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La gargote Helvétique : RP - Kirkwood et compagnie

Kirkwood
Quelqu’un d’autre derrière lui se saisit de son lourd bâton à deux mains, sans un bruit, et, sa main retombant sur son fourreau, Gérard se rend compte que sa dague a disparu… Et donc, se dit-il, que celui ou celle qui le menace lui a d’abord pris, sans même qu’il s’en rende compte… C’est pas qu’il ait songé un seul instant à résister, pour l’aumône misérable qu’on lui verse, mais ça lui fiche un coup supplémentaire au moral…

Il ne lui vient pas une seconde à l’idée qu’on lui a pris sa dague en même temps qu’on le menaçait d’une autre. C’est ça les vrais pros…

La gentiane a du mal à passer…
Enfin… ch’est pas chi grave…

Il distingue des silhouettes armées qui le dépassent. Cinq, puis dix, puis vingt… Il ne compte plus. Il n’entend guère que le frottement des vêtements, quelques crissements de pièces d’armure plus ou moins bien jointes. Ils ont des chiffons aux pieds, note-t-il machinalement.
Cha pourrait être pire que çha, la genchiane pour pauvres, cha ch’est chûr…

Il comprend qu’ils se dirigent vers le pont et la ville…
Cha, cha, y’a pô, ch’est chûr, y’vont en bajer…
Il se rend compte que la bouteille est vide et que sa pensée, pas forcément d’une limpidité absolue d’habitude, se complique quelque peu.


Ah, che, ch’est dommche, cha, dit-il…
Ah, fait la voix derrière-lui, il est cuit à point…
Il sent un bâillon se poser sur sa bouche, une corde lui lier les mains…
Il s’effondre.


J’adore les plans qui se déroulent sans accroc, fait la voix. Quand en plus, c’est économique en efforts…
On entend presque le sourire…
M.reginae
Départ tard un soir de Genève, pour une traversée de la Franche Comté en évitant les cités. La discrétion doit être totale, chacun voyagera donc séparement, et uniquement de nuit.

Le secret est tel que Reginae ne connait ni l'itinéraire, ni la destination, ni le but de tout cela. Voleuse et mercenaire, elle ne connait que trop les raisons de ce silence: la trahison peut venir de n'importe où, et bien que sous ses charmes, Aileron reste avant tout un Sicaire dévoué au combat de Lion de Juda.

Quelques jours plus tard, aux abords de Dôle, Reginae reconnaît tout de même quelques visages familiers, mêmes très familiers pour certain. Impossible de l'affirmer, mais elle croit identifier le gars en rouge de Genève, celui qui parle Réforme. Kirkwood..oui ça doit être cela, pense t'elle.

Le Sicaire ne peut plus le lui cacher, une tentative d'assaut sur le château de Dôle se prépare. La raison? Sûrement pas un pillage..trop de combattant pour la Réforme sont présents. Une tentative d'instauration de la République semble plus en accord avec les missions pour lesquelles elle avait déjà été recrutées. Ou une vengeance pour les entrées récentes d'armées Comtoises en Helvétie.

Simples suppositions de sa part, ces questions ne se posent pas. Juste la promesse de son Tendre d'un grand moment câlin le lendemain en salle du conseil.

L'entrée dans la la ville se fait sans encombre, bien qu'une armée y stationne. La journée est longue, la tension est palpable. Beaucoup de Comtois militaires en taverne..Auraient ils été prévenus?

A la nuit tombée, il faut s'approcher des remparts. Le coeur gonflé, Reginae va s'essayer à nouveau à la manipulation de poudre de Salpêtre, dont elle possède une petite quantité.
Kirkwood
Dole, du côté de chez Kirk. Acte I : Return of the Juda’s Lion

Deux colonnes de sicaires plus ou moins espacés entre-eux se déplacent sans bruit dans les rues du faubourg. Pas de paroles échangées, juste des signes furtifs, des moments d’attente.
Leur progression les conduit à l’orée d’une place : une petite bastide de pierre aux portes fermées commande l’entrée de l’immense pont qui passe le Doubs. À l’autre bout, Dole elle-même. Deux torches dominent le mur crénelé de la fortification. On distingue la silhouette d’un gardien.


On patiente. Au bout d’un moment, une autre silhouette remplace la première. Et le nouveau venu, après quelques instants, pose un drap blanc orné d’un poisson à l’extérieur de la muraille.
Une dizaine de sicaires franchit alors l’espace vide et se dirige prestement vers la porte. Le garde encourage leur arrivée d’un geste. Le tout sans bruit. La porte s’ouvre. Les manteaux noirs s’engouffrent dans la bastide.


On attend. La porte s’ouvre à nouveau, un manteau noir sort et fait un signal à la compagnie franche. Après un hochement de tête du capitaine Mördensieschnell, les silhouettes, fantomatiques sous la pleine lune, atteignent la bastide.

Kirkwood
Kirk arrive avec sa lance, dans la foulée des autres. La lance de Uewen. Un échalas barbu et sérieux, qui l’intimide encore. Il ne l’a rejoint qu’hier, ce groupe. Traviatore, de qui il espérait des explications, voire simplement quelques paroles maintenant qu’ils s’étaient retrouvés après ce voyage en Franche-Comté inconnue et hostile, l’a salué prestement d’une bénédiction-type, s’est contenté après de lui dire qu’il devait rejoindre « ces soldats-là », et a continué de discuter avec ces autres types qui avaient l’air de quelque importance.

Il s’est présenté, on a vu sa mine et son équipement, et on lui a dit de suivre.
Maintenant, il pénètre parmi les premiers dans la bastide. Une salle de garde. Bof, pareil qu’à Genève.


Rectification. À Genève, il n’y a pas un cadavre dans un coin.
Il n’a pas le temps de s’appesantir sur sa découverte, on passe dans une autre pièce. On discute. Deux gars portant la livrée des maréchaux de la ville, avec Uewen et deux autres officiers, vraisemblablement.
Il distingue quelques paroles :


- Ouais, depuis cet après-midi, y’sont sur les nerfs, les officiers, ça c’est sûr…
- On s’est même dit que vous aviez été trahis, comme qui dirait…
- Qu’on était foutus…
- Fichus, comme qui dirait…
- On s’est demandé si y’ fallait pas qu’on file vous prévenir…
- Histoire de vous alerter, comme qui dirait…
- Bref, qu’est-ce qui s’est passé, concrètement, depuis ?
- Ben, y’z’ont doublé les patrouilles…
- Comme qui dirait, doublé le nombre des maréchaux…
- Merdre.
Kirkwood
Uewen se tourne vers Traviatore qui vient d’entrer.

- Ça me plaît pas trop, ça, Messer. Notre affaire telle que nous l’avons organisée entraîne la dispersion de nos effectifs, je vous l’a déjà dit. Déjà, d’avoir livré ma poudre aux sicaires noirs qui doivent faire diversion dans les faubourgs de l’Est…

- Vous craignez trop, capitaine Uewen. Deos aide. Traviatore semble dans cette galaxie de la certitude inébranlable que le raisonnement le plus infiniment contradictoire irrite, parce qu’il en gâche la perfection.

- Mouais. Craignions aussi d’hasarder trop… Il se retourne vers les livrées des maréchaux : Alors, depuis ?
- Depuis, on s’est débrouillé pour brouiller les ordres…
- Comme qui dirait, pour éviter de doubler les effectifs à la bastide…
- Ce qui fait qu’on est le nombre habituel…
- Comme qui dirait, que ça nous a pas posé de problème, soit pour saouler, soit pour éliminer…
- Et donc y’en a trois de train de roupiller, deux d’assommés…
- Comme qui dirait, qu’on a du qu’en éliminer que deux…
- Et le tout dans le plus grand silence…
- Comme qui dirait, pas la plus petite bavure…

Kirk remarque un type au pif en navet, à la moustache triomphante et au menton proéminent, qui vient de demander quelque chose à Vittorio. Qu’est-ce qu’il te voulait l’affreux ? Vittorio lui répond sans le regarder, concentré sur quelque chose que Kirk ne saisit pas : Oh, le Britton ? Il a perdu ses frères et les cherche. Ces quatre inséparables sont dans la lance de Giacomi, mais ils sont tellement bêtes qu’ils ont du la perdre. Elle fait l’attaque de diversion au Nord…

Kirk reporte son attention sur les officiers et les maréchaux.

- Le bruit porte loin, avec le fleuve ?
- Oh, non, pas trop…
- Comme qui dirait, rien d’important…
- Vous savez si des sicaires se sont déjà introduits en ville ?
- Oh, ben…
- Comme qui dirait qu’on en a remarqué quelques uns…
- Qui étaient passés juste avant la fermeture des portes…
- Comme qui dirait juste à temps…
- Dont une jolie dame avec de beaux tonneaux dans son chariot…
- Comme qui dirait que si c’était pas du poisson et qu’ce serait de la poudre noire…

Uewen lance à ceux qui doivent être des officiers : Bon, ben allons-y.
Deux colonnes de sicaires s’avancent plus ou moins accroupis sur le pont, sans faire de bruit. Bon sang, dix-sept arches avant l’autre rive ! ‘Font pas les choses à moitié, dans le coin !
Brouillard omniprésent. Tant mieux pour la surprise, tant pis si on ne voit pas l’obstacle à temps, par contre !
M.reginae
Dans les ruelles de Dôle, nombreux mercenaires convergent petit à petit vers la grand place. Une frêle silhouette, une chevelure blonde dépassant d'un mantel: Annyah. Son pas léger ne laisse que peu de traces dans la neige, d'autant que la chute incessante de flocons reforme rapidement le tapis blanc. Le brouillard épais enveloppe les mouvements d'une nimbe mystérieuse.

La jeune femme blonde est venue à l'appel de son cousin, pour son expérience acquise notamment lors de la prise du Château de Dijon. Comme Reginae ou d'autres dits brigands, les caisses du château ne sont pas les raisons qui les poussent à la violence, mais plutôt l'envie de bouleverser les carcans. Ne pas accepter ce qui est établi.

Annyah se saisit d'une torche et incendie en passant chaque toit de chaume.

Peu à peu, le feu se répand dans la basse ville, dégageant une fumée noire épaisse et âcre typique.


Le but est de faire distraction, occupant les habitants de la cité pendant que les groupes d'assaut iront droit sur le château.

Les gueux s'agitent, la populace court en tout sens. Le signal de la révolte est donné..la nuit va être longue sous les lumières rougeoyantes du brasier.


Cette nuit n'aura pas de fin pour Annyah, elle mourrait bientôt, la certitude ancrée d'être allée au bout de ses passions.
Kirkwood
Dole, du côté de chez Kirk. Acte II, bref retour en arrière : Le jour le plus long

Ce matin-même, peu avant l’aube. Kirk traîne en queue de colonne. La lance progresse le long d’un muret de pierres à hauteur de hanches, dans les champs. On a signalé des patrouilles comtoises.
Quelqu’un lance
: Ce soir, ça va être le jour le plus long, pour les Faux-Cultois !
Une autre voix rétorque, avant que Kirk ait le temps d’approuver : Ouais, ben, ça, tu le diras quand on aura gagné, hein ! Avant, ça va encore nous porter la poisse !

Un bref ordre sous forme de cri de bête, depuis la tête de colonne, tout le monde s’accroupit, les sens en alerte, y compris Kirk malgré un temps de retard.

Une autre patrouille arrive en sens contraire, de l’autre côté du muret. Pas de signes reconnaissables. Des Francs-Comtois ? Une autre lance sicaire ? On lance quelques cris d’oiseaux nocturnes.
Pas de réaction en face, ils continuent d’approcher d’un pas tranquille.

- Et si c’était des Faux-Cultois ?
- Et si c’était une nouvelle lance qui vient d’arriver ? On attendait encore des volontaires picards et bretons, hier ? Ce serait normal qu’y connaissent pas le signal, alors ?
- Bon, on y va, on va pas attendre des années pour rien.

Uewen se redresse, et toute la lance en fait autant et reprend avec lui la marche vers l’autre groupe. Il va donner la suite des ordres dans le même mouvement, tout-de-suite, comme d’habitude, qui aux arbalètes, qui en pointe, qui en arrière-garde, quand un cri retentit dans les airs.
Kirkwood
Tous les visages se tendent vers le ciel : des pigeons-voyageurs attaqués par des faucons, sans doute de la garnison doloise. Toutes les armées, toutes les garnisons développent des oiselleries, tant pour la messagerie que pour la chasse.

On dit que celle de Levan est la plus riche d’Occident ! Mieux vaut pour un souverain d’avoir la sienne, même coûteuse, que de s’en remettre aux services des compagnies privées qui pullulent ! Tant de messages sont secrets d’État !

On dit également que certains tentent d’apprendre à leurs faucons à escorter certains pigeons. Avec un succès modéré d’ailleurs : soit les faucons butent les pigeons illico, soit ces derniers fuient pour ne plus revenir…

Pendant que le duel aérien bat son plein, les deux colonnes ont continué d’avancer l’une vers l’autre, les cous tendus vers le ciel, heureusement éclairé par la pleine lune et même de quelques reflets du jour futur pointant quelque peu son bec.
Les deux colonnes se croisent sans se voir, les soldats qui patrouillent se ressemblent tous, et ils sont obnubilés par les trajectoires tour à tour gracieuses ou périlleuses des volatiles.

Seul Kirkwood, encore à la traîne, distingue vaguement quelque chose sur la livrée des derniers soldats qu’il croise. Ça, ça ressemblions bigrement aux couleurs comtoises, non ? Non. Non, c’est pas possible.

Il s’arrête. Lentement, péniblement, l’information parvient au cerveau : Puteborgne ! Il se retourne prestement et se baisse, en se demandant à nouveau comment fonctionne l’énorme arbalète qu’on lui a fichu dans les bras tout à l’heure ?

Vous... Vous avez vu ça les gars ? C’étaient des Faux-Cultois. Hein ? Qu’est-ce qu’on.. ? Les gars ?

Kirk se rend compte qu’il est seul, toute la colonne a continué sans lui. Quant aux Francs-Comtois, ils sont déjà loin…
Il se presse de rejoindre les autres.
Kirkwood
Dole, du côté de chez Kirk. Acte III : Le Lion saute sur Col-Vezy (faubourg dolois)

Retour au présent. Les deux colonnes sur l’énorme pont encombré de brouillard se sont arrêtées. On distingue vaguement quelque chose au loin. Une torche, sans doute, et peut-être la muraille derrière ?

- Qu’est-ce qui se passe ?
- L’éclaireur dit qu’il y a du vilain monde à la porte. Des types en harnois complet. Peut-être les membres d’un ordre militaire.
- Toi, va me chercher les arbalétriers picards, on est trop légèrement équipés pour faire ça sans bruit. Une forme se lève et fait demi-tour en courant sans bruit vers la bastide. On attend.

On a bigrement le temps de perdre la chaleur accumulé par la course et de sentir le froid et l’humidité qui imprègnent les vêtements. Puis le coureur finit enfin par revenir au milieu de ceux qui se retiennent de grelotter.

- Introuvables. Ils doivent être en queue de colonne, encore dans les faubourgs, les gardes ne les ont pas encore vus.
- Merdre ! On va pas attendre Pâques !
- Surtout avec l’incendie qui ne devrait pas tarder à commencer, insiste Traviatore. À ce moment, une cloche retentit vers le nord-est.
- Par les os de Christos, sacre Uewen.
- Ne jurez pas, capitaine, fait Traviatore. Voyez-y plutôt un signe du Ciel : il faut y aller !

Uewen lui lance un regard raisonnablement assassin : J’ai horreur du boulot dégueulassé. Enfin... Allons-y les enfants. Et gueulez le plus tard possible !
Kirkwood
La lance se lève. Petit trot, en silence. Accélération progressive. On distingue bien une torche et des silhouettes. On n’entend encore que les souffles et les mouvements. Deux tours carrées et une muraille couverte de hourds en bois au sommet, à droite et à gauche.

Halte, qui vive ?!

Kirk n’entend plus que son propre souffle. Il distingue nettement un homme en harnois complet, visière d’armet encore ouverte mais épée déjà tirée. Une bonne demi-douzaine d’hommes d’armes et de chevaliers lourdement armés se rassemble. Ils ont de plus en plus l’air de passer de la curiosité à l’inquiétude.
Kirk accélère.


L’homme se cale en position de défense. Il est pour lui.
Au fait, comment donner un coup d’épée efficace en courant tout ce que ses jambes savent ?
Kirk n’en sait rien.


Au dernier moment, paniqué, il se déporte un peu et percute, bouclier en avant, le Teutonique qui, surpris et emporté par le choc, valdingue sur le parapet que Kirk avait oublié. Pendant que le Genevois s’effondre au sol, le chevalier bascule par-dessus bord !
Ploufffff !


Ça, il ne va pas remonter de sitôt, avec son harnois. Une armure complète, ça pèse quoi ? 80, 120 livres faciles ?

Les cris éclatent autour de Kirkwood.
Ichthus ! Aristote ! Deos aide ! Dole ! Uewen en pointe ! À cœur de combattre !

Le combat dépasse Kirk, il se relève péniblement et observe avant de se lancer à nouveau. Tiens, le Britton à la sale tronche qui causait à Vittorio tout à l’heure.
Ah oui, les trois autres sont ses frères, c’est sûr, qu’est-ce qu’ils se ressemblent, avec leur nez en navet, leur moustache et leur menton proéminent. Marrant qu’ils soient tous de taille différente…
Il entend un galop qui arrive de la bastide, à l’autre bout du pont.


En avant ! En avant ! Avance, Hercule !
Kirkwood
Dole, du côté de chez Kirk. Acte IV : Le pont de la rivière Couaille (un autre nom du Doubs, connu des seuls initiés, en hommage à la cancoillotte)



Chevalier Blanc attend tranquillement un moment aux côtés d’Hercule, son fougueux et fidèle destrier. Il sait qu’il va être utile, encore une fois, aux déshérités, en alliant sa fougue et son art sublime du combat aux beaux efforts des gueux.

Oui, car enfin, ces sicaires, pour l’essentiel, sont manants, n’est-il point ?
Mais la cause est belle : la liberté vis-à-vis de l’oppression de l’Église aristotélicienne.

Certes, Chevalier Blanc n’aime guère leurs opérations, de nuit, en cachette, sans que ses propres actions soient bien visibles et que des trouvères puissent chanter facilement ses innombrables hauts-faits.
Mais baste, leurs garces sont joyeuses, et cette difficulté d’une guérilla discrète le force ainsi à utiliser et rechercher ses plus belles ressources, et il se rend ainsi encore plus resplendissant, finalement (si c’est Deos possible).


Il est seul sur le bord du Doubs. Les sicaires ne le voient pas. Il a en effet pris la précaution d’envelopper d’un manteau noir son précieux harnois blanc de chez Gucci, le merveilleux armurier toscan. Ah, il semble que les sicaires soient sur le point de rencontrer de la résistance, là-bas, à l’entrée de Dole-même ? Il est donc temps pour lui d’intervenir et d’aider ces pauvres gens qui croient pouvoir lutter seuls contre une telle force !
Il s’émerveille encore de sa vue merveilleuse et monte sur son cheval :

Avance, Hercule !
Kirkwood



Je suis Myrdhyn.
Oui, oui, le fameux sage, machin-tout-ça…
Mais ça fait quelques années que je vis sous la forme du cheval de ce crétin de Chevalier Blanc, qui me nomme Hercule parce qu’il croit que ça fait chic. Ce minus de Dionysos n’avait pas le sens de l’humour, j’aurais vraiment dû faire gaffe en versant de l’urine dans son vin…

Bref, maintenant, je me trimbale ce débile fini, qui croit qu’il survit grâce à ses dons. Ah, ses dons, je me marre !
C’est surtout le descendant d’un dieu mineur de la chance, oui ! Ce qui explique sa longévité, malgré toutes les âneries qu’il tente de faire, mais aussi qu’il puisse voir à travers le brouillard… Ben oui, le climat, y’a une part de bol, vous le saviez pas ?

Pfff, et c’est reparti… Et je suis persuadé qu’il ne se rend même pas compte qu’il fait un calembour monstrueux chaque fois qu’on se lance dans une cavalcade… A moins, à moins, oui, c’est vrai, c’est possible, à moins qu’il se trouve drôle, cela étant.

C’est qu’il est vraiment très stupide, y’a pas à tortiller du fion…
Kirkwood


Ritter Locke n’attendait plus vraiment d’attaque ce soir. Mais bon, chevalier Teutonique, il est prêt, par son serment, et grâce à son entrainement et sa spiritualité infiniment supérieure, à défendre efficacement l’Aristotélicité. La gangrène réformée, qui ose s’en prendre par ses paroles infâmes et ses actes impies à l’Église Aristotélicienne, elle ne passera pas par lui !

Bruder Schwartzbrott, le plus en avant sur le pont, s’est avancé au-devant de ces gens qui arrivaient en silence. Ce qui avait perturbé Locke : une bataille, ça se fait en hurlant, non ?
De plus, l’attaque au bouclier qui a bousculé Schwartzbrott jusque dans le Doubs l’a profondément choqué, car ignominieusement traîtresse : depuis quand se bat-on ainsi ?

Le faquin qui a fait manger son pain noir à Schwartzbrott va le payer, Locke l’a repéré. Damnation, ce vil butor s’est réfugié comme un félon au milieu des siens par peur du juste châtiment qu’allait lui administrer Locke, il ne perd rien pour attendre ! Enfer et ratatouille ! Littéralement, il bout intérieurement de ce contretemps !

Enfer, ces manants n’ont-ils donc aucune noblesse ? Baste, lui et les quatre autres Rittern, aidé par ses manants de la milice de Dole, suffiront bien pour châtier cette vermine.
Locke le sait bien : un réformé avec son âme noire, ne peut avoir ni noblesse ni bonté. Son attention est alors détournée par un cri qui couvre un galop :
En avant ! Avance, Hercule !
--Chevblanc


Ces andouilles de sicaires n’ont pas voulu empêcher Chevalier Blanc de passer la bastide quand il a lancé : Place à Chevalier Blanc qui vient vous prêter main-forte, vaillants réformés !

Ils ne savent pas à quoi ils s’exposent. Moi, Myrdhyn, je leur dirais bien. Bon, ils ne peuvent pas comprendre un cheval, d’accord, mais s’ils m’avaient offert une pomme, j’aurais fait des efforts…
Tant pis pour eux…
--Tordgueule


Dans le Doubs, l'eau jusqu'au menton.


De toutes les impressions que je suis venu chercher ici dans ma terre natale de Franche comté, je n'en ai trouvé qu'une seule qui, par sa profondeur, pût s'ajouter à des souvenirs personnels dont j'aurai dit la force - peut-être insensée - quand j'aurai écrit qu'ils ont réellement force de spectres. Dole - veuve de tout ce qui la fit si brillante dans ma prime jeunesse, mais vide et triste maintenant comme un sarcophage abandonné, - je l'ai, depuis bien longtemps, appelée : «la ville de mes spectres», pour justifier un amour incompréhensible au regard de mes amis qui me reprochent de l'avoir désertée et qui s'en étonnent. C'est, en effet, les spectres de mon passé évanoui qui m'attachent si étrangement à elle. Sans ses revenants, je n'y reviendrais pas !

Tordgueule avançait lentement. Le teutonique qui venait de tomber du pont avait le sourire grand comme l'entaille qu'il lui avait tranchée en travers du col.


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