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[RP Décize] Préparatifs d'un heureux évènement... ou pas !

Moran
[Chambre d'invité : celle de Judas.]

Trois coups sont frappés, le seigneur attend son arrivée, aussi passe-t-il la porte lorsque la voix s'élève, lui intimant d'entrer.
Le Von Frayner est là, sortant fraichement du bain, la peau encore ruisselante de gouttes d'eau.
Point de pudeur pour ces hommes, qui se connaissent à présent bien, très bien même.

La bouche de l'ibère se fend d'un sourire, car cela fait longtemps que maître et sénéchal ne se sont revus.
Les blessures de sa dernière attaque sont encore sensibles sous la chemise pourpre qu'il a revêtu, mais il ne s'en soucis guère. Aujourd'hui est le jour de Judas et lui seul comptera.
Déjà apprêté, Moran n'a pas fait les choses à moitié. Noir et rouge, les couleurs qu'il ne quitte jamais, ont été retravaillés en quelques assemblages délicats, par les mains habiles de la grande des Juli.
Seule la récente balafre qui orne sa joue droite, contraste avec la tenue du jour.



Le corps du géant s'avance, afin de venir serrer l'avant bras du seigneur avec une force mesurée.

Ah, Judas, qu'il est bon de vous revoir. La présence d'un compagnon masculin m'avait manqué.

Et les onyx de détailler le corps du sombre futur époux.

Vous voilà bien joliment vêtu, je suis certain que cela plaira à la promise.. mais je pense que nous devrions songer à vous rajouter quelques menues pièces de tissus qu'Attia vous aura confectionnés afin de ménager monseigneur Fitz qui a l'âme sensible !

Le sourire se fait sournois, car l'idée ne déplait pas au Lisreux qui aime depuis quelques temps, à tourmenter le pauvre homme d'église.

Il n'y avait plus qu'à espérer que ce dernier n'irait pas dénoncer la position dans laquelle il avait découvert le boiteux et Rosalinde, lors d'une soirée mémorable. Sans quoi.. ce jour heureux risquerait de tourner au règlement de comptes.

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Judas
[Judas/Moran]

La carrure de l'ibère avait fait son apparition dans l'encadrement de la porte, cette porte qui devait en ce jour solennel rester fermée. Frayner avait émergé de son baquet, propre comme un sou neuf, mais la mine aussi fermée qu'un jour de deuil. Lorsque le visage de Moran, sa démarche boiteuse et sa tête de plus que lui lui apparurent, les traits de son visage se détendirent de façon étonnante. Voilà près d'un mois qu'au gré de leurs pérégrinations respectives les deux hommes n'avaient pas eu l'heur de partager un moment ensemble. Une histoire de rousses pour l'un, une histoire d'étendard pour l'autre, dieu savait combien leur temps avait été consumé.

Moran. Inconnu d'un tripot hier, témoin de mariage aujourd'hui. L'ami, le confident, le complice, le seul homme qui pouvait se targuer de lui tenir le crachoir nu au sortir de son bain. Mieux valait que Decize soit aveugle, il était des scènes qui selon les endroits imprégnaient les murs... L'heure était bien cérémonieuse, aussi la seigneurie de l'Epine semblait fermée à double tour, toutes portes repoussées, tout murmure étouffé dans les draperies des tenues d'apparat. Decize gardait le secret, de cloisons en cloisons, de couloirs en couloirs de la préparation des acteurs qui entreraient en scène bientôt; sous le regard bienveillant des statues de cathédrale. Le castel semblait introspecter, observer en silence tous les détails de ces conversations d'alcôves et des confidences que l'on fait aux moments cruciaux. Serrant le bras du sénéchal le Frayner l'assura de ses sentiments réciproques.


Et moi donc mon ami, et moi donc. Je me réjouis de voir que le fer n'aura pas eu ta peau.


Une étoffe propre fut saisie à la volée sur un prie dieu qu'une bonne âme - dont on imaginait aisément l'identité - avait fait placer dans la pièce, des fois que Judas aurait besoin de se faire recommander avant de jurer quelques serments devant l'autel... L'homme se frictionna avec vigueur, réagissant aux propos de son voisin.

Ajoutes-donc, et sans retenue! Nous avons parait-il encore besoin de Monseigneur pour entrer dans la grande famille de la vertu.

En réalité, Judas escomptait masquer un amaigrissement naissant, revenant tout droit à sa rupture silencieuse avec la Roide, ou plutôt sa fuite appréhendée vers Paris, ce qui connaissant l'animal revenait a peu près au même. Il sentait le changement imminent, le vent tourner... Quelques couches de tissus et d'habiles superpositions l'assureraient de ne pas passer pour un souffreteux ou un chétif de la première heure, impensable pour toute fierté Bourguignone.

Dans la pièce d'à coté sans doute que tout était plus compliqué. Si la toilette de Judas prendrait tout au plus une heure, les femmes ne s'aisiaient pas aussi facilement. Faute de mère, Judas avait son alter-ego hispanique, touchant. Comme on manderait l'imandable le futur marié hasarda:


As-tu vu la promise, sa robe peut-être?

Qui tente rien n'a rien.
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Moran
[Judas/Moran]

Si le corps du Von Frayner s'était affiné, Moran ne releva pas, car il était courant qu'en cours de voyage, l'exercice et la fatigue n'aidaient pas à gagner du poids. Combinez à cela, les piques de colères ou les anxiétés du maître, et le résultat était évident.. dû moins pour l'ibère, qui n'avait pas été au courant de toute l'histoire. Faute d'entrevues.

Judas le questionne, Moran s'interroge. Est-ce là un réel intérêt pour la promise ? Ou veut-il s'assurer qu'elle sera à la hauteur pour ce jour ? Car il est de notoriété publique que le fougueux Judas Von Frayner ne tolère aucun écart, aucune ombre sur son tableau.. toile qu'il tisse lentement mais sûrement pour atteindre ses objectifs.


Avec toute l'euphorie régnante dans le domaine.. Impossible de vous dire. De nombreuses donzelles se pressaient dans tous les sens mais aucune ne m'a attiré l'oeil comme va certainement le faire votre épouse lors de son arrivée !

Les pas le mènent jusqu'au lit, sur lequel les serviteurs ont étendus les différentes étoffes que des mains d'or ont réalisées avec minutie.
L'âme d'artiste du Lisreux fait surface un court instant, tandis que ses doigts effleurent les textures, avec une délicatesse proche de l'admiration.
L'étincelle des onyx s'assombrit comme la main se défait des vêtements, forcée par l'hispanique.
"manquerait plus que je jubile devant du velours et ma carrière est finie, assurément.

Le regard se reporte sur Judas et devient scrutateur. Les traits de l'ami semblent tirés, tendus. Sa question en elle même est inhabituelle pour qui connait le bonhomme.
Pourtant, le Von Frayner était prêt à tout, même à prendre épouse, pour obtenir ce qu'il souhaite. Le sénéchal se souvenait de la colère qui s'était emparée de lui lors de l'annonce de la "Poney Rose". Un mariage, sinon pas de seigneurie, les femmes sont décidément bien vicieuses et fourbes, toutes sans exception.
Leur plaisir se situe dans le fait de voir un homme se plier devant leur désir. Mais ici, Judas ne se pliait pas vraiment, adepte des contorsions, il se tordait simplement pour toucher au but. Quitte à ramasser une femme de plus en route, après tout, elle ne sera toujours qu'une de plus, avec juste un peu plus de titres et de lumière.
Moran s'imaginait qu'une fois les regards détournés du couple, le jeu ne serait plus le même.
N'accompagne Judas, qui le peut.


Est-ce de la nervosité ? De l'empressement ? ou de l'impatience que je crois lire sur vos traits ?

Impossible de comprendre Judas sans avoir passé quelques temps près de lui. Et même alors, celui-ci pouvait encore vous surprendre.
Le boiteux ne se privait donc pas de questionner ouvertement. Il avait gagné ce droit en le servant fidèlement et il en usait sans complexe.



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Judas
[ Judas/Moran]

Ha Moran... Ta délicatesse est sans limites.

Il soupira, s'approchant du lit, toujours nu comme un ver. Moran savait pertinemment sur quoi reposait ce mariage. De là à dire que l'époux allait s'extasier devant l'épouse... Et sa robe bleue. Car elle serait bleue, Judas en était convaincu, du peu qu'il connaissait sa promise il n'avait pas raté son gout pour le bleu. Aussi par esprit de contrariété avait-il choisit du rouge pour sa propre tenue de cérémonie. Au moins cela annoncerait la couleur. A contrario du grand hispanique, Judas lui, tua la délicatesse.


Je ne suis pas pressé de prendre cette petite pintade pour épouse.


Le ton était ferme et ne marquait aucune hésitation, aucun trait d'humour. D'ailleurs l'homme ne plaisantait guère des femmes, ou ne plaisantait guère tout court. Il profitait. Après la cérémonie, plus jamais Judas ne parlerait de celle qu'on lui donnait de cette manière. Alors avant le grand moment, Frayner se lâchait. Personne ne pouvait l'entendre, la porte était bel et bien close, et Moran était un confident d'une discrétion sans nom.


Est-on pressé de devenir raisonnable?


Il secoua la tête en réponse à sa propre question. Les prunelles corbeaux s'attardèrent sur sa tenue, disposée de pied en chef sur la couche, comme on dessinerait un second Judas sans tête ni membres, sans consistance. Au niveau de la tête, un diadème léger à nouer, et vers le col en pélisson le collier clinquant des Von Frayner. Le fameux, volé à Paris par Erwelyn Corleone en personne. Dieu qu'ils en avaient fait du chemin depuis Notre Dame et les envies meurtrières... Comme pour passer aux choses plus sérieuses, puissent-elles l'être, il conclua d'un maigre sourire.


Bien. A nous.

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Moran
[Judas/Moran]

Citation:
Est-on pressé de devenir raisonnable?


Question posée et qui demeura sans réponse. Moran était habitué, le Von Frayner posait souvent des interrogations qui affirmaient plutôt que de questionner.

Devenir raisonnable, le Lisreux avait un mal fou à s'y plier. Pourtant, à son âge, il devait songer à sa descendance, l'orgueil de tout homme étant de laisser une trace derrière lui.
Inlassablement, pourtant, il se plaisait à goûter aux délices féminins, non pas par attrait pour l'infidélité, juste par plaisir de la diversité. Aucune encore n'avait su lui donner l'envie de rester.
Peut-être qu'alors, le mariage arrangé, restait la bonne solution. Le soucis de la famille réglé, les sentiments mis de côtés, il restait aux époux, la possibilité de faire ce qui leur convenait de mieux.

Mais l'ibère ne s'attarda pas sur la question, déjà Judas se postait devant les vêtements, les affrontant comme on défierait l'ennemi d'un duel.
"Bien à nous", phrase lancée avec courage et détermination face aux étoffes qui bientôt l'étoufferaient dans un mariage indésirable.


Voyons ça du bon côté. Nous allons festoyer, boire et nous distraire, bientôt vous aurez vos nouvelles terres et..Peut-être même qu'une surprise vous attendra lorsque vous vous serez lassé de votre épouse.

Les onyx, offrent un brin de malice au sombre regard du seigneur, tandis que la main se tend, pour attraper la chemise de lin.
Avec l'habitude de manipuler quelques étoffes lorsqu'il travaillait à l'atelier, le boiteux aide Judas à l'enfiler, lissant les plis avant de récupérer les bas et de les tendre au Von Frayner.


Je ne voudrais pas abuser.. je pense que vous préférez les enfiler vous-même ?

Et d'éclater de rire, libérant la tension retenue dans cette matinée de préparatifs.
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Judas
[Judas/Moran]

Le contact du lin sur ses épaules nue était agréable, apportant une touche de fraicheur à l'atmosphère de Juillet qui commençait sérieusement s'échauffer. Les cheveux humides furent passés par dessus l'étoffe, qu'ils mouillèrent un peu.

Une surprise? Que veux-tu dire...

Il ajusta sa chemise, le regard fixant le mur d'en face sourcils légèrement arqués. S'il parlait de gosse, Judas allait transpirer. Au sortir du bain ce serait une infamie! La coutume voulait qu'avant le mariage les époux ne devaient pas se regarder, Moran tenait le rôle du miroir. Le commentaire en plus. Les liens des manches furent resserrés, la nudité de Frayner n'était plus qu'un vague souvenir. Senestre s'empara des manchons de cuir posés auparavant sur le lit près de la pièce manquante. Le brun des accessoires trancha avec l'écru de la chemise, le rendu était plutôt réussi. Satisfait il regarda Moran afin d'obtenir une approbation réciproque et eut un hoquet rieur.

Pour les bas, ça ira bien. En espérant qu'Attia Des Juli n'ait pas trop ajusté la taille.

Sur ce coup là Judas mentit. Il espérait bien au contraire que la perte d'une demi taille soit comblée par des bas légèrement plus serrés que prévus. Ils furent enfilés prestement.
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Moran
[Judas/Moran]

L'ibère acquiesce, les onyx satisfaitent du travail des Juliesque sur le tissu qui tombe parfaitement. Le Von Frayner est redoré, la carrure semble plus marquée par la chemise, les manchettes apportant la touche masculine avec finesse.

Le sourire s'allonge, alors qu'il le questionne.


Les surprises ne sont pas faites pour être révélées avant l'heure. Sachez simplement que Rosalinde et moi avons oeuvré longuement pour vous la préparer !

Rose et lui oui, en espérant que la félonne n'était pas allée colporter quelques rumeurs sur leur couple, ou soit disant union. Il y avait eu trop de bruits à ce sujet à Nevers pour ne pas inquiéter Moran.
Les rêveries sont écartées d'une brève secousse de la tête, l'heure n'étant pas aux soucis mais aux réjouissances.
La tunique de drap de taffetas est attrapée. Rouge, le géant, l'admire quelques secondes avant de la faire glisser par dessus la chemise de Judas. Superbe contraste, le pourpre rehausse le teint du seigneur avec subtilité.
La ceinture de cuir est bouclée par dessus, l'ibère s'éloigne pour observer le futur époux, mine concentrée.


C'est du plus bel effet !
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Judas
[Judas/Moran]

Judas passe la tunique aux galons d'orfroi bordant sa découpe basse et ornant également l'encolure qui est ouverte d'une fente verticale. Le ceinturon assorti aux manchons est travaillé de ciselures légères que réhausse une grosse et lourde boucle. Alors qu'il le serre à bonne taille il repense à la lettre que Rosalinde lui a fait parvenir un petit mois auparavant lorsqu'il était en terres bretonnes, loin de la Bourgogne. Ha pour sûr, ce fut là un heureux hasard, sans quoi s'il avait eut la rousse sous la main il l'aurait étranglée. Le limier de Petit Bolchen prenait un malin plaisir à taquiner son seigneur... Et cette plaisanterie là fit un effet boeuf. Judas avait déjà eu du mal à digérer son aventure avec Finn, voilà que maintenant il la soupçonnait de toucher à Moran. Si le premier piqua l'égo de Judas, l'idée qu'elle ne s'acoquine du second lui fit crisper la mâchoire. Voyons ce que Moran avait à répondre, "fidèle" ami, troussait-il celle qu'il payait pour le renseigner?

Rosalinde et toi... Et à ce propos, qu'en est-il de ton envie de la prendre en épousailles?

Citation:
    Ici tout va bien, Moran et moi avons décidé de nous marier, à votre exemple.
    R.


Le regard dévia du mur d'en face à la trogne ibérique. Il se saisit du seul vêtement fourré posé sur le lit sans pour autant cesser d'observer le Lisreux. Car c'est là le grand luxe et, dût-on suer à larges gouttes au mois de juillet, on met fièrement du vair. Chez notre futur époux il est disposé en très large bande sur le manteau rouge à la découpe circulaire qui d'une agrafe est disposé et élégamment retenu sur l'épaule gauche. Un fin lien de cuir vient renforcer le maintient en passant sur sa poitrine puis sous son bras visible.

Attendant leur tour pour parfaire la tenue presque achevée, bottes et bijoux. Finalement cette préparation avait avancé a bon ryhtme, Judas était certain qu'ils seraient sur le départ au dehors bien avant l'épouse. On connait la capacité des femmes à se faire désirer...

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Moran
[Judas/Moran]

La contemplation ne dure pas longtemps, aussitôt effacée par les propos du seigneur.
Moran passe de l'étonnement, au doute, puis à la colère avant de reprendre un masque à peu près présentable.
Les poings sont serrés, la mâchoire crispée alors qu'il murmure, assez fort pour que Judas puisse l'entendre :


La peste soit cette putain.

Rosalinde l'avait eu sur ce coup et si il n'était pas en plein préparatif du mariage du Von Frayner, l'ibère serait déjà allé donner une correction à cette poule rousse trop bavarde.

Après quelques minutes de tentative de contrôle de lui même, les lèvres se meuvent enfin.


Ce n'était qu'une plaisanterie. Elle m'avait défié de la surprendre, ce que j'étais assuré de faire en lui proposant pareille union, rien de plus, je déteste perdre un défi comme vous le savez.
Mais je ne vous cache pas que je l'ai goûté. Coincés à Nevers, alors que les villageois dorment la plupart du temps, elle a servi à meubler mes nuits.


Abjecte l'ibère ? Non, rancunier. La friponne avait joué la vipère, il pouvait jouer le félin, retombant sur ses pattes qu'importe la situation.

Le collier est attrapé, alors que les doigts tentent de se décrisper, le sourire est forcé mais dans une démarche sincère. Loin de lui l'idée de trahir Judas, rousse et géant n'avaient fait que profiter de plaisirs indépendants du Von Frayner.


Si vous me le permettez, j'aimerais me charger de corriger sa langue de sorcière dès la fin de votre mariage.

L'objet est relevé devant le futur époux et le Lisreux arrête son geste, attendant l'accord de ce dernier pour le lui accrocher. Ce pas annoncerait soit sa mort, soit le pardon du seigneur. Aucune demie-mesure avec le sombre.
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Judas
[Judas/Moran]

Infâmie. Craintes confirmées, elle l'avait eu. Car Judas avait assez eu de temps pour observer Rosalinde, il en était arrivé à la conclusion que c'était elle qui attrapait les hommes et non le contraire comme elle savait le leur faire croire. Encore vexé de l'avoir laissée nier qu'il l'avait possédée un soir, Judas enrageait silencieusement. Finn et Moran, et qui serait le prochain? Et puisque cette femme avait le feu aux fesses, elle ne méritait pas mieux que son indifférence, ce qu'il avait décidé de lui servir avec talent. Désormais hors de question de lui accorder le moindre intêret en dehors des tâches pour lesquelles il la payait. Ses charmes? Il y était aveugle, les autres retrouvaient de toute manière la vue pour lui.

Ecoeurant. Cet appétit de plaire était écoeurant. D'une sérénité inhabituelle Judas tint à Moran un discours concis et tranchant.


Hé bien ne pouvais-tu pas meubler tes nuits autrement? Dieu sait combien d'hommes elle a séduit, tu es bon pour une chaude pisse. Et puis quelle déception... Que dirais-tu si je goutais Zoé? Si Rose n'est point ma soeur, elle n'en reste pas moins sous la protection des hommes de Petit Bolchen, par conséquent de la mienne et de la tienne. Et tu me demandes de la corriger? Tu n'avais qu'à réfréner tes ardeurs, elle ne t'aurai pas joué de vilain tour. Allez baste, garde tes mains à leur place dorénavant, tu sauras à quoi t'attendre avec cette gredine.


Judas Gabryel, l'hopital qui se fout de la charité. Frayner avait bien d'autres chats à fouetter que d'éponger les règlements de compte des Bolchéniens qui les cherchaient. L'homme estimait qu'il était le seul à pouvoir jouir du privilège de la vengeance, pourtant nul doute que Moran passerait outre son veto dans son dos. Sans le savoir - ou pas - l'Ibère avait marché sur ses plates bandes, quoi qu'au fil du temps et des aventures du limier de Petit Bolchen le seigneur les accueillait avec une lassitude certaine. Clôturant sa conversation en se laissant passer le collier de gemmes frappé aux armoiries de la famille il soupira. Sa mélancolie depuis que l'Anaon s'était murée dans le silence prenait le pas sur tout le reste, aussi loin de lui l'envie de s'occuper des enfantillages des uns, des chaleurs estivales des autres. Les membres qui constituaient Petit Bolchen se devaient de rester unis, envers et contre tout, le satrape n'accorderai aucune pitié aux contrevenants.

Lorsque le bijoux fut fermé il ceint son front du diadème léger aux liens de cuir et s'assit sur le lit afin de parachever sa tenue d'une paire de bottes neuves. Il les passa avec lenteur, et noua leur liens avec fermeté. Ainsi fût achevée la préparation vestimentaire de Judas Von Frayner le jour de son mariage.




Il se leva, passa machinalement une main dans la fourrure courant sur son épaule et invita son témoin a le suivre à l'extérieur.

Allons attendre la Wagner au grand air...
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Moran
[Judas/Moran]

Première fois que la main du Lisreux le démange dans l'idée de frapper le Von Frayner.
Première fois aussi que la langue est mordue à sang, pour retenir des paroles malheureuses.
Première fois que les onyx se chargent de venin à l'encontre de Judas.
Il était entré libre à son service, il resterait libre durant. La menace à demi feinte du seigneur concernant Zoé avait vite fait de hérisser l'ibère.

Judas le savait, il savait que le point faible du Lisreux se situait en la personne de Shirine. L'utiliser contre lui vint creuser une balâfre, indépendante de celles faites physiquement. Celle ci était plus vicieuse et possédait un vilain goût de trahison.
Car il savait que le Von Frayner en était capable.

Tendu, il s'est tendu, le géant. Et tandis qu'il accroche le collier, l'idée malsaine de le serrer plus encore vient le surprendre. Ses mains tremblent, tandis qu'il s'oblige à laisser indemne le cou de son "ami".

L'homme déglutit, ravalant son écoeurement, et ouvre enfin la bouche, son esprit s'obligeant à viser une autre personne à abimer pour cette histoire : Rosalinde.


Judas, je vous croyais plus partageur, de tous les fruits que vous possédez, je n'ai tenté de goûter qu'à celui qui me paraissait le moins juteux car vous ne vous y intéressiez pas.
Quant à ma soeur, elle n'est pas à goûter ni par vous ni par quiconque d'autre, si vous tentez, je m'en vais.


Le regard, plus noir qu'à l'accoutumée l'observe se rhabiller, cet air méprisable que Judas arbore lorsqu'il se sent attaqué.
Rosalinde paiera, Rosalinde morflera.
Oui il passerait outre les paroles du sombre, car Moran venait de voir la limite de leur relation.

D'un pas il le suit, les traits forcés dans une attitude impassible. Il n'était finalement pas mécontent que sa soeur ait fait un caprice pour ne pas venir, car l'idée de la présenter au Von Frayner lui semblait bien dangereuse soudainement.

La porte est refermée derrière eux, Moran redevient sénéchal. Pour quelques heures du moins.

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Judas
[Judas/Moran, en gagnant l'extérieur]

Tu as raison. Goute-donc et interdit moi de gouter. Baise mon limier et menace-moi. Ha le malheureux, dire que jusqu'ici loin de lui l'idée de séduire sa soeur, c'était sans compter l'attitude déloyale de l'ibère, ce chantage à peine déguisé. Qu'avait il à faire de sa soeur? Lui qui au moment le plus solennel de sa vie n'avait l'esprit qu'à son amante Roide. Le quitter? Mais si pour deux paires de fesse Moran désirait retrouver sa liberté, il n'était rien de plus simple... Judas veillait sur ses poules, Moran aussi.

Ainsi soit-il.


Sur quoi il ne parla plus. Qu'avait-il à ajouter à ce que venait de lui servir Moran? L'affaire était on ne peut plus claire. Nourri, logé, blanchi, sautant la crémière et encore n'acceptant pas d'entendre que les histoires de coucheries ne devaient pas le détourner de sa tâche première. Hé bien soit, l'affaire reviendrait sans doute sur le tapis après le mariage, une fois que le rythme se serait apaisé pour tout le monde et que, qui sait, il faudrait de nouveau "meubler" l'ennui.

En passant des les coursives de Decize le futur marié ne manqua pas de tenter d'apercevoir Isaure, également de l'entendre. Mais rien n'y fit, l'endroit était peu bavard. Judas n'y verrait décidément rien avant que tout le monde ne se rassemble dans la cour du château afin de prendre ensemble le départ pour la cathédrale. Lorsque le soleil les accueillit au dehors, Frayner en plissa les yeux. La discrétion de Décize s'étendait jusqu'à sa luminosité calfeutrée, comme si même la lumière se faisait petite pour cacher les futurs époux du regard des indiscrets. Comme l'usage le voulait, Judas était à jeun, et dans la cour attendaient les montures qui conduiraient la Wagner et le Frayner devant l'Evêque.

Pour la jeune fiancée c'est une belle mule noire affeutrée* au harnachement clinquant. La sambue** est ornée d'ivoires incrustés d'or ; la couverture est en samit écarlate. Sur le frontail éclate une escarboucle brillante qui passe pour préserver de toutes les maladies. Le poitrail est muni de trente grelots d'argent et, quand la bête se mettra en marche, nul toute cette sonnetterie sera follement agréable à entendre... Pour lui un palefroi à selle émaillée de fleurettes d'azur, avec ses heuses***de cordouan qui recouvrent et préservent ses souliers. Non loin en rang d'oignons toutes les autres bêtes attendaient l'arrière cortège, sagement.

Le brun s'avança pour flatter l'encolure de l'animal qui lui était désigné plus par automatisme que par réelle affection et chassa ses sombres pensées. Pourvu que les femmes ne soient pas trop longues...


* Mule dont la selle rembourrée
** Selle
*** Bottes

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Anaon
- A l'extérieur de l'enceinte -

    Éclat du métal qui se joue des lueurs qui reflètent en sa lame. Les arbres à la parure clairsemée laissent choir une pluie de lumière qui s'abat en auréoles dorées sur les galbes de la peau hyaline. L'avant-bras s'amuse de ces raies éclatantes, se plaisant à faire miroiter nonchalamment le poignard ceint à son canon de cuir. La main se lève, jusqu'à offrir sa paume au ciel, au plus au dessus-de sa tête. Les azurites contemplent le jeu de lumière qui filtre d'entre ses doigts écartelés. Derrière cette clarté aveuglante qui lui éclate les rétines, elle devine, le ciel et son horizon de cobalt, sans doute à peine perturbé par quelques lambeaux vaporeux de nuage à la dérive. Les doigts se meuvent, la lumière frémit. Elle est belle, cette lueur, c'est à l'ombre des arbres qu'elle est la plus éblouissante. La pénombre souligne toujours l'éclat. Et elle lui brule les prunelles, mais pour rien au monde, elle ne fermera les yeux.

    Les doigts se recroquevillent avec détermination, comme si de ce simple geste elle pouvait capturer l'or coulant du ciel. Enclaver dans l'écrin de ses doigts sa lueur insaisissable. Figer sa beauté et suspendre l'instant dans le creux de sa paume. Le regard est pendu sur ce poing fermé qui s'abaisse d'une lenteur presque religieuse. Et les doigts s'ouvrent avec douceur pour ne dévoiler qu'un amas de vide...

    Il est des choses qu'on ne peut s'approprier. Des splendeurs insaisissables, nées pour être désirées. Il est de ces choses qui accrochent les regards, accaparent les esprits, forcent l'admiration jusqu'à la dévotion. Comme la lumière qui frappe le creux de sa main. Resplendissante. Elle a l'or a fleur de paume, mais elle aura beau fermer les doigts, jamais elle ne pourra se l'accaparer. Elle pourra le vénérer, lui servir des regards nimbés d'adoration, des démonstrations pudiques d'un amour pourtant débordant, elle aura beau fermer les doigts, jamais il ne s'y contentera. Il est des merveilles condamnées à être partagées... avec jalousie.

    Les feuilles se pavanent de mouvements langoureux, ébranlées par les soupirs subreptices d'un vent qui se fait désirer. Et leur danse vient chasser l'auréole lumineuse qui lui cerclait la main. Grattement affectueux dans ses cheveux. Le visage se relève pour contempler le nez chevalin qui s'est égaré dans ses mèches brunes. Les doigts se lèvent et la pulpe vient flirter brièvement sur le poil au toucher de velours. La monture est prête. Harnachement bouclé et barda qui lui épouse reins et épaules. Chaque chose a repris sa place des jours de grand voyage. L'épée orne de nouveau le flanc équin au milieu des sacoches, l'arbalète sa place en croupe et la dague a naturellement retrouvée le contact légitime du brun des braies féminines.

    Le regard brise cette vision qui lui laisse un goût d'amertume pour aller trouver les remparts qui la sépare de l'objet de tous ses désirs. Assise au pied de sa monture, elle attend depuis un temps qu'elle n'a plus cherché à compter. D'un geste machinal, elle resserre pour la énième fois les deux boucles qui retiennent le poignard contre son avant-bras. Banalité pour occuper l'attente, tout comme elle joue vaguement avec les liens du laçage qui resserre son gilet de jais. Patient, l'œil guète par la porte ouverte de l'enceinte. L'azurite est cernée, sans pour autant souffrir encore des affres des insomnies qui ne manqueront pas de revenir y creuser leurs nids. Impatient, l'œil cherche au milieu de la carrure des montures la silhouette qui la ferra vibrer.

    Et vient l'instant, ou elle croit deviner la porte du castel s'ouvrir sur deux formes mouvantes qui s'en échappent. L'attention se fige. Elle attend qu'ils se rapprochent pour embrasser la certitude. Mais le cœur lui, se fout bien de la distance. Il s'est déjà emballé. La mercenaire se délie, quittant l'appuie de l'écorce rugueuse. Et de se rapprocher sans oser se risquer à l'ombre des murailles. Les pas se mettent à découvert sur le chemin, suffisamment pour attirer le regard quand l'attention se portera dans sa direction. Les bras se croisent et les mains se pressent sur sa peau couverte d'une chemise blanche. L'étau se resserre tout comme son cœur se recroqueville au fond de sa poitrine.

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III - [Clik]
Judas
[Extérieur de Decize, Anaon/Judas ]

L'apparition ne peut qu'attirer l'oeil de Judas. Le visage légèrement tourné vers le chemin se redresse un peu vers la chemise blanche et surtout... Ce qu'il y a dedans. Anaon.

Humpf... Moran... Nous avons un problème.

Frayner étouffe un hoquet de stupeur, d'agacement, d'effroi, d'apaisement. Si quelqu'un la voyait ici à quelques instants de son mariage... Dieu que c'était inconvenant. On accuserait Judas de ramener sa maitresse sur les terres de la marquise, d'un manque de respect certain ou de toutes les ignominies de la terre. Pour autant la vision le rassérène, Roide avait fait la morte depuis leur retour en Bourgogne. Mais elle est là. Regard à droite, regard à gauche, seul moran pourrait être le témoin de ce non-rendez-vous, tout le monde se fait attendre. Alors...

L'homme prit à grand pas la direction des remparts qu'il dépassa, frôlant Anaon comme s'il ne l'avait pas vue, agrippant son bras afin de la sortir du champ de la porte non loin. La senestre de Judas vint prendre en coupe l'arrière de la tête brune et fière avant que les deux corps ne se heurtent l'un à l'autre contre la muraille à l'abri de tout curieux, du moins le mieux possible. Roide est prise en étau entre la rugosité des pierre et l'apparent abrupt de Judas. Apparent seulement car déjà il se fondait d'une morsure, douce et avide à la fois. Canines masculines accrochèrent la lippe à l'encoignure stigmatisée, les lèvres furent baisées et la voix cassée leur chuchota quelques mots rapides, haletant de l'excitation qu'amenait le risque d'être vu.


Tu es folle. Que viens tu faire ici?


Et dextre de se dresser en appui contre le mur, là juste contre le visage d'Anaon. Ainsi toute personne sortant de Décize ne verrait qu'un corps sans tête dissimulé par le bras du futur époux. Il sonda les yeux de sa voisine, y cherchant sa réponse . Voilà près de quatre jours qu'elle avait fait profil bas, ne daignant ni se montrer ni visiter son amant le soir tombé. Pourtant... Pourtant Judas pensait que leur rabibochement après l'annonce de son mariage était entamé. Il frissonna un peu en repensant à cette folle nuit de réconciliation sur l'oreiller à la discrétion de la Cardabella... Comme une seconde rencontre. "Danse pour moi. Crie pour moi. Meurs pour moi". Délectable. Mais bien fugace si l'on remet les uns derrière les autres les jours de silence qui suivit.
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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles... Entrez dans la danse.
Isaure.beaumont
[Quelques heures plus tôt, dans les appartements isauriens de Decize]

Les lourds rideaux filtraient les premiers rayons du soleil. Etendue sur les couvertures, Isaure, les yeux grands ouverts, fixait le baldaquin de son lit. L’oreille tendue, elle écoutait distraitement les bruits de la maisonnée qui s’éveillait. Les domestiques devaient déjà s’activer aux cuisines, et à l’idée des odeurs de pain chaud et de confitures gourmandes, Isaure se leva et rejoignit sur la pointe des pieds la porte qu’elle entrouvrit. Coup d’œil à gauche, coup d’œil à droite. La voie était libre. L’estomac, impatient et gourmet, s’exprima alors.

Isaure n’ignorait pas qu’elle devait rester à jeun pour ses noces, mais elle ne concevait pas un tel sacrifice pour un homme dont elle ne voulait pas. Ainsi, peut-être le Très-Haut s’opposerait-Il à cet hymen ? L’espérance fait vivre, n’est-ce pas ?

Elle n’avait pas fait trois pas que déjà des pas se faisaient entendre dans le couloir. Elle rebroussa alors chemin et courut se jeter sous ses couvertures, simulant une belle endormie. Les pas s’évanouirent rapidement et le silence revint, pesant. Elle n’osait plus se lever de peur de rencontrer sa cousine, ou pire, son fiancé. Etait-il réveillé, lui aussi ? Que pouvait-il bien faire ou penser ? Sûrement avait-il hâte de l’épouser. Elle était jeune, belle et cousine d’une marquise. Que demander de plus ?
Recroquevillée dans son lit, les bras croisés et plaqués tout contre son ventre pour étouffer la plainte qui s'en élevait, Isaure trouvait le temps long et pourtant, tout arrivait si vite. Aux aguets, elle attendait qu’on vienne la lever pour l’habiller. Alors, ce serait l’heure de ne plus penser pour ne pas regretter. Pour une robe, elle avait renoncé à Cassian, mais il était toujours là, dans ses pensées, l’accablant de reproches.

Enfin, et malheureusement, l’écho de pas se firent entendre avant de s’arrêter devant sa porte, celle dissimulée sous une tapisserie représentant un chevreuil s’abreuvant à l’ombre d’un chêne, une flèche fichée dans la cuisse. Pas de doute, sa nouvelle domestique était là. Les heures si lentes s’étaient égrenées trop rapidement, finalement. Elle y était.

Remontant les couvertures jusque sur son nez, elle s’agita dans son lit, cherchant une position qui laisserait croire à la nouvelle recrue que sa jeune maîtresse dormait encore profondément, retardant ainsi l’inévitable moment. La porte fut ouverte précautionneusement, les yeux encore ouverts, la respiration coupée, Isaure attendait qu’elle s’approche, et quand enfin elle ressentit sa présence à ses côtés, elle ferma les yeux, se faisant sourde aux murmures de la jeune femme.

Je dors. Je ne vous entends pas. Et je fais de l’apnée.

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