais refusant de franchir ses lèvres.

Main levée pour attraper puis s'essuyer, plus par habitude ou logique que par réel besoin. Cette eau répandue, l'allure qu'elle pouvait avoir... Seigneur comme elle s'en moquait.

Se reprendre, faire ce qu'on attendait d'elle, ce qu'elle devait.

Un signe de tête à Persan pour le remercier, bras tendus pour réceptionner deux enfants inquiets et bien vivants eux. Juste un murmure parvenant à sortir de cette gorge sèche et douloureuse.


Ce n'est rien....

_________________
See the RP information <<   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)