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[RP Décize] Préparatifs d'un heureux évènement... ou pas !

Gwennaelle
[Decize - préparatifs d'Isaure]

Peu avant l'aube, je me levai, me dépêchant de finir ma toilette, bien que sommaire. Ce jour, je ne devais pas décevoir. Ce jour, était le premier d'une nouvelle vie, pour ma maîtresse comme pour moi. Nous étions deux étrangères l'une pour l'autre, et pourtant, c'était à moi qu'incombait la tâche de la préparer pour son hyménée. J'en étais fière. Fière et anxieuse. Ce jour serait le dernier d'une nouvelle vie si j'échouais.

J'avais glané auprès des autres domestiques du domaine quelques renseignements qui me faisaient défaut. Aussi apprenais-je comment me comporter, mais également quelques éclaircissements sur le mariage de ma maîtresse. Mon coeur plaignait cette inconnue. Mais c'était la fatalité des plus grands, condamnés à tirer un trait sur leurs sentiments, les plus dévorant soient-ils.

Mais il était l'heure.
Je regagnais lentement les appartements de ma maîtresse. Il était l'heure.
Je montai les escaliers menant à la chambre, lentement. Je voulais lui laisser encore un moment de répit avant la fatalité de l'hyménée. Mais il était l'heure.
Alors je regagnai le couloir, la chambre était proche. Je m'arrêtai un instant sur le pas de la porte. Mais il était l'heure.
Ma main frappa un court instant sur le bois. J'attendais une réponse qui ne viendrait pas, je le savais. Mais il était l'heure.

Alors j'entrai.

J'attendais quelques instants, la porte refermée, que mes yeux s'habituent à la pénombre de la pièce. La maîtresse semblait dormir d'un sommeil profond, encore innocent. Je n'osais pas troubler ce sommeil paisible, mais je n'en avais pas le choix. Les ordres étaient limpides, et j'obéissais aux ordres. Près du lit, je chuchotai :


Made.. Maîtresse. Il est l'heure de vous réveiller. Maîtresse..

Je ne savais que penser de ce silence, peut être que le sommeil lui était de plomb, alors, j'haussai un peu le ton.

Il est l'heure, maîtresse. Levez-vous avant de vous mettre en retard..

Comme la jeune maîtresse se montrait réticente, je me déplaçai ouvrir les rideaux, afin que le soleil inonde de ses doux rayons la pièce. Une fois fait, je retournai près du lit où dormait la maîtresse. Plus pour longtemps.

Levez-vous, je vous en prie.

J'osais secouer légèrement le corps qui ne respirait plus. Un cri d'effroi sortit de ma gorge.
Panique.
Je ne comprenais plus, je ne voulais plus comprendre. La réveiller, et ce pour de bon, lui gorger d'air les poumons pour que je puisse -enfin- la préparer.

Une petite claque tomba, ferme, sur la joue isaurienne.
Dussé-je y perdre ma place, mais la maîtresse se lèverait...

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Anaon
- A l'extérieur de Decize -
    Judas & Anaon


    La certitude ne se fait pas prier pour poindre dans tout son être. De ses pas qui se figent jusqu'au frisson soudain qui lui dévore la peau. Les azurites ne manquent rien du spectacle clinquant des dorures qui s'animent sous le soleil. Si de part sa prestance naturelle on ne pourrait renier la noblesse du Von Frayner, aujourd'hui, elle n'en est que plus redorée encore par cette vêture qui rehausse toute l'élégance que peut lui conférer son rang. Et c'est cette grâce que l'Anaon se prend en pleine face. Une claque des plus cinglante pour lui prouver leurs différences.

    Lui, homme de titre, elle, femme de rien ou de bien peu. Au passé bâtard, aussi fangeux qu'il fut prospère. Aujourd'hui être antinomique, penchant de l'un à l'autre versant selon humeurs et circonstances. Roturière de trop bonne manière, Dame de trop peu de crédibilité. Elle laisse aux autres le soin de lui sculpter des visages, lui inventer des vies, lui tisser un avenir. Et a trop jouer de l'ambiguïté, tantôt servant le beau peuple, tantôt l'éduquant, elle ne s'était jamais senti ni supérieur ni même inférieur à ceux qu'elle côtoyait. Aujourd'hui pourtant, c'est la prise de conscience. L'amour rend aveugle, le mariage rend la vue dit-on. L'évidence s'impose. Il est tout, elle n'est rien. Et elle se sent des plus misérables.

    Le corps ne cille pas quand son autre la frôle. Seules ses pensées se brisent quand la main l'agrippe et la tire sans qu'elle ne lui offre aucune résistance. Et quand le choc survient, de son corps qui se heurte entre chair et pierres, elle n'offre rien d'autre en réponse que ses yeux qui se ferment.

    Graver encore, ce qu'elle a déjà scellé maintes fois dans les tréfonds de son âme. Le souvenir par chaque sens de cet être qu'elle adule. La peau frémit et se marque de la morsure. Les narines se plissent et s'enivrent de son odeur. Dénaturée, par les ablutions récentes qu'elle devine. «Elle hume la saveur du Von Frayner comme on savourerait la fragrance d’une fleur sauvage.» Retenir un geste, sa douceur, sa brutalité. S'imprimer d'un contact comme s'il était le dernier...

    Les mots s'épanchent. Elle frissonne à leurs timbres. La mâchoire s'entrouvre, trémule au toucher de ce souffle qu'elle pourrait cueillir à bout de lèvre. Et la langue se délie, d'une voix d'une douceur presque innocente.

    _ N'ai-je pas le droit de vouloir te voir une dernière fois?

    Le regard s'ouvre et se laisse sonder avec calme. Sa main droite se lève jusqu'à couvrir la pommette du seigneur et le pouce s'égare fugacement sur le pourtour de son diadème. La senestre rejoint sa consœur sur les courbes du visage, jusqu'à l'accompagner dans sa descente qui lui fait rejoindre son cou. S'attarder un instant sur l'artère palpitante, puis frôler avec douceur l'étoffe écarlate. Les mains repoussent délicatement Judas, un peu, dosant leur geste. Les doigts se perdent dans le soyeux du vair pour en savourer la facture puis les mains longent la parure dorée jusqu'à se rejoindre sur la médaille frappée a l'effigie des Von Frayner.

    _ Que tu es beau...

    Un aveu dans un murmure. Sincère autant que blessé. Le cœur se pince d'avantage. Les azurites se relèvent alors, pour retrouver la profondeur des prunelles sombres. Et à l'index de venir redessiner le chemin de ses lèvres. Pourra-t-elle seulement les oublier?

* Extrait de "Poupée Doppée, t'es ma beauté"
Musique " Whispers & Confessions ", The Tudors Saison 1 de Trevor Morris

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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III - [Clik]
Judas
[Extérieur, Anaon/Judas]

Encore. Voilà tout ce qui émane des gestes qui s'échangent. Le premier passant sentirait l'effluve de l'indécence à peine le couple dépassé, et s'il y avait le moindre endroit qui échappait à la surveillance d'un guet, d'un chemin de ronde ou d'indiscrets yeux par dessus les merlons... Il rit silencieusement, saisissant le menton de la brune.

Allons que dis tu, nous savons très bien que ce n'est pas la fin de tout , ce mariage.

Car Judas ne comprend pas. Comment le pourrait-il, l'idée n'est pas faite pour se faire un chemin jusqu'à sa tête. Anaon le quitte, et lui, lui ne fait que savourer cet instant comme si c'en était un plein de grâce. Leur nuit de grâce à eux fut partagée entre soupirs et confidences, Judas fut même surpris d'entendre Anaon chercher des réponses quant à leur avenir, " comment nous verrons nous après le mariage?", des renseignements sur la Wagner. " Est-elle belle?" , " Quel âge a-t-elle?" ... Alors non Judas ne comprend pas le dessein de la Roide après de telles conversations, elle ne peut qu'avoir réussit à passer outre tous ces changements, toutes ces contraintes. Tous ces mensonges. Le mi-rire de l'homme se meurt dans sa gorge tandis que ses traits retombent d'incompréhension...

N'est-ce pas que ce n'est pas la fin?

C'est ce que ses lèvres ne prononceront jamais, de crainte de provoquer ou de voir se réaliser l'impensable. Lorsqu'elle le repousse un peu il se fige beaucoup, soudain sceptique. La main abandonne le menton pour la fine gorge, fébrile. "Anaon! C'est donc de cette façon que tu salues ton hôte!! "

Que dis tu?

Non, il a mal entendu. Il a mal compris. Ce n'est qu'une sinistre plaisanterie. Si certains tiraient un trait sur leur sentiments comme le pensait la petite servante, force était de constater que Judas n'était pas de ceux-là. Mariage ou pas. Ha! Qu'importe le temps, qu'emporte le vent, mieux vaut ton absence que ton indifférence.**

                  "[ - Reste. De quoi as tu peur?
                  - De toi. ]
                  "*

                  *Extrait 'de poupée dopée t'es ma beauté'
                  ** Serge Gainsbourg.

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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles... Entrez dans la danse.
Rosalinde
[En chambre - Rosalinde/Rosalinde]


On dit souvent que les chats n'aiment pas l'eau. Rose devait être l'exception confirmant la règle, car la Gatita prisait par dessus tout les bains, réminiscence d'une opulence passée, lorsqu'elle employait, et non était la "subordonnée", comme il disait. Aujourd'hui était jour particulier, une promotion, passant de limier (et coursière) à témoin du marié. Elle comptait bien en profiter, alors bain elle avait exigé, bain elle avait obtenu.

Quelques heures devant elle, qui ne seraient pas de trop. Car elle devait être parfaite, car si elle n'allait sans doute pas être le point de mire de tous les regards, du moins, en était-elle certaine, certains se poseraient sur elle. Ne serait-ce qu'au moment où elle devrait aller parapher le registre. Ce dernier point d'ailleurs la contrariait, car elle espérait ne pas se trouver dans l'obligation de s'inventer un patronyme. Elle avait bien juré de taire le sien, et ce sans doute jusqu'à sa mort.

Tout allait y passer, du plus au moins glamour. Elle avait commencé par le visage, nettoyé dents, oreilles et ongles, traqué le moindre poil superflu à l'aide de cire chaude (engin de torture ramené d'Orient par les croisés, mais plutôt pratique pour éviter toute odeur un peu trop prononcée), à présent était sa partie préférée, elle se délassait dans son bain, après avoir saupoudré ses longues boucles rousses d'une poudre d'iris. La fleur, pas l'esclave. A son reflet dans l'ondée, elle souriait. Peau savonnée d'Alep, rare et cher, puis essuyée en sortant du baquet, huilée aux endroits les plus secs. A présent vient le temps de peigner les boucles, après avoir enfilé la chainse, présent de son parrain, qu'elle verrait peut-être en ce jour. Que le von Frayner ne se demande pas pourquoi, alors qu'il la payait grassement, elle n'avait pas de quoi se racheter une robe. Pour Rose, le soin de son corps passait même avant celui de sa tenue, il lui fallait ce qu'il y avait de mieux. Des mains blanches, une haleine fraiche, des cheveux brillants et une peau velouté, voilà quel était le secret pour séduire un homme.

    « Deux espèces de femmes : les unes veulent avoir de belles robes pour être jolies ; les autres veulent être jolies pour avoir de belles robes. » (Alphonse Karr)

Elle était en avance sur l'heure, bien trop. Certes elle avait prévu du temps additionnel, persuadée que Judas lui arracherait les yeux si elle était en retard, mais à ce point là... Comment occuper son temps ? Une idée point, et elle va se saisir du paquet, délicatement enveloppé, reposant sur sa table de chevet. Le présent pour Isaure, celui pour lequel elle avait du courir jusqu'à Paris. Elle allait lui offrir à présent, voilà qui serait une bonne occasion de prendre la température de l'humeur de la mariée avant le début des noces.

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En pointillés tout le mois de Juillet
Anaon
- A l'extérieur -
    Judas & Anaon


    " Je ne me serais pas permise de te quitter sans te saluer…. Je ne suis pas si ingrate." *

    La fin. S'ils avaient toujours fait sans se soucier des lendemains, jamais ils n'auront été aussi incertains qu'à l'heure d'aujourd'hui. La fin. Un bien grand mot sans doute. Une évidence peut être.

    Il a la voix légère, Judas. Guillerette presque. Excitée même? Ce mariage semble ne pas le déranger outre mesure. Il ne le voit pas comme un écueil, on croirait que pour lui ce n'est qu'une banalité. Il n'y a rien de banale pourtant. Çà ne l'est pas pour elle, çà ne devrait l'être encore moins pour lui. Judas, quand vas-tu comprendre?! Tu vas te marier, Judas! Te marier!

    La main enserre le cou qui ne lui résiste pas. La gorge s'offre même d'avantage, s'ouvrant sous les doigts qui lui font un étau quand le menton se rehausse légèrement. Elle s'abandonne, comme le cou gracile du cygne se livre à la main du chasseur. Et les yeux se ferment l'espace d'un instant. Que vas-tu faire Judas... Serrer? Alors serre. Encore. Serre, assez fort que je ne m'en réveille pas. Tue-moi si c'est ton bon vouloir, mais fait le vite et bien. Sans trembler ni abandonner. Tue-moi par amour. Ça m'éviteras de crever du mien.

    _ Je vais remonter sur Paris, Judas. Pour quelque temps... Tu traines dans ton sillage tout un amas de rumeurs. Si tu te tais, les autres parlent pour toi. Ne leurs donnons pas plus matière à médire. Laissons les choses prendre le cours qu'elles doivent prendre. Et moi... moi j'ai besoin de temps...

    Les azurites se révèlent. La voix ne s'est pas défait de son timbre de velours, drapée d'une sérénité trompeuse. La rage est passée, elle l'a laissé exsangue de toute colère. On la croirait résignée, elle ne l'est pas encore. L'émotion sait juste se contenir pour ne pas tomber dans des excès auxquelles elle se livrera bien à la faveur de sa solitude.

    Les mains ont retrouvé l'appui du buste écarlate, prêtes à se crisper sur l'étoffe pour enrayer la fuite éventuelle de son amant.

    _ Nous nous reverrons Judas. Mais laissons le temps au temps. Alors aujourd'hui épargne-moi. Ou alors...

    Le regard se fait plus insistant, les lèvres pèsent leurs mots.

    _... tue-moi.

    Puisque que tes mains semblent si prêtent à le faire. Elle le bouscule de ses paroles, le provoque et dans un sens lui fait plus mal encore. Comme une claque, elle voudrait lui faire ouvrir les yeux. Lui qui ne veut pas la comprendre, qu'il accepte au moins sa douleur et qu'il lui laisse l'opportunité de l'apaiser, même si elle doit s'en aller à des milles de là. Elle voudrait partir sans grand heurts, rendre son départ le plus doux possible... mais s'il l'oblige à donner des coups de pied dans la fourmilière...

    Les azurites retrouvent leur affection quand une main glisse avec précaution jusqu'à gagner la nuque de Judas. Et de se perdre dans les filins d'ébène en guettant la moindre de ses réactions.


* Extrait de "Poupée Doppée, t'es ma beauté"
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Images originales: Victoria Francès, concept art Diablo III - [Clik]
Isaure.beaumont
[Appartements Isauriens – Isaure/Gwennaelle]

Raidie dans le lit, Isaure ne bougeait pas. Elle retenait sa respiration et guettait chaque bruissement d’étoffe et craquement du parquet recouvert de lourds tapis. Même le murmure de la domestique qui vint lui chatouiller l’oreille ne parvint à la déstabiliser. Elle jouerait l’endormie jusqu’à ce que ses noces soient passées, s’il le fallait.

Les rideaux furent tirés, et à travers ses paupières closes, qui frémirent au contact de la lumière vive et chaude, Isaure semblait discerner des ombres rouges et orangées. Elle s’amusa des étrangetés du corps, des ces formes diffuses qu’elle semblait entrevoir. Elle était alors loin d’imaginer la menace imminente. Elle s’amusa même de la légère secousse, se forçant à ne pas sourire.

Et la joue Isaurienne claqua, surprenant sa propriétaire qui ouvrit de grands yeux bleus. Et en écho à ce geste désespéré de Gwennaelle, la main isaurienne vint rougir à son tour la joue de la jeune domestique.


- Avez-vous perdu l’esprit, pauvre sotte ! Ne vous a-t-on jamais appris qu’on ne levait pas la main sur la noble et belle damoiselle que je suis ! Je devrais vous faire couper la main ! J’espère pour vous que vous n’avez pas abîmé mon visage le jour de mes noces, car alors, c’est la corde qui vous attend !

La Wagner se leva, repoussant rageusement les couvertures. La claque ne l’avait pas blessée si ce n’est dans son égo. Elle avait été surprise par ce geste et vexée d’avoir été prise ainsi en traître. Ses pas la menèrent à sa coiffeuse, et la main se saisit d’un miroir de métal poli. Ses yeux inspectèrent minutieusement son reflet, tandis que ses doigts méticuleux s’assurèrent qu’aucun stigmate ne s’était invité sur sa peau lisse et bronzée.

- Hmm… Il semblerait que vous soyez née coiffée. Je me contenterai de vous mettre à la porte une fois que vous m’aurez habillée. Je ne garde pas des incapables à mon service !


Inutile de préciser que si les mots franchissaient ses lèvres, ils dépassaient surtout le fond de sa pensée. Isaure avait trop besoin de Gwennaelle pour s’en séparer dès son premier jour. Elle avait été recrutée par Clémence, afin de l’accompagner dans sa nouvelle vie, dans sa nouvelle demeure. Elle serait le lien entre sa vie passée et sa vie à venir et si Clémence l’avait élue, c’est qu’elle avait l’étoffe nécessaire pour l’accompagner, non ?


-Passons. Dans la grande mansuétude qui est la mienne, je vous laisse une chance.


Le ton de la fiancée se radoucit et reposant le miroir, elle se tourna vers la jeune fille et la détailla. Elles n’avaient pas eu l’occasion de se recroiser depuis leur présentation. Isaure la considéra avec attention. Elle était plutôt jolie, suffisamment pour être à son service. A peine plus jeune qu’elle, elle n’était pas très grande et pas bien épaisse. L’habit semblait propre, mais n’était pas du goût d’Isaure qui remédierait à ce problème dès que possible.

Pour l’heure, seules ses noces devaient occuper son esprit. Elles procéderaient d’abord à ses ablutions avant qu’Attia ne les rejoigne pour procéder à l’habillage. La matinée serait chargée.


-Commençons, voulez-vous.
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Gwennaelle
[Appartements d'Isaure, préparatifs - Isaure/Gwennaelle]

Lorsque ses yeux d'un bleu profond s'ouvrirent, je baissai les miens de honte. Le coup ne tarda guère à venir et, malgré mon embarras, je savais que ma place dans cette maison était en danger. Aussi, je me tus, et attendis la sentence qui tomba inéluctablement. Quelle sotte étais-je !

J'osais lever le regard sur le visage de ma maîtresse, et la pureté de sa peau me rassura un court instant. Je restais près du lit, là où mon désespoir m'avait perdue. Jamais les lèvres isauriennes ne pardonneraient mon imprudence, et je m'en retournerai d'où je venais, loin de ce monde d'apparences.

Incapable.
J'acquiesçai en silence, les yeux rivés à mes pieds. La maîtresse avait toujours raison, la maîtresse ne devait pas être contredite.

Une chance.
Je n'osais y croire. Alors je balbutiai, incapable de remercier ma maîtresse.


Je.. euh.. Je vous remercie, maîtresse.

Commencer.
Un baquet d'eau attendait que le corps innocent daigne s'y mouiller, aussi, je m'empressai de l'indiquer à ma maîtresse, avant que l'eau ne devienne trop froide.


J'ai fais mander de l'eau chaude, pour votre toilette. J'espère qu'elle ne s'est pas refroidie. Je peux en faire monter d'autre, si vous le souhaitez.
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Judas
[ Dehors, près du mur d'enceinte, Anaon/Judas ]

D'un geste colérique réflexe provoqué par la simple évocation de Paris Judas la bouscule brièvement contre le mur. Il sait ce que Paris veut dire. Synonyme d'absence et de silence, synonyme de souffrance. On ne laisse pas s'en aller la femme qui nous rend fou sans lui rendre coup pour coup.

Paris? Encore?! Et qu'y crois tu trouver à Paris! Tu me quittes comme on dit bonsoir et tu imagines que je vais te laisser partir ainsi?! Mais qui suis-je, moi?

Qu'il est dur de rester discret lorsque tout notre être hurle en dedans. Révolte.

Hein, qui suis-je?!


Voilà, tout le castel a du l'entendre. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que quelqu'un ne découvre la vilaine scène. Cette dernière phrase n'a plus rien d'un chuchotement, Frayner a laissé son sang froid s'émousser à la décision de son amante. L'écho de sa voix résonne en tout Décize, déjà les pas de Moran accourent. Paris, putain de Paris, toujours vers elle l'Anaon revient, abandonnant tout pour cette sale capitale. Paris maudite! Une fois encore elle récupère son engeance des miracles! Si cette fois Anaon a la décence d'annoncer son départ, Judas ne l'a pas pour l'étrangler de rage. Désespoir, infâmie. L'hymen semblait bien futile si la Roide était à ses cotés pour en porter aussi les chaînes. Mais si elle le lâche ainsi et maintenant rien n'est plus pareil. Le seigneur fait moins le mariole dans sa tenue de cérémonie... Et la tendresse dans les yeux de son autre n'y feront rien, on ne prend pas le temps dire que l'on aime lorsqu'on s'enfuit comme un voleur, ça ne se fait pas.

Qui suis-je? Un imbécile? Un pauvre amant que tu désire, que tu rejettes , à qui tu dis encore avant de dire adieu?

Un peu de tout cela, ou un homme qui fait ses choix sans prendre en compte ceux des autres. Il la tuera. Il l'avait dit. Plutôt la sentir palpiter d'agonie entre ses mains que de la laisser s'en aller à celles des autres. Une fois de plus il n'entend que son désir, ne veux pas écouter le sien. Il la veut, elle doit rester, qu'importe. Le temps, le temps! Ce n'est pas le temps qui lui donnera la force de paraitre, Epoux comblé, mari courtois, non le temps n'aidera pas. Lorsqu'elle prend une autre direction que la sienne Judas perçoit un jeu plus qu'un réel désir d'user de son libre arbitre. Insupportable jeu. Non, Anaon ne sortira pas vive de sa vie, et ce ne sont pas les mains soudainement vascularisées qui serrent de toutes leur forces le cou d'icelle qui diront le contraire. Elles qui hier encore redessinaient son corps de femme ne semblent plus vouloir que se l'approprier, raide et froid entre ses bras. Pour toujours. Entre ses dents serrées d'effroi semblent sortir la cohorte des mots d'un fou. Le langage des sanglots de rancune.


Tu es à moi Anaon! Juste à moi... Je fais... Partie de toi.


              [ "- Tourne-toi... Regarde. Tu ne peux partir, il te faudra rester encore.
              - Demain…. Si le temps est plus clément, demain je reprend la route pour Paris… " ]
              *


* Extrait du rp " Poupée dopée t'es ma beauté "

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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles... Entrez dans la danse.
Isaure.beaumont
Les appartements isauriens se composaient de trois pièces en enfilade. La première était grande et lui servait de chambre, la seconde plus petite n’était autre que sa garde-robe et enfin, la dernière, qui servait aujourd’hui de salle d’eau.

La chainse fut ôtée et le corps rapidement immergé dans l’eau chaude. Les doigts jouèrent un instant à la surface de l’eau, avant d’être entraînés dans le fond du baquet. D’aise ou de dépit, Isaure soupira puis ferma les yeux. Elle voulait oublier un instant seulement qu’elle ne serait bientôt plus une Wagner, qu’elle serait l’épouse de Judas. Mais l’heure n’était pas au prélassement ; elle avait un mariage à assurer.


- Souhaitez-vous vous marier, Gwennaelle ?


La question fut lancée sans que vraiment elle n’y ait réfléchi. Le regard fixé sur l’onde limpide qu’elle s’amusait à provoqué, Isaure s’empara d’une poignée d’eau et observa le filet d’eau s’échapper de son poing clos. La vie lui paraissait aussi insaisissable que ce précieux liquide. Qui aurait cru qu’elle épouserait Judas ?

Bientôt Attia arriverait, peut-être suivie de Clémence.


- Lavez-moi. Ne nous attardons pas, nous avons tant à faire. Je dois être parfaite.
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Gwennaelle
    [Appartements isauriens, salle d'eau - Isaure/Gwennaelle]


Une main dans le baquet, je sondais la température de l'eau qui me semblait correcte pour accueillir ma maîtresse. Je lui en fis part et celle-ci ne tarda à se dévêtir de sa chainse. J'observais en silence la plongée de ce corps dans l'élément cristallin, non sans remarquer de la résignation sur le visage isaurien.

Alors que je préparais un linge et du savon, la maîtresse déplaça ses mains dans le baquet -ce que j'entendis grâce aux clapotis de l'eau. Et une question glissa de la gorge de la fiancée, question qui m'embarrassait réellement. Je n'osais répliquer que je rêvais - comme chacune- d'un mariage souhaité par les deux partis. Je voulais d'un hymen des plus heureux, s'il m'était permis de le posséder un jour, ne serait-ce que pour serrer contre mon coeur mes enfants, fruits de mes entrailles. Seulement, je ne voulais pas peiner davantage ma jeune maîtresse en enfonçant le couteau dans la plaie sanguinolente de son coeur. Aussi, je préférai répondre évasivement.


Je crois que nous devons toutes prendre un époux un jour. Certaines choisissent Dieu, mais Il est dans le coeur de chacun, et ce n'est pas de l'adultère que de tromper son mari avec Lui. Alors je me marierai.

J'haussai une épaule, signe de fatalité, avant de m'emparer du linge et du savon. La maîtresse serait parfaite en ce jour, il le fallait.

J'enduisis le linge du précieux savon et commençai à frictionner le corps de ma maîtresse. Je ne me risquais pas à frotter trop vivement la peau, de peur de la rougir. Alors, doucement, le tissu délesta l'épiderme isaurien de ses impuretés, et bientôt, l'eau vint lécher ce corps, emportant avec lui les traces du savon.
Restait à s'occuper des cheveux.


Pourriez-vous pencher votre tête en arrière ?
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Attia.
En avance ou en retard, toujours est il qu'elle était là !
Oui elle avait trouvé un subterfuge pour taper l'incruste, gitane en mal de mondanités.

- Hmmm mais qui donc vous habille le jour de vos noces ? ... Quoi ? Une jeune chambrière ? ... a peine engagée ? ... Sans expérience donc ??? Vous n'y pensez pas ! A t'elle les ongles coupés au moins ? Sait elle comment ne pas marquer de plis dur la soie ? Sait elle comment placée le bourrelet pour un tombé parfait ? ... Assurément non... Non non et non ! Marquise, Isaure...

Sur le ton le plus solennel qu'elle put emprunter...

- Il faut que je sois là en personne.

Bon entre temps, elle avait reçu un gentil mot de remerciement de la part de Judas et une très gracieuse et officielle invitation.
Mais ce qui était dit était dit, et c'est donc tenant sa parole qu'elle se présenta au matin des noces, prête a faire subir à nouveau a une Isaure qui avait peut etre /sans doute/ Surement entre temps changé d'avis, le plaisir d'essayer et de porter une belle robe.


- Toc toc ?

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**********Je ne prend pas de commandes par MP/Commande=RP **********
Isaure.beaumont
S’interdisant à penser aux heures qui suivraient, Isaure écouta la réponse de Gwennaelle. Quand cette dernière eût fini, Isaure conserva un long moment son silence, songeuse. Enfin, elle releva les yeux vers la jeune fille, lui souriant, satisfaite.

-Voilà qui est parfait. Nous nous entendrons à merveille. Ajouta-t-elle en renversant la tête en arrière, les yeux fermés.

Ce n’était pas l’idée qu’elle se marierait un jour qui était parfaite, mais son rapport au Très-Haut. Isaure n’aurait pu souffrir d’avoir une réformée ou une païenne à son service. Sûrement Clémence avait pris soin de lui sélectionner une domestique bien sous tout rapport et elle se félicitait d’avoir une cousine si prévenante. Sa blonde parente avait pensé à tout. La robe somptueuse, la domestique pieuse et efficace… Quelles autres surprises lui réservait-elle encore ?
Mais elle perdit le fil de ses pensées quand on frappa à la porte. Les yeux toujours clos, elle s’adressa à sa nouvelle compagne.


-Gwennaelle, allez voir qui frappe. N'autorisez l'accès qu'à la couturière, Attia Des Juli. Assurez-vous de son identité. Ah ! Bien entendu, s'il devait s'agir de ma chère cousine, ne lui refusez pas le passage mais cela va de soi !

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Rosalinde
[En transit - Rosalinde/Rosalinde, puis Rosalinde/Attia]


Avant de partir, la robe. Encore emballée dans son paquet, elle avait pris sur elle de ne pas l'abîmer à force de trop la regarder. Délicatement, elle tire sur les ficelles, déplie les pans de tissu, étale le tout sur son lit. Le sourire s'étale sur les lèvres de la rose, elle est parfaite. Alors à la hâte, elle l'enfile. Se contorsionne pour l'enfiler dans l'aide de personne (et remercie le ciel de l'avoir faite souple comme une liane), et, satisfaite du résultat, glisse une rose - évidemment - dans ses cheveux. Une rose blanche, symbole de pureté, de chasteté, toussa toussa... La bonne plaisanterie !



Mais avant d'emporter le paquet vers le couloir, son regard se pose sur un mot venant de s'échouer au sol. Un mot signé "ADJ", soit Attia des Juli. Le délicat museau se fronce. C'est qu'elle en serait presque désagréable ! Du moins, la fragile susceptibilité de Rosalinde s'en trouve écornée. C'est décidé. Pour la peine, elle ne se fendra même pas d'un "merci", alors que sa première intention avait été d'écrire aux Doigts d'Or pour les féliciter, tant elle était satisfaite du résultat. Bien que la ceinture tombât un peu trop bas à son goût, mais ça... Elle ne pourrait rien faire pour l'arranger, en l'état.

Colis saisi, donc. Et sortie en couloir, espérant croiser quelqu'un qui lui ferait compliment sur sa toilette. Direction la chambre d'Isaure, où déjà une femme attend devant la porte. Parfait. Aucun doute, les entrées étaient filtrées. Elle se glisserait donc derrière cette femme, gare à celui qui tenterait de l'empêcher de mener sa mission à bien ! Paquet serré contre elle, l'attente débute.

Un brin de conversation, peut-être ?


- Drôle de mariage.

Voilà, elle avait fait sa part, à l'inconnue d'embrayer, ou non.
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En pointillés tout le mois de Juillet
Moran
[Judas/Anaon/Moran]

Il court il court le géant..

Il se propulse même, aussi vite qu'il le peut aux éclats de voix qu'il a entendu.
Mauvaise idée que d'avoir laissé Judas s'éloigner. Son but était si proche, le mariage juste là, les terres à portées de mains..
Il n'allait pas tout gâcher. Pas à cause d'une femme, pas à cause d'elle.

Le couple est aperçu, on pourrait croire qu'ils s'embrassent si les bras de Judas ne semblaient pas trembler sous la pression qu'exercent ses doigts.

L'ibère se jette sur le Von Frayner tandis que les iris assimilent la situation. Il va la tuer.
Le bras passe autour du corps du sombre, l'obligeant à reculer, l'amaigrissement de Judas aidant largement Moran dans sa tâche.


Judas !! Ne faites pas ça ! Judas ! Que faites vous !

Ces mots sont sifflés à son oreille, afin de ne pas éveiller plus les soupçons du personnel du domaine.

Reprenez-vous ! Lâchez-là, vous allez la tuer !

La main du maître est agrippée, le boiteux veut le faire lâcher prise, tandis qu'il voit la roide changer de couleur, suffoquer sous l'étau oppressant.
Là, dans un coin sombre de Décize, un étrange tableau se joue, l'amant va se marier à une autre mais étrangle celle qu'il aime, car elle décide de partir. Le sénéchal, tente de sauver l'amante, contrant son maître -encore une fois- le ramenant à la raison.
Quitte à se prendre un coup, l'ibère resserre l'emprise sur le corps de l'ami et tente de le faire abandonner cette pulsion meurtrière.

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Judas
[Anaon/Moran/Judas - Au dehors]

    Réveillé tard encore
    Oui les draps sont vides
    Sans un mot sur ses pointes
    Ma danseuse est partie
    J'ai attrapé mon flingue
    Anaon je deviens dingue
    Putain si je te trouve ...



Non il ne la laissera pas s'en aller! Non.

Lâche-moi Moran, lâche moi! Elle se fout de moi!

Trembler de haine, trembler de peur, Moran le sépare d'elle, il le sépare d'elle. Il sait qu'il rompt le dernier contact.

Elle se...Fout de moi!


Le reste de la phrase est tellement broyé entre ses dents, dans le rauque d'un grognement qu'il est a peine devinable. Et Judas d'envoyer les pieds avec rage contre la Roide, camisolé dans la force inégale d'un Moran à la sagesse trop détestable aujourd'hui. Qu'il est vain de se battre! Qu'il est vain d'aimer!


    Est-ce que quelqu'un ici a croisé mon amour ?
    Elle a les yeux noirs
    Elle aime bien traîner ici
    Son corps comme un festin,
    Comme un amuse-bouche
    Entre les reins.



Ruer dans les bras du sénéchal, tuer du regard, ébranler tout Décize, tant pis! Tant pis. Lorsque même les pieds ne peuvent plus l'atteindre, ne restent que les mots. Ho serre Moran, serre-moi fort, ma fuite sera sa fin. Me délivrer de toi et me délivrer d'elle.

Dégage! Putain de toi, hors de ma vue! Retournes à Paris!

    J'ai fait tous les troquets
    Tous les rades de province
    Tous les trous à rat
    J'ai crié son prénom
    Dans les tourbillons de la vie
    Ouais je suis sûr qu'elle va se faire tirer
    La bourre du samedi soir
    A l'arrière des bagnoles
    Les filles aiment bien danser
    L'amour le samedi soir
    A l'arrière des bagnoles
    C'est sûr qu'elle va danser


Que Paris t'engrosse Anaon, que Paris t'avale. En moi ça dévale de haine et d'impuissance. T'imaginer ailleurs, d'autres mâles qui cavalent, j'en crève de rage. Moran, dis lui! Dis lui que je la tuerai, elle qui veut m'achever .


    Est-ce que quelqu'un ici a croisé mon amour ?
    Elle a les yeux tristes et le corps du Christ
    Elle aime bien traîner par ici
    Le corps comme un festin
    Pour offrir aux chiens
    Le vide entre ses reins
    J'ai perdu mon amour
    Dans un verre de vin rouge
    C'est moi qu'elle a noyé
    Anaon ça finira mal
    Quand tu pars la nuit
    Dans les lits de je sais pas qui


Adieu prestance, adieu constance, Judas s'imagine qu'elle en aimera d'autres , qu'ils la dévoreront en meute et qu'elle se perdra dans les parfums des loups. Cette idée qu'il a en aversion éclate sa raison en morceaux délétères. Fou. Il est fou. Le cheveux hirsute et l'écume aux lèvres, Judas est fou d'elle.

Reise weit ab...

    Ma putain s'est barrée
    Dans les quartiers, dans les bars
    Dans les rues de Paris.*


*D.Saez; Lula.
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