--Chad
Chad s'était approché de l'attroupement sans arrogance mais d'un pas assuré.
Il ne s'était pas mêlé directement aux autres invités.
Présent mais un peu en périphérie, observant tour à tour chacun d'eux.
Dans ce jeu étrange, dont il ne saisissait encore ni le but, ni les règles il avait acquis au moins une conviction, il ne connaissait personne dans l'assemblée. De cela il était certain et les visages masqués n'entamaient pas cette certitude tant il était roué à laisser parler cet instinct qui jamais ne l'avait trompé sur la nature des gens qu'il rencontrait et dont il était exercé par ailleurs à deviner ou plutôt pressentir les intentions. Sans doute cette prédisposition lui avait-elle plus d'une fois sauvé la mise, voire la vie.
Lorsque l'homme qui s'était présenté sous le nom de Logann s'adressa à lui d'un air qui lui sembla faussement nonchalant pour lui demander son nom, Chad ne scilla pas et c'est d'un trait qu'il se nomma sans réfléchir très longtemps à l'idendité qu'il allait donner parmi toutes celles qu'il utilisait au grè des circonstances : Chad, messire.... Logann, je crois.... et laissant l'intonnation en suspens entre affirmation et fausse interrogation, il eut un sourire un peu ironique sous le turban qui masquait ses lèvres, se demandant pourquoi cet homme le fixait ainsi. Il en ressentit un léger pincement au creux du plexus mélange d'une vigilance qui s'installe teintée du plaisir inéffable de faire naître la curiosité, le trouble, l'inquiétude...? pour l'heure il n'aurait su le dire.
Il en était là de ses réflexions lorsque la dénommée Belladonne prit la parole.
Elle semblait tendue, nerveuse et Chad eut l'impression que parler lui devenait urgent.
Les mots comme bouée ? Les rationnalisations langagières pour chasser une culpabilité mal dissimulée ? Le discours pour se donner plus de force ? L"aveu pour tenter l'alliance, pour s'affilier à une communauté malfaisante mais dans laquelle on peut s'identifier. Ah oui peut être.... les criminels pouvaient également avoir besoin de reconnaissance in fine ?
Chad ne savait pas ce qu'il en était pour cette femme : une de ces hypothèses, toutes à la fois ou alternativement...
Mais pour lui aucune ne convenait. Il n'éprouvait pas le besoin de dire, de raconter, de se justifier, d'expliquer, ni de se confier, il n'éprouvait aucun remord, il avait un but, un idéal.
Chad tuait froidement parce qu'animé d'une passion brûlante. La science. Alchimiste macabre, il était devenu un expert en matière de poisons, substances létales ou non, pour la fabrication desquels il s'essayait à toutes sortes d'expériences qui nécessitaient à la fois argent et cobayes.
Les êtres humains dans ce contexte n'étaient pour lui que des objets d'étude qui lui permettaient de perfectionner ses recherches et dont la mort, au détours, lui rapportait lorsqu'il tuait sous contrat, les subsides indispensables pour acquérir les produits nécessaires à la fabrication de ses drogues et venins. Et il était devenu très célèbre pour ses préparations mais aussi pour les scénarii qu'il savait imaginer pour faire passer une mort violente par empoisonnement pour une maladie ou une affection délétère. Il travaillait beaucoup.
Mais non Chad n'avait pas envie d'entrer dans ces considérations ce soir, il était venu pour s'amuser comme promis sur l'invitation.
Si le jeu devait être trouble, sadique, décadent il ne s'en plaindrait pas tant qu'il resterait du bon côté, celui des vainqueurs. L'empathie qu'il pouvait éprouver à l'égard de ses congénères était toute relative.... enfin maintenant qu'aucune femme ne réussissait plus à l'emporter dans les affres d'une passion aussi forte que celle qu'il ressentait pour son art. Une fois, une femme, une seule....
Les yeux un peu dans le vague, son regard passa sur les femmes présentes.... "non cela ne changera pas ce soir à première vue" songea-t-il.
Pour la seconde fois Chad prit la parole de sa voix profonde et cassée par les vapeurs et les fumées : "et bien messire Le Masqué, consentirez-vous à nous dire un peu quelles réjouissances vous nous avez concocté en dehors de vos amuses bouches et du plaisir de la compagnie de ces charmantes "spécimènes ?"
Il ne tomberait certainement sous aucun charme ce soir, mais il n'avait rien contre l'idée de s'offrir des friandises si l'occasion lui était donné, alors autant se montrer galant sans mièvrerie, mais galant.
Et ce disant,il prit la main de la dénommée Ellia et l'effleura de son souffle dans une demi révérence.
Il ne s'était pas mêlé directement aux autres invités.
Présent mais un peu en périphérie, observant tour à tour chacun d'eux.
Dans ce jeu étrange, dont il ne saisissait encore ni le but, ni les règles il avait acquis au moins une conviction, il ne connaissait personne dans l'assemblée. De cela il était certain et les visages masqués n'entamaient pas cette certitude tant il était roué à laisser parler cet instinct qui jamais ne l'avait trompé sur la nature des gens qu'il rencontrait et dont il était exercé par ailleurs à deviner ou plutôt pressentir les intentions. Sans doute cette prédisposition lui avait-elle plus d'une fois sauvé la mise, voire la vie.
Lorsque l'homme qui s'était présenté sous le nom de Logann s'adressa à lui d'un air qui lui sembla faussement nonchalant pour lui demander son nom, Chad ne scilla pas et c'est d'un trait qu'il se nomma sans réfléchir très longtemps à l'idendité qu'il allait donner parmi toutes celles qu'il utilisait au grè des circonstances : Chad, messire.... Logann, je crois.... et laissant l'intonnation en suspens entre affirmation et fausse interrogation, il eut un sourire un peu ironique sous le turban qui masquait ses lèvres, se demandant pourquoi cet homme le fixait ainsi. Il en ressentit un léger pincement au creux du plexus mélange d'une vigilance qui s'installe teintée du plaisir inéffable de faire naître la curiosité, le trouble, l'inquiétude...? pour l'heure il n'aurait su le dire.
Il en était là de ses réflexions lorsque la dénommée Belladonne prit la parole.
Elle semblait tendue, nerveuse et Chad eut l'impression que parler lui devenait urgent.
Les mots comme bouée ? Les rationnalisations langagières pour chasser une culpabilité mal dissimulée ? Le discours pour se donner plus de force ? L"aveu pour tenter l'alliance, pour s'affilier à une communauté malfaisante mais dans laquelle on peut s'identifier. Ah oui peut être.... les criminels pouvaient également avoir besoin de reconnaissance in fine ?
Chad ne savait pas ce qu'il en était pour cette femme : une de ces hypothèses, toutes à la fois ou alternativement...
Mais pour lui aucune ne convenait. Il n'éprouvait pas le besoin de dire, de raconter, de se justifier, d'expliquer, ni de se confier, il n'éprouvait aucun remord, il avait un but, un idéal.
Chad tuait froidement parce qu'animé d'une passion brûlante. La science. Alchimiste macabre, il était devenu un expert en matière de poisons, substances létales ou non, pour la fabrication desquels il s'essayait à toutes sortes d'expériences qui nécessitaient à la fois argent et cobayes.
Les êtres humains dans ce contexte n'étaient pour lui que des objets d'étude qui lui permettaient de perfectionner ses recherches et dont la mort, au détours, lui rapportait lorsqu'il tuait sous contrat, les subsides indispensables pour acquérir les produits nécessaires à la fabrication de ses drogues et venins. Et il était devenu très célèbre pour ses préparations mais aussi pour les scénarii qu'il savait imaginer pour faire passer une mort violente par empoisonnement pour une maladie ou une affection délétère. Il travaillait beaucoup.
Mais non Chad n'avait pas envie d'entrer dans ces considérations ce soir, il était venu pour s'amuser comme promis sur l'invitation.
Si le jeu devait être trouble, sadique, décadent il ne s'en plaindrait pas tant qu'il resterait du bon côté, celui des vainqueurs. L'empathie qu'il pouvait éprouver à l'égard de ses congénères était toute relative.... enfin maintenant qu'aucune femme ne réussissait plus à l'emporter dans les affres d'une passion aussi forte que celle qu'il ressentait pour son art. Une fois, une femme, une seule....
Les yeux un peu dans le vague, son regard passa sur les femmes présentes.... "non cela ne changera pas ce soir à première vue" songea-t-il.
Pour la seconde fois Chad prit la parole de sa voix profonde et cassée par les vapeurs et les fumées : "et bien messire Le Masqué, consentirez-vous à nous dire un peu quelles réjouissances vous nous avez concocté en dehors de vos amuses bouches et du plaisir de la compagnie de ces charmantes "spécimènes ?"
Il ne tomberait certainement sous aucun charme ce soir, mais il n'avait rien contre l'idée de s'offrir des friandises si l'occasion lui était donné, alors autant se montrer galant sans mièvrerie, mais galant.
Et ce disant,il prit la main de la dénommée Ellia et l'effleura de son souffle dans une demi révérence.