Aelig
[ It's a beautiful day ]
Samedi, trentième du mois de juin. Le temps était beau, la chaleur commençait à être forte. Aelig, Maria et Bartholom s'étaient réfugiés sous les branches charnues, qui protégeaient du soleil, dun figuier énorme aux racines tentaculaires et à lodeur sucrée, verte et boisée, très intense lorsquil fait chaud.
Les combats de la nuit avaient été âpres et éreintants.
La veille, les régiments helvèto-catalano-légitimistes lancèrent le coup d'envoi à la fin de laprès-midi, parce que laprès-midi en Espagne, on mange la soupalognon y crouton puis on fait la sieste. Une tradition ancestrale à laquelle Bartholom s'adapta très rapidement. Vous y associez la légendaire lenteur suisse, vous comprenez pourquoi celui-ci fût porté disparu deux jours durant aprés être allé dans les alentours de la forêt voisine, à la ceuillette des champigons pour le dîner de l'avant veille.
On envoya alors quelques éclaireurs reconnaître les abords de la ville sous les ordres du Maître de la lance, Coto, un type originaire de Caspe et qui connaissait bien la topographie du lieu. Mais la manuvre néchappa pas aux milices bourgeoises de la ville, envoyant aussitôt un escadron, qui déboucha du côté dun pont à portée de la couleuvrine de Raoul, pour se porter à notre rencontre. Le tir de contre charge fut insuffisant pour ébrécher la charge précipitée des défenseurs. Faut dire quà propos de bouche à feu, il ny en avait quun seul parmi nous qui savait se servir dune couleuvrine comme il faut, dune seule main et sans trucage, parcequ'il est trés trés fort notre Raoul. Tant et si bien que notre progression se passa en quelques escarmouches et pour notre brave héros, en duel avec une amazone plantureuse et coriace. On nous avait parlé plus haut de géants velus peuplant cette contrée reculée et sauvage, mais pas précisé qu'y vivaient également des amazones à demi-vêtues. C'est un tort. Vous pardonnerez cette digression lubrique, mais l'été, aimons aborder des sujets légers et coquins. Néanmoins, celle-ci habillée de pied en cap, ce qui est un tort aussi, et armée d'un grand coutille luttait fébrilement pour atteindre l'ouverture des régions sud de son armure de plates .
-Enfin Mademoiselle. Il suffit ! On touche pas aux roubignolles !
Citation:Vous avez frappé *****. Ce coup l'a blessé superficiellement.
-Olé ! Malgré la qualité et la force téméraire de nos fantassins, la pression fut trop forte et nous nous retrouvâmes très vite en infériorité numérique, si bien que nous dûmes nous replier tandis que le sort de la bataille avec les autres colonnes se fit longtemps indécise au sud de la cité.
Nous ne saurions vous dire les actions particulières de tout ceux qui sont à conter durant cette bataille, parcequil serait trop long ici de les décrire, mais on signalera notre polyglotte-interprète Gaïa, reconnaissable à sa coiffure façon bergère des Alpes, chignon de chaque côté, en vogue chez les élégantes de Zurich, qui se battit comme une lionne avant de se faire estoubir, ou alors le vénérable Iksander, qui tel Lawrence d'Al-Andalus-les-Alpes, pour rappeler au passage la nature avérroïste archaïque de l'aristotélicisme réformé de confession genevoise, chargea sur son dromadaire, armé de son braquemard, au son du tocsin sonnant la charge de la demi-brigade de cavalerie légere suisse , comme s'il voulut décider seul du sort de la bataille avant de finir sa course dans la poussière et le sang, sa monture criblée de flèches et de traits d'arbalètes. Ou encore le porte étendard de l'ost "In Nomine Christi Vinces Semper" qui sous la violence du choc frontal se retrouva à l'envers sous son destrier à galoper dans l'autre sens avec le gros des troupes encore sur pieds, contraint et forcé de suivre le meneur bonnant malant. Mais on arguera que le drapeau Suisse, croix blanche symétrique et centrée sur format carré se porte très bien et de tous les côtés sans que cela perturbe le sens de lecture de l'étendard. Si ce n'est pas la preuve du génie helvète ça, et cette adaptabilité en toute circonstance vantée précédemment.
Et enfin Maria, qui tomba également, alors que les reliquats de notre lance lâchèrent pied pour chercher refuge dans un petit bois. Et là avec Bartholom, on fit volte face pour aller venir en aide à notre compagne, alors qu'on pouvait entendre vociférer sur un ton vengeur à l'encontre de l'assaillant de Maria:
- Bougre d'extrait d'crétin des Alpes ! Viens par ici toi ! J'vais t'cramer !
Lorsque tout d'un coup, un cavalier qui nous poursuivait, lance dans les reins, fonça droit sur nous.
Citation:Votre bouclier a été détruit.
...
La bataille prit fin après une nuit d'extrême violence et de confusion. Les troupes assiégeantes avaient été repoussées laissant sur le champs de bataille une multitude de morts de chaque camps.
Ils couchèrent Maria à terre. Le mauvais coup ne semblait point avoir touché les parties vitales. Aelig se laissa tomber comme un poids mort contre le tronc du figuier, puis enveloppé par cette odeur si cremeuse et enveloppante émanant des feuilles. Le vent s'était levé, il faisait froid.
-Ce vent est affreux, murmura t'il à Bartholom
- Quel vent ?
Les soleil était à son zénith et les rayons filtrés par les branchages donnaient une lumière intime à la scène. Lorsque soudain, celle-ci s'éteignit.
Citation:Ser77gi vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
....
Déos, le grand chef de guerre dit : Ça va ?
- Tu mas appris à oublier la douleur...
Déos dit : Ça marche ?
- Pas vraiment. Mais je vous en veux pas.* *Rambo_________________